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Sommaire :

Introduction générale………………………………………………………………………………………………….2

Chapitre 1 : La réglementation prudentielle à l’échelle internationale et nationale…….4

Section 1 : La réglementation prudentielle au niveau internationale……………………………..5

Section 2 : La réglementation prudentielle au niveau nationale…………………………………….20

Chapitre 2 : La gestion des risques bancaires et la gestion actif-passif………………………..27

Section 1 : Risques encourus par les institutions financières………………………………………….29

Section 2 : Objectifs et démarche de la gestion des risques bancaires……………………………30

Section 3 : Les méthodes d’évaluation des risques bancaires…………………………………………32

Section 4 : Méthodes de couverture des risques bancaires…………………………………………….45

Section 5 : La gestion actif-passif…………………………………………………………………………………….60

Chapitre 3 : Etude de cas…………………………………………………………………………………………….66

Section 1 : Présentation de la Société Générale……………………………………………………………..66

Section 2 : La gestion des risques pour la Société Générale……………………………………………70

Conclusion générale…………………………………………………………………………………………………..79

Bibliographie/Webographie…………………………………………………………………………………………..80

Table des matières…………………………………………………………………………………………………………82

1
« Une banque est une société financière, qui gère les dépôts, collecte l’épargne des
clients, accorde des prêts et offre des services financiers ». Ces établissements financiers
jouent un rôle très important dans l’économie tant au niveau local qu’international. En effet,
d’importantes crises économiques ont vu leur naissance et leur amplification dues à des
défaillances bancaires. Le fait d’être le principal fournisseur de fonds pour de nombreuses
entreprises, et aussi pour des particuliers, implique que la moindre difficulté peut avoir des
effets néfastes en chaine pour l’ensemble de l’économie d’un pays. La décennie quatre-vingt-
dix reste marquée par la crise financière due aux pertes importantes sur les crédits bancaires
quia touchée fortement un grand nombre de pays. De plus, la crise financière de 2007-2008
peut être définie comme une crise des marchés du crédit dans un contexte de marché financier
international globalisé. Toutes ces crises ont pris naissance ou ont été aggravées par un
système bancaire mal adapté c’est-à-dire par une mauvaise évaluation du niveau réel du risque
ou bien encore par une certaine corruption dans le système.

Dans ce contexte de crise que nous avons vu, la gestion du risque de crédit est au cœur de
multiples modifications réglementaires. En effet, au cours de ces dernières années, les
banques ont développé des modèles de plus en plus sophistiqués pour évaluer et gérer les
différents risques. Cette sophistication accrue a été rendue possible par les innovations
technologiques, qui ont permis d’assurer une diffusion plus rapide et un meilleur traitement
des informations. Ces évolutions conduisaient le comité de réglementation bancaire (comité
de Bâle) à élaborer une nouvelle réglementation relative aux exigences en fonds propres des
banques ‘’Accord de Bâle’’.

Cependant, l’évolution rapide de la pratique bancaire courante a poussé le comité de Bâle à


entreprendre le remaniement du dispositif actuel sue les fonds propres et de reprendre les
travaux sous la forme d’un nouvel ensemble de règles ‘’Bâle II’’, l’objectif étant de
rapprocher la réglementation bancaire de la pratique actuelle en la matière, et une fois de plus,
de renforcer la stabilité du système financier. Cette réforme repose sur la quantification de la
relation entre risques et fonds propres, ces derniers représentant le moyen ultime permettant
de faire face à des pertes importantes. En pratique, il s’agit de respecter un ratio réglementaire
entre fonds propres et actifs pondérés par leur niveau de risque. Au-delà de cette limite
quantitative, la réforme Bâle II s’attaque au processus d’évaluation et de gestion des risques
dans une perspective qualité. Elle prend en compte et place ses exigences sur les systèmes de
notation et de surveillance, et autre nouveauté, ne se limite plus aux seuls risques

2
« classiques » comme le risque de crédit ou le risques de marché, mais couvre aussi le risque
opérationnel, considéré implicitement dans Bâle I, comme faisant partie du risque dSe crédit.

Au Maroc les accords de Bâle II entrent en vigueur à partir du 31 décembre 2006 et au plus
tard à la fin de l’année 2007 pour les approches les plus avancées. Les établissements ont
donc entrepris de grands chantiers pour mettre à niveau leurs processus internes et leurs
systèmes d’information pour répondre à la nouvelle directive. Des chantiers d’envergure, qui
obligent à réformer les instruments d’évaluation du risque de crédit.

Les établissements bancaires se sont vus dans l'obligation de mettre en place de nouvelles
méthodes leur permettant de mieux gérer et contrôler leurs risques. Ainsi, plusieurs
innovations managériales ont vu le jour afin de répondre à ce besoin.

Le développement de la gestion de bilan ou gestion actif passif (Assets and Liabilities


Management : ALM) s'est donc effectué parallèlement au développement des techniques de
gestion des risques et devient par la suite l'une des méthodes les plus adoptés dans les banques
de renommé international.

L'importance incontestable de la gestion des risques pour les banques, nous ramène
inévitablement à la question fondamentale suivante :

Les banques, piliers de l'économie mondiale et, à plus fortes


raisons, de l'économie nationale, disposent-elles des procédures
fiables et efficaces leur permettant de bien cerner les risques
bancaires et, si possible de le réduire ?

En d'autres termes, il devient impératif de s'interroger sur les méthodes de contrôle et de


gestion du risque de crédit telles qu'elles sont utilisées actuellement par nos banques.

Le présent mémoire sera divisé en trois chapitres. Le premier est réservé à donner une
présentation du comité de Bâle et les réglementations apportées en matière de gestion des
risques bancaires et à donner un aperçu sur le système bancaire au niveau national, le
deuxième chapitre traitera les concepts et les techniques permettant de faire face aux
différents risques encourus par les institutions financières alors que le dernier chapitre sera
réservé pour une étude de cas.

3
Chapitre 1 : la réglementation prudentielle
à l’échelle internationale et nationale.

Introduction :

La réglementation prudentielle précise en réalité tous les éléments (lois ou règles)


susceptibles de limiter les faillites en cascade des banques. En effet, l’objectif est d’éviter que
la faillite d’une banque n’entraine la faillite de tout système financier. Pour cela le comité de
Bâle en 1974 et dans le cadre de la BRI1 , instaurait donc des instances réglementaires
internationales dans le but de promouvoir des règles de sécurité s’appliquant au plan
international. Ces règles ont un double souci : d’abord assurer la stabilité de système
financière internationale qui est devenue de plus en plus globalisé, en suite d’harmoniser les
conditions de concurrence entre les banques. Tâche qui n’est pas facile, face à un
environnement turbulent et qui se caractérise par de nombreuses stratégies de gestion des
risques par le système bancaire.

Pour développer ce chapitre, nous allons aborder dans la première section la réglementation
prudentielle au niveau international (Bâle I, Bâle II, Bâle III), alors que la deuxième section
sera consacrée au dispositif réglementaire et prudentiel mis en place pour le Maroc.

1
BRI : La banque des règlements internationaux, a été créée en 1930. C’est la plus ancienne organisation
financière internationale. Son statut juridique est celui d’une société anonyme, dont les actionnaires sont des
banques centrales. Elle est située à Bale en Suisse, et se définit comme étant la « banque des banques
centrales » dans son rapport annuel bien qu’elle soit souvent surnommée la « banque centrale des banques
centrales », sur le site internet, https//fr.wikipedia.org/wiki/Banque_des_règlements_internationaux

4
Section 1 : La réglementation bancaire prudentielle au niveau
internationale.
Le nouveau contexte des années 80, a mis en évidence la nécessité de l’harmonisation des
règles prudentielles à l’échelle internationale en adoptant un dispositif qui permet de garantir
la solidité des établissements bancaires et de prévenir le risque systémique en mettant l’accent
sur la notion de solvabilité.

La solvabilité est de ne pas disposer des fonds propres suffisants pour absorber des pertes
éventuelles. Le problème consiste à ajuster de la meilleure manière possible les fonds propres
aux risques2.

La réglementation prudentielle a fixé des seuils minimaux de fonds propres en fonction des
risques auxquels les établissements sont exposés.

Historiquement, les travaux du comité de Bâle ont abouti à la publication de trois grands
accords : Bâle I en 1988, Bâle II en 2004 et Bâle III en 2010.

I- Le comité de Bâle :

Le comité de Bâle sur le contrôle bancaire est un forum ou sont traités de manière régulière
(quatre fois par an) les sujets relatifs à la supervision bancaire. Il est hébergé par la banque
des règlements internationaux à Bâle3.

Il est utile de remonté alors jusqu’aux années 80, quand l’économie mondiale a connu de
profonds mutations. Ces mutations sont la conséquence de la globalisation accompagnée
d’autres phénomènes économiques, telle que la libéralisation, la déréglementation de
désintermédiation et le décloisonnement. De plus la libéralisation de système bancaire et de
de système financier en général a causé de graves problèmes économiques, cette libéralisation
interne comme externe accroit le risque de crises si elle ne s’accompagne pas de mesures de
surveillance et de réglementation prudentielles cohérentes et rigoureuses.

Donc, les établissements financiers sont obligés de développées de nouvelles méthodes dans
le but de limiter les risques et les défaillances. Dans ce but la BRI a créé en 1974 le comité de
Bâle pour inciter les banques à avoir un minimum de fonds propres pour qu’elles puissent
faire face au risque de crédit. En effet, le premier résultat majeur de ces réunions a été
l’accord de Bâle I.

2
Joël BESSIS, « Gestion des risques et gestion actif-passif des banques », Edition DALLOZ, 1995, P 20.
3
Le site internet, https://fr.wikipedia.org/wiki/Comité_de_Bale

5
1. Accord de Bâle I (1988)4 :

L’accord de Bâle de 1988 a placé au cœur de son dispositif le ratio Cooke, imposant que la
ratio des fonds propres réglementaires d’un établissements de crédit par rapport à l’ensemble
des engagements de crédit pondérées de cet établissements ne puisse pas être inférieur à
8%.Autrement dit que ratio exige un niveau de fonds propres proportionnels à la valeur des
actifs des banques : les fonds propres doivent constituer au minimum 8% des actifs totaux de
la banque et des activités hors bilan avec pondération par des coefficients de risque (variant de
0 à 1 selon la qualité de l’emprunteur ; ou coefficient de risque=1 lorsque le risque a de forte
chance de se réaliser).

Ce premier ratio exige de la banque un niveau de fonds propres proportionnel au risque de


crédit auquel est exposé. Ce ratio Cooke incite donc la banque à limiter les risques qu’elle
prend. Sa formule est présentée comme suite5:

𝒕𝒐𝒕𝒂𝒍 𝒅𝒆𝒔 𝒇𝒐𝒏𝒅𝒔 𝒑𝒓𝒐𝒑𝒓𝒆𝒔


𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐 𝒄𝒐𝒐𝒌𝒆 = ≥ 𝟖%
𝒓𝒊𝒔𝒒𝒖𝒆 𝒅𝒆 𝒄𝒓é𝒅𝒊𝒕

Cela signifie que lorsqu’une banque prête 100€ à un client, elle doit disposer d’au minimum
8€ de fonds propres et utiliser au maximum 92€ de ses autres sources de financement tels que
dépôt, emprunts, financement interbancaire, etc.

L’accord définissait les fonds propres réglementaires et l’ensemble des engagements de


crédit6.

Au numérateur du ratio :

Fonds propres réglementaires au sens large, outre que le capital et les réserves (fonds propres
de base), peuvent être incluses dans les fonds propres réglementaires les fonds propres
complémentaires considérés comme du « quasi-capital », comme les dettes subordonnées (les
dettes dont le remboursement n’intervient qu’après celui de toutes les autres dettes).

Tableau 1 : Fonds propres réglementaires

4
le site internet www.essectransac.com/wp-content/themes/.../Les_accords_de_Bale.pdf

5
BERRADA Mohamed Azzedine, Op. Cit; P 333.
6
Le site internet www.essectransac.com/wp-content/themes/.../Les_accords_de_Bale.pdf.

6
Fonds propres de base
Eléments à ajouter :
Capital social ou assimiles (actions, certificats d’investissements, actions à dividendes
prioritaire)
Eléments à déduire :
Actions propres détenues
Partie non libérée du capital

Fonds propres complémentaires


Ceux-ci ne sont prises en compte que dans la limite de 100% des fonds propres de
base. Au-delà ils peuvent être inclus dans les fonds propres sur complémentaires.
Du premier niveau :
Titres hybrides7présentant certaines conditions, durée indéterminée entre autres.
Du deuxième niveau :
Autres éléments de dette dont la durée initiale est supérieure à 5 ans.
Au cours des 5 dernières années de vie, une décote de 20% par année écoulée est
appliquée au capital emprunté.

Source : www.marchés-financières.net

Au dénominateur du ratio :

Engagements de crédit :

L’ensemble des engagements de crédit de la banque était visé, avec toutefois certains
aménagements.

- Certains crédits étaient pondérés à des valeurs inférieures à 100% selon la nature du
crédit ou de la contrepartie. Ainsi, certains crédits étaient pondérés à 50% (crédits
garantis par une hypothèque), 20% (contrepartie bancaire, organisme international ou
Etat non-OCDE) ou même 0% (contrepartie=Etat OCDE).

7
Titre hybride : titre qui cumule à la fois une part de capitaux propres et une part de dettes

7
- Certains engagements, tels les engagements à moins d’un an, n’étaient pas repris dans
les engagements de crédit.
a. Calendrier8 :
L’accord ne contient que des recommandations, à charge de chaque autorité de régulation de
les transposer en droit national et de les appliquer.
Dans l’Union européenne, l’accord a été transposé par la directive 89/647/CEE du 18
décembre 1989 introduisant le ratio de solvabilité européen.

Les accords de Bâle I ont également été appliqués aux Etats-Unis, au Canada, en Suisse, au
Japon, etc. Et sont actuellement appliqués dans plus d’une centaine de pays.

b. Limite9 :
Il est rapidement apparu que Bâle I n’était qu’une étape sur le chemin de la régulation
bancaire.
Tout d’abord, la pondération des engagements de crédit était insuffisamment différenciée
pour rendre compte des différents niveaux effectifs du risque de crédit. Ensuite, les années
1990 ont vu l'émergence d'un phénomène nouveau, à savoir l'explosion du marché des
produits dérivés et donc des risques "hors-bilan10". Ceux-ci furent traités en 1996 dans
l'amendement à l'accord de Bâle de 1988, imposant la prise en compte des risques de marché
(risque de taux, risque de change, risque sur actions, risque sur matières premières) et des
risques liés aux flux des postes du hors bilan et des produits dérivés.

c. L'amendement risque de marché 199611 :

En 1995, le comité de Bâle a proposé un document consultatif connus sous le nom


d'amendement de 1996 qui fuit introduit pour tenir compte d'une partie du risque de marche
croissant. L'augmentation des risques de marche est principalement due au développement de
produits dérivés. Ce document modifiant l'accord de 1988 est devenu opérationnel en 1998 et
est parfois désigne par BIS 1998. Le ratio alors peut être écrit de la manière suivante :

8
Le site internet www.essectransac.com/wp-content/themes/.../Les_accords_de_Bale.pdf
9
Le site internet www.essectransac.com/wp-content/themes/.../Les_accords_de_Bale.pdf
10
L'hors-bilan désigne habituellement un actif, une dette ou une activité de financement ne figurant pas au
bilan de l'entreprise, que ce soit à l'actif ou au passif.
Sur le site internet www.essectransac.com/wp-content/themes/.../Les-Accords-de-Bâle.pdf
11
Arnoud de servigny Ivan Zelenko, « Le risque de crédit face à la crise », 4ème édition, Edition DUNOD.

8
Ration Cooke = Total des fonds propres/Risque de crédit + capital requis pour couverture de
risque de marché.

Ratio Cooke = Total des fonds propres ≥8%

Risque de crédit + capital requis pour couverture de risque de marché

L'amendement de 1996 fut la distinction entre les fonds propres destinés à couvrir les risques
du marché de ceux destinés à couvrir le risque de crédit ; cet amendement distingue le
portefeuille bancaire (Banking book) du portefeuille de marché (trading book). Le premier est
généralement composé de prêt et n'est pas évalué au cours de la marche pour des raisons
managériales et comptables. Le second est composé des produits échangés sur les marches
financiers (action obligation, swaps, forwards, dérives exotiques, etc.) et est évalué au cours
du marché chaque jour12.

Pour mesurer le risque l'amendement de 1996 donne aux banques le choix entre deux
méthodes, sous réserve de l'approbation des autorités nationales, la première approche
consiste à mesurer les risques de manières standardisée (approche standard) en utilisant les
dispositifs exposés dans le document de l'amendement 1996, l'autre méthode assujettie à la
réalisation de certaines conditions et dont l'utilisation est donc tributaire de l'approbation
explicite de l'autorité de contrôle de la banque, elle permet aux banques de prendre des
mesures des risques obtenus à partir de leurs propres modèles de gestion interne des risques
(approche fondée sur les modèles interne).

Cette approche implique le calcul d'une mesure de VaR13, puis sa conversion en capital requis
selon une formule spécifiée par l'amendement. La majorité des grandes institutions financières
préfèrent cette approche ; car elle permet une meilleure prise en compte des bénéfices de la
diversification et des niveaux de capital requis moins élevés.

L'Amendement de 1996 permet aux banques d'utiliser soit une approche standard soit leurs
modèles internes. Mais bien qu'aménagé, il devient rapidement évident qu'une refonte de

12
Arnoud de servigny Ivan Zelenko, « Le risque de crédit face à la crise », 4ème édition, Edition DUNOD.
13
VaR : est une notion utilisée généralement pour mesurer le risque de marché d'un portefeuille d'instruments
financiers. Sur le site internet https:/fr.wikipedia.orglwiki/Value_at_risk.

9
l'accord était nécessaire, ce que le Comité a réalisé à partir de 1999, débouchant sur un
deuxième accord en 2004 : Bâle II.

d. Les limites de Bâle I14 :

L'accord Bâle I qui était destiné depuis son apparition à évoluer dans le temps, pour s'adapter
aux mutations financière, présente une avancée indéniable en matière des innovations
réglementaire, ce ratio présentait à l’époque comme une mesure innovante pour faire face aux
éventuelles crises que puissent connaitre les banques, toutefois, des limites dès le début des
années 90, et ne faisait pas l'objet de l'unanimité des économistes. Les critiques adress.es au
premier accord de Bâle s'établissent à quatre niveaux :

 Il ne tient pas suffisamment compte des risques effectivement encourus. En effet, les
actifs des banques sont classés dans plusieurs catégories et ensuite pondérés par un
facteur de pondération attribué à la catégorie de risque en question. Ainsi la quasi-
totalité des encours envers le secteur privé non bancaire, dont les PME, est pondérée à
100 % entraînant donc une exigence de 8 % de fonds propres, quelle que soit la qualité
des crédits accordés ce qui peut conduire à une mauvaise affectation des ressources ;
 La pondération des engagements de crédit était insuffisamment différenciée pour
mesurer la complexité effective du risque de crédit. Les banques ont généralement pris
avantage de ce manque de discrimination pour monter des opérations d'arbitrage
prudentiel ;
 Des problèmes posés par l'adaptation de la norme de couverture à la sophistication
des opérations financières des banques. Par exemple regrouper un ensemble de prêts
pour les transformer en titres de créances cessibles à des investisseurs actifs sur le
marché;
 Le rôle des techniques d'atténuation du risque de crédit, telles les garanties (réelles et
personnelles) ou les produits dérivés n'est pas pris en compte du fait de leur taux de
pondération faible ;
 Du point de vue des régulateurs, la prise en considération des risques bancaires n'est
pas assez globale, c'est-à-dire que seuls les risques de crédit et de marché entrent en
ligne de compte mais pas les risques opérationnels par exemple.
2. Le dispositif de Bâle II15 :

14
https://www.ladissertation.com/Monde-du-Travail/Finance-et-Economie/Les-limites-de-B%C3%A2le-1-
298924.html

10
Le nouvel accord prudentiel de Bâle de 2004, ou « Bâle II », visait à mieux évaluer les risques
bancaires et à imposer un dispositif de surveillance prudentielle et de transparence.

Le ratio Cooke présentait une approche quantitative (la principale variable prise en compte au
dénominateur du ratio était le montant du crédit distribué): la qualité de l'emprunteur était
négligée, et donc le risque de crédit qu'il représente, après 5 ans de consultations et 3 études
d'impact successives, le comité de Bâle a donc proposé un nouvel ensemble de
recommandations, avec une mesure plus fine du risque de crédit, et a introduit dans le calcul,
à côté des risques de crédit et de marché, les risques opérationnels.

L'architecture du dispositif repose sur trois piliers complémentaires :

Pilier 1 Pilier 2 Pilier 3

• Exigence • Processus de • Discipline de


minimale en surveillance marché
fonds prudentielle
propres

a. Pilier 116 : l'exigence de fonds propres :

Ce ratio maintient inchangé à 8% le niveau des fonds propres réglementaires couvrant les
risques encourus. En revanche, un calibrage du risque en fonction de sa qualité est exigé. A
cet effet, on introduit la prise en compte des risques opérationnels (fraudes et erreurs en
complément du risque de crédit ou de contrepartie et des risques de marché).

Le nouvel accord affine donc l'accord de 1988 et impose aux établissements financiers de
détenir un niveau de fonds propres adéquat avec les risques encourus.

Cette exigence fait passer d'un ratio Cooke où :

15
le site internet www.essectransac.com/wp-content/themes/.../Les-Accords-de-Bâle.pdf
16
Sur le site internet www.esseetransac.com/wp-content/themes/.../Les-Accords-de-Bale.pdf.

11
Fonds propres de la banque > 8% des risques de crédits

À un ratio Mc Donough où :

Fonds propres de la banque > 8% des (risques de crédits +


risques de marché + risques opérationnels)

Fonds propres réglementaires

Ratio Mc Donough = > 8%

Risque de crédit + risque de marché + risque opérationnel

Où :

- Risque de crédit = Actifs pondérés par les risques.

- Risque de marché = Capital exigé pour la couverture du risque de marché x 12.5.

- Risque opérationnel = Capital exigé pour la couverture du risque opérationnel x 12.5.

Autrement dit :

Fonds propres règlementaires > 8% Actifs pondérés + 8% x 12,5 (Mesure des risques de
marche et opérationnels) Comme 8% x 12,5 = 1 (le coefficient 12,5 a été choisi pour " annuler
" le 8%), nous avons :

Fonds propres réglementaires > 8% Actifs pondérés +


mesures des risques de marché et opérationnels.

12
Dans le ratio Mc Donough, les fonds propres réglementaires doivent ainsi couvrir le minimum
de fonds propres exigé par le ratio Cooke, plus les risques de marché et les risques
opérationnels.

Bâle II impose donc un ratio de fonds propres (pilier 1), mais va au-delà du ratio Cooke en
imposant une surveillance prudentielle (pilier 2), une communication et une information
financière (pilier3).

b. Pilier 217 : la procédure de surveillance prudentielle :

L'objectif du pilier 2 est double : d'une part, inciter les banques à développer des techniques
de gestion de leurs risques et de leur niveau de fonds propres et, d'autre part permettre aux
autorités de régulation de majorer les exigences de capital réglementaire en cas de nécessité.

Cette nécessité doit s’appliquer de deux façons :

- Le back testing : la banque doit prouver la validité de ses méthodes statistiques sur des
périodes assez longues (5 à 7 ans).

- Le stresse testing : la banque doit prouver, lors de simulations de situations extrême, la


validité de ses fonds propres en cas de crise économique.

Le régulateur pourra en fonction de ces résultats imposer la nécessité de fonds propres


supplémentaires.

c. pilier 318 : la discipline de marché :

La logique qui sous-tend ce pilier 3 est que l’amélioration de la communication financière


permet de renforcer la discipline de marché, perçue comme un complément à l’action des
autorités de contrôle, l’information est mise à la disposition du public sur les actifs, les risques
et leur gestion. Les pratiques doivent être transparentes et uniformisés.

d. Les limites de Bâle II19 :

17
Sur le site internet www.essectransac.com/wp-content/themes/.../Les-Accords-de-Bale.pdf
18
Sur le site internet www.essectransac.com/wp-content/theme/.../les-Accord-de-Bâle.pdf

13
Les critiques n’ont pas contesté directement les résultats observés, ils ont porté plutôt sur des
défauts internes du dispositif retenu : la complexité, la pro-cyclicité, et l’insuffisance de la
discipline de marché :

 La complexité:

Le nouveau dispositif de Bâle II est jugé trop compliqué, dans la mesure où beaucoup de
banques sont incapables de mettre en œuvre les techniques avancées de mesure du risque,
quand bien elles le pourraient, est-il sain de favoriser une sorte de compétitivité entre les
établissements, afin de proposer des évaluations de risques plus favorables aux emprunteurs,
de nature à les inciter à dépenser des ressources pour arbitrer entre ces estimations? un
arbitrage entre les estimations de probabilité de défaut est créateur de risque moral
supplémentaire et de conflits d'intérêts potentiels dans les départements bancaires chargés de
ces recherches.

Bâle II est jugé inutile, les banques de proximité dépourvues d'activités internationales
continuent à appliquer les méthodes standardisées, quant aux banques de plus grandes tailles
leur capitalisation est déjà surveillée et le niveau moyen des plus grands établissements
s'établissait à plus de 13 % en 2007, ce qui n'a pas pu empêcher la crise financière.

 La pro-cyclicité:

Le nouveau ratio de solvabilité repose sur une plus grande sensibilité des exigences en fonds
propres aux risques liés à l'activité bancaire, tout en permettant une analyse plus fine du risque
de crédit ce principe peut engendrer une variabilité excessive du ratio aux fluctuations
cycliques de l'activité économique, il y a alors conflit entre l'objectif d'amélioration de la
gestion du risque, et l'objectif macroéconomique du maintien de la stabilité financière avec un
ratio de solvabilité sensible au risque, la pro-cyclicité se définit comme une variabilité accrue
du niveau des exigences en fonds propres puisque ces dernières sur réagissent à la hausse en
cas de ralentissement de la croissance ou de récession économique ,et à la baisse en période
d'accélération de la croissance, dans le premier cas le risque d'une contraction de crédit
(credit crunch) ne peut être écarté à priori il en va de même pour le risque d'un emballement
du crédit dans le second cas l'un comme l'autre accentuent l’amplitude du mouvement
conjoncturel et exercent une influence déstabilisante sur l'activité en effet plusieurs études
ont montrés que les systèmes de notation internes que externes réagissent fortement aux

19
http://blog.wikimemoires.com/2011/02/bale-ii-nouvel-accord-de-bale-avantages-et-critiques/

14
changements conjoncturels, lors d'une récession et d'une augmentation des défaillances les
notes se dégradent rapidement et les exigences en fonds propres augmentent mécaniquement,
la contraction du crédit renforce l'effet de la récession ,à la reprise de l'activité une
amélioration mal contrôlée des notes peut entrainer une progression trop rapide du crédit
susceptible d'augmenter les risques des banques et la probabilité de défaut des emprunteurs.
Afin de corriger ces effets pervers du système, plusieurs pistes sont explorées :

- L’utilisation dans les méthodes de notation des risques, d’un historique plus long
recouvrant l’ensemble du cycle économique, cette méthode réduit les couts liés au
retournement des anticipations.
- La mise en œuvre de provision à caractère général (éventuellement en complément
d’autre provision) qui fluctueraient en fonction du cycle économique.

II- La crise financière et l’accord de Bâle III :

Dans un contexte mondial manifesté par la complexité d’une grave crise financière (crise de
« Subprime »2007), les autorités de régulation internationale, en l’occurrence le Comité de
Bâle, à présenter l’accord de Bâle III afin de renforcer la stabilité du système financier.

1. La crise financière de « Subprime »2007-2008 :

La crise des subprimes a pour origine des prêts accordés aux ménages américains présentant
de trop faibles garanties pour accéder aux emprunts normaux dits prime. En 2006, ce type de
crédits représentait près de 45% des nouveaux prêts hypothécaires 20.La crise financière de
« Subprime »21 de 2007 a commencé avec les difficultés rencontrées par les ménages
américains à faible revenu pour rembourser les Crédits qui leur avaient été consentis par
l’achat de leur logement.

Ces crédits étaient destinés à des emprunteurs qui ne présentaient pas les garanties suffisantes
pour bénéficier des taux d’intérêt préférentiels, mais seulement à des taux moins préférentiels.
Outre, les crédits étaient rechargeables, c’est-à-dire, régulièrement en prenait en compte la
hausse de la valeur du bien, et en autorisait l’emprunteur à se rendetter du montant de la
progression de la valeur de son patrimoine. Les crédits « Subprime » ont été gagés par une
hypothèque sur le logement acheté l’idée étant que les prix de l’immobilier aux Etats-Unis ne
pourraient que grimper. Dans ces conditions, une défaillance de l’emprunteur devait être plus
20
Benchekara Mohamed, « Théories Economiques Contemporaines » page154.
21
Olivier Hassid, « La gestion des risques », 2ème édition, DINOD, Paris, 2008. Page104.

15
que compensée par la vente du bien hypothèque. Ces crédits ont été souvent accordés avec
des taux variables. Plus précisément, les charges financières de remboursement étaient au
démarrage très allégées pour attirer l’emprunteur. Elles augmentaient au bout de 2 ou 3 ans et
le taux d’emprunt était indexé sur le taux directeur de banque centrale des Etats-Unis. Ce qui
s’est passé finalement est assez facile à comprendre.

« A l’été de 2007 le taux de non remboursement sur les crédits « Subprime » dépassait 15%
contre 5% en moyenne à la même époque pour l’ensemble des crédits hypothécaire aux États-
Unis. Certes, les défauts de paiement ne conduisent pas tous à la faillite de l’emprunteur et à
la vente du bien hypothèque. Mais on estimait fin 2007 que près d’un million d’emprunteurs
avaient perdu leur logement. Sur la base d’un taux de défaillance de 15%, l’évaluation initiale
du coût financier de la crise « Subprime » était 160 milliard de dollar. Comme nous avons
montré que cette crise était locale (aux Etats-Unis). Mais elle est devenue plus en plus
mondiale par le jeu de titrisation des créances. Compte tenu de l’effet de contagion et le jeu de
titrisation par de nombreux investisseurs à travers le monde, le Comité de Bâle intervient pour
trouver les meilleurs solutions convenables »22

2. Les principaux apports de Bâle III :

La crise financière a mis en exergue les carences et les insuffisances du dispositif de Bâle II:
problèmes de mauvais fonctionnement des marchés financiers, de liquidité, des agences de
notations, etc.

De manière générale, la question soulevée était celle du rapport entre le niveau de fonds
propres des établissements financiers et les risques encourus par leurs activités (subprimes par
exemple).

Concrètement, des actifs plus ou moins risqués étaient financés par très peu ou pas de fonds
propres. Ce qu’on appelle « l’effet de levier » permettait alors d’obtenir une rentabilité très
importante, dépassant les 100% dans certains métiers23.

Dans le but d’éviter l’émergence de nouvelle faillites bancaires et pour combler les lacunes de
la régulation bancaire, en particulier les accords de Bâle I et Bâle II, le comité de Bâle a

22
http://www.lafinancepourtous.com/Descryptage/Dossiers/Crise-financiere/Comment-la-crise-de-2008-a-t-
elle-commence
23
Site internet : http://ifinance.over-blog.com/article-bale-3-enjeux-et-modalités-de-la-reforme-bancaire-
51194982.html

16
présenté en novembre 2010 une nouvelle norme internationale de solvabilité dite Bâle III,
poursuite plusieurs buts, dont l’essentiel la mise en place de quatre mesure :

-Renforcement de la qualité des fonds propres par l’amélioration de la qualité du « noyau


dur » des capitaux des institutions bancaires. En allouant plus des fonds propres de meilleure
qualité aux activités les plus risquées. En effet, le ratio de solvabilité fait le rapport entre le
montant des fonds propres et montant des crédits accordés pondérés selon le degré de risque.
Le niveau minimal de ces fonds propre « dure » est de 7% un niveau très supérieur à celui de
Bâle II.

 Introduction d’un coussin contra-cyclique : les régulateurs nationaux établiront un


coussin contra-cyclique allant de 0% à 2.5% du capital constitué des résultats mis en
réserve en cycle haut, il serait utilisé en cas de crise et aussitôt reconstitué en période
de croissance. Ainsi, au-delà des exigences minimales de capital, un coussin
additionnel pourra être imposé à la direction du régulateur national s’il estime que
certaines évolutions macroéconomiques augmentent le risque de choc d’ampleur
systémique : Le principal de base serait donc d’imposer aux banques la constitution
d’un coussin de protection lors des périodes de forte croissance économique, c’est -à-
dire à partir du moment où l’offre de crédit tend à croître plus rapidement que
l’économie réelle.
 Instauration de ratios de liquidité : Jusque-là, la liquidité qui a été un facteur décisif
dans la crise ne faisait l’objet d’aucune réglementation harmonisée au niveau
international. Le comité a proposé la mise en place dans Bâle III de deux ratios de
liquidité :
- Le « liquidity coverage ratio » (LCR), ratio court terme qui vise à obliger les
banques à maintenir en permanence un stock d’actifs liquides permettant de
supporter une crise aigüe pendant 30 jours.
- Le « net stable funding ratio » (NSFR), ratio long terme, en complément
structurel de la norme court terme, met en regard le financement stable
disponible et le financement stable disponible et le financement stable
nécessaire sur un an.
 Mise en place d’un ratio d’effet de levier : pour le Comité de Bâle, il s’agit d’élaborer
« une mesure simple, transparente, non basée sur le risque qui soit calibrée pour servir
de mesure complémentaire crédible aux exigence de fonds propres fondées sur le
risque ».

17
3. Les limites de Bâle III24 :

Les experts ont souligné, dès son élaboration, que l'accord de Bâle III n'atteindrait que
partiellement son double objectif d'éviter les crises systémiques et d'instaurer une discipline et
un contrôle efficients des institutions financières.

La finalité de Bâle III est relativement simple : plus de Fonds Propres, de meilleure qualité, et
plus de transparence. Cinq mesures principales ont été arrêtées : un renforcement des Fonds
Propres (en améliorant la qualité et en relevant les ratios), l'introduction d'un coussin contra-
cyclique, l'instauration d'un ratio de liquidité, la mise en place d'un ratio d'effet de levier et la
réduction du risque systémique.
Bien que les préconisations de Bâle III ne soient pas toutes appliquées, certaines limites sont
déjà perceptibles :

 La réglementation prudentielle Bâle III aura un poids conséquent sur l'économie.


Si les banques doivent augmenter leurs Fonds Propres, il est probable qu'elles seront
amenées à réduire le volume des prêts à l'économie et d'en accroître le coût.
 Les États-Unis, qui n'appliquent pas totalement Bâle II, ont accueilli favorablement la
réforme de Bâle III, qui ne devrait concerner qu'une dizaine de « core banking
organizations » (dont le bilan est supérieur à 250 MS ou dont les actifs détenus à l'étranger
dépassent 10 Mds$), déjà soumises à l'approche avancée Bâle Il ; ce qui entraînerait un
avantage concurrentiel de fait pour les banques américaines au détriment des banques
européennes.
Concernant la solvabilité, le Comité de Bâle doit encore définir les modalités d'utilisation et
l'utilité du ratio de levier que les banques doivent publier depuis 2015, en vue d'une migration
éventuelle en pilier 1 en 2018.
Concernant le ratio de liquidité à court terme (Liquidity Coverage Ratio), la date d'application
fixée à 2015 a été prolongée car il reste à définir le périmètre des actifs considérés com m e
liquides. La définition initiale du ratio de liquidité de long terme (Net Stable Funding Ratio)
devrait également être amendée, pour une application prévue à partir de 2018. Les mesures
contraignantes spécifiques aux établissements qui présentent un caractère systémique sont
encore en discussion.

24
Cécile Kharoubi et Philippe Thomas, Analyse du risque de crédit : Banque et marchés, 2ème édition,P143

18
Bien que les recommandations de Bâle III ne soient pas toutes encore connues, une chose est
sûre : le ratio de Fonds Propres n'est pas remis en cause par la réglementation prudentielle des
banques, ni les modèles internes de calcul des risques.

4. Vers Bâle IV25 ?


Les experts ont souligné, dès son élaboration, que l'accord de Bâle III n'atteindrait que
partiellement son double objectif d'éviter les crises systémiques et d'instaurer une discipline et
un contrôle efficients des institutions financières.
Il paraît logique que le dispositif réglementaire vive et qu'on puisse à la fois en ajuster le
contenu et suivre les modalités et difficultés de son application dans un univers financier
structurellement turbulent. Ces accords réglementaires sont des processus de convergence qui
demandent une maturation et qui relèvent, au fond, d'une évolution par étapes. Par ailleurs,
l'existence de réglementations complémentaires, et l'émergence de principes politiques
nouveaux (séparation des activités bancaires par exemple) modifient le contexte de
l'application des accords bancaires prudentiels.
Au terme d'un bilan, après plusieurs années de mise en œuvre, on entrevoit déjà un probable
chantier dans les années à venir relatif à l'adaptation des normes conduisant probablement
vers un Bâle IV ! La régulation suppose à la fois l'adhésion de tous les États et une certaine
flexibilité, ouvrant une forme de chantier permanent.

25
Cécile Kharoubi et Philippe Thomas, Analyse du risque de crédit : Banque et marchés, 2ème édition,P144.

19
Section 2 : La réglementation prudentielle au niveau
nationale
La loi bancaire de 2006 a été instituée pour moderniser le système financier marocain
et l'adapter aux profondes mutations de l'environnement en consolidant les mesures de
contrôle et en renforçant la protection de la clientèle. C'est pour cette raison que les autorités
monétaires s'alignent sur les changements de l'environnement international notamment en
matière prudentielle du domaine bancaire avec les différents accords de Bâle qui ont été
signés ainsi que celui prévu pour le début de 2012.
Donc dans une première partie nous allons traiter de l'environnement bancaire marocain, et
dans une seconde nous verrons l'impact de la réglementation prudentielle sur le niveau des
fonds propres des banques26.

I- Aperçu sur le système bancaire marocain :

Le lecteur de l’histoire du système bancaire marocaine, depuis l’indépendance jusqu’à


aujourd’hui permet de distinguer 3 grandes phases : à savoir la construction, la consolidation
et la réforme.

1. La mise en place des bases du système (1956) :

Afin de répondre aux besoins de financement spécifiques à des secteurs économiques jugés
prioritaires, l’Etat a procédé à la création d’organismes financiers spécialisés et à la
restructuration de certaines institutions existantes. Cette phase a été marquée également par la
création de la banque centrale.

2. La consolidation du système (1967) :

La seconde étape de la mise en place et de la consolidation du système bancaire marocain a


débuté avec la promulgation du décret royal n° 1-67-66 du 21 avril 1967 portant la loi relative
à la profession bancaire et au crédit, dont les principaux apports consistent en une définition
plus précise de l’activité des banques, une délimitation des attributions des autorités de tutelle
et de surveillance et l’institution d’une réglementation plus appropriée.

26
https://www.doc-du-juriste.com/droit-prive-et-contrat/droit-bancaire/dissertation/environnement-
bancaire-marocain-regles-prudentielles-451311.html

20
3. Les réformes du système (1993/2006) :

Le système bancaire marocain a fait l’objet, en 1993 d’une importante réforme avec la
promulgation du dahir portant la loi 1-93-147 du 15 moharrem 1414 (6 juillet 1993) relative à
l’exercice de l’activité des établissements de crédit et à leur contrôle. Une seconde réforme a
été opérée en février 2006 dans le cadre de la loi b° 34-03 relative aux établissements de
crédit et organismes assimilés.

II- L’application de dispositif Bâlois au Maroc :

Pour améliorer la mesure des risques de crédit, de marché et opérationnel, Bank Al-Maghrib a
rehaussé le cadre règlementaire relatif aux fonds propres par l’adoption des approches
avancées de Bâle II.

Le comité de Bâle a publié, en Juin 2006, le dispositif révisé intitulé « Convergences


internationales de la mesure et des normes de fonds propres » qui repose sur trois piliers :
exigences minimales de fonds propres, processus de surveillance prudentielle et discipline de
marché. Ce dispositif précise, au titre du premier pilier, que les établissements de crédit sont
tenus d’observer des exigences en fonds propres au titre des risques de crédit, de marché et
opérationnel.

Pour la transposition de Bâle II, Bank Al-Maghrib a préconisé une démarche progressive.
Ainsi, après l’implémentation de ce dispositif, l’année27 2010 a été marquée par l’adoption du
texte relatif aux modalités de couverture, par les fonds propres, des risques selon les
approches avancées. Cette évolution réglementaire a nécessité la révision, en parallèle, de la
circulaire régissant les fonds propres prudentiels.

L’application des normes comptables internationales IFRS 28, De 2008, par les groupes
bancaires n’a pas été sans impact sur la détermination de leurs fonds propres consolidés.
Dans ce cadre, Bank Al-Maghrib avait émis des recommandations pour préciser les modalités
de traitement de cet impact. La nouvelle circulaire n°7/G/201029 relative aux fonds propres

27
Bank al Maghrib-rapport annuel sur le contrôle, l’activité et les résultats des établissements de crédit,
Exercice 2010.
28
International Financial Reporting Standard, les normes IFRS sont des normes comptables portent sur les
documents de synthèse (bilan, résultats et tableaux annexes) communiqués par les entreprises mais aussi,
d’une manière plus générale, sur l’ensemble des informations.
29
Circulaire n°7/G/2010 relative aux fonds propres des établissements de crédit, modifié le 31 décembre 2010
la présente circulaire annule et remplace les dépositaires de la circulaire n°24/G/2006.

21
des établissements de crédit, a intégré ces recommandations, supprimé les fonds propres sur
complémentaires et introduit d’autres traitements prudentiels, en convergence avec les normes
internationales. Ces traitements concernent notamment les intérêts minoritaires, les
participations dans les entreprises d’assurances et de réassurance et les pertes attendues.

L’article 1 de la circulaire Bank AL-Maghrib n°4/G/2001 15 janvier 200130 a défini les fonds
propres comme ceux « constitue de fonds propres de base » et des « fonds complémentaires »
déduction faite des titres détenus dans le capital des établissements de crédit marocains ou des
banques étrangers ainsi que des créances à durée indéterminée et des créances subordonnées à
durée fixe sur ces mêmes établissements.

1. Les fonds propres de base :

Ils sont obtenus par différence entre les éléments à inclure et à déduire ci-après31 :

a. Eléments à inclure dans les fonds propres de base :

- Le capital social ou dotation,


- Les primes d’émission, de fusion et d’apport,
- Les réserves,
- Le report à nouveau créditeur,
- Le résultat net bénéficiaire de l’exercice comptable,
- Le résultat net bénéficiaire en instance d’affectation,
- Le résultat net bénéficiaire de premier semestre de l’exercice comptable.

b. Eléments à déduire des fonds propres de base :

- La part non libérée du capital social,

- Les actions propres détenues, avalées à leur valeur comptable,

- Les frais d’établissement,

- Le report à nouveau débiteur,

- Le résultat net déficitaire de l’exercice comptable,

- Le résultat net déficitaire en instance d’affectation,

30
BERRADA Mohamed Azzedine, opt.cit, P 322.
31
Article 2 de la circulaire Bank Al Maghrib n°4/G/2001 précitée.

22
- Le résultat net déficitaire du premier semestre de l’exercice comptable.

Par ailleurs, sur une base consolidée, les éléments suivants y sont inclus ou déduits (s’ils sont
respectivement créditeurs ou débiteurs) :

- les différences sur mise en équivalence,

- L’écart d’acquisition,

- L’écart de conversion,

- Les intérêts minoritaires.

2. Les fonds propres complémentaires :

Ils sont constitués des éléments suivants32 :

- L’écart de réévaluation,

- Les subventions et les fonds publics affectés non remboursables,

- Les fonds spéciaux de garantie,

- Les provisions pour risques généraux,

- Les provisions pour acquisition ou construction de logements destinés au personnel,

- Les réserves latentes des opérations de crédit-bail ou de location avec option


d’achat,

- les dettes à durée indéterminée.

Soulignons que si la circulaire de Bank Al-Maghrib n°4/G/2001 précitée s’est bien alignée sur
les normes du ratio de solvabilité international en matière de fonds propres en permettant aux
établissements de crédit d’y détenir jusqu’à 50%33 en fonds complémentaire, les efforts des
établissements de crédit marocains sont concentrés quasi-exclusivement aujourd’hui sur le
noyau dur des fonds propres en question.

La nouvelle circulaire n°8 /G/2010 relative aux exigences en fonds propres pour la
couverture des risques de crédit, de marché et opérationnel, selon les approches internes aux
établissements de crédit, a fixé le cadre à observer pour que des établissements bancaires

32
Article 3de la circulaire Bank Al Maghrib n°4/G/2001 précitée.
33
BERRADA Mohamed Azzedine, opt.cit, P 323.

23
soient autorisés à appliquer ces approches. D’autres établissements continueront à appliquer
les dispositions de la circulaire n°26/G/2006 relative aux exigences en fonds propres portant
sur les risques de crédit, de marché et opérationnel, selon les approches standards. Les
établissements sont tenus de respecter en permanence, sur base consolidée ou sous consolidée
et/ou individuelle, un coefficient minimum de solvabilité de 10%34.

Exigences en fonds propres relatives au risque de crédit :

La circulaire n°8/G/2010 préconise deux approches pour déterminer les exigences en fonds
propres pour la couverture du risque de crédit : l’approche dite « fondation » et l’approche
« avancée ». Elle définit les segments des expositions, Les modalités de calcul des risques
pondérés et des pertes, les règles d’atténuation des risques ainsi que les exigences minimales
qualitatives et quantitatives. Les établissements de crédit estiment, dans le cadre de l’approche
dite « fondation », par leurs propres modèles, la probabilité de défaut des emprunteurs.

Les autres paramètres de risque, à savoir la perte en cas de défaut (LGD), l’exposition en cas
de défaut et la maturité, sont fixés par Bank Al-Maghrib. Dans le cas de l’utilisation de la
variante « avancée » de l’approche Notation Internes, ils devraient estimer, eux-mêmes,
l’ensemble de ces paramètres. Les établissements procèdent à une classification de leurs
expositions en six groupes : souverains, établissements de crédit, entreprises, clientèle de
détail, actions et autres actifs qui ne correspondent pas à des créances. Pour ce qui est des
entreprises, les critères de segmentation prudentiels ont été révisés pour tenir compte de
l’évolution du tissu économique et converger, dans la mesure du possible, avec la définition
nationale de la PME retenue par le Ministère du Commerce et de l’Industrie. Les
établissements sont tenus de calculer les pertes inattendues et les pertes attendues. Le montant
des pertes inattendues correspond aux exigences en fonds propres qui résultent du calcul des
actifs pondérés selon les formules prudentielles établies par Bank Al-Maghrib. Les pertes
attendues estimées doivent être couvertes par des provisions éligibles. Le calcul des risques de
crédits pondérés peut tenir compte des techniques d’atténuation de ces risques, les instruments
éligibles à l’application de ces techniques sont constitués des sûretés réelles ainsi que des
sûretés personnelles et dérivés de crédit, sous réserve des conditions fixées par Bank Al-
Maghrib.

Les établissements sont tenus de respect des exigences qualitatives et quantitatives


notamment en termes de conception et de validation des outils de notation, de documentation,

34
Bulletin officiel n°6054 du 16 rejeb 1433 (7 juin 2012).

24
d’implication des organes d’Administration et de Direction dans ce processus et d’estimation
des paramètres de risques.

Pour la réforme de Bâle III35 la Banque Centrale a engagé, au cours de l’année 2012, les
travaux pour la mise en œuvre de la réforme dite Bâle III, qui regroupe les mesures élaborées
par le comité de Bâle en réponse à la crise financière internationale apparue en 2007. Cette
réforme a pour objectif d’améliorer la capacité du secteur bancaire à absorber les chocs
consécutifs à des tensions financières ou économiques et de réduire le risque de propagation à
l’économie réelle. Les mesures publiées dans ce cadre par le comité de Bâle sont diverses,
renforçant à la fois les règles de suivi micro-prudentiel des banques, mais aussi les
instruments macro-prudentiels destinés à prévenir la formation des risques systémiques. Pour
assurer la convergence du cadre prudentiel marocain avec ces standards, la Banque a opté
pour une approche progressive, en privilégiant les deux réformes majeures de Bâle III
relatives aux fonds propres et au ratio de liquidité à court terme (LCR).

35
Bank Al Maghrib- rapport de la supervision bancaire-EXERCICE 2012.

25
Conclusion :

A travers ce chapitre, on a analysé l’évolution de la règlementation bancaire


prudentielle. On a commencé par l’étude des accords de Bâle et en ensuite on a traité
le processus d’application des accords de Bâle au Maroc et le renforcement de la
surveillance prudentielle.

Les dispositions baloise ont fixé des seuils minimums de fonds propres en fonction des
risques auxquels les établissements sont exposés. Ces dispositions visent à prévenir le
risque systémique et à assurer la solvabilité des banques. La solvabilité est le fait de
disposer des fonds propres suffisants pour absorber des pertes éventuelles. Les
banques sont tenues d’adopter une gestion plus fine des risques et d’ajuster de la
meilleure manière possible les fonds propres aux risques (risque de crédit, risque de
marché et risque opérationnelle).

La gestion prudentielle (la gestion des risques) consiste, pour la banque, à mettre en
place un dispositif permettant d’évaluer, maitriser et surveiller l’évolution de ses
risques. La banque est obligée d’assurer une bonne gestion des risques afin de garantir
sa solidité, sa performance et sa survie.

26
Chapitre 2 : La gestion des risques et la gestion
actif-passif des banques.

Introduction :
Le risque se manifeste lorsqu'il y a possibilité à plus d'une issue et que l'issue finale n'est pas
connue. Le risque peut être défini comme la variabilité ou la volatilité d’une issue imprévue.
Il est souvent mesuré par l'écart type de résultats enregistrés dans le passé. Bien que toutes les
entreprises s'exposent à des situations d'incertitude, les institutions financières font face à
certains types de risques un peu spéciaux en raison de la nature spécifique de leurs activités.
L’objectif des institutions financières est de maximiser le profit ainsi que la valeur ajoutée des
actionnaires en offrant des services financiers variés en sachant principalement gérer les
risques.

Il y a différentes manières de classifier les risques. La première est de faire la distinction


entre le risque d'affaires et le risque financier. Le risqué d'affaires est lié nature de l'activité de
la firme elle-même. Il concerne les facteurs affectant le produit et/ou le marché. Le risque
financier est lié aux pertes éventuelles sur les marchés financiers causés par les mouvements
des variables financières. Il est souvent associé au dispositif de levier conduisant au risque
que les obligations et les dettes ne concordent pas avec les éléments de l'actif circulant.

Une autre façon est de décomposer le risque entre risque systématique et risque non
systématique. Alors que le risque systématique est associé au marché ou à l'état de l'économie
en général, le risque non systématique est lié à un bien ou à une entreprise spécifique. Alors
que le risque non systématique peut être atténué par une diversification du portefeuille, le
risque systématique ne s'apprête pas à la diversification. Des parties du risque systématique
peuvent, cependant, être réduite à travers les techniques d'atténuation et de transfert de risque.

Les techniques de protection contre le risque comprennent la standardisation de toutes les


activités et de tout le processus, la construction d'un portefeuille diversifié et la mise en place
d'un plan de motivation et de ‘responsabilisation’.

Certains risques bancaires peuvent être réduits ou carrément éliminés par le transfert ou la
vente de ces opérations dans des marchés bien définis. Les techniques de transfert de risques
comprennent, entre autres, L’usage des instruments financiers dérivés (dérivatives) pour la

27
couverture à terme des risques (hedging) encourus l’achat ou la vente des dettes financières, le
changement des conditions de prêt.

Il existe, cependant, des risques qui ne peuvent être ni éliminés ni transférés et doivent donc
être absorbés par les banques. Le premier est dû à la complexité du risque et à la difficulté de
le séparer de l'élément d'actif auquel il est associé. Le deuxième risque est accepté par les
institutions financières car il est intimement lié à leur activité. Ces risques sont acceptés par
les banques car ils relèvent de leur vocation même d'intermédiaire financier et c'est pour cela
qu'elles sont rémunérées en conséquence. Les exemples de ces risques sont les risques des
crédits bancaires et les risques de marché liés aux variations des taux d'intérêt et/ou des taux
de change.

Il y a une différence entre la mesure du risque et la gestion du risque. Alors la mesure du


risque traite des aspects quantitatifs d'exposition aux risques, la gestion des risques concerne
« le processus global poursuivi par une institution financière pour définir sa stratégie,
identifier les risques auxquels elle s'expose, quantifier ces risques comprendre et contrôler la
nature des risques qu'elle est appelée à faire face ». Avant de discuter le processus de gestion
des risques et les techniques de mesure, nous présenterons une vue d’ensemble des risques
encourus par les institutions financières et l’évolution de la fonction de gestion des risques.

Pour faire face à la montée de ces risques financiers, et la multiplication de faillites, les
banques doivent à la fois maîtriser leurs risques, gérer l'équilibre et la composition de
l'ensemble des actifs et passifs, tout en optimisant la rentabilité et la composition de
l’ensemble des fonds propres, d'où la nécessité de mettre en œuvre une gestion actif-passif.

28
Section 1 : Risques encourus par les institutions financières.

Les risques encourus par les banques peuvent être partagés en risques financiers et risques
non financiers. Les risques financiers peuvent être partagés en risques de marché et risques de
crédit. Les risques non financiers comprennent, entre autres, les risques opérationnels, les
risques de régulation et les risques d’ordre juridique. La nature de certains de ces risques est
traitée ci-dessous.

1) Le risque de crédit 36:

Le risque de crédit est le risque de perte inhérent au défaut d'un emprunteur par rapport au
remboursement de ses dettes (obligations, prêts bancaires, créances commerciales...). Ce
risque se décompose en risque de défaut qui intervient en cas de manquement ou retard de la
part de l'emprunteur sur le paiement du principal et/ou des intérêts de sa dette, risque sur le
taux de recouvrement en cas de défaut, et risque de dégradation de la qualité du portefeuille
de crédit. Il s'agit de la forme la plus ancienne du risque sur les marchés des capitaux.

La gestion des portefeuilles de crédits sur la base de l'analyse des risques est aujourd'hui
largement répandue. Le risque de crédit se distingue des deux autres risques les plus connus
auxquels sont exposées les institutions financières : le risque de marché et le risque
opérationnel.

2) Le risque de marché :
Le risque de marché est le risque de pertes sur les positions du bilan concernant l'ensemble
des avoirs (actif) et des dettes (passif) d'une entreprise et du hors-bilan qui enregistre les
sommes engagées, mais non (encore) effectivement reçues ou payées, suite aux variations des
prix de marche. Ce risque recouvre aussi bien les risques relatifs aux instruments lies aux taux
d'intérêt (risque qu'une hausse ou une baisse des taux d'intérêts ait une influence contraire sur
les valeurs d'actifs ou de positions spécifiques) que le risque de change (qui modifie la valeur
des avoirs en devises), ou le risque sur produits de base (actions, en particulier).

36
Risque de crédit-Une approche avancée, Christian Gouriéroux, André Tiomo Avril 2007.pdf p11

29
3) Le risque opérationnel37 :
Il s'agit du risque de pertes directes ou indirectes résultant d'une inadéquation ou d'une
défaillance opérationnelle attribuable µa des agents, des procédures, des systèmes internes ou
des évènements extérieurs (fraudes, incendies...).

Section 2 : Objectifs et démarche de la gestion des risques


bancaires.

La gestion des risques bancaires correspond à l'ensemble des techniques, outils et dispositifs
organisationnels mis en place par la banque pour identifier, mesurer et surveiller les risques
auxquels elle est confrontée.

On distingue deux approches différentes dans la gestion des risques ; une première interne
portant sur les risques pris individuellement et selon leur nature (risque de crédit, risque de
marché, risque de liquidité...), quant à la seconde, elle est gloBâle et constitue un processus
holistique, qui suppose une consolidation de tous les risques et la prise en compte de leur
interdépendance.

I. Les objectifs de la gestion des risques :

La gestion des risques vise la réalisation de quatre objectifs38 :

- Assurer la pérennité de l'établissement, par une allocation efficiente des ressources et


une allocation adéquate des fonds propres qui permettra une meilleure couverture
contre les pertes futures.
- Elargir le control interne du suivi des performances au suivi des risques associés.
- Faciliter la prise de décision pour les opérations nouvelles et permettre de les facturer
aux clients.
- Rééquilibrer le portefeuille de l'établissement, sur la base des résultats et des effets de
diversification.

37
Risque de crédit-Une approche avancée, Christian Gouriéroux, André Tiomo Avril 2007.pdf p12

38
Joel BESSIS - Gestion des risques et gestion Actif-Passif des banques. Dalloz. Paris. 1995. P48

30
II. Les étapes de la gestion des risques :

La gestion des risques repose sur un processus de six étapes :

1. Identification des risques:

Cette étape consiste à établir une cartographie des risques auxquels la banque est confrontée.
Cet exercice ne doit pas être limité dans le temps, vu les changements internes et externes qui
touchent le milieu bancaire et qui peuvent engendrer l'apparition de nouveaux risques.

2. Evaluation et mesure des risques:

Elle consiste à quantifier les coûts associés aux risques identifiés dans la première étape. La
mesure du risque dépend de la nature de ce dernier, s'il est quantifiable ou non. Lorsque les
risques sont quantifiables comme dans le cas du risque de crédit et du risque de marché, le
concept le plus utilisé est celui de la Value-at-Risk. Dans le cas des risques non quantifiables,
une méthodologie objective est appliquée pour les estimer, à travers deux variables:

- La probabilité de survenance d'un événement négatif, qui à défaut de quantification, peut se


voir attribuer des valeurs relatives : forte, moyenne et faible probabilité.

- Gravité de l'événement en cas de survenance du risque : là aussi, en absence de


données quantifiables, on peut attribuer une variable relative : élevé, moyen, faible.

Le croisement des deux séries de variables, permettra de donner une idée relative du risque.

3. Sélection des techniques de gestion des risques:

Les techniques de gestion des risques visent principalement l'un des trois objectifs suivants :

-Eviter le risque

-Transférer le risque

-Encourir le risque

31
4. La mise en œuvre :

Cette étape consiste à mettre en œuvre la technique choisie, elle doit être réalisée par une
unité clairement désignée à cet effet, par exemple : la salle des marchés pour les risques de
marché, la direction des engagements pour le risque de crédit, ALM pour la gestion du risque
de liquidité et de taux. Quant au risque opérationnel, il a la particularité d'être plus
difficilement attribuable a une unité spécifique vu ça présence partout.

Le principe fondamental de cette étape de gestion des risques est de minimiser les coûts
attribués à la mise en œuvre de la solution.

5. Surveillance des risques:

Le suivi permanant des risques est primordial, et ce afin de s'assurer que les stratégies
adoptées donnent des résultats optimaux. En effet, au fil du temps et selon les circonstances, il
se peut que les décisions initialement prises deviennent incompatibles avec la conjoncture et
de ce fait elles doivent être modifiées ou carrément remplacées.

6. Reporting des risques:

Le reporting est l'aboutissement logique de tout processus de gestion, il s'agit d'une synthèse
qui fait ressortir les éléments clés sous une forme analytique, adressée aux responsables sous
forme d'un rapport dont le contenu et le niveau de détail dépend de la fonction du destinataire.

32
Section 3 : Les méthodes d’évaluation des risques.

Maîtriser et gérer les risques est une tâche importante pour les responsables des banques ;
moyennant des différentes méthodes de gestion, classiques et / ou nouvelles, les responsables
peuvent atténuer ces risques et faire accroître la performance de leurs établissements39.

I. Evaluation de risque de crédit :

1. Modèles MKV (Kealhofer, Mcquown et Vasicek) de Moody’s :

KMV (Kealhofer, McQuown et Vasicek) ont développé plusieurs modèles de quantifications


du risque de crédit : Crédit Monitor, Crédit Edge et Private Firm Model pour le risque de
crédit individuel et Portfolio Manager pour le risque de crédit des portefeuilles. Les produits
CreditMark pour le calcul de la valeur « market-to-market » des instruments peu liquides et
«CD analyser » pour l'analyse des risques des Collaterised Debt Obligations ont été
développés par M-KMV suite à l'acquisition KMV corporation par Moody's.

Les modèles KMV reposent sur la notion de « distance au défaut » (« distance to default »)
qui est calculée au regard de la barrière qui enclenche le défaut. Une fois la distance au défaut
calculée, elle est convertie en probabilité de défaillance (aussi appelée « fréquence de défaut
espérée » ou « Expected Default Frequency » ou EDF).

Les modèles KMV de Moody's a l'avantage de relier les probabilités de défaut aux
informations du marché. Ce modèle considère que les débiteurs sont spécifiques : on peut
donc les distinguer par leur propre probabilité de défaut, leur propre structure de capital et
leurs propres actifs (contrairement aux autres).

Cependant, ces modèles présentent des faiblesses, notamment celle de supposer constants les
taux d'intérêts. De plus, la méthode est difficile à mettre en place car elle nécessite de
nombreuses données en entrée qui sont pour la plupart soit inobservables soit difficilement
accessibles.

39
https://www.memoireonline.com/07/08/1357/m_gestion-des-risques-bancaires-definition-mesure-gestion-
impact-performance23.html

33
2. Credit Metrics de JP Morgan :

Credit Metrics, lancé en 1997 par la banque JP Morgan, est un outil destiné à évaluer, pour un
portefeuille, ses variations de valeur provoquées, d'une part, par les changements de la qualité
de crédit de l'émetteur des obligations (migration du crédit) et d'autre part, par le défaut de la
contrepartie. A la différence de l'approche KMV, les probabilités de défaut sont données ici
par les agences de rating (notation externe) concernant les entreprises importantes et par les
méthodes de scoring et de mapping (notation interne) pour les petites et moyennes entreprises.

Credit Metrics permet de calculer la Credit Var. Il fait partie des modèles structurels car, à
l'instar du modèle KMV, il repose sur le modèle de Merton (1974) pour définir les seuils de
migration du crédit.

Pour calculer la Credit Var, la méthode repose sur les quatre étapes suivantes :

-Détermination du risque isolé de chaque actif du portefeuille (prise en compte d'un système
de notation) ;

-Construction de la matrice des probabilités de transition d'une notation à une autre (Credit
Metrics utilise les matrices fournies par les agences de rating : Standard & Poor's ou
Moody's) ;

-Valorisation des actifs du portefeuille selon les scénarios de transition d'une notation à une
autre ;

-Calcul de la Credit Var.

La plus grande force de ce modèle réside dans le fait que les deux aspects du risque de crédit
(risque de défaut et risque de dégradation de la qualité du crédit) y sont pris en compte.

Néanmoins, l'une des principales faiblesses que ce modèle présente est que les entreprises
doivent être correctement notées (sinon les matrices de transition ne valent rien). Les agences
de rating appliquent des cotes de crédit identiques à travers les différentes industries ou pays.

De plus, les entreprises ayant la même notation ont des probabilités de défaut identiques. Une
entreprise importante notée BB est supposée par conséquent avoir la même probabilité de
défaut qu'une plus petite, notée pareillement.

34
En outre, étant donné qu'il existe une relation entre la conjoncture économique et la
probabilité de défaut, il faudrait qu'il y ait des matrices de transition associées à chaque cycle
économique.

La dernière faiblesse que le modèle présente est qu'il fait, tout comme le modèle KMV de
Moody's, l'hypothèse des taux d'intérêts constants.

3. Credit porfolio View de Mckinsey :

Les modèles économétriques présentent l'avantage de faire dépendre les composants du risque
de crédit du cycle d'activité de l'économie ; c'est le cas de l'outil Credit Portfolio View de
McKinsey.

Credit Portfolio View est un modèle multi-facteur développé par Wilson (1997) au sein de
McKinsey, qui se base sur l'hypothèse que les probabilités de défaut et de migration sont liées
à des facteurs macro-économiques tels que le taux de chômage, le taux d'accroissement du
PIB, le taux d'intérêt à long terme, les taux de change, les dépenses gouvernementales, etc...

Credit Portfolio View modélise les probabilités de défaut par une fonction qui permet de
s'assurer que ces probabilités seront comprises entre 0 et 1. Par ailleurs, le modèle propose
une méthode pour relier les matrices de transition aux cycles économiques, ce qui n'était pas
le cas pour les matrices de migration de Credit Metrics.

Le principal avantage de la méthode est qu'elle relie les probabilités de défaut et les matrices
de transition aux variables économiques. Ainsi, en période de récession, les probabilités de
défaut sont plus fortes qu'en période de croissance.

Cependant, la méthode présente l'inconvénient de nécessiter des données macro-économiques


qui peuvent ne pas être disponibles pour un pays ou un secteur d'activité.

Enfin, ce modèle détermine les probabilités de défaut d'un pays ou d'un secteur d'activité mais
pas d'un émetteur.

35
II. Evaluation de risque de marché :

1. Var de marché :

La value at risk, appelée parfois valeur-à-risque ou encore valeur-en-risque est une tentative
de synthétiser en un seul nombre le risque totale d’un portefeuille d’actifs financiers 40.J.P
.MORGAN a contribué à sa création et cette mesure a été par la suite largement accepté par
les trésoreries d’entreprises, les gérants de fonds ainsi que les institutions financières, la
mesure de VAR est également utilisé sur le plan de la régulation par la comité de Bâle pour le
calcul du capital requis par les banques.

L’objectif d’une mesure de VaR peut être synthétisé par l’affirmation suivante :

« Nous sommes certains qu’avec X pour cent de chances, nous ne perdrons pas plus de V
euros dans les N prochains jours. »41

La Value-At-Risk représente la perte potentielle maximale d’un investisseur sur la valeur d’un
actif ou d’un portefeuille d’actifs financiers qui ne devrait être atteinte qu’avec une probabilité
donnée sur un horizon donné. Elle est, en d'autres termes, la pire perte attendue sur un horizon
de temps donné pour un certain niveau de confiance.

La VAR peut être considérée comme un quantile de la distribution de pertes et profits


associée à la détention d’un actif ou d’un portefeuille d’actifs sur une période donnée.

Si l’on considère un taux de couverture de a% (souvent 95% ou 99%), la VAR à un jour


correspond au quantile de niveau a% de la distribution de pertes et profits sur la période de
détention d’un actif.

La value-at-risque dépend en réalité de trois éléments :

a) La distribution des pertes et profits du portefeuille valable pour une certaine période de
détention et dont les différentes méthodes de calcul seront expliquées un peu plus loin dans
cette fiche.

40
L’appellation anglo-saxonne Value at Risk ou VaR est généralement retenue
41
John Hull Gestion des risques et institutions financières, P 175

36
b) Le niveau de confiance : Compris entre 0 et 1, il permet de contrôler la probabilité que l’on
obtienne un rendement supérieur ou égal à la VAR.

Supposons par exemple que la distribution des pertes et profits associée à la détention d’un
actif sur une période corresponde à une distribution normale standard.

La VAR au seuil de confiance de 95% à 1 jour notée VAR (95%, 1Jour), égale à 1 million
d’euros signifie qu’il y a 95% de chances pour que la perte associée à la détention de l’actif
n’excède pas 1 million d’euros.

Graphiquement, la VAR un jour avec un indice de confiance de 95% peut être représentée par
le graphique ci-dessous:

D'après ce graphique, la VAR (95%, 1Jour) correspond à une perte approximative de 1,65
million d’euros.

c) La période de détention de l’actif ou du portefeuille d’actifs :

Le calcul de la VAR doit être ajusté de façon à tenir compte de la composition des
rendements. Même si la période de détention est propre à chacun, les autorités de régulation
exigent des horizons communs dans le cadre des procédures de validation de la Value-At-
Risk.42

2. Estimation de la VaR de marché par la simulation historique43 :

La simulation historique repose sur l'utilisation de données observées pour estimer les
réalisations futures des variables de marché. Supposons que nous souhaitons calculer la VaR

42
https://www.abcbourse.com/apprendre/19_value_at_risk.html
43
John Hull Gestion des risques et institutions financières, P 195-196

37
au seuil de 99 % à un jour à partir d'un échantillon aléatoire de 500 données journaliers,
(horizon temporel, le seuil de confiance et la taille de l'échantillon retenus sont ceux d'une
VaR de marché standard). La première étape consiste à identifier les variables de marché qui
influencent le portefeuille. Il s'agit généralement des taux d'intérêt, des taux de change, des
prix d'actions, etc. Des données sont collectées pour ces variables sur les 500 jours écoulés, ce
qui conduit à 500 scénarios possibles pour la variation des variables entre aujourd'hui et
demain. Pour chacun des scénarios et pour cet intervalle de temps, la variation de la valeur du
portefeuille est calculée. On note jour 0 le 1 er jour pour lequel on dispose d'informations,
jour 1 pour le 2e, etc. Le scénario 1 correspond au scénario dans lequel les variations des
valeurs de toutes les variables de marché sont constantes entre le jour 0 et le jour 1; le
scénario 2 correspond au scénario dans lequel ces variations sont constantes entre le jour 1 et
le jour 2; etc. La variation en euros de la valeur du portefeuille entre aujourd'hui et demain est
ensuite calculée pour chaque scénario. On obtient ainsi la distribution de probabilité des
variations de la valeur du portefeuille analysé. La VaR estimée correspond à la perte au
premier centile, défini par la cinquième variation la plus défavorable44. Nous sommes certains
à 99% que la perte réalisée ne dépassera pas la VaR.

Tableau de donnés pour le calcul d’une VaR par la simulation historique :

Jours Variables de marché Variable de marché Variable de marché


1 2 1000
0 20.33 0.1132 65.37
1 20.78 0.1159 64.91
2 21.44 0.1162 65.02
3 20.97 0.1184 64.90
… … … …
498 25.72 0.1312 62.22
499 25.75 0.1323 61.99
500 25.85 0.1343 62.10

44
Il existe plusieurs possibilités à ce niveau. On peut utiliser la cinquième ou la sixième variation la plus
défavorable, ou une moyenne des deux, comme premier centile de la distribution. Avec la commande CENTILE
dans Excel, le k/(n-1) centile correspond à l’observation k+1, avec n observations et k, un nombre entier

38
Tableau des scénarios engendrés pour demain (jour 501) en utilisant les données de
tableau précédent (la valeur du portefeuille le jour 500 est de 23.5 millions de DHs)

N° de Variable de Variable de Variable de Valeur du Variation (en


scénarios marché 1 marché 2 marché 1000 portefeuille millions de
(en millions DHs)
de DHs)
1 26.42 0.1375 61.66 23.71 0.21

2 26.67 0.1346 62.21 23.12 -0.38

3 25.28 0.1368 61.99 22.94 -0.56

499 25.88 0.1354 61.78 23.63 0.13

500 25.95 0.1363 62.21 22.87 -0.63

Ce tableau montre les valeurs des variables de marché de demain si les pourcentages de
variation entre aujourd’hui et demain sont ceux entre le jour i-1 et le jour i, pour 1< i <500. La
première ligne de ce tableau est obtenue en supposant que la variation en pourcentage des
valeurs entre aujourd’hui et demain est égale à la variation entre le jour 0 et le jour 1, la
deuxième ligne est obtenue en supposant que la variation est égale à celle entre le jour 1 et le
jour 2, et ainsi de suite.

Les 500 lignes du tableau 2 sont obtenues par le même type de calcul.

3. Estimation de la VaR par l’approche variance covariance :

L’approche variance-covariance (model-building) est la principale alternative pour estimer la


VaR de marché. Elle repose à la fois sur la modélisation de la distribution jointe des variations
de variables de marché et sur des données historiques pour estimer les paramètres du modèle.
Dans les modèles d’évaluations d’options, les volatilités sont exprimées en base annuelle.

39
Dans l’approche variance-covariance dans le calcul de la VaR, la volatilité est exprimée en
base journalière.45

La simulation historique permet d'estimer la distribution de probabilité jointe des variations


journalières des variables de marché alors que l'approche variance-covariance impose une
forme à cette distribution. L'hypothèse la plus répandue est une distribution normale. Le
calcul de la VaR est direct lorsque les variations de la valeur du portefeuille sont linéaires par
rapport aux variations des variables de marché. Des approximations sont nécessaires dans
d'autres cas de figure, comme par exemple une approximation quadratique ou une simulation
de Monte-Carlo (beaucoup plus lente).

L’approche variance-covariance est utilisée fréquemment utilisée pour les portefeuilles


d’investissement, alors qu’elle est nettement moins appliquée aux portefeuilles de marché, en
raison de ses mauvais résultats en présence de deltas faibles46.

III. Evaluation de risque opérationnel :

La nécessité de mesurer le risque opérationnel provient des préconisations du comité de Bâle,


qui requièrent des banques d'allouer une quantité de capital adéquate pour couvrir leur risque
opérationnel.

Nous nous concentrons ici sur les méthodes de mesure "autonomes", celles qui ne sont pas
issues d'une décision du régulateur, ou plus précisément qui entrent dans la catégorie des
"méthodes avancées" du comité de Bâle.

GloBâlement les méthodes d'évaluation se rattachent à 3 grandes familles, qui ne sont pas
nécessairement mutuellement exclusives comme on va le voir plus bas: les méthodes
statistiques, les approches par scénarios et les approches par "scorecards".

1) Approches statistiques :

L'exemple le plus représentatif des méthodes statistiques est l'approche par la « Distribution
des pertes » ou « Loss Distribution Approach » (LDA). Elle s'appuie sur une base de données

45
John Hull, Gestion des risques et institutions financières,, P 209
46
John Hull Gestion des risques et institutions financières, P 225

40
des événements de pertes collectés au sein de l'établissement, enrichi de données provenant de
sources externes.

La démarche consiste d'abord à établir, pour chaque ligne métier et chaque type d'événement
de pertes, 2 courbes de distribution des probabilités de pertes, l'une représentant la fréquence
des événements de pertes sur un intervalle de temps donné, (loss frequency distribution),
l'autre la sévérité de ces mêmes événements (loss severity distribution). Pour ce faire on trie
les événements de pertes par fréquence d'une part, et par coût d'autre part, et l'on représente le
résultat sous forme graphique (histogrammes).

Pour chacune des distributions obtenues, on recherche ensuite le modèle mathématique qui
rend le mieux compte de la forme de la courbe. Pour valider le choix d'un modèle
mathématique, on met en relation le résultat (fréquence ou perte) prédit par le modèle
mathématique et le résultat de la courbe issue des données réelles : si les 2 courbes se
superposent, le modèle est réputé fiable.

On combine alors les 2 distributions, en utilisant une simulation de Monte-Carlo afin


d'obtenir, pour chaque ligne métier et chaque type d'événement, une courbe agrégée de
distribution des pertes pour un horizon de temps donné. Pour chacune, la Value At Risk
(VAR) est la perte maximale encourue avec une probabilité de 99,9%.

Le capital requis dans le cadre de bâle II est alors la somme des VAR ainsi calculées.

2) Approches par scénarios :

L'approche par scénarios consiste à mener des enquêtes systématiques auprès d'experts de
chaque ligne métier et de spécialistes de la gestion des risques. Le but est d'obtenir de ces
experts une évaluation de la probabilité et du coût d'incidents opérationnels identifiés
conformément aux grilles d'analyse proposées par le comité de Bâle.

La construction des scénarios combine l'ensemble des facteurs de risques (key risk indicators)
d'une activité donnée. On effectue ensuite des simulations en faisant varier les facteurs de
risque.

Cette approche constitue un complément intéressant quand les données historiques ne sont pas
suffisantes pour appliquer une méthode purement statistique. Elle trouve en particulier son

41
application pour évaluer les impacts d'événements de risque de sévère amplitude, ou l'impact
de la survenance simultanée de plusieurs événements. En effet la méthode statistique décrite
plus haut présente l'inconvénient de considérer les incidents opérationnels comme
complètement décorrélés, et ne prend pas en compte leurs effets éventuellement cumulatifs.

Contrairement à ce que pourrait indiquer son intitulé, l'approche par scénarios n'a pas qu'un
aspect purement "qualitatif". Elle se prête également à la modélisation mathématique et le
corpus théorique sur le sujet est abondant.

3) Scorecards :

Les méthodes statistiques ont ceci de biaisé, voire dangereux, qu'elles prétendent fonder des
calculs parfois extrêmement sophistiqués sur des données d'échantillonnage rares, dispersées,
et soumises à nombre d'appréciations subjectives. On est loin de l'objectivité des calculs
effectués dans le cadre du risque de marché et même du risque de crédit, où les données de
base sont beaucoup moins contestables. La sophistication des calculs donne une apparence de
sérieux qui ne résiste peut-être pas toujours à l'examen des données sur lesquelles ils
s'appuient!

De plus ces méthodes, fondées exclusivement sur des données historiques, ne permettent pas
d'anticiper les changements dans le profil de risque de l'établissement dus aux évolutions
internes (nouvelles organisations, nouvelles activités) et externes (évolutions des marchés, de
la concurrence, apparition de nouvelles méthodes de fraude). Elles fondent les estimations sur
les événements qui se sont déjà produits, pas sur ceux qui pourraient réellement se produire, et
parmi lesquels se trouvent les plus redoutés, ceux qui se produisent rarement mais avec des
conséquences lourdes.

La méthode des scorecards offre de ce point de vue une alternative intéressante, puisqu'elle se
n’appuie non pas sur des données de pertes effectivement constatées, mais sur des indicateurs
de risque, qui incorporent donc une vision "a priori" des risques opérationnels.

Cette méthode consiste à produire pour chaque catégorie de risques, une grille d'appréciation
regroupant des indicateurs quantitatifs (taux de turnover, nombre d’opérations, …) et
qualitatifs (appréciation de la vitesse de changement d'une activité, par exemple). Ces
questionnaires sont établis par des équipes d'experts regroupant des spécialistes du risque et

42
des opérationnels de chaque ligne métier. Ils englobent à la fois les critères qui gouvernent la
probabilité et l'impact potentiel d'un risque.

Une fois ces questionnaires établis, on effectue une première évaluation a priori, et c'est
l'aspect surprenant de la méthode, du capital requis pour le risque opérationnel au niveau de
l'établissement. Pour cette évaluation, force est d'utiliser une méthode statistique! Cette
première évaluation doit être en principe légèrement surévaluée, car par la suite on n'utilisera
plus que les scorecards pour faire évoluer le montant global de capital alloué.

Le montant de capital est ensuite distribué à chaque catégorie de risques en évaluant, pour
chaque ligne métier, l'importance relative de chaque catégorie de risques.

Enfin les questionnaires sont distribués aux lignes métier et remplis par elles. Comme il y a 13
catégories de risques au sens de Bâle 2, que les questionnaires comprennent au moins 20
questions, et qu'il peut y avoir dans les grands établissements plusieurs dizaines d'unités
concernées, cela produit une quantité considérable de données à dépouiller.

Le résultat de ce dépouillement permet d'établir un "score" de chaque ligne métier pour


chaque catégorie de risque opérationnel, et de lui allouer ainsi la proportion de capital
réglementaire qui lui revient.

La répétition de ce processus permet de faire évoluer au fil du temps la quantité de capital


allouée à chaque ligne métier. Comme cette évaluation se fait indépendamment des autres
lignes métier, il ne s'agit pas d'un jeu à somme nulle: le montant global de capital
réglementaire peut diminuer ou augmenter en fonction des scores obtenus.

La méthode des scorecards permet d'obtenir un tableau détaillé du profil de risques de


l'établissement. Elle permet également d'impliquer les opérationnels dans le suivi des risques ,
et constitue de ce fait également une forte incitation à la réduction de ces mêmes risques47.

4) La Loss Distribution Approach (LDA) :

L'idée de base de LDA est assez simple : on considère que la perte annuelle totale d'une
banque due au risque opérationnel se compose de deux éléments, la fréquence et la sévérité.
Chacune se présente sous la forme d'une distribution statistique. La distribution de fréquence

47
https://www.fimarkets.com/pages/risque_operationnel.php

43
représente l'occurrence d'événements de pertes opérationnelles, c'est-à-dire le nombre de
pertes observées. La distribution de sévérité traduit quant à elle l'amplitude de ces pertes, à
savoir le montant, en unités monétaires, des pertes individuelles subies par la banque.

L'idée générale de la méthode LDA (Loss Distribution Approach) est de modéliser la perte
liée au risque opérationnel pour une période donnée (par exemple, un an) et d'en déduire la
valeur en risque. Frachot et al. (2003) proposent de procéder en cinq étapes pour implémenter
cette méthode :

- Estimation de la distribution de sévérité ;

- Estimation de la distribution de la fréquence ;

- Calcul de la charge en capital;

- Calcul des intervalles de confiance;

- Incorporation des avis d'experts.

Pour cette approche on ne va pas entrer dans la formulation mathématique de ces différentes
étapes, mais simplement de comprendre l'idée générale de la méthode LDA.

A l'instar de la plupart des modèles de mesure du risque opérationnel, la LDA se fonde sur
une approche actuarielle (fréquence/sévérité) très ancienne largement utilisée dans le domaine
de l'assurance pour modéliser des problèmes similaires.

Pour que le modèle LDA puisse tourner, il faut lui fournir deux éléments essentiels : la
distribution de la sévérité des pertes (loss severity distribution) et la distribution de la
fréquence des pertes (loss frequency distribution). Ces deux distributions, qui forment
l'historique des pertes, sont ensuite combinées par une technique statistique
appelée « convolution » (Monte Carlo) afin d'obtenir la distribution de la perte totale. Celle-ci
étant le résultat de plusieurs pertes successives, il s'agit d'une perte agrégée (aggregate loss
distribution).

44
A partir de la perte totale, on dérive ensuite la perte attendue ou moyenne (expected loss) et la
perte exceptionnelle (unexpected loss), pour un niveau de confiance donné48.

Section 4 : Méthodes de couverture des risques bancaires.

L'évaluation et la couverture des risques représentent un facteur déterminant de toute prise de


décision. Elles sont bien trop souvent intuitives dans nos actions de tous les jours, mais gagne
à être formalisée dans le cadre d'un projet industriel qui comporte une dimension financière.

Donc le risque apparaît comme l'un des défis actuels des dirigeants pour le définir, le mesurer
et le gérer pour améliorer la performance49.

I- Méthodes de couverture de risque de crédit :

La réduction des risques en générale consiste à chercher les plus probables moyens et les plus
convenables pour traiter cette problématique. Ainsi selon Conso 2005 « on a pu constater que
le risque est omniprésent, multiforme qu'il concerne tous les collaborateurs de l'entreprise, et
bien sur la direction générale, mais aussi les actionnaires au niveau de risque global
d'entreprise, le combattre concerne donc tous les acteurs ».

A ce stade nous retrouvons qu'il existe plusieurs moyens pour limiter les risques de crédit
bancaire, alors ces moyens diffèrent selon les acteurs qui les proposent, pour FRONNIERE
1963 qui présente quatre moyens sont les suivants :

Une étude bien approfondie sur le futur débiteur,


Une surveillance constante de la solvabilité,
Diversification de portefeuille de crédits,
Finalement la prise de garanties.

48
https://www.memoireonline.com/01/09/1920/m_le-processus-de-gestion-et-de-mesure-du-risque-
operationnel-selon--les-exigences-de-comite-de-Bale5.html
49
https://www.memoireonline.com/07/08/1357/gestion-des-risques-bancaires-definition-mesure-gestion-
impact-performance.html

45
1) L'étude sur le débiteur :

Dans ce contexte là tous les établissements bancaires sont obligés à faire des études
importantes sur leur débiteur qui sont soit des ESE soit des particuliers... bien que ces études
ne conduisent qu’au les bons résultats sur la situation de leurs débiteurs.

En fin de ces études les banques prisent des décisions qu'elles n'octroient les crédits qu'a des
bons débiteurs qui présentent un risque faible de défaillance avec la fixation du montant
octroyé et l'intérêts demandé à partir des revenus actuels et futurs des bénéficiaires. C'est
autrement dans le contexte marketing avant de lancer une offre spécifique, il doit faire
plusieurs qualitatives et quantitatives et afin de cibler le cœur de la cible.

L'information et donc vient de plusieurs acteurs soit externes (environnement) ou internes à


l'entreprise comme les actionnaires, les autres débiteurs, les créditeurs, les experts financiers
de l'entreprises étudiée....

2) La surveillance constante de la solvabilité :

Après que le crédites octroyé par la banque à son débiteur, c'est la chose la plus importante à
suivre est la solvabilité où les bénéficiaires ont un dégrée confiance pour faire face à leurs
engagements, exceptionnellement ils existent des personnes solvables instantanément. Et qui
ne le sont plus en suit, cette solvabilité a une forte corrélation à la situation patrimoniale de
l’entreprise débiteur.

Le rôle fondamental de la solvabilité est d’assurer la sureté de patrimoine de créditeur.

3) La diversification dans le portefeuille de crédit :

Les établissements concernés par les opérations de financements et particulièrement les


banques recourent à une politique et en même temps un moyen parmi les moyens de gestion
de ses risques, qui est la diversification de portefeuille de crédits.

Dans un point de vue personnel tout augmentation des crédits conduit à une augmentation de
risques, mais de point de vue économique qui reste certain la diversification des crédits pour
objectif de la réduction de la probabilité de non remboursement.

46
Plus que les crédits sont réparties entre plusieurs émetteurs plus que cette probabilité est
faible, et autrement dit que la division de risques qui constitue l'un des fondements de cette
politique-là.

4) La prise de garantie :

Dans ce cadre nous pouvons dire que pour l'amélioration de la sécurité de leurs engagements
et notamment pour la couverture de leurs risques les banquiers prennent des garanties, la
meilleure garantie consiste à procéder à une analyse sérieuse du risque industriel et financier
et commercial de l'entreprise.

Les garanties sont infaillibles mais le problème reste dans leur mise en œuvre qui se rend
difficile, en raison notamment de problèmes sociopolitiques (GILLES GOBIN1980). Nous
distinguons les garanties réelles et les garanties personnelles:

A) Les suretés personnelles :

Elles concernent exclusivement l'aval et la caution, la sureté personnelle représente tous


engagements souscrits par un tiers envers un créancier d'exécuter les obligations du débiteur,
si celui n'exécute pas son engagement.

En cas de la caution le dirigeant va se sentir implique dans les activités de l'entreprise et


participe à la réussite de l'investissement, alors la BQ peut saisir directement le patrimoine du
dirigeant pour éviter la concurrence des créanciers son cas d'une procédure collective.

Dans le sens de la caution nous retrouvons qu'il existe plusieurs autres analyses mais qui sont
opposées totalement à la première hypothèse, puisqu'il y a qui considère que la caution ne
constitue pas une garantie.

Aval : c'est un engagement apporté par un tiers sur un effet de commerce pour garantir son
paiement.

47
B) Les suretés réelles :

La garantie réelle est un engagement que l'entreprise (débiteur) met à la disposition de son
créditeur sous forme d'un bien mobilier ou immobilier à ce niveau-Là on distingue plusieurs
types des garanties parmi eux :

B1 : l'hypothèque :

L’hypothèque est une sureté pris en garantie d'une créance bien déterminée sur un ensemble
de bien définis, il confère à son bénéficiaire des droits très importants :

Saisie
La vente
Le droit de suit, c.-à-d. le droit de saisir l'immeuble en quelque mains qu'il se
trouve.

Il existe des situations et même considérés comme des obligations comme l'interdiction
d'hypothéquer.

GILLES GOBIN (1980) explique dans son livre cette situation « cette interdiction oblige en
principe l'emprunteur, s'il envisage une nouvelle opération de crédit assortie d'une hypothèque
à demander l'autorisation du premier préteur qui contrôle ainsi son endettement, c'est en
quelque sorte le complément de la promesse d'hypothèque, ce procédé a une efficacité
relative, car le débiteur peut emprunter en accordant d'autre garantie que l'hypothèque.

B2-le nantissement :

Il peut être considéré comme l'affectation d'un bien meuble incorporel ou d'un ensemble de
biens meubles incorporels en garantie d'une ou plusieurs créances, pour le moment actuel ou
futur.

GOBIN ainsi citait dans son manuelle sur les opérations bancaires, plusieurs types de gage et
de nantissement utilisables pour la garantie des créances comme suivant :

Les nantissements :

Nantissements comme gage sur meubles incorporelles ;

48
Nantissement de fonds de commerce ;
Nantissement des créances a forme civile ;
Nantissement des marchés publics et privés ;
Nantissement de polices d'assurance-vie ;
Nantissement des parts sociales ;
Nantissement de valeurs mobilières ;
Nantissement des effets de commerce.

Le gage :

Gage sur meuble corporel ;


Gage sur meuble corporel avec dépossession du débiteur ;
Gage en espèce Gage sur meuble corporel sans dépossession du débiteur ;
Gage sans dépossession, comportant des titres négociables.

5) Les dérivés de crédit50 :

Un dérivé de crédit est un produit dérivé dont le sous-jacent est un actif de type crédit, c'est-à-
dire une créance ou un titre représentatif d'une créance (obligation). Le but du dérivé de crédit
est de transférer les risques (et tout ou partie des revenus !) relatifs au crédit, sans transférer
l'actif lui-même.

Un dérivé de crédit permet à un "originateur" ou acheteur de protection de transférer le risque


lié à un actif de type crédit (dont il est ou non le détenteur) à une ou plusieurs contreparties,
les vendeurs de protection.

a) Utilisation :

L'utilisation des dérivés de crédit permet aux banques de diversifier leurs portefeuilles de
crédit sans toutefois sortir de leur créneau de clientèle habituel. Ainsi deux banques, l'une
spécialisée dans le crédit au secteur agricole, l'autre dans le crédit à l'industrie, peuvent
acheter chacune une part des revenus liés au portefeuille de l'autre. Chacune diversifie ainsi
les risques encourus, en bénéficiant de plus de l'expertise de sa contrepartie dans son domaine
de compétences.

50
https://www.fimarkets.com/pages/derive_de_credit.php

49
Plus généralement les dérivés de crédit permettent de se couvrir contre le risque de défaut des
contreparties. Il existait jusqu'à présent des méthodes de contrôle et de gestion du risque de
contrepartie. Les dérivés de crédit offrent l'opportunité de réduire réellement le risque.

Les dérivés de crédit ne sont pas utilisés que par les prêteurs. Les emprunteurs (émetteurs
d'obligations par exemple) sont également amenés à s'en servir pour se couvrir contre
d'éventuelles fluctuations des conditions de marché qui pourraient amener une dégradation de
leurs conditions de financement.

b) Crédits options :

L'exemple le plus simple d'options de crédit est l'option sur obligations. Un investisseur qui
détient des obligations et veut se couvrir contre la diminution de leur valeur peut acheter des
put sur ces obligations ou de vente donne le droit de vendre l'actif sous-jacent au prix
d'exercice. Il s'agit là en définitive d'une option sur titres "classique".

Un émetteur d'obligations peut aussi se couvrir contre une augmentation des taux en utilisant
des options. On appelle "prime de risque" la différence entre le taux que le marché exige d'un
émetteur ou d'une catégorie d'émetteur et le taux des emprunts d'Etat, réputés sans risque. La
prime de risque est liée à la qualité de l'émetteur, elle-même mesurée par la notation qui lui
est attribuée. Il existe des options indexées sur cette prime de risque. Considérons par
exemple une entreprise notée "Baa" qui s'apprête à émettre des obligations dans un délai d'un
mois et souhaite déterminer à l'avance ses conditions d'accès au marché. L'achat d'un call sur
la prime de risque moyenne des émetteurs notés Baa permet à l'émetteur potentiel de recevoir,
en cas d'augmentation de cette prime au-delà du seuil, la différence entre les intérêts qu'il va
effectivement devoir payer et ceux qu'il souhaite payer sur son emprunt. (NB ce type d'option
suppose en cas d'exercice la livraison non pas de l'actif sous-jacent, mais d'une somme de
cash de même valeur).

c) Crédit default swap (CDS) :

Ici le vendeur de protection s'engage, contre le versement d'une prime, à dédommager


l'originateur en cas d'événements négatifs sur son portefeuille : défaut de paiement ou
simplement dégradation de la qualité de ses débiteurs. Contrairement à ce que semble
indiquer le terme, le produit s'apparente donc davantage à une option qu'à un swap.

50
En cas de défaut de paiement sur un nombre prédéterminé de titres détenus en portefeuille, le
détenteur du contrat reçoit un dédommagement de la part du vendeur de protection. Ce type
de contrat correspond au besoin d'un investisseur qui accepte d'assumer des pertes limitées (si
un ou 2 titres font défaut, il ne reçoit rien) mais veut se couvrir contre les grosses pertes.

d) Crédit linked notes :

L'originateur peut également émettre des titres, les crédits linked notes, pour se couvrir contre
le risque de crédit. L'investisseur qui achète les titres subira un délai ou une diminution des
remboursements en cas de survenue d'événements spécifiés dans les caractéristiques du titre.

Les crédits linked notes sont en fait des obligations classiques combinées à une option de
crédit. L'obligation elle-même donne le droit à l'investisseur de recevoir des intérêts réguliers
et un remboursement du capital en fin de vie. L'option de crédit donne le droit à l'émetteur de
diminuer les paiements liés à l'obligation en cas de survenue si une variable de marché
prédéfinie, ayant une influence sur sa propre exposition au risque de crédit varie de façon
significative. En contrepartie le prix à l'émission est moins élevé, ce qui permet d'attirer quand
même les investisseurs.

II- Couverture de risque de marché :

1) Risque de taux d’intérêt51 :

Une fois le risque est identifié, les entreprises disposent de plusieurs modes de protection
contre le risque de taux :

1.1) Les contrats swaps :

Un swap est un contrat conclu entre deux parties qui s'engagent à changer une certaine somme
d'argent suivant un échéancier précis. Ces sommes sont calculées de manière à représenter la
différence entre les cash-flows résultant de deux opérations financières distinctes. Le swap
revient donc à changer les cash-flows résultant d'une première opération financière. Les swaps
de taux d'intérêt peuvent servir à spéculer, se protéger contre les variations défavorables du
taux d'intérêt, ou effectuer de l'arbitrage, et notamment l'arbitrage financier, qui permet aux

51
https://www.memoireonline.com/07/08/1357/m_gestion-des-risques-bancaires-definition-mesure-gestion-
impact-performance17.html

51
entreprises de se financer à un coût net inférieur à ce qu'elles pourraient obtenir sur le marché
financier. Il est basé sur l'utilisation des forces inhérentes à chaque firme qui échange, via le
swap de taux d'intérêt, son avantage comparatif.

1.2) Les options :

Les options sont de tels instruments. Il s'agit de contrats qui permettent à l'acheteur,
moyennant le versement d'une prime (premium) au vendeur, d'acheter (ou de vendre) à (ou
avant) une date déterminée (dite date d'échéance de l'option) des actifs financiers (option sur
cash) ou des futuressur de tels actifs (option sur futures) à un prix fixé à l'avance, dit prix
d'exercice. Si, à la date d'échéance, l'acquéreur de l'option n'a pas effectué l'opération à
laquelle le contrat passé avec le vendeur lui donne droit, il abandonne l'option. L'avantage des
contrats optionnels par rapport aux contrats ferme est qu'ils permettent de se protéger contre le
risque tout en ayant la possibilité de profité d'une évolution favorable des taux. Dans le cas
des options sur taux d'intérêt, l'actif sous-jacent est constitué par un titre d'emprunt. L'acheteur
d'une option d'achat (d'une option de vente), en cas d'exercice acheté (vend) un emprunt au
cours fixé que le vendeur s'engage à livrer (à recevoir). Ce type d'option permet ainsi de fixer
un taux maximum pour un emprunt ou un taux minimum pour un placement.

1.3) Les caps, les floors et les collars :

Le recours au options dans le but de s'assurer un taux sur une longue période est délicat du fait
que les échéances maximales sont d'environ un an.

C'est la raison pour laquelle on a vu se développer d'autres contrats : les caps, les floors et
les collars qui portent sur des échéances pouvant aller jusqu'à dix ans et représentent des
contrats conditionnels négociés de gré à gré.

a. Le cap :

C'est un contrat établi entre deux parties pour une duré déterminée. Il mentionne un taux fixe
et un montant qui servent de référence pour évaluer la somme à verser. A la fin de chaque
mois, si le taux du marché, par exemple, le TMM est supérieur au taux fixe de référence,
l'acheteur du capreçoit une somme en fonction du différentiel de taux. A l'inverse, si le TMM
est en dessous du taux fixe, il n'y a aucun versement. L'acquisition d'un cap permet ainsi de

52
garantir un taux maximum d'emprunt. Le vendeur reçoit en contrepartie une somme fixe au
début de chaque année, pendant la durée du contrat.

b. Les floors :

Un floor est une série d'options de prêt qui sert à se couvrir contre la baisse des taux. Ses
principes sont symétriques à ceux du cap, puisqu'il permet à un prêteur de se protéger contre
une baisse des taux sur une longue période, tout en ayant l'opportunité de bénéficier d'une
hausse éventuelle. Cet instrument garantit un plancher de placement. Quand le niveau du taux
de placement est supérieur au taux garanti, l'acheteur d'un floor exerce son option afin de
recevoir le différentiel de taux du vendeur.

c. Les collars :

Le collar (ou tunnel) complète efficacement la gamme des instruments des marchés de gré à
gré en apportant à la fois le caractère d'assurance du cap et du floor et une réduction du coût
de la prime. Il permet de garantir une fourchette de taux. C'est un contrat qui permet à sont
acheteur de se garantir une zone de taux d'intérêt, encadrée par un taux minimum et un taux
maximum. L'achat de ce produit correspond à l'achat d'un cap et à la vente simultanée
d'un floor, ce qui permet de réduire la prime versée. Sa vente correspond à l'achat d'un floor et
la vente d'un cap. Les deux stratégies permettent d'assurer un taux d'intérêt compris entre un
taux plancher et un taux plafond. Si le taux s'élève au dessus du taux plancher. C'est pour cette
raison que le prix d'un collar est inférieur à celui d'un floor. Il varie entre 0,1% et 1% par an
selon la maturité et la largeur du tunnel.

2) Risque de taux de change52 :

2.1) Couvertures sur le physique ou « traditionnelles » :

A. Le termaillage : « leads and log »

C'est une technique qui consiste pour une entreprise à accélérer ou à retarder ses paiements en
devises selon les prévisions et les évolutions de hausse ou de baisse des cours, en fonction
bien évidement de l'incidence éventuelle des agios. Boronad et al (1998).

52
https://www.memoireonline.com/07/08/1357/m_gestion-des-risques-bancaires-definition-mesure-gestion-
impact-performance17.html

53
Cette technique, est relativement artisanale, semble toute fois être tombée en désuétude du fait
des possibilités offertes par le marché des changes. Mais ceci n'empêche qu'elle permet la
réduction de l'exposition au risque de changes. Simon (1997).

B. Le netting :

Le netting tend à se développer puisqu'il s'agit d'organiser à l'échelon d'un groupe la


compensation généralisée de toute les créances, dettes et mouvement de fonds. Boronad et al
(1998).

Le principe du netting est de procéder à une compensation multilatérale des positions des
débitrices ou créditrices réciproques des différentes filiales d'un groupe multinational au
moyen d'un centre de compensation localisé dans un pays acceptant ce type de procédure.
Simon (1997).

La trésorerie générale débite et crédite chaque entreprise dans chaque pays en fonction de
règles établies par avance, et aussi en fonction des cours de change et taux d'intérêt. Le solde,
exposé au risque de change, est géré à l'échelon de l'établissement central. Boronad et al
(1998).

Le système de la compensation évite les doubles achats et ventes de devises. Il réduit


considérablement les montants à couvrir et, par le fait même, l'importance des frais.

C. La couverture à terme :

La couverture à terme se fait par le biais de contrat à terme. Ce type de contrat présente un
risque symétrique : c'est-à-dire que chaque contrat partie à autant de chance que l'autre de
gagner ou de perdre dans le future un même montant.

D. L'avance en devises (AD) :

L'avance en devises est une méthode de protection contre le risque de change, mais elle est
également et simultanément une technique de financement du commerce international.

C'est ainsi que, toute entreprise résidente peut obtenir de tout établissement de crédit résident
ou non-résident tout prêt en toutes devises quelle que soit son échéance, la nature et la

54
monnaie de libellé de l'opération financée (notamment importation et exportation). Prissert et
al. (1998).

L'avance en devises est dite aussi contrat de prêts et d'emprunt en devises :

A l'export : avance en devises exportation ou emprunt en devises,

A l'import : avance en devises importation ou prêt en devise.

2.2) Les nouveaux instruments :

A) Les options de change :

Une option de change est un contrat donnant à son acquéreur le droit d'acheter ou de vendre
un montant déterminé de devises, jusqu'à une échéance convenue, à un cours fixé par avance,
appelé pris d'exercice (strike price, striking price, exercice price). Le prix de l'action est
appelé prime (premium). Il résulte de la confrontation en continue des ordres d'achat et de
ventes présentées sur le marché.

B) Les produits bancaires « packages » :

La plupart des grandes banques nationales se sont souciées de mettre à la portée des petites et
moyennes entreprises des produits « composites » de gestion de risque de change parmi les
quels ont peu citer : le Pack Hedge, le Forward Price Agreement, les Tunnels, le change à
terme avec intéressement, le change à terme optimisé. Prissert et al (1998).

C) Les swaps :

Un swap signifiant échange et une opération d'échange de flux d'intérêt et / ou de devises,


portant sur un montant et une durée définit à l'avance.

La réalisation d'un swap correspond donc à la signature d'un contrat par lequel deux contre
parties vont accepter de s'échanger des flux sur une période, donnée les obligations de l'une
des parties étant contractuelle dépendantes de la réalisation des obligations de l'autre
contrepartie. Le caractère conditionnel de cet échange permet de faire figure cette transaction
dans le hors bilan dans les comptes de bilan de chaque contrepartie. (1992).

55
Il existe plusieurs formes de swaps comme swaps de taux d'intérêt, swaps libor, constant
maturity swaps, swaps de devises. Or, on est dans la couverture contre le risque de change
donc c'est les swaps de devises qui nous concernent.

On va s'intéresser essentiellement sur les swaps sur les devises, on distingue trois catégories
de swaps su devises :

 Les swaps de devises fixe / variables, dans lesquels l'une des contreparties paie des
intérêts dans une devise sur la base d'un taux fixe, alors que l'autre paie les intérêts
dans la seconde devise d'un taux variable.
 Le swap de devises fixe / fixe, dans lesquels les intérêts des deux branches du swap
sont calculés sur la base d'un taux fixe.
 Les swaps de devises variable / variable, dans lesquels les intérêts sont indexés sur des
références variables.

III- Couverture de risque opérationnel 53:

La gestion des risques opérationnels est le processus qui consiste à contrôler l'éventualité et la
gravité potentielle d'un incident défavorable ; tel les fraudes ; les incidents et les pannes
informatiques.

Les banques sont exposées à ce risque et pour y remédier ils utilisent des méthodes de gestion
qui leurs permettent de l'atténuer.

Dans cette partie nous allons nous intéresser à quelques méthodes qui nous estimons les plus
utilisées.

1)Processus de surveillance :

1.1) Contrôles internes :

Les contrôles internes correspondent à l'ensemble des ressources et procédures utilisées par
les dirigeants pour contrôler efficacement les activités. Grâce à eux, la direction et le
personnel peuvent être raisonnablement certains d'atteindre les objectifs. Ils aident à corriger

53
https://www.memoireonline.com/07/08/1357/m_gestion-des-risques-bancaires-definition-mesure-gestion-
impact-performance17.html

56
les contradictions et à détecter les anomalies survenant entre les différents centres
décisionnels (par exemple, les chefs d'agence) dotés de niveaux d'autonomie variés. Les
contrôles internes doivent être préventifs, détectives, et correctifs.

Une gestion des risques opérationnels efficace est composée des :

Contrôles de prévention : conçus pour éviter les incidents indésirables avant leur
survenue.
Contrôles de détection : conçus pour identifier les incidents indésirables lorsqu’ils
surviennent. Ils identifient les erreurs après qu’elles soient survenues.
Contrôles de correction : conçus pour s’assurer que des mesures correctives sont prises
en vue de réparer les incidents indésirables ou d’éviter qu’ils se renouvellent.

1.2.) Audit interne :

L'audit interne est une appréciation systématique et objective par les auditeurs internes des
diverses activités et contrôles d'une institution.

L'objectif d'un audit interne est de déterminer si les risques auxquels s'expose l'institution
peuvent être identifiés en vérifiant si :

 Les informations financières et les données d'exploitation sont exactes et fiables


 Les politiques et les procédures internes sont respectés
 Les risques d'exploitation de l'institution sont identifiés et réduits au minimum
 Les réglementations externes sont respectées
 Des critères d'exploitation satisfaisants sont remplis
 Les ressources sont utilisées de manière efficace et économique
 Les objectifs de l'institution sont effectivement atteints

Si une petite banque n'a pas l'argent lui permettant d'embaucher un auditeur interne à plein
temps, la fonction d'audit interne peut être contractée à l'extérieur. Si les services d'une société
sont requis, elle ne doit pas être la même que celle qui fait l'audit externe annuel. En
combinant les deux, l'indépendance de l'audit externe sera mise en cause.

57
1.3) Audit externe :

Un audit externe est un examen formel et indépendant des états financiers, registres,
transactions, et opérations d'une structure par une partie externe en vue d'exprimer une
opinion sur les états financiers des banques.

Les avantages d'un audit externe pour une banque sont :

 Donner la crédibilité aux états financiers et autres rapports de gestion ;


 Garantir la transparence sur l’utilisation des fonds des investisseurs ;
 Identifier les faiblesses dans les contrôles internes et les systèmes.

Les termes de référence de l'auditeur externe :

- Peuvent varier de façon significative entre les institutions.

- Comprennent les objectifs spécifiques de la banque.

Un système de contrôle interne efficace est le mécanisme primaire pour identifier, mesurer, et
atténuer les risques opérationnels.

2) Reporting :

La comptabilité analytique et le contrôle budgétaire se traduisent par des informations


détaillées, exhaustives.

Or, la gestion d'une organisation (service, entreprise, groupe, organisation publique) nécessite
des informations synthétiques et triées.

2.1) Définition :

Outil de suivi et d'évaluation des performances, pour informer la hiérarchie de la marche et de


l'évolution des unités décentralisées.

C'est un système normalisé de remontée de l'information essentiellement comptable et


budgétaire.

58
2.2) Champ d'application :

L'application du reporting met l'accent sur deux principaux volets :

Comparer les réalisations par rapport aux prévisions.


Identifier les causes des écarts et définir les actions correctrices.

Pour y parvenir trois principes de bases sont à la disposition des preneurs de décisions :

Exception : pour faciliter la vérification par la direction générale, un seuil de tolérance


est fixé.
Contrôlabilité : chaque rubrique a un responsable ; on ne juge les gens que ce sur quoi
ils sont responsables.
Correction : s'il y a un écart, le responsable du centre doit pouvoir proposer une action
corrective.

Pour l'élaboration d'un reporting efficace il faut suivre les étapes suivantes :

Ciblage des données puis des sources de données à rassembler, avec par exemple un
paramétrage de l'année, du domaine, etc.
Extraction des informations utiles : groupement, tris, fonctions d'agrégation, calculs
d'indices, etc.
Mise en forme d'un rapport avec un canevas défini.
Production du rapport sous sa forme lisible.
Publication ou diffusion du rapport (intranet, messagerie électronique, document, etc.).

3) plan de secours :

Un plan secours, a pour but la reprise des activités après un sinistre important touchant le
système bancaire. Il s'agit de redémarrer l'activité le plus rapidement possible avec le
minimum de perte de données. Ce plan est un des points essentiels de la politique de sécurité
bancaire. Il existe 3 étapes pour l'élaboration d'un plan de secours :

- Analyse du risque et d'impact


- Choix de stratégie de sécurisation
- Développement du plan.

59
Section 5 : La gestion actif-passif.

La gestion actif-passif, aussi dénommée par son acronyme anglais ALM (Asset and Liability
Management), est une pratique développée par les institutions financières anglo-saxonnes à
partir des années 1970 à la croisée des chemins de la gestion des risques et du pilotage
stratégique. Elle est aujourd'hui reconnue, dans l'ensemble des établissements financiers,
comme une composante indispensable d'une gestion financière performante.

Cette méthode consiste à analyser la situation du bilan et son évolution probable sur un
horizon de planification, en fonction de variables vis-à-vis desquelles elle précise des
anticipations. Elle a pour objectif d'estimer et piloter l'équilibre entre les ressources et les
emplois au regard des risques pris par l'établissement sous contrainte d'un niveau de
rentabilité et d'un cadre réglementaire précis et variable selon les pays. Elle analyse
systématiquement le risque de liquidité et le risque de taux, et s’assure du respect des ratios
imposés par les régulateurs domestiques et internationaux.

1. Définition :

La Gestion Actif Passif ou Asset and Liability Management est définie54 comme une:
«Méthode gloBâle et coordonnée permettant à une entreprise de gérer la composition et
l'adéquation de l'ensemble de ses actifs et passifs et de son hors bilan L'objectif de cette
méthode est d'optimiser la rentabilité des fonds propres tout en préservant un niveau
acceptable de risque de taux, de change et de liquidité, et en assurant une allocation de fonds
propres de manière à adapter le volume et la structure des emplois et des ressources et des
activités à l'évolution du marché et à l'environnement financier et réglementaire, notamment
aux ratios prudentiels ».

Dans son ouvrage, J. Bessis55 fait ressortir la différence entre Gestion Actif- Passif et gestion
des risques. La première consiste « à définir des grands équilibres du bilan, en fonction des
contraintes de financement et des contraintes prudentiels, des limites gloBâles de risques et
des objectifs de performances », c'est une gestion gloBâle. La seconde complète, selon
l’auteur, la définition précédente en y ajoutant une dimension interne propre à l'entreprise,
prenant en compte la gestion et la politique commerciale spécifique à chaque établissement. Il
s'agit de l'ensemble des techniques et des outils de gestion qui permettent de mesurer et de
54
AUGOS J-C, Risque de taux d’intérêt et gestion bancaire, Ed. Economica, paris, 2000, p3.
55
BESSIS Joel, gestion des risques et gestion actif-passif des banques, crée en 1990.

60
contrôler les risques financiers. ALM s'adresse aux risques quantifiables, il s'agit surtout des
risques financiers, ceux qui naissent des aléas des marchés financiers.

2. Les missions de la gestion actif-passif :

Pour comprendre l'objet de l'ALM, il faut se souvenir que la gestion gloBâle des risques
consistait avant 1970 en l'unique gestion du passif. Puis elle s'est étendue à la gestion de
l'adéquation de variation de valeur du couple actif/passif jusqu'en 1980.

Depuis, elle s'est intéressée au calcul du rendement des fonds propres. Les travaux actuels
portent maintenant sur le pilotage de ce rendement56.

C'est pourquoi l'ALM « vise à maîtriser dans les meilleure conditions de rentabilité des fonds
propres, les conséquences négatives potentielles des risques financiers57».

En d'autre termes il s'agit d'optimiser la rentabilité des fonds propres tout en préservant un
niveau acceptable de risque de taux, de change et de liquidité et en assurant une allocation des
fonds propres de manière à adapter le volume et la structure des emplois et ressources et des
activités à l'évolution du marché et à l'environnement financier et réglementaire, notamment
aux ratios prudentiels.

La Gestion Actif Passif consiste à optimiser le couple risque/ rentabilité, plus précisément:

La fonction d'utilité de chaque banque reflète ses préférences en matière de couple


rendement / risque;
Les combinaisons d'actifs et de passifs que détient chaque établissement bancaire
génèrent un certain niveau de rendement et de risque;
Parmi ces combinaisons, la banque choisit celle qui correspond à ses préférences
(aversion au risque, neutralité vis-à-vis du risque, préférence pour le risque);
La Gestion Actif Passif représente l'outil qui permet d'atteindre une structure de bilan
conforme aux exigences de la banque en la matière ;
Evaluer la situation financière à court/ moyen/ long terme de l'institution ;
Détecter d'éventuels problèmes structurels/ contractuels et analyser l'impact à court et
long terme de différents remèdes possibles ;

56
Denis Dupré et Mohammed El Babsiri, « ALM : techniques pour la gestion actif/passif », éd. ESKA, Col,
Economie Contemporaine, Paris 1997, P20
57
http://coursenligne.scence-po.fr/2004-2005/risques-bancaires/fascicule.pd

61
En Pratique, il s'agit d’un ensemble de méthodes de prévision, d'outils d'analyse des risques et
de techniques de gestion orientées vers la maitrise des risques vers la maîtrise des risques
financiers.

Par conséquent, la notion de Gestion Actif Passif comporte:

Un processus d'évaluation permanant des risques financiers ;


Un processus de décision permettant de faire face à ces risques.

3. Démarche de la gestion actif-passif :

La gestion actif-passif procède d'une démarche globale qui concerne toutes les composantes
de la firme qui s'inscrit beaucoup plus dans le cadre d'une démarche prévisionnelle qui peut
être mise en évidence.

Pour réaliser l'équilibre risque/rentabilité, la démarche ALM peut se scinder en quatre étapes:

 La première étape consiste à identifier et mesurer les risques auxquels est exposé
l'établissement. Ainsi, les positons de liquidité, taux et change fournissent une mesure
de l'exposition de la banque aux différents risques. Cette mesure s'applique à un
horizon temporel déterminé qui couvre au minimum 3 à 6mois mais qui peut s'étendre
jusqu'à 1 an en synchronisation avec la gestion budgétaire ;
 La deuxième étape, vise à prévoir l'évolution des taux d'intérêt et de change.
Différentes hypothèses sur les évolutions futures des taux d'intérêt et de change sont
effectuées. On pourra même envisager des évolutions très défavorables afin de tester
la fragilité de la banque;
 La troisième étape commence une fois les prix et les positions étant déterminées, on
calcule la marge d'intérêt prévisionnelle selon les différentes hypothèses formulées. Il
s'agit de faire des simulations afin d'estimer les pertes qui devront être comparées aux
fonds propres de la banque. Ce qui permet à l'organe délibérant de juger si le niveau
des risques assumés correspondant aux préférences des actionnaires ;
 La quatrième étape serait donc de prendre une décision, tout en se basant sur les
différentes simulations effectuées afin d'en choisir la plus réaliste mais encore celle
qui engendra la rentabilité la plus élevée pour un niveau de risque donné et celle qui
est le plus en adéquation avec les options stratégiques de la banque en matière de

62
métiers. Enfin, i est bien apparent, que cette étape est différente des autres étapes car
elle ne se fait pas mécaniquement mais il s'agit plutôt de choisir la bonne stratégie.

4. La gestion actif-passif face aux risques bancaires :

La gestion actif-passif aussi dénommée par son acronyme anglais ALM (asset and liability
management) consiste à analyser la situation du bilan et son évolution probable sur un horizon
de planification, en fonction de variables vis-à-vis desquelles elle précise des anticipations (le
taux d'intérêt, développement commercial, indicateurs macro-économiques et autres variables
de marché).

Elle a pour objectif d'estimer ct piloter l'équilibre entre les ressources et les emplois au regard
des risques pris par l'établissement sous contrainte d'un niveau de rentabilité et d'un cadre
réglementaire précis et variable selon les pays. Elle analyse systématiquement le risque de
liquidité et le risque de taux, et s'assure du respect des ratios imposés par les régulateurs
domestiques et internationaux.

Par ailleurs, l'ALM vise à maîtriser dans les meilleures conditions de rentabilité des fonds
propres, les conséquences négatives potentielles des risques financiers. En d'autres terme il
s’agit d'optimiser la rentabilité des fonds propres tout en préservant un niveau acceptable de
risque de taux, de change et de liquidité et en assurant une allocation des fonds propres de
manière à adapter le volume et la structure des emplois et ressources et des activités à
l'évolution du marché et à l'environnement financier et réglementaire, notamment aux ratios
prudentiels. On parle alors d'optimisation du couple risque/rentabilité.

L'ALM s'intéresse aux risques financiers liés à l'obtention de liquidités et au financement des
opérations et avant tout aux risques liés au mouvement des taux d'intérêt.

Néanmoins, les visions divergent quelque peu sur le but final de la gestion actif-passif selon
les auteurs.

Par exemple, pour J. W. Bitner, les objectifs d'un gestionnaire actif-passif sont de:

 Gérer le risque de taux pesant sur le bilan de la banque;


 Gérer les besoins de liquidité relatifs à l'activité bancaire ;
 Préserver le capital de la banque ;
 Augmenter le résultat de la banque.

63
Pour d'autres tels que Bessis, Darmon ou Dubernet, les objectifs de l'ALM sont plus prudents.
Ils ne font en effet pas référence au dernier point envisagé par Bitner.

Pour eux, l'ALM poursuit avant tout un objectif d'assurance de la pérennité de l'établissement
en planifiant son développement et son financement et ne doit pas se fixer pour objectif de
maximiser la rentabilité de l'établissement.

Pour M. Dubernet, "La gestion actif-passif vise à cantonner dans des limites consciemment
déterminées les conséquences négatives éventuelles des risques financiers, principalement
risque de liquidité, risque de taux et risque de change. Elle cherche à atteindre cet objectif
dans les meilleures conditions de rentabilité. Pour ce faire, elle passe par la mesure et
l'analyse des risques financiers et débouche sur des préconisations d'action ».

Par conséquent, selon la définition et les objectifs que se donnent les responsables ALM de la
banque, chacun n'aboutira pas à la même politique de risque pour celle-ci. Par exemple
concernant le risque de taux, la gestion ALM doit alors s'efforcer d'associer des
problématiques de risque et de rentabilité.

En effet, l'ensemble des postes du bilan est largement influencé par les mouvements des taux
d'intérêt puisque la quasi-totalité des actifs et passifs bancaires engendre des revenus ou des
charges indexées sur les taux de marché. Par conséquent. L’instabilité des taux d'intérêt
génère une instabilité du résultat bancaire Néanmoins, la prise de risque est aussi la condition
sine qua non à l'obtention d'une meilleure rentabilité future.

Conclusion :

En lisant le chapitre, on comprend bien que les risques bancaires sont les risques se produisant
au cours des opérations bancaires. Les risques qu'on rencontre souvent sont le risque de crédit,
risque de marché, risque de taux d'intérêt, risque opérationnel. Ces risques, si l'on ne peut pas
contrôler, influencent non seulement sur le secteur bancaire mais encore sur l'économie
mondiale. C'est pourquoi, on a fondé des organisations comme Comité de Bâle et appliqué les
outils qu'on nomme ratio Cooke et ratio McDonough pour limiter les conséquences de ces
risques et assurer le bon fonctionnement du système bancaire.

Les risques bancaires ont bien évolué en raison de la crise économique. Ça implique une série
de faillite des banques de diverse envergure. On entend chaque jour des banques ne pas
pouvoir respecter leurs obligations et annonce leur faillite parce que les hommes n'ont pas la

64
confiance en contexte économique, alors hésitent à investir ou épargner et retirent le plus tôt
possible leurs dépôts. Pourtant, Ce n'est qu'un des risques bancaires les plus courants.

Alors, il est nécessaire d'appliquer des mesures complètes et variées pour contrôler et gérer les
risques bancaires.

De ce fait, la gestion actif-passif est une condition de la bonne gestion d’un établissement
financier. Elle permet son pilotage opérationnel et stratégique en orientant son activité vers la
réalisation de ses objectifs, et notamment vers une maximisation de la rentabilité.

Elle constitue donc un élément fondamental de la sécurité et de la rentabilité de


l’établissement qui la pratique.

65
Chapitre 3 : Etude de cas

La gestion des risques au sein de La Société


Générale

66
Section 1 : Présentation de la Société Générale Maroc.

C’est en 1913 que la première agence Société Générale a ouvert ses portes au Maroc. Depuis,
Société Générale Maroc est devenu un groupe financier de premier plan, s’appuyant sur un
modèle éprouvé de banque universelle et de synergies avec ses nombreuses filiales
spécialisées.

Tout au long du siècle écoulé, Société Générale Maroc a su adapter progressivement son
organisation et son dispositif afin de répondre au mieux aux attentes de tous ses clients :
Grandes Entreprises, Investisseurs Institutionnels, PME/PMI, Particuliers et Professionnels.

Le Groupe a su tirer parti de son ancrage dans l’économie marocaine comme de son
appartenance à un grand groupe bancaire international.

Nos domaines d’activité :

 Banque commerciale
 Banque de financement et des grandes entreprises
 Gestion Privée et Institutionnelle
 Des filiales souvent leaders dans leurs secteurs d’activité respectifs

Nos Chiffres clés :

 Plus de 1 Million de Clients


 4 000 collaborateurs
 420 agences
 470 guichets automatiques
 Des spécialistes métiers et des synergies Groupe à l’échelle mondiale mises au service
de la clientèle.

La Société Générale accorde une importance particulière à la mise en œuvre d’une


organisation robuste et efficiente pour maîtriser ses risques, dans tous les métiers, marchés et
régions où il opère, ainsi qu’à l’équilibre entre une culture risques forte et la promotion de
l’innovation. Plus précisément, cette gestion des risques a pour principaux objectifs de :

 Contribuer au développement des métiers du Groupe en optimisant sa rentabilité


gloBâle ajustée des risques, en accord avec son appétit au risque ;

67
 Garantir la pérennité du Groupe en mettant en œuvre un dispositif performant
d’analyse, de mesure et de contrôle des risques ;
 Faire de la maîtrise des risques en élément différenciant et un facteur de compétitivité
reconnu par tous.

Cela se traduit par :

 Des principes clairs de gouvernance, de contrôle et d’organisation des risques ;


 La détermination et la formalisation de l’appétit pour le risque du Groupe ;
 Des outils de maîtrise des risques efficaces ;
 Une culture risques développée et présente à chaque niveau de l’entreprise.

Ces différents points font l’objet d’une attention particulière avec la mise en place d’une série
d’initiatives dans le cadre du programme ERM (Enterprise Risk Management) qui vise à
améliorer la cohérence et l’efficacité du dispositif de maîtrise des risques au sein du Groupe
en intégrant pleinement leur prévention et leur contrôle à la gestion courante des métiers de la
banque.

1. Principes de gouvernance, de contrôle et d’organisation de la


gestion des risques :
La gouvernance de la gestion des risques du Groupe repose sur :

 La forte implication de l’ensemble de l’encadrement de l’entreprise dans le processus


de gestion des risques et la promotion de la culture risque, depuis le Conseil
d’administration jusqu’aux équipes opérationnelles ;
 Des règles et procédures internes clairement définies ;
 Une surveillance continue exercée par une instance indépendante pour assurer le suivi
des risques et veiller à l’application des règles et procédures.

Le Groupe organise la gestion de ses risques autour de deux principes clés :

 Les services chargés de l’évaluation des risques doivent être indépendants des
directions opérationnelles ;
 L’approche et le suivi des risques doivent être homogènes dans l’ensemble du Groupe.

La mise en conformité avec ces principes fait partie des plans d’intégration des filiales
acquises par le Groupe.

La gouvernance de la maîtrise des risques du groupe est assurée au travers de deux instances

68
principales : le Conseil d’administration, via le Comité d’audit, de contrôle interne et des
risques, et le Comité des risques. Sous l’autorité de la Direction générale, les directions
fonctionnelles du Groupe telles que la Direction des risques et certains services de la
Direction financière sont dédiés à la gestion et au contrôle permanent des risques en toute
indépendance par rapport aux directions opérationnelles.

2. Le programme entreprise risk management (ERM) :


Lancé opérationnellement en janvier 2011, le programme ERM a pour objet d’améliorer la
cohérence et l’efficacité du dispositif de maîtrise des risques au sein du Groupe en intégrant
pleinement leur prévention et leur contrôle à la gestion courante des métiers de la banque.

Ce programme qui fait l’objet d’un suivi rapproché de la part du COMEX et du CACIR
s’articule notamment autour :

 Du renforcement de la culture risques de l’ensemble des collaborateurs du Groupe ;


 De l’amélioration continue de l’exercice d’Appétit pour le risque (détaillé ci-après).

Le Conseil d’administration et la direction générale ont, sur la base d’un diagnostic de


l’existant réalisé en 2010, défini une cible qui vise à faire en sorte que chaque collaborateur
connaisse les risques que son activité engendre, sache les maîtriser, s’en sente responsable et
agisse avec courage, rigueur et discipline.

Un plan ambitieux de renforcement de la culture risques a donc été initié dès 2011 pour
répondre à cet objectif.

La démarche mise en œuvre s’articule autour, d’une part, d’actions de sensibilisation et


formation à destination des collaborateurs du Groupe et, d’autre part, d’actions visant à
améliorer la prise en compte des risques dans chacune des étapes de la vie du collaborateur au
sein du Groupe. On peut citer par exemple les actions suivantes initiées en 2012 :

 Au titre du recrutement, l’évaluation du « sens du risque » devient progressivement un


critère de sélection ;
 En matière de fixation d’objectifs et d’évaluation, la maîtrise des risques devient
progressivement un des éléments pris en compte de façon systématique ;
 Des actions de formation ont également été engagées avec la volonté de mise en place
de parcours labellisant ;
 La revue du code de conduite du Groupe.

L’ensemble de ces actions est porté par la Direction générale et l’ensemble des membres du

69
COMEX au travers de leur communication auprès des collaborateurs sur l’importance et les
enjeux liés à la maîtrise des risques au quotidien.

3. L’appétit pour le risque :


Depuis 2009, la direction des risques et la direction financière mènent une démarche
coordonnée avec les directions opérationnelles, de formalisation de l’appétit pour le risque du
groupe.

L’appétit pour le risque se définit pour la Société Générale comme le niveau de risque, par
nature et par métier, que le Groupe est prêt à prendre au regard de ses objectifs stratégiques.
L’appétit pour le risque s’exprime aussi bien au travers de critères quantitatifs que qualitatifs.

L’exercice d’appétit pour le risque du groupe se traduit par la formalisation de la vision à trois
ans :

 Des cibles sur certains indicateurs-clés du Groupe (solidité financière, solvabilité,


volatilité des résultats, levier, liquidité) ;
 Des couples risques/rentabilité des différents métiers du Groupe ;
 Et du profil de risque du Groupe, par nature de risques.

Pour déterminer ces éléments, sont pris en considération :

 La sensibilité des résultats aux cycles conjoncturels et aux événements de crédit, de


marché ou opérationnels ;
 L’impact de l’environnement macro-économique, tant sur les marchés émergents que
sur les pays développés.

L’exercice d’Appétit pour le risque constitue un des outils de pilotage stratégique à la


disposition des instances dirigeantes du Groupe.

4. La cartographie des risques du groupe :


Cette démarche vise à identifier et estimer les principaux risques de perte potentielle anticipés
pour l’année à venir quelle que soit leur nature : risques de crédit, de marché et opérationnels.
Ces risques sont placés sur une matrice associant, pour chacun d’eux, impact et probabilité
d’occurrence. Un niveau de perte est associé à chaque scénario, résultant de la combinaison
d’approches statistiques, utilisant un historique d’observations passées, et de validation à dire
d’expert. Les scenarii sont classés selon une échelle relative d’occurrence présentant trois
niveaux distincts : cas de base, stressé et extrême. Il peut s’agir aussi bien de cas de pertes
isolées et significatives par leur montant (exemple : le défaut d’une contrepartie majeure) que

70
d’événements associant de nombreuses contreparties (exemple : phénomène de contagion sur
un secteur d’activité ou entre plusieurs secteurs).

La cartographie des risques est présentée une fois par an aux membres du CACIR ainsi qu’au
Conseil d’administration.

5. Typologie des risques :


Le Groupe est exposé à des risques inhérents à ses activités. Compte tenu de la diversité et de
l’évolution des activités du Groupe, sa politique de gestion des risques s’articule autour des
principaux risques suivants, dont chacun est susceptible d’affecter ses résultats :

-Risque de crédit et de contrepartie (y compris le risque pays) : risque de pertes résultant de


l’incapacité des clients du Groupe, d’émetteurs ou d’autres contreparties à faire face à leurs
engagements financiers.

-Risque de marché : risque de perte de valeur d’instruments financiers, résultant des variations
de paramètres de marché, de la volatilité de ces paramètres et des corrélations entre ces
paramètres. Les paramètres concernés sont notamment les taux de change, les taux d’intérêt,
ainsi que les prix des titres (actions, obligations) et des matières premières, des dérivés et de
tous autres actifs, tels que les actifs immobiliers.

-Risques opérationnels : risque de baisse de la valeur du portefeuille d’investissement du


Groupe ; (y compris les risques comptables et environnementaux) : risque de pertes ou de
sanctions notamment du fait de défaillances des procédures et systèmes internes, d’erreurs
humaines ou d’événements extérieurs.

Section 2 : La gestion des risques pour la société générale.

I- Les risques de crédit :


1- Gestion des risques de crédit : organisation et structure.
Afin d’encadrer la gestion des risques de crédit du groupe, la direction des risques,
conjointement avec les pôles, a défini un dispositif de contrôle et de surveillance reposant sur
la politique de risque de crédit. Périodiquement, celui-ci est revu et validé par le comité
d’audit, de contrôle interne et des risques.

La surveillance des risques de crédit est organisée par pôles (réseaux France/réseaux
internationaux/services financiers spécialisés et assurances/banque privée, gestion d’actifs et
services aux investisseurs/banque de financement et d’investissement) et est complétée par
des départements ayant une approche plus transversale (suivi du risque pays, du risque sur

71
institutions financières). Le risque de contrepartie sur opérations de marché est rattaché au
département des risques de marché.

Au sein de la direction des risques, chacun de ces départements est en charge de :

 Fixer des limites de crédit globales et individuelles par client, catégorie de client ou
type de transaction ;
 Autoriser les opérations soumises par les directions commerciales ;
 Valider les notes de crédit ou les critères internes de notation des clients ;
 Assurer le suivi et la surveillance des expositions de montant unitaire élevé et de
divers portefeuilles de crédit spécifiques ;
 Valider les politiques de provisionnement spécifiques et collectives.

Par ailleurs, un département distinct effectue l’analyse d’ensemble des portefeuilles et assure
les reportings associés y compris vis- à-vis des autorités de tutelle. Un rapport mensuel sur
l’activité de la direction des risques est présenté au CORISQ et des analyses spécifiques sont
soumises à la direction générale.

2- Couverture des risques de crédit :


A. Garanties et collatéraux :
Dans le but de réduire sa prise de risques, le Groupe mène donc une gestion active de ses
sûretés notamment en les diversifiant : collatéraux physiques, garanties personnelles et autres
(dont CDS). Le Groupe a renforcé ses politiques de prise de garanties et collatéraux et
d’actualisation de leur valorisation (base de collecte des sûretés, déclinaison de procédures
opérationnelles).

Lors de l’approbation d’un crédit, une évaluation de la valeur des garanties et des sûretés
réelles, de leur caractère juridiquement contraignant ainsi que de la capacité du garant à
honorer ses engagements est réalisée. Ce processus permet également de s’assurer que la
sûreté ou la garantie répondent correctement aux exigences de la directive relative aux
exigences de fonds propres des établissements de crédit (Capital Requirement Directive,
CRD).

Les garants font l’objet d’une notation interne actualisée au moins annuellement et les
collatéraux d’une revalorisation au moins annuelle.

Il appartient à la filière Risques de valider les procédures opérationnelles mises en place par
les pôles d’activités pour la valorisation périodique des sûretés (garanties et collatéraux), qu’il

72
s’agisse de valorisations automatiques ou « à dire d’expert » et que ce soit lors de la décision
de crédit portant sur un nouveau concours ou à l’occasion du renouvellement annuel du
dossier de crédit.

B. Utilisation des dérivés de crédit pour la gestion de la concentration


corporate :
Au sein de la Banque de Financement et d’Investissement, le département de gestion du
portefeuille de crédits (CPM : Credit Portfolio Management) a pour mission, en collaboration
étroite avec la Direction des risques et les métiers, de réduire les concentrations excessives
figurant dans le portefeuille et d’apporter une réponse rapide aux détériorations de qualité de
crédit d’une contrepartie. CPM est désormais intégré au département en charge de la gestion
des ressources rares du portefeuille de prêts et créances.

Le Groupe utilise des dérivés de crédit dans le cadre de la gestion du portefeuille de crédits
Corporate. Ils permettent essentiellement de réduire les concentrations individuelles,
sectorielles et géographiques et d’assurer une gestion active des risques et du capital alloué.

Les montants notionnels des dérivés de crédit Corporate (Credit Default Swap, CDS) achetés
dans le cadre de cette activité sont enregistrés en hors-bilan parmi les engagements de
garanties reçus.

C. Assurances crédit :
Outre le recours aux Agences de crédit export (par exemple : Coface et Exim) et aux
organismes multilatéraux (par exemple : BERD), Société Générale a développé depuis
plusieurs années des relations avec des assureurs privés afin de couvrir une partie des
financements contre les risques de non-paiement à la fois commerciaux et politiques.

D. Mesure des risques et notation interne :


Depuis 2007, Société Générale a l’autorisation de ses autorités de tutelle d’appliquer pour la
majeure partie de ses expositions la méthode de notations internes (méthode IRB – Internal
Rating Based) pour calculer les fonds propres nécessaires au titre des risques de crédit.

Le système de notation du Groupe se différencie fondamentalement entre la clientèle de détail


(particuliers, TPE, professionnels) et la clientèle entreprise, banques et souverains :

 Pour les portefeuilles de la clientèle de détail, des modèles internes servent à mesurer
les risques de crédit, exprimés à partir d’une probabilité de défaillance de l’emprunteur
à horizon d’un an (Probability of Default, PD) et du pourcentage de perte en cas de

73
défaillance de la contrepartie (Loss Given Default, LGD). Ces paramètres sont
attribués automatiquement, en conformité avec les principes de l’accord de Bâle ;
 Pour les portefeuilles entreprises, banques et souverains, le dispositif de notation
repose sur deux grands piliers : un dispositif de modèles de notation de contreparties
comme aide à la décision du notateur qui attribue la note et un dispositif d’attribution
automatique des paramètres de LGD et de facteurs de conversion de crédit (Credit
Conversion Factor, CCF) en fonction des caractéristiques des transactions.
II- Les risques de marché :
Les risques de marché désignent le risque de perte résultant d’une évolution défavorable des
paramètres de marché. Ils concernent l’ensemble des opérations du trading book, et également
certains portefeuilles classés en banking book.

1. Organisation :
Si la responsabilité première de la maîtrise des risques incombe naturellement aux
responsables des activités des salles de marchés (front office), le dispositif de supervision
repose sur une structure indépendante, le département des risques sur opérations de marché de
la direction des risques.

Ce département est en charge :

 Du suivi permanent, quotidien et indépendant des positions et des risques issus de


toutes les activités de marché du groupe, et de la comparaison de ces positions et
risques avec les limites établies ;
 De la définition des méthodes de mesure du risque et des procédures de contrôle, de la
validation des modèles de valorisation utilisés pour le calcul des risques et des
résultats, de la définition des provisions pour risque de marché (réserves et
ajustements de résultat) ;
 De la définition des fonctionnalités des bases de données et des systèmes utilisés pour
mesurer les risques de marché ;
 De l’instruction de l’ensemble des demandes de limites formulées par les différentes
activités, dans le cadre des autorisations globales accordées par la Direction générale
et le Conseil d’administration et du suivi de leurs utilisations ;
 De la centralisation, la consolidation et du reporting des risques de marché du Groupe
 De la proposition au Comité des risques du Groupe des limites de marché pour les
interventions de chaque activité du Groupe.

74
2. Les méthodes d’évaluation et d’encadrement des risques de marché :
L’évaluation des risques de marché dans le Groupe repose sur la combinaison de trois types
d’indicateurs de mesure, donnant lieu à un encadrement par des limites :

 La Valeur en Risque (VaR) à 99 % conforme au modèle interne réglementaire,


indicateur synthétique permettant le suivi au jour le jour des risques de marché pris par
le Groupe, en particulier dans ses activités de trading ;
 Des mesures en stress test, fondées sur des indicateurs de type risque décennal. Les
mesures de stress test permettent de limiter l’exposition du Groupe aux risques
systémiques et aux cas de chocs de marché exceptionnels
 Des mesures complémentaires (en sensibilité, en nominal d’emprise ou de durée de
détention...) qui permettent d’assurer une cohérence entre les limites gloBâles en
risque et les seuils opérationnels utilisés au front office. Ces mesures permettent aussi
d’encadrer des risques qui ne seraient qu’imparfaitement capturés par les mesures en
VaR et en stress test.

Au titre de la CRD3 (Capital Requirement Directive) sont également calculés de façon


hebdomadaire les indicateurs suivants : VaR stressée, IRC (Incremental Risk Charge) et CRM
(Comprehensive Risk Measure). Les charges en capital calculées par ces nouveaux modèles
internes complètent la mesure précédente (VaR) pour mieux tenir compte des risques
extrêmes (en particulier migration de rating et défaut) et limiter la pro-cyclicité des besoins en
fonds propres.

III- Les risques opérationnels :


1) Gestion des risques opérationnels : organisation et gouvernance.
Au cours des dernières années, la Société Générale a développé des processus, des outils de
gestion et une infrastructure de contrôle pour renforcer la maîtrise et le pilotage des risques
opérationnels dans l’ensemble du Groupe. Ces dispositifs comprennent, entre autres, des
procédures générales et spécifiques, une surveillance permanente, des plans de continuité
d’activité, des Comités nouveaux produits et des fonctions dédiées à la surveillance et la
gestion de certains types de risques opérationnels tels que la fraude, les risques liés aux
systèmes de paiement, les risques juridiques, les risques liés à la sécurité des systèmes
d’informations et les risques de non-conformité.

a. Le Département des risques opérationnels :

75
Rattaché en 2007 à la Direction des risques du Groupe, le Département des risques
opérationnels travaille en étroite relation avec les équipes en charge de la gestion et de la
maîtrise des risques opérationnels au sein des pôles d’activités et des Directions centrales.

Les responsabilités du Département des risques opérationnels sont notamment les suivantes :

 L’animation de la filière « Risques opérationnels » ;


 La conception et la mise en œuvre du dispositif de gestion des risques opérationnels
du Groupe, en concertation avec les pôles d’activités et les Directions centrales ;
 La promotion d’une culture du risque opérationnel au sein du Groupe ;
 La définition, au niveau du Groupe, des méthodes d’identification, de mesure, de
surveillance et d’atténuation et/ ou de transfert des risques opérationnels, en liaison
avec les pôles d’activités et les Directions centrales, afin d’en assurer la cohérence
d’ensemble ;
 L’élaboration de la politique globale de continuité d’activité et de gestion de crise du
Groupe ainsi que le pilotage et la coordination de sa mise en œuvre.
b. La filière « risques opérationnels » :
Outre le Département des risques opérationnels, la filière comprend les Responsables des
risques opérationnels (RRO) des pôles d’activités et des Directions centrales qui sont
fonctionnellement rattachés au Directeur des risques opérationnels du Groupe.

Les RRO, présents dans l’ensemble des entités du Groupe, sont chargés d’appliquer les
politiques et directives du Groupe et de contrôler et piloter les risques opérationnels, en
s’appuyant sur un réseau de correspondants dans les lignes-métiers et les entités, et en se
concertant étroitement avec les responsables opérationnels concernés.

Des Comités risques opérationnels ont été institués tant au niveau du Groupe que des pôles
d’activités, des Directions centrales et des filiales.

2) Mesure des risques opérationnels :


Société Générale a opté, dès 2004, pour l’approche de mesure avancée des risques
opérationnels (AMA ou Advanced Measurement Approach) proposée par la Directive
Européenne sur l’adéquation des fonds propres. Cette approche permet notamment :

 D’identifier les métiers les plus exposés aux risques et les types de risque qui ont
l’impact le plus fort sur le profil de risque du Groupe et sur ses besoins totaux en fonds
propres ;

76
 D’améliorer la culture et la gestion des risques opérationnels du Groupe en créant un
cercle vertueux dans lequel les risques sont identifiés, leur gestion est améliorée et des
stratégies appropriées sont mises en œuvre afin de les atténuer et les réduire.

Quelques filiales utilisent encore l’approche standard ; un plan de déploiement progressif de


l’approche avancée est mis en place pour certaines d’entre elles.

3) Dispositif de suivi des risques opérationnels :


Les dispositifs expressément prévus par la réglementation (Capital Requirement Directive et «
Saines pratiques pour la gestion de la surveillance des risques opérationnels » bâloises) ont été
mis en œuvre pour servir de support au « cercle vertueux » évoqué précédemment. Ils
comprennent notamment :

 La collecte des données internes relatives aux pertes de risques opérationnels ;


 Le dispositif d’auto-évaluation des risques et des contrôles (Risk & Control Self-
Assessment ou RCSA) ;
 Les indicateurs clés de risques (Key Risk Indicators ou KRI) ;
 Les analyses de scenarii ;
 L’analyse des données de pertes externes ;
 La gestion de crise et l’élaboration des plans de continuité d’exploitation ;
 La lutte contre la fraude.

4) Assurances des risques opérationnels :


a) Description des assurances souscrites :
Politique générale :

Société Générale a mis en place dès 1993, une politique mondiale de couverture des risques
opérationnels du Groupe par l’assurance. Elle consiste à rechercher sur le marché les garanties
les plus larges et les plus élevées au regard des risques encourus et à en faire bénéficier les
entités partout où cela est possible. Les garanties sont souscrites auprès d’assureurs de
premier plan. Lorsque la législation locale l’impose, des polices locales, réassurées par les
assureurs du programme mondial, sont mises en place.

En complément, des garanties spécifiques peuvent être souscrites par des entités exerçant une
activité particulière.

Une société de réassurance interne au Groupe intervient sur plusieurs contrats pour mutualiser

77
entre les entités, les risques de fréquence élevée et de faible intensité. Cette approche
contribue à améliorer la connaissance et la maîtrise de ses risques par le Groupe.

b) Description des niveaux de couverture :


Risques généraux :

Les immeubles et leur contenu, y compris le matériel informatique, sont assurés pour des
montants correspondant à leur valeur de remplacement. La garantie couvrant les actes de
terrorisme à l’étranger a été renouvelée.

Les responsabilités civiles autres que professionnelles (exploitation, mandataires sociaux,


automobile...) sont couvertes partout dans le monde par des polices d’assurances. Les
montants assurés sont variables selon les pays afin de correspondre aux besoins de
l’exploitation.

Vol/Fraude :

Ces risques sont inclus dans une police « gloBâle de banque » assurant l’ensemble des
activités financières dans le monde entier. S’agissant de la fraude, sont couvertes les actions
commises par un salarié, un tiers agissant seul ou avec la complicité d’un salarié dans
l’intention d’en tirer un profit personnel illicite ou par malveillance (qui suppose la volonté de
causer un préjudice au Groupe).

Responsabilité civile professionnelle :

Les conséquences d’éventuelles mises en cause du personnel ou des dirigeants dans le cadre
de leur activité professionnelle sont assurées dans le cadre d’un plan mondial.

Pertes d’exploitation :

Les conséquences d’un arrêt accidentel de l’exploitation sont assurées dans le cadre d’un plan
mondial. Cette garantie intervient en complément de plans de continuité de l’exploitation. Les
montants assurés sont de nature à permettre de couvrir les pertes encourues entre la
survenance de l’événement et la mise en place des mécanismes de secours.

78
Commentaire :

Comme toutes les banques la Société Générale est exposée à des risques variés qui sont
susceptibles d’affecter ses résultats et de générer des couts importants, c’est pour cela elle doit
s’organiser pour les maitriser. Parmi les risques caractéristiques de l’activité bancaire auxquels la
Société Générale doit faire face : Le risque de crédit, risque de marché et risque opérationnel.

Dans le cadre de la politique de gestion des risques adoptée par la Société Générale, la banque vise
par l’intermédiaire d’un programme nommé entreprise risk management à simplifier et à rendre
efficace ses dispositifs de contrôle du risque à travers une meilleure intégration de la notion de risque
dans la stratégie de la banque.

Les principaux objectifs de la politique de gestion des risques de la Société Générale se manifeste
dans la recherche de la différenciation des autres banques, l’assurance de la pérennité du groupe,
servir au mieux à ses clients et contribuer au développement des activités et de la rentabilité. Afin de
mettre en œuvre la politique de gestion des risques la Société Générale a :

- Défini des principes clairs de gouvernance, de contrôle et d’organisation des risques ;

- Cartographié tous ses risques en vue d’estimer les risques majeurs de perte potentielle à priori
pour l’année prochaine ;

- Défini l’appétit pour le risque du groupe, cet appétit détermine le niveau de risque par nature et
par métier que le groupe est prêt à prendre au regard de ses objectifs stratégiques ;

- Défini des outils de maitrise des risques efficaces pour les différents risques bancaires notamment
les risques de crédit, les risques de marché et les risques opérationnels, afin de limiter leurs effets
négatifs sur les résultats de la banque ;

- Tenté de renforcer une culture du risque à chaque niveau de l’entreprise par des formations et des
cycles de conférences.

D’après cette étude de cas nous pouvons conclure que la Société Générale voie que la maitrise des
risques financiers mérite une attention particulière, c’est pour cela elle accorde une importance
primordiale à la mise en œuvre d’une organisation robuste et efficiente pour réduire les impacts
négatifs de ces risques sur la performance de la banque.

79
Dans ce travail de recherche nous avons essayé de mettre en évidence tout ce qui est
en relation avec les risques bancaires et la manière dont ils sont gérés. Ce travail est divisé en
trois chapitres :

Dans le premier chapitre on a essayé dans un premier temps de donner une présentation du
comité de Bâle et les réglementations apportées en matière de gestion des risques bancaires,
en fait les accords de Bâle présente un véritable projet stratégique qui est d’inciter les banques
à mieux gérer leurs risques par l’usage des meilleures pratiques et des meilleures méthodes
existantes. Dans un deuxième temps nous avons donné un aperçu sur le système bancaire
marocain et son évolution historique et les réformes qu’il a connu au niveau des méthodes
d’évaluation des risques bancaires.

Au deuxième chapitre nous avons cerné les objectifs et la démarche de la gestion des risques
bancaires, les méthodes d’évaluation et de couverture de ses risques ainsi que la gestion du
bilan ou l’approche ALM qui permet à la banque d'avoir une image plus claire des risques
encourus par celle-ci et apporte de nombreuses solutions aux préoccupations quotidiennes du
gestionnaire notamment l'optimisation de la structure du bilan et l'appréciation des
conséquences des évolutions du marché.

Dans le dernier chapitre nous avons essayé de présenter une étude de cas qui donne une idée
sur comment la Société Générale accorde une importance particulière à la mise en œuvre
d’une organisation robuste et efficiente pour maîtriser ses risques et les outils qu’elle utilise
pour atteindre cet objectif.

D’après la démarche que nous avons suivi dans le cadre de ce travail, il est possible de
conclure que les banques aujourd’hui sont exposées à des risques importants, leur défi à les
gérer apparait dans la difficulté de mettre au point une base de données observable et
quantifiable. Dans ce contexte les banques sont incitées par l’évolution de la réglementation à
travailler activement dans ce domaine. Elles doivent adopter des mesures stratégiques pour
face aux risques bancaires et leurs effets sur leurs performances.

80
Bibliographie

 Arnoud de servigny Ivan Zelenko, Le risque de crédit face à la crise.


 AUGOS J-C, Risque de taux d’intérêt et gestion bancaire, Edition Economica, paris,
2000.
 Benchekara Mohamed, Théories Economiques Contemporaines, 2015.
 BERRADA Mohamed Azzedine, Op, Cit.
 Cécile Kharoubi et Philippe Thomas, Analyse du risque de crédit : Banque et
marchés,2016.
 Christian Gouriéroux, André Tiomo, Risque de crédit-Une approche avancée, Avril
2007.
 Denis Dupré et Mohammed El Babsiri, ALM : techniques pour la gestion actif/passif,
Economie Contemporaine, Paris 1997.
 Joël BESSIS, « Gestion des risques et gestion actif-passif des banques », Edition
DALLOZ, 1995
 Olivier Hassid, « La gestion des risques », 2ème édition, DINOD, Paris, 2008.

81
Webographie

 https://fr.wikipedia.org/wiki/Comité_de_Bale
 www.essectransac.com/wp-content/themes/.../Les_accords_de_Bâle.pdf
 https:/fr.wikipedia.orglwiki/Value_at_risk.
 http://www.lafinancepourtous.com/Descryptage/Dossiers/Crise-financiere/Comment-la-
crise-de-2008-a-t-elle-commence
 http://ifinance.over-blog.com/article-Bâle-3-enjeux-et-modalités-de-la-reforme-bancaire-
51194982.html
 https://www.ladissertation.com/Monde-du-Travail/Finance-et-Economie/Les-limites-de-
B%C3%A2le-1-298924.html
 http://blog.wikimemoires.com/2011/02/Bâle-ii-nouvel-accord-de-Bâle-avantages-et-
critiques/
 https://www.doc-du-juriste.com/droit-prive-et-contrat/droit-
bancaire/dissertation/environnement-bancaire-marocain-regles-prudentielles-451311.html
 https://www.abcbourse.com/apprendre/19_value_at_risk.html
 https://www.memoireonline.com/07/08/1357/m_gestion-des-risques-bancaires-definition-
mesure-gestion-impact-performance23.html
 https://www.fimarkets.com/pages/risque_operationnel.php
 https://www.memoireonline.com/07/08/1357/gestion-des-risques-bancaires-definition-
mesure-gestion-impact-performance.html
 https://www.fimarkets.com/pages/derive_de_credit.php

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Tables des matières :

Introduction générale……………………………………………………………………………………………………….2

Chapitre 1 : La réglementation prudentielle à l’échelle internationale et nationale………….4

Introduction………………………………………………………………………………………………………………4

Section 1 : La réglementation prudentielle au niveau internationale………………………………..5

I- Le comité de Bâle…………………………………………………………………………………………………5
1. Accord de Bâle I (1988)………………………………………………………………………………………..6
a. Calendrier…………………………………………………………………………………………………………….8
b. Limite…………………………………………………………………………………………………………………..8
c. L’amendement risque de marché 1996………………………………………………………………..8
d. Les limites de Bâle I…………………………………………………………………………………………….10
2. Le dispositif de Bâle II………………………………………………………………………………………….11
a. Pilier 1 : L’exigence de fonds propres…………………………………………………………………..11
b. Pilier 2 : La procédure de surveillance prudentielle……………………………………………..13
c. Pilier 3 : La discipline de marché………………………………………………………………………….14
d. Les limites de Bâle II…………………………………………………………………………………………….14
II- La crise financière et l’accord de Bâle III………………………………………………………………15
1. La crise financière de subprime 2007-2008………………………………………………………….15
2. Les principaux apports de Bâle III…………………………………………………………………………16
3. Les limites de Bâle III……………………………………………………………………………………………18
4. Vers Bâle IV ?............................................................................................................19

Section 2 : La réglementation prudentielle au niveau nationale……………………………………….20

I. Aperçu sur le système bancaire marocain…………………………………………………………..20


1. La mise en place des bases du système (1956)……………………………………………………..20
2. La consolidation du système (1967)………………………………………………………………………20
3. Les réformes du système (1993/2006)………………………………………………………………….21
II. L’application de dispositif Bâlois au Maroc…………………………………………………………….21
1. Les fonds propres de base…………………………………………………………………………………….22
a. Eléments à inclure dans les fonds propres de base……………………………………………….22
b. Eléments à déduire des fonds propres de base……………………………………………………..22
2. Les fonds propres complémentaires……………………………………………………………………..23

Conclusion…………………………………………………………………………………………………………………..26

Chapitre 2 : La gestion des risques bancaires et la gestion actif-passif………………………………27

Introduction…………………………………………………………………………………………………………………27

Section 1 : Risques encourus par les institutions financières……………………………………………..29

1) Le risque de crédit………………………………………………………………………………………………….29
2) Le risque de marché……………………………………………………………………………………………….29
3) Le risque opérationnel……………………………………………………………………………………………30

Section 2 : Objectifs et démarche de la gestion des risques bancaires…………………………………30

83
I. Les objectifs de la gestion des risques……………………………………………………………………..30
II. Les étapes de la gestion des risques………………………………………………………………………..31
1. Identification des risques………………………………………………………………………………………..31
2. Evaluation et mesure des risques……………………………………………………………………………31
3. Sélection des techniques de gestion des risques…………………………………………………….31
4. La mise en œuvre…………………………………………………………………………………………………...32
5. Surveillance des risques………………………………………………………………………………………….32
6. Reporting des risques……………………………………………………………………………………………..32

Section 3 : Les méthodes d’évaluation des risques bancaires………………………………………………32

I. Evaluation de risque de crédit…………………………………………………………………………………33


1. Modèles MKV (Kealhofer, Mcquown et Vasieck) de Moody’s………………………………….33
2. Credit Metrics de JP Morgan……………………………………………………………………………………33
3. Credit portfolio View de Mckinsey…………………………………………………………………………..35
II. Evaluation de risque de marché……………………………………………………………………………….35
1. Var de marché…………………………………………………………………………………………………………35
2. Estimation de la Var de marché par la simulation historique…………………………………..37
3. Estimation de la Var par l’approche variance covariance…………………………………………39
III. Evaluation de risque opérationnel……………………………………………………………………………40
1) Approches statistiques…………………………………………………………………………………………….40
2) Approches par scénarios………………………………………………………………………………………….41
3) Scorecards……………………………………………………………………………………………………………….42
4) La Loss Distribution Approach (LDA)………………………………………………………………………..43

Section 4 : Méthodes de couverture des risques bancaires…………………………………………………..45

I. Méthodes de couverture de risque de crédit……………………………………………………………45


1) L’étude sur le débiteur……………………………………………………………………………………………..46
2) La surveillance constante de la solvabilité………………………………………………………………...46
3) La diversification dans le portefeuille de crédit…………………………………………………………46
4) La prise de garantie…………………………………………………………………………………………………..47
A) Les suretés personnelles…………………………………………………………………………………………...47
B) Les suretés réelles…………………………………………………………………………………………………..…48
5) Les dérivés de crédit………………………………………………………………………………………………….49
a) Utilisation………………………………………………………………………………………………………………….49
b) Crédits options………………………………………………………………………………………………………….50
c) Crédit default swap (CDS)………………………………………………………………………………………….50
d) Crédit linked notes…………………………………………………………………………………………………….51
II. Couverture de risque de marché………………………………………………………………………………..51
1) Risque de taux d’intérêt……………………………………………………………………………………………..51
1.1) Les contrats swaps……………………………………………………………………………………………………..51
1.2) Les options………………………………………………………………………………………………………………...52
1.3) Les caps, les floors et les collars………………………………………………………………………………....52
a. Le cap………………………………………………………………………………………………………………………….52
b. Les floors………………………………………………………………………………………………………………......53
c. Les collars…………………………………………………………………………………………………………………..53
2) Risque de taux de change…………………………………………………………………………………………..53

2.1) Couvertures sur le physique ou « traditionnelles »……………………………………………………..53

84
A. Le termaillage : « leads and log »…………………………………………………………………………………..54

B. Le netting……………………………………………………………………………………………………………………….54

C. La couverture à terme…………………………………………………………………………………………………….54

D. L’avance en devises (AD)…………………………………………………………………………………………………55

2.2)Les nouveaux instruments……………………………………………………………………………………………55

A) Les options de changes…………………………………………………………………………………………………...55

B) Les produits bancaires « packages »………………………………………………………………………………..55

C) Les swaps………………………………………………………………………………………………………………………..55

III- Couverture de risque opérationnel………………………………………………………………………………..56

1) Processus de surveillance …………………………………………………………………………………………..57


1.1) Controles internes………………………………………………………………………………………………………..57
1.2) Audit interne………………………………………………………………………………………………………………..57
1.3) Audit externe……………………………………………………………………………………………………………….58
2) Reporting……………………………………………………………………………………………………………………58

2.1) Définition…………………………………………………………………………………………………………………….59

2.2) Champ d’application……………………………………………………………………………………………………59

3) plan de secours……………………………………………………………………………………………………………….60

Section 5 : La gestion actif-passif……………………………………………………………………………………………..60

1. Définition…………………………………………………………………………………………………………………….60
2. Les missions de la gestion actif-passif…………………………………………………………………………..61
3. Démarche de la gestion actif-passif ……………………………………………………………………………..62
4. La gestion actif-passif face aux risques bancaires………………………………………………………...63

Conclusion………………………………………………………………………………………………………………………….65

Chapitre 3 : Etude de cas…………………………………………………………………………………………………………..66

Section 1 : Présentation de la Société Générale………………………………………………………………………..66

1. Principes de gouvernance, de contrôle et d’organisation de la gestion des risques………67


2. Le programme entreprise risk management…………………………………………………………………68
3. L’appétit pour le risque…………………………………………………………………………………………………69
4. La cartographie des risques du groupe………………………………………………………………………….69
5. Typologie des risques……………………………………………………………………………………………………70

Section 2 : La gestion des risques pour la Société Générale……………………………………………………….70

I- Les risques de crédit……………………………………………………………………………………………………..70


1- Gestion des risques de crédit : organisation et structure……………………………………………...70
2- Couverture des risques de crédit…………………………………………………………………………………..71
A. Garanties et collatéraux………………………………………………………………………………………………..71
B. Utilisation des dérivés de crédit pour la gestion de la concentration corporate…………….72
C. Assurances crédit………………………………………………………………………………………………………….72

85
D. Mesure des risques et notation interne………………………………………………………………………..72
II- Les risques de marché…………………………………………………………………………………………………..73
1. Organisation………………………………………………………………………………………………………………….73
2. Les méthodes d’évaluation et d’encadrement des risques de marché…………………………..74
III- Les risques opérationnels………………………………………………………………………………………………74
1) Gestion des risques opérationnels : organisation et gouvernance…………………………………74
a. Le département des risques opérationnels…………………………………………………………………...75
b. La filière « risques opérationnels »………………………………………………………………………………..75
2) Mesure des risques opérationnels…………………………………………………………………………………75
3) Dispositif de suivi des risques opérationnels………………………………………………………………….76
4) Assurances des risques opérationnels……………………………………………………………………………76
a) Description des assurances souscrites……………………………………………………………………………76
b) Description des niveaux de couverture ………………………………………………………………………….77

Conclusion générale…………………………………………………………………………………………………………………….79

Bibliographie/ Webographie……………………………………………………………………………………………………….80

Table des matières………………………………………………………………………………………………………………………82

86

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