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Département des Sciences Économiques et de Gestion

Projet de fin d’étude pour l’obtention du Master


OPTION : Management Financier et Stratégie des Organisations
Sous le thème

Analyse du système de notation interne appliqué par les


banques aux PME : Cas du Maroc

Préparé et soutenu par : Sous la direction du Professeur :


Mr. EL JAAFARI EL MEHDI Mr. EL HIRI ABDERRAZAK

Membres du jury :
Mr. Abderrazak ELHIRI Enseignant chercheur à la FSJES de Fès, Encadrant.

Mr. Fouad BEN ELHAJ Enseignant chercheur à la FSJES de Fès, Suffragant.

Mr. Hafid EL HASSANI Enseignant chercheur à la FSJES de Fès, Suffragant.

Année Universitaire 2021-2022


Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

« Certes, il y’a des travaux pénibles ;


Mais la joie de la réussite
N’a-t-elle pas à compenser nos douleurs ? »

Jean de la bruyère

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Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Remerciements

Tout d’abord, je remercie le Dieu, notre créateur de nous avoir donné la

force, la volonté et le courage afin d’accomplir ce modeste travail.

Ces remerciements vont tout d’abord au Monsieur le Doyen, au corps


professoral et administratifs de la Faculté des Sciences Juridiques,
Économiques et Sociales de Fès, pour la richesse et la qualité de leur
enseignement et qui déploient de grands efforts pour assurer à leurs
étudiants une formation actualisée.

Je tiens aussi à remercier mon encadrant, Professeur Abderrazak El


Hiri, pour sa patience, et surtout pour sa confiance, ses remarques et ses
conseils, sa disponibilité et sa bienveillance.

Qu’il trouve ici le témoignage de ma profonde gratitude .

A tous mes enseignants qui m’ont initié aux valeurs authentiques, en


signe d'un profond respect et d'un profond amour !!!

A tous les étudiants du Master promotion 2021/2022.

Merci à vous tous.

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Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Dédicace

Je dédie ce modeste travail :

À mes parents ;

À Mehdi Badre ;

À Benkirane Brahim ;

À Lahlou Toufik ;

À mes proches, chacun à son nom ;

À toute la famille ;

À tous mes amis ;

À tous mes chers enseignants qui ont enseigné moi ;

EL JAAFARI EL MEHDI

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Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Résumé

Sous l’impulsion de la réglementation prudentielle (Bâle II et Bâle III), les


banques marocaines sont amenées à développer des systèmes internes de
notation capables de différencier les risques.

De ce fait, la notation de crédit occupe aujourd’hui une place sans précédent


dans les pratiques de ces institutions. Notre travail de recherche consiste à
appréhender l’approche du système de notation interne dans la quantification du
risque crédit PME – Cas du Maroc. Ce mémoire s’appuiera sur le cas de la
banque Attijariwafa Bank et de sa politique dans la gestion du risque de crédit.

Mots-clés : Risque de défaut, PME, Réglementation prudentielle, Approche


IRB, Système de notation interne.

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Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

SOMMAIRE
REMERCIEMENTS ...................................................................................................................................... 2
DEDICACE..................................................................................................................................................... 3
RESUME......................................................................................................................................................... 4
SOMMAIRE ................................................................................................................................................... 5
INTRODUCTION .......................................................................................................................................... 6
CHAPITRE I - LA NOTATION INTERNE : UNE MEILLEURE APPROCHE D’ÉVALUATION DU
RISQUE DE CRÉDIT .................................................................................................................................... 8
SECTION 1 - LE SYSTEME DE NOTATION INTERNE : VUE D’ENSEMBLE .......................................................... 8
SECTION 2 - LA GESTION DU RISQUE DE CREDIT PAR LE RATING ............................................................... 17
SECTION 3 - LES LIMITES DE LA NOTATION INTERNE DES BANQUES AUX PME : CAS DU M AROC ............... 26
Conclusion du premier chapitre............................................................................................................. 31
CHAPITRE II - ÉVOLUTION DE LA RÉGLEMENTATION BANCAIRE DES ACTIVITÉS DE
CRÉDIT ........................................................................................................................................................ 32
SECTION 1 - LES PRINCIPES REGLEMENTAIRES DE BALE AU SERVICE DE LA GESTION DU RISQUE DE CREDIT
................................................................................................................................................................... 32
SECTION 2 - LA REGLEMENTATION BANCAIRE PRUDENTIELLE BALAIE AU M AROC : ÉTAT DES LIEUX ET
REPERCUSSIONS ......................................................................................................................................... 54
SECTION 3 - ACCORD DE BALE IV : FINALISATION DES REFORMES DE BALE III ....................................... 58
Conclusion du deuxième chapitre .......................................................................................................... 66
CHAPITRE III - ANALYSE DU SYSTÈME DE NOTATION INTERNE : CAS DE LA BANQUE
« ATTIJARIWAFA BANK »....................................................................................................................... 67
SECTION 1 - METHODOLOGIE DE RECHERCHE ........................................................................................... 67
SECTION 2 - LA MISE EN PLACE DU SYSTEME DE NOTATION POUR L’EVALUATION DU RISQUE DE CREDIT .. 70
SECTION 3 - APPLICATION DU SYSTEME DE NOTATION INTERNE AU SEIN DE LA BANQUE ATTIJARIWAFA
BANK........................................................................................................................................................ 72
Conclusion du troisième chapitre .......................................................................................................... 86
CONCLUSION GENERALE ....................................................................................................................... 87
LISTE DES SYMBOLES ............................................................................................................................. 89
LISTE DES FIGURES ................................................................................................................................. 90
ANNEXES..................................................................................................................................................... 91
BIBLIOGRAPHIE...................................................................................................................................... 104
TABLE DE MATIERES............................................................................................................................. 107

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Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

INTRODUCTION

Les entreprises recourent essentiellement aux banques pour se financer, contrairement à ce


que l’on observe aux États-Unis où les marchés financiers occupent une place
traditionnellement plus importante dans le financement de l’économie. Les banques
accompagnent les entreprises dans le financement de leur cycle d’exploitation tout comme
dans le financement de leurs dépenses d’investissement, via un éventail de techniques qui
seront explicitées. Cette activité de prêt est à la source de risques importants. On insiste
souvent sur les risques inhérents aux activités de marché. Les accidents de marché sont il est
vrai spectaculaires et résultent le plus souvent d’imprudences dans la gestion des banques.
Mais l’analyse historique amène à constater que les crises bancaires sont la plupart du temps
issues de pratiques déraisonnables en matière de distribution de crédit (Clauss & Pansard, 2021).
Il nous est apparu essentiel de présenter comment les banques mesurent et gèrent les risques
inhérents à leur activité de prêt consenties aux entreprises, et plus particulièrement les PME.

L'amélioration de l'accès au financement pour les PME fait l'objet de nombreux enjeux
touchant à la fois les banques et les régulateurs financiers. Le marché du crédit est devenu de
plus en plus exigeant, ce qui rend plus difficile pour les PME d'obtenir les fonds nécessaires
pour soutenir leurs opérations. Par conséquent, de nombreuses entreprises ont du mal à
assurer leur continuité d’exploitation et leur pérennité de la croissance (Amine, 2018).

En outre, il serait judicieux de rappeler que les PME constituent une clientèle de premier
niveau pour les établissements de crédit, par conséquent, la recherche de techniques
d'appréciation des risques à court terme et à long terme se présente comme un point
névralgique, inhérent à la stratégie globale des banques (N. Levratto, T. Apoteker. 2001).

De nombreuses banques marocaines imposent des garanties réelles importantes aux PME qui
dépassent largement les montants des crédits accordés. Cette assurance est une activité
favorite des banquiers, et ils la pratiquent sans restriction à l’endroit de ces entreprises. En
même temps, les taux d'intérêt payés par les PME sont sensiblement plus élevés que ceux
négociés par les grandes entreprises. Au regard des banquiers, ces conditions strictes
s'expliquent par le manque de transparence de l'information et les risques importants que
représente le financement des PME, dès lors que les petites entreprises étant souvent
familiales et que le crédit professionnel et le crédit personnel étant parfois confondus (Quamar
& Lotfi, 2018).

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Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Fort de ces constats, cette situation est préjudiciable aux entreprises susceptibles d'être
éradiquées du marché de crédit que pour les banques qui n’arrivent pas à vendre leurs crédits
à un juste prix tenant compte des risques encourus. Ce constat est susceptible d'être exacerbé
par la réticence des banques et leur manque d’expérience en matière de prêts aux PME. Elles
paraissent souvent incapables et non outillées pour faire la distinction entre les bonnes et les
mauvaises emprunteuses (Boussetta, 2006). Pour y remédier, les établissements de crédit doivent
se doter d’une technologie de pointe, telles des systèmes de notation interne, pour discerner
les entreprises les plus risquées de celles qui sont solvables.

Comme l'ont souligné Berger et al. (2005), les banques sont incitées à développer des
systèmes de notation interne dans leur gestion du risque de crédit afin de mieux prédire la
probabilité de défaut des emprunteurs. L'adhésion de l'industrie bancaire marocaine aux
mécanismes de Bâle II et III intensifiera l'utilisation de la technologie par les banques locales.

Pour mener à bien notre sujet de recherche, nous avons adopté la problématique suivante :
« Comment les établissements bancaires peuvent-ils minimiser le risque de crédit aux PME
en appliquant le système de notation interne ? »

Pour tenter de répondre à la problématique, le premier chapitre de ce travail mettra en relief la


notation interne comme outil central dans l’évaluation du risque crédit, et les contraintes de
son application aux entreprises, notamment les PME. En revanche, le deuxième chapitre
discutera les conséquences du cadre réglementaire bâlois sur l’évaluation du risque de crédit
PME. Ainsi, nous mettrons l’accent sur l’impact des implications du Covid-19 sur la mise en
œuvre de la nouvelle réforme Bâle IV. Enfin, le troisième chapitre mettra en évidence tous
les outils et méthodes d’évaluation du risque de crédit PME, à travers l’expertise d’une
banque marocaine de premier rang : Attijariwafa Bank. Nous allons également présenter
l’ensemble des mécanismes et des outils de prévision du risque et sa gestion, tout en
focalisant l’attention sur les pratiques chez Attijariwafa Bank.

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Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

CHAPITRE I - LA NOTATION INTERNE : UNE


MEILLEURE APPROCHE D’ÉVALUATION DU
RISQUE DE CRÉDIT

La notation des contreparties constitue une étape centrale pour chaque établissement de crédit.
Elle repose sur une idée principale est que ces établissements soient en mesure de différencier
leurs risques et d’affecter simultanément chaque exposition de risque à la bonne classe. Un
certain nombre d'exigences sont imposées par le comité de de Bâle1 à la conception des
systèmes de notation visant notamment à définir les contours de l'architecture des systèmes
et la nature des risques mesurés (RACB,2004).

Le premier chapitre de notre recherche a pour but d’étudier et de présenter les différentes
techniques d’analyse du risque crédit tout en mettant en évidence l’apport de chacune de ces
méthodes pour les analystes afin de mieux évaluer le risque et d’éviter l’impact négatif sur la
situation des établissements financiers (Zineb, 2018).

Section 1 - Le système de notation interne : vue d’ensemble


I- Définition et objectifs
1) Définition

L’expression du système de notation recouvre constitutionnellement : « l’ensemble des


processus, méthodes, contrôle ainsi que les systèmes informatiques et de collecte des données
qui permettent d’évaluer le risque de crédit, d’attribuer des notations internes et de quantifier
les estimations de défaut et des pertes » (Quamar, 2014). Cette définition confirme que les
systèmes de notations sont extrêmement l'expression primordiale de la solvabilité d'un
emprunteur mesurant sa capacité à rembourser toutes les sommes dues à court ou à long
terme.

Sur la base de séries statistiques, la mise en place des systèmes de notation par les banques
consiste à déterminer s’elles ont intérêt à prêter ou non (Amine, 2018). Cette décision repose sur
une analyse du risque de contrepartie à priori mais le risque peur d’évoluer (Rougès, 2003).

1
Comité internationale de la régulation financière qui a pour missions de renforcer la régulation des banques, de
promouvoir et diffuser de meilleures pratiques afin d’assurer la stabilité du système financier à l’échelle
mondiale.

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Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

À ce propos, le système de notation bancaire doit prendre en compte à la fois les dimensions
de risque d'une exposition donnée. Autrement dit, il devrait également être conçu pour
mesurer la capacité d'un emprunteur à honorer ses obligations dans des conditions
économiques défavorables ou en cas d'événements imprévus (RACB,2004).

En effet, pour se couvrir au risque de défaillance de la contrepartie, les banques sont incitées à
mettre en place des systèmes internes de notation afin d’estimer la probabilité de défaut
associée au rating attribué(Quamar & Lotfi, 2018). Ces systèmes de notation devront faire l’objet
d’une approbation des autorités de tutelle (Amine, 2018).

La rédaction de contrats incitatifs est un outil fondamental que les banques ont développé. Il
vise à anticiper ou limiter l’évolution défavorable du risque de crédit. En information parfaite
et en l’absence d’opportunisme, la rédaction de contrats incitatifs permet au banquier de se
couvrir contre les risques découlant d’une opération de crédit et qu’il ne peut, à l’avance, ni
les évaluer et ou contrôler (Rougès, 2003).

Néanmoins, le risque de crédit évolue avec les relations bancaires, c'est donc tout l'intérêt du
dispositif bâlois permettant aux banques de poursuivre leurs activités dans un environnement
sain et maîtrisé (Santenac, 2020).

2) Objectifs de la notation

La notation instaure un référentiel commun à l’ensemble de la clientèle de la Banque.


Elle permet (Amine, 2018) :

 D’analyser le risque client hors de toute considération commerciale ou relationnelle ;


 D’apprécier la qualité intrinsèque de chaque risque porté à l’actif du bilan de la banque ;
 De décrire chacun des portefeuilles par niveau de risque.

Dans un tel contexte du risque de crédit, selon Belás et Cipovová (2011), l’objectif principal
que les banques spécifient pour leurs systèmes de notation interne est de mettre sur le compte
de chaque emprunteur un niveau de risque approprié et de s’assurer que la rémunération soit
adéquate en fonction du risque attribué. La tarification du risque basée sur les notations de
crédit permettra de définir la prime de risque et la rémunération des fonds propres bancaires
dont la mesure préférée pour les apporteurs de capitaux propres est simplement le rendement
des fonds propres ou ROE (bénéfice net/fonds propres) (Quamar, 2014).

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Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Succinctement, la notation est un outil d’aide à l’évaluation, à la décision (les délégations sont
articulées notamment sur la note de signature) et au suivi du risque de crédit. En effet, la
notation qui qualifie le portefeuille peut constituer le support de la stratégie risque (Amine,
2018).

II- Les systèmes internes de notation : architecture générale

La structure globale du système de notation interne s'articule autour d'un certain nombre
d'aspects méthodologiques auxquels les banques doivent porter une attention particulière.
Voici une description des différentes étapes nécessaires à la construction d'un système de
notation :

1) La définition des pertes


Pour les prêts, le principal risque qui se pose est qu'ils ne soient pas remboursés à leur
échéance. Les banques sont bien conscientes du montant qu'elles peuvent perdre dans leur
portefeuille de prêts. Ce montant correspond aux pertes attendues (expected losses [EL]). En
théorie, ces pertes pourraient être couvertes par des provisions. Le montant de la perte de
crédit accordée correspond à trois paramètres :

1) L’exposition en cas défaut (EAD) : Il représente, pour chaque engagement de la


banque, le montant de la créance dû par l’emprunteur en défaut ;
2) La probabilité de défaut (PD) : Ce risque se matérialise par la probabilité que
l’emprunteur soit dans l’incapacité de faire face à l’une quelconque de ses dettes sur
un horizon de temps déterminé ;
3) La perte en cas de défaut (LGD) : Dépend du taux de recouvrement des crédits en
défaut.
Par conséquent, la perte attendue est mesurée à partir du produit de ces trois éléments :
EL = EAD × PD × LGD
Avec: EL : Expected Losses ; EAD : Exposure At Default
PD : Probability Default ; LGD : Loss Given Default
Il est important de noter que, contrairement à la probabilité de défaut, qui reflète le risque
inhérent à l'emprunteur, la perte en cas de défaut (LGD) implique des garanties mises en
œuvre comme mesure des taux de recouvrement attendus (Quamar & Lotfi, 2018).

La deuxième partie détaillera les paramètres de détermination des pertes attendues sur un
portefeuille de crédit sur une période donnée.

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Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Le risque de crédit est fondamentalement l'incertitude des pertes attendues. Les banques sont
tellement préoccupées par le montant des pertes inattendues (unexpected losses [UL]) que par
le montant des pertes attendues (EL). Autrement dit, elles tentent à définir un seuil dont les
pertes non prévues sont plafonnées - avec un certain pourcentage de chance- dans un laps de
temps bien défini. Pour se compenser et optimiser les pertes liées à ce risque, les banques sont
incitées à réévaluer leurs capital (réglementaire et/ou économique2) en optimisant l'allocation
de leurs fonds propres pour être en mesure de répondre à toutes les éventualités pouvant
survenir.

Pour y parvenir, les banques ont pu modéliser l’incertitude des pertes et représenter la
distribution des pertes potentielles à un horizon donné, par la mise en place des modèles de
risque de crédit. L’objet de ces modèles est de déterminer le montant des pertes non attendues.
En d’autres termes, ils permettent d’estimer la perte maximale attendue d’un portefeuille de
crédits sur un horizon donné (généralement un an). En outre, ils évaluent la probabilité de
défaut que le prêteur pourrait subir au-delà du montant de la perte attendue (Dietsch & Petey,
2003).

En effet, ces modèles s’appuient sur des prévisions essentiellement statistiques construits sur
les historiques de défauts constatés à l’issue d’un processus rigoureux de sélection des
variables les plus discriminantes (Quamar & Lotfi, 2018).

Pour ce faire, la méthode VAR (Value-At-Risk) est l’un des outils qui permet de mesurer la
perte maximale d’un portefeuille de crédit à un horizon donné. L’objet de cette méthode est
en définitive de construire la fonction de densité des pertes (Probability Density Function
[PDF]) et qui consiste à définir les pertes potentielles maximales en optant vers un quantile de
distribution.
La VAR correspond au point X sur la figure ci- dessous. Elle détermine le montant des pertes
non attendues (unexpected losses [UL]) et celui des fonds propres économiques (ou « capital
économique ») requis pour couvrir ces pertes. Ainsi, les pertes non attendues (UL) correspond
donc à la distance entre le point X et la perte moyenne (expected losses [EL]).
Dans une perspective de portefeuille, le risque d’un crédit particulier est ainsi mesuré par sa
contribution à la VAR et non simplement par sa probabilité de défaut ou le changement de la
notation de l’émetteur(Dietsch & Petey, 2003).

2
Le capital économique répond à un objectif premier de gestion interne des établissements, tandis que le capital
réglementaire vise à assurer une solvabilité minimale des institutions et de l’ensemble du secteur bancaire
(Tiesset & Troussard, 2005).

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Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Figure 1 - La distribution des pertes sur un portefeuille de crédits

Source : (Dietsch & Petey, 2003)

2) La constitution d’une grille de notation


Dans cette phase, le but principal pour la banque est d’attribuer à la contrepartie étudiée une
classe de risque appropriée. L’établissement bancaire doit prendre compte de l'importance des
niveaux de risque dans l'échelle de notation qui est fondée sur la qualité du crédit.
L'élaboration de la grille de notation consiste dans un premier temps à diviser le portefeuille
des encours de la banque en deux grandes catégories ; les emprunteurs sains et les défaillants.

Dans cette perspective, afin de créer une grille de notation distinctive, il est donc primordial
de matérialiser pour chaque catégorie de risque l’adjonction des signes (+) et (-) permettant de
répertorier simultanément les risques de contrepartie espérer (cf. Encadré 1 - Annexe 1).

La banque est assignée d’examiner les différents critères pour le compte de l’emprunteur
(rapports financier, historiques de paiement, informations internes, commandes etc.) afin
d’évaluer le niveau de risque et de l'affecter à la classe correspondante. L’analyse de chaque
critère fait apparaitre un niveau de risque mutuel qui peut être apprécier d’une manière
subjective en laissant le soin à la banque de l’interpréter, et/ou d’autre part, elle implique un
niveau de risque objectif et formel qui entraine la migration de la notation vers d’autre classe
de risque (Kharoubi & Thomas, 2016). En réalité, l'attribution des classes de risque globales

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Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

(finales et synthétique) se fait généralement par simple comptage : les classes les plus
courantes associées aux critères d’évaluation.

Un système de notation bien détaillé est très coûteux à exécuter car il implique un travail de
plus. En effet, la mie en place d’une grille de notation fait partie du raisonnement qualitatif
et vise implicitement à hiérarchiser le risque au sein du groupe étudié. Elle s'apparente à une
technique de ranking et aux méthodes de classement, sur une échelle fermée
(Kharoubi & Thomas, 2016).

Les banques ont harmonisé leurs échelles de notation avec celles des agences de notation afin
d'examiner la solidité de leur système de notation. La démarche est inscrite dans une logique
de concilier entre les deux évaluations pour toute contrepartie. En outre, elle consiste à inciter
la banque de se dévier vers l’externe en faisant un mapping sur les données fournies par les
agences de notation. En effet, l'utilité de cette méthode de mapping est qu'elle permet
d'attribuer à une contrepartie qui n'a pas été évaluée par une agence de rating une note
adéquate à l'évaluation externe qu'elle pourrait être accordée. Les taux de défaut historiques
affichés par les agences de rating pouvaient faire l’objet d’affectation aux échelles de notation
émis par l’institution bancaire (cf. Encadré 2 - Annexe 1).

Malgré sa large utilisation, la technique de mapping comporte certaines limites.


L’inadéquation des méthodes et procédures de notation entre les banques et les agences
externes de notation ; Cette inadéquation s’explique de prime abord par le décalage de
l’horizon temporel pris en compte. Les agences de notation fournissent généralement une
évaluation des risques de la contrepartie sauf en cas de détérioration marquée de la
conjoncture économique, tandis que l’appréciation des défauts par les établissements de crédit
est dite ponctuelle. En effet, la notation interne évolue en fonction des changements de la
situation de l'emprunteur au cours du cycle de crédit. Par ailleurs, la notation externe est
destinée aux grandes entreprises qui négocient des titres sur les marchés financiers. Dans de
tels cas, l'évaluation du risque est souvent basée sur une érosion constatée de la qualité de
signature financière plutôt que sur le risque de défaut, qui reste un événement rare. En
revanche, la notation bancaire implique souvent des entités qui trouvent des difficultés
d’accès aux sources de financement alternatives. Ce qui traduit une certes divergence des taux
de défaut et des classes de risques élaborés par les agences de notation (Quamar & Lotfi, 2018).

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Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

3) Processus de notation
Le processus de notation est une série de procédures qui servent à établir une notation. Sa
durée varie en fonction de la complexité et de l'éventuelle urgence du document
(J.N.KENGFACK,2014). Elle suit plusieurs étapes : prise de contact avec l'entité à noter ; collecte

d'informations ; élaboration d'un avis raisonnable sous forme de note ; publication succincte
des résultats dans la presse et suivi de la note (cf. Encadré 3 - Annexe 2).

3.1. Responsabilité de notation


L’aspect fondamental du processus de notation réside dans le rôle important que joue la
direction chargée de proposer la première évaluation de la notation. Il s'agit notamment du
centre d'Affaires, dont les gestionnaires de dossiers de crédit réalisent une analyse
approfondie des contreparties à travers une sélection de questions et de documents collectés,
ainsi que des outils de réflexion et d’aide à la prise de décision de notation. En effet, la
première appréciation du Rating par les chargés d’affaires de crédit est établie à partir
d’éléments financiers et qualitatifs en leurs possession, connaissance du client, du secteur, du
contexte, etc.

La notation du risque de contrepartie peut être sous-évaluer par les responsables de dossiers.
Dans ce sens, la direction du risque crédit (DRC) intervient afin de corriger les erreurs
résultant de la première évaluation de l'emprunteur. Elle procède de manière indépendante à
une expertise et à la validation de la note retenue (Amine, 2018).

Ensuite, le mandataire de la banque, agissant en tant que gestionnaire des risques, réexamine
les informations fournies par la première direction et compare la notation proposée à une
référence externe (agence de notation ou autres) pour déterminer la notation finale. Si
l'évaluation d'un emprunteur est dégradée, un débat est prévu entre les représentants des deux
départements pour étayer leurs propos par des pièces justificatives ou tout autre motif
nécessaire. Par conséquent, la décision d'approuver ou de rejeter une demande de prêt et la
tarification qui y est appliquée sont annoncées en fonction de la notation attribuée. Pour les
deux derniers intervenants, les motifs qui les amènent à modifier la note attribuée doivent être
justifiés et formalisés (Quamar & Lotfi, 2018).

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Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

3.2. Périodicité de la note

- La notation qui constitue un élément du dossier de crédit soumis à décision est


réévaluée à chaque demande d’autorisation et au minimum chaque année au moment
du renouvellement ou de la revue annuelle ;
- La notation doit aussi être actualisée lorsque survient un événement de nature à
modifier sensiblement le risque porté sur la contrepartie.

L’initiative en revient généralement au gestionnaire, mais la DRC ou le délégataire peut être à


l’initiative d’une actualisation (Amine, 2018).

3.3. Périmètre de notation

Toute contrepartie, sur laquelle un engagement est autorisé ou la banque est en risque, doit
faire l’objet d’une notation (Amine, 2018).

4) Validation du dispositif de notation


Outre les aspects ci-dessus, la robustesse du système de notation exigé par la réglementation
bâloise devrait également faire l'objet de contrôles de validation avant tout déploiement
opérationnel. A cet effet, afin de tester la fiabilité et le pouvoir prédictif du système, une
technique de simulation de type « backtesting » a été mise en place, en comparant les valeurs
attendues reflétées dans la note finale avec les données de l'échantillon client observé a
posteriori (Quamar & Lotfi, 2018).

Ceci étant, la mise en œuvre réussie d'un système de notation interne nécessitera une structure
organisationnelle correspondante avec de multiples processus horizontaux impliquant
plusieurs équipes. En d'autres termes, la mise en place du système de notation interne modifie
le graphe de connaissances spécifiques partagé entre les différents niveaux de la banque,
nécessitant ainsi une réallocation du pouvoir de décision (Jamila, 2021).

Principes communs aux méthodologies de notation de contrepartie

La notation est basée sur une combinaison de critères quantitatifs et qualitatifs concernant la
contrepartie. Ils collectent principalement les questions et réponses qui constituent une
analyse normale et rapide du risque de contrepartie (Amine, 2018). À cet effet, le tableau ci-
dessous montre clairement les types de notations constructives que les banques délivrent aux
demandeurs de crédit.

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Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Figure 2 - Les types de notations attribuées aux demandeurs de crédit

TYPE DE NOTE OBSERVATION


Note quantitative ou financière Cette note est établie à partir de ratios déduits des états
(NOF) financiers les plus récents de la contrepartie.

L’application qualitative repose sur quatre groupes de


Note qualitative (NOQ) critères : le secteur d’activité, la qualité de management,
la stratégie d’entreprise et l’environnement politique et
social.

La combinaison des appréciations quantitatives et


Note de contrepartie système qualitatives permet le calcul automatique de la note de
(NSY) contrepartie système NSY.

NOTES L’analyste calcul la note de contrepartie après avoir


confronté la note système (NSY) à 4 critères
supplémentaires (non pris en compte dans le processus
Note calculée par l’analyste financier et qualitatif). L’influence de chacun de ces
(NCF) critères doit être clairement montrée et mémorisée, ainsi
que la note finalement obtenue par la simple application
de ces critères.

L’analyste peut proposer une note de contrepartie


Note proposée par l’analyste différente de celle qu’il aura calculée précédemment.
(NPA) Cette proposition devra être justifiée.

Si la note finale retenue (c’est-à-dire validée par le


Note finale retenue (NOR) décideur) est différente de la note calculée par
l’analyste, les raisons doivent en être justifiées dans le
dossier.

Source : (Amine, 2018)

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Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Section 2 - La gestion du risque de crédit par le Rating

Les règles prudentielles établies par le comité de Bâle imposent aux établissements de crédit
de mettre en place un système d'évaluation du risque de contrepartie selon l'une des trois
approches proposées : l'approche standard, l'approche IRB de base et l'approche IRB avancée.
Ces méthodes utilisent différentes méthodes pour évaluer la probabilité de défaut et les pertes
associées d'une contrepartie ou d'un portefeuille de crédit (Figure 3). La règlementation
prudentielle a pour vocation de définir le niveau des fonds propres pour couvrir les pertes
inattendues (UL), et que les pertes attendues (EL) soient couvertes par une tarification
adéquate du crédit (prime de risque) ou par des provisions.

Figure 3 - Évaluation et couverture du risque de contrepartie

Source : Coussergues, S. de, Bourdeaux, G., & Gabteni, H. (2020). Gestion de la banque : Tous les principes et
outils à connaître Ed. 9. Dunod.

I- Approche Standardisée
Comme toute autre réforme, la réglementation Bâle II ne cherche pas à rompre
épistémologiquement l'ancien système prudentiel Bâle I. Au lieu de cela, elle complète et met
à jour sa réglementation pour mieux atteindre ses objectifs et soutenir la croissance de
l'industrie financière. En effet, le code de Bâle II a introduit une série de nouvelles mesures
visant à favoriser la stabilité financière. Un nouveau cadre réglementaire se constitue autour
de cette réforme dont les contours doivent être définis (Quamar, 2014).

En termes de risque de crédit, l'approche standard vise principalement les banques sans
modèle de notation et dont la gestion du risque de crédit est relativement imparfaite, c'est-à-
dire les petites banques. Selon cette approche, les estimations de PD sont basées sur des
classifications de risque établies par des experts en traitement de l'information financière
autres que les banques (Coussergues et al., 2020). En d'autres termes, l'approche par défaut
consiste à utiliser les notations attribuées par les agences agréées de notation financière (Fitch

17
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Ratings, Moody's Investors Service et S&P Ratings) pour évaluer le risque de crédit au cas où
les contreparties bénéficieraient des notes qu'elles attribuent (cf. Encadré 4 - Annexe 3).

L'approche standardisée consiste à appliquer aux expositions une pondération en fonction de


la qualité intrinsèque de la contrepartie. Elle permet aux établissements bancaires de classer
leurs expositions au risque de crédit en catégories prudentielles en fonction de leurs
caractéristiques distinctes. Les banques fixent donc des coefficients de pondération pour
chaque catégorie prudentielle et prévoient le recours à des évaluations de crédit externes pour
accroître la sensibilité au risque. En fait, les coefficients de pondération dépendent de la
catégorie des débiteurs (Alban, 2007). L'attribution des pondérations de risque aux emprunteurs
souverains, banques et entreprises varient selon l'évaluation externe du crédit (Greuning et al.,
2004).

En sus de cette innovation, le Comité de Bâle a également introduit dans son approche
standard un nouveau principe qui repose sur la parcellisation des portefeuilles d'entreprises en
deux catégories principales avec des pondérations différentes. Une distinction est alors faite
entre les petites entreprises classées en clientèle de détail ou retail et les autres entreprises
classées en corporate3. Dans un tel contexte marocain, les crédits consentis à toutes petites
entreprises (TPE) mentionner dans la catégorie retail bénéficieront d’une pondération de 75%
(au lieu des 100% de Bâle I) du fait de la diversification étendue des activités de ce type
d’entreprises. En vertu de cette classification, la réforme présentera des avantages significatifs
par rapport aux banques qui optent pour une approche standardisée et disposent d'un
portefeuille de clientèle de détail important. En effet, les banques verront leurs exigences en
fonds propres visant à couvrir le risque de crédit dans les catégories de détail susmentionnées
à l’égard au capital exigible dans Bâle I (Quamar, 2014).

L'approche standardisée contient des recommandations que les régulateurs nationaux doivent
utiliser pour déterminer si une banque peut utiliser une source de notation externe particulière.
Pour les entreprises, l'utilisation de notations externes pour évaluer l'exposition au risque reste
un élément optionnel du dispositif. Toutefois, en l'absence de notation externe, un facteur de
pondération de 100 % est appliqué. Ce qui correspond aux exigences de fonds propres de
l’accord actuel.

3
La réglementation utilise la même segmentation dans l'approche interne (Retail/Corporate), mais de manière
plus granulaire en subdivisant la catégorie corporate en PME corporate et grandes entreprises.
18
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Le comité a également révisé l'approche standard du traitement des prêts en souffrance afin de
permettre une comptabilisation partielle des provisions. Les pondérations des risques pour les
créances douteuses ou en souffrance varient en fonction du ratio des provisions spécifiques
sur l'encours des prêts (nettes des provisions spécifiques et des sûretés et garanties éligibles).
La pondération est de 150% en l'absence de toutes dispositions particulières (cf. Encadré 5 -
Annexe 3). En outre, si le prêt en souffrance est entièrement garanti par des sûretés non

acceptées par la banque, une pondération de risque de 100 % peut être appliquée, à condition
que la provision représente également 15% de l'encours du prêt (Greuning et al., 2004).
Enfin, l’approche standardisée prévoit ainsi un traitement spécifique pour les expositions vis-
à vis de la petite clientèle. Les pondérations des expositions sur les crédits hypothécaires au
logement sont réduites par rapport à l’accord actuel, de même que les autres expositions
envers des entreprises non notées (Lachiheb, 2019).

Grosso modo, la méthode standard présente une limite évidente : comment évaluer les clients
non notés ? Indépendamment des particuliers et des très petites entreprises qui ne les ont
jamais et pour lesquels une pondération uniforme est prévue (Coussergues et al., 2020). En
d’autres termes, l'approche standard n'accorde pas de traitement spécifique aux PME qui
restent pondérées forfaitairement quelle que soit la nature de leurs activités et les risques
qu'elles représentent. En effet, ces entreprises opèrent dans des économies dominées par la
dette bancaire. Si cette approche ne pénalise pas le financement des PME, elle n'introduit pas
de changements qui affectent fortement ces entreprises. Honnêtement, sa principale
innovation est l'utilisation de notations externes que la plupart des PME n'ont pas (Quamar,
2014).

Cependant, l'application de l'approche standard a rencontré certaines contraintes liées


notamment à l'impact du risque pays qui ne permet pas aux entreprises d'obtenir de meilleures
notations que les souverains, ainsi qu'au faible nombre de notations et à l'absence d'agences de
notation domestiques (Daoui & Mouatassim, 2021). Par ailleurs, le passage de Bâle I à Bâle II
n'apparaît pas comme une étape significative dans le financement des pays
émergents. Cet argument doit être mis dans le bon angle, car les banques internationales
n'utiliseront certainement pas les méthodes standards de calcul des fonds propres, en préférant
opter pour des méthodes de notation interne qui seront plus économes en fonds propres (Figuet
& Lahet, 2007).

19
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

En conséquence, les banques marocaines ont donc tout intérêt à appliquer dans une seconde
phase l'approche fondée sur les notations internes (Internal Rating Based Approach - IRB).
Celle-ci vise à déterminer la qualité des contreparties de manière plus objective, en se basant
uniquement sur des caractéristiques observables par les établissements bancaires. Les
entreprises peuvent jouer un rôle de premier plan en améliorant la transparence de leurs
performances, en termes de qualité des données financières et qualitatives qu'elles fournissent
aux banques. Ce faisant, elles peuvent aider les banques à évaluer leur profil de risque de la
manière la plus appropriée (Daoui & Mouatassim, 2021).

II- Approche fondée sur les notations internes


L’approche d’évaluation du risque de crédit fondée sur la notation interne (IRB) permet aux
banques d'estimer les RWA4 (Risk-Weighted -Assets) en utilisant leurs propres modèles
d’évaluation du risque de crédit. Les réformes Bâle III ont introduit certaines contraintes sur
les estimations des banques de leurs paramètres de risque (BRI, s. d.). Ainsi, elles reconnaissent
les spécificités des PME et prévoient une segmentation assez fine des portefeuilles en se
référant à des critères de chiffres d'affaires et de montants autorisés de crédits (Daoui &
Mouatassim, 2021). En effet, Il existe deux principales approches IRB : l’approche de base "

Foundation IRB" (F-IRB) et une approche plus sophistiquée "Advanced IRB" (A-IRB).

1) Approche IRB – Fondation


Cette méthode prévoit que les banques utilisent leurs évaluations internes de la probabilité de
défaillance (PD) de leurs clients – la probabilité que la solvabilité des emprunteurs évolue au
cours de l’année à venir – de façon à déterminer les exigences de fonds propres. Les autres
données nécessaires au calcul du risque de crédit (pertes en cas de défaillance (LGD),
exposition anticipée en cas de défaillance (EAD) et maturité (M)) restent de la compétence
du régulateur. L’approche propose une ventilation en 5 sous catégories de portefeuilles :
entreprises, souverains, banques, détail et actions. La banque ne fournira qu'une probabilité de
défaut (PD) d'un an pour chaque catégorie(Ogien, 2016). En réalité, la mise de cette méthode ne
pourra se faire qu’aux conditions suivantes (Lachiheb, 2019) :
- Un an d’utilisation des modèles de calcul des PD.
- Deux ans d’historique des données relatives aux défaillances et 5 ans à terme.

4
Les RWA (ou actifs pondérés par le risque) constituent une estimation du risque déterminant le niveau
minimum de fonds propres réglementaires qu’une banque doit conserver pour faire face à des pertes imprévues.
Un calcul prudent et crédible des RWA fait partie intégrante du dispositif de fonds propres fondé sur les risques.

20
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

- Une validation par les autorités de tutelle qu’une part déterminante des encours, mais
également, représentative de la diversité des métiers du groupe est traitée sous le
régime de l’IRB Fondation.

2) Approche IRB – Avancée


Si les banques adoptent le modèle avancé, elles déterminent tous les éléments (probabilité de
défaillance, pertes, expositions), à l’exception de la granularité qui demeure du ressort du
régulateur (Figuet, 2003).
L’adoption de cette méthode est plus contraignante que l’IRB Fondation (Lachiheb, 2019) :
- 3 ans d’utilisation des modèles pour le calcul des PD, LGD, EAD et M.
- 7 ans d’historique des PD, LGD, EAD et M.
- Une validation par les autorités de tutelle qu’une part déterminante des encours, mais
également, représentative de la diversité des métiers du groupe est traitée sous le
régime de l’IRB Avancée.
Dans le cadre de cette approche, l’évaluation des risques est effectuée sur la base d'un
portefeuille plutôt que sur des contreparties individualisées. Les effets de diversification entre
les contreparties et les corrélations avec la détérioration des conditions financières sont pris en
compte. De plus, la probabilité de défaut est considérée comme une variable aléatoire dont la
fonction de densité de perte doit être déterminée (Dietsch & Petey, 2003). De ce fait, les banques
construisent des modèles internes pour évaluer le risque de crédit. La conversion des
méthodes de la gestion du risque implique non seulement la détermination du niveau des
fonds propres pour couvrir le risque de crédit, mais contribue également à allouer de manière
optimale, le capital de la banque, à tous les risques qu’elle expose dans le cadre de sa gestion
actif – passif (Coussergues et al., 2020).

3) Les modèles internes du Risque Crédit


Un modèle interne de risque de crédit est un modèle dont l'objectif est d'évaluer la probabilité
de pertes maximales dues à la détention d'un encours de crédit sur une horizon donnée
(généralement un an).
3.1. L'évènement de crédit
Trois évènements font du risque de crédit une réalité :
- Les défauts de paiement de l'emprunteur, correspondant à l'ensemble des situations de
crédit en cours, depuis l'exigibilité jusqu'à la faillite ;

21
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

- Le risque de changement de notation des emprunteurs. Ce risque est appelé aussi


risque de transition de notation et est évalué à l'aide d'une matrice de transition établie
par les agences de notation (cf. Encadré 6 et 7 - Annexe 4). Sa survenance a pour effet
d'aggraver la qualité de signature de l'emprunteur à mesure que les conditions de crédit
qui lui sont applicables augmentent ;
- Le risque de recouvrement qui correspond au taux de recouvrement et à la durée de
récupération des créances clients.
Les évènements de crédit sont définis différemment d'un modèle à l'autre.

3.2. La démarche du modèle


La construction d'un modèle de risque de crédit comporte deux étapes. Premièrement, les trois
variables définies précédemment doivent être déterminées pour toutes les lignes qui
composent le portefeuille de crédit : probabilité de défaut, exposition en cas de défaut et perte
compte tenu des valeurs par défaut. La deuxième étape de la modélisation consiste à
déterminer la fonction de densité des pertes futures pour l'ensemble du portefeuille en
introduisant des corrélations entre les crédits qui composent le portefeuille ; plus le risque de
crédit évolue dans le même sens, plus le risque du portefeuille est élevé. Toutefois, la
corrélation entre les crédits est encadrée par le superviseur. La distribution de probabilité des
pertes futures ne suit pas une distribution normale, et la courbe représentant cette distribution
est asymétrique car la plupart des banques prennent un faible risque de pertes élevées (défaut
des emprunteurs), mais en revanche, la probabilité de faibles rendements est élevée (intérêts
d'emprunt) (Coussergues et al., 2020).

3.3. Une évaluation de l’approche IRB

« Quels sont les avantages attendus de l’utilisation des modèles internes de risque de crédit ?»

D’après le Comité de Bâle, l’exigence en fonds propres d’une banque sera plus faible si elle
utilise un modèle interne (fondation ou avancé) que la méthode standard. La prise en compte
des effets de diversification explique l’économie de fonds propres qui devrait inciter les
régulés à privilégier les modèles IRB (Figuet, 2003).
L'utilisation du modèle IRB soutient la gestion dynamique des bilans bancaires. En fait, il sera
possible pour les banques d'estimer les pertes attendues sur une période de temps continue, et
plus particulièrement les pertes inattendues sur leurs prêts. La connaissance de ces
informations doit optimiser l'allocation du capital économique et constituer ainsi un outil de

22
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

mesure du risque. De ce fait, les banques seront incitées à diversifier largement leurs
portefeuilles, la perte inattendue d'un portefeuille bien diversifié étant toujours inférieure à
celle d'un portefeuille mal diversifié (Figuet, 2003).

De plus, les réformes prudentielles incitent les banques à repenser de la nature des risques
qu'elles prennent, leur quantification et leurs coûts. L’approche IRB devrait être en mesure de
mieux différencier les risques et devrait permettre une tarification plus granulaire des prêts
bancaires. Les bons emprunteurs devraient bénéficier de conditions de financement plus
favorables qu'actuellement. D'autre part, les conditions de financement pour les emprunteurs
en difficulté peuvent se détériorer en termes de tarification et de disponibilité (Figuet, 2003).

Cette approche permet également aux banques de s'interroger sur les niveaux de risque
acceptables, et donc sur leur spécialisation sectorielle et géographique. Les estimations de
perte des modèles IRB fournissent des indications sur la stratégie à mener pour atteindre les
objectifs de rentabilité. De ce point, un portefeuille particulier peut sembler trop peu rentable
compte tenu de son niveau de risque. Il faut donc l'abandonner, ou du moins le considérer
comme moins important. D'autre part, la contribution d'un autre portefeuille au rendement
total peut émerger, de sorte que sa pondération dans le portefeuille global doit être augmenté.
Les modèles internes de risque de crédit permettent aux établissements bancaires de définir
des politiques sectorielles et géographiques de répartition des prêts en fixant des limites aux
engagements. En général, ces modèles constituent des outils de pilotage de la gestion des
établissements financiers et de l’orientation de leurs activités (Figuet, 2003).
Malgré leurs avantages attendus, les modèles internes de risque de crédit ne sont pas exempts
de critiques.

On peut également pointer deux défauts de construction de l’approche IRB concernant


l’estimation du risque de contrepartie (Danielsson et alii, 2001). Premièrement, le risque de
crédit est considéré comme une variable exogène dans la mesure où les séries historiques sont
beaucoup moins longues que pour les risques marchés où quotidiennement les cours sont
déterminés à partir de l’interaction des intervenants sur les marchés (Coussergues et al., 2020).
La conséquence de cette mauvaise spécification est une évaluation sous-optimale du risque de
contrepartie. Celle-ci implique une charge en capital sous-optimale, ce qui peut être
dommageable à la résilience du système bancaire et financier lorsque la volatilité est
importante, comme c’est le cas en période de crise (Figuet, 2003). Deuxièmement, l’approche
IRB suppose la distribution normale de probabilités des différents paramètres du modèle de
23
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

risque crédit. Les banques ne disposent que de données ponctuelles ; la valeur d’un crédit ne
l’est qu’une fois par an par rapport à la valeur de n'importe quel instrument financier négocié
sur un marché est calculée 250 fois par an (Coussergues et al., 2020). Par conséquent, l’utilisation
d’une distribution normale sous-estime les pertes qui apparaissent dans la fonction de la
distribution, alors que ce sont précisément ces pertes qui sont impérieuses à évaluer
correctement pour garantir la solvabilité bancaire en cas de choc (crise Covid-19 est
extrêmement le cas).

Une critique radicale porte sur les doutes quant à l'efficacité de la réglementation prudentielle.
Depuis l'introduction du ratio Cooke, la réglementation prudentielle s'est progressivement
renforcée. Dès lors, l'idée de « sur-réglementation » des banques qui n'a plus d'effet sur la
stabilité du système bancaire. Un argument à l'appui de cette hypothèse est que les évolutions
successives de la réglementation prudentielle n'ont pas abouti à une réduction significative des
accidents bancaires, ce qui est souvent l'un des objectifs à atteindre. Une étude de la Banque
mondiale (2000) montre bien la recrudescence récente des crises bancaires. Néanmoins,
l'évolution de la réglementation prudentielle semble nécessaire et souhaitable. La complexité
croissante des opérations financières crée de nouveaux risques qu'il convient de maîtriser, ce
qui implique des évolutions de la réglementation prudentielle. On peut supposer qu'en
l'absence d'évolution de la réglementation prudentielle, il y aura plus de faillites bancaires
qu'avant. On peut également constater qu'une grande partie des accidents bancaires récents se
sont produits dans des pays où la réglementation est insuffisante, et l'environnement financier
n'est même pas transparent, voire inexistant (Figuet, 2003).

La dernière critique des modèles internes de risque de crédit concerne le coût de leur
construction. Les estimations citées par Bansal (2001) suggèrent que le coût de la conformité
à Bâle II pour 30 000 grandes banques mondiales est de 2,25 BN$. L'Institute of International
Finance (2001) a estimé le coût total de la mise en œuvre de la nouvelle réglementation pour
ces agences à 650 Md$. En effet, les coûts de mise en conformité peuvent être plus élevés
d'une zone géographique à l'autre en raison des exigences de la directive sur l'adéquation des
fonds propres (LANNOO K., 2001). Une partie importante de ce coût provient de la création et de
l'exploitation de modèles internes qui nécessitent d'importants investissements humains et
financiers. On peut donc supposer que les petites banques pourraient ne pas être en mesure de
répondre aux exigences des régulateurs. Celles-ci n’auront d’autre choix que d’utiliser
l’approche standard qui, a priori, est moins favorable que l’approche interne. Cela peut entraîner

24
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

un désavantage concurrentiel pour certaines affectations de crédit. Pour être rentable, la mise
en œuvre du modèle IRB suppose que les avantages de son utilisation, notamment l’économie
de fonds propres, l'emportent sur les coûts. Sinon, la meilleure solution est la pondération
forfaitaire du risque de crédit fondée sur les notations externes. Les sommes économisées
pourraient ensuite être utilisée pour améliorer la résistance des banques aux chocs. L'ampleur
des bénéfices dépend de la formule de pondération des risques pour les différents types
d'emprunteurs. En effet, les exigences de fonds propres des grandes banques internationales
utilisant l'approche IRB ne seront pas révisées. En revanche, pour les banques ayant une
audience nationale, les plus-values peuvent être substantielles compte tenu de la
prédominance de l'activité de détail (Figuet, 2003).

Pour conclure, il convient de noter que les méthodes d'évaluation du risque de crédit et les
exigences de fonds propres destinées à couvrir de tels événements varient considérablement
entre les réglementations prudentielles actuelles et futures. La logique normative et forfaitaire
a été abandonnée au profit d'une approche flexible et évolutive pour mieux apprécier le risque
de contrepartie. La généralisation d'utilisation du modèle IRB par le régulateur aux
établissements bancaires consiste à apparier les fonds propres au profil de risque de
portefeuille. Une certaine convergence apparaît ainsi entre capital économique et capital
réglementaire, ce qui devrait améliorer la résilience aux chocs. Cependant, le coût de mise en
œuvre d'un modèle de notation interne peut conduire à une discrimination au sein du secteur
bancaire entre les petites banques locales et les grandes institutions internationales. Par
ailleurs, la validité de certaines hypothèses permettant la construction du modèle IRB ne peut
être garantie, ce qui peut conduire à la persistance d'une sous-estimation du risque de crédit
préjudiciable à la stabilité du secteur bancaire. Enfin, des mesures supplémentaires doivent
être prises pour faire de la réglementation prudentielle un véritable contracyclique (Figuet,
2003).

25
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Section 3 - Les limites de la notation interne des banques aux


PME : Cas du Maroc

Les banques marocaines continuent d'utiliser l'approche standard du risque de crédit, mais
quelques banques plus développées ont mis en œuvre l'approche avancée. A l’instar des
filiales de banques françaises plus avancées dans ce domaine (BMCI, Société Générale,
Crédit Maroc), puisqu’elles bénéficient des modèles performants de notation auprès de leurs
maisons mères qui ont déjà digérées aux normes bâloises. Ces modèles, d’une part, allègent
les travaux de développement des filiales de banques étrangères, mais d’autre part, ils doivent
être ajustés et calibrés à plusieurs reprises pour s'adapter parfaitement aux spécificités locales
(Jamila, 2021).

Dans cette perspective, pour les PME marocaines, les banques adoptent l'outil de la notation
interne surtout pour leurs permettre une évaluation objective. « L’accord de Bâle II répond,
de ce point de vue, au souci de faire reposer la création et la croissance des PME sur une
infrastructure financière solide. Ainsi, au-delà des objectifs prudentiels qui représentent la
vocation fondamentale du dispositif, la mise en œuvre de cet accord devrait contribuer au
développement des PME et TPE » (GOLITIN V., 2007). En pratique, une étude montre (sur la
base d’un ensemble d’entretiens réalisés avec différents responsables des banques) qu'un
même dossier de crédit présenté par une PME peut être refusé par une banque et accepté
ultérieurement par une autre. Ceci suggère que les profils de crédit des PME ne sont pas
étudiés de la même manière, de sorte que l'objectivité que les outils de notation interne visent
et constituent leur principal apport n'est souvent pas validée. En effet, l'inefficacité des outils
de notation interne des PME s'explique par trois principales limites (Benthami, 2016).

I- Un simple outil d’aide à la décision


Bâle II précise au paragraphe 444 que « les notations internes et les estimations de défauts et
pertes doivent jouer un rôle essentiel dans l’approbation du crédit, la gestion des risques,
l’allocation interne des fonds propres et la gouvernance d’entreprise des banques ayant
recours à l’approche NI. Il n’est pas admissible, en effet, de ne concevoir et mettre en place
de tels systèmes que pour être agréé à l’approche NI et de ne s’en servir qu’en saisie »
(Banque des règlements internationaux, 2006). Mais dans la pratique, il s’est révélé que la note

calculée « ne décide pas de l’octroi de crédit » (FLEITOUR G., 2010), elle doit faire l’objet de
nombreuses discussions entre les personnes responsables pour décider de servir ou non la

26
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

PME concernée. La notation interne n’est donc qu’un simple outil d’aide à la décision, son
rôle consiste principalement à permettre aux banques « d’identifier les niveaux de risques
individuels caractérisant chacun de leurs prêts et de s’assurer une rémunération appropriée des
risques qu’elles prennent » (Commission Européenne, 2007).

II- Une absence d’un outil normalisé


L’outil de notation interne appliqué à la PME diffère d’une banque à l’autre, ceci revient au
fait qu’« aucune méthode particulière n’est prescrite pour la notation des contreparties ou
l’appréciation des paramètres ; il est de la responsabilité de chaque établissement de choisir
les éléments qui lui semblent les mieux adaptés à sa situation » (RACB,2004).

Cependant, les banques adoptent chacune des outils de notation interne dédiés spécifiquement
aux PME. Cette discrimination permet d’évaluer le risque de crédit sur la base des critères
propres de la banque, indépendamment de ceux appliqués aux grandes entreprises. Cela
correspond parfaitement aux objectifs de Bâle II, car « au-delà des objectifs prudentiels qui
représentent la vocation fondamentale du dispositif Bâle II, sa mise en œuvre tenant compte
des caractéristiques propres des PME, témoigne de l’importance de l’intégration de cette
catégorie d’entreprises dans les circuits de financement de l’économie » (Bank Al Maghreb,
2007). En outre, les banques bénéficient d’une grande flexibilité, mais pour les PME c'est

souvent une victime, surtout quand elles ne peuvent pas bénéficier de la même décision sur le
même dossier de crédit. En effet, Pour valider cette hypothèse, une étude comparative a été
mené entre l'IRB de la Banque populaire et celui d'Attijariwafabank. Elle permet d’identifier
trois principales différences liées à la définition de PME, aux échelles de notation et aux
critères d'évaluation (Benthami, 2016).
La première différence réside dans la définition normalisée de la PME. Bank Al Maghreb
préconise que les deux banques marocaines n’adoptent pas une même définition de la PME.
Cela correspond effectivement aux critères d’évaluation sur lesquels les banques fondent leur
analyse de crédit. Dans ce cadre, la Banque Populaire et Attijariwafabank classent toute
entreprise éligible au chiffre d’affaires comme une PME, selon le tableau ci-après :
Figure 4 - Classement d’entreprises comme PME selon chiffre d’affaires

Banque Populaire (BP) Attijariwafabank (ATW)

Chiffre d’affaires 3 Mdh ≤ CAHT ≤ 50 Mdh 10 Mdh ≤ CAHT ≤ 100 Mdh

27
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Partant de ce constat, Attijariwafabank semble plus exigeante pour qualifier les entreprises
comme PME. En effet, Bank Al Maghrib a adopté une définition plus proche de cette dernière
en précisant que toute PME est celle « qui répond à l’une des deux conditions suivantes : - le
chiffre d’affaires hors taxe (CAHT), ou celui du groupe d’intérêt auquel elle appartient, est
supérieur à 10 millions de dirhams (DH) et inférieur ou égal à 175 millions de DH ; - le
CAHT, ou celui du groupe d’intérêt auquel elle appartient, est inférieur ou égal à 10 millions
de DH et le montant global des créances que détient l’établissement à son égard, ou sur le
groupe d’intérêt auquel elle appartient, est supérieur à 2 millions de DH » (Bank Al Maghreb,
2010).

En ce qui concerne l’échelle de notation, la Banque Populaire adopte une échelle de notation
comprenant neuf classes d’emprunteurs et qui correspond aux exigences par Bâle II. En
revanche, celle retenue par Attijariwafa bank n’est composée que de huit classes réparties
dans le tableau ci-dessous.

Figure 5 - Échelle de notation adoptée par Attijariwafa bank et Banque Populaire

Note Score ATW Score BP


A [78,51 ; 100] [87 ; 100]
B [69,76 ; 78,50] [76 ; 86]
C [56,44 ; 69,75] [70 ; 75]
D [48,01 ; 56,43] [63 ; 69]
E [39,51 ; 48,00] [54 ; 62]
F [34,01 ; 39,5] [46 ; 53]
G [0 ; 34,00] [40 ; 45]
H - [0 ; 39]
Source : (Benthami, 2016)

Le tableau ci-dessus démontre que le nombre de catégories d'emprunteurs valides retenues par
Attijariwafa bank est ramené à six (au lieu de sept précisé par la Banque Populaire). Elle
applique ainsi des scores relativement faibles. Pour cette banque, les PME sont considérées
comme des emprunteurs sains si elles obtiennent un score minimum égal à 34,01, tandis que
pour la Banque populaire exige un score relativement élevé, au moins égal à 40.

Concernant les critères d’évaluation, ceux retenus par les deux banques se présentent dans la
figure ci-dessous.

28
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Figure 6 - La notation de la clientèle PME

Facteurs quantitatifs Poids Facteurs Poids Facteurs Poids


qualitatifs comportementaux
Total Bilan 8,3% Secteur d’activité 15% Solde moyen / Autorisations 20%
(CAn-CAn-1) / CAn-1 21%
Crédits Bancaires CT / 10,08% Appartenance à 15% Nombre d’autorisations 15%
Total Bilan un groupe temporaires
Endettement LMT / Fonds 6,16% 17,5% 30%
Propres (FP) Qualité de Nombre d’impayés
Total Dettes 11,76% l’information
Bancaires/Total Bilan financière
RN / Capitaux propres 8,58% Actionnariat 17,5% Mouvements créditeurs nets 20%
CAF / CA (HT) 2,6% Plan de 17,5% / CA
Frais Financiers / CA 14,82% succession
FP nets / Total Bilan 4% Ancienneté de la 17,5% Nombre de jours débiteurs 15%
(FDR*360) / CA 8,32% relation avec la
FDR / BFRE 4,68% banque
Source : Attijariwafabank

Facteurs quantitatifs Poids Facteurs qualitatifs (par thème) Poids

Vitesse de rotation de capital 20 %


Situation du secteur d’activité 20 %
Frais financiers / CA 5%
Dettes nettes / Fonds Propres 5% Concurrence 15 %
Ratio de liquidité réduite 20 %

Fonds de roulement / Actif circulant 5% Pouvoir de marché 10 %

hors trésorerie

Résultat net / FP 10 % Qualité et structure du management 35 %

Croissance du Résultat net : (Résultat 5%


net N - Résultat net N-1) / Résultat net Historique bancaire 15 %
N-1

Chiffre d’affaires 10 %
Nombre d’employés 10 % Exposition aux crédits 5%
Age de l’entreprise 10 %
Source : Banque Populaire

En comparant les critères utilisés par Attijariwafa bank à ceux appliqués par la Banque
Populaire, nous constatons ce qui suit. Quant au facteur quantitatif, Attijariwafa bank a retenu

29
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

11 critères, dépassant le nombre maximum autorisé par Bâle II. Lors de l'évaluation de la
taille des PME, la BP donne plus d’importance aux dirigeants et à ses qualités en qualifiant le
dirigeant comme facteur déterminant dans la décision d’octroi du prêt bancaire. Par
opposition, la banque AWB ignore complètement le nombre d’employés et l’âge de
l’entreprise en prenant en compte seulement le total du bilan et la croissance du chiffre
d'affaires. Cependant, ces deux derniers facteurs semblent très utiles pour les banques car ils
peuvent leur permettre de mieux comprendre le degré de stabilité des PME, leur continuité
d’exploitation et leur contribution à la création d’emplois. En termes de facteurs financiers,
les deux banques utilisent des ratios distincts, à l'exception des ratios [frais financiers/CA] et
[RN / capitaux propres] qui appliquent des poids différents même s’ils sont calculés de la
même manière. En ce qui concerne les facteurs qualitatifs et comportementaux, les deux
banques sont intéressées à collecter les mêmes informations, mais elles appliquent chacune
leurs propres pondérations aux critères retenus.

III- Un horizon temporel très court


Les banques évaluent les performances et les risques des PME en fonction de données
quantitatives et qualitatives sur les exercices des années précédentes. Ils utilisent ensuite ces
informations pour évaluer la PME, conformément aux exigences de Bâle selon lesquelles les
banques estiment la probabilité de défaillance de l'entreprise pendant un an (Tordjman E. &
Freiha N., 2003). Alors que la banque essaie de suivre les exigences, elle ignore l'expérience

passée avec la PME et les évalue potentiellement sur la base d'une seule année spécifique. Il
est donc difficile pour la banque de bien comprendre ses clients ou même de connaître leur
véritable situation. Les banques ne peuvent pas évaluer le risque de défaut des PME pendant
longtemps. En limitant leur évaluation à un an, la banque ignore comment la PME se
développera à l'avenir. Les critères que la banque utilise pour évaluer une PME doivent
seulement être importants, clairs et utiles. Cela fournit des informations fiables à la banque
pour prendre des décisions, et lui permet également d'étudier et d'analyser l'évolution de
l’entreprise dans le temps. Lors de la décision d'un score final pour la PME, la banque ne
prendra en compte aucune information relative au projet qu'elle finance, même si l’entreprise
a un document soumis lors de la demande de prêt, qui comprend son business plan
quinquennal, son plan de financement et les flux de trésorerie prévisionnels (cash-flow). Par
conséquent, l’outil de notation interne n’est pas suffisamment utile aux banques pour évaluer
le risque de défaut associé aux PME (Benthami, 2016).

30
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Conclusion du premier chapitre

Partant de ces constats, l’outil de notation interne est certes une condition nécessaire au succès
des opérations de crédit, mais des lacunes importantes subsistent. Par conséquent, deux autres
conditions doivent être remplies (Benthami, 2012). De la part des banques, il consiste à déléguer
les opérations de notation à des personnes compétentes et vigilantes qui essaieront
d'appréhender les PME sans erreur. En revanche, pour les PME, elles doivent agir de bonne
foi en adhérant aux recommandations spécifiques de bonnes pratiques de gouvernance des
PME, afin de pouvoir construire des relations fructueuses avec leurs banquiers. Ces
conditions sont intrinsèquement bidimensionnelles en évaluant la qualité du système de
notation interne des banques et le comportement honnête des PME. En effet, « en établissant
des relations à long terme avec leurs clients, les banques sont bien placées pour connaître
leurs besoins et apprécier le risque de leurs différents projets » (Diamond, 1984) ; (Jensen &
Meckling, 1976).

31
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

CHAPITRE II - ÉVOLUTION DE LA
RÉGLEMENTATION BANCAIRE DES ACTIVITÉS
DE CRÉDIT

Dans un contexte parqué par mouvement généralisé de déréglementation et de


déspécialisation dans les années 80, une instabilité accrue du système bancaire a été assisté et
qui a donné lieu à un mouvement international de « re-réglementation » prudentielle. Il s’agit
dès lors d’influencer le comportement des établissements de crédit dans le sens d’une
meilleure gestion des risques individuels qu’ils encourent, en les soumettant à des mesures
prudentielles de contrôle externe et à l’organisation d’un contrôle interne efficace (Daoui &
Mouatassim, 2021).

Pour répondre à notre questionnement, nous essayerons de présenter dans un premier volet
l’évolution historique de la réglementation prudentielle en listant ces principales phases
expliquant son évolution, ensuite nous dresserons un état des lieux de ladite règlementation
prudentielle au Maroc et pour clore nous mettons en relief les apports des nouvelles normes
bâlois en permanence pour le système bancaire comme premier allocateur de ressources de
financement pour le tissu productif (Daoui & Mouatassim, 2021).

Section 1 - Les principes règlementaires de Bâle au service de la


gestion du risque de crédit

I- Les principes règlementaires de Bâle au service de la gestion du


risque de crédit
En 1974, les gouverneurs des banques centrales des pays du G10 ont créé le Comité sur la
réglementation et les pratiques bancaires, le Comité de Bâle. Cela est due à la suite d'une crise
bancaire provoquée par l'effondrement d'une grande banque allemande, Bank Herstatt. Ainsi,
Les mesures prises par le Comité de Bâle s'inscrivent dans les orientations adoptées par le
G205 depuis la crise de 2007-2008. En effet, les travaux du Comité de Bâle visent
principalement à prévenir les crises bancaires (Coussergues et al., 2020).

5
Le Groupe des 20 rassemble les principales économies mondiales, composé des dix-neuf pays les plus riches et
de l’Union européenne dont les ministres des finances, les chefs des banques centrales et les chefs d’État, créé
après la succession des crises financières dans les années 1990.

32
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

La surveillance de l'activité bancaire internationale

Le développement des marchés et la mondialisation de l'activité financière ont donné au


risque systémique une dimension internationale. En fait, les banques qui opèrent au-delà des
frontières nationales présentent un risque pour l'économie mondiale. Pour cela, le Comité de
Bâle a souligné que les autorités monétaires des pays d'accueil et d'origine devaient coopérer
afin de contrôler adéquatement ces banques (Coussergues et al., 2020).

La fixation de normes prudentielles

Le Comité de Bâle se réunit et discute de diverses questions financières depuis la mise au


point du premier ratio international de solvabilité, ou ratio Cooke, en juillet 1988. Depuis lors,
à partir de la fin des années 1990, le comité s’est efforcé d’élaborer une version plus moderne
de leurs règles prudentielles appelée Bâle II. La crise de 2007-2008 a montré que l’accord de
Bâle II manquait d'efficacité (Coussergues et al., 2020). À cet effet, le Comité de Bâle, à la
demande des pays du G20, a introduit en 2010 une nouvelle réglementation baptisée Bâle III,
et voir même a introduit, en décembre 2017, la réforme de Bâle IV pour finaliser le troisième
accord de Bâle. Toutes les réformes devraient être mises en œuvre d'ici 2023 (Haloui, 2021).

Les normes adoptées par le comité de Bâle s'appliquent à toutes les banques opérant à
l'international, quel que soit leur pays d'origine (Union Européenne, Japon, États-Unis). Les
travaux du Comité de Bâle sont complétés par le conseil de stabilité financière (Financial
Stability Board). Le précédent conseil avait été créé en 2009 pour succéder au forum de
stabilité financière et regroupait de manière informelle les autorités bancaires et financières
des grands pays du monde. La Banque des règlements internationaux (BRI) héberge à la fois
le Comité de Bâle et le FSB à Bâle, en Suisse (Coussergues et al., 2020).

En définitive, le rôle des autorités nationales dans la régulation, outre la transposition des
normes européennes et internationales, attire d'une part les domaines en attente
d'harmonisation et d'autre part les dispositions d'intérêt général, comme les textes relatifs à
l'usure ou la protection des emprunteurs (Coussergues et al., 2020).

1) La réforme du comité de Bâle II

Le risque de crédit est le risque de perte lié aux opérations du bilan, en particulier les prêts
bancaires. Il est donc important que les banques aient une bonne compréhension de leur risque
de crédit afin de garantir leur solvabilité. En effet, les opérations de crédit constituent environ
33
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

le tiers des bilans consolidés des banques. De toute évidence, l'approche de détermination des
provisions en fonds propres nécessaires pour couvrir le risque de crédit a considérablement
évolué du premier accord Bâle I au deuxième accord Bâle II (Figuet, 2003).

1.1. De Bâle I vers Bâle II


Le comité de Bâle s'est donné pour mission d’améliorer la stabilité du système bancaire
international en fixant des normes ou des règles prudentielles. Cet objectif consiste
principalement à limiter le risque de défaillance bancaire en fixant un seuil minimum pour le
montant du capital qu'une banque doit avoir en main pour couvrir les pertes liées aux prêts
accordés (Aubier, 2007).

Pour répondre à cet objectif, l'accord de Bâle I instaurait un ensemble de recommandations


formulées en 1988 par le Comité de Bâle. La plus importante de ces recommandations était le
ratio Cooke. Ce dernier exigeait que les banques internationales du G10 disposent d'au moins
8 % de fonds propres réglementaires par rapport au montant des actifs pondérés par leur
risque. Le capital réglementaire comprend les fonds propres de base (fonds propres et réserves
ou « tier 1 ») et les fonds propres additionnels et surcomplémentaires (« tier 2 »6 ). Les fonds
propres « tier 1 » doivent représenter 4% des risques pondérés (Cf. Encadré 8 - Annexe 5). Les
actifs sont pondérés en fonction de leur risque, ils comprennent des actifs au bilan et au hors
bilan. Les actifs hors bilan doivent être convertis en équivalent de crédit et placés dans leur
catégorie de risque appropriée. La mesure des actifs risqués au titre du risque de crédit repose
sur un système de quatre pondérations : 0 % pour les créances sur les pays et les
administrations centrales des pays de l’OCDE, 20 % pour les créances sur les établissements
de crédit des pays de l’OCDE, 50 % pour les prêts immobiliers et 100 % pour toutes les autres
créances (Bouaiss et al., 2019). L'avenant de 1996 à l'accord traite des risques et de l'innovation
financière qui n'étaient pas couverts dans l'accord initial. L'accord précise ainsi le principe de
l'immobilisation du capital pour couvrir les risques liés aux opérations sur les marchés
financiers7 (de Servigny & Zelenko, 2010).
En effet, l'amendement introduit une énorme innovation permettant aux banques d'utiliser
leurs propres modèles pour calculer le montant de capital nécessaire (VaR, ou niveau de perte
maximum). Cela n'est pas cohérent dans toutes les banques, car tous les engagements de
crédit ne sont pas traités de manière uniforme selon les normes prudentielles (de Servigny &

6
Cette catégorie comprend en particulier les produits de dette hybrides assimilables à des quasi fonds propres.
7
Cet amendement définissait également un « tier 3 » permettant la couverture des risques de marché,
incorporant la dette à moyen terme, subordonnée.
34
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Zelenko, 2010). Enfin, l’accord de Bâle I s'est concentré sur le risque de crédit des banques et

ignore leur risque opérationnel (Aubier, 2007).

En conséquence, le comité de Bâle a publié de nouvelles lignes directrices appelées Bâle II,
en juin 2004. Cet accord prenait en considération les garanties hors bilan liées à la titrisation,
ce que l'accord de 1988 ne le faisait pas. L'inclusion de ces garanties expose les banques à un
accroissement incontrôlable du risque de crédit qu'elles ne le pensaient plus initialement
(de Servigny & Zelenko, 2010).

Les objectifs affichés par l'ancien ratio Cooke perdurent avec le nouveau ratio de solvabilité
McDonough introduit par l’accord de Bâle II. Ce dernier casse le moule : « un ratio unique
pour tous et tous les engagements » comme mesure économique plus performante du risque
de crédit (de Servigny & Zelenko, 2010). En d'autres termes, les exigences en capital restent une
arme préventive contre la survenance des risques. Pour cela, le montant des fonds propres doit
être au moins égal à 8% du risque pondéré. La réforme Bâle II ne modifie pas la définition des
fonds propres (tier 1, tier 2). Par conséquent, le numérateur du futur ratio serait donc le même
que celui actuellement en vigueur (Cf. Encadré 9 - annexe 5). En revanche, le ratio McDonough
propose deux changements importants dont le risque de crédit est défini et évalué. Ces
changements affectent la façon dont les exigences en fonds propres sont déterminées. En fait,
les innovations de la charge en capital impliquent une modification du dénominateur du ratio
de solvabilité (Figuet, 2003).

À la différence des normes actuelles, le nouveau dispositif Bâle II ajuste les exigences de
fonds propres en fonction de la qualité de crédit des contreparties. En ce sens, elle encourage
l'amélioration des outils internes de mesure et de gestion des risques développés par les
établissements de crédit pour mieux mesurer leur exposition aux risques. Dans l'ensemble, en
plus de leur degré de différenciation dans les exigences de fonds propres, les normes
bancaires Bâle II sont plus réalistes dans leur prise en compte du risque par rapport aux
normes actuelles. Les établissements de crédit se tournant donc vers les systèmes internes de
notation les plus performants. En échange, les banques peuvent bénéficier d'une économie aux
exigences de fonds propres (GOLITIN V., 2007). Enfin, les nouvelles règles prudentielles
accordent aux banques plus de liberté dans la détermination de leurs niveaux du risque de
crédit. La seule limite est que le changement de méthode de calcul du dénominateur du ratio
ne peut se faire qu'en employant des méthodes de plus en plus sophistiquées (méthode
standard ➝ méthode de notation interne) (Figuet, 2003).

35
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

1.2. Architecture générale de l’accord de Bâle II

La réforme Bâle II a pour objectif de mieux apprécier les différentes composantes du risque
de crédit, tout en renforçant ses procédures internes de mesure et de gestion des risques. De ce
fait, les capitaux mobilisés pour faire face à ces risques sont mieux évalués. La réglementation
est conçue pour refléter efficacement les risques et éliminer les éventuels arbitrages
réglementaires afin de parvenir à une concurrence loyale entre les banques et de faire
correspondre le capital réglementaire au capital économique. En fait, elle permet également
d’accroître la concurrence entre les banques de manière équitable, en reflétant le vrai risque
dans les niveaux de capital. Tout comme les ratios de solvabilité (Cooke, McDonough)
reposent sur le fait que le capital reste le principal moyen d'assurer la stabilité financière du
système bancaire. L’architecture de la réforme Bâle II repose sur trois piliers complémentaires
contribuant à améliorer la sécurité et la solidité financière. Dans les trois points suivants, nous
aborderons chacun de ces trois piliers (Bouaiss et al., 2019).

1.2.1. Pilier 1 : Le socle des exigences réglementaires minimales

Même si le projet d'accord insiste sur le fait que les trois piliers forment un tout indissociable,
le premier pilier relatif au capital minimum reste beaucoup plus étoffé que les deux autres
(de Servigny & Zelenko, 2010). Dans la version révisée de 2004, le ratio de solvabilité McDonough

est constitué des fonds propres :


- « Tier 1 » ou noyau dur qui sont composés du capital social et des réserves ;
- « Tier 2 » ou éléments complémentaires qui intègrent les provisions générales et les
émissions subordonnées d’une durée supérieure à 5 ans ;
- « Tier 3 » ou éléments surcomplémentaires qui sont constitués des émissions
subordonnées d’une durée supérieure à 2 ans.
-
Les actifs pondérés en risque, autrement dit le dénominateur, sont composés des trois
principaux risques bancaires pris en considération par le Comité de Bâle. Le ratio de
solvabilité McDonough du dispositif Bâle II est alors le suivant :

𝑇𝑖𝑒𝑟 1 + 𝑇𝑖𝑒𝑟 2 + 𝑇𝑖𝑒𝑟 3


𝑅𝑎𝑡𝑖𝑜 𝑀𝑐𝐷𝑜𝑛𝑜𝑢𝑔ℎ = ≥ 8%
𝐴𝑐𝑡𝑖𝑓𝑠 𝑝𝑜𝑛𝑑é𝑟é𝑠 𝑒𝑛 𝑟𝑖𝑠𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑟é𝑑𝑖𝑡, 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑟𝑐ℎé 𝑒𝑡 𝑜𝑝é𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑛𝑒𝑙

36
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

La figure suivante reprend et synthétise l’évolution de la réglementation au titre des risques


bancaires intégrés dans le calcul du ratio de solvabilité :
Figure 7 - de Bâle I au premier pilier de Bâle II

Source : (Bouaiss et al., 2019)

Dans les trois points suivants, nous abordons les méthodes de mesure de chacun des trois
risques réglementés :

Le risque de crédit

La principale innovation de ce pilier des réformes bâloises est que le Comité de Bâle offre aux
banques la possibilité de choisir entre deux méthodes de calcul du risque de crédit afin de
déterminer le niveau de fonds propres réglementaires. La première implique des méthodes
dites "standardisées" basées sur des évaluations externes du crédit. La seconde permet aux
banques d'utiliser leurs propres systèmes de notation interne, sous réserve de l'approbation
expresse des régulateurs locaux. L'approche standard est très similaire aux dispositions de
l'accord de 1988, à l'exception qu'elle permet davantage aux superviseurs bancaires de prendre
en compte les pondérations des contreparties lors de l'évaluation du risque de crédit. Le
tableau ci-dessous illustre les nouvelles pondérations basées sur les informations fournies par
la révision de juin 2004 du Comité de Bâle et le système de notation proposé par l'agence de
notation Standard & Poor's. Les autorités nationales de surveillance proposent deux options
d'évaluation du risque de crédit bancaire, sachant qu'elles ne peuvent en choisir qu'une seule
pour toutes les banques de leur juridiction :
 Option 1 : basée sur la pondération de l'état d'agrément de la banque ;
 Option 2 : évalue la banque elle-même en se basant sur leur propre notation.

37
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

De plus, un facteur de conversion de crédit8 (CCF) est utilisé pour les produits hors bilan. Le CCF
est de 20% si le prêt ou la convention sera remboursé en moins d'un an, et de 50% s'il est au-delà.
La qualité des prêts est mesurée par la notation attribuée par les agences de notation, et les
banques qui ont titrisé leurs prêts utilisent un facteur de pondération basé sur leur qualité (Bouaiss
et al., 2019).

En effet, l'objectif de l'approche standard est d'attribuer à chaque prêt un facteur de


pondération réglementaire basé sur la notation attribuée par les agences de notation externes.
Le capital réglementaire requis est calculé comme suit :

Fonds propres = (Exposition x Pondération) x 8 %


Soit :
Fonds propres = [Bilan + (Hors Bilan x CCF)] x Pondération x 8 %

Une application de la méthode standard Bâle II pour le calcul des fonds propres
réglementaires est illustrée dans l’Encadré 10 - Annexe 6. Enfin, le tableau suivant récapitule
l'ensemble des pondérations définies dans la dernière version du dispositif révisé de Bâle
II (de Servigny & Zelenko, 2010) :
Figure 8 - Pondération de risque en fonction de la notation Standard & Poor’s

Source : Dispositif révisé, Comité de Bâle, 2004.

8
Le CCF convertit le montant d'une ligne de crédit libre et d'autres transactions hors bilan (garantie, à
l'exception des dérivés) en un montant d'EAD, (Caisse Centrale du Credit Mutuel,2021, s. d.).
38
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Le premier pilier incite les banques à créer leur propre système de notation interne pour
estimer le montant des fonds propres nécessaires pour couvrir les risques de crédit potentiels.
De ce fait, deux approches de notation interne sont possibles :
 L'approche IRB-F (Internal Rating Based - Foundation), également appelée méthode
de base ou « fondation » ;
 L'approche IRB-A (Internal Rating Based- Advanced), basée sur la notation interne est
la méthode la plus avancée.

Les banques estiment le risque sur la base des informations collectées en interne de la banque
et des données publiques, puis elles créent des portefeuilles homogènes en affectant chaque
client au groupe de portefeuille correspondant (entreprises, emprunteurs souverains, banques,
particuliers). La notation attribuée est utilisée dans le calcul de la perte attendue (EL). Cette
dernière est définie précédemment comme le produit de la probabilité de défaut (PD), estimée
par la banque dans tous les cas, de la perte en cas de défaut (LGD) et de l’exposition en cas de
défaut (EAD). Le seuil minimum de capital réglementaire est calculé en multipliant le résultat
de la somme des pertes attendues et inattendues (UL – Unexpected Loss) après déduction des
provisions par 8 %. L’Encadré 11 - Annexe 6, détaille clairement ces différents paramètres.
Plus le système de notation d'une banque est complexe, plus l'approche basée sur les notations
internes avancées est appropriée. Dans cette approche, la banque déterminerait tous les
paramètres de son système de notation : PD, LGD et EAD. Elle devrait également tenir
compte du paramètre maturité (M), qui correspond à la durée restante du crédit, ce qui
augmente le risque de non-remboursement. Ce paramètre n'est utilisé que pour les segments
d'entreprises. Il est plafonné à cinq ans pour l'approche avancée. En revanche, la maturité est
deux ans et demi pour l'approche IRB Foundation. Dans cette approche, la banque n’estime
que la probabilité de défaut, les autres paramètres sont fournis par l’autorité de contrôle
(annxe7).

Pour identifier les actifs pondérés en risque (risk weight assets = RWA), il s’agit de multiplier
la perte inattendue par 12,5 % ; ce qui correspond au seuil minimum de 1/8e des fonds
propres réglementaires :
RWA = EAD x ( K x 12,5) = UL x 12,5
La perte inattendue est multipliée par 12,5% pour déterminer les actifs pondérés en risque
RWA. Il correspond donc au seuil minimum de 1/8 du capital réglementaire de la banque. La
valeur totale de tous les risques pondérés d'un portefeuille peut alors être calculée (pour
chaque classe d'exposition - souverains, banques, clientèle de détail (retail), entreprises
39
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

(corporate), actions). En effet, les exigences de fonds propres peuvent être déterminées pour
un ensemble homogène d'engagements (Bouaiss et al., 2019).

En grosso modo, le comité de Bâle a fixé des exigences minimales de fonds propres pour les
banques utilisant l'une des deux approches IRB pour le risque de crédit. Le comité a précisé
que les exigences de fonds propres réglementaires résultant de ces modèles, couvrant le risque
de crédit, le risque de marché et le risque opérationnel, ne peuvent être inférieures à 90 % des
fonds propres réglementaires déterminés selon la méthode standard pour la première année et
à 80 % pour la deuxième année. La durée de mise en œuvre retenue est de deux ans. Si des
problèmes méthodologiques survenaient à l'issue de ces deux années, le comité se réserve le
droit de maintenir ce plancher minimum si nécessaire (de Servigny & Zelenko, 2010).

Risque de marché

Pour le risque de marché, aucun changement par rapport à l'amendement de 1996 n'est prévu.
Il y a deux manières possibles (de Servigny & Zelenko, 2010) :
 Approche standard ;
 Approche par les modèles internes.
Du fait de la mise en place précoce de normes discriminatoires en matière de liquidité et du
traitement spécifique des engagements de crédits bancaires à court terme, les risques
d'arbitrage entre le portefeuille de transactions (« trading book ») et le portefeuille de prêts
(« lending book ») devraient être mieux identifiés.

Risque opérationnel

La détermination des niveaux de risque opérationnel est en grande partie figée en l'absence
d'une approche méthodologique structurée (de Servigny & Zelenko, 2010). Trois méthodes de
considérer le risque opérationnel sont identifiées (Lachiheb, 2019) :
 Indicateur de base : consiste en l'application d'un ratio forfaitaire de 15%, aux
produits nets bancaires des trois derniers exercices ;
 Approche standard : cette méthode exige des données chiffrées des pertes
supportées par chaque ligne métier. Un coefficient de pondération est appliqué
selon les lignes métier du fait des risques opérationnels ;
 Approche fondée sur des mesures internes : permet à la banque de construire sa
propre méthode interne d'évaluation des risques opérationnels. Le choix de la
méthode ainsi que les conditions d'application (présence d'une structure centralisée
40
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

de contrôle des risques, fréquence et pertinence des reportings, etc.) sont soumis à
l'approbation préalable du régulateur.

1.2.2. Pilier 2 : La surveillance prudentielle des autorités

Le deuxième pilier, portant sur le processus de surveillance prudentielle, vise à s'assurer que
les banques disposent de procédures internes solides pour estimer leurs niveaux de fonds
propres sur la base d'une évaluation plus approfondie des risques qui se présentent. Outre
l'adéquation du niveau de fonds propres avec les risques réellement encourus, le deuxième
pilier incite les banques à adopter des pratiques de surveillance et de gestion des risques les
plus sophistiquées (Comité de Bâle, 2004).

Les autorités de contrôle n'assument la responsabilité de l’adéquation des fonds propres.


Cependant, cela reste du ressort des dirigeants qui sont mieux placés pour déterminer les
risques auxquels leur institution est confrontée. Toutefois, la détention d'un niveau de capital
jugé adéquat ne dispense pas les dirigeants de prendre des actions correctives en amont des
procédures de contrôle ou de gestion des risques (Bouaiss et al., 2019).
Grâce à ce pilier, le comité estime que les banques et leurs régulateurs nationaux devraient
accroître leur communication par un dialogue plus intensif afin que, lorsqu’une déficience est
constatée, des actions décisives puissent être prises rapidement pour réduire les risques ou
rétablir leur niveau des fonds propres. Il s'appuie même sur l'engagement de la direction de
chaque banque à mettre en place des outils quantitatifs et qualitatifs crédibles pour évaluer le
risque de crédit de leur portefeuille d'engagements. À ce titre, les experts de la BRI
s’attendent à un dialogue et une coopération renforcée entre les banques et les régulateurs
nationaux (de Servigny & Zelenko, 2010). De manière générale, le deuxième pilier incite les
banques à développer des évaluations internes du capital économique adaptées à leur profil de
risque pour identifier, mesurer et contrôler les risques. Il fournit également la base
d’intervention aux régulateurs afin de limiter les réductions des fonds propres non
souhaitables par les banques (Bouaiss et al., 2019).

Une chose qui mérite une attention particulière est les dangers de la pro-cyclicalité. Certains
économistes ont souligné que le nouveau calcul statique et non anticipatif du capital
économique proposé par le comité de Bâle pourrait potentiellement provoquer une cyclicité
de l'économie (de Servigny & Zelenko, 2010).

41
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

En effet, le risque associé à la nature statique est que le rythme de changement des notations
soit trop lent pour vraiment mesurer à quel point un portefeuille se détériore lors d'un
ralentissement économique ou même d'un choc. Par ailleurs, le caractère non anticipatif
correspond au risque que le niveau global des fonds propres réglementaires doit être relevés
en raison d'évolutions économiques défavorables, et correspond davantage à une
rétrospective, conduisant à des mesures correctives fortes portant le germe d'un resserrement
du crédit « credit crunch », plutôt qu'un revirement ex ante en douceur (de Servigny & Zelenko,
2010).

L’accord de Bâle de 1988 s'est mis d'accord sur le fait qu'il y avait un risque minimal
d'effondrement bancaire. Cependant, les experts du comité estiment que même s'il existe
toujours un risque, celui-ci s'est nettement amélioré par rapport à ce dernier accord. Cela
démontre même le lien croissant entre les fonds propres réglementaires et le risque de crédit
effectif :

« The Committee has also considered the argument that a more risk-sensitive framework has
the potential to amplify business cycles. The Committee believes that the benefits of a risk
sensitive capital framework outweigh this potential concern » 9.

Pour contrer une éventuelle pro-cyclicalité, une responsabilité importante de veille a été
déléguée aux instances nationales de régulation, ainsi qu'aux banques elles-mêmes. De ce fait,
quatre principes de supervision sont énoncés (de Servigny & Zelenko, 2010) :
- Les banques doivent disposer d'une méthodologie pour déterminer le niveau global de
fonds propres réglementaires par rapport à leur profil de risque. Elles doivent
développer une stratégie qui leur permettra de maintenir leur niveau de capital ;
- Les régulateurs devront vérifier que les banques suivent leurs politiques et méthodes
bancaires afin de rester en conformité avec le niveau d’exigences réglementaires. Si
les résultats ne sont pas appropriés, les régulateurs devront intervenir ;
- Les banques sont censées avoir un niveau de capital supérieur à ce que les régulateurs
exigent. Les régulateurs peuvent ainsi imposer aux banques le niveau d'excédent qu'ils
jugent nécessaire ;

9
Le Comité a pris en compte le risque d'amplification des cycles économiques, mais il considère que ce risque
est contrebalancé par l'avantage d'un capital réglementaire dépendant du risque (Traduction des Auteurs) –
Overview of the new Basel capital accord, consultative documents, Janvier 2001, point 40.

42
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

- Les régulateurs devraient s'impliquer dès que possible, afin que les banques ne perdent pas
plus de capital qu'elles ne le doivent. Ils doivent s'assurer que les banques demanderont une
restauration rapide de leur capital.

1.2.3. Pilier 3 : La transparence et la discipline du marché

À travers ce pilier, le Comité de Bâle promeut la discipline du marché en élaborant un


ensemble d'exigences de communication financière qui permettent aux participants d'évaluer
les informations fournies sur les fonds propres des banques, les expositions aux risques, les
risques du processus d'évaluation et les ratios d'adéquation des fonds propres. Ces
informations requises sont particulièrement importantes compte tenu des règles de Bâle II, où
l'utilisation d'une approche interne permet aux banques de déterminer en interne leurs
exigences de fonds propres (Bouaiss et al., 2019).

La surveillance du marché accroît le pouvoir de la discipline de marché grâce à une


transparence accrue de la banque au marché. La banque doit communiquer régulièrement au
marché des informations détaillées sur les risques et l’adéquation les fonds propres,
permettant des comparaisons longitudinales entre différentes institutions financières. Par
conséquent, l'importance et l'efficacité de la discipline de marché reposent sur le fait que les
banques communiquent régulièrement des informations au marché, renforçant ainsi leurs
pouvoirs de surveillance et de sanction. La transmission de ces informations réduit les
asymétries d'information et aide les investisseurs et les déposants bancaires à mieux
comprendre la banque, en particulier si la banque utilise de bonnes pratiques de gestion des
risques (Bouaiss et al., 2019).

La discipline de marché contribue à améliorer la sécurité et la solidité du système bancaire.


Par conséquent, les régulateurs attendent des banques qu'elles fonctionnent de manière sûre et
saine. Il est également possible que les autorités imposent la diffusion de données financières
issues des rapports prudentiels, qui peuvent contenir des informations que les banques
considèrent comme confidentielles, par mesure de sécurité. Cependant, le Comité de Bâle
reste conscient que toutes les autorités de contrôle n'ont pas le même pouvoir pour contraindre
les banques à se conformer aux exigences de communication financière. Bien qu'il existe
divers mécanismes permettant aux régulateurs de faire respecter les exigences, ceux-ci varient
d'un pays à l'autre. Ces mécanismes vont de la « persuasion morale » aux réprimandes ou
sanctions financières, en s'adressant aux dirigeants des banques pour influencer leur
comportement. Finalement, étant donné que la réponse au manque de communication

43
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

financière ne passe pas nécessairement par l’imposition directe des exigences en fonds
propres supplémentaires, des mesures spécifiques sont utilisées qui correspondent aux
pouvoirs juridiques de l'autorité de contrôle et de l’étendue du manque d'informations entre
les banques (Bouaiss et al., 2019).

Ceci étant, le dispositif de Bâle II présente de nombreuses limites, notamment en ce qui


concerne la qualité des fonds propres des banques et la reconnaissance de certains risques. La
contagion de 2007-2008 a provoqué une crise financière incroyablement grave, l'une des plus
grandes crises financières de l'histoire. Après l'analyse théorique de cette situation financière
massive, il semble nécessaire de renforcer rapidement l'application des règles prudentielles,
car cela est devenu une priorité (SABER, 2018).

II- Présentation, limites et impact de Bâle III sur l’offre de crédit


aux PME

1) L’accord de Bâle III : un renforcement du dispositif de Bâle II


L'accord de Bâle III est une tentative de remédier aux insuffisances de son prédécesseur (Bâle
II), révélées lors de la crise de 2007-2008. Cette crise s'est révélé la fragilité du système
bancaire et de nombreux agents économiques ont perdu confiance dans le système bancaire en
raison de l'étendue de leur propagation. Les insuffisances identifiées étaient d'ordre
macroéconomique, à l’instar de l’abondance de la liquidité et des taux d'intérêt trop bas, mais
principalement dues à une mauvaise gestion des risques, au rôle des agences de notation et
aux conditions de marché. Le résultat final est un système financier défaillant caractérisée par
une insuffisance de fonds propres tant sur le plan quantitatif que qualitatif, en raison de ratios
de fonds propres fixés trop faibles ou incohérents, incapables d'absorber correctement les
pertes, d'une disponibilité de trésorerie insuffisante, de certains établissements ayant des
contrôles internes incomplets ou inexistants, et les effets de levier ne sont pas correctement
pris en compte. Il en résulte une défaillance du système financier, caractérisée par une
insuffisance de fonds propres tant sur le plan qualitatif que quantitatif, en raison de ratios trop
faibles ou parfois au capital hybride inefficace pour absorber les pertes, mais aussi par des
effets de levier pas toujours appréhendés (Adaskou, 2021).

La crise financière internationale a suscité l'attention de nombreuses parties. Sur la base de


cette expérience, des changements importants ont été apportés aux normes internationales des
fonds propres qui ont été fondamentalement renforcées. En effet, l'accord de Bâle III (2010)
s'est appuyé sur une série d’insuffisances au niveau de Bâle II en incorporant de nouveaux

44
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

ratios de liquidité et de levier pour tenter de réduire le risque de défaillance en cas de


survenance d‘éventuelles futures crises bancaires (Pierandrei, 2019). La mise en œuvre de la
réforme est progressive et repose essentiellement sur 4 points : la redéfinition des fonds
propres, la constitution des coussins pour des mesures de précaution et de contracyclicité, et
enfin la mise en place des ratios et la couverture de certains risques (Haloui, 2021).
Succinctement, le Comité de Bâle a pris une série de mesures visant à renforcer la résilience
du secteur bancaire après la crise financière de 2008. Ces mesures comprenaient
l'amélioration de la solvabilité des banques, le contrôle plus important de la liquidité,
l'augmentation de la capacité des banques à gérer les chocs des marchés financiers et
économiques et la limitation des risques de propagation dans l'économie réelle (Dhafer &
Cesbron, 2012).

Selon le comité de Bâle sur le contrôle bancaire (CBCB, 2010), l‘accord de Bâle III a pour
objectif principal les points suivants (Haloui, 2021) :

1.1. Le renforcement du niveau et de la qualité des fonds propres


- Amélioration de la qualité et de la cohérence des fonds propres : il s‘agit
d‘améliorer la qualité du noyau dur des capitaux des banques 10 (core tier 1)
pour renforcer leur capacité à absorber des pertes.
- Augmentation de la quantité des fonds propres : le secteur bancaire doit
disposer d‘une quantité croissante de fonds propres, actuellement le minimum
Core Tier 1 est de 2% (Bâle II) qui sera augmenté à 4.5%, le ratio minimal de
fonds propres Tier 1 est porté de 4 à 6%.

En effet, l’accord introduit des exigences qualitatives au niveau du capital. Elles concernent la
composition de ces derniers mais aussi leur critère d’éligibilité, désormais les fonds propres
ne sont constitués que de trois éléments au lieu de six (Adaskou, 2021) :

10
Core Tier one, encore appelé noyau dur des fonds propres. Il représente la partie la plus solide des capitaux
propres des institutions financières, qui se compose du capital social de ces institutions et de leurs résultats mis
en réserve.
45
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Figure 9 - Composition des fonds propres

Source : (Coussergues et al., 2020)

1.2. La mise en place d’un ratio de levier (leverage ratio)


La crise a montré que de nombreuses banques ont accumulé un endettement excessif avec des
ratios d'adéquation des fonds propres importants, ces effets de levier ont accru la pression à la
baisse sur les prix des actifs et ont subséquemment déstabilisé le système financier. Pour cette
raison, le comité de Bâle a introduit un nouveau ratio, appelé ratio de levier (leverage ratio),
pour limiter le levier d'endettement du secteur bancaire et contrecarrer le risque de
modélisation (Haloui, 2021). Ce ratio de levier est défini comme le rapport entre les capitaux
propres d’une banque et le total de son bilan (total de l'actif ou du passif), avec une norme
minimale de 3% (Adaskou, 2021).
𝐿𝑒𝑣𝑖𝑒𝑟 = 𝐶𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒𝑠 / 𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑏𝑖𝑙𝑎𝑛 ≥ 3%
En d'autres termes, le ratio de levier empêche les banques d'assumer plus d'environ 33 fois
leur exposition au capital (tier 1). La volonté d'instaurer ce ratio est liée à sa simplicité, car
tous les risques sont pris en compte, au même titre que pour les prêts consentis, plutôt que
pondérés par la prise de sûretés ou de produits dérivés destinés à atténuer le risque. Enfin, le
ratio de levier peut compléter le ratio de solvabilité. Ce ratio a fait l’objet d’une période
d’examen et d’étalonnage afin d’harmoniser son application entre les banques. Le « paquet
bancaire » de 2019 a rendu le respect du ratio de levier contraignant (Coussergues et al., 2020).

46
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

1.3. L’amélioration de la gestion du risque de liquidité par la création de deux


ratios de liquidité NSFR et LCR
La crise a montré qu'il n'y avait pas suffisamment de mesures adéquates dans la
réglementation existante. En termes de liquidité, bien que les banques soient bien capitalisées,
il est encore difficile de maintenir la liquidité malgré le niveau adéquat des fonds propres. Par
ailleurs, la réforme Bâle II (dans son premier pilier) exclut deux risques fondamentaux que
sont le risque de liquidité et le risque de taux d'intérêt, et ne prévoit aucune quotité de fonds
propres. À cette fin, le Comité de Bâle a introduit de nouvelles normes de liquidité en
occurrence les ratios LCR (Liquidity Coverage Ratio) relatif à la liquidité à court terme, et
NSFR (Net Stable Funding Ratio) pour la liquidité à long terme (Haloui, 2021).

Le ratio LCR est une mesure que les banques doivent respecter pour avoir des actifs à faible
risque et facilement liquidables. Il permet aux banques de disposer d'actifs de haute qualité et
de liquidité importante afin de faire face à d’éventuelle crise de liquidité dans les 30 jours qui
suivent. Il est défini comme suit (Adaskou, 2021) :

𝐸𝑐𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑑′𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓𝑠 𝑙𝑖𝑞𝑢𝑖𝑑𝑒𝑠 𝑑𝑒 ℎ𝑎𝑢𝑡𝑒𝑠 𝑞𝑢𝑎𝑙𝑖𝑡é(𝐻𝑄𝐿𝐴)


𝐿𝐶𝑅 = ≥ 100%
𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒𝑠 𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒𝑠 𝑛𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑡𝑟𝑒𝑠𝑜𝑟𝑖𝑒𝑠 𝑠𝑢𝑟 30 𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑐𝑎𝑙𝑎𝑛𝑑𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 𝑠𝑢𝑖𝑣𝑎𝑛𝑡𝑒𝑠

De même, le ratio NSFR vise le montant minimum de financement stable nécessaire par
rapport à la liquidité des actifs de la banque sur un an. Il traduit la capacité de financement
que les actifs à long terme peuvent fournir par un montant minimum des passifs. Le rapport
est calculé par la formule suivante (Adaskou, 2021) :

𝑀𝑜𝑛𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑢 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑆𝑡𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑑𝑖𝑠𝑝𝑜𝑛𝑖𝑏𝑙𝑒


𝑁𝑆𝐹𝑅 = ≥ 100%
𝑀𝑜𝑛𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑢 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑡𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑒𝑥𝑖𝑔é

Enfin, deux coussins ont été ajoutés. Le premier est appelé coussin de conservation, ou
matelas de sécurité supplémentaire, qui équivaut à 2,5 % du (CET 1)11. Il est composé des
fonds propres de haute qualité qui vont s'ajouter progressivement au noyau dur pour porter
l'ensemble a 7% en 2019. Cette réserve de capital est obligatoire pour les institutions
financières qui sont tenues de détenir en plus d'autres exigences minimales de capital (Haloui,
2021). L'idée générale est de pouvoir utiliser ce coussin en temps de crise sans heurter les

ratios de solvabilité classiques. En revanche, le deuxième coussin est considéré comme un


mécanisme contracyclique affectant les actions ordinaires (Tier 1 ou CET 1). Il varie entre 0

11
CET 1 : Common Equity Tier 1
47
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

et 2,5% (Encadré 12 - annexe 7) et constitue une surcharge en fonds propres ayant pour objectif
de protéger le système bancaire des pertes potentielles liées à l‘exacerbation d‘un risque
systémique cyclique (Haloui, 2021). Le coussin fixe également les expositions au risque en
fonction de la composition géographique du portefeuille de la banque, dont l'activation
relèvera de la responsabilité des régulateurs nationaux (Coussergues et al., 2020).

1.4. L’application effective des stress-tests de Bâle II par les accords de Bâle III
Les institutions financières doivent être en mesure de comprendre pleinement leur gestion des
risques, leur stratégie et leur montant à détenir en fonds propres. Par conséquent, les stress-
tests constituent un outil efficace pour acquérir cette perspective globale (Adaskou, 2021). Les
tests de résistance ou stress-tests consistent à simuler des conditions financières et/ou
économiques extrêmes pour déterminer la résilience des banques dans ces circonstances. Déjà
abordés et mis en place partiellement avec Bâle II, ils ont été déployés plus fréquemment
depuis la crise financière. Typiquement, ces tests sont effectués tous les six mois pour mieux
comprendre l'évolution macroéconomique de certaines variables microéconomiques (Karyotis,
2015).

En effet, selon (Pierandrei, 2019), la version finale de Bâle III publiée en 2010 pour une mise
en œuvre effective entre 2015 et 2019 se décline en six points suivants (Encadré 13 - Annexe 7) :
- Définition des fonds propres requis ;
- Coussin (capital buffer) de conservation en fonds propres ;
- Coussin contra-cyclique ;
- Ratio de levier ;
- Risque de liquidité ;
- Risque de crédit de contrepartie.

Après les leçons tirées des crises financières, la réglementation prudentielle a


considérablement évolué, de Bâle I (1988) à Bâle II (2004) jusqu'à l'application effective de
Bâle III (2010-2019). Cette progression montre que les régulateurs ont secoué le secteur
bancaire international en mettant en évidence les failles constatées dans la supervision des
institutions financières (Haloui, 2021).

48
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

2) Bâle III : vers un retour à l’approche standard à travers le dispositif


révisé de 2017
Le nouvel accord du Comité de Bâle, du 7 décembre 2017, finalise les réformes prudentielles
internationales à l’exception de la revue des risques de marché (Fundamental Review of the
Trading Book – FRTB) qui devrait s’achever en 2018. Mandatée par le G20, la version finale
de Bâle III vise à unifier les méthodes de calcul des risques au niveau des banques mondiales
pour rendre comparable la mesure des risques. Les banques craignent que cela ne les oblige à
lever davantage leurs capitaux. Dans cette perspective, le régulateur stipulait que cette
cohérence mondiale ne devait pas conduire à la mobilisation de fonds propres
supplémentaires. Or, l'inquiétude des banques, notamment européennes, est que la finalisation
de Bâle III soit rebaptisée "Bâle IV"(Bouaiss et al., 2019).
L'accord de 2017 vise à revenir à une approche globale « standard », qui fonderait les
exigences de fonds propres sur le risque moyen observé au niveau mondial, plutôt que sur la
base des risques individuels des clients. Cette disposition remet sérieusement en cause
l'utilisation des modèles de notation interne (Foundation et avancée) largement utilisés par les
grandes banques européennes. En effet, les modèles de notation interne posent problème car
ils sont opaques, spécifiques à chaque banque et donc difficilement contrôlables. En outre, ces
modèles entraînaient certaines variations des exigences de fonds propres en raison des calculs
spécifiques aux banques des actifs pondérés en fonction des risques (RWA). Le Comité de
Bâle a noté en 2017 que l'utilisation des modèles de notation interne « complique la
comparaison des ratios de fonds propres d’une banque à l’autre et nuit à la confiance dans ces
ratios » (CBCB, 2017). Néanmoins, même si des arbitrages réglementaires sont toujours
possibles, les modèles de notation interne demeurent plus efficaces pour une meilleure mesure
et gestion des risques (Bouaiss et al., 2019).

Cet accord de 2017 a entraîné quelques changements dans l’évaluation du risque par les
établissements bancaires. Premièrement, les banques ne pourront plus utiliser l'approche
avancée pour leurs systèmes interne de notation. Deuxièmement, la prise en compte du risque
opérationnel sera simplifiée en une seule approche standard. Cela permettrait aux banques de
disposer de fonds propres adéquats en cas de pertes ou de crises financières et pourrait
également accroître les exigences de fonds propres pour les grandes banques systémiques 12.
Enfin, l’accord a introduit un plancher ou un niveau minimum de capital compte tenu du

12
Global Systemically Important Banks (G-SIBs) sont des établissements dont la défaillance, en raison de leur
taille, de leur complexité, du volume de leur activités ou de leur interconnexion systémique, pourrait mettre en
péril le système financier et l’activité économique.
49
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

niveau de risque (output floor13). Les actifs pondérés en risque (RWA) calculés par la banque
selon leurs modèles de notation interne ne peuvent pas être inférieurs à 72,5 % de ce qui serait
calculé en utilisant l'approche standard. Toutes ces mesures prendraient effet le 1er janvier
2022. À l’exception de l’output floor, qui serait progressivement mis en place, passant d’un
plancher de 50 % au 1er janvier 2022 à 72,5 % des actifs pondérés en risque au 1er janvier
2027(Bouaiss et al., 2019).

À ce titre, nous avons présenté l’évolution de la réglementation bancaire depuis 30 ans.


Aujourd’hui, Bâle III est pleinement opérationnel dans les banques. L’Encadré 14 - Annexe 7,
qui fait une synthèse du dispositif réglementaire en place suite à la réforme Bâle III du 16
décembre 2010.

3) Impact de l’accord de Bâle III sur l’offre de crédit aux PME


L’impact de Bâle III sur l’offre de crédit aux PME peut être déterminé par les prêts bancaires
aux PME, qui représentent note variable expliquée. Il s'agit notamment de crédits moyens non
séparés par nature ou durée, et qui seront impactés par la nouvelle réglementation Bâle III
(Adaskou, 2021).

Les banques, soucieuses de la rentabilité du crédit, s'efforcent de fournir une allocation


optimale de prêt pour les entreprises tout en tenant compte les facteurs susceptibles de
provoquer leurs faillites. Ces déterminants se présentent en réalité sous la forme d'un ensemble
de ratios comptables relatifs à la rentabilité (Refait.A, 2004), la liquidité, la capacité de
remboursement, l'endettement, la taille et la croissance (Casey & Bartczak, 1985). Parallèlement, à
l'instar de (Tomas Hublot ,2016), nous considérons les caractéristiques des banques et les
variables qui comptent l'effet de Bâle III sur les PME : la rentabilité financière (ROAE ou
Return On Average Equity), le coût moyen de la dette, le ratio de liquidité de court terme
(LCR), le ratio de liquidité́ de long terme (NSFR), le ratio de levier de la banque (leverage ratio).

3.1. La rentabilité financière des banques

Selon (Beck et al., 2009), la rentabilité financière (ROAE) d’une banque est considérée comme
un indicateur de la performance et de la rentabilité. Elle est calculée comme le rapport entre le
résultat net et les fonds propres des banques. Par conséquent, l'impact attendu sur l'offre de
crédit aux entreprises est positif. Les banques les plus rentables peuvent être incitées à

13
Limite les avantages que les banques peuvent tirer de l'utilisation de modèles internes pour le calcul des
exigences minimales de fonds propres, (CBCB, 2017).

50
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

accorder plus de crédit, mais leurs options de financement ciblent davantage les contreparties
les plus rentables et les moins risquées. Cela pourrait être préjudiciable aux PME, car elles
sont considérées comme plus risquées. Enfin, la relation qui existe entre la performance
financière et l’offre de crédit aux PME est négative (Adaskou, 2021).

3.2. Le coût moyen de la dette

Le coût apparent du crédit, ou coût moyen de la dette est défini comme le rapport entre les
charges d'intérêts et le montant moyen des passifs portant d’intérêts. Il s’agit notamment
d’une mesure du coût de capital supplémentaire, puisque le coût des emprunts bancaires est
réparti entre capital et dettes dans les modèles de tarification des prêts. En d'autres termes,
plus le coût de la dette est faible, moins qu’il y a de crédits disponibles. La relation entre le
coût de la dette et l'offre de crédit est donc négative (Adaskou, 2021).

3.3. Le ratio de liquidité de court terme (LCR)

La liquidité à court terme (LCR) est conçue pour inciter les banques à conserver un stock
d'actifs liquides à perpétuité pour résister à une crise de liquidité pendant un mois. En effet,
celui-ci n'est pas rémunéré et impose à la banque un coût d'opportunité supplémentaire. Nous
avons choisi d’estimé le coût d’opportunité par le rendement des bons de trésor de 13
semaines. Les banques doivent ainsi choisir entre la détention d’actifs liquides ou la décision
d’octroyer davantage des crédits, tout en se conformant à la réglementation Bâle III. En
conséquence, si les banques choisissent de détenir le LCR, cela peut affecter négativement
l’offre de crédits aux PME (Adaskou, 2021).

3.4. Le ratio de liquidité́ de long terme (NSFR)

Le ratio liquidité de long terme (NSFR ou Net Stable Funding Ratio) mesure la capacité d'une
banque à gérer une crise de liquidité pendant une période d'au moins un an. Ce ratio est
calculé en additionnant tous les actifs de la banque par rapport aux passifs bancaire, y compris
les intérêts courus mais impayés. Le ratio NSFR est calculé à l'aide de la formule suivante
(Vazquez & Federico, 2015) :

Avec : 𝐿𝑖 : Rubrique i du passif bancaire


𝐴𝑗 : Rubrique j de l’actif bancaire
𝑤𝑖 : pondération associée à la rubrique i du passif
𝑤𝑗 : pondération associée à la rubrique j de l’actif

51
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Figure 10 - Pondération du ratio de liquidité de long terme

Source : (Vazquez & Federico, 2015)

À ce niveau, et d’après la figure ci-dessus, l’impact du ratio de liquidité de long terme sur
l’offre de crédit aux PME est négatif.

3.5. Le ratio de levier de la banque (leverage ratio)

Le ratio de levier d'une banque (LEV) est égal au capital divisé par le total d’actifs de la
banque. Les régulateurs considèrent ce ratio plus important que les exigences minimales car il
donne un aperçu plus large de la stabilité globale des banques. Les banques qui ont un LEV
plus élevé sont généralement plus disposées à prendre des risques pour être rentables. Ce ratio
est synonyme d'appétit pour le risque d'une banque, car il vise à atteindre une adéquation
optimale en termes de risque et de rentabilité (Nguyen-The, 2004). Grâce à cette mesure, les PME
peuvent bénéficier d'un accès accru au financement car elle permet de contourner toute
ambiguïté dans les modèles internes basés sur la pondération des risques et qui peuvent
donner lieu à des sous estimations conduisant à la réduction de leurs fonds propres
règlementaires. Par ailleurs, ces derniers pourraient au contraire considérer leur accès au
crédit comme plutôt limité (Adaskou, 2021). À ce titre, le ratio de levier est considéré pour les
banques comme la norme la plus restrictive dans le nouvel accord de Bâle III (Rugemintwari et

52
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

al., 2012). In fine, le ratio de levier limite la disponibilité du crédit et affecte négativement

l'offre de crédit aux PME.

Figure 11 - Tableau récapitulatif des variables testées

Variables reflétant Abréviation Mode de calcul Impact sur l’offre de


crédit PME

La rentabilité ROAE Résultat net / fonds +


financière de la banque propres

Charge d’intérêt /
Coût apparent du crédit INT moyenne du passif –
porteur d’intérêt

Cout de Liquidité de Coût d’opportunité


court terme de la CLCR estimé par le –
banque rendement des bons de
trésor de 13 semaines

Liquidité de long terme NSFR (Vazquez & Federico, –


de la banque 2015)

Levier de la banque LEVBQ Capital / l’actif total –

Source : (Adaskou, 2021)

53
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Section 2 - La réglementation bancaire prudentielle balaie au


Maroc : État des lieux et répercussions

Une des principales caractéristiques du système bancaire marocain c’est qu’il est relativement
concentré14 et contrôlé dans sa majorité par le secteur privé eu égard au fait que les six plus
grandes banques du royaume (AWB, BCP, BMCE, BMCI, SG, CDM) détiennent près de
86% des actifs bancaires du pays à fin juin 2009 et une part du marché des dépôts de près de
88% (Berrada, 1993). En outre, et par référence aux critères internationaux, le système bancaire
marocain est relativement développé et bien réglementé, car six plus importantes banques
contrôlent 80% des crédits octroyés et 83% des dépôts collectés à fin 2009 (Bank AlMaghrib,
2000). Au Maroc, la mission du contrôle est étroitement faite par la banque centrale et le

ministère des Finances. L’ancienne loi bancaire d’avril 1967 amendée en 1993 sera refondue
avec pour principaux changements, un renforcement de l’indépendance de la BAM et un
élargissement de ses pouvoirs de réglementation, supervision et sanction. La nouvelle loi (14
février 2006) inclura dans le champ de supervision de la BAM certains organismes publics
qui jadis n’en relèvent pas (CDG, CCG, CEN). Aussi, concernant l’actionnariat des banques
marocaines, on relève que les actionnaires étrangers représentent 22% du total des actifs
bancaires. Trois des cinq principales banques du Maroc sont majoritairement contrôlées par
des institutions françaises de premier plan. Une présence notable traduisant les liens
historiques unissant les deux pays (BNP Paribas, Société Générale et Crédit Lyonnais) (Bank
AlMaghrib, 2000-2011). L’ensemble des grandes banques privées du royaume comptent dans leur

actionnariat des banques étrangères plus ou moins impliquées dans leur gestion ; il s’agit des
filiales françaises. Dans ce cadre on distingue entre :

 BNP Paribas : qui contrôle 65% de la BMCI ;


 La Société Générale qui contrôle 51,9% de la Société Générale du Maroc ;
 Le groupe Crédit Agricole qui contrôle 52,7% du crédit du Maroc.
 Des participations étrangères minoritaires, mais significatives :
 Le Crédit Mutuel CIC, depuis juin 2004, qui détient 10% du capital de la BMCI ;
 Groupe Santander et corporatFinanciera de Madrid qui participent respectivement à
hauteur de 14,6% et 3,4% du capital d’AWB ;
 Le Crédit Agricole qui détient 1,4% du capital d’AWB, mais présent à hauteur de 35%
dans les filiales stratégiques d’AWB, Wafasalaf et Wafa gestion ;

14
Le nombre d’établissements bancaire a été ramené de 21 en 1996 à 16 en 2007, principalement par des
opérations de fusion-absorption, la création d’une nouvelle banque (CDG capital) et la disparition de l’ancienne
BNDE.
54
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

 Le Groupe Caisse d’Épargne qui a racheté 35% de Massira Management, filiale de la


CDG qui détient 67% du capital du CIH. Le CIH est donc détenu indirectement à
hauteur de 25% environ par le Groupe Caisse d’Épargne.
En outre, la plupart des pays industrialisés ont libéralisé leurs secteurs financiers à partir des
années 60 afin de permettre aux mécanismes du marché de réguler les systèmes financiers en
lieu et place de l'État, la libéralisation financière au Maroc n'a débuté qu'à partir des années 90
de façon progressive, avec comme objectifs la modernisation du secteur bancaire et le
développement des activités de marché. Si la réforme du secteur bancaire a permis de
libéraliser les taux d'intérêt, de moderniser les instruments de la politique monétaire et de
renforcer la réglementation prudentielle, le système bancaire marocain, dispose aujourd'hui de
fortes barrières à l'entrée. En effet, la faible exposition des banques à l'international (3,1 % du
total actif des banques à fin 2009), la rigidité du marché des changes (restriction aux sorties de
capitaux) ainsi que l'état embryonnaire de la titrisation et des marchés dérivés rendent le
secteur bancaire assez hermétique (Bank Al Maghreb, 2007). Aussi, la structure des actifs
bancaires demeure peu risquée puisque les ressources du secteur sont constituées à plus de 70
% de dépôts à la clientèle et que les emplois sont dominés par le crédit (73,2% du total bilan),
les concours bancaires demeurent le principal mode de financement des agents économiques.

En effet, les crédits à l'économie accordés par les banques ont plus que doublé sur la période
2005-2009 portées par un contexte macro-économique favorable. L'évolution de la demande
intérieure et la forte progression de l'investissement ont été soutenues par des conditions de
financement favorables tant au niveau des taux d'intérêt que celui des volumes octroyés par
les établissements bancaires (Bank AlMaghrib, 2000-2011). Il y a lieu d'observer cependant, une
hausse des emprunts obligataires, qui se multiplient par six durant cette période pour s'élever
à 55,9 MMDH Dh en 2009, et qui s'est intensifié ces deux dernières années en raison du
resserrement des liquidités des banques eu égard à la forte croissance des crédits et aux
exigences réglementaires en fonds propres. Ainsi, le ratio de solvabilité du secteur a vu son
taux passer de 8 K à 10% en 2009. Sachant que les dépôts à la clientèle constituent les
principales ressources du secteur bancaire, il est important d’observer que les ressources non
rémunérées représentent 61,6%, des ressources clientèle à fin 2009. Une année auparavant. La
forte hausse du coût des ressources rémunérées témoignait de la forte concurrence clans la
collecte de dépôts, ce qui s'est traduit inévitablement par un renchérissement du coût des
ressources pour le secteur. Parmi les principaux traits de la sagesse de la politique de conduite
du risque du système bancaire au Maroc, nous citons le niveau acceptable des fonds propres.
En effet, dans ce pays, les indicateurs de solidité financière observés ces quatre dernières

55
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

années montrent que les banques sont suffisamment capitalisées dans leur globalité. Le ratio
de solvabilité s'est établi en moyenne à 11,5 % sur la période, un niveau largement supérieur
au minimum réglementaire de 8 %. À partir de 2009, Bank Al Maghrib a rehaussé le ratio de
solvabilité à 10 %, pour le porter à partir de 2010 conformément aux dispositions du 2ème
pilier de Bâle II, un niveau largement supérieur à celui exigé en Europe. La figure n°4 met en
évidence l’évolution des indicateurs de la solvabilité attestant une certaine solidité financière
de l’activité bancaire au Maroc (Bank AlMaghrib, 2000-2011).

Figure 12 - Indicateurs de solidité financière-Activité Maroc (en %)

Source : Données Institutionnelles de BKAM

Les contraintes réglementaires et les besoins de croissance à l'international ont poussé la


plupart des banques cotées à rehausser leurs niveaux de fonds propres en début d'année, à
travers l’émission de dettes subordonnées ou d'augmentation de capital (numéraire ou
actions). À cet effet, les banques cotées de la place, à l'image d'Attijariwafa bank et BMCE
bank, ont levé plus de 14 MMDh d'emprunts subordonnés sur la période 2008-2009, alors que
les opérations d'augmentation de capital se sont élevées à plus de 4 MMDh, portées
principalement par BMCI et BCP.

Le choix de l'émission de dettes subordonnées par rapport à l'émission d'actions réside dans
l'intégration de ces fonds dans le calcul du ratio de solvabilité sans risque de dilution de
l'actionnariat. Aussi, cet instrument est privilégié par les investisseurs, car il présente un
risque modéré et des taux d'intérêt attractifs incluant des primes de risque allant jusqu'à 125
pts.

56
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Cependant, il est important que la maturité de la dette subordonnée ainsi que le taux de
rémunération des titres émis n'aggravent pas la rentabilité des établissements concernés, aussi,
le plafonnement de ces dettes complémentaires à 50%, des fonds propres de base par Bank Al
Maghrib, conduirait inévitablement les actionnaires des banques à la marge de manœuvre
réduite à injecter de l'argent frais pour renforcer leur assise financière. La figure n°5 reflète
ces propos (Bank Al Maghreb, 2007).

Figure 13 - évolution des Fonds propres des banques au Maroc

Source : Données Institutionnelles de BKAM

Nous estimons que le niveau des fonds propres des banques est un enjeu majeur pour les
banques dans les années à venir et cela puisque la dynamique de croissance des crédits que
connaît le pays ainsi que les différents plans de développement lancés par les principales
banques de la place tant au niveau national qu’international. Sur ce dernier point,
l'assainissement et la restructuration des différentes banques acquises en Afrique nécessiteront
l'injection d'argent frais. À cet effet. Attijariwata bank et BMCE bank seront amenées à
renforcer les fonds propres pour accompagner le développement de leurs Filiales africaines.
Mais aussi parce que la montée du coût du risque en période de conjoncture moins favorable,
tant au niveau des filiales à l’international qu'au niveau local ainsi que les nouvelles
contraintes réglementaires obligeront de facto les banques à augmenter leurs fonds propres
(Daoui &Mouatassim, 2021).

Pour rappel, la titrisation de créances hypothécaires, moyen de financement très développé en


Europe, permet à la banque de réduire la duration de ses emplois, libérer des fonds afin
d'accroître son activité ou de générer des nouveaux actifs. Les banques européennes ont utilisé
massivement la titrisation comme outil de gestion du capital réglementaire imposé par le ratio
Cooke dans le cadre des recommandations de Bâle I du Comité de Bâle (Daoui &Mouatassim,
2021).

57
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Section 3 - Accord de Bâle IV : Finalisation des réformes de


Bâle III

L’accord de Bâle IV, introduit en décembre 2017, est officiellement considéré par le comité
de Bâle comme une réforme pour finaliser le troisième accord (Bâle III). L'industrie
financière y fait souvent référence à cet accord en raison de l'importance des réformes et des
changements annoncés (Ramault, 2019). En plus, le G20 a défini la finalisation de Bâle III
comme « une harmonisation globale des méthodes de calcul des risques sans augmentation
significative de capital ni discrimination entre modèles bancaires » (Fédération bancaire française,
2019). Cependant, cette réforme, y compris les mesures clés du dernier accord de Bâle et ses

diverses implications pour les banques, a entraîné une augmentation considérable des
exigences de fonds propres pour les prêts, ce qui contredit le mandat du G20. Le comité de
Bâle sur le contrôle bancaire a proposé de nouvelles règles pour mettre à jour les règles de
calcul des fonds propres, mais ces règles pourraient en fait augmenter les exigences en capital
dont une banque aurait besoin de plus de 20 %. Par conséquent, cela constitue un gros
problème pour les banques européennes et plus particulièrement les banques françaises. La
fédération bancaire européenne estime que les nouvelles orientations proposées par la réforme
Bâle IV obligeraient les banques européennes à mobiliser plus de 850 milliards d’euros de
capital supplémentaire (Sarrazin, 2020).

En revanche, le Comité de Bâle a décidé de repousser les nouvelles dispositions qui devaient
entrer en vigueur au début de 2022, jusqu'au 1er janvier 2023. La décision a été prise en
raison du contexte épidémiologique lié à la crise sanitaire de COVID-19 qui a touché le
monde entier, y compris tous parties du système bancaire et financier.

I- Apport de Bâle IV

Le comité de Bâle présente une révision plurifactorielle pour un calcul crédible des actifs
pondérés en fonction des risques (RWA). Par ailleurs, le comité s'est attaché à affinées les
approches standards existantes en matière de risque de crédit et de risque opérationnel afin de
les rendant plus attractives, tandis que le comité s'est rendu à limiter le recours aux méthodes
internes. La réforme ne s'est pas arrêtée là et un plan visant à associer un ratio de levier
finalisé au ratio de fonds propres pondéré en fonction des risques. Avant le report d’un an en

58
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

raison de la crise sanitaire, toutes ces mesures proposées seront implémentées


progressivement de 2022 à 2027, comme le montre le tableau ci-dessous (Haloui, 2021).

Figure 14 - Calendrier de mise en œuvre des réformes de 2017 (Avant le report d’un an)

RÉFORMES DE 2017 DATES D’ENTRÉE EN VIGUEUR


APPROCHE STANDARD RÉVISÉE 1er janvier 2022
POUR LE RISQUE DE CRÉDIT
CADRE RÉVISÉ DU RISQUE DE
CRÉDIT FONDÉ SUR LES 1er janvier 2022
NOTATIONS INTERNES (IRB)
DISPOSITIF RÉVISÉ 1er janvier 2022
D’AJUSTEMENT DE
L’ÉVALUATION DE CRÉDIT
CADRE REVISE DU RISQUE 1er janvier 2022
OPERATIONNEL
CADRE RÉVISÉ DU RISQUE DE 1er janvier 2022
MARCHÉ
Définition existante des expositions : 1er janvier 2018
Définition révisée des expositions : 1er janvier 2022
RATIO DE LEVIER
Volant applicable aux EBISm : 1er janvier 2022
1er janvier 2022 : 50%
1er janvier 2023 : 55%
PLANCHER « OUTPUT FLOOR » 1er janvier 2024 : 60%
1er janvier 2025 : 65%
1er janvier 2026 : 70%
1er janvier 2027 : 72.5%
(Niveau cible)
Source : (CBCB, 2017)

Le CBCB suggère que les banques disposent suffisamment de temps pour se préparer à la
nouvelle réglementation bancaire. Des dispositions temporaires ont été proposées pour une
transition rationnelle et ordonnée vers la nouvelle norme. Toutes les réformes devraient être
mises en œuvre au plus tard en fin 2022, à l'exception du plancher de fonds propres (output
floor), qui bénéficiera d'une période de transition de cinq ans (2022-2027) pour permettre aux
banques de s'adapter progressivement. Ainsi, le CBCB propose six réformes majeures,
comme indiqué dans le tableau ci-dessous (Haloui, 2021).

59
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Figure 15 - Les réformes de Bâle IV proposées par le CBCB

1 Révision de l’approche standard du risqué de crédit, afin d’améliorer la sensibilité au


risque de l’approche existante.
2 Révision de l’approche méthode interne du risque de crédit, avec l’objectif avoué de
limiter l’utilisation de certains modèles internes (notamment pour les portefeuilles à faible
risque de défaut).

3 Révision du dispositif d’ajustement de l’évaluation de crédit (CVA15) avec une approche


standard révisée et la suppression de la méthode interne.
4 Révision de l’approche standard actuelle du risque opérationnel, qui remplacera aussi
l’approche avancée.
5 Mise en place d’un volant de fonds propres lié au ratio de levier pour les établissements
bancaires d’importance systémique mondiale (G-SIBs16).
6 Mise en place d’un plancher de capital garantissant que les actifs pondérés en fonction des
risques (RWA) des banques issues des modèles internes ne puissent pas être inférieurs à
72,5% des RWA tels que calculés selon l’approche standard.

Source : (PWC, 2018)

Dans les accords précédents, le comité incitait les banques à développer des modèles internes
de notation afin de mieux apprécier le risque de crédit. Les banques étaient censées utiliser
ces modèles pour proposer une sensibilité au risque plus proche du risque réel de la banque.
Cependant, le BCBS semble désormais vouloir prendre du recul et envisager de privilégier la
méthode standard de calcul du risque de crédit, ou de rendre beaucoup moins bénéfique pour
les banques d'utiliser les méthodes développées en interne pour le risque de crédit. Grâce à ces
modèles internes, les banques sont en mesure de réduire leur pondération des risques. Benink
a mentionné déjà en 2002 que les « banques avaient des incitants pour créer des modèles de
notation interne qui sous-estiment systématiquement le risque de crédit et, dès lors, diminuent
le capital réglementaire » (Benink, 2002). Pour contrer cette affirmation, les méthodes avancées
sont plus aptes à calibrer le risque, puisque, en théorie, les modèles développés en interne
devraient avoir une meilleure compréhension du profil de risque des clients de l’institution
bancaire (Ramault, 2019).
Forte des conclusions tirées du comité de Bâle sur les faiblesses de Bâle III dans le calcul des
RWA, le comité a revu en profondeur l'approche crédit à l’exception des expositions aux

15
Credit Value Adjustment, est la valeur de marché du risque de défaut d’une contrepartie. On la mesure par la
différence entre la valeur sans risque d’un portefeuille et la valeur de celui-ci en tenant compte du défaut
potentiel des contreparties.
16
Les régulateurs nationaux soumettent les banques considérées comme des G-Sibs à une réglementation
prudentielle plus stricte, telle que des exigences de fonds propres plus élevées et des surtaxes supplémentaires,
ou des tests de résistance plus stricts.
60
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

États, banques centrales et organismes publics. À noter que, malgré la création d'un groupe de
travail dédié à l'examen des expositions aux États, leur évaluation des risques reste la même
que sous Bâle II (Neisen & Roth, 2018). Le comité a publié ses conclusions le 7 décembre 2017
dans l'article BCBS 425, intitulé « The regulatory Treatment of sovereign exposures ».

Selon PricewaterhouseCoopers (PWC, 2018, p.10), l'impact de Bâle IV pourrait ne pas être aussi
important que Bâle III. Bien que de nombreuses exigences aient été mises en place par ce
dernier, telles que les exigences de liquidité, l'effet de levier maximal autorisé ainsi que les
exigences des coussins de fonds propres. L'objectif principal du Comité de Bâle est de
finaliser Bâle III, la réforme de Bâle IV n'est donc pas une révolution, mais une évolution des
règles prudentielles pour assurer un système bancaire résilient et sécurisé (Haloui, 2021). Le
tableau ci-dessous présente les principales évolutions par rapport à Bâle III :

Figure 16 - Les principales évolutions règlementaires de Bâle III à Bâle IV

Bâle III Bâle IV


- Les révisions des approches standards
pour le calcul du risque de crédit, du risque
de marché, du risque d'ajustement de
l'évaluation de crédit et du risque
Les exigences de fonds propres au opérationnel permettent une plus grande
Extension de la titre du risque de marché sensibilité au risque et une meilleure
couverture des augmentent sensiblement. Elles comparabilité ;
risques sont calculées sur la base d'une
période de 12 mois de tensions sur - Les contraintes posées à l'usage des
les marchés. Le risque modèles internes visent à réduire la
d'ajustement de l'évaluation de variabilité indésirable du calcul des RWA
crédit est désormais intégré dans le par les banques ;
dispositif.
- Un plancher « output floor » limite les
avantages que les banques peuvent tirer de
l'utilisation de modèles internes pour le
calcul des exigences minimales de fonds
propres.

Un ratio de levier limite


l'accumulation de dette visant à Les grandes banques d'importance
Limitation du financer les investissements systémique mondiale (EBISm) sont
levier bancaire et activités des banques (levier assujetties à des ratios de levier plus élevés.
bancaire), réduisant le risque d'une
spirale de désendettement en phase
de retournement conjoncturel.

Source : (CBCB, 2017,p.2)

61
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

II- Impact de Bâle IV sur les institutions bancaires



L'impact de cette réforme sera multiforme et significatif. Les réflexions initiées par le Comité
de Bâle portent en effet sur le calcul du dénominateur du ratio de solvabilité, l'évaluation des
risques (de crédit, de marché et opérationnel), dans le but de réduire la variabilité des risques
et d'encadrer plus strictement l'utilisation des modèles internes de notation. Les conséquences
de ces réformes seront également très importantes, à tous les niveaux pour les organisations
(PWC, 2018, p.11) :

1) Au niveau financier

Car cette réforme va augmenter fortement le niveau des risques pondérés. La granularité à la
hausse de la méthode standard du risque de crédit, la révision du périmètre des modèles
internes, la révision de leurs paramètres de calculs, la mise en place du nouveau plancher de
capital mais également la revue de la CVA ou du calcul du risque opérationnel sont autant
d’éléments qui vont accroitre le volume des risques pondérés et donc les exigences en termes
de fonds propres et en coût du capital.

2) Au niveau opérationnel

Les banques doivent d’ores et déjà se mettre en ordre de marche pour analyser les impacts de
Bâle IV et réfléchir aux implications opérationnelles que nécessiteront les révisions des
méthodes standards et modèles internes. Ainsi, toutes les banques devront mener des chantiers
importants et mobiliser des ressources humaines et financières afin de respecter l’agenda.

3) Au niveau stratégique

Bâle IV aura clairement des impacts d’ordre stratégiques sur l’organisation avec comme
principale nécessité d’anticiper les impacts et de les estimer, afin de prendre les meilleures
décisions par rapport au modèle économique de chaque structure.
Avec un coût du risque et un coût du capital plus élevé, les banques devront donc faire face à
un nouveau défi qui les obligera à se repositionner sur certains produits afin de maximiser leur
rentabilité. Par ailleurs, le plancher de capital étant une des principales contraintes de cette
réforme, les banques ayant développé des modèles internes devront éventuellement évaluer la
pertinence d’un retour à la méthode standard pour certaines expositions pour des raisons
économiques.

62
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

4) Au niveau organisationnel

Les implications opérationnelles impacteront fortement l’organisation de chacune des


banques. Les banques devront ainsi se mettre en ordre de marche afin de s’adapter aux
nouvelles règles.
Cela nécessitera de mobiliser des équipes, de mettre en place des groupes de travail et de
lancer des projets dans chacun des domaines touchés par Bâle IV. Toutes les directions des
banques seront concernées par ces réformes :
- La direction des risques, en premier lieu, qui est en charge du calcul des RWA et qui
portera l’essentiel du projet ;
- La direction financière, qui devra fournir de nouvelles informations, mais sera
également en charge d’évaluer le coût du capital ainsi que l’impact sur les fonds
propres ;
- La direction commerciale devra estimer l’impact du Bâle IV dans les produits
commercialisés, mais également souscrits/ achetés par la banque. Certaines catégories
d’expositions vont voir leur RWA augmenter, il est donc important d’incorporer ces
impacts dans la démarche commerciale et la conception des produits.

La crise du coronavirus a poussé les régulateurs à retarder la mise en œuvre des réformes de
Bâle IV, mais ils étaient bien conscients que les changements apportés pourraient
indirectement augmenter les besoins en capital. Parchimowicz & Spence (2020) confirment
que l'une des principales promesses de Bâle IV était qu'il n'augmenterait pas les exigences de
fonds propres, mais il est probable qu'elles augmenteront quand même en raison du
changement du régime des modèles et des planchers de production (Parchimowicz & Spence,
2020).

III- Les implications du Covid-19 sur la mise en œuvre de Bâle IV

La crise sanitaire mondiale de 2020, a entraîné un renversement brutal de l’environnement


macroéconomique. Du côté des banques, les principales craintes portaient sur les portefeuilles
de prêts qui pourrait entraîner une augmentation significative des taux de défaut et, ce faisant,
une diminution des résultats. Cependant, les banques réagissaient face à cette crise avec des
niveaux de capital plus élevés et moins d’expositions aux risques de liquidité. En

63
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

conséquence, les régulateurs nationaux ont rapidement assoupli certaines contraintes


prudentielles pour limiter le recul de l'offre de crédit (Clauss & Pansard, 2021).

Le CBCB a publié un communiqué indiquant que le système bancaire mondial était en mesure
d’absorber efficacement les pertes grâce à des niveaux de capital et de liquidité plus élevés.
Le comité a ainsi indiqué que les normes de Bâle III renforcent considérablement la résilience
du système bancaire (BIS, March 2020). Peu de temps après, en avril 2020, le CBCB a publié un
autre communiqué de presse détaillant certaines exigences supplémentaires, notamment celles
du G-SIBs (BIS, April 2020).

Dans toutes les juridictions, les banques centrales et les agences de surveillance coopèrent
désormais pour apporter un soutien budgétaire et monétaire ; en fournissant des liquidités
supplémentaires aux banques, en encourageant les modifications de prêts et de
documentations. Pour un traitement réglementaire clair, il est donc nécessaire de renforcer la
communication et la coordination entre les banques dans le processus des transactions
financières transfrontalières (Haloui, 2021). En outre, à partir de mars 2020, les banques
centrales européennes autoriseraient aux banques sous sa supervision d’entamer leur coussin
de conservation du capital, a l’instar du ratio de liquidité à court terme (LCR), tandis que les
autorités de surveillance macroprudentielle nationales ramenaient à zéro le coussin
contracyclique (par exemple, Haut Conseil de Stabilité Financière en France) (Clauss &
Pansard, 2021). En effet, les banques centrales prennent aujourd’hui des mesures visant à veiller

à ce qu'il n'y ait pas de changement de règles qui donnerait aux banques une marge de
manœuvre supplémentaire au moment de passage de cette crise.

Les banques et autres institutions financières du monde entier se préparent également à une
récession plus sévère qu'on ne le pensait initialement. Les banques européennes se préparaient
déjà à une récession opportune plus tard dans l'année 2020, exacerbée et accélérée par la
pandémie de Covid-19 (Ewing, 2020). Prenant l’exemple des Établissements Bancaire
d’Importance Systémique (EBIS), tels que JP Morgan Chase et Wells Fargo, qui ont mis de
côté environ de 6,8 milliards de dollars de réserves pour se préparer aux défauts de paiement
en 2020. Cependant, cela est arrivé plus tôt que prévu en raison de la pandémie de Covid-19
(Haloui, 2021).

Ceci étant, la pandémie de Covid-19 a impactée énormément les banques et les autres
institutions financières. Selon (Bilis, 2020) soutient qu'une grave crise donne aux banques

64
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

l'occasion de prouver les vertus de la réglementation bancaire, tout en préparant mieux


l'avenir de l'économie mondiale. Les nouvelles règles Bâle IV tentent à combler les
insuffisances de l'approche standard (SA) et de l'approche fondée sur les notations internes
(IRB), en réduisant l'écart de résultats des actifs pondérés en fonction des risques (RWA). De
manière générale, nous pouvons en déduire que la pandémie de Covid-19 a perturbé
considérablement le secteur bancaire, en raison de l'avenir incertain qu'elle pourrait engendrer
(Haloui, 2021).

65
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Conclusion du deuxième chapitre

Les règles bâloises régissent dans le cadre de combler les lacunes de la réglementation
bancaire dans la perspective de remédier aux fragilités détectées par le système bancaire et
afin de couvrir les risques inhérents à l’activité bancaire lors d’une crise financière mondiale.
Tout au long de ce chapitre, nous avons essayé de mettre en lumière l’évolution de la
réglementation prudentielle d’une manière générale, depuis l’entrée en vigueur en 1988. Nous
avons ainsi développé le point relatif à l’implémentation de la réglementation prudentielle
dans la prévision et la couverture du risque crédit bancaire, dans une perspective de protection
des déposants (notamment les PME) et établissements de crédit (Daoui & Mouatassim, 2021).

Nous nous sommes intéressés, dans un dernier point à la présentation de l’accord de Bâle 4,
comme étant une nouvelle vague réglementaire pour l’industrie financière et bancaire
introduite dans l’optique de garantir la stabilité du système financier international. Or, dans le
contexte économique actuel, caractérisé par des répercussions financières liées à la
propagation de la pandémie du Covid-19, l’accord Bâle 4 aura certainement des conséquences
sur le financement de l’économie internationale. Tout cela suscitera d’importants débats au
cours des prochaines années (Haloui, 2021).

66
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

CHAPITRE III - ANALYSE DU SYSTÈME DE


NOTATION INTERNE : CAS DE LA BANQUE
« ATTIJARIWAFA BANK »
Le principal défaut que les banques assument est le risque de crédit. Ce risque doit
circonscrire par une bonne définition et une bonne analyse, afin d’en avoir une mesure assez
correcte lorsqu'il s'agit de prêter à tel ou tel client (particulier ou entreprise).

Après avoir exploré les recherches réalisées par les spécialistes dans ce domaine, l’objectif de
ce chapitre est de bien comprendre le système de notation interne dans la gestion du risque de
crédit. La première partie de ce chapitre sera consacrée à la méthode de recherche. Par
ailleurs, et compte tenu du fait que le mémoire de fin d’études revêt plus un aspect et une
dimension professionnelle, nous proposerons dans une seconde partie, un cas pratique de la
mise en place d’un système de notation interne ; cas de la banque Attijatiwafa Bank.
Enfin, la discussion permettra de tirer une conclusion sur l’enquête et nous chercherons à
partir des résultats, à établir des recommandations pour améliorer et renforcer le système de
notation interne.

Section 1 - Méthodologie de recherche

I- Paradigmes épistémologiques

1) Fondements épistémologiques

Selon (Piaget, 1967), l’épistémologie est définie comme l’étude de la constitution des
connaissances valables. En outre, les épistémologies constructivistes montrent que
l’épistémologie définit au même temps la connaissance produite, la méthode de construction
et les critères de validation de cette dernière (Le Moigne, 2021).

Le choix de la méthode de recherche est très important pour avoir de la connaissance


réalisable concernant, un événement donné. En effet, il existe trois grands principaux
paradigmes épistémologiques identifiés d’une manière ordinaire, en termes d’organisation, à
savoir : le paradigme positiviste, le paradigme interprétativiste et le paradigme constructiviste.
La figure ci-après montre les caractéristiques de ces trois courants épistémologiques.

67
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Figure 17 - Positions épistémologiques des paradigmes positivistes, interprétativistes


et constructivistes

2) La méthode des études de cas

Nous avons choisi de mener notre recherche conformément aux méthodes des études de cas
qui s’inscrivent dans le paradigme post-positiviste, de ce fait, nous avons essayé
d’entreprendre la démarche en choisissant l’approche hypothético-déductive.

L’étude de cas est une approche méthodologique, son objectif, c’est de collecter le maximum
d’informations sur la contrepartie : une personne, une action ou/et un système social, afin
d’autoriser au chercheur d’avoir une vision globale sur le fonctionnement de ce dernier (Berg et
al., 2012)

La méthode des études de cas est présumée comme design de recherche « naturaliste » (Lincoln
& Guba, 1985), ordinairement, de nature qualitative, au contraire aux designs de recherche où

les chercheurs ont le pouvoir de contrôler l’environnement quel que soit (fixe ou variable), du
moment que les études de cas s’intéressent à des événements réels et peut-être non
contrôlables.
Selon (Yin, 2009), la méthode de l’étude de cas est correcte et juste, lorsque, des conditions sont
rassemblées :
 L’étude doit répondre à ces trois questions de recherche du genre « quoi »,
« comment » et « pourquoi » ;

68
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

 Le chercheur ne peut pas modifier ou changer le comportement des


informant impliqués dans l’étude ;
 Le chercheur traite des facteurs contextuels du phénomène étudié qui
semblent pertinents ;
 Les limites entre le phénomène étudié et son contexte ne sont pas clairs.

Dans notre cas, nous essayons de répondre à la question de recherche :

« Comment les établissements bancaires peuvent-ils minimiser le risque de crédit aux PME
en appliquant le système de notation interne ? »

3) Terrain de recherche

Nous avons choisi de mener notre recherche au sein de la banque ‘‘Attijariwafa bank ”. Cette
dernière joue pleinement un rôle de premier plan dans l'industrie financière marocaine et est
un catalyseur d'innovation. Avec des filiales professionnelles comme entité principale, le
Groupe peut concevoir et optimiser différents outils et mécanismes de financement et
d'investissement.

Les larges interventions du Groupe en banque de détail et d'investissement, ainsi qu'en


ingénierie financière, intermédiation boursière et autres activités financières, permettent à son
expertise d'être reconnue par les investisseurs nationaux et internationaux. Le Groupe
s'implique également dans l’investissement des projets structurants, principalement à long
terme, créateurs de valeur à la fois sociale et financière. La gestion des risques est un enjeu
critique pour la banque, qui doit assurer sa solvabilité et la liquidité des fonds déposés.

Dans ce contexte, le groupe Attijariwafa bank, en tant qu'acteur social de référence, est
devenu aujourd'hui un acteur majeur de soutien et d’accompagnement des PME. Il joue un
rôle moteur et s'implique activement au déploiement des programmes nationaux menés par la
Caisse Centrale de Garantie (CCG) pour toucher le plus grand nombre, à l’instar des
propositions de Damane17 Oxygène, l’offre Relance, et sans oublier le programme « Intelaka
» qui s’est poursuivi malgré le contexte de crise sanitaire.

17
Soit une part de marché de 72% relative au nombre d'entreprises financées depuis le début des programmes
« Damane » en 2020.

69
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

4) Échantillonnage

À cause de la pandémie Covid-19, nous avons choisi une étude de cas simple de l’entreprise
X s’installer dans le secteur de construction.
Le respect des informations confidentielles de telle entreprise exige le choix de X comme un
nom de l’entreprise.

Section 2 - La mise en place du système de notation pour


l’évaluation du risque de crédit
Comme déjà indiquée précédemment, la notation interne est une méthode entre autres pour
évaluer le risque de crédit d’une contrepartie afin de savoir si celle-ci va honorer son
engagement vis-à-vis de la banque.

En effet, pour pouvoir mettre en place un système de notation interne (SNI) pour l’évaluation
du risque de crédit et plus spécifiquement dans le cas des PME, il faut passer par une étude
quantitative pour en déduire une notation quantitative puis une étude qualitative pour avoir
encore une fois une notation, mais cette fois-ci qualitative et puis finalement rassembler les
deux notations dans une note finale pouvant évaluer le risque de crédit de la contrepartie en
fonction du secteur.

Après avoir retraité les bilans de telle sorte à avoir des ratios stressés, on peut attribuer une
notation d’entreprise sans pour autant que ce soit aléatoire, le choix des ratios s’est fait de
façon réfléchie qui sera évidemment explicitée dans le chapitre courant.

L’analyse quantitative traditionnelle des déterminants de la défaillance repose principalement


sur l’analyse des données comptables et financières. Elle vise à apprécier la robustesse de
l’entreprise et à mesurer le risque financier à travers l’examen des données du bilan et du
compte des produits et des charges.
Toutefois, ces informations financières peuvent se compléter en intégrant notamment, des
données de positionnement de l’entreprise sur son marché en termes d’activité, d’appréciation
de sa qualité de gestion et des données traduisant le comportement de paiement des
emprunteurs.

70
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Le système interne doit autoriser dans le futur une appréciation de la probabilité de défaut
d’une contrepartie. Le calcul de la probabilité de défaut permettra une amélioration des
performances de la banque selon 2 axes :
- Une optimisation de l’allocation des fonds propres ; en effet l’exigence en fonds
propres pour la couverture du risque crédit d’une contrepartie notée A serait le
montant d’engagement pondéré par sa probabilité de défaut au lieu de 100% en
méthode standard ;
- Une tarification ajustée par le risque, sur la base de la perte anticipée.

Ainsi le calcul de la perte anticipée permettra soit de cibler les clients qui ont une perte
anticipée inférieure au seuil de rentabilité du produit soit d’ajuster la tarification en fonction
du profil de perte anticipée du client.

En l’absence de défauts au sein de la banque, il est difficile de mettre en place un modèle


mathématique de notation interne permettant le calcul de la probabilité de défaut d’une
contrepartie.

Pour pallier à cette problématique, le groupe AWB peut procéder à une mise en
correspondance de son échelle de notation avec ceux des agences de notation (Moody’s,
Standard & Poor’s).

En effet, ces agences ont mis en place des échelles de notation affectant à chacune des notes
une probabilité de défaut. La mise en correspondance doit être testée fréquemment à travers la
comparaison des résultats obtenus dans un an avec la prédiction du SNI et faire l’objet d’une
limitation des erreurs liées aux insuffisances et d’une amélioration continue.

71
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Section 3 - Application du système de notation interne au sein de


la Banque ATTIJARIWAFA BANK
I- Présentation du groupe ATTIJARIWAFA BANK

Dénomination sociale Attijariwafa bank


Siège social 2, boulevard Moulay Youssef – Casablanca 20 000
Site Internet www.attijariwafabank.com
http://ir.attijariwafabank.com/
Forme juridique Société Anonyme à Conseil d’Administration
Date de constitution 1911
Registre du commerce R.C 333 à Casablanca
Exercice social Du 1er janvier au 31 décembre
« La société a pour objet de faire, en tous pays, toutes
opérations de Banque, de Finance, de Crédit, de
Commission et, d’une façon générale, sous les seules
restrictions résultant des dispositions légales en vigueur,
toutes opérations se rattachant directement ou
indirectement à celles-ci, notamment les opérations
suivantes, dont la liste n'a pas un caractère limitatif :
- Recevoir du public des dépôts de fonds en
compte ou autrement, productifs ou non
d'intérêts, remboursables à vue, à préavis ou à
terme ;
- Escompter tous effets de commerce, lettres de
change, billets à ordre, chèques, warrants, effets,
bons de valeurs émis par le Trésor Public ou par
Objet social les Collectivités Publiques ou semi-publiques et,
(Article 5 des statuts) en général, toutes sortes d'engagements résultant
d'opérations industrielles, agricoles,
commerciales ou financières ou d'opérations
faites par toutes Administrations Publiques,
négocier ou réescompter les valeurs ci-dessus,
fournir et accepter tous mandats, lettres de
change, billets à ordre, chèques ;
- Consentir sous des formes quelconques des
crédits, avec ou sans garanties, faire des avances
sur rentes marocaines et étrangères, sur valeurs
émises par l’Etat, les Collectivités Publiques ou
semi-publiques et sur les valeurs émises par des
sociétés industrielles, agricoles, commerciales ou
financières, marocaines ou étrangères ;
- Recevoir en dépôt tous titres, valeurs et objets ;
accepter ou effectuer tous paiements et
recouvrements de lettres de change, billets à
ordre, chèques, warrants, coupons d'intérêts ou
de dividendes, servir d'intermédiaire pour l’achat
ou la vente de toute espèce de fonds publics,
d'actions, d'obligations ou de parts bénéficiaires ;
72
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

- Accepter, ou conférer à l'occasion de prêts ou


d'emprunts toutes affectations hypothécaires et
toutes autres garanties ; souscrire tous
engagements de garantie, cautions ou avals,
opérer toutes acquisitions, ventes mobilières ou
immobilières et toutes prises à bail ou locations
d'immeubles ;
- Procéder ou participer à l'émission, au
placement, à l’introduction sur le marché, à la
négociation de tous titres de collectivités
publiques ou privées, soumissionner tous
emprunts de ces collectivités, acquérir ou aliéner
tous titres de rentes, effets publics, actions, parts,
obligations, bons ou effets de toutes nature
desdites collectivités, assurer la constitution de
sociétés et accepter en conséquence tout mandat
ou pouvoir, prendre éventuellement une part
dans le capital desdites sociétés ;
- Établir en un lieu quelconque au Maroc, ou hors
du Maroc, les succursales, agences, bureaux et
filiales nécessaires pour effectuer les opérations
indiquées ci-dessus ;
- Prendre des participations dans des entreprises
existantes ou en création, sous réserve du respect
des limites fixées, par rapport à ses fonds
propres et au capital social ou aux droits de votes
de la société émettrice, conformément à la
réglementation en vigueur.
- Et généralement, toute opération se rattachant à
son objet social. »

Capital social au 31 décembre 2021 2 151 408 390 Dh

Nombre d’actions formant 215 140 839 actions d’une valeur nominale de 10
le capital au 31 décembre 2021 Dh/action.
Attijariwafa bank est soumise, en tant qu’établissement
Régime fiscal de crédit, à l’impôt sur les sociétés (37%) et à la TVA
(10%).

Tribunal compétent en cas de litige Tribunal de Commerce de Casablanca.

Source : (Attijariwafa Bank, 2021)

73
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

II- La notation de la clientèle de la banque

Attijariwafa bank a collaboré avec différents cabinets externes pour développer son système
de notation interne. Il mesure le risque induit par rapport aux contreparties, quelle que soit la
nature de leurs engagements. Attijariwafa bank a développé un système de notation interne
dont le périmètre est déterminé par le portefeuille « Grandes entreprises et PME ». Les
entreprises auxquelles s'applique la notation sont :

 Les grandes entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur ou égal à 100 M DHS ;
 Les PME dont le chiffre d’affaires est compris entre 10 et 100 M DHS.

Ce système de notation interne prend en compte non seulement des indicateurs financiers,
mais également des indicateurs qualitatifs et comportementales (Encadré 15 - Annexe 8).

Par ailleurs, la sélection des variables quantitatives concourant à l'élaboration du système de


notation interne s'appuie sur des méthodes statistiques rigoureuses, afin de retenir celles qui
ont un pouvoir discriminant important vis à vis du défaut. De plus, ce système de notation
interne sert de base au calcul de la probabilité de défaut, qui est un paramètre de base. À
chaque niveau de risque correspond une probabilité de défaut.

L’objectif principal de notre recherche est de mettre en évidence l’outil de notation interne
appliqué aux PME. Pour ce faire, il parait d’abord nécessaire de préciser que l’outil de
notation doit permettre à cette catégorie d’entreprises d’être appréciée sur la base des critères
qui lui sont propres et qui diffèrent de ceux appliqués aux grandes entreprises (GE), ce qui
correspond parfaitement aux objectifs de Bâle II.

1) Les facteurs quantitatifs


Le diagnostic financier d'une entreprise passe principalement par l'analyse des deux
principaux états de synthèse que sont le bilan financier et l'état des soldes de gestion (ESG).
Ce diagnostic a pour objectif d'évaluer la structure de l'entreprise et de suivre l'évolution dans
le temps des principales masses des états de synthèse. À partir de ces données, l’entreprise
peut établir un bilan concis qui met en valeur les masses susceptibles d'être à risque. À cet
effet, afin de réaliser une analyse 100% crédible, nous avons utilisé les retraitements suivants
afin de mettre en évidence les ratios sélectionnés et de refléter plus concrètement la juste
valeur.

74
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Figure 18 - Ratios des secteurs

Ratios Note
Nature Formule
Ratios de structure
Autonomie financière et CP/Total Passif
solvabilité
Capacité de remboursement DLMT/CAF

Liquidité générale AC/Passif à moins d'un an (DCT)

Liquidité restreinte Actifs à court terme - stocks ÷ dettes à


court terme
Ratio gearing DMLT /CP
Dépendra du ratio
Ratios de rentabilité et du secteur
Taux de marge brute EBE/CA

Taux de rentabilité financière RN/FP

Taux de marge nette RN*100/CA

Ratios d'activité
Taux de croissance (CAn-CA(n-1)) /CA(n-1)

Couverture des Frais financiers Résultat d'exploitation / FF

Rotation des stocks Stock/Production vendue

Indice de tension CA/ ACTIF NET

75
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

2) Facteurs qualitatifs et comportementaux


Figure 19 – Notation des facteurs qualitatifs et comportementaux

Facteur d’appréciation Indicateur Note

Secteur d’activité Inférieure à la moyenne 50


(Taux de défaut du secteur par Égale à la moyenne 20
rapport au Taux défaut moyen) Supérieure à la moyenne 0
État 50
Actionnariat Entreprise de renommée nationale 30
Autres 10
Nombre de banques ayant Plus de 3 banques 25
une relation avec la 2 à 3 banques 15
contrepartie 1 banque 10
Garantie de l’État 100
Nantissement compte espèce 100
Garantie Caution Bancaire 80
Garantie réelle 50
Absence de garantie 0
Aucun impayé ou rejet de chèque 75
2 impayés ou rejet de chèque 50
régularisés
Nombre d’impayés
3 à 4 impayés ou rejet de chèque 25
régularisés
Impayés non régularisés 0
Existence d’un litige Pas
d’engagement
Supérieure de 10 ans 30
Expérience des dirigeants Entre 8 et 10 ans 25
dans le secteur Entre 5 et 7 ans 15
Entre 2 et 4 ans 10
Mois de 2 ans 0
Bonne 20
Performance de Moyenne 15
l’entreprise Aucune Crise 10
Moins que la moyenne 5
Trop faible 0
Nulle 30
Exposition à la concurrence Faible 15
internationale Pas de renseignement 10
Forte 5
Très Forte 0
Appréciation du pouvoir de Un faiseur de prix 20
marché de l’entreprise (face à Un preneur de prix 0
ses clients, fournisseurs)

76
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

III- Calcul des notations quantitatives et qualitatives : Cas de


l’entreprise « X »

Dès lors, une fois les critères quantitatifs et qualitatifs déterminés, nous devons créer un
modèle où nous appliquerons tous les retraitements du bilan et du CPC selon les normes
internationales, en combinant les notes quantitatives et qualitatives pour obtenir la note finale.
Ensuite, nous expliquerons après avoir choisi les pondérations sectorielles du modèle dans
chaque notation afin que nous puissions enfin aligner la notation finale avec celle du marché
pour voir si le système de notation fonctionne correctement.

1) Notation quantitative de l’entreprise X


Nous allons vous présenter ci-dessous les ratios calculés des 2 exercices précédents, leurs
significations, et la raison du choix des pondérations de chaque ratio.
Figure 20 - Calcul des grandeurs (en dhs)

2021 2020 Variation en %

Financement permanent 4.835.000 4.615.000 +5,35

Actif immobilisé 4.450.000 4.300.000 +3,49

Fonds de roulement fonctionnel (F.R.F.) 385.000 315.000 +22,22

Emplois circulants 3.229.000 2.756.000 +17,16

Ressources circulantes 2.844.000 2.441.000 +16,50

Fonds de roulement fonctionnel (F.R.F.) 385.000 315.000 +22,22

Actif circulant (H.T.) 3.164.000 2.676.000 +18,23

Passif circulant (H.T.) 2.844.000 2.441.000 +16,50

Besoin de financement global 320.000 235.000 +36,17

Trésorerie actif 65.000 80.000 -18,75

77
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Trésorerie passif 0 0 ---

Trésorerie nette 65.000 80.000 -18,75

Fonds de roulement fonctionnel (F.R.F.) 385.000 315.000 +22,22

Besoin de financement global 320.000 235.000 +36,17

Trésorerie nette 65.000 80.000 -18,75

De première vue, le Fonds de Roulement Fonctionnel (FRF) qui correspond aux ressources
acycliques, paraît assez suffisant pour financer les besoins de financement du cycle
d’exploitation de l’entreprise ou son Besoin de Financement Global (B.F.G). Ainsi, cela se
confirme plus en calculant le degré de couverture du B.F.G. par le F.R.F :

𝐹. 𝑅. 𝐹 385.000
= = 1.20
𝐵. 𝐹. 𝐺 320.000

En effet, l’entreprise pourrait se mettre dans une position quasiment favorable en dégageant
jusqu'à 77 000 Dhs (0,20 × 385 000) comme disponibilités.

En plus, la CAF de l’entreprise (Cf. Annexe 8) est également significative et connaît des
évolutions positives d'une année sur l'autre. En 2021, le fonds totalisait 4 514 013 Dhs, soit
une augmentation de 6,63% par rapport à l’exercice précédent 2020. C'est donc une
progression importante.

Pour la banque, l'entreprise est en bonne santé dans la mesure où elle réalise des résultats
significatifs et en croissance. Ainsi, afin de fournir une notation quantitative qui reflète la
santé financière de l'entreprise, il convient d'abord approfondir l'analyse en calculant des
ratios clés de structure, d'activité et de rentabilité, afin d'en déduire la pondération finale de
chaque ratio.

78
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Figure 21 - Analyse du secteur d’industrie

Ratios 2021 2020 Moyenne Écart-type Pondération

Ratios de structure

Autonomie financière CP/Total Passif 35% 42% 39% 0,0495 12%

Capacité de
DLMT/CAF 2,8034 2,7823 2,79 0,01492 13%
remboursement
AC/Passif à moins d'un an
Liquidité générale 112% 110% 111% 0,01414 9%
(DCT)
Actifs à court terme - stocks /
Liquidité restreinte 111% 113% 112% 0,01414 7%
dettes à court terme

Ratio Gearing DMLT /CP 0,8816 0,90659 0,89 0,01767 14%

Ratios de rentabilité

Taux de marge brute EBE/CA 13% 14% 14% 0,00707 10%

Taux de rentabilité
RN/FP 39,31% 40,84% 40,08% 0,01082 9%
financière

Taux de marge nette RN*100/CA 7,59% 9% 8,30% 0,00997 7%

Ratios d'activité

Taux de croissance (CAn-CA(n-1)) /CA(n-1) 20,58% 29,77% 25,18% 0,06498 21%

Couverture des Frais


Résultat d'exploitation / FF 4,88 4,53 4,71 0,24749 5%
financiers

Rotation des stocks Stock/Production vendue 20,42% 19,65% 20,04% 0,00544 4%

Indice de tension CA/ (ACTIF NET 1,09 0,71 0,9 0,2687 4%

NB : L’agence Moody's établit les pondérations standard pour chaque ratio

79
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Figure 22 - Échelle scoring du secteur de construction

Échelle Scoring Secteur de construction

Ratios 0 - 20 20 - 40 40 - 60 60 - 80 80 - 100

Autonomie financière 20% - 30% 30% - 50% 50% - 70% 70% - 80% 80% - 90%

Capacité de remboursement 5-8 3-5 2-3 1-2 0-1

Liquidité Générale 110% - 150% 150% - 200% 200% - 250% 250% - 300% 300% - 350%

Liquidité restreinte 100% - 120% 120% - 150% 150% - 180% 180% - 230% 230% - 300%

Ratio Gearing 0,7 - 1 0,5 - 0,7 0,2 - 0,5 0 - 0,2 0>

Marge brut 10% - 15% 15% - 20% 20% - 35% 35% - 45% 45% - 55%

Rentabilité financière 0> - 5% 5% - 10% 10% - 20% 20% - 35% 35% - 60%

Marge Nette 0> - 10% 10% - 25% 25% - 45% 45% - 65% 65% - 90%

Taux de croissance 0> - 10% 10% - 15% 15% - 20% 20% - 40% 40% - 70%
Couverture des Frais
financiers 2 - 20 20 - 80 80 - 120 120 - 250 > 250

Rotation des stocks 6% - 8% 8% - 12% 12% - 20% 20% - 30% 30% - 40%

Indice de tension 0 - 0,5 0,5 - 1 1 - 1,5 1,5 - 1,8 1,8 - 2

Pour calculer le score quantitatif, il faut tout d'abord utiliser l’échelle de notation du secteur
pour affecter le score de chaque ratio à l’échelle correspondant. Par exemple en 2021, le ratio
de l’autonomie financière présente une moyenne de 39%, et se situe dans la fourchette
80 - 100, notre score est donc de 32. Les pondérations calculées correspondent à la note de
chaque ratio multiplié par la pondération fixé par le modèle de Moody's. Enfin, les
pondérations sont additionnées pour donner un score financier quantitatif de 40, tel que décrit
dans le tableau ci-dessous.

80
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Figure 23 - La Note Quantitative finale

STE "X"
Formule Pondération
2021 2020 Moyenne Note Pondération

Ratios de structure

CP/Total Passif 12% 35% 42% 39% 32 3,8

DLMT/CAF 13% 2,8034 2,7823 2,79 56 7,3

AC/Passif à moins d'un an (DCT) 9% 112% 110% 111% 15 1,4


Actifs à court terme - stocks / dettes à
7% 111% 113% 112% 19 1,3
court terme
DMLT /CP 14% 0,8816 0,90659 0,89 18 2,5

Ratios de rentabilité

EBE/CA 10% 13% 14% 14% 19 1,9

RN/FP 9% 39,31% 40,84% 40,08% 67 6,03

RN*100/CA 7% 7,59% 9% 8,30% 17 1,19

Ratios d'activité

(CAn-CA(n-1)) /CA(n-1) 21% 20,58% 29,77% 25,18% 50 10,5

Résultat d'exploitation / FF 5% 4,88 4,53 4,71 5 0,25

Stock/Production vendue 4% 20,42% 19,65% 20,04% 60 2,4

CA/ ACTIF NET 4% 1,09 0,71 0,9 36 1,44

Note finale 40

81
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

2) Notation qualitative de l’entreprise X

Figure 24 - Les réponses à la notation qualitative

Facteur d’appréciation Indicateur Observation Note attribuée

Taux de défaut par rapport à la Égale à la moyenne 20


Situation du secteur moyenne du secteur
d’activité
Exposition à la concurrence Nulle 30
internationale

Appréciation des Nature actionnaire principale Entreprise de 30


principaux renommée nationale
actionnaires ou
dirigeants Expériences des dirigeants dans le Plus de 10 ans 30
secteur

Performance Performance crise Bonne 20

Nombre d’impayés sur 12 derniers Aucun impayé ou 75


Qualités des mois rejet de chèque
relations bancaires
de la contrepartie Nombre de banques ayant une 2 à 3 banques 15
relation avec la contrepartie

Garantie Nature de la garantie Absence de garantie 0

Pouvoir de Marché Faiseur / Preneur de prix face à ses Faiseur de prix 20


clients et fournisseurs

NB : Concernant l'évaluation de la performance de l’entreprise lors de la dernière crise, on


admet une réponse très subjective en raison des contraintes de données exactes, reconnaissant
que la performance a été bonne.

82
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Figure 25 - La Note Qualitative finale

Réponses aux questions Note attribuée Pondération


qualitatives
Incidents de paiements 75
provoqués
Nombre de banques 15

Note 45 5

Garantie 0 0

Note 0 0

Actionnariat 30

Expérience dirigeants 30

Performance crise 20

Note 26,66666667 1,333333333

Taux de défaut 20

Concurrence internationale 30

Pouvoir du Marché 20

Note 23,33333333 2,333333333

Note finale 8,666666667

3) Note finale de l’entreprise X


Finalement, étant donné que les ratios ont été calculées et les réponses aux questions
qualitatives assignées, nous regrouperons toutes les notes (qualitatives et quantitatives) dans
un tableau pour vous présenter la note finale attribuée à la contrepartie du modèle.

Figure 26 - La note finale de l’entreprise X

Note Quantitative 40
Note Qualitative 8,67
Note Finale 48,67

83
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

4) L’affectation de l’entreprise X à sa classe selon sa note


La note est attribuée à une classe de risque de l’échelle de notation, laquelle échelle est
constituée de 8 classes regroupées en 3 catégories :
3. Contreparties saines : les classes de A à D. E est désormais une classe intermédiaire qui
marque un premier signal de changement du profil de risque ;
4. Contreparties sensibles : F à G ;
5. Contreparties en défaut : la classe H.

Figure 27 - Échelle de notation adoptée par Attijariwafabank

Classification Description Note

A Très bien [78,51 ; 100]

B Bon [69,76 ; 78,50]

C Assez bon [56,44 ; 69,75]

D Moyen [48,01 ; 56,43]

E Passable [39,51 ; 48,00]

F Mauvais [34,01 ; 39,5]

G Très Mauvais [0 ; 34,00]

H Défaut -

Source : (Attijariwafa Bank, 2021)

Ceci étant, la note finale de notre contrepartie l’entreprise X, est de 48,67. À ce titre, elle est
répertoriée comme la première catégorie des contreparties saines avec un profil de risque
acceptable. En effet, l’entreprise X appartient à la classe D, qui présente un niveau moyen du
risque.
5) Recommandations

L'outil de notation interne est censé aider à la fois les banques et les PME. D’une part, la
banque peut bénéficier d'une amélioration de sa rentabilité grâce à des économies en fonds
propres, et d’autre part, la PME peut gagner en obtenant un accès plus rapide aux prêts
bancaires pour la croissance de son entreprise. L'outil de notation de la banque doit être de

84
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

qualité, mais il n'est pas encore certain qu'il le soit. Tant la banque que la PME ne peuvent en
bénéficier que si l'outil réussit.
Pour cela, nous recommandons aux établissements bancaires, pour garantir une objectivité
absolue (Benthami, 2016) ;
 d’utiliser uniquement leurs systèmes de notation internes pour la prise de décision,
afin de garantir l’objectivité recherchée ;
 d'étendre l'horizon temporel de la notation des entreprises en incluant leurs
expériences passées, ainsi que les prévisions futures liées au projet à financer ;
 de s’assurer que les outils de notation ne présentent pas de divergences et doivent
être approuvés pour être utilisés ;
 de mettre un outil de notation interne spécifique à la disposition des PME, appliqué
pour leur évaluation, afin qu'il y ait plus de transparence dans la relation banque -
PME.

85
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Conclusion du troisième chapitre

L’étude empirique de notre échantillon permet de répondre à la problématique et qu’elle a


montré que le système de notation interne aide les établissements financiers à minimiser le
risque du crédit tout, en s’appuyant sur les données comptables et financières. Toutefois,
malgré quelques problèmes qui persistent la rentabilité de l’entreprise « X », le banquier peut
les considérer comme des situations normales dont l’entreprise peut maîtriser en optimisant
ses charges d’exploitation. Par conséquent, après que la situation de la société "X" a été
révélée, il paraît que cette entreprise est en bonne santé et mérite bien le crédit.

En revanche, l’adoption du système de notation interne reste encore insuffisante pour cerner
le risque tant qu’il ne prend pas en considération quelques indicateurs qualitatifs tels que le
capital immatériel, la réputation de la firme et sa capacité a généré des profits.

86
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Conclusion générale

Au terme de cette rapide exploration du monde multiforme de la gestion des risques, il


convient de formuler quelques constats et pistes de recherches complémentaires.

La relation entre les banques et les entreprises s'inscrit dans un environnement turbulent
caractérisé par de nombreuses évolutions affectant l'environnement concurrentiel et
réglementaire du secteur bancaire. De nouveaux concurrents font leur apparition sur le marché
du financement des entreprises. Outre le marché qui fournit des solutions de financement pour
les grandes entreprises et les plus grandes ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire), les
fintechs émergentes attirent également les plus petites entreprises. Malgré l'émergence des
financements alternatifs, les banques jouent toujours un rôle important dans le financement
des entreprises, notamment pour les PME. Elles développent également leurs activités
d'intermédiation de marché, qui leur permettent de compenser les pertes de revenus dues à la
baisse des marges de crédit. Les activités de la banque sont conçues pour soutenir non
seulement les plus grandes entreprises opérant sur le marché, mais également les plus petites
entreprises qui peuvent lever des fonds via des plateformes de financement participatif
(crowdfunding).

Pour améliorer la résilience des banques face aux pressions concurrentielles croissantes et aux
risques de crise, les régulateurs internationaux ont introduit de nouvelles contraintes dans le
système bancaire, notamment en ce qui concerne la solvabilité des établissements de crédit et
leur liquidité. Ce durcissement réglementaire a entraîné de profonds changements dans les
pratiques des banques en matière d'appréhension du risque de crédit des entreprises. Celui-ci
fait l'objet d'une approche précise basée sur des critères plus objectifs dans le cadre de
modèles internes, qui devrait permettre un meilleur suivi des risques et conduire à mieux
tarifer le risque crédit, c’est-à-dire à adopter une tarification plus proche des risques effectifs.
Cependant, le renforcement des normes de solvabilité et de liquidité pourrait limiter la
capacité des banques à accorder des prêts à moyen et long terme aux entités présentant des
niveaux de risque importants, en particulier les entreprises, et notamment les plus petites et les
plus jeunes (Cieply, 2018).

87
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Dans ce cadre, le crédit bancaire constitue indéniablement un outil de financement privilégié


pour les PME marocaines. Une analyse approfondie de ce type de financement devrait être
transposée au contexte de la réglementation bancaire. Il est fort de reconnaître que les
relations Banques- PME sont appelées à changer à la lumière des refontes réglementaires
(Bâle II et Bâle III) dont fait l’objet le secteur bancaire marocain. En effet, l’émergence de la
culture de rating révolutionnera, sans équivoque, les procédures d’appréciation du risque des
emprunteurs du fait que les conditions de crédit en termes d’offre et de tarification seront
influencées par la note décernée à l’entreprise (Quamar & Lotfi, 2018).

Finalement, alors qu’il est grand temps de mettre un point final à ce mémoire, une crise
sanitaire sans précédent, sans bouc émissaire, nous rappelle enfin combien les dispositifs de
protection comptent comparativement aux ambitions de performance. On peut ainsi imaginer
des conséquences assez dramatiques sur le marché financier, en termes de rémunération et de
précarité, voire au niveau du secteur informel qui ouvre des trappes d’autant plus profondes
que les politiques publiques supposées y remédier sont contraintes par le financement (Huchet,
2020). Dans ce contexte, la panoplie de règles prudentielles régissant les banques

internationales pour renforcer le système financier se poursuivra. Cependant, l’introduction de


Bâle 4, ou encore la finalisation de Bâle 3 dans le jargon des régulateurs, posera certainement
quelques questions phares, auxquelles nous n’aurons probablement des réponses qu’après la
mise en œuvre totale des réformes du dernier accord bâlois (fin 2028 selon le nouveau
calendrier réglementaire de mise en œuvre des réformes de Bâle 4), sont les suivantes : Est-ce
que les banques pourront encore être solvables et généreront des bénéfices malgré toutes ces
contraintes et ces régulations ? et est-ce qu’elles pourront résister encore face à une éventuelle
nouvelle crise financière mondiale ? Plusieurs défis que les banques seront censées de relever
en optimisant la mise en œuvre de ces réformes, vu que l’agenda réglementaire sera très
chargé pour les années à venir (Haloui, 2021).

88
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Liste des symboles


AWB - Attijariwafa Bank
BFR - Besoin en Fonds de Roulement
BRI - Banque des Règlements Internationaux
CA - Chiffres d’Affaires
CAF - Capacité d’Autofinancement
CBCB - Comité de Bâle sur le contrôle bancaire
CCF - Facteur de conversion de crédit
CP - Capitaux Permanents
CPC - Compte de Produits et Charges
DCT - Dette à Court Terme
DLMT - Dette à Long et Moyen Terme
EAD - Exposition en Cas de Défaut
EBE - Excédent Brut d’Exploitation
EBIS - Établissements Bancaire d’Importance Systémique
EL - Expected Losses (la perte attendue)
FF - Frais Financiers
FP - Fonds Propres
FRF - Fonds de Roulement Fonctionnel
IRB - Internal Ratings Based
LCR - Liquidity Coverage Ratio (Ratio de liquidité à court terme)
LGD - Loss Given Default (Perte en cas de défaut)
NSFR - Net Stable Funding Ratio (Ratio liquidité de long terme)
PD - Probabilité de défaut
PME - Petites et Moyennes Entreprises
RN - Résultat Net
RWA - Risk Weight Assets (les actifs pondérés en risque)
SNI - Système de Notation Interne
TN - Trésorerie Nette
UL - Unexpected Losses (les pertes non attendues)
VaR - Value at Risk

89
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Liste des figures


Figure 1 - La distribution des pertes sur un portefeuille de crédits .............................................. 12
Figure 2 - Les types de notations attribuées aux demandeurs de crédit........................................ 16
Figure 3 - Évaluation et couverture du risque de contrepartie ..................................................... 17
Figure 4 - Classement d’entreprises comme PME selon chiffre d’affaires ................................... 27
Figure 5 - Échelle de notation adoptée par Attijariwafa bank et Banque Populaire .................... 28
Figure 6 - La notation de la clientèle PME ..................................................................................... 29
Figure 7 - de Bâle I au premier pilier de Bâle II ............................................................................ 37
Figure 8 - Pondération de risque en fonction de la notation Standard & Poor’s .......................... 38
Figure 9 - Composition des fonds propres ..................................................................................... 46
Figure 10 - Pondération du ratio de liquidité de long terme ......................................................... 52
Figure 11 - Tableau récapitulatif des variables testées .................................................................. 53
Figure 12 - Indicateurs de solidité financière-Activité Maroc (en %) ........................................... 56
Figure 13 - évolution des Fonds propres des banques au Maroc ................................................... 57
Figure 14 - Calendrier de mise en œuvre des réformes de 2017 (Avant le report d’un an) .......... 59
Figure 15 - Les réformes de Bâle IV proposées par le CBCB ........................................................ 60
Figure 16 - Les principales évolutions règlementaires de Bâle III à Bâle IV ................................ 61
Figure 17 - Positions épistémologiques des paradigmes positivistes, interprétativistes
et constructivistes ............................................................................................................................ 68
Figure 18 - Ratios des secteurs ....................................................................................................... 75
Figure 19 – Notation des facteurs qualitatifs et comportementaux ............................................... 76
Figure 20 - Calcul des grandeurs (en dhs) ...................................................................................... 77
Figure 21 - Analyse du secteur d’industrie .................................................................................... 79
Figure 22 - Échelle scoring du secteur de construction.................................................................. 80
Figure 23 - La Note Quantitative finale.......................................................................................... 81
Figure 24 - Les réponses à la notation qualitative .......................................................................... 82
Figure 25 - La Note Qualitative finale ............................................................................................ 83
Figure 26 - La note finale de l’entreprise X ................................................................................... 83
Figure 27 - Échelle de notation adoptée par Attijariwafabank ..................................................... 84

90
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Annexes

ANNEXE 1
Encadré 1 - Correspondance indicative entre l’échelle de notes d’une banque marocaine
et celles des agences de notation : Moody’s, S&P et Fitch IBCA

Source : (Quamar & Lotfi, 2018)

91
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Encadré 2 - Les taux de défaut cumulés à terme de Standard & Poor’s et les classes de
risques correspondantes d’une banque marocaine

Source : (Quamar & Lotfi, 2018)

92
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

ANNEXE 2
Encadré 3 - Processus de Notation

Source : Karima Bouaiss & Frédéric Lobez & Jean-Christophe Statnik, Économie et gestion de la banque,

EMS Editions, 2019, PP : 137-142.

93
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

ANNEXE 3

Encadré 4 - L’approche standardisée et pondération du risque selon le rating de S & P

Source : Economic Briefing N°36, « Bale II : étape importante de la réglementation bancaire », Crédit Suisse-
20 avril 2004, P : 8.

Encadré 5 - Les coefficients de risques individuels

Source : Jean-Marc Figuet, Le traitement du risque de crédit dans l’Accord de Bâle II : une évaluation, Revue
d'Economie Financière, n°71, 2003.

94
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

ANNEXE 4
Encadré 6 - Matrice de transition des notes sur un an pour la période 1981-2015

NR : non noté / En lignes : notes initiales / En colonnes : probabilité de note dans un an


Source : Standard & Poor’s, 2016.

Encadré 7 - Exemple de matrice de transition

Source : (Kharoubi & Thomas, 2016)

95
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

ANNEXE 5
Encadré 8 – Les contraintes relatives au calcul du ratio Cooke

Source : (Bouaiss et al., 2019)

Encadré 9 - Calcul des exigences en fonds propres selon Bâle II

Source : (Coussergues et al., 2020)

96
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

ANNEXE 6
Encadré 10 - calcul des fonds propres selon l’approche standard

Encadré 11 - Calcul des fonds propres selon l’approche notation interne

97
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

ANNEXE 7
Encadré 12 – Impact des nouvelles exigences sur le total des fonds propres

Source : (Coussergues et al., 2020)

98
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Encadré 13 – Les principales caractéristiques de l’accord Bâle III

Source : (CBCB, 2017)

Encadré 14 – Synthèse du dispositif réglementaire issu de Bâle III

Source : (Clauss & Pansard, 2021)

99
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

ANNEXE 8
Encadré 15 - Les modèles de notation de la banque AWB

Source : Attijariwafa bank

 Présentation générale de la société

Dénomination sociale Société « X »

Forme juridique SARL

Date de création 01/05/2002

Objet social Fabrication et commercialisation des produits


de construction

Capital social 320 Millions de DHS (2021)

Chiffres d’affaires 45.650.120 DHS en 2021

Coût du projet d’investissement sollicité 4 Millions 964 milles DHS

100
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

 Étude bilans 2021/2020

Bilan 2021
Actif Passif
Éléments Montant % Éléments Montant %

Actif Financement
4.300.000 60,94 4.615.000 65,4
immobilisé permanent

Actif circulant
2.676.000 37,93 Passif circulant 2.441.000 34,6
(HT)

Trésorerie
80.000 1,13 Trésorerie passif 0 -
actif

TOTAL 7.056.000 100 TOTAL 7.056.000 100

Bilan 2020

Actif Passif

Éléments Montant % Éléments Montant %

Financement
Actif immobilisé 4.450.000 57,95 4.835.000 62,96
permanent

Actif circulant
3.164.000 41,2 Passif circulant 2.844.000 37,04
(HT)

Trésorerie actif 65.000 0,85 Trésorerie passif 0 -

TOTAL 7.679.000 100 TOTAL 7.679.000 100

101
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Variation
Actif Passif
Éléments Montant % Éléments Montant %
Actif
Actif immobilisé 150 3,49 220 5,35
immobilisé

Actif circulant Actif circulant


488 18,24 403 16,5
(HT) (HT)

Trésorerie actif -15 -18,75 Trésorerie actif - -18,75

TOTAL 623 8,83 TOTAL 623 8,83

 Étude du C.P.C et de l’E.S.G

Grandeurs Exercice 2021 Exercice 2020 Variation (%)


Chiffrer d’affaires 45.650.120 37.861.345 20,58%

Production de l'exercice 46.000.000 39.600.000 16,16%

Consommation de
33.769.940 28.315.616 19,26%
l'exercice
Valeur ajouté 12.230.060 11.284.384 8,38%

Excédent brut
5.951.270 5.505.601 8,09%
d'exploitation E.B.E.

Résultat d'exploitation 5.336.620 5.194.290 2,74%

Résultat financier 22.617 43.429 - 47,92%

Résultat courant 5.359.237 5.237.719 2,32%

Résultat non courant 53.143 80.821 - 34,24%

Résultat net de l'exercice 3.463.923 3.403.865 1,76%

Capacité
4.514.013 4.233.221 6,63%
d'autofinancement

102
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

 Étude du tableau de financement

Exercice 2021
Emplois Ressources
I - Ressources stables de l'exercice (Flux)
AUTOFINANCEMENT ( A ) 4.514.013
Capacité d'autofinancement 4.514.013
Distribution des bénéfices
CESSIONS ET REDUCTIONS D'IMMOBILISATIONS ( B )
Cessions d'immobilisations incorporelles
Cessions d'immobilisations corporelles
Cessions d'immobilisations financières
Récupérations sur créances immobilières
AUGMENTATION DES CAP. PROPRES ET ASSIMILES ( C )
Augmentations de capital, apports
Subventions d'investissement
AUGMENTATION DES DETTES DE FINANCEMENT ( D )
( Nettes de primes de remboursement )
TOTAL I - RESSOURCES STABLES ( A + B +C +D ) 4.514.013

II. EMPLOIS STABLES DE L'EXERCICE ( FLUX )

ACQUISITIONS ET AUGMENTATIONS D'IMMOB. ( E )

Acquisitions d'immobilisations incorporelles -

Acquisitions d'immobilisations corporelles 2.080.792

Acquisitions d'immobilisations financières 1.520.000


Augmentations des créances immobilières -
Remboursement des capitaux propres (F) 100.000
REMBOURSEMENT DES DETTES DE FINANCEMENT ( G ) 743.221

EMPLOIS EN NON VALEURS ( H ) -


TTOTAL II - EMPLOIS STABLES ( E + F + G + H ) 4.444.013
III . VATIATION DU BESOIN DE FINANCEMENT GLOBAL
Besoin en Fond Roulement Global ( B.F.G. ) 85.000
IV . VARIATION DE LA TRESORERIE 15.000
TOTAL GENERAL 4.529.013 4.529.013

103
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

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106
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

Table de matières
REMERCIEMENTS ...................................................................................................................................... 2
DEDICACE..................................................................................................................................................... 3
RESUME......................................................................................................................................................... 4
SOMMAIRE ................................................................................................................................................... 5
INTRODUCTION .......................................................................................................................................... 6
CHAPITRE I - LA NOTATION INTERNE : UNE MEILLEURE APPROCHE D’ÉVALUATION DU
RISQUE DE CRÉDIT .................................................................................................................................... 8
SECTION 1 - LE SYSTEME DE NOTATION INTERNE : VUE D’ENSEMBLE .......................................................... 8
I- Définition et objectifs ...................................................................................................................... 8
1) Définition ................................................................................................................................................... 8
2) Objectifs de la notation .............................................................................................................................. 9
II- Les systèmes internes de notation : architecture générale ......................................................... 10
1) La définition des pertes............................................................................................................................ 10
2) La constitution d’une grille de notation................................................................................................... 12
3) Processus de notation............................................................................................................................... 14
3.1. Responsabilité de notation .............................................................................................................. 14
3.2. Périodicité de la note ...................................................................................................................... 15
3.3. Périmètre de notation ..................................................................................................................... 15
4) Validation du dispositif de notation ......................................................................................................... 15
SECTION 2 - LA GESTION DU RISQUE DE CREDIT PAR LE RATING ............................................................... 17
I- Approche Standardisée .................................................................................................................. 17
II- Approche fondée sur les notations internes ............................................................................... 20
1) Approche IRB – Fondation...................................................................................................................... 20
2) Approche IRB – Avancée ........................................................................................................................ 21
3) Les modèles internes du Risque Crédit ................................................................................................... 21
3.1. L'évènement de crédit .................................................................................................................... 21
3.2. La démarche du modèle ................................................................................................................. 22
3.3. Une évaluation de l’approche IRB ................................................................................................. 22
SECTION 3 - LES LIMITES DE LA NOTATION INTERNE DES BANQUES AUX PME : CAS DU M AROC ............... 26
I- Un simple outil d’aide à la décision ............................................................................................... 26
II- Une absence d’un outil normalisé ............................................................................................. 27
III- Un horizon temporel très court .................................................................................................. 30
Conclusion du premier chapitre............................................................................................................. 31
CHAPITRE II - ÉVOLUTION DE LA RÉGLEMENTATION BANCAIRE DES ACTIVITÉS DE
CRÉDIT ........................................................................................................................................................ 32
SECTION 1 - LES PRINCIPES REGLEMENTAIRES DE BALE AU SERVICE DE LA GESTION DU RISQUE DE CREDIT
................................................................................................................................................................... 32
I- Les principes règlementaires de Bâle au service de la gestion du risque de crédit .......................... 32
1) La réforme du comité de Bâle II .............................................................................................................. 33
1.1. De Bâle I vers Bâle II...................................................................................................................... 34
1.2. Architecture générale de l’accord de Bâle II .................................................................................. 36
1.2.1. Pilier 1 : Le socle des exigences réglementaires minimales .......................................................... 36
1.2.2. Pilier 2 : La surveillance prudentielle des autorités ...................................................................... 41
1.2.3. Pilier 3 : La transparence et la discipline du marché .................................................................... 43
II- Présentation, limites et impact de Bâle III sur l’offre de crédit aux PME .................................. 44
1) L’accord de Bâle III : un renforcement du dispositif de Bâle II ............................................................. 44
1.1. Le renforcement du niveau et de la qualité des fonds propres ....................................................... 45
1.2. La mise en place d’un ratio de levier (leverage ratio) .................................................................... 46

107
Analyse du système de notation interne appliqué par les banques aux PME

1.3. L’amélioration de la gestion du risque de liquidité par la création de deux ratios de liquidité
NSFR et LCR ............................................................................................................................................... 47
1.4. L’application effective des stress-tests de Bâle II par les accords de Bâle III ................................ 48
2) Bâle III : vers un retour à l’approche standard à travers le dispositif révisé de 2017 ............................. 49
3) Impact de l’accord de Bâle III sur l’offre de crédit aux PME ................................................................. 50
3.1. La rentabilité financière des banques............................................................................................. 50
3.2. Le coût moyen de la dette ............................................................................................................... 51
3.3. Le ratio de liquidité de court terme (LCR) .................................................................................... 51
3.4. Le ratio de liquidité́ de long terme (NSFR) .................................................................................... 51
3.5. Le ratio de levier de la banque (leverage ratio) .............................................................................. 52
SECTION 2 - LA REGLEMENTATION BANCAIRE PRUDENTIELLE BALAIE AU M AROC : ÉTAT DES LIEUX ET
REPERCUSSIONS ......................................................................................................................................... 54
SECTION 3 - ACCORD DE BALE IV : FINALISATION DES REFORMES DE....................................................... 58
BALE III ..................................................................................................................................................... 58
I- Apport de Bâle IV .......................................................................................................................... 58
II- Impact de Bâle IV sur les institutions bancaires ........................................................................ 62
1) Au niveau financier ................................................................................................................................. 62
2) Au niveau opérationnel............................................................................................................................ 62
3) Au niveau stratégique .............................................................................................................................. 62
4) Au niveau organisationnel ....................................................................................................................... 63
III- Les implications du Covid-19 sur la mise en œuvre de Bâle IV ................................................. 63
Conclusion du deuxième chapitre .......................................................................................................... 66
CHAPITRE III - ANALYSE DU SYSTÈME DE NOTATION INTERNE : CAS DE LA BANQUE
« ATTIJARIWAFA BANK »....................................................................................................................... 67
SECTION 1 - METHODOLOGIE DE RECHERCHE ........................................................................................... 67
I- Paradigmes épistémologiques ........................................................................................................ 67
1) Fondements épistémologiques ................................................................................................................. 67
2) La méthode des études de cas .................................................................................................................. 68
3) Terrain de recherche ............................................................................................................................... 69
4) Échantillonnage ....................................................................................................................................... 70
SECTION 2 - LA MISE EN PLACE DU SYSTEME DE NOTATION POUR L’EVALUATION DU RISQUE DE CREDIT .. 70
SECTION 3 - APPLICATION DU SYSTEME DE NOTATION INTERNE AU SEIN DE LA BANQUE ATTIJARIWAFA
BANK........................................................................................................................................................ 72
I- Présentation du groupe ATTIJARIWAFA BANK ......................................................................... 72
II- La notation de la clientèle de la banque .................................................................................... 74
1) Les facteurs quantitatifs .......................................................................................................................... 74
2) Facteurs qualitatifs et comportementaux ................................................................................................ 76
III- Calcul des notations quantitatives et qualitatives : Cas de l’entreprise « X » ............................. 77
1) Notation quantitative de l’entreprise X ................................................................................................... 77
2) Notation qualitative de l’entreprise X ..................................................................................................... 82
3) Note finale de l’entreprise X .................................................................................................................... 83
4) L’affectation de l’entreprise X à sa classe selon sa note .......................................................................... 84
5) Recommandations ................................................................................................................................... 84
Conclusion du troisième chapitre .......................................................................................................... 86
CONCLUSION GENERALE ....................................................................................................................... 87
LISTE DES SYMBOLES ............................................................................................................................. 89
LISTE DES FIGURES ................................................................................................................................. 90
ANNEXES..................................................................................................................................................... 91
BIBLIOGRAPHIE...................................................................................................................................... 104
TABLE DE MATIERES............................................................................................................................. 107

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