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MONÉTAIRE ET FINANCÈRE
AES L2 - 2021
Pierre Bouopda
UPHF – AES L2 – ÉCONOMIE MONÉTAIRE ET FINANCÈRE – MONNAIE (Pierre Bouopda)
S’agissant du contrôle prudentiel, les banques et les assurances sont depuis 2013
encadrées par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR ex
ACP institué en 2010) qui est un organisme unique aux pouvoirs importants. La
mission principale de l’ACPR est de veiller à la préservation de la stabilité
financière, et la protection des clients des banques, des assurés et bénéficiaires
des contrats d’assurance. Elle prend les décisions pour l’agrément de tous les
établissements, à l’exception des sociétés de gestion qui sont agréées par
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l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Elle veille au fait que les
établissements de crédit et les entreprises d’investissement respectent la
législation et la réglementation. Elle dispose du pouvoir de sanction des
éventuelles infractions, sous réserve de la compétence de l’AMF. Elle veille
également à la qualité de leur situation financière en particulier en matière de
solvabilité et liquidité. Enfin, l’ACPR contrôle le respect des règles destinées à
assurer la protection de la clientèle, résultant des dispositions législatives ou
réglementaires, et des codes de conduite homologués par le MINEFI, ou
approuvés par l’ACPR. Dans ce but, elle coopère avec l’AMF dans le cadre d’un
pôle commun ACPR-AMF. L’ACPR est présidée par le gouverneur de la Banque
de France.
L’objectif des ratios de fonds propres est de responsabiliser les actionnaires des
banques en les amenant à couvrir une partie non négligeable des risques pris par
les banques (non-remboursement de crédits distribués ou autres pertes de valeur
de ses actifs). Ce dispositif doit en principe inciter les actionnaires à recommander
aux dirigeants des banques une gestion prudente de leurs risques et notamment de
leur risque de crédit.
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Globalement ce ratio, dit ratio Cooke, indique qu’une banque doit disposer de 8
(16) millions d’euros de capital pour pouvoir octroyer 100 (200) millions d’euros
de crédit.
Il s’agit en gros de s’assurer que la banque est capable de faire face à une baisse
de valeur de ses actifs ou à des demandes de retrait de fonds de la part de ses
clients.
Le ratio le plus observé aujourd’hui est le core tier one (qui ne compte que les
fonds propres au sens strict) qui doit être au minimum de 9 %.
L’objectif des ratios de liquidité est de s’assurer que les banques peuvent faire
face à leurs engagements de court terme. C’est le cas lorsque les ressources
exigibles des banques sont investies dans des actifs mobilisables à court terme.
En d’autres termes si les ressources à vue ou exigibles à moins d’un an sont
placées dans des actifs négociables ou non négociables mais à court terme.
Cette norme a été établie dans le but « d’assurer que la banque dispose d’un
niveau adéquat d’actifs liquides de haute qualité non grevés pouvant être
convertis en liquidité pour couvrir ses besoins sur une période de 30 jours
calendaires en cas de graves difficultés de financement » (source : BRI).
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Selon cette norme, l’encours d’actifs liquides de haute qualité doit au moins être
égal aux sorties nettes de trésorerie pendant les 30 jours qui suivent la date d’arrêté
du calcul du ratio. En respectant ce ratio, l’établissement devrait ainsi disposer de
suffisamment de liquidités malgré des difficultés de refinancement sur les
marchés.
Le ratio structurel de liquidité à long terme (ou NSFR pour Net Stable Funding
Ratio) complète le ratio de liquidité de court terme. Son but est d’assurer à tout
établissement financier un « financement stable qui lui permette de poursuivre
sainement ses activités pendant une période de 1 an dans un scénario de tensions
prolongées ». Il se définit de la façon suivante :
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Il est généralement moins coûteux pour une banque de produire une gamme large
de services. Il en est ainsi parce que la plupart des services financiers sont souvent
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La discipline de marché
S’agissant des déposants, la banque centrale essaye d’accréditer l’idée que ses
interventions en matière de sauvetage ne sont pas systématiques, ni gratuites, et
qu’elle n’est pas « le payeur en dernier ressort ». Cela doit en principe inciter les
déposants à contrôler les risques financiers pris par leur banque. Pour ce faire, les
marchés financiers sont organisés de telle sorte que l’essentiel de l’information
soit disponible pour le grand public. La fréquence de publication des états
financiers des banques est plus élevée que celle des autres entreprises.
Pour les actionnaires et les dirigeants des banques, la banque centrale veillent à
ce qu’ils supportent l’essentiel du coût financier des opérations de sauvetage et
que leur responsabilité pénale soit systématiquement évaluée par les tribunaux.