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ANALYSE DU RISQUE DE CREDIT

(Par Dr E. RAMBA)

Plan du cours:
 Introduction
 1- Activités bancaires
 2- risques bancaires
 3- Facteurs et causes de risque de crédit
 4- Prérequis d’analyse du risque de crédit
 5- Trame /note d’analyse du risque de crédit
 6- Monitoring/risque de crédit
 7- Actions de recouvrement
 Conclusion

INTRODUCTION

De l’étymologie de banque…..
 Le mot "banque" est apparu dans la Langue française au XVème siècle.
 Il dérive probablement de l'italien "banca", qui désigne le banc en bois sur
lequel les changeurs exerçaient leur activité au Moyen Age.
En effet, dès le XIème siècle, les banquiers lombards du nord de l’Italie
s’installaient sur des bancs à ciel ouvert pour changer la monnaie…

 fondements théoriques (Théories de l’information)


 Le contexte : incertitude, information imparfaite et donc impossibilité pour
les agents de mettre en place des contrats complets (cf. Akerlof, 1970)
 Les banques comme offreurs d’un service d’information, qui sélectionnent
les emprunteurs.....
 ….et comme structure apte à nouer une relation durable avec les agents
en besoin et/ou en capacité de financement.

 Le risque de sélection adverse:
L’asymétrie d’information ex ante: Difficile pour les agents de distinguer« bons
»projet s et « mauvais »projets ….
 Banque peut pallier à ce manque d’information (Leland and Pyle, 1976)

L’asymétrie d’information ex post (Aléa moral):


Dans une relation classique de crédit , une sit uation d’aléa moral apparaît dès
lors que, l’emprunteur, une fois en possession du prêt et bénéficiant d’une
meilleure information que le prêt eur, engage des act ions qui lui permettent
d’augment er son ut ilité espérée, sans que le prêt eur, faute de disposer de la
même information, ne puisse réagir pour l’empêcher d’agir à son avant age
exclusif. Aut rement dit, l’emprunteur change les caract éristiques du projet et
agit différemment que ce qui ét ait prévu par le cont rat de prêt .
 Le modèle de Diamond de 1984 et le « delegated monitoring » :
« Grâce aux économies d’échelle, la banque diminue les coûts d’information et
de surveillance comparativement à une situation où il existe plusieurs
prêteurs. »…….

L’asymétrie d’information ex post (Aléa moral):


Sur le terrain, l’aléa moral peut prendre différentes formes :
 En premier lieu, l’emprunteur peut supporter des risques excessifs dans son
activité, profitant du fait que le prêteur ne pourra évaluer ces risques sans
engager d’importants coûts.
 En second lieu, l’aléa moral peut se traduire par une dissimulation des
résultats de l’activité de l’emprunteur ou par une réticence à lui
communiquer certaines informations. Enfin, l’aléa moral peut apparaître
sous la forme d’une insuffisance de la qualité de gestion de l’emprunteur, et
notamment d’une maîtrise insuffisante des coûts.

1- Activités bancaires
Selon la COBAC (commission bancaire de l’Afrique centrale) dans le cadre de
la convention du 17 Janvier 1992 portant harmonisation de la réglementation
bancaire dans les états de l’Afrique centrale, Les établissements de crédit sont
les organismes qui effectuent à titre habituel des opérations de banque. Celles-
ci comprennent (Art 4 de l’annexe de la convention sus- citée):
 la réception de fonds du public,
 l’octroi de crédit,
 la délivrance des garanties en faveur d’autres établissements de crédit,
 la mise à disposition de la clientèle et la gestion de moyens de paiement

Par ailleurs, les établissements de crédit peuvent effectuer (selon l’art. 8 de


l’annexe de la même convention) les opérations connexes à leurs activités telles
que :
 Les opérations de change;
 Les opérations sur or, métaux précieux et pièces;
 La location de compartiment de coffres forts;
 Le placement, la souscription, l’achat, la gestion, la garde et la vente de
valeurs mobilières et de tout produit financier ;
 Le conseil et l’assistance en matière de gestion de patrimoine ou financière,
l’ingénierie financière, et d’une manière générale tous les services destinés
à faciliter la création et le développement des entreprises, sous réserve des
dispositions législatives relatives à l’exercice illégal de certaines professions ;
 Les opérations de location simple de biens mobiliers ou immobiliers pour les
établissements habilités à effectuer des opérations de crédit -bail.
2- Les risques bancaires
 2.1-Définitions du risque bancaire
 Définition 1: Le risque dans le secteur bancaire fait référence à la perte
potentielle qui peut survenir pour une banque en raison de la survenance
de certains événements. Le risque découle de l'incertitude associée aux
événements susceptibles de causer des pertes; un événement peut se
produire ou non, mais s'il se produit, il entraîne une perte. Le risque est
principalement intégré aux t ransactions financières, bien qu'il puisse survenir
en raison d'autres événements opérationnels……..
 Le risque bancaire a deux dimensions: l'incertitude - qu'un événement
indésirable se produise ou non - et l'intensité de l'impact - quelle sera la
perte probable si l'événement se produit (c'est -à-dire si le risque se
matérialise)…
(AMALENDU GHOSH, 2012).
 Definition 2: Circonstance ou évènement qui peut produire des
conséquences défavorables sur la situation de l’établissement et, en
particulier qui menace la réalisation des objectifs établis par les organes
délibérant et exécutif (R-COBAC 2016/04)

 2.2- Différents types de risques bancaires


(R-COBAC 2016/04_Art 2)
• Risque d’intermédiation
• Risque de base
• Risque de change
• Risque de concentration
• Risque de crédit
• Risque de levier excessif
• Risque de liquidité
• Risque de marché

 Risque d’intermédiation
 Le risque de cont repartie est le risque de pert e lié à la défaillance d’un
débit eur sur lequel la banque dét ient un engagement , quelles que soient la
nat ure du débit eur et la forme de cet engagement. Il s’agira donc :
 De crédit s oct royés, lesquels peuvent êt re assort i de différents garanties
 De t itre détenu (act ion, obligation) dans le cadre des métiers de la banque
commerciale ou de la banque de marché ;
 D’engagement hors-bilan, engendrant un risque de cont repartie certain
(par exemple cont re garant ie de crédit s distribués par d’aut res
ét ablissements de crédit s) ou pot entiel (par exemple ouvert ure de crédit ,
laquelle représent e un crédit pot entiel qui deviendrait effectif en cas de
t irage).
 La défaillance du débit eur se t raduit, en effet, par la, survenance d’une
pert e correspondant au non recouvrement part iel ou t otal des fonds prêt és
(ou à l’appel de la garant ie).

 Risque opérationnel
 Le risque opérat ionnel est le risque de pert e résult ant de l ’inadéquation ou
de la défaillance des processus interne, des personnes et des syst èmes ou
d’évènement externe.
 Il comprend les risques suivant s :
 Risques humains (erreurs, fraudes…et c.)
 Risques liés aux procédures
 Risques juridiques
 Risques fiscaux
 Risques informatiques
 Risques matériels

 Risque de Liquidité
 Il s’agit également d’un risque inhérent à l’activité d’intermédiation
t raditionnelle puisque le t erme des emplois est t oujours plus long que celui
des ressources (act ivité de t ransformation des banques).
 Le risque de liquidé est le risque, pour un ét ablissement de crédit , d’être
dans l’incapacité de rembourser ses dettes à court t erme, tout
part iculièrement ses dettes a vue (dépôt s a vue et emprunt interbancaires),
parce que les act ifs détenus par cet ét ablissement seraient à plus LT et /ou
pas suscept ibles d’êt re cédé sur un marché liquide.
 Le rat io de liquidité (règlement COBAC R-93/06): les ét ablissements de
crédit sont tenus de respect er, à t out moment, un rapport minimum de
100% ent re leurs disponibilités et leurs exigibilités à moins d'un mois
 Le rat io de st ructure de port efeuille (96/01): Accords de classement+
facult és de mobilisation BEAC + aut res accords de refinancement/ Encours
crédit s L, M et CT = minimum 55%.

 Risque de solvabilité

 Les banques se doivent d’être d’une grande solidité financière compte


t enu des effets d’une faillite évent uelle d’une banque sur la st abilité de t out
le syst ème financier et, au-delà, de l’économie t out entière.
 Cette solidité financière est essent iellement mesurée par le mont ant des
fonds propres de la banque qui dét ermine sa capacit é à faire face aux
risques évent uels liés à ses act ivités (non remboursement de crédit s
dist ribués ou aut res pert es de valeur de ses act ifs).
 Les banques doivent être en permanence solvables, c’est -à-dire pouvoir
faire face à leurs engagement s à t out moment. En effet, si les client s de la
banque qui ont déposé chez elle leur argent (dépôt s à vue) dout ent de sa
solidité financière, ils risquent de perdre confiance et de ret irer leurs dépôt s,
précipitant la banque (et t out le syst ème s’il s’agit d’une banque
importante) dans des difficultés majeures.
 C’est pourquoi La Banque des Règlements Internationaux (BRI) dont le siège
est à Bâle (Suisse) a ét abli des rat ios de solvabilité que t outes les banques
doivent respect er

 2.2 - Risque de crédit:

un risque accepté et rémunéré….


 Risques acceptés et rémunérés vs risques subis:

 La raison d’être d’une banque est de prendre des risques, d’en accepter
les conséquences et de mettre en place les moyens de protection
nécessaires.
 Exemple, la banque se rémunère sur les prêts qu’elle fournit à ses clients et
elle y intègre une prime de risque ( cout du risque) considérant qu’une
portion limitée de clients ne la remboursera pas. Il s’agit donc d’un risque
accepté que l’on va chercher à encadrer pour éviter toute dérive.
 A l’inverse, certaines de ses activités peuvent l’exposer à des risques qu’elle
ne souhaite pas, par exemple la fraude, et qui pourtant existent, du fait
même de son activité. Il s’agit ici de risques subis.

 3. Facteurs et causes du risque de crédit


 3.1: Facteurs et causes du risque de crédit:

Commentaire de cas pratiques…

 3.2: Facteurs et causes du risque de crédit :


Une approche théorique….

 Concernant le traitement du dossier de crédit:


• Le premier facteur de risque est l'environnement de travail dans
lequel évoluent les gestionnaires de prêts.
 On constate souvent que les critères d'évaluation de la performance
du gestionnaire de crédit sont généralement quantitatifs.
 Les banques fixent des objectifs élevés pour les prêts et accordent des
incitations par le biais de récompenses et de promotions si les objectifs
sont atteints.
 Cette approche orientée « performance » pour constituer un
portefeuille crédit important peut amener à un « relâchement » de la
rigueur dans le processus d’ évaluation du risque de crédit au cours du
traitement du dossier de crédit.

 Concernant le traitement du dossier de crédit :


• Le deuxième facteur qui affecte la due diligence raisonnable dans
l’analyse du risque est le manque d'informations fiables sur la situation
et les perspectives des économies dans lesquelles la banque opère.
 Les banques sont souvent obligées de sauter l'exercice de diligence
raisonnable en raison de l'indisponibilité de certaines informations
vitales et de prendre des décisions sur les prêts en fonction de leur
perception intuitive des risques.

Concernant le traitement du dossier de crédit :


• Le troisième facteur est l'approche mécanique que les banques suivent
pour prendre des décisions sur les prêts en s'appuyant principalement sur la
notation de crédit ou la note de risque de crédit.
 Souvent, les banques attachent plus d'importance à la cote de risque et ne
procèdent pas à une évaluation détaillée des propositions de crédit. Le
calcul de la note de risque peut être erroné si les informations du modèle
de notation ne sont pas exhaustives et fiables.
 Les décisions fondées uniquement sur les côtes de risque peuvent entraîner
un plus grand nombre de défauts de paiement. Les incidences de défauts
seront plus faibles si les banques entreprennent une diligence raisonnable
pour les décisions de crédit, en plus de l'attribution d'une note de risque.

Concernant le traitement du dossier de crédit


• Le quatrième facteur qui dilue le processus de diligence raisonnable est
l'empressement des banques à augmenter les engagements par signature
(Hors bilan) afin d'augmenter les revenus basés sur les commissions, en
particulier lorsque leurs marges bénéficiaires diminuent en raison de la
baisse des taux d'intérêt.
 L'accent mis sur les facilités non fondées sur des fonds peut entraîner une
augmentation soudaine de l'émission de garanties financières, de lettres de
crédit et d'engagements de souscription.
 Le danger ne réside pas dans l'augmentation des engagements par
signature, mais dans le fait que les analyses de risque associés a ce genre
d’engagement pas généralement rigoureuses.
 Car on pense le plus souvent que la nature contingente (qui peut se
produire ou non) de ce type d’engagement. Et si éventuellement le risque
associé à ces engagements venait à se concrétiser, il le sera dans le futur et
dans certain cas seulement.
 La faiblesse du système réside dans la sous-estimation du risque associé aux
engagements non fondés sur des fonds et dans l'adoption d'une attitude
plus souple dans la réalisation de l'exercice de diligence raisonnable.

 Concernant la notation du client :
 Les banques tiennent compte des notations des clients pour accorder ou
non un crédit.
 Une exigence fondamentale d'un système efficace de gestion du risque de
crédit est la prescription d'une note de risque minimale pour l'acceptation
de nouvelles propositions de crédit.
 La note de risque de l'emprunteur est générée soit en interne via un modèle
de notation de risque interne, soit obtenue auprès d'agences de notation
externes.
 Mais le plus souvent les modèles de notation ne sont pas parfaits et peuvent
ne pas tenir compte d’un certains nombre de facteurs de risques. Dans
cette hypothèse, la notation attribuée peut ne pas refléter le risque
potentiel réelle de l’emprunteur.

 Concernant le confort de prêter à l’abri d’une garantie:


 Le prêt contre une garantie est considéré comme une pratique sûre, car il
est présumé que les crédits octroyés a l’abri d’une garantie sont totalement
recouvrables en cas de défaillance de l'emprunteur.
 Mais souvent, il ‘avère que la garantie prise est difficilement réalisable(
hypothèque, caution personnelle….etc.) pour de nombreuses raisons.
 Par conséquent, prêter sur la base d’une garantie, soit -elle réelle, peut
comporter des risques.
 La meilleures des garanties est de s’assurer de la réelle capacité de
l’emprunteur à rembourser son crédit sur la base de flux assez bien maitrisé.

 Concernant les crédits aux apparentés:
 Les prêts à des parties liées (apparentés) font référence aux facilités de
crédit accordées aux entités qui appartiennent aux administrat eurs, à la
direction générale ou aux employés d'une banque, ou qui sont contrôlées
par des personnes qui leur sont liées. Il comprend également des facilités de
crédit aux entreprises dans lesquelles les administrateurs ou la haute
direction ou les employés de la banque ont un intérêt direct ou indirect.
 Il n'y a pas d'objection de principe à accorder des crédits à des parties liées
si les lois bancaires et les régulateurs bancaires le permettent, mais cette
forme de prêt n'est généralement fondée sur le mérite car le plus souvent,
l'exercice de diligence raisonnable n'est pas effectué pour prendre des
décisions sur ce genre de credit.
 Concernant le risque de concentration:
 « Les concentrations [de crédit] sont probablement la cause la plus
importante des problèmes majeurs de crédit.
 Les concentrations de crédit sont considérées comme toute exposition où
les pertes potentielles sont importantes par rapport au capital de la
banque, à ses actifs totaux .
 « ne pas placer toutes ses ressources dans une même entreprise, pour éviter
de tout perdre »

 Concernant le manque de rigueur dans le suivi du crédit:


 Le laxisme dans la supervision et le suivi du crédit entraîne une détériorat ion
plus rapide de la qualité du crédit et une augmentation des pertes
potentielles sur prêts en cas de défaut.
 La supervision du crédit comprend le respect de la documentation et des
procédures de décaissement des fonds, les procédures de contrôle et de
suivi, et le suivi des garanties, des affaires et des activités de l'emprunteur.
Documentation défectueuse et incomplète, manque de vigilance de la
banque sur l'utilisation finale des fonds, détournement de fonds à des fins
improductives ou spéculatives, manipulation de comptes par transfert inter
sociétés de fonds par les emprunteurs et laxisme de la banque dans le suivi
de l'état des garanties et l'établissement d’une communication efficace
avec les emprunteurs sont les lacunes courantes observées dans
l'administration du crédit.
 Ces types de laxisme dans la supervision entraînent des pertes de crédit plus
importantes.

 Concernant le déficit d’audit de crédit:


 L'absence d'un mécanisme d'audit de crédit augmente les possibilités que
de mauvais crédits cont inuent dans les livres de la banque.
 L'audit de crédit ou la revue de crédit fait référence à une évaluation
indépendante de la qualité des nouveaux crédits octroyés par la banque.
 Cette revue est une prescription règlementaire de la COBAC qui
périodiquement effectue des contrôle sur place et sur pièce pour s’assurer
de la qualité du portefeuille crédit de la banque.
 3.2: Facteurs et causes du risque de crédit :
Une approche théorique….

 Concernant l’introduction de nouveaux crédits sans préparation:
 Approuver des crédits sur la base d'un processus de diligence raisonnable a
ses propres mérites, même si cela prend relativement beaucoup de temps.
 L’adoption de nouvelles techniques pour parvenir à une croissance
accélérée du crédit sans une préparation adéquate comporte un risque de
crédit accru. Cela est particulièrement vrai si la nouvelle méthode
d'évaluation du crédit renonce à l'évaluation complète du crédit pour
obtenir des approbations plus rapides.
 Ex: Nouveaux crédits scoring pour PMEs……

 Concernant les crédits aux Clients privilégiés:


 Les banques ont généralement une liste de catégories privilégiées
d'emprunteurs qui, selon elles, sont financièrement solides et disposent
d'établissements commerciaux bien organisés et rentables. Ils assouplissent
souvent les termes et conditions des prêts pour conserver les emprunteurs
préférés dans leurs livres.
 Profitant de la faiblesse de la banque pour conserver la relation, certains
emprunteurs ont recours à des prêts importants auprès de plusieurs banques
sans apporter de fonds propres correspondants. Cela augmente leur ratio
d'endettement bien au-dessus du niveau de sécurité.

 3-3: Synopse des causes de risque de crédit:


 Des causes mult iples entraînent un risque de crédit. Les plus courantes
d'entre elles sont les décisions de crédit imprudentes, la gestion déficiente
du crédit, l'apparition d'événements inattendus et l'attitude récalcitrante
des emprunteurs. En général, une combinaison de facteurs externes et
internes génère un risque de crédit pour les banques.
 Les facteurs externes sont principalement liés à l'affaiblissement des
fondamentaux macroéconomiques, à la détérioration de l'état de
l'économie et à l'évolution défavorable des marchés extérieurs.
 L'impact négatif de ces facteurs affecte négativement l'activité des
emprunteurs, ce qui entraîne une réduction des revenus et une
dégradation de la capacité du service de la dette.
 Les facteurs internes liés aux emprunteurs et à leurs activités sont les
principales causes du risque de crédit des banques. Des facteurs internes
tels que les défaillances d'entreprises, la mauvaise gestion financière, le
manque de gouvernance d'entreprise et une gestion de projet inefficace
génèrent des défauts de crédit plus importants.
 La malhonnêteté et les attitudes contraires à l'éthique des emprunteurs sont
également l'une des principales causes de risque de crédit. Souvent, les
emprunteurs sont réticents à rembourser les prêts, bien qu'ils aient une
capacité de remboursement. Ils refusent de divulguer la situation réelle de
leur entreprise aux banques dans l'intention de solliciter la faveur d'une
renonciation aux prêts.

 Les facteurs internes et les facteurs externes, individuellement ou


conjointement, augmentent les incidences des défauts de crédit.
 Par ailleurs, toutes choses étant égales par ailleurs, l'efficacité du système
juridique, l'attitude de la société envers les emprunteurs défaillants, et
l'interférence politique influence largement l'environnement d'octroi de
crédit et le niveau de risque de crédit pour les prêteurs.

 4- PRE REQUIS DE L’ANALYSE DU RISQUE DE CREDIT :


 Pour dérouler une analyse du risque de crédit la plus exhaustive et
pertinente possible, il faut tenir compte d’un certain nombre d’informations
relatives aux facteurs de risque identifiés d’une part, et maitriser les
techniques de diagnostic et la maitrise de risque d’autre part. Dans cette
perspective, Les points suivants doivent faire l’objet d’une attention
particulière de la part de l’analyste du risque de crédit :
 Les contraintes de la politique de crédit de la banque et de la
règlementation COBAC
 Les informations économiques et financières du demandeur de crédit, la
connaissance de son secteur d’activité et de la situation économique
générale du pays.
 Connaitre les différents types de financement bancaires offerts par la
banque (cf. politique de crédit)
 Connaitre les méthodes d’évaluation du risque utilisées par la banque
 Connaitre les différents types de garanties admises par la banque (cf. la
politique de crédit de la banque)
 Connaitre les différentes technique d’atténuation des risques acceptables
par la banque (c. politique des risques de la banque)

 4-1: Politique de risque de crédit de la banque


 Le manuel de politique de risque de crédit d’une banque documente les
principes directeurs qui encadre ses processus d’identification, de mesure,
d’approbation et de reporting de risque de crédit.
 Ces principes sont conçus pour répondre aux exigences organisationnelles
telles qu'elles existent aujourd'hui et pour offrir une flexibilité pour l'avenir. Ils
représentent les normes minimales requises par la banque et ne remplacent
pas l’expérience, le bon sens et le bon jugement.

Ex: Politique de risque de crédit de UBA

 4-2: Exigence Règlementaires en matière de risque de crédit


 Le règlement COBAC R-2016/04 relatif au contrôle interne dans les
établissements de crédit stipule, en son article 34 que, « les établissements
de crédit doivent disposer d’une procédure de sélection des risques de
crédit et d’un système de mesure de ces risques leur permettant
notamment d’appréhender différentes catégories de niveaux de risques à
partir d’informations qualitatives et quantitatives sous forme, notamment,
d’une notation interne ».
 Par ailleurs, différents règlements établissent des prescriptions quant au
respect normes en ce qui concerne:
 - la solvabilité (ratio de solvabilité)
 - la transformation (ratio de transformation)
 - la division des risques (ratio de division des risques)
 Etc.

 4-3: Informations économiques et financière du demandeur de crédit:


 liasse fiscale (auditée de préférence)
 -situation fiscale et CNSS
 -obtenir le profil des dirigeants et la structure de l’actionnariat
 -Etc.

 4-4: Connaissance du secteur d’activité et de la situation économique


générale du pays.

 4-5: Connaissance des types de financement offerts par la banque:

 Cf. Liste annexe

 4-6: Connaitre les méthode d’évaluation de risque de crédit de la banque

Les méthodes de notation du risque de crédit selon Bâle II:

 1) une approche « standard » se fondant sur les notations externes de


crédit, et
 2) une approche fondée sur des notations internes, se déclinant en deux
sous – méthodes : les méthodes « IRB fondation » et « IRB avancée ».

 4-7: Connaitre les différents types de garanties admises par la banque


Destinées à lui éviter de subir les conséquences de l’insolvabilité éventuelle
d’un emprunteur, la Banque demande des sûretés ou garanties. On
distingue traditionnellement les sûretés réelles des sûretés personnelles,
auxquelles on peut ajouter les garanties que présentent les services
d’assurances et l’insertion des clauses contractuelles restrictives :
 – Les sûretés réelles consistent dans l’affectation d’un bien en garantie
d’une créance (clause de réserve de propriété, hypothèque d’un bien
immobilier, nantissement d’un bien réel ou financier) ; le recours au crédit -
bail peut être un moyen de garantir le contrôle sur l’équipement financé
puisque c’est le crédit – bailleur qui reste propriétaire du bien
 Les sûretés personnelles correspondent à l’engagement de tiers de se
substituer au débiteur et de désintéresser le banquier dans l’hypothèse d’un
défaut . Cet engagement a plusieurs formes :•Le cautionnement est un
engagement de la part du tiers à caractère général (un acte écrit doit
préciser le montant et la durée de cet engagement). Le cautionnement est
aussi un engagement pris par tiers, la caution de s’exécuter en cas de
défaillance du débiteur. Il ne peut excéder ce qui est dû par le débiteur.
 •L’aval est un engagement apporté par un tiers appelé « donneur d’ordre »
ou avaliste sur un effet de commerce pour en garantir le paiement.
L’avaliste est donc solidaire du débiteur principal. Cette opération
s’apparente donc à un cautionnement ;
 •D’autres garanties personnelles comme les garanties à première
demande ou les lettres d’intention (qui est un document écrit adressé par
une société mère à un établissement de crédit pour garantir les
engagements pris par sa société filiale) ou de confort sont également
utilisées ;
 – Les garanties marchandes sont des garanties données à titre onéreux par
des organismes spécialisés. Le recours à des contrats d’assurance auxquels
peuvent souscrire les emprunteurs pour garantir le remboursement en cas
d’aléa de la vie ou, en ce qui concerne les entreprises, l’assurance-crédit
qui les protège contre la défaillance de leurs propres clients, font partie de
ces garanties.
 – Et enfin des clauses contractuelles spécifiques peuvent assurer une
protection supplémentaire pour le prêteur, comme l’engagement du
débiteur de ne pas souscrire un nouvel endettement, de ne pas diversifier
son activité vers de nouveaux domaines, etc. ou la clause autorisant la
banque à demander le remboursement anticipé si son client est défaillant
envers une autre banque.

 4-8: Connaitre les différentes techniques d’atténuation du risque


acceptables par la banque .

 Pertinence de l’identification des risques (analyse du risque)


 Des suretés (garanties)
 Se conformer aux principes de la politique des risques et à la
règlementation
 Clauses contractuelles
 Etc.

 5- Structuration d’une note d’analyse du risque de crédit:


 Etat des encours (de crédit) de l’emprunteur
 Présentation sommaire de la demande de crédit
 Description des termes et conditions
 Justification de la proposition de credit
 Description du déroulement de la transaction (si crédit accordé)
 Historique de l’emprunteur
 Description de l’organisat ion de la gouvernance et du management
 Analyse du secteur d’activité de l’emprunteur
 Analyse financière de l’emprunteur
 Principaux risques identifiés et modalités de maitrise
 Analyse des relations bancaires de l’emprunteur
 Appréciation finale du risque par l’analyste de crédit

 6- Suivi et gestion du risque de crédit (Monitoring):


 La supervision du crédit comprend le respect de la documentation et des
procédures de décaissement des fonds, les procédures de contrôle et de
suivi, et le suivi des garanties, des affaires et des activités de l'emprunteur.
Documentation défectueuse et incomplète, manque de vigilance de la
banque sur l'utilisation finale des fonds, détournement de fonds à des fins
improductives ou spéculatives, manipulation de comptes par transfert inter
sociétés de fonds par les emprunteurs et laxisme de la banque dans le suivi
de l'état des garanties et l'établissement d’une communication efficace
avec les emprunteurs sont les lacunes courantes observées dans
l'administration du crédit.
 Ces types de laxisme dans la supervision entraînent des pertes de crédit plus
importantes.

 7- Actions de recouvrement
 Un monitoring efficace
 Approches non juridiques du recouvrement des créances :
 Relance
 Mise en demeure
 Approches juridiques de recouvrement :
 Accord transactionnel
 Injonction de payer
 Assignation en référé
 Obligat ions de provisionnement

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