Corrigé des questions de la vidéo du III.

La régulation des marché financiers

Q1. Qu’est-ce que la régulation du système financier ?

La régulation désigne l'ensemble des mécanismes et des règles qui assurent le bon fonctionnement et la
stabilité du système bancaire et financier.
Les trois volets de la regulation financiere sont :
- s’assurer par des regles que les transactions financieres se deroulent de maniere reguliere et transparente,
- eviter les faillites bancaires en reduisant l’alea moral qui incite a la prise de risque,
- organiser la surveillance du systeme bancaire par la Banque centrale.

Q2. Le marché est-il efficace pour réguler le système financier ?

Laisses a leur libre fonctionnement, les acteurs des marches financiers speculent sans limite et generent des
crises financieres a repetition. Les rumeurs, les fausses informations generent des euphories et des paniques qui
font varier les cours de maniere incontrolable.

Il faut donc qu’une institution intervienne sur les marches financiers pour y apporter une information
transparente a tous les agents financiers, et controler les comportements. C’est le role en France de l’Autorité
des Marchés Financiers (AMF).
L’AMF a pour missions de veiller :
- a la protection de l’epargne investie dans les instruments financiers offerts au public,
- a la qualite et l’honnetete de l’information des investisseurs,
- au bon fonctionnement des marches financiers

1. Contrôler la prise de risque des banques en renforçant leurs fonds propres : les ratios de solvabilité

COURS

Le ratio de solvabilité est un pourcentage minimum de fonds propres que les banques doivent
détenir en fonction du volume et du risque de ses actifs.

En temps normal, les banques seront d’autant plus prudentes dans leur activite de pret et de speculation
qu’elles doivent, en permanence detenir un minimum de fonds propres determine par la règlementation, ce qui
réduit le risque de crise financière.

Et si une crise financiere eclate, les banques pourront d’autant plus absorber les pertes et éviter la
faillite qu’elles seront bien « capitalisées », c’est-a-dire qu’elles disposeront de fonds propres.

Q3. Qu’est-ce que la règlementation bancaire ?

Une réglementation bancaire internationale a vu le jour, appelee Bale II (2007) et III (2010), pour
creer des normes prudentielles imposees aux banques pour les empêcher de prendre trop de risques dans
leurs investissements financiers.
Les normes prudentielles visent à imposer des normes plus contraignantes aux banques afin qu'elles
évitent de prendre des risques excessifs, de faire faillite et donc de mettre en danger le système financier.

Ainsi il est particulierement demande aux banques de s’assurer qu’elles disposent de suffisamment
de fonds propres pour faire face aux investissements engages et aux risques encourus lorsqu’elles interviennent
sur les marches financiers. Ainsi, en cas de pertes, elles doivent pouvoir les combler par leurs ressources et
ainsi rester solvables. Pour cela ont ete definis sous l’egide de la Banque des reglements internationaux (BRI)
des ratios de solvabilité qui de reformes en reformes (et de faillites en faillites) sont devenus de plus en plus
contraignants.
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Q4. Qu’est-ce que le ratio de solvabilité ? Comment le ratio de solvabilité permet-il de réduire l’aléa moral
des banques ?

Un ratio de solvabilité est le rapport entre les fonds propres de la Banque et ses engagements financiers
(sommes prêtées et investies pondérées par leur risque).

Les ratios prudentiels ont pour objectif de s’assurer que les banques disposent de suffisamment de fonds propres
compte tenu des risques qu’elles ont pris en acquerant des actifs (creances sur les menages, prets
interbancaires...). Le regulateur impose donc aux banques des ratios de solvabilite a respecter : cela permet de
minimiser les risques de faillites bancaires et de proteger les epargnants.
Les accords de Bâle II avaient fixe ce ratio a 8% et defini les trois types de risques auxquels les banques
peuvent faire face :
- des risques de crédit (risques que les debiteurs fassent defaut),
- des risques de marché (risques que les actifs detenus par les banques perdent de leur valeur)
- des risques opérationnels (risques de pertes lies a un mauvais fonctionnement de l'etablissement bancaire).
Mais face aux faillites en chaîne causees par la crise des subprimes, les accords de Bâle III ont haussé à
10,5% le ratio de solvabilité afin d’imposer aux Banques d’avoir encore davantage de fonds propres pour faire
face aux pertes eventuelles.
De plus :
- ces ratios doivent etre plus importants pour les banques les plus grandes qui ont un risque systémique
afin d’eviter l’alea moral du « too big to fail »,
- s'ajoute un ratio de liquidité, qui impose aux banques de toujours disposer d'un volume minimal de
liquidités (monnaie Banque centrale) en fonction du volume et de la nature des titres qu'elles detiennent.

Q5. Comment une banque peut-elle améliorer son ratio de solvabilité bancaire ? Comment fait-elle pour
pouvoir respecter ce ratio ?

Les ratios de solvabilite sont le rapport entre les fonds propres et les actifs ponderes par les risques. Une banque,
pour augmenter son ratio de solvabilite, peut donc soit augmenter son niveau de fonds propres (par exemple
en faisant un appel a ses actionnaires), soit réduire le niveau de risque de son actif (en choisissant des titres,
des creances, moins risques). Elle peut donc diminuer le montant de crédits accordés notamment les plus
risques et mettre davantage en réserve.

2. La supervision bancaire et la gestion des faillites par la banque centrale pour réduire l’aléa moral

COURS

Les instruments de régulation ont pour but de reduire la probabilite qu’une crise financiere survienne.
Cependant, les banques systemiques ou Too big to fail ont la certitude qu’elles seront sauvees de la faillite en cas
de difficultes et sont donc incitees a prendre des risques, ce qui engendre des crises et coute tres cher aux Etats
et aux contribuables. La regulation doit donc reduire le comportement d’alea moral des banques en les
empechant de prendre trop de risques et en leur faisant supporter le cout de leur faillite.

Ratio de solvabilité. Au niveau international, pour limiter les prises de risque excessives, les banques
sont contraintes de disposer de suffisamment de fonds propres pour couvrir leurs pertes en cas de chocs
financiers. La situation financiere d'une banque est analysee par un ratio de solvabilite (fonds propres/actifs
ponderes par le risque) : plus celui-ci est eleve, plus la solidite financiere de la banque est forte. Ce ratio est de
10,5 % depuis l’accord de Bale III de 2010 et il est plus eleve pour les banques systemiques. Le respect de ces
ratios est verifie par des stress test.

Supervision par la BCE. Au niveau europeen, pour limiter les prises de risques et la faillite des banques
europeennes, la BCE supervise les banques de la zone euro et a instaure une Union bancaire basee sur deux
mecanismes. D’une part, le MSU (mécanisme de surveillance unique) permet de limiter la prise de risque :
la BCE surveille directement les banques systémiques et sanctionnent celles qui ne respectent pas les

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ratios de solvabilite (pour cela, elle organise des stress test). D’autre part, le MRU (mécanisme de résolution
unique) permet d’aider les banques en difficulté : la BCE a créé un fonds de résolution auquel participe
chaque banque et qui permet de sauver les banques de la faillite et d'eviter de faire appel aux contribuables.
Cependant, ces outils ne sont pas toujours efficaces : l’economiste Jezabel COUPPEY-SOUBEYRAN montre que
ce sont les banques qui sont chargées elles-mêmes d’évaluer le risque de leurs actifs (elles ont donc interet
a sous-estimer le risque) et le secteur financier dispose d’un puissant lobbying pour limiter la réglementation.

Q6. Qu’est-ce que la supervision bancaire ? Quels sont les deux piliers sur lesquels reposent l'Union
bancaire ?

La supervision bancaire correspond au rôle de surveillance des banques commerciales par la Banque
centrale.

Les banques doivent egalement etre soumise a une surveillance de leur banque de tutelle, la Banque
centrale. Celle-ci a accru sa surveillance depuis la crise de 2008 puisque cette derniere a revele les failles des
mecanismes precedents.
Dans ce cadre, une « union bancaire » a ete creee dans le cadre europeen car les difficultes localisees sur
les banques espagnoles, portugaises ou italiennes ont montre que les banques centrales nationales avaient des
regles de controle trop differenciees d’un pays a l’autre et parfois trop laxistes.
L’Union bancaire applique donc les mêmes règles à toutes les banques situées sur le territoire européen,
quelle que soit leur nationalite.
L’Union bancaire repose sur deux piliers, qui sont le Mécanisme de surveillance unique (MSU) qui est charge
d’agir en prévention en etablissant des règles et le Mécanisme de résolution unique (MRU) qui est charge de
résoudre les problèmes des banques en faillite.

Q7. Qu’est-ce que le MSU ? Que peut faire le mécanisme de surveillance unique face à des banques qui ne
respectent pas les règles bancaires de l'Union bancaire ?

Le mécanisme de supervisions unique (MSU) : les Banques centrales nationales sous l’egide de la BCE
surveillent les ratios de solvabilité et de liquidité des banques, et si necessaire leur imposent de les relever
en cas de risque avere, et peuvent egalement leur infliger des sanctions.

Le MSU dispose de deux leviers d’actions principaux en cas de non-respect des regles bancaires de l’Union. Il peut
retirer l’agrément bancaire et ainsi empecher une banque d’exercer. Il peut egalement imposer des sanctions
(par exemple une hausse des exigences de fonds propres) aux banques contrevenantes.

Q8. Qu’est-ce que le MRU ? A quoi sert le mécanisme de résolution unique ?

Le mécanisme de résolution unique (MRU) : ce mecanisme vient renflouer financièrement les banques en
faillite. Mais il est financé par un fonds auquel doivent cotiser les banques comme dans un système
d’assurance. Ce fonds doit atteindre 55 milliards d'euros en 2025 et qui doit etre utilise en cas de faillite.

Le MRU est sollicite dans le cas ou un etablissement bancaire particulier rencontre des difficultés financières et
est en risque de faillite. A amont, un fonds de resolution a ete cree et chaque banque y participe. Cela permet
d’avoir des fonds pour aider une banque qui en a besoin.

Q9. Qu’est-ce qu’un stress test ?

Depuis 2014, la BCE surveille les banques grace a la mise en place de stress test reguliers pour voir si la banque
est capable de résister à des chocs ; si ce n'est pas le cas, la banque doit augmenter sa part de fonds propres
et réduire les risques.

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Conclusion :
Ces mecanismes mis en place sont soumis a de nombreuses critiques. Quand les banques et institutions
financières se plaignent des fortes contraintes qu’ils font peser sur leur activite, de nombreux economistes les
critiquent davantage pour leur timidite et leur faible envergure en cas de nouvelle crise financiere. Ils plaident
alors pour des reformes bien plus ambitieuses qui devraient « domestiquer la finance » :
- concernant les traders dont le metier repose sur la speculation, il faudrait selon les economistes critiques
limiter les bonus qu’ils perçoivent (lies au plus-values qu’ils permettent de realiser) a deux fois le salaire fixe
des traders en Europe afin d'eviter la prise de risque excessive (pour ceux touchant plus de 500.000 euros est
limitee a deux fois maximum le salaire fixe),
- instaurer une taxe sur les transactions financières (appelee taxe Tobin du nom de l’economiste qui en est a
l’origine) : elle limiterait les comportements speculatifs en augmentant le prix de chaque transaction ce qui
reduirait la possibilite d'une plus-value. Mais cette taxe est difficile a mettre en œuvre.
- la lutte contre les paradis fiscaux ; ces territoires se caracterisent par une faible fiscalite et un secret bancaire
important. Ces territoires permettent d’echapper a la reglementation financiere qu’elle soit fiscale, juridique,
prudentielle ou autre. On les trouve par exemple en Suisse, a Beyrouth, en Belgique, aux Bahamas, au Panama, … ;
Les paradis fiscaux auraient heberge des transactions financieres a risque, et des agents financiers voulant
beneficier d'une regulation minimale.