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Chapitre III- La réglementation prudentielle de

l’activité bancaire

Année Universitaire - 2020 / 2021


Section 1- Les fondements théoriques de la réglementation

Les banques se doivent d’être d’une grande solidité financière (solvabilité ou Solvency) compte
tenu des effets d’une faillite éventuelle sur la stabilité de tout le système financier et, au-delà, de
l’économie tout entière.

1.1. Réglementation et stabilité financière


Les banques appartiennent à un secteur réglementé, leur stabilité est indispensable au
fonctionnement efficient de l’économie. La réglementation bancaire, dont les crises financières
récentes ont bien montré l’importance et l’utilité, est omniprésente et contraint la gestion des
établissements de crédit: stratégie, accomplissement des opérations etmise en place de
procédures de contrôle. Elle s’applique à tous les intervenants du secteur bancaire, elle ne fait pas
obstacle aux conditions de vive concurrence qui y prévalent : concurrence et réglementation sont
deux caractéristiques majeures du secteur bancaire. Dans les années 80, face à la montée des
risques bancaires, notamment souverains, les membres du G10, se réunissent et créent le Comité de
Bâle pour mettre en place des règles et pratiques de contrôle des opérations bancaires.

1.2. Risques & asymétrie d’information


Les asymétries de l’information désignent la disparité entre l’information dont dispose le client à la
recherche du crédit et les fournisseurs de fonds dont on suppose qu’ils sont habituellement
désavantagés. Pour Roger (1988), l’asymétrie de l’information a 2 origines : soit du fait qu’un
partenaire dispose de plus d’informations que l’autre, soit des coûts d’obtention de l’information ;
deux aspects directes de l’asymétrie de l’information sont l’anti-sélection et le risque moral.
1.2.1. L’anti-sélection ou sélection adverse: Asymétrie ex-ante
C’est le problème crée par l’asymétrie de l’information avant qu’une transaction n’ait lieu. Les
travaux de G. Akerloff (The market for 'Lemons': Quality uncertainty and the market mechanism, Quarterly
Journal of Economics, 1970) ont introduit la notion d’anti-sélection appelée sélection adverse qui est un
problème d’opportunisme précontractuel. Elle est due au fait que l’une des parties dispose
d’informations privées avant que la transaction soit réalisée. Dans le secteur bancaire, l’anti-
sélection apparaît lorsque l’emprunteur conserve, même après un examen attentif par le créancier
des informations disponibles, un avantage informationnel sur son partenaire. Ainsi à défaut de
pouvoir fixer un taux d’intérêt qui corresponde au risque effectif du projet, la banque applique un
taux reflétant la qualité moyenne des emprunteurs. Cette pratique pénalise donc les individus dont
le projet est moins risqué en leur faisant payer une prime de risque plus élevée que leur risque
effectif et avantage inversement les agents détenant des projets risqués ; comme sur le marché des
voitures d’occasion de mauvaise qualité, une situation d’asymétrie d’information ex ante fait en
sorte que les bonnes voitures quittent le marché au profit des mauvaises voitures (Akerloff,1970).

1.2.2. Le risque ou l’aléa moral (Moral Hazard): Asymétrie post-ante


C’est le problème crée par la l’asymétrie de l’information après la réalisation d’une transaction
(asymétrie post-ante). C’est un risque où l’emprunteur s’engage dans des activités considérées
comme indésirables par le prêteur parce qu’elles augmentent le risque du projet auquel est
consacré le prêt et diminue donc la probabilité qu’il soit remboursé. L’aléa moral c’est donc ce qui,
concernant le secteur financier, se rapporte à toute situation dans laquelle les résultats de la
relation de crédit dépendent d'actions entreprises par l'emprunteur après signature du contrat et
imparfaitement observables par le créancier.
De la même façon, une situation de surendettement peut s'analyser comme un choix
compromettant la solvabilité de l'entreprise au détriment des créanciers. Dans ce cas, seul
l'intermédiaire financier, de par sa dimension et de par le montant élevé de la créance, disposera à
la fois des moyens et de la motivation nécessaire pour exercer une fonction de contrôle. Malgré
l’envergure des risques que peuvent générer l’asymétrie de l’information, il existe tout de même des
solutions plus ou moins applicables ; il s’agit :
- du screening ou monotoring: la partie non informée recherche l’information
- le signaling : la partie informée révèle l’information
- la partie non enformée peu inciter les membres de la partie informée à révéler leur type
- la partie non informée peut définir les clauses contractuelles selon des informations qu’elle ne
détient pas.

Section 2- Les accords de Bâle I

Bâle I fait référence à un ensemble de recommandations formulées en 1988 par le Comité de Bâle,
un comité rassemblant les banquiers centraux des pays du G10 sous l'égide de la Banque des
règlements internationaux (BRI), à Bâle en Suisse, pour garantir un niveau minimum de capitaux
propres, afin d'assurer la solidité financière des banques et du système bancaire et financier. Le
premier comité est présidé par M. Cooke qui donnera son nom au premier ratio de solvabilité dit Ratio
Cooke ou Ratio Bale 1. En juillet 1988, il a été instauré un accord sous le nom «Convergence
internationale de la mesure et des normes de fonds propres» dont l’objectif est d’assurer la stabilité du
système bancaire international.
Le Ratio Cooke est calculé comme suit:

Fonds Propres Réglementaires


Ratio Cooke = > 8%
Total des encours de crédits accordés

Fonds Propres Réglementaires = Noyau de fonds propres (FP ou capital de base)


+ Fonds propres complémentaires (FPC)

Ces deux composants des fonds propres sont:


•Le noyau de FP (Tier 1 ou étage 1) est composé du capital social et des réserves publiées. Ce noyau
de fonds propres doit composer a minima 50 % des fonds propres d'une banque.
•Les FPC (Tier 2 ou étage 2) qui comprennent les réserves non publiées (sous conditions), les réserves
de réévaluation (sous conditions), les provisions générales ou réserves générales pour créances
douteuses (constituées en prévision de pertes éventuelles), les instruments hybrides de dette et de
capital (OCA, ORA) et la dette subordonnée à terme (TSDI)

Total des encours de crédits accordés = Total des actifs risqués pondérés par un coefficient de risque

Pour tout crédit de 100, la banque doit allouer 8 en fonds propres. Certains crédits sont pondérés à
moins de 100 % selon la qualité du crédit ou de la contrepartie (engagements pondérés). Ainsi,
certains crédits étaient pondérés à 50 % (crédits garantis par une hypothèque), 20 % (contrepartie
bancaire, organisme international ou état non-OCDE) ou même 0 % (contrepartie = état OCDE)
Exemple: Une banque accorde 3 crédits:
-Crédit à une entreprise pour 1 million de dinars
-Crédit à une banque pour 100 million de dinars
-Crédit à l’Etat pour 50 million de dinars

Calcul des engagements pondérés: 1*100% + 100*20% + 50*0% = 21 millions de dinars


Fonds propres réglementaires = 8%*21 = 1,68 millions de dinars
Et non pas: 8%*(10 + 100 + 50) = 12,8 millions de dinars

Le cadre règlementaire des « Accords de Bâle 1 » a depuis profondément évolué au gré du contexte
économique et des crises rencontrées. Bâle 1 ne couvrait que le risque de crédit et ne proposait
aucune mesure concernant les risques de marché et les risques opérationnels. L’émergence d’un
marché actif des produits dérivés et structurés à partir des années 1996 a été l’un des principaux
catalyseurs en faveur d’une révision du cadre règlementaire issus des accords de Bâle 1. En effet, la
croissance explosive des produits dérivés de gré à gré a entrainé des risques « hors bilan »
considérables, non captés par ce cadre réglementaire en vigueur (les activités de marché
rapportaient plus que les activités traditionnelles d’intermédiation).

Bale 1 fut aménagé au milieu des années 1990 afin d'y intégrer la gestion des risques hors-bilan, tel
que les risques liés aux dérivés, mais il devint rapidement évident qu'une refonte de l'Accord était
nécessaire, ce que le Comité a réalisé avec Bâle II qui a été mis en œuvre à partir de 2006.
Section 2- Les accords de Bâle II

Le 26 juin 2004 étaient publiées les recommandations, dites Bale Il, qui est plus complète et définit
une mesure plus pertinente du risque. Cette réforme a mis en place un nouveau ratio de solvabilité
bancaire, dit ratio McDonough qui devait progressivement remplacer le ratio Cooke. Le taux restait
alors inchangé à 8% mais devait tenir compte des risques de crédit, marché et opérationnels.

Fonds Propres Réglementaires


Ratio McDonough = > 8%
Risque de crédit + Risque de marché + Risque opérationnel

Fonds propres de la banque > 8 % des (risque de crédit(85%) + marché(5%) + opérationnel(10%)

Le 14 juin 2006, la première directive européenne concernant Bale II était publiée et nommée CRD
(Capital Requirement Directive). Les recommandations de Bale Il auront été mises en place
jusqu'au 1"' janvier 2008. Trois piliers constituaient le nouvel environnement réglementaire:

- Exigences minimales de fonds propres (Pilier 1);


- Processus de surveillance prudentielle (Pilier 2);
- Transparence et discipline de marché efficace (Pilier 3).
Pilier I: Exigences minimales de fonds propres (8%)
Les fonds propres (FP) comprennent les éléments suivants:
- Le Tier 1 (4%) qui comporte du capital sans risque
- « Core Tier 1 » = 2% (Capital social + Réserves)
- « Core Tier 2 » = 2% (Titres super subordonnés (obligations à caractère perpétuel) ou certains
titres hybrides (obligations convertibles).
- Le Tier 2 (4%) qui comporte les fonds propres complémentaires

La réglementation Bâle II prévoyait aussi l’intégration de fonds propres «sur-


complémentaires » (dénommés Tier 3) spécifiquement dédiés à la couverture du risque de marché.
Y figuraient les fonds propres Tier II excédentaires (le montant éligibles au titre du Tier II mais qui
dépassent 100% des fonds propres admis en Tier 1) ainsi que des titres de dettes subordonnées ayant
une échéance initiale au moins égale à 2 ans.

Par ailleurs, les méthodes de calcul du risque de crédit ont également été modifiées. Le calcul inclut
en effet une pondération qui tient compte à la fois du risque de défaut de la contrepartie, via une
probabilité de défaut associée à chaque emprunteur, et du taux de perte en cas de défaut. Ces
deux paramètres pouvant être définis soit en recourant à une méthode standard (probabilité de
défaut estimée en recourant à la notation des agences de rating, taux de perte en cas de défaut
imposé réglementairement par le régulateur), soit en recourant à une méthode interne propre à
l’établissement bancaire (dans ce cas la méthode doit avoir été validée par le régulateur), soit en
recourant à une méthode mixte (probabilité de défaut estimée en interne et taux de perte en cas
de défaut imposé par le régulateur).
Pilier Il: Supervision réglementaire
Un processus de surveillance prudentielle individualisée exige que les autorités de contrôle
procèdent à un examen qualitatif des techniques d'allocation des fonds propres en termes de:
-Validation des méthodes statistiques employées au pilier 1 (back testing) : La banque devra
prouver a posteriori la validité de ses méthodes définies a priori en fonction de ses données
statistiques et cela sur des périodes assez longues (5 à 7 ans). Elle devra en outre être capable de
"tracer" l'origine de ses données.
-validité des FP en cas de crise économique: La banque devra prouver que sur ses segments de
clientèle, ses FP sont suffisants pour supporter une crise économique touchant l'un ou tous de ces
secteurs.

Pilier Ill: Transparence et discipline de marché


L'objectif de ce troisième pilier est d'améliorer la communication financière pour favoriser la
discipline de marché. À cette fin, les banques sont tenues de communiquer sur la composition des
fonds propres et leur règle d'allocation, le système de notation interne et la gestion des risques.
L’objectif sous-jacent est d’uniformiser les pratiques bancaires en matière de communication
financière et de faciliter ainsi la lecture des informations comptables et financières des banques
d’un pays à l’autre.
Insuffisances de Bale 2

La crise financière de 2008 a cependant mis en évidence les lacunes de Bale 2 avec une
couverture insuffisante de certaines grandes natures de risque inhérentes à l’activité bancaire.
C’est notamment le cas du risque de liquidité pour lequel le cadre réglementaire en place ne
définissait pas d’exigences en matière de seuil. De plus, les fonds propres des institutions financières
étaient insuffisants ou de mauvaise qualité. Certains risques avaient été peu ou mal identifiés et ce,
pour deux raisons :

•la complexification des opérations réalisées sur les marchés financiers (produits
structurés, titrisation) ;

•la défaillance du contrôle interne et de la gouvernance des établissements bancaires;

•les insuffisances du contrôle exercé par les régulateurs dans un univers où on faisait une confiance
sans doute excessive à l’autorégulation.
Section 3- Les accords de Bâle III

Début 2007, les autorités de tutelle supranationales commencent à parler d'un «Bale Il Bis» face aux
points faibles de Bale Il qui n'a pas su éviter la crise financière et ce pour plusieurs raisons:
-la titrisation et certaines activités de marché n'étaient pas couvertes;
-les USA n'avaient pas ratifié les accords;
-le ratio ne gérait que les risques de solvabilité et non de liquidité;
-le périmètre des fonds propres pris dans le calcul du ratio était trop large.

En conséquence, il convenait d'améliorer la qualité des fonds propres, avec une importance toute
particulière donnée au CET 1 - Common Equity Tier 1 (Actions ordinaires et bénéfices mis en réserve)
et accroître cette quantité de fonds propres avec les notions de capital de conservation et de
capital contra-cyclique et, bien évidemment, de prendre en compte le risque de 1iquidité
(nouveaux ratios de liquidité).

Selon la BRI, « Bale Ill » est un ensemble de mesures nouvelles sur le contrôle bancaire, que le
Comité de Bale a élaboré pour renforcer la réglementation, le contrôle et la gestion des risques
dans le secteur bancaire. Ces mesures ont pour objet:
-d'améliorer la capacité du secteur bancaire à absorber les chocs résultant des tensions financières
et économiques, quelle qu'en soit la source;
-d'améliorer la gestion des risques et la gouvernance;
-de renforcer la transparence et la communication des banques.
Le cœur du dispositif vise à améliorer la qualité des FP, à augmenter leur niveau, à diminuer l’EDL et
à améliorer la liquidité des banques. Les règles de Bale 3 sont synthétisées ci-après (sources: BRI):

a) Pilier 1 - Fonds propres


1) Qualité et niveau de fonds propres
L'accent est mis sur les actions ordinaires dont le niveau est porté à 4,5 % des APR – actifs pondérés,
après déductions.

2) Absorption des pertes par les fonds propres au point de non-viabilité


Dans leurs conditions contractuelles, les instruments de fonds propres comprendront une clause
permettant - à la discrétion de l'autorité compétente - de les annuler ou de les convertir en actions
ordinaires si la banque est jugée non viable. Ce principe accroît la participation du secteur privé à la
résolution des futures crises bancaires, et réduit, ce faisant, le risque subjectif (aléa moral).

3) Volant de conservation des fonds propres


Constitué d'actions ordinaires à hauteur de 2,5 % des APR, ce volant porte à 7 % le niveau total des
fonds propres de cette qualité. Des restrictions s'appliquent aux distributions discrétionnaires si
l'exigence de 7 % n'est plus respectée.

4) Volant contra-cyclique
Compris dans une fourchette de 0-2,5 % et constitué d'actions ordinaires, ce volant est imposé par
les autorités lorsqu'elles jugent que la croissance du crédit entraîne une augmentation inacceptable
du risque systémique.
Exigence en fonds propres et composition: Bale I & II Vs. Bale III

Bâle I et II Bâle III


11,5 – 16,5%
Tier II:
2% Subordonné
Tier I:
1,5% -Préférence
8%
1 – 3,5% -Réserve
Sytémique
Tier II:
-
0 – 2,5% -Réserve
Subordonné 4% 8-13% contra cycle
2,5%
2% -Provision
Tier I: Capital2019
-Preference 4,5%
2% -Core Capital
-Core Capital
… (2013 – 2019)
b) Pilier 1 - Couverture des risques

1) Titrisation
Les éléments prévus sont les suivants:
- renforcement de la couverture en fonds propres de certaines titrisations complexes;
- exigence, pour les banques, d'analyser plus rigoureusement la qualité de crédit de leurs expositions
de titrisation notées par un organisme externe.

2) Portefeuille de négociation: les éléments prévus sont les suivants:


- relèvement notable des fonds propres au regard des activités de négociation et sur dérivés, ainsi
que des titrisations complexes dans le portefeuille de négociation ;
- création d'une exigence sur la valeur en risque (Value at Risk-VAR) en période de tensions, pour
aider à atténuer la procyclicité;
- exigence de fonds propres incrémentale au regard des risques estimés de défaut et de migration
de notation sur expositions à des produits de crédit non titrisés, prenant aussi en compte la liquidité.

3) Risque de contrepartie: les éléments prévus sont les suivants:


- renforcement substantiel du traitement du risque de contrepartie: mesure plus rigoureuse des
expositions ;
- incitation, pour les banques, par le coefficient de fonds propres, à recourir aux contreparties
centrales pour leurs opérations sur dérivés ;
- surpondération des expositions entre institutions financières.

4) Expositions envers les contreparties centrales (Central Counterparties - CCP)


Les éléments prévus sont les suivants: proposition du Comité d'affecter une pondération de 2% aux
expositions envers une CCP agréée et de calculer, en fonction du risque (par une estimation simple
et uniforme), l'exigence de fonds propres au regard des expositions sur les fonds de garantie des
CCP.

c) Pilier 1 - Encadrement de l'effet de levier

Un ratio de levier indépendant du risque, et incluant le hors-bilan, complète les mesures de fonds
propres fondées sur le risque et limite le recours à l'effet de levier au sein du système bancaire. En
effet, Les actionnaires peuvent avoir intérêt à ce que l’entreprise accroisse son endettement pour
financer des actifs rentables plutôt que d’augmenter leur capital. Ainsi, ils évitent un effet
de dilution du bénéfice par action (puisque l’augmentation du nombre d’actions émises entraîne
mécaniquement une baisse du bénéfice par action).

Fonds propres de base


Effet de levier = > 3%
Total des Actifs
Pilier Il - Gestion et surveillance des risques

Les éléments prévus sont les suivants:


- traitement de la gouvernance et de la gestion des risques au niveau de l'établissement;
- prise en compte du risque lié aux expositions hors bilan et aux titrisations; gestion de la concentration
des risques;
- incitations à une meilleure gestion des risques et rendements sur le long terme ;
- saines pratiques de rémunération ;
- pratiques de valorisation ;
- tests de résistance ;
- normes comptables applicables aux instruments financiers;
- gouvernance d'entreprise;
- collèges prudentiels.

Pilier Ill - Discipline de marché

Les éléments prévus sont les suivants:


- instauration d'exigences sur les expositions de titrisation et sur la responsabilité directe des
véhicules hors bilan ;
- communication financière plus détaillée concernant les composantes des fonds propres
règlementaires et leur rapprochement avec les comptes publiés, fournissant une explication
complète du mode de calcul des ratios de fonds propres règlementaires.
Bale 3: La gestion de la Liquidité
1) Ratio de liquidité à court terme: Le ratio de liquidité à court terme (LCR - Liquidity Coverage Ratio)
impose aux banques de détenir suffisamment d'actifs liquides de haute qualité pour résister à une
pénurie de financement de 30 jours, sur la base d'un scénario défini par les responsables prudentiels.

Actifs liquides
LCR = > 100%
Flux de cash sortants nets

En respectant ce ratio, l’établissement devrait ainsi disposer de suffisamment de liquidités malgré


des difficultés de refinancement sur les marchés.

2) Ratio de liquidité à long terme: Le ratio de liquidité à long terme (NSFR - Net Stable Funding
Ratio) est un indicateur structurel conçu pour corriger les asymétries de liquidité. Il couvre la
totalité du bilan et incite les banques à recourir à des sources de financements stables.

Montant de financement stable disponible (ASFሻ


NSFR = > 100%
Montant requis de financement stable (RSFሻ
3) Principes de saine gestion et de surveillance du risque de liquidité
En 2008, le Comité, tirant les enseignements de la crise, a publié les Principes de saine gestion et de
surveillance du risque de 1iq uidité, ensemble de recommandations.
Source: Banque des Règlements Internationaux

À travers le respect de ce ratio, le Comité de Bâle vise un triple objectif :


•financer les actifs de long terme par un montant minimum de passifs stables en rapport avec le
profil de risque de liquidité des banques ;
•éviter le recours excessif aux financements de court terme lorsque la liquidité de marché est
abondante ;
•dissuader le financement des encours d’actifs liquides de haute qualité par des capitaux de court
terme qui arriveraient à échéance immédiatement après la période définie par le ratio de liquidité
de court terme, soit 30 jours.

Les impacts sur le business model

La mise en place de ces ratios va entraîner deux impacts majeurs :


-L’acquisition massive de dette souveraine plutôt que de dette “corporate“, plus risquée et moins
liquide afin de satisfaire les exigences du LCR sur la liquidité des actifs à détenir sur une période de
30 jours. Étant donné que l’introduction du LCR nécessite pour les banques le besoin de lever des
HQLA. Ainsi, afin d’optimiser leur ratio LCR, les établissements bancaires vont privilégier des HQLA
rémunérateurs et peu impactant sur les autres ratios Bâle III.
Rentrant dans la catégorie des HQLA de niveau 2, les titres émis par les Etats présentent de
nombreux avantages : ils sont plus rémunérateurs qu’un dépôt auprès de la Banque Centrale, et
ils bénéficient d’une pondération faible dans le cadre du ratio de solvabilité. Par conséquent,
l’appétit des banques pour les titres d’État va s’accroître et ainsi renforcer leur exposition au
risque souverain.

-La hausse des coûts de refinancement qui devraient entrainer une hausse des taux de crédit. En
effet, le respect du NSFR va contraindre les banques à détenir davantage de ressources longues
en face de leurs emplois longs ce qui va à l’encontre du métier traditionnel du banquier dans
son rôle de transformation, consistant à prêter à long terme et se refinancer à court terme. Ainsi,
le coût de leurs ressources devrait augmenter et leur rôle d’intermédiation se réduire.

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