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La gestion des risques

financiers
Abstract
 Le risque est un concept que les auditeurs et les managers emploient pour exprimer
leurs inquiétudes concernant les effets probables d'un environnement incertain.
 Puisque le futur ne peut pas être prévu avec certitude, les auditeurs et les managers
doivent considérer une gamme des évènements possibles qui pourraient avoir lieu. Chacun
de ces évènements pourrait avoir une conséquence significative sur l'entreprise et ses buts.
Les effets négatifs s'appellent les risques , et les effets positifs s'appellent les opportunités
 Ainsi le risque est la probabilité que les conséquences néfastes et les dommages, se
matérialisent effectivement mais que lors qu’il y a exposition et donc en présence des
facteurs de risques qui sont des éléments qui peuvent augmenter ou diminuer la
probabilité de survenance et/ou la gravité d’un événement.
 Le risque peut être défini comme « la menace qu'un évènement, une action ou une
inaction, affectent la capacité de l'entreprise à atteindre ses objectifs stratégiques et
compromettre la création de la valeur ». Cette définition ne fait apparaître que la menace
qu'à une entreprise à ne pas atteindre ses objectifs et ne mentionne pas la notion de
probabilité de réalisation ou de non réalisation de cette menace.
 L‘Institut Français de l’Audit et du Contrôle Interne (L’IFACI) définit le risque comme « un
ensemble d'aléas susceptible d'avoir des conséquences négatives sur une entité et dont
le contrôle interne et l'audit ont notamment pour mission d'assurer autant que peut se
faire la maîtrise ».
 La gestion des risques a pour but de créer un cadre de référence aux entreprises afin
d’affronter efficacement le risque et l’incertitude. Elle fait partie du développement
stratégique de l’entreprise et elle doit être conçue et planifiée au plus haut niveau.

 Une approche intégrée de la gestion des risques, doit évaluer , contrôler et faire le suivi
de tous les risques auxquels l’entreprise est exposée.

 Le secteur bancaire et celui des assurances sont soumis à une réglementation spécifique
et particulièrement exigeante, ils sont régis par la loi bancaire et le code des assurances
dans un cadre institutionnel et réglementaire présentant des similitudes mais propres à
chaque secteur.

 La justification d’une réglementation des institutions financières n’est pas seulement du


fait de la réglementation du risque de défaut et de faillite ou de ruine de ces institutions,
car si ces risques affectent les actionnaires et les créanciers des banques et des
compagnies d’assurance: ils sont rémunérés pour les risques qu’ils prennent.

 Par contre, ce qui justifie la réglementation des risques bancaires et des compagnies
d’assurance c’est leurs prises de positions risquées destinées à augmenter leurs
rendements et qui exposent leurs clients à des pertes importantes:
 Les détenteurs de dépôts bancaires
 Les souscripteurs des contrats d’assurance
 La gestion des risques s’est considérablement développée en terme de périmètre couvert
et d’autre part quant aux moyens mis en œuvre pour couvrir ce périmètre.

 Trois raisons sont derrières ce développement:


• En 1er lieu, la pression des marchés vers d’avantage de sophistication , les
produits complexes et innovants ont des marges plus élevées. La loi du marché
conduit les banques et les compagnies d’assurance à investir des territoires
toujours plus sophistiqués,
• En 2ème lieu, la réglementation elle-même pousse à la sophistication de la gestion
des risques. Les règles prudentielles permettent d’atténuer les effets néfastes des
crises économico-financière, mais il faut d’autres mesures d’accompagnement
qui permettent de renforcer la sécurité et la solidité du système financier,
• En 3ème lieu, la sophistication de la gestion des risques est la résultante d’un souci
de transparence, il y a une exigence forte et généralisée pour accroitre la
transparence par la publication des chiffres censés synthétisés l’état des risques
des institutions financières.

 La réglementation du secteur bancaire ainsi que celle du secteur des assurances portent
sur de nombreux thèmes, allant de la lutte contre le blanchiment d’argent et le
financement du terrorisme jusqu’à la gestion des risques financiers.
 Pour l’industrie bancaire, les accords du Comité de Bâle témoignent de l’évolution des
marchés financiers, de la nécessité de mieux appréhender les risques, de les
comprendre et de les intégrer. La stabilité financière internationale est au cœur de ces
différents accords qui ne s’inscrivent pas dans le même cadre:
 Bâle I est surtout connu pour le ratio Cooke et ne couvrait que le risque de crédit:
le risque de non remboursement associé à un prêt accordé par une
banque. Égal à 8 %, ce ratio se mesurait en comparant le montant de ses fonds
propres  réglementaires au niveau des engagements d’une banque. Les fonds propres
réglementaires comprenaient:
• les capitaux propres: fonds propres de base composés essentiellement du
capital social et des réserves
• les fonds propres complémentaires qui comprenaient notamment les provisions
générales, les titres subordonnés à durée indéterminée et les obligations
subordonnées convertibles ou remboursables en actions.
 Bâle II introduit 3 piliers qui visent à couvrir intégralement le risque bancaire et à
promouvoir l’utilisation des modèles internes pour la gestion des risques.

 Ces deux accords s’inscrivent surtout dans un cadre micro-prudentiel. Le risque


systémique et la procyclicité révélée par la crise des subprimes conduisent à formuler de
nouvelles recommandations dans un cadre micro et macro-prudentiel.
 A la lecture des différents accords, il est possible de noter, outre l’évolution vers un
cadre macro prudentiel, une évolution dans la prise en compte des risques financiers.
Les risques standards (risque de crédit, de marché, ...) ont été naturellement intégrés
dès les premiers accords alors que de nouveaux risques ou des risques déjà existants ne
sont pris en compte que dans l’accord de Bâle III
 Ces accords instaurent plusieurs mesures visant à réformer en profondeur le
dispositif prudentiel international. Ils tirent les conséquences des insuffisances
de la réglementation Bâle II et  imposent un renforcement des normes en
matière de solvabilité et de liquidité bancaires.
Solvabilité: capacité d’une entreprise à faire face à ses engagements en
cas de liquidation.
Liquidité : capacité d’une entreprise à faire face à ses engagements en cas
de poursuite de ses activités.
 L’objectif de Bâle III est d'accroître la capacité de résilience des grandes
banques internationales. Ces nouveaux accords prévoient notamment:
o un  renforcement du niveau et de la qualité des fonds propres
o une gestion accrue de leur risque de liquidité.
 Alors que les établissements bancaires finalisent tout juste les adaptations liées à Bâle III
sur les volets solvabilité et liquidité, de nouvelles évolutions réglementaires
normatives viennent compléter ces premiers dispositifs avec pour intention première, de
venir atténuer une potentielle crise future en renforçant la profitabilité et la solidité du
secteur bancaire.
 Ces évolutions impactent essentiellement le dénominateur du ratio  de solvabilité et
donc plus particulièrement le risque de crédit, le risque de marché ainsi que le risque
opérationnel. Il s’agit en effet de pouvoir in fine comparer les emplois pondérés (RWA –
Risk Weight Asset) des différentes banques.
 En effet, alors que Bâle III avait revu simultanément la définition du numérateur (les
fonds propres éligibles) et le niveau minimal du ratio, rien ou presque n’avait été
entrepris pour rajeunir le dénominateur, à savoir les actifs pondérés par les risques
ou RWA . Ces derniers restaient calculés sur la base des principes de Bâle II.
 LE RISQUE DE CRÉDIT: Révision de la mesure des risques de crédit en approche
standard :
• Réduction de l’importance des agences de notations dans l’évaluation des
risques, en mettant en place une notation en «due diligences», qui peut
déboucher sur une pondération en risque plus élevée que ne le suppose le
simple calcul à partir des notes d’agences,
• Mise en place de floors pour encadrer les modèles internes existants ou bien
encore de la revue du traitement prudentiel de la titrisation.
 LE RISQUE DE MARCHÉ: Les évolutions portant sur le risque de marché concernent
principalement la « Revue Fondamentale du Trading Book » (Fundamental Revwiew
trading Book) et prévoient la réduction des possibilités d’arbitrage réglementaire entre
le portefeuille de négociation (trading book) et le portefeuille bancaire (banking book).
La FRTB introduit ainsi la notion d’espérance mathématique de perte extrême
(Expected Shortfall), moins exposée aux cycles économiques que la Value at Risk (VaR),
davantage controversée. La validation de l’ensemble sera réalisée Desk par Desk
incluant un backtesting renforcé (incluant le Profit&Loss attribution).
 LE RISQUE OPÉRATIONNEL: Les évolutions portant sur le risque opérationnel
concerneront la mise en place de la nouvelle approche SMA ( Standardised
Measurement Approach ) avec l’abandon des méthodes de modèles internes et
l’introduction d’une nouvelle variable un Business Indicator calculé sur la base
d’élément du Produit Net Bancaire des trois dernières années et prise en compte de
l’historique des pertes opérationnelles subies : Loss Component.
 LE RISQUE DE TAUX : Introduction du risque de taux. Le but est de sécuriser davantage
les bilans de ces institutions et de prendre en compte le risque de remontée des taux
de refinancement bancaire, à une période où leur niveau nominal est historiquement
bas.
 LE RISQUE DE LIQUIDITÉ : Impact attendu sur la capacité de refinancement des
banques, dont la mobilisation de capital est toujours plus importante avec introduction
de l’IFRS9.
 Au Maroc, la gestion des risques s’inspire fortement des exigences retenues pour Bâle III.
Aujourd’hui, Bank Al Maghrib exige aux banques marocaines de détenir en termes de
fonds propres 12% des risques pondérés, un ratio de liquidité à court terme et un ratio de
liquidité à long terme . La norme IFRS 9 et la circulaire révisée sur la classification des
créances entreront en vigueur dès janvier 2018. Les fonds propres des établissements
bancaires seront à nouveau sous pression.
 En effet, une multitude de nouvelles réglementations entre en vigueur :
• Changement dans la classification des créances et leur approvisionnement avec
l’introduction des créances dites sensibles qui s’ajoute aux créances prédouteuses,
douteuses et compromises,
• Introduction de la norme IFRS9 et publication des comptes consolidés une fois par
trimestre. Ce modèle concerne le traitement des instruments financiers:
o Modèle de pertes de crédit attendues qui remplace celui des pertes avérées avec
un provisionnement de l’ensemble des créances même celles qui ne présentent
aucun signe de détérioration,
o Nouvelle méthode de comptabilisation et d’évaluation des actifs et des passifs au
coût amorti et à la juste valeur.
• Elaboration d’une cartographie des cyberrisques avec des tests d’intrusion du système
d’information et les plans d’action correctifs ,
• Pour les banques à caractère systémique fournir à la Banque Centrale un plan de
redressement de crise interne suite à des stress-test,
ASSURANCES
 Pour l’industrie de l’assurance, de par l’inversion de son cycle de production mais aussi
son rôle d’investisseur institutionnel, l’assurance est un secteur qui nécessite des normes
comptables spécifiques et un contrôle prudentiel accru.
 Ainsi, La règlementation prudentielle sous Solvabilité I qui ne tient compte que du risque
technique et s’organise autour de trois obligations principales :
• Des provisions techniques suffisantes afin de compenser les engagements des
assureurs envers leurs assurés,
• La détention d’actifs suivant des critères de liquidité, de sécurité et de rentabilité en
représentation des engagements réglementés,
• La disposition de fonds propres garantissant une marge de solvabilité calculée
forfaitairement
 La réforme Solvabilité 2 tire ses racines de Bâle 2 et s'articule autour de trois piliers :
l'aspect quantitatif, l'aspect qualitatif et le développement de la communication financière
et de la bonne gouvernance. Son but ? Prendre en compte la totalité des risques et
développer une culture des risques au sein des entités.
 Contrairement au bilan sous Solvabilité 1, le bilan de Solvabilité 2 favorise la vision
économique. Autrement dit, l'actif est inscrit à sa valeur de marché afin de tenir compte
de la valorisation des plus-values latentes et les provisions techniques sont calculées au
best estimate auxquelles on ajoute une marge de risque.
 Au Maroc, le cadre prudentiel relatif à la solvabilité basée sur les risques est en cours de
préparation et devrait permettre d'en savoir plus sur la capacité des compagnies à faire
face aux risques.
 La réforme Solvabilité 2 tire ses racines de Bâle 2 et s'articule autour de trois piliers :
l'aspect quantitatif, l'aspect qualitatif et le développement de la communication
financière et de la bonne gouvernance. Son but ? Prendre en compte la totalité des
risques et développer une culture des risques au sein des entités.
 Contrairement au bilan sous Solvabilité 1, le bilan de Solvabilité 2 favorise la vision
économique. Autrement dit, l'actif est inscrit à sa valeur de marché afin de tenir
compte de la valorisation des plus-values latentes et les provisions techniques sont
calculées au best estimate auxquelles on ajoute une marge de risque.
 Au Maroc, la marge de solvabilité actuellement valable pour le secteur des assurances
ne fait face qu’aux risques de souscription. Les risques de marché ne sont pas du tout
pris en compte, ni le risque de liquidité, de crédit et opérationnel qui, également, ne
sont pas captés par la marge de solvabilités des assureurs.

 Le cadre prudentiel relatif à la solvabilité basée sur les risques est en cours de


préparation et devrait permettre d'en savoir plus sur la capacité des compagnies à faire
face aux risques.

 le projet de loi n°59-13 du 14 mai 2015 modifiant et complétant la loi n°17-99 portant
code des assurances a pour objectifs d’instaurer le principe de solvabilité basée sur les
risques, d’améliorer la gouvernance des entreprises d’assurances et de réassurance et
de renforcer leur transparence.
 Toutefois des mesures importantes ont été prises pour la mise à niveau du secteur:
 le 26 août 2008 la responsabilisation de l’organe de direction dans la mise en
place d’un système de contrôle interne (pilier 2 de Solvabilité II)
 le 31 octobre 2011 la transparence du marché diffusée par la publication
d’informations à caractère purement comptable (pilier 3 de Solvabilité II)

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