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INTRODUCTION

Aujourd'hui, la banque d'affaires est de plus en plus considérée comme une "machine de risques".
Elle prend les risques, les transforme et les incorpore aux services et aux produits bancaires. La
gestion des risques n'était pas techniquement réalisable avec l'ampleur et l'efficacité d'aujourd'hui,
car les principes et les logiques n'étaient pas universellement admis. La réglementation, en pleine
transformation, ne permettait pas de savoir comment les risques seraient contrôlés par la tutelle, ni
quels risques feraient l'objet des contraintes les plus strictes. Les instruments financiers nécessaires
pour moduler les risques du bilan n'étaient pas suffisamment développés.

La gestion des risques bancaires était difficile avant l'existence de systèmes d'information adaptés.
Cependant, Les banques ont été obligées de mettre en place de véritables outils de gestion de ces
risques en réponse aux nouvelles contraintes imposées par la pression concurrentielle et la nouvelle
réglementation prudentielle. Le développement de la gestion actif-passif et des techniques de gestion
des risques a été encouragé par la création du Comité de Bâle en 1974, qui a souligné l'importance
d'une gestion active des risques financiers.

Par conséquent, la gestion actif passif ou Asset Liability Management (ALM) est une technique
utilisée par les banques pour gérer les risques financiers liés aux écarts de taux d'intérêt, aux
fluctuations de la valeur des actifs et aux obligations contractuelles. Cette technique permet aux
banques de gérer leur portefeuille d'actifs et de passifs de manière à minimiser les risques et à
maximiser les profits. Au fil du temps, la gestion actif-passif est devenue de plus en plus importante
dans la gestion financière, car elle permet aux banques de mieux comprendre et de gérer les risques
financiers et elle est considérée comme un cadre conceptuel de la gestion financière.

L'ALM fournit des indicateurs en termes de risque et de rentabilité attendus pour les différents
produits du bilan d'une banque. Cette technique permet de limiter l'exposition du bilan de la banque
au risque de taux et de gérer de manière optimale ses positions pour mettre en place les couvertures
adaptées grâce à des produits de hors-bilan. La gestion active du bilan permet d'assurer une visibilité
suffisante sur les résultats futurs de l'établissement et sur les aléas qui les affectent. L'ALM est
principalement utilisée pour la gestion du risque de taux. L'objectif de la gestion actif-passif est de
maîtriser la sensibilité globale du résultat de la banque à l'évolution des taux. Cette technique permet
de préserver la marge d'intérêts dégagée par les opérations d'exploitation et d'optimiser le résultat
de l'établissement. La démarche ALM est une démarche d'identification, de mesure et de contrôle
des risques financiers du bilan.

La première partie du document portera sur une présentation des différents apports théoriques de
l'ALM, après un aperçu portant sur le Groupe CDG et la CDG Capital. La deuxième partie abordera
une étude de cas réalisée au sein de la CDG Capital.

En effet, comment mesurer et améliorer l’efficacité d’une machine de risques telle qu’une banque
d’affaires alors que les risques sont davantage perçus comme un aléa intangible que comme un objet
qui se prête à mesure et quantification ? Face à une multitude d’innovations et de techniques
financières, comment mener à bien une analyse qui puisse s’adapter aux nouvelles exigences
notamment Bale II ? Et enfin quel est l’impact de l’ALM sur la gestion globale des risques tout en
prenant en considération les obstacles de sa mise en œuvre dans les pays du Maghreb et plus
particulièrement le Maroc ?
Chapitre 1 : De la gestion des risques
Section 1 : les risques usuels
Le risque financier se produit lorsque les résultats futurs ne peuvent pas être prévus avec certitude. Si
les résultats sont inférieurs à ce qui était attendu, cela est considéré comme un risque négatif. Si les
résultats sont supérieurs à ce qui était attendu, cela est considéré comme un risque positif. Les
gestionnaires de risques doivent être prêts à faire face à toutes les éventualités.

La gestion des risques financiers concerne principalement les risques quantifiables qui se produisent
lorsque les marchés financiers évoluent de manière défavorable. Les banques doivent être attentives
à plusieurs types de risques financiers. En effet, il s’agit de :

Risque de contrepartie :

Il existe plusieurs types de risques financiers, notamment le risque de crédit, le risque de règlement,
le risque environnemental et le risque pays. Le risque de crédit est le plus ancien et le plus important
pour les établissements de crédit. Il se produit lorsque les emprunteurs ne remboursent pas les
intérêts et/ou le principal à l'échéance. Ce risque est enregistré dans le bilan. Le risque de crédit peut
également porter sur l'incapacité d'honorer un engagement de livraison de fonds, de titres, de
garantie ou de caution.

Dans les années 90, la crise financière majeure en Asie et particulièrement au Japon a été causée par
des pertes importantes sur les crédits bancaires. Le risque de crédit est lié aux choix des marchés et
des clients et a un impact financier important. De manière générale, le risque de crédit est lié à la
dégradation de la situation financière d'un emprunteur, ce qui augmente la probabilité de défaut,
même si le défaut proprement dit ne survient pas nécessairement.

Dans les années 90, la crise financière majeure en Asie et particulièrement au Japon a été causée par
des pertes importantes sur les crédits bancaires. Le risque de crédit est lié aux choix des marchés et
des clients et a un impact financier important. De manière générale, le risque de crédit est lié à la
dégradation de la situation financière d'un emprunteur, ce qui augmente la probabilité de défaut,
même si le défaut proprement dit ne survient pas nécessairement.

Risque de liquidité :

Le risque de liquidité est le risque que les actifs d'une institution financière ne puissent pas être
vendus rapidement ou que l'institution ne puisse pas répondre à ses obligations financières à court
terme. Cela peut se produire si l'institution ne dispose pas de suffisamment de liquidités ou si les
marchés financiers sont trop volatils pour permettre une vente rapide des actifs.

La situation de liquidité d'un établissement est déterminée par les besoins de financement prévus
pour l'avenir, leur fréquence et leur montant. Ces éléments donnent une vue d'ensemble de la
situation de liquidité de l'établissement.

Risque de solvabilité :

Le risque de solvabilité est le risque que les pertes d'une institution financière soient supérieures à
ses fonds propres, ce qui signifie que l'institution ne dispose pas de suffisamment de capitaux pour
absorber les pertes. Le risque de solvabilité est étroitement lié au risque de liquidité, car une
situation de liquidité insuffisante peut entraîner une situation de solvabilité.

Risque de taux d’intérêt :


Le risque de taux d'intérêt est le risque que les résultats financiers soient affectés négativement par
les fluctuations des taux d'intérêt. Ce risque est important pour les banques car la plupart de leurs
activités génèrent des revenus et des charges qui sont liés aux taux d'intérêt du marché. Les taux
d'intérêt étant instables, cela peut avoir une incidence sur les résultats financiers. Le risque de taux
concerne tous les participants du marché, qu'ils soient des prêteurs ou des emprunteurs, car les taux
d'intérêt peuvent affecter leurs résultats financiers positivement ou négativement.

Risque de change :

Le risque de change est le risque de subir des pertes en raison des fluctuations des taux de change.
Les institutions financières qui ont des activités internationales sont exposées à la fois aux risques de
taux d'intérêt et aux risques de change, car les taux d'intérêt et les taux de change sont liés.

Section 2 . la nécessité de la gestion des risques


Après l’analyse des différents risques usuels que courent les banques, on peut dire que le
management du risque est l'ensemble des outils, des techniques et des dispositifs organisationnels
qui permettent de mesurer et de contrôler les risques. La réglementation prudentielle impose aux
banques et établissements financiers une meilleure gestion des risques pour préserver la stabilité du
système bancaire et financier.

Jusqu'aux années 60 aux Etats-Unis, les banques avaient peu de concurrence et suivaient la règle du
3-6-3 « Emprunter à 3 %, prêter à 6 %, partir jouer au golf à 3 heures ». Une étude de la Banque des
Règlements Internationaux en 2004 a montré que les principales causes des crises bancaires dans les
économies matures (pays du G10) sont la mauvaise gestion du risque de crédit (85%), du risque
opérationnel (38%) et du risque de marché (31%).

Si une banque ne gère pas bien son risque, elle peut perdre de l'argent, ce qui peut nuire à sa
rentabilité. Si elle perd de l'argent, elle peut avoir des difficultés à rembourser ses dettes et ses
obligations financières. Elle peut également perdre la confiance de ses clients et des investisseurs, ce
qui peut nuire à sa rentabilité à long terme. Par conséquent, il est important pour une banque de
gérer ses risques de manière efficace pour maximiser sa rentabilité.

Une gestion saine des risques permet aux banques de mieux comparer et contrôler entre elles les
entités telles que les centres de responsabilité, les produits ou activités et les clients. Elle permet
également aux banques de définir leurs politiques de mobilisation de ressources, d'affiner leurs
politiques commerciales et d'élaborer des politiques correctives. Enfin, elle permet aux banques de
maximiser la valeur des investissements et de mieux rémunérer les actionnaires.

Chapitre 2 : intérêt et démarche de l’ALM


Section 1 : Définition de l’ALM
Définition de l’ALM
La Gestion Actif/Passif est aujourd'hui reconnue dans l'ensemble des établissements financiers
comme une composante indispensable pour une gestion financière permanente. Elle est apparue aux
États-Unis au début des années quatre-vingt.

ALM ou gestion actif passif se définit comme étant :


« un ensemble des techniques et outils de gestion permettant de mesurer, suivre et contrôler les
risques financiers en les gérant d’une façon plus active ».
L'ALM (Asset Liability Management) est un outil de gestion de risques financiers qui a été développé
pour répondre aux défis de la déréglementation des activités bancaires, de la concurrence accrue et
de la nouvelle réglementation prudentielle. Il permet de gérer les risques liés aux actifs et aux passifs
d'une banque en utilisant des techniques quantitatives pour planifier la gestion des actifs et des
passifs.

La gestion actif-passif, ou Asset Liability Management (ALM), est un cadre conceptuel de la gestion
financière qui a connu un essor remarquable ces dernières années. Elle est utilisée par les banques
pour gérer les risques et respecter la réglementation prudentielle. La gestion actif-passif consiste à
aligner les actifs et les passifs de la banque pour minimiser les risques et maximiser les profits. Les
banques ont été contraintes de mettre en place de véritables outils de gestion de ces risques pour
répondre aux nouvelles contraintes réglementaires et à la pression concurrentielle.

Les objectifs de l’ALM


L’ALM a pour objet de définir quantitativement les grands équilibres des bilans en fonction :

• Contraintes de financement

• Contraintes prudentielles

• Limites globales des risques

• Objectifs de performance.

La gestion des risques est importante pour assurer une bonne visibilité sur les résultats futurs et les
risques. Cependant, les auteurs ont des opinions différentes sur le but final de la gestion actif-passif,
qui est un outil de pilotage important pour les banques.

Pour J. W. Bitner, les objectifs d’un gestionnaire actif-passif sont de :

• gérer le risque de taux pesant sur le bilan de la banque


• gérer les besoins de liquidité relatifs à l’activité bancaire
• préserver le capital de la banque
• augmenter le résultat de la banque.

Les objectifs de l'ALM déterminent la politique de risque de la banque. Pour le risque de taux, les
mouvements des taux d'intérêt ont un impact important sur l'ensemble du bilan car la quasi-totalité
des actifs et passifs bancaires génèrent des revenus ou des charges indexés sur les taux de marché.
Par conséquent, l'instabilité des taux d'intérêt entraîne une instabilité du résultat bancaire.

Section 2 :Les risques de liquidité et de taux en ALM :


A. Présentation :
La gestion de l'ALM fournit des indicateurs de risque et de rentabilité attendus sur les différents
produits du bilan, pour limiter l'exposition du bilan de la banque au risque de taux et gérer de façon
optimale ses actifs. Les couvertures adaptées sont mises en place grâce à des produits de hors-bilan.

L'ALM permet de maîtriser la sensibilité globale du résultat de la banque à l'évolution des taux. Elle
identifie, mesure et contrôle les risques financiers qui peuvent peser sur le bilan de la banque
d'affaires.

Le risque de taux d'intérêt est le risque que les résultats de la banque soient affectés
défavorablement par les mouvements de taux d'intérêt. Ce risque peut avoir différentes origines.
En ce qui concerne le risque de liquidité est la possibilité que la banque ne puisse pas honorer ses
obligations de paiement à temps en raison d'un manque de liquidités. La liquidité d'une banque est
sa capacité à financer ses actifs et à rembourser ses engagements à mesure qu'ils se présentent.

Le risque de liquidité, c'est quand une banque ne peut pas honorer ses engagements parce qu'elle n'a
pas assez d'argent disponible. Cela peut arriver si la banque a des dépenses inattendues ou si elle ne
peut pas obtenir de l'argent à un coût raisonnable. Si une banque ne peut pas payer ses dettes, elle
peut faire faillite.

B. Facteurs de risque de taux et de liquidité :


Le risque de taux et le risque de liquidité trouvent leur origine, d’une part, dans le caractère aléatoire
des mouvements de taux d’intérêt et, d’autre part, dans celui du comportement des clients de la
banque.

1.Mouvements des taux d’intérêt :

Le risque de taux peut causer des problèmes pour les résultats financiers d'une banque d'affaires.
Cependant, pour gagner de l'argent, les banques doivent être exposées aux mouvements des taux
d'intérêt. Si une banque est trop exposée aux mouvements des taux, elle peut subir des pertes
importantes. Les mouvements des taux ont une incidence sur les coûts et les revenus des produits
financiers de la banque. Il est donc important de comprendre comment les mouvements de la courbe
des taux peuvent impacter les marges de la banque pour gérer correctement le risque de taux.

2 . Le comportement de la clientèle :

Les clients des banques ont des options implicites, comme rembourser leur prêt ou retirer de l'argent
de leur compte à vue. Les mouvements des taux d'intérêt ont un impact sur ces options et peuvent
affecter le bilan de la banque. C'est ce qu'on appelle le risque lié aux clauses optionnelles. Les taux
d'intérêt affectent les options que les clients ont avec leur banque. Cela peut causer un risque pour la
banque.

Chapitre 3 : Outils et techniques en ALM


Il est d’usage de chercher à connaître l’impact du risque de taux sur :

Le résultat de la banque : c'est-à-dire sur sa Marge Nette d’Intérêt

Les banques utilisent des méthodes pour mesurer la marge de transformation. Elles amortissent cette
marge dans le temps. La marge de transformation est la différence entre les conditions de
refinancement des crédits et les conditions de replacement des ressources clientèle sur les marchés.

La valeur de la banque, c'est-à-dire sur sa Valeur Actuelle Nette.

Les méthodes de mesure de valeurs reposent sur le principe de l’actualisation. On calcule la Valeur
Actuelle Nette des flux financiers futurs certains à laquelle s’ajoute la valorisation d’options implicites
ou explicites.
Section 1 : Les recommandations du Comité de Bâle :
Le chapitre ”Principles for the Assessment of Liquidity Management in Banking Organisations” fournit
quelques indicateurs qui pourront être calculés en ALM et pour lesquels la banque devra se fixer des
limites suivant ses objectifs de gestion. Parmi ces indicateurs, on trouve le ratio de liquidité :

Rliquidité= Actifs liquides/Passif de court terme


Ce ratio doit être calculé à partir des actifs les plus liquides et uniquement ceux-ci, c'est-à-dire les
actifs qui pourront être disponibles instantanément lors d’une crise.

Section 2 : L’approche statique : Volume, marge et valeur :


Le chapitre “Principles for the Management and Supervision of Interest Rate Risk” du document
consultatif du comité de Bâle en juin 2004 définit 4 types de risques de taux :

Repricing risk : (risque de réévaluation des prix) est le risque que les prix des actifs ou des produits
financiers changent de manière significative. Cela peut avoir un impact sur la valeur de tes
investissements. Par exemple, les actions peuvent perdre de la valeur en raison de mauvaises
nouvelles ou de conditions de marché défavorables. De même, les produits dérivés financiers
peuvent voir leur valeur fluctuer en fonction des variations des prix sous-jacents. Il est important de
comprendre ce risque et de prendre des mesures pour le gérer dans tes décisions d'investissement.

L'existence du risque lié au repricing (réévaluation) est inhérente aux marchés financiers. Ce risque se
produit lorsque les prix des actifs ou des produits financiers peuvent changer de manière inattendue
et significative. Il est important de comprendre que les prix sur les marchés sont influencés par de
nombreux facteurs tels que l'économie mondiale, les nouvelles politiques, les événements
géopolitiques, les résultats des entreprises, la confiance des investisseurs et bien d'autres.

Yield curve risk : ou risque de courbe des taux concerne les changements dans la relation entre les
taux d'intérêt à court et à long terme, et cela peut affecter la valeur des instruments financiers d'une
banque. Les variations négatives de la courbe des taux représentent un risque. Ces changements
peuvent être dus à des anticipations des investisseurs concernant les taux d'intérêt futurs, à leur
préférence pour la liquidité ou à des différences de maturité des actifs.Les investisseurs utilisent des
stratégies pour minimiser ce risque, comme la diversification des obligations détenues ou l'utilisation
d'instruments financiers pour se protéger.

Basis risk : (risque de base) se produit lorsque la banque utilise des indices de taux ou des courbes de
rendement différentes pour évaluer ses actifs et ses passifs. Cela peut entraîner des écarts ou des
divergences entre les taux d'intérêt utilisés pour mesurer les gains et les pertes sur les actifs et les
passifs de la banque. En conséquence, des pertes peuvent se produire en raison de la différence entre
les taux réels auxquels la banque emprunte et prête et les taux utilisés pour évaluer ses positions. Le
basis risk est donc lié aux erreurs de mesure ou à l'utilisation d'indices inappropriés, ce qui peut
affecter les résultats financiers de la banque.

Optionality : Le risque d'optionnalité concerne les options cachées présentes dans les contrats
financiers, comme le remboursement anticipé. Cela crée de l'incertitude sur les flux de trésorerie
futurs et peut affecter les résultats financiers. Les entreprises doivent évaluer ces options cachées et
les prendre en compte dans leurs décisions financières.
L'ALM gère les opérations du portefeuille bancaire en distinguant trois techniques de mesure selon
que l'on s'intéresse à l'incidence de la fluctuation des taux :

A- La mesure de volume : consiste à s'assurer que l'entreprise dispose des fonds nécessaires en
temps voulu. Cela implique de prévoir les besoins de financement, de choisir les solutions
appropriées et de garantir une couverture constante. La gestion de la liquidité prend en compte tous
les actifs et passifs de l'entreprise et s'inscrit dans une approche globale de gestion du bilan.

Les impasses en liquidité mesurent les écarts prévus entre les besoins et les ressources financières à
l'avenir. Elles aident à anticiper les besoins de liquidité et à gérer les finances de manière efficace. Les
impasses peuvent être calculées en comparant les actifs et les passifs à une date donnée (impasse en
"stocks") ou en analysant les variations entre les actifs et les passifs sur une période donnée (impasse
en "flux"). Ces calculs sont nécessaires car l'équilibre financier est toujours maintenu en temps réel.

Le "gap" entre l'actif et le passif mesure la différence entre ce que possède une entreprise (actif) et ce
qu'elle doit (passif).

 Un gap positif signifie que l'entreprise possède plus de ressources que de dettes, ce
qui est généralement considéré comme une situation financière solide.
 Un gap négatif indique que l'entreprise a plus de dettes que de ressources, ce qui
peut être préoccupant et signifier des difficultés financières.

En résumé, le gap entre l'actif et le passif mesure l'écart financier entre ce qu'une entreprise a et ce
qu'elle doit, ce qui permet d'évaluer sa santé financière.

Tableau 2 : Mesure de volume : Gap entre Actif et Passif


Période de 0à3 3à6 6à9 9 à 12 12 à 24 24 à 36 Insensible au
refinancement taux
(en mois) d’intérêt
Actif
Réserves à la 40
Banque
Centrale
Prêts 30 30 30 30 140 90
Hypothécaires
Prêts aux 200 50 50
entreprises
Actifs 50 50 100 50
interbancaires
Bonds du 10 10 10 10 45 45
gouvernement
Actifs fixes 30
Total Actif (1) 290 140 190 90 185 135 70
Passif
Dépôt à vue 500
Dépôt à terme 150 150
Dépôts 100 140
interbancaires
Dette 25
subordonnée
Fonds propres 35
Total Passif (2) 600 290 150 25 35
Gap (1-2) -310 -150 40 90 160 135 35
Gap Cumulé -310 -460 -420 -330 -170 -35 0

Dans cet exemple, on peut voir que des actifs d’un volume de 290 seront refinancés à 3 mois alors
que les passifs à refinancer sur la même période s'élèvent à 600 ce qui implique un gap négatif de -
310. Au deuxième trimestre le gap est de -150 ce qui entraîne un gap cumulé négatif de -420. Par
contre pour les échéances de 9 à 12 mois, on a un gap positif de 90, traduisant un excédent des
emplois (90) sur les ressources (0) , ce qui établit le gap cumulé à -330. Pour les échéances de 12 à 24
mois, on a un excédent des emplois (185) sur les ressources (25) ce qui établit le gap à 160 et le gap
cumulé à -170.

Le "gap" entre l'actif et le passif mesure la différence entre ce que possède une entreprise (actif)
et ce qu'elle doit (passif).

Un gap positif signifie que l'entreprise possède plus de ressources que de dettes, ce qui est
généralement considéré comme une situation financière solide.

Un gap négatif indique que l'entreprise a plus de dettes que de ressources, ce qui peut être
préoccupant et signifier des difficultés financières.

En résumé, le gap entre l'actif et le passif mesure l'écart financier entre ce qu'une entreprise a et
ce qu'elle doit, ce qui permet d'évaluer sa santé financière.

B- La mesure de marge : Sensibilité au taux d’intérêt

La sensibilité de la marge aux taux d'intérêt est importante pour les décisions de gestion des risques
dans les banques. Une simple mesure du gap (écart entre actif et passif) ne suffit pas à évaluer cette
sensibilité.

Pour éclairer l'analyse du gestionnaire des risques, un indicateur appelé Earnings-At-Risk (EAR) ou
Income-At-Stake (IAS) ou Dollar-At-Risk (DAR) est utilisé. Il mesure la dégradation de la marge
d'intérêt en valeur absolue due à une fluctuation des taux d'intérêt.
En utilisant la formule : EAR = |gap cumulé| x Variation des taux d'intérêt.
Cet indicateur permet de quantifier l'impact financier des variations des taux d'intérêt sur la marge
d'intérêt d'une banque, ce qui aide le gestionnaire des risques à prendre des décisions éclairées.

Lorsque le gap cumulé est nul, l'EAR est également nul, ce qui impliquerait un adossement parfait en
termes de taux et une marge protégée contre les variations des taux. Cependant, dans la réalité, cela
n'est pas le cas. L'EAR est calculé en valeur absolue, ce qui signifie qu'il ne tient pas compte de la
direction des variations des taux. Un gap positif (Emplois - Ressources) est défavorable lorsqu'il y a
une hausse des taux, entraînant une diminution de la marge. À l'inverse, une baisse des taux peut
améliorer la marge. En revanche, un gap négatif est préoccupant en cas de baisse des taux, car cela
détériore la marge, tandis qu'une hausse des taux peut l'améliorer.

En résumé, l'EAR, calculé en valeur absolue, ne tient pas compte de la direction des variations des
taux. Un gap positif est défavorable en cas de hausse des taux, tandis qu'un gap négatif est
préoccupant en cas de baisse des taux.
C - La mesure de valeur :

La valeur de marché d'une banque peut être mesurée en utilisant la Valeur Actuelle Nette (VAN), qui
prend en compte l'impact des fluctuations des taux d'intérêt sur sa valeur patrimoniale à long terme.
Cette approche se concentre sur la valeur à long terme plutôt que sur les résultats à court terme.

Une autre méthode consiste à mesurer le risque de taux en supposant que les actifs et les passifs de
la banque ont des taux fixes. Cette méthode prend en compte le profil d'échéances pour calculer
l'indice du risque de taux, en accordant une attention particulière à la variable temps.

En résumé, la VAN permet d'évaluer la valeur de marché d'une banque en considérant les
fluctuations des taux d'intérêt, tandis que l'approche basée sur le profil d'échéances mesure le risque
de taux en se concentrant sur les actifs et les passifs à taux fixes.

Le profil d'échéances est un tableau qui classe les actifs et les passifs en fonction de la date à laquelle
le taux d'intérêt est révisé. Une fois que le profil d'échéances est établi, l'étape suivante consiste à
calculer l'indice du risque de taux en identifiant les déséquilibres entre les échéances. Cela se fait en
calculant un écart pour chaque classe d'échéance, mettant en évidence les incohérences entre les
échéances.

Il est important de noter que la banque est considérée en position courte lorsque la variation de ses
emplois est inférieure à la variation de ses ressources, et cela s'applique aux taux fixes. Le ratio utilisé
pour déterminer cette position est appelé RST, et il est calculé comme suit :

RST = Actifs sensibles aux taux d'intérêt / Passifs sensibles aux taux d'intérêt. Si le ratio est inférieur à
1, la position est courte, ce qui est favorable en cas de hausse des taux. Si le ratio est supérieur à 1, la
position est longue, ce qui est favorable en cas de baisse des taux.

En résumé, le profil d'échéances classe les actifs et les passifs en fonction des dates de révision des
taux. L'indice du risque de taux est calculé en identifiant les déséquilibres entre les échéances. Le
ratio RST permet de déterminer si la banque est en position courte (favorable en cas de hausse des
taux) ou en position longue (favorable en cas de baisse des taux).

Tableau 3 : Le profil d’échéances et les indices du risque de taux : (en millions um)

Date de Passifs à taux Actifs à taux Impasses Impasses Coût d’une


détermination des fixe fixe cumulées variation de taux
taux : d de 1%
1 semaine 2700 2200 -500 -500 5
8 jours ≤ d < 1 mois 2400 2000 -400 -900 9
1 mois ≤ d < 3 mois 1800 2500 700 -200 2
3 mois ≤ d < 6 mois 1800 1500 -300 -500 5
6 mois ≤ d < 1 an 2000 1800 -200 -700 7
1 an ≤ d < 2 ans 1500 1500 0 -700 7
2 ans ≤ d < 5 ans 1200 1000 -200 -900 9
Plus de 5 ans 2000 1500 -500 -1400 14
Total 15400 1100 -1400 -5800 58
Le tableau nous donne une idée claire sur la position de la banque. Position courte sur toutes les
échéances à l’exception de l’échéance 1 à 3 mois car les actifs sont inférieurs aux passifs. RST à 1 mois
= (2200 + 2000) / (2700 + 2400)=0,8 < 1. On conclut que la position est courte. Si les taux baissent de
1%, le coût annualisé de cette baisse est pour la banque 58 millions (um).
La mesure du risque de taux à l'aide des impasses ou gaps de taux peut sembler simple et facile à
comprendre et à utiliser. Cependant, cette méthode présente des limites en raison de sa nature
statique et de son traitement de certaines lignes du bilan, ce qui réduit son efficacité.

En plus de ces lignes du bilan, il y a aussi la question des flux d'intérêt payés, reçus ou réinvestis au fil
du temps ou au sein des périodes. Ces flux d'intérêt ont un impact sur la marge de la banque. De
plus, il y a la complexité de l'évolution des taux d'intérêt. Il existe différents taux qui n'évoluent pas
tous en même temps, dans la même direction ou avec la même amplitude. De plus, ces taux portent
sur différentes échéances, ce qui crée un risque de base. Il est donc nécessaire d'établir la corrélation
entre ces taux et les taux de référence.

Chapitre 4 : Techniques de dédication et instruments pour la


couverture
Les techniques de dédication visent à aligner les flux financiers d'un portefeuille d'obligations avec les
flux liés aux passifs. Deux stratégies courantes sont le cash flow matching et l'immunisation.

Le cash flow matching consiste à construire un portefeuille d'obligations qui annule les déficits de
trésorerie ou qui génère des flux supérieurs aux besoins du passif. L'objectif est d'assurer une
correspondance entre les échéances des paiements entrants et sortants.

L'immunisation, quant à elle, vise à protéger la valeur du portefeuille contre les variations des taux
d'intérêt. On sélectionne des obligations avec des durées de vie adaptées et on ajuste le portefeuille
pour neutraliser les effets des fluctuations des taux.

En somme, ces techniques permettent de gérer les risques financiers et d'assurer la stabilité des flux
de trésorerie dans un portefeuille d'obligations.

Section 1 : Cash fIow matching :


A-Dédication d'un portefeuille d'obligations :

Le cash flow matching consiste à construire un portefeuille d'obligations de telle manière que les flux
de trésorerie futurs qu'il génère correspondent exactement, à chaque date, aux flux (présumés fixes)
générés par les engagements de la banque envers les déposants et les clients.

Le cash flow matching est utilisé pour gérer un groupe de contrats classés en fonction de leur niveau
de risque. Cette approche repose sur l'idée que tous les contrats ne sont pas exposés de la même
manière au risque de liquidité en cas de hausse des taux d'intérêt.

Le principe de construction d'un portefeuille obligataire de cash flow matching est simple :

 Sélectionner une obligation à taux fixe dont la date d'échéance correspond à la sortie de
fonds la plus éloignée.
 Investir dans cette obligation un montant qui génère un flux de trésorerie égal au passif de la
banque.
 Soustraire des autres flux provenant du passif de la banque (à des dates antérieures) les
montants de coupons générés par l'obligation précédente.
 Répéter cette démarche pour la deuxième date la plus éloignée de sortie de fonds, et ainsi de
suite.
En résumé, le processus consiste à choisir et investir dans des obligations pour chaque échéance, de
sorte que les flux de trésorerie qu'elles génèrent correspondent exactement aux besoins de la
banque. Cela permet de s'assurer que les fonds sont disponibles au bon moment pour honorer les
engagements financiers.

Section 2 : l’immunisation
Si nous reprenons l'expression de la valeur actuelle nette :

Valeur Nette Actulle = Valeur Actuelle Actif + Valeur Actuelle


Passif
On peut calculer l’expression de la Valeur Actuelle Nette au risque de taux :

∆VAnette /∆r=∆VAactif/∆r−∆VApassif/∆r

Dans le cas simpliste où la VAN initiale est égale à zéro, et où la sensibilité de l'actif et du passif sont
identiques, alors la variation de taux est sans influence sur la VAN:

∆VAnette /∆r=0

Dans ce cas on dit qu’on a l’immunisation du risque de taux. En effet, la VAN devient insensible, sinon
à toute variation de taux, du moins à une petite variation parallèle de la courbe des taux. Cet effet est
obtenu en alignant les sensibilités de l'actif et du passif.

Définition :

L'immunisation du risque de taux consiste effectivement à rendre la sensibilité des actifs égale à
celle des passifs. Cette stratégie permet de minimiser l'impact des fluctuations des taux d'intérêt
sur la valeur globale du portefeuille en équilibrant les durées des actifs et des passifs. En égalisant
la sensibilité, on cherche à neutraliser l'effet des variations des taux d'intérêt, réduisant ainsi le
risque global du portefeuille.

Chaque immunisation consiste à:

• calculer la valeur actuelle et de la sensibilité du passif concerné;

• déterminer d'un portefeuille de placements tel que sa valeur actuelle et sa sensibilité soient égales
à celles du passif.

Pour se protéger contre certains risques financiers, on sera amené à utiliser des caps,des floors,des
options de taux et certains swaps….

Section 3 : Typologie des instruments de couverture


Les instruments financiers à terme sont utilisés pour négocier des actifs financiers à une date future
et à un prix convenu à l'avance. Ils se divisent en deux types : les contrats à terme et les options.

Les contrats à terme :


Une opération où la vente ou l'achat de titres est reporté dans le temps, mais les termes de
l'opération sont convenus dès le début.

Lorsqu'un contrat à terme est conclu, l'acheteur et le vendeur définissent les conditions de
l'opération à une date précise, pour une réalisation future à une date précisée dans le contrat (la
maturité).

Le prix auquel l'opération sera effectuée à la maturité est appelé le cours du contrat à terme. Les flux
financiers réels ne sont échangés qu'à la maturité du contrat. Dans un contrat à terme, on peut
prendre une position d'achat (acheteur) ou une position de vente (vendeur).

En résumé, un contrat à terme permet de reporter une opération d'achat ou de vente de titres à une
date ultérieure, en fixant dès le début les conditions de l'opération. Les flux financiers ne sont
échangés qu'à la maturité du contrat.

Options :

Une option est un titre qui donne à son détenteur le droit, mais pas l'obligation, d'acheter ou de
vendre une certaine quantité d'un actif financier à un prix convenu à l'avance et à une date spécifiée.
Voici les caractéristiques importantes d'une option :

• Nature : Une option peut être une option d'achat (appelée "call") qui permet d'acheter l'actif
financier ou une option de vente (appelée "put") qui permet de le vendre.
• Actif sous-jacent : L'option est basée sur un actif financier spécifique, tel qu'une action ou
une obligation.
• Quantité : Il s'agit du nombre d'unités de l'actif sous-jacent que l'option permet d'acheter ou
de vendre.
• Prix d'exercice : C'est le prix préétabli auquel l'actif sous-jacent peut être acheté ou vendu si
l'option est exercée.
• Échéance : Il s'agit de la durée de vie de l'option, c'est-à-dire la période pendant laquelle
l'option peut être exercée.
• Prime : La prime est le prix que l'acheteur de l'option paie au vendeur pour acquérir l'option.
Elle représente la valeur de l'option et dépend de facteurs tels que la volatilité de l'actif sous-
jacent, le temps restant jusqu'à l'échéance et les conditions du marché.
• Mode d'exercice : Les options peuvent être de deux types. Les options européennes ne
peuvent être exercées qu'à l'échéance de l'option, tandis que les options américaines
peuvent être exercées à tout moment avant l'échéance.

Section 4 : Couverture du risque de taux


Les instruments financiers à terme sur taux permettent de limiter la diminution de valeur du
portefeuille d'obligations en cas de hausse des taux ou de limiter la diminution de revenus
obligataires en cas de baisse des taux. Parmi ces instruments, on note :

Contrats à terme :

Dans les contrats à terme, si l'on prévoit une baisse des taux d'intérêt, il est courant d'acheter à
terme. À l'inverse, si l'on souhaite se protéger contre une éventuelle hausse des taux, on vendra à
terme. Cela permet d'anticiper et de prendre des mesures pour atténuer les effets néfastes des
fluctuations des taux d'intérêt.

Contrats de swap :
Un contrat de swap de taux d'intérêt est un accord entre deux parties où elles échangent
régulièrement la différence entre un taux variable et un taux fixe convenu au début. L'une des parties
paie la différence positive tandis que l'autre paie la différence négative. Un swap peut être vu comme
un mélange d'emprunt à taux fixe et de prêt à taux variable. On utilise un swap de taux fixe contre
taux variable pour se protéger contre une hausse des taux, tandis qu'un swap de taux variable contre
taux fixe est utilisé lorsque l'on anticipe une baisse des taux.

Caps et floors :

Un Cap est une série d'options d'achat européennes sur les taux d'intérêt. Le vendeur du Cap
s'engage à payer à l'acheteur la différence entre le taux variable et le taux du Cap si cette différence
est positive, à des dates régulières.

Un Floor est l'opération inverse du Cap, où le flux est payé si la différence est négative. Si l'on craint
une baisse des taux d'intérêt, on achète des Floors pour se protéger. En revanche, l'achat de Caps
permet de se couvrir contre les conséquences d'une hausse des taux d'intérêt.

Chapitre 5 : La mise en œuvre de la gestion Actif-Passif


L’ALM comporte 2 grandes lignes de réflexion : Le contrôle des risques et la flexibilité du bilan.

Section 1 : Le contrôle des risques :


* Le plafonnement des risques :
Il est recommandé de créer un comité des risques au sein de chaque banque, composé à la fois de
membres de la direction générale et du conseil d'administration. Cette structure permet d'impliquer
les actionnaires de la banque dans l'analyse et les décisions liées aux risques. Voici comment
fonctionne généralement un comité des risques :

Analyse du niveau de risque acceptable : Le comité des risques évalue le niveau de risque que la
banque est prête à accepter. Cette évaluation se base sur des éléments tels que les préférences des
actionnaires en matière de risque, leur capacité à soutenir la banque en cas de pertes, le montant des
fonds propres disponibles et l'accès de la banque aux marchés de capitaux. La taille de la banque est
également prise en compte, car les petites banques peuvent être plus vulnérables aux risques que les
grandes banques, en raison du concept de "too big to fail".

Établissement de plafonds de risque : En se basant sur l'analyse effectuée, le comité des risques fixe
des plafonds ou des limites pour différents aspects des risques bancaires. Ces plafonds servent à
limiter les pertes maximales que la banque est prête à supporter en cas de situations défavorables,
ainsi que les niveaux d'actifs et de passifs en fonction de leur classe de taux d'intérêt ou d'échéances.

Grâce à ces plafonds de risque, la banque peut établir des limites claires quant aux niveaux de risque
auxquels elle est prête à s'exposer, ce qui favorise une gestion prudente des risques.

Le comité des risques joue un rôle essentiel dans la prise de décisions relatives aux risques au sein de
la banque. Il garantit la participation des actionnaires et de la haute direction aux analyses des
risques et assure une approche stratégique dans la gestion des risques financiers.

*L’allocation des fonds propres


Lorsque la banque augmente ses actifs à risque, elle les finance en empruntant des ressources
supplémentaires sur le marché interbancaire et en utilisant des fonds propres conformément aux
exigences réglementaires de solvabilité. Pour que cette opération soit profitable, il est nécessaire que
le rendement des actifs à risque soit supérieur au coût des ressources empruntées et aux attentes de
rémunération des actionnaires pour leurs fonds propres.

La marge « rendement des actifs-coût des ressources empruntées » doit assurer la rentabilité des
fonds propres imposés par :

r ≥ (1 – K).rf + Kpf

[ r – (1 – K).rf].(1 – t) ≥ Kpf

(r – rf) ≥ K. (pf/1-t – rf ) *

Avec :

r : rendement des actifs à risque

rf : taux du marché interbancaire

K : ratio de solvabilité

Pf : rendement des fonds propres attendu par les actionnaires

t : taux de l’IS

(r – rf) : La marge qui doit couvrir le risque pris sur le rendement incertain des actifs

Il faut également tenir compte du caractère aléatoire du rendement des actifs supplémentaires. La
banque ne cherche pas simplement à maximiser le profit issu de l’augmentation des actifs mais
l’espérance de ce profit.

La relation * doit être évaluée en fonction du risque des actifs incertains. C’est pour cette raison
qu’une prime de risque doit être rajoutée. Cette prime de risque se calcule comme suit :

(a / K)*Variance des actifs à risque*(1 – t)

D’où a : Coefficient d’aversion du risque, variance des actifs à risque mesure l’incertitude du
rendement. Donc, la marge (r – rf) doit couvrir à la fois le rendement des fonds propres et la prime de
risque. En général, cette marge est évaluée de 0,6% à 0,8%.

Section 2 : La flexibilité du bilan


La flexibilité d'un bilan bancaire dépend de la capacité de la banque à accéder facilement aux
différents marchés de capitaux, ce qui lui permet d'ajuster ses actifs et passifs de manière appropriée
et économique.Deux techniques qui sont particulièrement adaptées à l'objectif de réduire les actifs à
risque sont la titrisation et la defeasance.

La titrisation : Technique financière américaine connue sous le nom de securitization a été importée
en France sous le terme de titrisation. Elle implique la transformation de crédits bancaires en titres de
créances négociables. La titrisation consiste pour une banque à céder en totalité certains de ses
crédits à une entité juridique spécifique appelée fonds commun de créances. En effectuant cette
cession, la banque transfère également le risque associé à ces crédits.
La titrisation peut être définie comme le processus par lequel un établissement de crédit ou une
entreprise d'assurance cède ses créances à une entité qui finance cette acquisition en émettant des
parts sous forme de valeurs mobilières. Les détenteurs de ces parts reçoivent des paiements
correspondant aux sommes recouvrées sur les créances. L'entité responsable de l'acquisition des
créances et de l'émission des parts représentatives de ces créances est connue sous le nom de fonds
commun de créances.

Débiteurs

Ministère de
Etablissement l’économie et des
Gestionnaire Octroi des prêts (K finances
et intérêt) Paiement des
Dépositaire MAGHREB échéances
TITRISATION Cédant, dépositaire et recouvreur (CIH)

Fonds de Placement Collectif en Titrisation


(CREDILOGI)

K et intérêts Souscription Emission

Investisseurs
Il y a 6 intervenants dans cette opération. En effet, il s’agit :

• Etablissement cédant (par exemple CIH)


• Gestionnaire Dépositaire (Maghreb Titrisation)
• Arrangeur (Maghreb Titrisation)
• FPCT (CREDILOGI)

Pour bien éclaircir le processus, il faut tout d’abord définir chaque notion à part.

L'arrangeur : Généralement une banque d'affaires ou une société de courtage spécialisée chargée de
solliciter des cédants potentiels et de concevoir la structure de l'ensemble de l'opération de
titrisation afin d'atteindre les objectifs du cédant. Son rôle est également de s'assurer que les intérêts
des acheteurs de parts sont clairement définis afin que le produit de la titrisation suscite une
demande effective. De plus, l'arrangeur se charge souvent de la syndication des parts ou de leur
placement privé.

Le cédant : C’est en général un établissement de crédit.

La société de gestion : C’est une société commerciale qui représente les intérêts des détenteurs de
parts. Elle surveille l’exécution des cessions de créances, elle gère les fonds de trésorerie et vérifie
que les titres cédés sont suffisants dans le cas de structure rechargeable.

Le dépositaire : C’est une institution de crédit qui contrôle les opérations de la société de gestion.

FPCT : Est assimilables à une banque et a comme but de financer un portefeuille de crédit par
l’émission de valeurs mobilières.

Dans ce mécanisme, la banque rembourse ses débiteurs et obtient l'agrément du ministère de


l'Économie et des Finances pour accéder au marché de capitaux. Les fonds de ces débiteurs sont
ensuite transférés à un Fond de Placement Collectif en Titrisation (FPCT) appelé CREDILOGI. Ce FPCT
émet des titres sur le marché de capitaux et les présente directement aux investisseurs. Les
investisseurs souscrivent à ces titres, apportant ainsi des liquidités à CREDILOGI, supervisé par le
Gestionnaire Dépositaire (Maghreb Titrisation). Les liquidités obtenues sont utilisées par la banque
pour rembourser ses débiteurs, avec la surveillance d'un organisme de recouvrement.

L'opération de titrisation n'a pas complètement atteint son objectif en termes de disponibilité des
ressources à moyen et long terme, principalement en raison de l'absence d'un environnement
financier favorable au Maroc. D'une part, les coûts associés à la création de fonds communs de
placement en titrisation sont relativement élevés, notamment en ce qui concerne les frais juridiques
liés à leur constitution, les frais d'émission des titres et les frais de gestion. Ces coûts dissuadent non
seulement les prêteurs ayant de faibles volumes à refinancer, mais ils augmentent également le coût
du crédit hypothécaire pour les ménages. D'autre part, aucun système de notation n'a été mis en
place pour rassurer les investisseurs quant à la qualité des émissions. Enfin, la réussite de la titrisation
nécessite l'existence d'un marché hypothécaire primaire, ce qui n'est pas encore le cas au Maroc.

La defeasance : Parfois appelée défaussement, est un mécanisme qui permet d'éliminer les
créances et les dettes d'un bilan en les transférant à des tiers. En utilisant ce mécanisme, une banque
cède ses créances à un trust, une grande entreprise qui détient des positions solides sur plusieurs
marchés similaires grâce à l'acquisition de plusieurs petites entreprises. Cette stratégie vise à limiter
la concurrence et à renforcer la position du trust sur le marché. Les créances sont cédées à leur
valeur nominale de 100, mais à un prix inférieur sur le marché secondaire, par exemple 45. Pour
financer cette acquisition, le trust émet un emprunt de 100, souscrit par la banque. Sur ces 100, 45
sont utilisés pour acheter les créances et 55 sont investis dans des titres sans risque tels que des bons
du Trésor ou des emprunts d'État, afin d'assurer le remboursement de sa dette et la rémunération
des titres émis. Le trust conserve les créances jusqu'à leur échéance et ajuste la durée des titres sans
risque en fonction de cette échéance. En résumé, la defeasance permet de réduire l'actif en créances
à haut risque, en particulier dans le secteur immobilier.

Section 3 :Construire l’entité actif passif :


Une fois que tous les risques liés aux actifs et aux passifs ont été identifiés et que des mesures ont été
prises pour faire face à d'éventuelles urgences, la banque d'affaires peut tranquillement organiser la
gestion actif-passif.

Le premier pas consiste à créer officiellement une entité appelée ALM au sein de la banque d'affaires.
Cette entité est composée de différents organes : un organe de décision, un comité actif-passif, un
département d'études et une cellule technique actif-passif. Cette distinction est nécessaire en raison
de la nature multidisciplinaire de la gestion actif-passif, qui englobe plusieurs aspects :

L'équilibre comptable : assurer que les actifs et les passifs de la banque sont équilibrés, ce qui
contribue à sa stabilité financière.

L'adossement des flux estimés traités comme s'ils étaient certains : considérer les flux de trésorerie
prévus comme étant sûrs et prendre les mesures appropriées pour s'assurer qu'ils se réalisent
effectivement.

Le raisonnement de "gap" de trésorerie : analyser et gérer les écarts entre les entrées et les sorties de
trésorerie pour éviter des déséquilibres ou des contraintes de liquidité.

L'équilibre des valeurs actuelles estimées à un niveau donné : évaluer les valeurs actuelles des actifs
et des passifs de la banque en utilisant une méthode cohérente et conforme aux normes financières.

En résumé, l'entité ALM de la banque d'affaires se compose de différents organes et départements


qui travaillent ensemble pour équilibrer les actifs et les passifs, sécuriser les flux de trésorerie, gérer
les écarts de trésorerie et maintenir l'équilibre des valeurs actuelles. Cette approche vise à assurer
une gestion financière solide et efficace au sein de la banque.

Bilan Actif de la CDG Capital (en milliers de DH)

Désignation Maturités
J/J 2 à 7J 8 à 15J 1 à 3M 3 à 6M 1 à 2A 2 à 3A
Opér. Trésor et Opér. 205742,4 866,4 1156 8667,2 13000,8 - -
avec E.C et Assimilés
Val. en Caisse 384,8 - - - - - -
Banques Centr. TP, SCP 101212,8 - - - - - -
Cptes Ordi des E.C et 144,8 866,4 1156 8667,2 13000,8 - -
Assimilé
Val.Reçues en Pension - - - - - - -
Cptes et Prêts de Trésor. 104000 - - - - - -
Prêts Fin. - - - - - - -
Autres cptes débiteurs - - - - - - -
Imp et Créances en - - - - - - -
Souffrance
Opér. avec la Clientèle 11141,6 66851,2 89135,2 119769,6 179654,4 83252,8 83252,8
Cptes Chèques et Cptes 784 4703,2 6271,2 470393,6 70549,6 - -
Crts Débiteurs
Crdts de Trésor. 845,6 5073,6 6764,8 50736 76103,2 - -
Crdts à l’équip. 364 2186,4 2914,4 21860 32790,4 82665,6 82665,6
Crdts à la ction 1,6 7,2 9,6 72,8 108,8 421,6 421,6
Crdts Immo. 0,8 6,4 8,8 68 101,6 166,4 166,4
Autres crdts 9145,6 54874,4 73165,6 - - - -
Opér. / Titres 602,4 3616 4821,6 239102,4 300144,4 - -
Titres de trans. - - - - - - -
Titres de plact. - - - 239102,4 300144,8 - -
BT et val.assi. - - - 239102,4 239102,4 - -
Titres de propr. - - - - 61042,4 - -
Opér.diver/titres 602,4 3616 4821,6 - - - -
Opér. Diverses 7280 43680 58240 - - - -
Val. Immo. 3,2 17,6 23,2 173,6 260 864,8 864,8
Créances Subor. - - - - - - -
TP et Emplois Assi. - - - - - - -
Immo. incorp. et Corp. 3,2 17,6 23,2 173,6 260 864,8 864,8
Intérêts Courus à 44,8 268 357,6 2680,8 4020,8 - -
recevoir
TOTAL 224815,2 115300 153733,6 122986,88 497081,6 84117,6 84117,6
Bilan Passif (En milliers de DH)

Désignation Maturités
J/J 2 à 7J 8 à 15J 1 à 3M 3 à 6M 1 à 2A 2 à 3A
Opér. Trésor. et Opér. avec 1084861,6 0,8 0,8 8,8 12,8 - -
les E.C et Assimilés
Banque Centrales, TP, SCP - - - - - - -
Cptes Ordi. des E.C. et - - - - - - -
Assimilés
Valeurs données en 746461,6 - - - - - -
Pension
Cptes et Emprunts de 338400 - - - - - -
Trésorerie
Emprunts Financiers - - - - - - -
Autres comptes - 0,8 0,8 8,8 12,8 - -
créditeurs
Opérations avec la 844 5065,6 6754,4 31674,4 65440 118959,2 389595,2
Clientèle
Cptes Chèques et Cptes 193,6 1161,6 1549,6 11619,2 17429,6 38959,2 38959,2
Crts Créditeurs
Comptes d’épargne - - - - - - -
Dépôts à Terme de la - - - 20048 48000 80000 -
Clientèle
Bons de caisse - - - - - - -
Opérations / Titres 21934,4 - - - - - -
Empr. Obliga. Emis - - - - - - -
Opér. Diverses/Titres 21934,4 - - - - - -
Opér. Diverses 5332 31992,8 42657,6 - - - -
Provisions Risques et - - - 11990,4 58248,8 58248,8 58248,8
Charges, capitaux Propres
et Assimilés
Prov. Risques et Charges - - - - - - -
Prov. Réglementées - - - 11990,4 - - -
Dettes subordonnées - - - - - - -
Fonds Propres - - - - 58248,8 58248,8 58248,8
Intérêts Courus à Payer 14,4 88,8 118,4 887,2 1330,4 - -
TOTAL 1112988 37148 49531,2 44560 66783,2 177208 97208
Hors Bilan (En milliers de DH)

Désignation Maturités
J/J 2 à 7J 8 à 15J 1 à 3M 3 à 6M 1 à 2A 2 à 3A
Engagement de Fin. - - - - - - -
Longue - - - - - - -
Courte - - - - - - -
Engagement de garantie - - - - - - -
Longue - - - - - - -
Courte - - - - - - -
Engagement sur titres - - - - - - -
Titres à recevoir - - - - 3340,8 - -
Titres à livrer - - - - - - -
Engagements sur pdts - - - - - - -
dérivés liés aux taux
d’intérêt
Longue - 3219,2 - - - - -
Courte - - - - - - -
Engagements en devises - - - - - - -
Opér. de change au - - - - - - -
Cptant
Longue - - - - - - -
Courte - - - - - - -
Opér. de prêts ou d’empr. - - - - - - -
en devise
Longue - - - - - - -
Courte - - - - - - -
Opér. de change à terme - - - - - - -
Longue - - - - - - -
Courte - - - - - - -
Divers H. Bilan - - - - - - -
Position Nette par - - - - - - -
tranche
Longue - 3219,6 - - 3340,8 - -
Courte - - - - - - -
Positions nettes Hors - 3219,6 - - 3340,8 - -
Bilan

GAP = Total Actif – Total Passif + Hors bilan


Chapitre 1 : La méthode des Gaps
Le risque de liquidité pour un établissement financier se réfère à la possibilité qu'il ne puisse pas
honorer ses obligations ou échéances à un moment précis, même en mobilisant ses actifs. Ce risque
d'illiquidité dépend à la fois de la situation interne de l'établissement et de facteurs externes tels que
l'offre des marchés financiers.

Le risque de liquidité peut se matérialiser dans les situations suivantes :

• Lors d'un retrait massif des dépôts à vue.


• En cas de crise de confiance du marché à l'égard de l'établissement concerné.
• En cas de crise de liquidité générale sur le marché.

Pour prévenir la CDG Capital contre ce risque nous allons procéder à la méthode de calcul des gaps.

GAP = Total Actif – Total Passif + Hors bilan

GAP -888172,8 81371,6 104202,4 78426,88 433639,2 -93090,4 -13090

Un GAP négatif signifie qu'il y a plus de ressources disponibles que d'emplois, ce qui se traduit par un
excédent d'argent que la banque doit placer à un taux incertain.

Il y a un excès de ressources disponibles par rapport aux besoins à la fois dans le très court terme
(opérations journalières) et le long terme (1 à 2 ans et 2 à 3 ans). Dans le très court terme, cela est dû
aux emprunts de titres provenant d'autres organismes financiers, qui doivent être utilisés pour des
crédits spécifiques. Dans le long terme, c'est principalement dû aux opérations avec les clients,
compte tenu des nombreux comptes courants et dépôts à terme de la banque.

Un GAP positif signifie qu'il y a plus d'emplois que de ressources disponibles, ce qui signifie que la
banque a besoin d'argent supplémentaire. Dans ce cas, elle peut chercher des fonds sur le marché
des capitaux des banques, par exemple. Ce scénario se présente généralement dans le moyen terme,
où des opérations sur titres d'une importance notable, telles que l'investissement dans des bons du
Trésor, ont été effectuées.

Chapitre 2 : Earning At Risk


En effet, l'analyse basée sur la méthode des Gaps peut sembler insuffisante car elle ne fournit pas
une indication de l'impact sur les résultats financiers de la banque. Contrairement à cela, l'analyse de
l'exposition aux taux d'intérêt (EAR) permet d'évaluer plus précisément les effets des variations des
taux d'intérêt sur les résultats de la banque. L'EAR prend en compte les flux de trésorerie futurs, les
différences de taux d'intérêt et les probabilités de variations, ce qui permet une analyse plus
approfondie et plus complète de l'incidence des taux d'intérêt sur la performance globale de la
banque.

GAP CUM -888172,8 -806801,2 -702598,8 -624171,92 -190532,72 -283623,12 -296713,52


On suppose qu’il y a une translation parallèle de la courbe des taux, c’est-à-dire que les taux montent
avec la même tendance pour le calcul de l’EAR en raison de la simulation de la plupart des banques
internationales. Pour notre cas, on prend 50bp, 100bp, 150bp, 200bp tout en sachant que :

EAR = │GAP CUMULE│ *VARIATION DE TAUX D’INTERET


│ GAP CUM │ 888172,8 806801,2 702598,8 624171,92 190532,72 283623,12 296713,52

Calcul de l’EAR pour 50bp, 100bp, 150bp et 200bp

EAR (0,05%) 444,0864 403,4006 351,2994 312,08596 95,26636 141,81156 148,35676


EAR (0,1%) 888,1728 806,8012 702,5988 624,17192 190,53272 283,62312 296,71352
EAR (0, 15%) 1332,2592 1210,2018 1053,8982 936,25788 285,79908 425,43468 445,07028
EAR (0, 2%) 1776,3456 1613,6024 1405,1976 1248,3438 381,06544 283623,12 593,42704
Selon ces calculs, on observe que lorsque les taux d'intérêt augmentent, la marge augmente pour une
plage de maturités donnée. Si le GAP est négatif, toute baisse des taux d'intérêt entraînera une
diminution de la marge, car il y aura plus de ressources disponibles et il sera nécessaire d'avoir des
taux plus élevés pour augmenter la rentabilité. Dans le cas de l'EAR, étant donné que nous prenons la
valeur absolue du GAP cumulé, il est clair que la variation des taux d'intérêt influe sur la marge.

On peut constater une corrélation entre l'EAR et les taux d'intérêt, où ils évoluent dans le même sens.
En effet, une baisse des taux a un impact négatif sur les résultats, tandis que l'inverse est vrai.

Il est évident que l'EAR examine de manière approfondie l'effet des fluctuations des taux d'intérêt sur
la marge ou les résultats d'une banque. Ainsi, son impact est assez généralisé.

Chapitre 3 : Le Ratio de Sensibilité du Taux


La détermination de la position en calculant le Ratio de la Sensibilité du Taux d’intérêt permet de
déceler la tendance qui pourra être utile à la banque pour réaliser un résultat assez confortable à :

Echéances Gap cumulé Passifs Actifs Coût d’une variation adverse de taux de
1%
J/J -888172,8 1112988 224815,2 8881,728
2 à 7J -806801,2 37148 115300 8068,012
8 à 15J -702598,8 49531,2 153733,6 7025,988
1 à 3M -624171,92 44560 122986,88 6241,7192
3 à 6M -190532,72 66783,2 497081,6 1905,3272
1 à 2A -283623,12 177208 84117,6 2836,2312
2 à 3A -296713,52 97208 84117,6 2967,1352
TOTAL -3792614,08 1629986,4 1282152,48 37926,1408

Après avoir déterminé le profil d’échéances, il s’agit maintenant de déterminer la position de la


banque à travers notamment le RST.

RST à 7J = (224815,2 + 115300) / (1112988 + 37148) = 340115,2 / 1150136 = 0,29

RST à 15J = (115300 + 153733,6) / (37148 + 49531,2) = 269033,6 / 86679,2 = 3,1

RST à 3M = (153733,6 + 122986,88) / (49531,2 + 44560) = 276720,48 / 94091,2 = 2,94

RST à 6M = (122986,88 + 497081,6) / (44560 + 66783,2) = 620068,48 / 111343,2 = 5,56

RST à 2A = (497081,6 + 84117,6) / (66783,2 + 177208) = 581199,2 / 243991,2 = 2,38

RST à 3A = (84117,6 + 84117,6) / (177208 + 97208) = 168235,2 / 274416 = 0,61


Position Globale = 1282152,48 / 1629986,4 = 0,78

Après avoir calculé le Ratio de Sensibilité au Taux d'intérêt, il est observé que la position est courte
dans toutes les échéances, car le ratio est supérieur à 1. Cette situation est favorable en cas de hausse
des taux, car la banque dispose d'excédents de ressources qu'elle peut placer à des taux supérieurs,
ce qui favorise une rentabilité plus élevée. Cependant, dans le cas du très court terme et du long
terme, notamment les échéances d'un jour, de 1 à 2 ans et de 2 à 3 ans, le ratio est inférieur à 1.
Cette situation est favorable en cas de baisse des taux, car la banque peut emprunter à des taux plus
bas afin de minimiser ses pertes.

Si on compare le GAP avec le RST, on voit bien une certaine logique. En effet, chaque GAP négatif
correspond à une position courte et chaque GAP positif correspond à une position longue.

La logique appliquée dans le calcul du RST reste la même, que ce soit pour les taux fixes ou variables.
Ce calcul n'est pas incorrect dans le cas des taux variables. En effet, lorsque le GAP est négatif ou que
le RST est en position courte avec des taux fixes, le GAP sera également négatif avec des taux
variables, car le GAP avec des taux variables est calculé en soustrayant les emplois des ressources. Le
raisonnement pour les taux variables repose sur le fait qu'il y a moins de ressources provenant des
dépôts à vue, qui ne sont pas rémunérés, et qui sont favorables en cas de hausse des taux.

Chapitre 4 : Exigences en fonds propres pour la couverture du risque


de taux
La méthode consiste à mesurer le risque de taux lorsque les taux d'intérêt changent, sans simuler de
nouvelles opérations. Les opérations du bilan et hors bilan sont réparties en fonction de leur durée
résiduelle. Les gaps de taux sont calculés à partir de ces répartitions pour différentes échéances ou
fourchettes d'échéances (par exemple : 6 à 12 mois, 12 à 24 mois...). Le Comité de Bâle utilise
plusieurs échéanciers en fonction de la durée résiduelle des opérations, ce qui permet de les classer
en différentes catégories.

En cas de modification de la gamme des taux, les écarts entre les taux peuvent entraîner des pertes.
Par exemple, un excédent de ressources à taux fixe peut entraîner une dégradation de 1% du résultat
brut de l'établissement pour chaque variation de 1% à la hausse de la gamme des taux.

La mesure vise à évaluer les pertes potentielles pour chaque fourchette d'échéance en fonction des
variations défavorables des taux. Par exemple, dans la fourchette de 6 à 12 mois, une perte peut se
produire si les taux augmentent (ce qui signifie que l'établissement était trop exposé à cette
échéance). En revanche, l'établissement peut être sous-exposé dans la fourchette de 12 à 24 mois, et
une perte surviendrait alors en cas de baisse des taux. La mesure globale consiste à additionner ces
deux effets. Cependant, cette approche surestime le risque en regroupant systématiquement les
effets négatifs des situations de sur et de sous-exposition, même si la réalisation de ce scénario
extrême est peu probable compte tenu de l'évolution des taux. Les pertes actualisées pour chaque
fourchette d'échéance, exprimées en termes de consommation de fonds propres, constituent la
mesure globale du risque de taux. La méthode met en œuvre un mécanisme complexe de
compensation entre les différentes échéances avant de déterminer la consommation totale de fonds
propres.

La méthode permet de comparer la consommation de fonds propres due au risque de taux avec les
fonds propres disponibles pour le couvrir. Ces fonds propres disponibles correspondent à ceux qui
n'ont pas été utilisés pour couvrir d'autres risques tels que le risque de crédit et le risque de marché,
évalués respectivement par le ratio de solvabilité et les ratios de couverture des risques de marché.
Section 1 :Les éléments pris en compte par la méthode
Pour évaluer la garantie de taux apportée par chaque élément de l'actif, du passif et du hors bilan,
tous les éléments sont pris en compte. Les opérations à taux fixe sont prises en considération dans
leur intégralité jusqu'à leur échéance, tandis que les opérations à taux révisable sont prises en
compte pour la durée restante jusqu'à la prochaine révision de taux. Les opérations à taux variable,
qui n'offrent aucune garantie de taux, ne sont pas incluses dans l'évaluation. Toutes les opérations
sont intégrées en prenant en compte les intérêts courus non échus qui y sont liés.

Le Comité de Bâle recommande un suivi distinct par devise et par filiale, pour les activités de marché
(trading) et pour les opérations bancaires traditionnelles.

Section 2 Application de la méthode de calcul


(NB: les données concernant cette partie concernent l’exercice 2007)

En poursuivant les étapes décrites ci-après on obtient le tableau suivant :

Tableau : calcul des exigences en fonds propres pour la couverture contre le risque de taux .
Fourche Gap brut Pon Gap Compensation Position Compensation Position Compens Position Total
tte déra pondéré inta-zone résiduelle inter-zones adj. résiduelle ation résiduelle
tion 2 inter- finale
zones
1et3
Z 0-3 34991100,00 0,20% 69982,20
o mois
n 3-6 -585869750,00 0,40% -2343479,00
e mois
1 6m- 0,70% -5554327,63 27992,88 -7827824,43 0
-793475375,00
1an
3131129,77

Z 1-2 204278537,00 1,25% 25534817,19


o ans
n 2-3 872046875,00 1,75% 15260820,31
e ans
2
3-4 293295375,00 2,25% 6599145,94 0 47394783,44 0 0 22111072,45
ans
6982354,63

4-5 233799125,00 2,75% 6429475,94


Z ans
o 5-7 -1927308750,00 3,25% -62637534,38
n ans
e
7-10 935291250,00 3,75% 35073421,88
3
ans
10ans 81750000,00 4,50% 3678750,00 13554494,34 -17455886,56 22111072,45
et plus
Exigences en fonds propres 13582487,22 10113484,40 0 22111072,45 45807044,07

• A partir de l’échéancier des taux fixes, on calcule les gaps bruts.


• Les pondérations sont fixées par le comité de Bâle.
• Les gaps pondérés sont calculés en multipliant les gaps bruts par les pondérations
correspondantes.
• Les compensations intra-zone sont calculées en multipliant la plus petite valeur en valeur
absolue, dans le cas où on a une position courte et en même temps une position longue dans
la même zone, par un coefficient qui est égale à 40% pour la zone 1 (le court terme), et est
égale à 30% pour la zone 2 et 3 (moyen et long terme). Si on a le même type de position dans
une zone c'est-à-dire soit seulement une position courte ou seulement une position
longue,alors la compensation intra-zone est nulle.
• La position résiduelle s’obtient en sommant tous les gaps pondérés d’une zone.

La compensation inter-zones adjacentes, se fait entre les zones 1 et 2 et entre les zones 2 et 3, quand
il y a différence de position entre les deux zones, sinon elle est nulle.

Lorsqu'il y a une différence de position entre deux zones adjacentes, la compensation correspond au
produit du coefficient 40% par la valeur absolue de la position résiduelle la plus petite en montant.

• La position résiduelle 2 est nulle par convention pour les deux premières zones, et est égale à
la somme de toutes les positions résiduelles pour la zone3
• La compensation inter-zones 1 et 3 s’obtient en multipliant la plus petite valeur en valeur
absolue si on une différence de position entre les zones 1et3 par un coefficient de 150%, la
valeur à multiplier est obtenue à partir de la position résiduelle 2. Dans notre cas cette valeur
est nulle car la plus petite valeur en position résiduelle 2 est égale à 0.
• La position finale est obtenue en sommant toutes les valeurs de la position résiduelle2.

Le total des fonds propres, qui représente l'exigence en fonds propres pour couvrir le risque de taux,
est calculé en additionnant les montants figurant dans la dernière ligne des colonnes de
compensation intra-zone, compensation inter-zones adjacentes, compensation inter-zones 1 et 3,
ainsi que la position résiduelle finale. Ces montants sont obtenus en sommant les valeurs de chaque
colonne.

Donc pour la couverture de notre risque de taux, il faut mettre en provision un montant 45.807.044
Dhs des fonds propres (1 milliard de Dhs), soit 4,58%.

Chapitre 5 : RECOMMANDATIONS

Pour renforcer la gestion actif/passif de la BOAD, plusieurs mesures seraient souhaitables :

• Augmenter les effectifs de la Direction de la Gestion des Risques (DGR), car actuellement
l'ALM repose uniquement sur deux personnes. La présence simultanée de ces deux
personnes est cruciale, et leur absence imprévue pourrait paralyser cette division.
• Améliorer le système d'informations pour disposer en temps réel des données nécessaires
aux simulations, telles que les courbes des taux et les cours de change.
• Optimiser l'outil de simulation afin de fournir des résultats détaillant l'incidence des risques
financiers sur la valeur patrimoniale de la Banque.
• Établir un comité de réflexion chargé de mettre en œuvre la mesure de valeur du risque de
taux d'intérêt et de formuler des propositions à la haute direction de la Banque. Dans un
premier temps, ce comité pourrait examiner les conditions d'établissement du bilan en valeur
de marché et proposer une méthode de calcul des Valeurs Actuelles Nette (VAN), de la
duration et de la convexité, afin d'améliorer la précision de la mesure du risque.

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