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Séquence 1
Introduction3
Séquence 2
Le marché 13
Séquence 3
La segmentation clients et le ciblage 29
Séquence 4
Le comportement du consommateur 45
Séquence 5
Le produit 59
Séquence 6
Le prix 83
Séquence 7
La distribution 99
Séquence 1
Introduction4
I. L’approche mercatique 4
II. Origines de la mercatique 5
III. Les étapes de la démarche mercatique 6
IV. Les évolutions de la mercatique 6
A. Du marketing de masse au marketing ONE-TO-ONE 7
B. L'extension des domaines d'intervention de la mercatique 8
C. La dimension internationale de la mercatique 9
D. L’impact des technologies de l’information sur le marketing 9
I. L’approche mercatique
La mercatique c’est « l’ensemble des actions destinées à détecter les besoins des consommateurs, à
adapter en conséquence et de façon continue la production, et à vendre ou à faire vendre les biens ou
services produits ».
On utilise le terme « marketing » qui vient de l’anglais « market » (marché) qui symbolise le lieu de rencontre
entre l’offre et la demande pour un produit déterminé.
L’action mercatique est double : elle est à la fois connaissance des marchés (mercatique stratégique) et
action commerciale vers la clientèle (mercatique opérationnelle).
LA MERCATIQUE STRATÉGIQUE
ÉTUDES MERCATIQUES
Ce sont les études à effectuer avant de prendre des décisions importantes.
Il y a trois étapes essentielles que l’on peut imager par l’ « EMC2 »
E : Analyser l’environnement (économique, légal ; technologique …)
M : Analyser le marché (taille, état, cibles, concurrents, segments de marché à attaquer …)
C : Analyser le consommateur (qui est-il : besoins, motivations et freins d’achat, socio styles, …)
2 : Rappel qu’il existe des techniques d’analyse au service de ces études : études de marché, panels,
études quantitatives et qualitatives, etc. …
LA MERCATIQUE OPÉRATIONNELLE
AGIR
Mettre en œuvre le plan de marchéage (plan mercatique ou « marketing mix ») aussi appelé les « 4 P »
Product (l’offre du Produit) : quelles qualités, caractéristiques, marques, packaging, services annexes,
etc.
Price (à quel Prix) : tarif de base, remise, conditions de paiement, crédit, …
Promotion (Communication) : comment le promouvoir, quel type de communication, publicité, …
Place (ou Distribution) : quel circuit de distribution adopter, quelle méthode de vente, quel
marchandisage mettre en œuvre …
Depuis les années 50, la concurrence grandissant, le marché s’est inversé. L’offre est devenue supérieure à
la demande. Les entreprises ont été obligées de se différencier en utilisant divers stratagèmes. Aujourd’hui,
aucun constructeur automobile n’envisagerait de proposer une voiture d’une seule couleur. L’exemple type
est celui de la Twingo qui basait sa différenciation notamment sur le fait qu’elle redonne des couleurs à un
environnement gris, ou encore la nouvelle publicité sur la Modus qui présente la voiture comme un jouet.
On a donc assisté à une évolution du marketing.
Le marketing de masse (ou marketing indifférencié) est celui des années 50-70 : les entreprises cherchent
à connaître les besoins des consommateurs de manière globale (grâce aux premières études de marché).
Elles s’adressent à une population considérée comme homogène, via la consommation de masse (utilisation
des médias de masse) et le développement de la distribution de masse (les supermarchés se propagent à
partir des années 60).
Le marketing segmenté (ou différencié) s’est développé dans les années 80 : il consiste à segmenter le
marché, c’est-à-dire à découper la population en sous-ensembles homogènes. Ce marketing est nécessaire
quand la concurrence s’intensifie et que les besoins des consommateurs se diversifient : on ne peut lutter
sur tous les fronts, et les segments de consommateurs n’ont pas les mêmes besoins.
Le marketing individualisé (ou relationnel ou one-to-one) consiste à s’adresser de manière spécifique à
chaque client. Les offres commerciales sont alors ciblées en les adaptant à chaque consommateur. Ex. : les
conseils personnalisés délivrés par le site Amazon.fr, qui dépendent des achats précédents et des pages
visitées sur le site. Ce marketing est rendu possible par les nouvelles technologies (bases de données,
Internet…).
• La mercatique sensorielle qui agit sur les sens des consommateurs. Cette nouvelle approche
correspond à une recherche du mieux-être du consommateur.
Exemple : Le magasin Nature et découverte qui sollicite l’ensemble des sens des consommateurs
afin de stimuler davantage l’acte d’achat.
• La mercatique sociétale (ou marketing vert) qui prend en compte les conséquences de l’action
mercatique sur l’environnement pour répondre à une nouvelle demande du consommateur
concernant l’écologie et l’éthique (ensemble de règles de conduite non obligatoires liées à la morale
et fondées sur le respect de l’individu).
Exemple : obtenir le label Max Havelaar.
• La mercatique expérientielle qui consiste à faire vivre au consommateur une véritable expérience.
Exemple : pouvoir tester un kayac dans un bassin dans le magasin, comparer l’efficacité de deux
blousons en entrant dans une chambre froide, tester un imperméable dans une pièce où la pluie fine
est constante…
• Le marketing viral – ou marketing buzz – est une forme de communication commerciale ou marketing
qui implique que le destinataire du message promotionnel soit aussi son principal émetteur auprès
de son entourage physique ou virtuel.
En somme, c'est une technique marketing qui repose sur le principe du « bouche-à-oreille ». La
diffusion d'une personne à une autre par la persuasion rappelle le principe de la transmission d'un
virus, d'où l'appellation "marketing viral".
• Le Street Marketing, également appelé Guérilla Marketing, est une tendance publicitaire née au
début des années 2000, consistant à faire sortir la publicité de son cadre traditionnel, afin d’interpeller
les passants et de créer un capital sympathie. Le Street Marketing ne se restreint pas à la rue, tous
les lieux publics (Metro, bus, toilettes, parcs, aéroports…) sont susceptibles d’être utilisés, en faisant
preuve d’un peu d’imagination !
Séquence 2
Le marché 15
I. Qu’est-ce qu’un marché 15
A. D’un point de vue économique 15
B. D’un point de vue mercatique 16
Là où Schweppes, une marque historique bien installée, vise le monde de la nuit, du cinéma, du luxe et
du show bizz (via son égérie Uma Thurman), Finley se veut une marque cœur de marché. En un mot :
plus populaire. Alors, sa notoriété, outre les canaux classiques, se fera là où les Français font leurs
courses. En magasins, la force de vente de CCE mettra en avant Finley et ses box noirs – la couleur de
l’étiquette – hors du rayon des soft drinks. « Sur le trajet des shoppers », précise Ilan Ouanounou.
Et un lancement simultanément en magasin et dans les drives
« Le drive, c’est 4 % des ventes des PGC et plus encore pour les soft-drinks », poursuit Ilan Ouanounou.
Alors, Finley bénéficiera d’un plan de lancement « spécial drive ». Au menu : bannières publicitaires
sur les sites des distributeurs et pages web dédiées à Finley sur ces mêmes sites. De plus, la nouvelle
marque disposera d’un site dédié sur lequel les consommateurs pourront télécharger des coupons de
réduction. Ce site renverra également vers les sites drive des distributeurs. C’est une première dans
l’univers de la grande consommation !
Source : lefigaro.fr
Comme vous vous en rendez bien compte, l’analyse du marché dans son ensemble est indispensable à une
entreprise pour espérer « faire sa place », la maintenir, ou la développer !
Cet article sur le lancement de Finley par Coca Cola met bien en évidence les différents points
incontournables à aborder :
On retrouve :
• la connaissance du marché (taux de pénétration, …), de la position concurrentielle de notre
entreprise et de l’identité des concurrents (avec leur part de marché),
• la connaissance des consommateurs et de leurs attentes
On commence à aborder la notion des 4 P (Produit, Prix, Communication, Distribution) qui sera développée
plus avant dans les séquences à venir.
Séquence 2
Le marché
Temps d’étude estimatif : 3-4 h
• Le marché principal ou marché pertinent, est le marché au sens restreint, c'est-à-dire celui d'un
produit et de ses concurrents. Il fait l'objet de segmentations plus ou moins fines.
Exemple : le marché du livre (marché principal) est segmenté en romans, scolaires, tourisme…
Il correspond donc à l'ensemble des produits techniquement identiques ou semblables au produit
étudié et directement concurrents.
• Le marché générique est celui des produits, même très différents du produit principal, permettant de
satisfaire le même besoin
Exemple : si le marché générique est le marché des loisirs d’intérieur et que le livre a une fonction
de loisir d'intérieur, il devient concurrent de la télévision, des jeux, de la messagerie voire d'activités
plus manuelles…
Marché
Marché principal Marché substitut Marché support Marché générique
complémentaire
Snowboard Chaussures Ski, Snowblade, Sport d’hiver Les sports et
de snowboard, Luge (autres (autres loisirs (ex : cricket,
fixations,… équipements équipements, ex : curling, …)
disponibles pour la raquettes)
descente)
La structure oligopolistique
Cette situation est le plus souvent justifiée dans les secteurs exigeant de gros investissements.
On constate qu'en situation d'oligopole, il existe parfois une sorte d'entente tacite entre les entreprises en ce
qui concerne les tarifs pratiqués (aucune n'a intérêt à déclencher une guerre des prix) et les obstacles mis
à l'entrée du marché pour de nouvelles entreprises (ex. : soupçon d’entente entre opérateurs de téléphonie
mobile sur le prix des SMS).
Exemple : de marchés oligopolistiques : la téléphonie mobile, l'automobile, l’aéronautique…
On appelle profession l'ensemble des concurrents présents sur le marché, c'est-à-dire des offreurs de
la catégorie de produits. Dans cette structuration du marché, on peut donc distinguer : le marché actuel
de l'entreprise, son marché potentiel, le marché actuel et le marché théorique de la profession (marché
théoriquement maximal).
L’importance de la demande a une incidence sur le fonctionnement du marché. Pour simplifier, on discerne
généralement trois configurations-type.
Chaque configuration entraîne une stratégie particulière de la part des entreprises.
Oligopsone :
C'est une situation asymétrique de celle d'oligopole.
Exemple : les grandes centrales de distribution qui disposent de centrales d'achat se trouvent face à leurs
nombreux fournisseurs (industriels ou agricoles).
Monopsone :
C'est une situation asymétrique à celle de monopole.
Exemple : le marché du gaz en Europe où les principaux fournisseurs (Norvège, Russie et Algérie) ont
quasiment pour seul débouché l'Union Européenne.
Source : Aunège.fr
N'oublions pas que si le marché est segmenté, cela signifie que les besoins sont différents pour chaque
segment.
Exemple : le besoin de base de se déplacer en véhicule automobile ne suffit pas pour déterminer qui est
concurrent ou qui ne l'est pas. Il faut d'abord affiner ce besoin et exprimer les besoins de chaque segment
avant de pouvoir l'étudier.
Parmi les concurrents de la Renault Twingo, on trouve la Citroën C1, la Ford Ka, la Peugeot 107, la Toyota
Aygo, etc. mais bien sûr pas les monospaces, ni les coupés cabriolets. Ces segments sont différents.
A. La connaissance de l’environnement
La connaissance de l’environnement est essentielle pour permettre aux managers de prendre des décisions :
• L’environnement est porteur de menaces : les données de l’environnement peuvent nuire à la
réalisation des objectifs ou limiter le champ des possibilités. On parle alors de menaces (ex. : une
• législation plus contraignante, la baisse du nombre d’usagers, …) : les consommateurs sont de plus
en plus exigeants quant à la qualité, au service du produit proposé. Ils ont également des exigences
croissantes au niveau du respect par l’organisation d’une démarche citoyenne, éthique, qui assure un
développement durable.
• L’environnement, une source d’opportunités : certains éléments vont permettre à l’organisation
d’améliorer son activité ou d’atteindre ses objectifs. On parle alors d’opportunités (ex. : émergence
d’une nouvelle technologie, disparition d’un concurrent, hausse du pouvoir d’achat, …) : les évolutions
des mœurs, celles des techniques, des préoccupations des clients usagers vont être autant
d’occasions qui vont permettre à l’organisation de proposer de nouveaux produits, de nouveaux
concepts…
Par ailleurs, on distingue le « micro-environnement » et le « macro-environnement » :
• Le « micro-environnement » (présenté page 19)
• Les premiers facteurs d’influence pour une organisation sont ses partenaires directs : clients ou
usagers, fournisseurs, concurrents ou autres organisations, actionnaires, administrations et pouvoirs
publics, groupes de pression, syndicats, associations de consommateurs… Ils forment ce que l’on
appelle l’environnement de proximité ou micro-environnement, celui avec lequel l’organisation est en
interaction.
• Le « macro-environnement »
Le macro-environnement est l’environnement au sens large. Il est composé de phénomènes plus
globaux et plus lointains, donc plus difficiles à cerner et quasiment impossibles à influencer.
Séquence 3
La segmentation clients et le ciblage 31
I. Définitions 31
A. Pourquoi segmenter un marché ? 32
B. Quelle est la différence entre ciblage et segmentation ? 32
Séquence 3
La segmentation clients et le ciblage
Temps d’étude estimatif : 3-4 h
I. Définitions
Un marché est composé de milliers d'individus, tous différents les uns des autres, qui présentent des goûts,
des motivations et des comportements différents.
• La segmentation est une méthode de découpage du marché (ou d'individus) en sous-ensembles
appelés segments (ou groupes de consommateurs) distincts et homogènes, de façon à calibrer
au mieux la démarche marketing (et donc maximiser ses chances de succès) tout en la rendant
économiquement rentable
Cette méthode permet aux entreprises de sélectionner des marchés cibles et de mettre en place une
politique marketing efficace, c'est-à-dire d'élaborer un mix (plan de marchéage) approprié pour chaque
segment ainsi défini.
On peut parler de segments de consommateurs ou de segments de produits.
• Le segment de consommateurs : consiste à regrouper les consommateurs selon des critères
spécifiques (caractéristiques démographiques, économiques, goûts, habitudes d'achat). Les individus
qui le composent présentent des caractéristiques proches, et sont donc susceptibles de répondre de
manière relativement identique à une proposition commerciale.
Rappel :
• Marché : Groupe de prospects (clients potentiels)
• Segment : Groupe de prospects potentiellement plus homogènes par rapport à l’action que l’on veut
stimuler.
• Niche : Très petit segment pour lequel on peut entreprendre une démarche encore plus spécifique et
occuper une position concurrentielle très protégée.
La politique de segmentation permet de :
• concentrer ses forces sur certains segments : les acheteurs potentiels d’un produit sont souvent trop
nombreux, dispersés et hétérogènes dans leurs attentes ;
• mieux répondre aux attentes de clients de plus en plus exigeants ;
A. L
es critères sociodémographiques, géographiques
et économiques
Catégories de critères Exemples usuels de classes dans ces critères
Démographiques
1. Pour en savoir plus sur le géomarketing, voir chapitre 1 du fascicule « Hors média ».
2. Société d’études célèbre pour son panel de consommateurs.
3. PCS est l’acronyme utilisé par l’Insee, qui remplace officiellement celui ce CSP (catégories socio professionnelles) pourtant
couramment utilisé.
4. CCA : Centre de communication avancée, filiale du groupe Havas, initié par Bernard Cathelat.
• Dans la communication sociale, ce type de segmentation est essentiel (ex. : dans la lutte contre la
drogue, on s’intéresse tout particulièrement aux utilisateurs potentiels. Pour les utilisateurs réguliers,
les associations mettent en place des programmes de désintoxication).
4. L
a segmentation en fonction des « événements », ou des occasions
d’achat
En fonction du moment, de l’urgence, de l’évènement (mariage, naissance, fête…), le comportement d’achat
sera différent.
Exemple :
Le type de chocolat acheté pour Pâques est le plus souvent différent de celui que l’on achète au cours de
l’année.
Le choix d’un plombier se fera selon des critères différents selon qu’il s’agit de régler un problème urgent de
fuite ou de faire installer un nouveau système de chauffage.
En bijouterie, on analyse séparément le marché de la Saint-Valentin ou celui de la fête des Mères.
Les déménagements sont des situations qui génèrent des besoins spécifiques : renouvellement
d’équipements électroménagers, besoin de crédits à la consommation, achat de papiers peints…
5. La notion de positionnement sera traitée en détail dans le fascicule « Les stratégies de la communication ».
6. La notion de marque sera traitée dans le chapitre « Produit ».
Population totale
Critère 1
Critère 2
Critère 3
Stratégie de Circonstances /
Nature Avantages Inconvénients
ciblage conditions de choix
On propose à « la Coûts « Fusionner » • marché jeune ou en
masse » un produit Prix plus bas trop de segments développement
standard conçu (ou marges = image floue et • objectif de
pour satisfaire le supérieures) offre perdant de sa maximisation de la
plus grand nombre Permet de pertinence part de marché
d’acheteurs s’assurer une L’entreprise peut • les attentes des
Stratégie meilleure sous-estimer clients ne varient pas
indifférenciée compétitivité- l’importance de de façon significative
(mass prix (grâce à la certains besoins d’un segment à l’autre
marketing) standardisation de déterminants • Lorsque le savoir
la production) faire de l’entreprise
Permet à réside dans la
l’entreprise domination des coûts
de concentrer • Lorsque l’entreprise
son effort sur a pour vocation de
l’innovation devenir mondiale
Coca Cola, Pepsi…. Ayant ensuite évolué vers du marketing différencié voire de niche (Coca Zero vise les
hommes soucieux de limiter leur consommation de sucre ; Coca-Cola Vanille, Cherry, etc.)
Au moins Adaptation à des Coûts • segments très
2 segments publics différents, potentiellement différents en terme
différents sont tout en combinant supérieurs au de préférences et
ciblés à travers des ressources mass marketing de niveaux des prix
des mix différents. communes pour dus à l’effort recherchés
(on conçoit des atteindre les cibles d’adaptation • la marque n’est pas
produits et des Engendre un CA aux besoins perçue de la même
mix distincts pour important spécifiques de manière
chaque segment) chaque segment • un marché en fin
l’entreprise peut • Risque de de croissance ou de
Stratégie
être amenée à dilution de l’effort maturité
différenciée
différencier des de l’entreprise • plusieurs offres
marques par concurrentielles
niveau de gamme, existent sur le marché
ou à étendre sa • Lorsque plusieurs
marque dans les segments sont
différents niveaux inexploités
de gamme . • Lorsque l’entreprise
a la capacité technique
/ commerciale de
satisfaire ses besoins
7. La notion de cible est également abordée dans le fascicule « Les stratégies de la communication » F1/2.
8. Marché cible : ensemble d’acheteurs ayant en commun certaines caractéristiques ou partageant certains besoins auxquels
l’entreprise se propose de répondre.
Ces stratégies peuvent être combinées, avec certaines précautions, pour toucher des cibles différentes.
En effet :
• L’entreprise risque de brouiller son image et voir ses ventes reculer.
• Il pourrait y avoir inadéquation entre le niveau de l’offre générique de l’entreprise et les attentes des
différentes cibles. Il est alors recommandé de développer des marques spécifiques qui s’adresseront
à un segment (ou du moins à des segments compatibles les uns avec les autres).
B. Le ciblage
Des méthodes modernes de ciblage, telles que le ciblage comportemental, viennent s’ajouter aux moyens
classiques pour se rendre visible sur Internet.
1. Le recyblage publicitaire
Cette technique consiste à analyser les recherches effectuées par un internaute sur un site internet en
particulier, pour ensuite utiliser ces données afin de diffuser des bannières publicitaires personnalisées sur
les sites que l'internaute ciblé est susceptible de consulter par la suite.
Exemple :
• un internaute consulte un site internet de voyages, puis quitte ce site sans rien acheter ;
• lorsqu’il va consulter un autre site internet, il sera reconnu grâce à un cookie (fichier témoin) déposé
sur son ordinateur lors de la visite du site de vente de voyages ;
• l’internaute verra alors s’afficher une bannière publicitaire proposant notamment les derniers séjours
ou hôtels consultés sur le site de vente de voyages ;
• si l’internaute clique sur cette bannière publicitaire, il sera directement redirigé vers le site de vente
de voyages.
De nombreuses enseignes de vente de produits divers sur Internet (Cdiscount, PriceMinister, Amazon, La
Redoute, Vente Privée, ..) ont été séduites par l’idée d’inciter les visiteurs de leur site internet ne s’étant pas
transformés en acheteurs à revenir sur leur site afin d’y concrétiser un achat.
Si cette technique permet de convaincre un acheteur potentiel hésitant, elle ne permet cependant pas
d’attirer de nouveaux clients, puisqu’elle cible uniquement les internautes qui connaissent déjà le site
internet en question et qui l’ont consulté.
Facebook jette les bases d'un nouveau système qui va lui permettre de suivre le comportement de
ses utilisateurs lorsqu'ils vont visiter d'autres sites internet, permettant ainsi de fournir aux publicitaires
des informations très détaillées. La technique appelé "ciblage comportemental" est déjà utilisée par des
moteurs de recherche comme Google, mais venant de Facebook, cette pratique risque de soulever des
critiques, compte tenu de la place de la vie privée sur le réseau social.
Source : challenges.fr
http://www.swisslife-digital.fr/segmentation-reseaux-sociaux/
Séquence 4
Le comportement du consommateur 47
I. Les facteurs psychologiques ou personnels explicatifs du comportement du
consommateur47
A. Les besoins 47
B. Les motivations et les freins 49
C. La perception 50
D. Les attitudes 50
E. La personnalité et l’image de soi 52
INTERVIEW – Pour sa troisième édition des Matins de l’Economie, le JDD analysera mercredi prochain
les mutations de la grande distribution française. Parmi les enjeux de ce secteur, le numérique reste
un défi. L’e-commerce, qui autrefois concurrençait les hypermarchés, est devenu un outil pour mieux
cibler les consommateurs. Explications avec Thomas Jeanjean, managing directeur de Criteo France,
dont la société aide les entreprises à mieux connaître leur clientèle.
(…)Votre métier, c’est aider vos clients à aller à l’essentiel. Sur quels critères vous appuyez-vous
pour comprendre les consommateurs ?
Nous travaillons sur les données fournies par les sites Internet de nos clients, mais aussi de nos
partenaires publishers, comme peut l’être le réseau social Facebook. L’ensemble des données sont
insérées dans nos logiciels et, grâce à des algorithmes, nous réussissons à déterminer qui sont les
consommateurs, ce qu’ils veulent acheter. L’objectif est de connaître les intentions d’achat de nos
clients et de déterminer une stratégie marketing ensuite. Plus on diffuse des publicités personnalisées,
plus les consommateurs sont enclin à s’y intéresser et à acheter. Je souligne qu’à aucun moment, nous
ne traitons de données personnelles comme l’identité des utilisateurs.
« Les distributeurs ont un avantage sur la concurrence numérique : la connaissance de leurs
clients. »
Jusqu’à l’émergence d’Internet, un consommateur se rendait dans un hypermarché pour acheter en
un même lieu tous ses produits. L’e-commerce, qui permet de comparer et d’effectuer ses achats sur
plusieurs sites, met-il en danger les hypers ?
Le comportement des consommateurs a profondément changé et les grands distributeurs ont dû
adapter leur modèle économique. Désormais, ils sont présents sur Internet et proposent d’acheter
en dehors de leurs magasins physiques. Mais ils ont un avantage sur la concurrence numérique : la
connaissance de leurs clients. Ils peuvent donc profiter de leur expérience et des données acquises
grâce à leur programme de fidélité. L’enjeu est maintenant d’exploiter cette source d’information par
rapport à leurs consommateurs en ligne.
Comment s’adapter au showrooming, cette pratique qui consiste à voir un produit en magasin et
l’acheter en ligne chez un concurrent moins cher ?
Cette pratique a beaucoup bouleversé la grande distribution dans les années 2000. Non seulement
le consommateur est plus exigeant sur Internet, mais, quand il revient en magasin, il a un degré
de connaissance plus élevé des produits et des prix auxquels ils sont vendus. Mais ce même
consommateur recherche toujours le service. La formation des vendeurs en magasins a donc été
revue. Depuis quelques années, on s’aperçoit en fait qu’Internet est devenu un moyen de faire venir des
gens en magasin. Il y a aujourd’hui une réelle complémentarité entre l’e-commerce et les magasins
physiques. Une fois les problématiques techniques réglées, un cercle vertueux se met en place.
Un nouveau modèle économique est-il en train d’apparaître ?
Beaucoup de distributeurs ont lancé le « Click and collect », qui permet d’acheter sur Internet puis
de retirer en magasin. On est de moins en moins dans la dichotomie opposant le site Internet et la
boutique en dur. Les réseaux de distribution physiques et digitaux sont à cet effet en train d’être
fusionnés. C’est là la plus belle revanche que pouvaient prendre les acteurs traditionnels sur les
e-commerçants, car ils apportent une notion de service – notamment d’après-vente – que les boutiques
en ligne peuvent difficilement concurrencer. (…)
Source : Jdd.fr – 7 novembre 2014 – Gaël Vaillant
Le texte ci-dessus vous fait prendre conscience de l’importance du numérique dans le commerce. Craint
par de nombreuses enseignes qui voient une partie de leur clientèle s’orienter vers le e-commerce, le net
peut également être une source de trafic en magasin.
Bien évidemment, l’analyse du comportement du consommateur sera bien plus encore essentielle au
maintien de parts de marché, … via la satisfaction de la clientèle.
A. Les besoins
Un besoin peut être conscient et se traduire par la recherche d’un produit ou service comportant des
caractéristiques déterminées, ou inconscient et s’exprimer sous des formes diverses : tension, excitation,
frustration.
KOTLER définit le besoin comme étant un « sentiment de manque à l’égard d’une satisfaction liée à la
condition humaine »
Selon le psychologue Abraham MASLOW, les motivations d’une personne résultent de l’insatisfaction de
certains de ses besoins.
Ses travaux (Motivation and personality, Vers une psychologie de l’être) permettent de classer les besoins
humains en 5 niveaux : ce classement correspond à l’ordre dans lequel ils apparaissent à l’individu.
La qualité, définie comme l’adéquation du produit aux besoins du consommateur, est l’une des
préoccupations majeures de la mercatique.
Besoin ciblé Lien entre la recherche de la qualité et les caractéristiques des produits
La qualité coïncide avec ce besoin quand il s’agit d’assurer la conservation de
Survie l’intégrité physique des personnes ou leur intégrité psychique. (ex. : réduire
l’anxiété résultant de la panne de voiture ou de la télévision).
et
Les produits doivent combler le besoin de sécurité de l’individu en lui
sécurité permettant de s’entourer de produits « zéro défaut » qui le mettent à l’abri des
incidents de la vie quotidienne.
La qualité peut être un signe de ralliement : la nature des produits achetés
Appartenance et leur degré de qualité permettent au consommateur d’exprimer son
appartenance à un groupe donné.
Du point de vue de l’acheteur, la meilleure qualité sera celle qui convient le mieux à un besoin défini. Acheter
un produit sur la base de la qualité ne signifie pas acheter un produit de qualité supérieure à l’usage auquel
on le destine. Le produit de qualité sera conforme à l’usage auquel on le destine.
Utilité de la théorie de Maslow et de l’approche en termes de besoins :
• La théorie de Maslow peut aider à comprendre un achat en identifiant les différents niveaux de besoin
mis en jeux. Exemple : le fait de préparer une soupe maison plutôt que d’avoir recours à un potage en
sachet peut s’expliquer par des besoins physiologiques (plus nourrissant), de sécurité (plus naturel),
d’affection (plus convivial), d’estime (plus valorisant) ou d’accomplissement (plus créatif)…
• Connaître les besoins insatisfaits est une source majeure de création de produits.
• Enfin, en publicité, cette théorie permet de bâtir une promesse qui correspond au besoin que le
consommateur cherche à satisfaire (le bénéfice consommateur…).
L'acte d'achat est le théâtre d’un conflit entre tensions positives (motivations) et tensions négatives (freins).
C’est pourquoi l'achat est toujours source d'angoisse.
L'objectif de l'action commerciale et de la publicité est de réduire les forces négatives et d'augmenter les
forces positives.
Les publicitaires se fondent énormément sur les motivations et les freins des cibles pour déterminer les
promesses publicitaires.
Notons qu’aux 3 types de motivations évoqués par Joannis peuvent s’ajouter :
• les motivations rationnelles ou utilitaires (incitations à acheter, utiliser ou consommer un produit
parce qu’on pense, à tort ou à raison, que ce produit nous est utile, est conforme à nos intérêts, a plus
d’avantages que d’inconvénients)
• les motivations éthiques (sentiment de devoir ou d’obligation morale qui motive l’achat ou la
consommation d’une offre)
C. La perception1
La perception est la façon dont un individu interprète les messages afin de se faire une image sensée du
monde. L'individu sélectionne, organise et interprète les informations provenant du monde extérieur. La
perception est la réalité de l'individu.
Les gens du marketing doivent toujours avoir en tête cette notion puisque les consommateurs ne portent pas
toujours attention à tous les messages qui les entourent.
Il y a trois types de sélectivité :
4. L'exposition sélective : L'individu remarque les stimuli qui sont reliés à un besoin immédiat.
5. L'interprétation sélective : Déforme les stimuli pour les adapter à sa propre vision de la réalité.
6. La mémorisation sélective : L'individu retient seulement l'information qui est importante pour lui.
La connaissance des phénomènes de perception sélective explique l’utilisation des techniques de teasing2 en
publicité.
D. Les attitudes
L’attitude prédispose à d’une manière (positive, négative ou neutre) une chose, une marque, un individu ou
un comportement. C’est un état d’esprit que nous avons appris (sous l’influence de notre culture, de notre
expérience, de notre personnalité, de notre perception…) et qui nous permet de répondre de la même manière
à des stimuli identiques.
L’attitude est généralement répétitive et durable (c'est-à-dire stable et cohérente dans le temps). Elle
résulte de facteurs socioculturels et psychologiques.
1. Toutes ces notions sont approfondies dans le fascicule « Cultures de la communication » (9K11 et 9K21).
2. Technique de vente attirant le spectateur par un message publicitaire en plusieurs étapes.
Composantes que la
Actions marketing au cours
communication cherche Explications
du processus d’achat
à influencer
Croyances Représentent les informations Au niveau cognitif (de
ou que l’individu peut recevoir l’information), on informe
éléments cognitifs de tiers, de la publicité par le consommateur, afin qu’il
A exemple, de son expérience prenne en compte l’existence
personnelle ou de ses valeurs, de la marque, de l’objet, … dans
T relatives à un objet, une son processus décisionnel
T marque, … d’achat.
I Sentiments Proviennent de tout ce que peut Au niveau affectif (de l’image),
ou susciter le produit, la marque, on va créer un climat de
T
éléments affectifs l’objet, … dans l’esprit de confiance et renforcer la
U l’individu (attirance, répulsion). vision positive de la marque,
D de l’objet, … ou modifier cette
position, si elle est défavorable.
E
Tendance à agir Incitent ou non l’individu à agir, Au niveau conatif
ou à acheter, à communiquer, à (comportemental), on aide
éléments conatifs tester, à revenir… le consommateur à acheter
Cette composante le produit de la marque, à
comportementale n’est pas renouveler son achat, pour
toujours présente. installer une relation de
fidélité.
Les attitudes sont acquises en société (éducation de la famille principalement, fréquentations, médias, etc.),
par expérience ou par observation. Elles résultent donc d’un processus d’apprentissage.
Elles sont stables dans le temps. Elles sont confirmées (ou non) sous l’effet de l’expérience et de
l’observation.
L’attitude est composée de dispositions positives ou négatives à l’égard d’une chose, d’une personne, etc.
Elle aide à prendre une décision, à faire un choix.
L’attitude peut être prédictive de comportements (professionnels, de consommation…), c’est pourquoi
on cherche à les connaître par les enquêtes. (On peut avoir une attitude assez conservatrice à l’égard des
voitures et finalement acheter une voiture plus « sport » parce que le vendeur aura été convaincant.)
Les attitudes se forment à partir de sources diverses
Dans la majorité des cas, le lien se fait entre une attitude favorable et un comportement mais ce lien n’est
pas toujours automatique. Ainsi, on peut avoir une attitude favorable vis-à-vis de la marque Ferrari et ne
jamais pouvoir acheter cette marque. On peut aussi imaginer une attitude défavorable vis-à-vis d’un collègue
de travail et l’obligation de collaborer avec lui dans le cadre d’une mission précise.
D. La culture
on désigne ici la culture comme un ensemble de manières de penser, de savoir et d’agir, apprises et
partagées par les membres d’une collectivité. On parle de culture à des niveaux très différents : culture
générationnelle (les seniors, les ados…), civilisations (exemple : occidentale, arabo-musulmane, indienne,
africaine, orientale…), cultures nationales, cultures religieuses, ethniques, régionales, culture des différents
groupes sociaux.
Exemples
• Une habitude culturelle aux USA est de consommer un pot de glace seul devant la télévision quand
on est déprimé ou qu’on a des soucis. Des séries populaires comme Friends montrent ainsi des
personnages qui, pour soutenir leurs camarades, dans une passe difficile, leur achètent un gros pot
de crème glacée. Ce type de consommation de glace est étranger au consommateur européen.
Séquence 5
Le produit 61
I. Notion de produit et les composantes du produit
en mercatique 62
II.Le cycle de vie du produit 64
III. La gamme et la politique de gamme 66
A. Définitions 66
B. La politique de gamme 67
1. La taille de la gamme 67
2. Les niveaux de gamme 67
3. Les politiques de gamme 68
Étude 20/03/2014
TNS Sofres a identifié huit principes qui rendent les marques « irrésistibles ». Revue de détail, en
exclusivité pour Stratégies.
Si la puissance d’une marque tient à des facteurs multiples, endogènes et exogènes, elle peut aussi
mobiliser divers registres de qualification : valeur, influence, notoriété, parts
de marché…
En analysant les données issues des huit mille études Need Scope réalisées
partout dans le monde, TNS Sofres a choisi de mettre en exergue la dimension
d’« irrésistibilité » des marques.
Pour la mesurer, l’institut a étudié les données associées à plus de mille
marques à l’aune d’un double prisme : leur performance et les besoins (fonctionnels, sociaux,
émotionnels) des consommateurs. TNS Sofres identifie ainsi trois grands ressorts d’attraction,
recouvrant huit principes qui contribuent à rendre les marques désirables.
1. Assurer ses bases. L’attrait des marques repose sur leur capacité à créer de la confiance tout en
s’adaptant à l’air du temps.
Le savoir-faire. Sans un savoir-faire qui inspire la confiance des consommateurs, pas d’espérance de
vie durable sur un marché : les consommateurs suivent les marques « solides », celles qui fournissent
des produits et services de qualité et tiennent leurs promesses. « Les marques ont deux manières
d’affirmer leur savoir-faire : capitaliser sur l’histoire, la longévité (on peut penser à Gillette ou à Armor
Lux), ou bien “s’acheter” une légitimité en s’associant à un acteur reconnu dans le domaine valorisé ou
en rebondissant sur une percée technologique, comme l’a fait Dyson en transformant l’aspiration en
management de l’air », commente Fabrice Billard, directeur brand strategy de TNS Sofres.
La dynamique. Pour conserver son attrait, une marque doit faire preuve de vitalité, se renouveler,
montrer qu’elle s’inscrit dans le mouvement du monde. C’est Coca-Cola s’adaptant depuis des
décennies aux codes de l’époque. Pour autant, difficulté supplémentaire, une marque « irrésistible » ne
doit pas « suivre » mais impulser la tendance, créer l’innovation. « Samsung a réussi un triple exploit :
investir le marché porteur de la mobilité ; prendre le leadership sur le marché des smartphones, devançant
des acteurs historiques comme Blackberry et Apple ; s’imposer comme la figure d’un nouveau marché
élargi à l’ensemble des produits électroniques », souligne Fabrice Billard. Autre exemple, McDonald’s,
qui cumule les innovations, notamment en France : identité visuelle, nouvelles recettes, nouveaux
environnements de consommation, services mobiles, paiement sans contact, etc.
2. Créer la différence. Pour se démarquer, une marque doit non seulement s’engager, mais aussi
engager l’émotion des consommateurs.
La différenciation. Les marques « irrésistibles » ont toutes « quelque chose en plus » qui entre
en résonance avec les besoins identifiés des consommateurs. Il s’agit pour elles de se forger un
positionnement spécifique et pertinent pour occuper un territoire où elles vont pouvoir revendiquer leur
légitimité. C’est l’un des enseignements de l’analyse de TNS : la force d’une marque repose notamment
sur sa capacité à faire des choix. « Dans une recherche de couverture, les entreprises sont souvent
tentées de se poster au centre du carrefour pour pouvoir s’engager dans plusieurs directions. Or, les leaders
agissent très rarement au milieu des marchés. Souvent même, les deux premiers acteurs d’un marché
occupent chacun les pôles opposés d’un même axe de positionnement », explique Fabrice Billard.
L’émotion. « La composante émotionnelle du cerveau est beaucoup plus rapidement mobilisable que
sa composante analytique », rappelle le directeur brand strategy de TNS Sofres. En s’adressant aux
émotions des consommateurs, les marques peuvent accélérer leur impact, susciter des choix plus
intuitifs et plus directs, inspirer des comportements de préférence et de consommation plus rapides.
Séquence 5
Le produit
Temps d’étude estimatif : 5-6 h
Le produit est l’élément le plus apparent du marketing mix (plan de marchéage), et souvent le plus important
pour deux raisons :
• on ne peut faire du « bon marketing » avec un mauvais produit, en tout cas pas durablement ;
• les choix en matière de produit sont les plus coûteux et les plus difficilement modifiables.
(Exemple : le coût de développement de la nouvelle Mégane Renault a été de plus de 2 milliards
d’euros).
Le travail du marketeur est de vendre des avantages et non des caractéristiques. Néanmoins, d'un point de
vue strictement marketing, la description du produit doit se fonder sur le positionnement, sa cible, et les
sources de volume choisis par la firme. Le produit est donc à envisager en fonction de l'analyse du marche
effectuée, donc des critères envisagés pour la construction des avantages concurrentiels.
KOTLER et DUBOIS2 se penchent encore davantage sur les composantes du produit en identifiant les
4 éléments sur lesquels l’entreprise peut s’appuyer pour assurer sa différenciation :
Remarques3
• Cette description est théorique, les cycles peuvent être différents selon les produits.
• La durée des phases est très variable d’un produit à l’autre : le cycle de vie d’un avion gros porteur est
plus long que celui d’un ordinateur portable.
• Certaines innovations sont des échecs et passent directement de la phase de lancement à la phase de
déclin (exemple : les parfums Bic qui ont été retirés du marché 6 mois après leur lancement).
• Il ne faut pas confondre cycle de vie d’un produit et cycle de vie du marché : ainsi, en 2003, la Citroën
C3 était dans sa phase de lancement alors que le marché de l'automobile était, depuis longtemps,
dans sa phase de maturité.
3. Le terme anglais souvent utilisé est celui de early adopter.
A. Définitions
Afin de mieux répondre aux attentes du consommateur, et afin de conquérir des parts de marché, l'entreprise
se diversifie et propose un ensemble de produits qui constitue sa gamme.
Ces notions pourront à la première lecture vous sembler complexes. Nous vous recommandons d’y faire
particulièrement attention.
On appelle gamme l’ensemble des produits vendus par une entreprise qui ont un lien entre eux car ils
partagent les mêmes fonctions principales, s’adressent aux mêmes clients, sont vendus par les mêmes types
de points de vente ou dans les mêmes zones de prix, et sont destinés à satisfaire le même besoin générique.
(La gamme "véhicules particuliers" de Renault comprend tous les modèles de véhicules particuliers mais pas les
"utilitaires" qui constituent une autre gamme.)
Une gamme est composée de plusieurs lignes de produits.
On appelle ligne de produit un ensemble de produits ayant une caractéristique essentielle commune mais
offrant des services différents. C’est une division de la gamme en ensembles cohérents de produits.
La gamme des véhicules particuliers de Renault en 2014 : (la largeur est de 10 lignes de produits, la profondeur de
la ligne « Mégane » est de 4 références, la longueur de la gamme est de 18 références)
B. La politique de gamme
la politique de gamme dépend étroitement de la politique de ciblage.
Exemple : La gamme de Renault est beaucoup plus large que celle de Mercedes car la politique de ciblage
de Renault est une politique de couverture globale différenciée, alors que Mercedes ne vise que la clientèle
aisée.
1. La taille de la gamme
L’une des décisions les plus importantes concerne la dimension de gamme.
AVANTAGES INCONVENIENTS
Pas de dispersion des efforts publicitaires. Risques financiers plus importants pour
Gestion des stocks simplifiée et coûts de l’entreprise en cas d’échec d’un produit
stockage réduits Vulnérabilité plus importante de
Simplification de la gestion des produits l’entreprise en cas d’attaque par la
Baisse des coûts (production et distribution) concurrence ou en cas de récession du
Gamme La force de vente maîtrise parfaitement ses marché.
courte produits. Difficulté pour l’entreprise s’il faut
remplacer le produit leader.
Risque d’infidélité de la clientèle car tous
les segments ne sont pas couverts (ils
vont chez le concurrent chercher ce qu’ils
ne trouvent pas chez nous)
Satisfaction de tous les segments de la Moins bonne connaissance des produits
clientèle : réponse aux besoins du marché Nécessite une bonne gestion des stocks
Permet d’organiser la gamme autour des pour éviter les ruptures ou les invendus.
produits leaders. Gestion complexe, risque d’éparpillement
Meilleure rentabilité des efforts « marketing » des efforts de la force de vente, de
Gamme (la publicité en particulier : L’image de « l’oréal communication, …
longue parce que je le vaux bien » se répercute sur Coûte cher à l’entreprise (à tous les
toute la gamme) niveaux : études, production, distribution,
Réduit la vulnérabilité de l’entreprise en cas de communication …)
mévente sur un produit.
Permet de réagir aux actions des concurrents
ou à la modification du marché.
• les produits tactiques ou produits d’imitation ou produits « me too » : ce sont les produits qui doivent
faire face à la concurrence
DÉFINITION
La marque est un signe distinctif (nom, terme, symbole, dessin, logo, ou toute combinaison de ces
éléments) qui permet au consommateur de distinguer le produit ou service d’une entreprise de ceux
proposés par les entreprises concurrentes. C’est un élément d’identification, de communication et de
conquête. C’est une arme de lutte concurrentielle. Certaines marques sont tellement connues qu’elles
finissent par désigner le produit lui-même (ex : Frigidaire, Scotch, Stabilo, Bic, Kleenex, Sopalin ,…).
LA VALIDITÉ LA DISPONIBILITÉ
• Peut prendre différentes formes mais doit pouvoir être
représenté graphiquement.
Vérifier la disponibilité d’une marque ne
• Avoir un caractère distinctif (doit permettre d’identifier
constitue pas une obligation légale, mais ne
l’entreprise qui commercialise ces produits ou services par
pas le faire est risqué. Si votre marque ou
rapport aux entreprises concurrentes)
votre nom de société n’est pas disponible,
• Avoir un caractère non déceptif (ne doit pas tromper le
elle peut être contestée à tout moment par
public quant à la provenance ou la qualité des produits ou
les propriétaires de droits antérieurs qui
services.
peuvent, par exemple, vous attaquer en
• Ne pas être contraire à l’ordre public et aux bonnes
contrefaçon ou en concurrence déloyale et
mœurs.
vous interdire d’exploiter votre marque
• Ne doit pas reproduire ou imiter une marque ou une
dénomination antérieure
Ce classement est réalisé en mesurant le capital marque, estimé en fonction des résultats financiers passés
et prévisionnels attribuables à la marque, de l'influence de la marque au moment de l'achat, du taux de
fidélité et de réachat, des parts de marché, de la notoriété et de l'image.
B. La politique de marque
1. Le choix entre marque produit, marque ombrelle ou double marque
Lorsqu’une entreprise propose différents produits, elle peut décider de les commercialiser tous sous une
même marque (exemple : Peugeot qui vend des vélos, des voitures, des perceuses…) ou de donner des
marques différents à ses produits (exemple : Procter & Gamble vend des lessives Gama, Dash 2en1, Ariel,
Vizir…).
C’est ce qu’on appelle une politique de marque.
Marque – produit :
L’entreprise donne à chacun de ses produits un nom de marque différent. Cette stratégie permet de
donner un positionnement différent à chacun des produits.
Le groupe Accor donne un nom différent à chacun de ces types d’hotel : Sofitel, Novotel, Mercure, Ibis, F1.
Procter et Gamble commercia lise des lessives sous les noms de marque Ariel (qui se veut la meilleure
lessive du marché), Vizir (première lesssive liquide), Dash (meilleur rapport qualité / prix), Bonux (la seule
lessive main et machine) et sur le marché des savons avec Camay (savon séduction), Zest (savon tonus) et
Monsavon (savon familial naturel).
Marque – gamme :
Cette stratégie consiste à associer sous un même nom et une même promesse un ensemble de
produits homogènes. La même nature de produits assure une cohérence dans la stratégie de marque.
La marque-gamme résulte parfois à l’origine d’une marque-produit sur laquelle, une fois bien installée
sur le marché, on a pratiqué des extensions de gamme.
Findus couvre l’ensemble des produits surgelés commercialisés par l’entreprise, Skip sur le marché des
lessives avec Skip poudre, Skip liquide, skip tablettes
Marque – ombrelle :
Désigne un nom de marque sous lequel est commercialisé un ensemble hétérogène de produits.
C’est la stratégie dite « à la japonaise » car c’est la stratégie utilisée par les sociétés japonaise telles
que Honda (moto, auto, tondeuses à gazon), Yamaha (moto, piano, guitare), ce qui la différencie de la
stratégie de marque-produit, stratégie à l’américaine, utilisée par les lessiviers américains tel que
Procter et Gamble. Les marques de luxe sont des marques ombrelles (appelées parfois « griffes »).
Mars (des barres chocolatées, des céréales), Taillefine (de l’eau, des yaourts et des biscuits) ou Amora (des
condiments, des sauces, de la moutarde).
Marque – caution ou double marque :
La marque-caution donne son approbation à un ensemble large et diversifié de produits en couvrant
un ensemble de marques. La promesse de la marque mère est tellement connue qu’elle sert d’appui
à d’autres marques dont l’image est moins forte. La marque-caution (la marque-mère est une marque
ombrelle) prend en charge la fonction garantie ; les fonctions de personnalisation et même la fonction
ludique sont assurées par les marques-filles (marque-produit).
Danone : exemple d’une stratégie de marque-caution
Lu cautionne les marques filles Prince (Prince de LU), Barquettes, Petits LU, Pim’s de LU, Hello! de LU,
Cha-Cha de LU, Figolu, Tuc de LU, Panda de LU, Pailles d’Or de LU, Mikado de LU…ou Petit Ecolier, Johnson
cautionne Pliz, Fée du logis, Wizard, Canard WC. C’est également le cas de Nestlé ou de Danone.
Certaines sociétés utilisent toutes ces stratégies en même temps. C’est le cas de l’Oréal (marques produits :
Dop, Narta ; marques ombrelles : Lancôme, Vichy ; double marque : Elsève de l’Oréal)
La tendance actuelle est à la réduction du nombre de marques gérées par les grandes sociétés. C’est la
politique d’Unilever, qui a décidé de poursuivre la réduction du nombre de ses marques : « Unilever s'est
fixé comme objectif de réduire encore de 10 % à 20 % le nombre de ses références en 2014, après les avoir déjà
élaguées de près de 20 % en 2013. »
On note aussi le développement du co-branding (ou alliance de marques, ou comarquage, cogriffage) :
Association de deux ou plusieurs marques pour le développement, la commercialisation et/ou la
communication d'un produit (ou d'un service) ou d'une gamme de produits (ou d'une gamme de services),
qu'elles cosigneront. (exemples : Dim & Lycra ; Twingo & Kenzo ; Philips & Nivea).
Il ne faut pas confondre le co-branding avec deux techniques proches :
• le développement partagé d’un nouveau produit où les deux partenaires conçoivent un produit en
commun mais qui n’est signé que d’une marque, une des marques partenaires ou une marque
nouvelle (exemples : Mercedes et Swatch pour Smart) ;
• la communication conjointe sous forme de publicité ou d’action promotionnelle : lorsqu’une marque
recommande une marque d’un produit complémentaire (exemples : Ariel et Whirpool).
DÉFINITION
marque possédée par un distributeur et utilisée pour des produits fabriqués sur demande pour le
distributeur (70 % des fournisseurs sont des PME). La marque de distributeur peut reprendre la
marque de l’enseigne (marque Carrefour) ou être créée spécifiquement (marque Monique Ranou pour
Intermarché).
Ce type de marque existe depuis les années 70 (les « produits libres » de Carrefour) mais a pris une forte
importance dans les années 90, notamment lorsque les grands distributeurs ont cherché à lutter contre les
enseignes de hard-discount (Ed, Lidl…).
Les distributeurs y trouvent des avantages :
• le distributeur réalise souvent des marges plus élevées avec ses produits qu’avec les grandes
marques. Il achète les produits beaucoup moins cher et ne supporte pas les mêmes frais en publicité
(quasiment pas de publicité directe pour le produit), en promotion, en R&D, et profite du capital
confiance dont bénéficie l’enseigne ;
• le distributeur peut accorder une place privilégiée à ses produits dans les linéaires ;
• les MDD permettent à l’enseigne de se différencier et de fidéliser ses consommateurs.
Au départ, les MDD ciblaient les consommateurs très attentifs au prix. Aujourd’hui, les MDD montent en
gamme, et leur qualité est comparable à celle des grandes marques de fabricants. La concurrence est
frontale, même si le prix des MDD est encore inférieur de 10 à 30 %. Elles représentent 30 à 40 % des
produits achetés en grande distribution.
Une étude parue sur jounaldunet.fr réalise la comparaison suivante entre deux pots de confiture de
framboise vendus par Casino, l’un sous MDD, fabriqué par Andros, l’autre sous la marque nationale Bonne
Maman :
B. Intérêts de l’innovation
Pour la marque : les extensions de gamme permettent à la marque d'être plus visible sur le marché, de
rester compétitive et de faire évoluer son territoire.
Pour les consommateurs : elles permettent de satisfaire leurs attentes et d'influencer leur demande. En
effet, 39 % de la population sont « accros » aux innovations et 46 % des consommateurs sont prêts à payer
plus cher pour avoir un produit nouveau.
Pour la distribution : l'innovation favorise la rotation des produits (les produits innovants tournent mieux et
sont plus faciles a référencer) et contribue à renforcer la notoriété et l'image de l'enseigne (innovations dans
les prospectus).
La création de produits nouveaux est une nécessité pour l'entreprise dans un contexte de plus en plus
concurrentiel. Dans un marché saturé, pour relancer la demande, l'innovation est le moyen le plus efficace.
Les innovations à dominantes technologiques portent sur les caractéristiques physiques du produit ou sur
son processus de production.
Par exemple : la création de produits finis nouveaux à partir de principes scientifiques de base comme le four
à micro-ondes ou l'appareil photo numérique…
Les innovations à dominante marketing portent sur les modes d'organisation, de distribution et de
communication qui s'inscrivent dans le processus de commercialisation d'un produit.
Par exemple, la tendance actuelle de repositionner les voitures sur l'axe « écologie ».
VI. L
e produit comme support de communication :
packaging et design
Le packaging joue un rôle crucial dans le processus d'achat du consommateur. En effet, lors de son choix, le
consommateur est très souvent en contact uniquement avec le packaging. À chacune de ses visites, un client
passe en moyenne 20 minutes dans un hypermarché, où il est soumis aux sollicitations de plus de
25 000 produits… 5 000 à peine effleurent son champ visuel.
C'est un média à privilégier qui doit impérativement se démarquer dans des linéaires surchargés et avec
un consommateur pressé qui effectue son choix en moyenne en moins de 10s !
Le packaging différencie l’entreprise de ses concurrents, et permet de communiquer avec les
consommateurs.
Les notions d’emballage, de conditionnement, de packaging, de design… sont donc fondamentales.
A. Le design
Le design (ou stylique) est constitué de l'ensemble des éléments qui affectent l’aspect et le fonctionnement
d’un produit du point de vue de l’utilisateur : la forme, le ou les matériaux, la ou les couleurs. Le design tient
compte d’impératifs esthétiques, ergonomiques, fonctionnels et économiques.
Le design doit :
• permettre de concevoir un produit agréable pour les sens (attractivité) sans trop augmenter les coûts ;
• être un élément essentiel de différenciation :
◦◦ Apple a survécu face au couple Microsoft/Intel grâce au design de ses produits : facilité d’utilisation
et innovation en termes d’apparence visuelle.
◦◦ Le design est l’élément clé de la stratégie de Swatch.
B. Le packaging
le packaging (ou conditionnement) est la première enveloppe du produit. C’est la protection du produit en
vue de sa présentation à la vente (boites, flacons, tubes…). Le conditionnement permet au consommateur de
reconnaître le produit (forme, matière, couleur, présentation, texte informatif…).
Exemple : tube dentifrice
L’emballage est le deuxième contenant du produit. Il assure la protection du produit en vue du transport, du
stockage et parfois de la vente (caisse en carton qui se transforme en présentoir, container, fût, etc.…).
Exemple : boîte en carton qui contient le tube dentifrice
On distingue trois de niveaux d’emballage :
• l’emballage primaire : c’est le contenant de chaque unité de consommation : il est en contact avec le
produit. Il a pour objectif de protéger le produit (de l’air, de la lumière, de la détérioration…)
Exemple : le tube de dentifrice, le pot du yaourt, la bouteille d’Orangina, les flacons de parfum ;
• l’emballage secondaire : il contient un produit déjà emballé et est jeté lorsque le produit est utilisé. Il
a pour objectif de faciliter le stockage, la manutention, le transport. Il peut être unitaire ou regrouper
plusieurs produits (pour faire l’unité de vente). Exemple : le cartonnage qui emballe le tube de
dentifrice, celui qui regroupe six bouteilles d’Orangina, six pots de yaourt… Il pourra également être
utilisé comme support promotionnel ;
• l’emballage tertiaire : emballage nécessaire au transport et au stockage (manutention).
Exemple : palettes contenant des dizaines de packs de bière.
C’est sur les deux premiers niveaux que se portent les efforts des responsables marketing. Les améliorations
concernent le contenant (matériaux, formes, systèmes de bouchage et de fermeture) et le décor (graphisme,
couleurs, textes).
Séquence 6
Le prix 85
I. Élaboration du prix 85
II. Les éléments à prendre en compte 86
A. Prise en compte de la demande 86
1. Sensibilité au prix 86
2. Le prix d’acceptabilité ou prix psychologique 87
B. Prise en compte de la rentabilité 88
1. Fixation du prix à partir du coût de revient 88
2. Fixation du prix à partir du coût d’achat 89
3. Prise en compte de la T.V.A. 89
4. Fixation du prix à partir du seuil de rentabilité 90
C. Prise en compte de la concurrence 91
D. Prise en compte du réseau de distribution 92
Jamais une pomme n’a été aussi chère ! Mais cela n’empêche pas la marque
américaine d’être leader sur le marché des Smartphones. Voici une analyse de la stratégie de fixation
du prix chez Apple.
Comme vous avez pu le constater, la firme à la pomme ne ménage pas ses prix lors du lancement de
ses différents produits. Positionné sur le marché de l’informatique, l’entreprise se distingue de ses
concurrents par les prix qu’elle pratique qui sont plus élevés que n’importe lequel de ses concurrents
ce qui lui a permis d’acquérir une image plus qualitative que ses concurrents.
Mais cette image ne s’est pas construite seulement grâce aux prix élevés mais à l’aide d’une
communication parfaitement adaptée à la stratégie de la marque mettant en avant des produits de
qualités et de finitions exemplaires.
Ainsi Apple justifie ses prix élevés par le coût nécessaire à la création de ses produits, plus
précisément aux coûts de recherche et développement, mais également pour la finition parfaite,
la qualité du produit et aussi la performance du service après vente d’Apple sans oublier le coût du
réseau de distribution d’Apple.
Mais tout ceci, les concurrents le réalisent également et proposent tout de même des prix entre 15 et
30 % moins chers.
Alors, cet argument est-il justifié ?
À cela on peut rajouter également les coûts de fabrication plus élevés pour Apple que pour ces
concurrents, en effet les concurrents vendant plus d’ordinateurs réduisent leurs coûts de production,
Apple ne vendant au final que 1 million d’ordinateurs aura des coûts bien plus élevés qu’un concurrent
en vendant 10 fois plus.
Cette théorie n’est pas valable pour les smartphones, car Apple est le leader sur ce marché et les prix
restent toujours très élevés.
L’explication est donc simple, la fixation des prix chez Apple fait appel comme nous l’avons vu à une
étude des coûts de production et des services mis en place par la firme mais elle répond également à
un objectif d’image, puisque le prix élevé permet d’avoir une image de grande qualité voire de produit
haut de gamme ou de luxe.
On pourrait même penser qu’Apple réalise avec une fixation de prix aussi élevé une stratégie
d’écrémage. Ainsi lors de la sortie d’un nouveau produit, celui-ci est tellement cher, qu’une minorité
de personne peut se l’offrir.
Le produit est donc en possession des élites, des personnes ayant un pouvoir d’achat élevé, mais
aussi des fans de la marque qui se donnent les moyens d’acheter les produits et deviennent de vrais
ambassadeurs de la marque.
Mais la stratégie d’Apple est bien rodée et la fixation d’un prix de départ élevé permet par la suite de
réaliser une baisse des prix progressive mais rapide et ainsi de continuer à augmenter le volume des
ventes.
Les premiers acheteurs sont donc les fidèles de la marque et ils servent en quelque sorte d’amorce
pour lancer les ventes.
Ainsi la fixation des prix chez Apple résulte d’une stratégie répondant à des objectifs précis. La
marque remplit ainsi son objectif d’image, son objectif de vente en volume, le tout en gardant des prix
relativement élevés.
Autre astuce qu’Apple met en place pour conserver des prix élevés, celle de la suppression des anciens
produits du catalogue. Cela permet de toujours vendre des produits au top de la technologie, sans
pouvoir acheter les versions précédentes, qui après avoir subit une baisse de prix pour toucher plus de
personnes, ne sont plus disponibles car la production est arrêtée.
Source : marketing-etudiant.fr
Penchez-vous sur l’analyse de la stratégie de prix chez Apple qui vous est proposée. Elle met le doigt sur
les éléments qui concourent à la fixation du prix, mais également sur les politiques de prix.
I. Élaboration du prix
Le prix a 3 principales caractéristiques :
• Le prix a un impact sur la demande et sur les ventes car il a 3
effets :
◦◦ un effet économique →c'est un frein à l'achat
◦◦ un effet psychologique →c'est l'image du produit
◦◦ un effet sur l'attitude des distributeurs qui le mettent en avant
ou non dans leur magasin
• Le prix détermine la rentabilité du produit
• Le prix est un facteur de positionnement de l'offre sur le marché
La fixation du prix repose donc sur plusieurs indicateurs économiques :
• Les coûts :
• La contribution unitaire ou marge sur coûts variables :
Contribution Unitaire = Recette unitaire − Coûts Variables
• Le point mort : il est atteint lorsque les recettes couvrent les
coûts variables et l'ensemble des coûts fixes (dont les coûts
marketing)
La fixation du prix de vente sera donc fonction de 3 facteurs :
• Les coûts : Le prix de vente doit permettre de couvrir les coûts et d’assurer à l’entreprise une marge
de rentabilité. Les coûts sont en partie liés aux relations de l’entreprise avec ses fournisseurs. On
calcule le prix de revient, et on ajoute la marge souhaitée. Mais le prix obtenu correspond-il aux
attentes des consommateurs ? Est-il compétitif par rapport aux concurrents ?
La demande ne varie pas quand La demande ne varie pas quand La demande ne varie pas quand
le prix varie le prix varie le prix varie
alimentation habillement voyage
chauffage essence spectacle
… … …
Le coût de revient est la somme du coût d’achat, du coût d’approvisionnement, du coût de la production, du
coût de la distribution et du coût administratif.
Si on parle de coût d’achat dans les formules, on peut également les envisager, à l’identique, avec le prix
d’achat.
• En utilisant la marge commerciale unitaire
Prix de vente = coût d’achat + marge commerciale
L’entreprise fixe le niveau de marge qu’elle désire sur chaque produit
• En utilisant le taux de marge
La marge commerciale est exprimée en pourcentage du coût d’achat. C’est le taux de marge
Marge commerciale = coût d’achat HT × taux de marge
Taux de marge = marge commerciale / coût d’achat HT × 100
• En utilisant le coefficient multiplicateur
Le coefficient multiplicateur permet de calculer rapidement le prix de vente TTC à partir du coût
d’achat HT
Prix de vente TTC = Coût d’achat HT × coefficient multiplicateur
Coefficient multiplicateur = Prix de vente TTC / Coût d’achat
• En utilisant le taux de marque
La marge est exprimée en pourcentage du prix de vente HT. C’est le taux de marque
Marge commerciale = prix de vente HT × taux de marque
Taux de marque = Marge commerciale / prix de vente HT × 100
Exercice :
Le produit X a un coût d’achat de 38 euros
L’entreprise souhaite une marge de 25 % du prix de vente
La marque correspond donc au prix de vente × 25 %
Le prix de vente se calcule donc par la formule suivante :
Coût d’achat HT + marge commerciale soit en remplaçant
38 + (prix de vente × 25 %)
soit (1-0.25) prix de vente = 38
Prix de vente HT = 38/0.75 = 50.67 euros HT
Essentiel dans la négociation. C’est lui qui permet de valider un taux de remise demandé par un client.
4. Voir fiche outil n° 7 : « Comment calculer un prix avec ou sans TVA ? » et « Comment calculer un prix en fonction de la marge, du
taux de marque et du taux de marge et du coefficient multiplicateur ? »
Le taux normal de 20 % : Ce taux est applicable en France sur la majorité des ventes de biens ou de
prestations de services.
Le taux intermédiaire de 10 % : Ce taux de TVA créé en décembre 2011 est applicable sur la plupart des
biens et des services anciennement taxés à 5.5 % notamment la restauration.
Le taux réduit de 5.5 % : Ce taux est applicable sur les produits alimentaires, les cantines, les
abonnements de gaz et d’électricité, les prestataires d’énergies renouvelables et sur les livres
physiques et numériques. Ce taux réduit sur la taxe sur la valeur ajoutée n’a pas changé au 1er Octobre
2014.
Le taux super-réduit de 2.1 % : Ce taux est applicable sur les médicaments, les spectacles vivants,
la presse imprimée (taux de TVA à 19.6 % pour la presse numérique) et sur les animaux vivants de
boucheries.
NOTA BENE
Le « point mort » désigne l’instant à partir duquel une entreprise atteint son seuil de rentabilité. Le
point mort est exprimé en jours !
Point Mort = (SR / CA) × 360
Exercice :
Un produit a un coût de revient de 18 euros.
L’entreprise productrice applique un taux de marge de 34 % et le distributeur un coefficient multiplicateur de
2.2
Le prix de vente producteur HT est égal à 18 euros + (18 × 34 %) soit 24.12 euros
Le prix de vente distributeur ou prix de vente public sera de 24.12 × 2.2 soit 53.06 euros
La loi règlemente la relation fournisseur/distributeur. Le producteur ne peut imposer un prix de revente à
ses revendeurs indépendants. Il ne peut qu’indiquer un prix de revente conseillé ou prix maximum que le
revendeur n’est pas obligé de respecter.
Raison de la
Type de modification Avantages Inconvénients
modification
Exploiter une faible Augmentation ou Perte de certains
élasticité maintien de la rentabilité segments de clientèle
Intégrer une hausse des Augmentation de la Transfert vers des
Augmentation des prix coûts demande (effet de produits de substitution.
Repositionner un produit snobisme) Perte de compétitivité
Résoudre un problème Amélioration de l’image
de rentabilité du produit
Contrer un concurrent Toucher de nouveaux Entrée dans la guerre
Profiter d’une baisse des segments des prix
coûts Augmenter la part de Dégradation de l’image
Baisse des prix Relancer les ventes d’un marché Baisse de la marge
produit vieillissant Augmenter les volumes
de vente
Éliminer les concurrents
Différentes façons de modifier les prix sont employées par les entreprises. On distingue les pratiques
suivantes :
• les remises : baisses de prix pour tenir compte des quantités achetées (réalisées au moment de la
commande, accordées au coup par coup) ;
• les ristournes : remises accordées a posteriori (généralement calculées en fin de période, calculées
sur le volume acheté) ;
• les rabais : baisses de prix accordées pour des livraisons non conformes (retard ou problème de
qualité), ou lors de périodes de soldes ;
• l’escompte : réduction pour paiement rapide (paiement comptant) ;
• les prix promotionnels6 : ils revêtent des formes multiples : offres spéciales, coupons de réductions,
remboursement différé d’une partie du prix (permet d’écouler un produit sans avoir à changer le
prix de base, moins coûteux qu’une réduction de prix car tous les consommateurs n’exploitent pas la
possibilité), articles à prix coûtant, crédit gratuit, rabais exceptionnels… (Voir séquence dans le fascicule
« Stratégie » hors média » sur la promotion des ventes). Risque de rendre opaque la politique de prix
et de donner lieu à surenchère (exemple : depuis 1996, la TV par satellite repose sur des promotions
permanentes).
Les promotions utilisées trop régulièrement sont dangereuses pour les entreprises et peuvent mettre
en péril leur rentabilité et « tuer » un marché.
• les prix discriminatoires : des prix différents sont proposés à différentes catégories de clients
(exemple : tarifs différentiels pour étudiants, retraités…), les mêmes produits peuvent être proposés
sous des marques différentes (Philips vend certains de ses modèles moins chers sous la marque Radiola),
les prix peuvent différer selon le réseau de distribution (exemple : Coca-Cola selon qu’il vend ses
produits dans un café, un fastfood ou via un distributeur automatique) ;
• le yield7 management : C’est la variation du prix selon le moment de la vente : des remises sont
accordées quand la demande est faible, et à l’inverse, quand la demande est très forte (pleine saison,
période de pointe), un supplément est demandé.
Exemple : Le Club Med propose des prix plus bas en mai et juin, le billet SNCF selon les périodes, les
« happy hours » organisées dans les bars aux périodes creuses…
6. Toutes ces techniques sont traitées dans le fascicule « Stratégie hors média ».
7. Yield marketing : variation des prix en fonction des périodes afin de lisser les ventes au cours du temps, particulièrement
dans les entreprises de services puisqu’elles ne peuvent pas stocker leur prestation.
8. La revente à perte est autorisée dans certains cas : fins de saisons ou entre deux saisons de vente ; produits obsolètes ou
démodés ; réapprovisionnement à la baisse ; produits périssables menacés d’altération rapide, …
Développement des ventes plus lent Investissements amortis moins Suppose que le produit
Inconvénients
Prix rond : prix qui se termine par un ou plusieurs zéros. Le franchissement d’un prix rond se traduit
dans la perception de l’acheteur comme une forte hausse de prix.
Prix magique : prix qui se démarque légèrement du prix rond en lui étant immédiatement inférieur. Par
exemple 99€¬. Ces prix sont supposés être plus attractifs car ils tiennent compte de la psychologie du
consommateur et ne dépassent pas un seuil psychologique.
Prix minimal : prix au-dessous duquel les consommateurs ne veulent pas aller (notion de qualité
insuffisante). C’est une pratique réprimée par l’ordonnance de 1986 sanctionnant d’une amende toute
personne tentant d’imposer, directement ou indirectement un caractère minimal au prix de revente
d’un produit ou d’un bien, au prix d’une prestation de services ou une marge commerciale. La loi Lang
de 1981 relative au prix du livre accorde des dérogations à cette loi en interdisant un rabais supérieur
à 5 % du prix imposé (domaine limité aux ouvrages édités depuis plus de 2 ans). Ajoutons que certains
articles de l’ordonnance de 1986 interdisent les ententes illicites et les abus de position dominante
qui peuvent tendre à faire obstacle à la fixation des prix par le libre jeu du marché, en favorisant
artificiellement leur hausse ou leur baisse.
Prix maximal : prix au-dessus duquel les consommateurs ne désirent pas aller (notion de prix
excessif).
Prix conseillé : prix préconisé par un fournisseur à ses revendeurs comme étant le juste prix de
revente. La notion de « juste prix » concilie : les impératifs de rentabilité de l’entreprise, la capacité
d’achat des consommateurs, l’adéquation avec la qualité présumée et la nécessité de compétitivité. Le
prix conseillé est autorisé dans la mesure où il peut être respecté ou pas par les revendeurs.
Prix d’appel : produit vendu en petite quantité afin d’attirer une clientèle vers un produit similaire vendu
à prix fort. Procédé interdit par une circulaire de 1980 : il s’agit d’une pratique abusive soumise à la
même réglementation que la vente à perte qui consiste à mener une action de promotion sur un produit
déterminé vendu à un prix faible.
Prix du marché : prix effectivement pratiqué : prix catalogue – ristournes et rabais habituels.
Prix d’écrémage : prix élevé pour le lancement d’un produit, fixé pour n’atteindre qu’une clientèle
limitée
Prix de pénétration : prix de lancement d’un produit bas fixé pour générer un volume de ventes
important
Prix de référence : prix utilisé par le consommateur pour évaluer par comparaison les offres
disponibles sur le marché
Prix de réserve : prix le plus élevé que le consommateur est disposé à payer
Prix psychologique : prix optimal fondé sur les attentes du consommateur en termes d’acceptabilité
Séquence 7
La distribution 101
I. Notion de circuit de distribution et définitions 101
A. Définitions 101
B. Structure de la distribution 101
C. Intermédiaires 102
D. Fonction des distributeurs 103
A. Définitions
• Le canal de distribution
Voie d’acheminement des produits ou services du producteur jusqu’au consommateur ou utilisateur
final. Le canal peut comprendre des intermédiaires.
• Le circuit de distribution
Ensemble des canaux choisis par l’entreprise afin de faire parvenir ses produits ou services aux
utilisateurs ou consommateurs.
• Le réseau de vente
Ensemble des moyens (canaux et intervenants) mis en œuvre par l’entreprise pour mettre le produit
ou le service à la disposition du consommateur final. (On pense au stockage, à la livraison et à la vente
du produit, du producteur au consommateur)
NB. :
Le réseau de distribution comprend le réseau de vente + les prestataires de services (entreprises
de transport, financement … qui remplissent des activités de distribution mais ne deviennent jamais
propriétaires du produit.)
Afin de pouvoir opter pour un type de distribution et l’organiser, l’entreprise doit choisir entre différents
circuits et canaux possibles. Ces choix s’inscrivent dans une démarche stratégique.
B. Structure de la distribution
C. Intermédiaires
• Les grossistes
◦◦ Ils achètent des quantités importantes de marchandises qu’ils redistribuent à une clientèle de
revendeurs ou d’utilisateurs professionnels.
◦◦ Ils remplissent des fonctions telles que l’éclatement, l’assortiment, le conseil.
• Les détaillants
Leur fonction principale est d’acheter des marchandises pour les revendre au client final en réalisant
une marge qui rémunère les tâches qu’ils assument. Ils assurent un service de proximité et de
dépannage.
• Les centrales d’achat et les centrales de référencement
◦◦ La centrale d’achat négocie le choix des fournisseurs qui sont imposés au point de vente.
◦◦ La centrale de référencement se contente de répertorier les fournisseurs, laissant ainsi aux
magasins une certaine liberté de commande auprès d’autres fournisseurs.
1. le commerce de gros est exercé par les grossistes et sert d’interface entre les fabricants et les détaillants.
2. le commerce de détail est une activité commerciale à destination du consommateur final ;
3. Le merchandising (marchandisage) représente l’ensemble des méthodes et techniques d’implantation (des rayons, des
univers…) et de présentation des produits en magasins, en vue d’accroître les ventes et/ou la rentabilité des produits. Différents
outils sont utilisés par le producteur comme par le distributeur : publicité sur le lieu de vente (voir fascicule Stratégie « hors
média »), stop rayons, tête de gondoles, ilôts… voir exemples ci-après.
D. E-commerce
Repose sur une boutique en ligne, accessible via Internet (sur ordinateur, tablette et mobile (il existe
aussi des applications)), permettant de passer des commandes, en payant de façon sécurisée en ligne.
Les livraisons dans le monde entier sont possibles grâce à une infrastructure puissante. Ce commerce se
développe en B to B aussi bien qu’en B to C.
Le e-commerce constitue pour l’instant une voie complémentaire aux points de vente, et pour certains
commerçants indépendants, un moyen de survie.
Par ailleurs, on ne peut que constater le développement des « drive » où les internautes viennent récupérer
la commande de leurs achats préparée en ligne (essentiellement dans les GMS, à dominante alimentaire).
4. Assortiment : ensemble des produits et références proposés à la vente dans un magasin ou dans un rayon.
5. Assortiment large : qui propose de nombreuses lignes de produits
6. Assortiment peu profond : qui ne propose pas beaucoup de références par ligne de produit
7. Balisage : éléments d’information et d’orientation placés dans les rayons et les linéaires.
Chaque rayon possède un sens de circulation : celui qui est emprunté le plus fréquemment par les clients.
Il existe des zones moins vendeuses (Les zones juste après les têtes de gondole, car les TG cannibalisent
l’attention, ou l’extrémité opposée au sens de circulation) où il faut placer des articles d’appel :
On peut créer des zones promotionnelles repérables par des bandeaux verticaux, qui incitent le client à se
rendre dans les zones concernées des rayons.
P P
R R
O O
Zone Zone
Zone M M
froide Zone Zone Zone froide
TG la plus O O TG
peu normale d'appel normale peu
vendeuse T T
vendeuse vendeuse
I I
O O
N N
SENS DE CIRCULATION
8. Le mètre linéaire est l’unité de mesure de la place disponible affectée à la présentation de produits