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Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique

École Centrale Supérieur Privée de Droit et de Gestion

Rapport de stage de Fin d’Études


Diplôme de Licence en « Science Comptable »

« Le contrôle interne et la fraude financière »

Élaboré par : M. MOE POUATY Na Limagni Chris Amour

Encadreur académique : BEN ZAYED BASSEM

Année universitaire 2021-2022


Remerciements

Avant d'entamer ce modeste travail, je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué
de près comme de loin à sa réalisation.

a. Je pense à mon encadreur M. BEN ZAYED BASSEM qui, tout au long de la


rédaction de ce projet, a su me conseiller, m’accompagner et m’orienter.

b. J’exprime également ma plus profonde reconnaissance envers l'équipe


pédagogique de l'école, aux intervenants et aux responsables de la formation, pour
m'avoir apporté l'aide théorique et pratique nécessaire.

Mes remerciements vont aussi à ma famille, une pensée particulière à mon père, ce vaillant
héros, qui était et restera un modèle de réussite et d’encouragement dans tous les domaines de
ma vie.

Pour finir j’adresse mes sincères remerciements aux membres du jury, ici présents, pour
l'examen final de mon travail.

I
SOMMAIRE

Introduction Générale ............................................................................................................. 1

Chapitre I. L’analyse du contrôle interne, phase indispensable à la détection de fraude ........... 2

Section 1. L’analyse du système de contrôle interne : Risques et Enjeux............................ 3

Section 2. Le contrôle interne un rempart au risque de fraude ............................................ 13

Section 3. La revue du contrôle interne par le commissaire aux comptes.......................... 23

Chapitre II. Cas pratique .......................................................................................................... 27

Section 1. Elaboration d’un plan ......................................................................................... 28

Section 2. Les entretiens ..................................................................................................... 31

Section 3. Analyse et synthétisation des données ............................................................... 43

Conclusion Générale............................................................................................................. 46

Bibliographie ........................................................................................................................ 47

Webographie......................................................................................................................... 48

II
Liste des tableaux

Tableau 1: Catégorie de fraude (ACFE 2018).......................................................................... 14


Tableau 2: Facteurs favorisant l’acte de fraude (ACFE 2018) ................................................. 15
Tableau 3: Absence de contrôle interne facteur de fraude (ACFE 2018) ................................ 15

III
Liste des figures

Figure 1: Le cube COSO Internal Control ................................................................................. 6


Figure 2: Triangle de la fraude ................................................................................................. 17
Figure 3: The fraud Scale d’Albrecht, Albrecht, Albrecht, Zimbelman .................................. 19

IV
Liste des abréviations

COSO Committee Of Sponsoring Organizations of the Treadway Commission

C.S.C Code des Sociétés Commerciales

IAS International Accounting Standards

IFAC International Federation of Accounts

ISA International Standards on Auditing

ACFE Association of Certified Fraud Examiners

ERP Enterprise Ressource Planning

CAC Commissaire aux comptes

PWC PricewatherhouseCoopers

SCI Système de Contrôle Interne

PME Petites ou Moyennes Entreprises

FCFA Franc de la Communauté Financière Africaine

V
Introduction Générale Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Introduction Générale

L'environnement mondial auquel sont confrontées les entreprises se caractérise par


l'incertitude des marchés, l'incertitude quant aux conséquences des nouvelles réglementations
commerciales, la mondialisation et l'innovation. Le rythme du développement technologique
s'accélère de manière exponentielle. Bien que certaines tâches et activités soient devenues
plus pratiques grâce aux nouvelles technologies de l'information, la vie et le monde des
affaires sont quant à eux, de plus en plus complexes. Le rythme du changement s'accélère et la
disponibilité de quantités massives d'informations devient un défi de gestion pour les
entreprises.

Quelles que soient leurs activités et leurs tailles, les entreprises font sans cesse face à des
risques. Dès lors, lorsqu'il est mal géré, ce risque peut se caractériser par une perte monétaire.
En effet, malgré les contraintes réglementaires imposant au management d'évoluer quant à
son approche aux risques, de nombreux cas recensés dans le monde ces dernières années, ont
également servi à sensibiliser les managers sur l'importance de la gestion du risque de fraude.
Grâce à cette alternative les ressources financières des entreprises seront affecter et cela
affectera également son image. Le risque de fraude reste dans ce cas le plus importants au sein
d'une entreprise et peut d’ailleurs avoir de lourde conséquence quand elle n’est pas prise en
charge. Par conséquent, identifier les risques de fraude et déterminer les activités de contrôle
nécessaires pour prévenir la fraude, devient important.

Afin d'aider le management à maîtriser les risques de fraude, un programme de lutte contre la
fraude doit être mis en place selon une démarche claire, structurée et dans le cadre d'un
renforcement du dispositif de contrôle interne de l'entreprise.

Ainsi, la question qui nous est demandé est de savoir : : en quoi le SCI au sein d’une
entreprise peut-il suffire pour maitriser le risque de fraude et à réduire sa probabilité
d’occurrence ?

Afin de répondre à cette problématique, nous consacrerons un premier chapitre pour présenter
l’importance de l’analyse du système de contrôle interne dans la détection de la fraude et un
deuxième chapitre pour exposer le cas pratique.

1
Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Chapitre I.

L’analyse du contrôle interne, phase


indispensable à la détection de fraude

2
Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Section 1. L’analyse du système de contrôle interne : Risques et Enjeux

L’analyse du système de contrôle interne débute nécessairement par la prise de connaissance


de l’entreprise et de son environnement, l’appréciation des risques généraux, l’identification
des domaines et des systèmes significatifs (ce sont les domaines qui représentent une part
significative de l’activité ainsi que les systèmes qui traitent des données répétitives qui
peuvent avoir une incidence importante sur les comptes annuels) et finalement l’orientation et
la planification des interventions.

Cela passe donc obligatoirement par une étude approfondie des procédures internes de l’entité
auditée. Elément indispensable pour la bonne information financière dans l’entreprise, le
contrôle interne joue également un rôle très important dans la lutte contre la fraude.

Pour ce faire, nous allons dans un premier temps présenter le contrôle interne, et ensuite nous
verrons en quoi cette procédure contribue à la maîtrise des risques, et enfin nous verrons quels
sont les enjeux liés à l’analyse du système de contrôle interne.

1. Présentation du contrôle interne

1.1. Définition à l’échelle nationale


a. Selon le système comptable tunisien :

La loi n° 96-112 du 30 décembre 1996, du système comptable tunisien des entreprises défini
le contrôle interne “comme une procédure, mis en place par la direction, la hiérarchie, le
personnel d'une entreprise, afin de fournir une assurance en vue de la réalisation des objectifs
suivants :

• Promouvoir l'efficience et l'efficacité,


• Protéger les actifs,
• Garantir la fiabilité de l'information financière,
• Assurer la conformité aux dispositions légales et réglementaires”.

Le système de contrôle interne, ainsi, mis en place, a pour finalité de permettre à l'information
produite par la comptabilité de vérifier les caractéristiques qualitatives prévues par le cadre
conceptuel.

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

b. Selon l’Ordre des Experts-Comptables :

L’ordre des Experts-Comptables de la Tunisie, a défini le contrôle interne en 1977 comme :

« L’ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise de l’entreprise. Il a pour but d’un côté
d’assurer la protection, la sauvegarde du patrimoine et la qualité de l’information, de l’autre
l’application des instructions de la Direction et de favoriser l’amélioration des performances.
Il se manifeste par l’organisation, les méthodes et les procédures de chacune des activités de
l’entreprise, pour maintenir la pérennité de celle-ci ».

Ainsi, le contrôle interne prend deux tournures au sein de l’entreprise :

- La vérification des opérations


- La maitrise de l’activité

1.2. Définition à l’échelle internationale : « COSO »

À la suite des pratiques frauduleuses de nombreuses entreprises Américaines durant les


années 70, les spécialistes des cabinets d'audit et d'expertise comptable ainsi que les
chercheurs américains se sont réunis à la demande du sénateur américain Treadway, afin
d’établir une Commission Nationale, appelé « Treadway Commission ».

Cette Commission, a permis de comprendre les différents facteurs qui peuvent inciter à
fournir des informations financières frauduleuses, à la suite de cela ces derniers ont d’ailleurs,
formulé des recommandations pour les sociétés anonymes et leurs auditeurs indépendants.

Dans le même temps, de nombreux scandales financiers se succèdent aux Etats-Unis et


soulèvent de sérieuses interrogations quant au système comptable, aussi bien au niveau des
normes actuelles que de leur mise en œuvre et leur contrôle.

La répétition successive de ces scandales, va pousser la commission à réfléchir concrètement


sur la construction d’un cadre commun de contrôle interne. En 1992, une étude a été
réalisé, et a abouti à la création du modèle appelé COSO (Committee Of Sponsoring
Organizations).

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

a. Définition selon le COSO1 :

Le COSO définit le contrôle interne comme étant :


« Un processus mis en œuvre par le Conseil d’Administration, les dirigeants et le personnel
d’une organisation, destiné à fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation des
objectifs suivants :

 La réalisation et l’optimisation des opérations,

 La fiabilité des informations financières et de gestion

 La conformité aux lois et aux réglementations en vigueur.

En 2004, l’élaboration du nouveau référentiel COSO 2 adopté par la commission, élargit


davantage le périmètre de réflexion et est axé sur le processus de management des
risques en entreprise. De nombreux référentiels dans le domaine voient le jour dans les
mêmes années.

Cette tendance peut s’expliquer par :

 L’évolution d’un contexte économique de plus en plus risqué qui pousse les
entreprises à se munir d’un processus de maitrise des risques efficace.

 D’autre part, l’apparition d’un renforcement de la gouvernance d’entreprise entraine


une surveillance accrue des comités d’administration et une transparence de la part des
dirigeants. Cela fait suite aux scandales financiers cités précédemment.

b. Définition selon le COSO 2 :

Le nouveau référentiel COSO 2 est axé autour de la gestion des risques au sein de
l’organisation. La gestion des risques est un processus établit par le conseil d’administration,
les dirigeants et le personnel d’une organisation, afin d’élaboré une stratégie transversal à
l’entreprise, destiné à :

 Identifier les événements potentiels pouvant affecter l’organisation,

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

 Maîtriser les risques afin qu’ils soient dans les limites du « Risk Appetite (appétence
au risque) » de l’organisation,
 Fournir une assurance aux vues de la réalisation des objectifs de l’entité.

c. Positionnement du COSO 2 par rapport au COSO 1 :

Le référentiel COSO suggère une vision en trois dimensions du management des risques. Il
est représenté sous forme de cube.
Grâce à ce cube, on peut alors déterminer, pour chaque niveau de l’organisation (entité,
filiale, direction, unité opérationnelle, etc.), comment les cinq composantes du contrôle
interne permettent d’atteindre les objectifs du COSO.

Figure 1: Le cube COSO Internal Control

https://valoxy.org/blog/coso-systeme-controle-interne/

A travers cette illustration nous remarquons, qu’il y a eu plusieurs changements entre le


premier COSO et le second, dont l’insertion de (17) principes prenant notamment compte de
l’avancée technologique et la fraude dans l’évaluation des risques (principe n°8).

Le COSO 2 ne s’intéresse plus seulement au reporting financier mais se concentre également


aux objectifs opérationnels et de conformité.

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

D’autre part, il s’intéresse aussi à la notion d’« appétence au risque » qui est le niveau de
risque auquel l’entreprise est prête à faire face et la notion de « seuil de tolérance » qui
correspond à la variation acceptable du niveau de risque par rapport au niveau d’appétence
défini.

Une autre nouveauté du COSO, réside dans l’élaboration des « lignes de défense » dans
l’entité, ce qui est primordial dans la lutte contre la fraude. En effet, plusieurs acteurs du
contrôle interne ont des rôles spécifiques à jouer au sein de l’organisation, il me paraît donc
important de les décrire en quelques mots afin de bien les distinguer.

1.3 Acteurs du contrôle interne

• Le Conseil d'Administration

Le conseil d’administration est chargé de l’établissement du système de contrôle interne en


fonction des risques majeurs identifiés en amont. Ce dernier doit se composer de différents
profils (finance, ressources humaines, production) afin que la diversité des savoir-faire, ainsi
que la compréhension de l’environnement globale de l’entreprise soit assuré.

• La direction Générale

La direction joue un rôle primordial dans la mise en place d’un système de contrôle interne.

Selon le C.S.C (Code des Sociétés Commerciales) la direction d’une entreprise bénéficie «
des pouvoirs les plus étendus qui lui sont conférés par le conseil d’administration pour mettre
en œuvre les stratégies et politiques approuvées par le conseil, permettant d’atteindre les
objectifs fixés ».

 Les comités permanents d’audit

Lorsqu’il existe, le Comité d’audit devrait effectuer une surveillance attentive et régulière du
dispositif de contrôle interne. Pour exercer ses responsabilités en toute connaissance de cause,
le Comité d’audit peut entendre le responsable de l’audit interne, donner son avis sur
l’organisation de son service et être informé de son travail. Il doit être en conséquence
destinataire des rapports d’audit interne ou d’une synthèse périodique de ces rapports.

De ce fait, il est appelé à S'assurer :

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

- De la pertinence et de la permanence des méthodes comptables adoptées pour


l'établissement des états financiers, que les procédures internes de collecte et de
contrôle des informations garantissent celles-ci.
- Du respect par la société, de la mise en place de systèmes de contrôle interne
performant, de manière à promouvoir : l'efficience, l'efficacité, la protection des actifs
de la société, la fiabilité de l'information financière et le respect des dispositions
légales et réglementaires.
 L’audit interne

Le service d’audit interne doit veiller à l’évaluation du fonctionnement du système de


contrôle interne et se doit de tout mettre en œuvre pour l’améliorer. Il sensibilise et encadre
quotidiennement le contrôle interne mais n’est pas directement impliqué dans la mise en place
et la mise en œuvre habituel du dispositif. Le responsable de l’audit interne rend compte à la
Direction Générale et, selon des modalités déterminées par chaque société, aux organes
sociaux, des principaux résultats de la surveillance exercée.

 Le personnel de la société

Afin d’assurer un bon fonctionnement une bonne surveillance du dispositif de contrôle


interne, chaque collaborateur doit être tenu informé des diverses informations jugées
importante aux vues des objectifs qui lui ont été assignés. C’est le cas des chefs de services,
mais aussi des contrôleurs internes et des cadres financiers qui doivent jouer un rôle important
de pilotage et de contrôle.

2. Les risques relatifs à l’analyse du système de contrôle interne

Aussi bien conçu et appliqué qu'il soit, un système de contrôle interne ne peut fournir une
assurance absolue que les objectifs de l'entreprise seront atteints.

Les possibilités d'atteindre ces objectifs échappent au contrôle de la seule société. Tout
système de contrôle interne a des limites inhérentes. Ces limitations sont le résultat de
nombreux facteurs, notamment les incertitudes du monde extérieur, l'exercice du jugement ou
les échecs qui peuvent survenir en raison d'une défaillance humaine ou d'une simple erreur.

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

a. Le dysfonctionnement :

Les employés peuvent mal interpréter les instructions et les jugements peuvent échouer,
entraînant une défaillance du système de contrôle interne. Ils peuvent commettre des erreurs
par manque de concentration ou par routine. Le responsable des services comptables chargé
d'enquêter sur les anomalies peut oublier de le faire, ou ne pas enquêter assez profondément
pour prendre les mesures appropriées, et il peut être remplacé par un intérimaire qui n'a pas
les compétences requises pour le faire. Des modifications au système peuvent être apportées
avant que les employés ne reçoivent la formation nécessaire pour réagir adéquatement aux
premiers signes de défaillance.

b. Contrôles outrepassés par le management

Un système de contrôle interne ne pouvant être plus efficace que les personnes chargées de
son fonctionnement, celles-ci peuvent le déroger afin de l'exploiter ou d'améliorer la situation
financière d'une entreprise pour des déclarations ou dissimuler le non-respect d'obligations
légales. Ces fautes comprennent les augmentations fictives du chiffre d'affaires,
l'augmentation de la valeur de l'entreprise en prévision d'une vente ou d'une offre publique
d'entreprise, la sous-estimation des prévisions de chiffre d'affaires ou de performance afin
d'augmenter les primes liées à la performance... etc.

Néanmoins, les violations liées au contrôle interne ne doivent pas être confondues avec les
interventions de la direction visant à éliminer ou à déroger aux normes et procédures
prescrites pour des raisons légitimes. Une telle intervention est généralement nécessaire dans
le cas d'opérations ou d'événements inhabituels.

c. La collusion

La collusion entre deux personnes ou plus peut faire échouer un système de contrôles internes.
Les individus agissant collectivement pour effectuer et dissimuler une action pourraient
modifier les informations financières ou de gestion d'une manière indétectable par le système.

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

De plus, lors de la mise en place des contrôles, il est nécessaire de prendre en compte le
rapport coût/bénéfice et de ne pas construire un système de contrôle interne inutilement
coûteux quitte à accepter un certain niveau de risque.

2.1. La gestion des risques :

Comme nous l’avons énoncé précédemment la gestion des risques constitue un élément
majeur et inévitable pour l’entreprise, car elle oriente vers une bonne prise de décision.

L'émergence des marchés de plus en plus concurrentiel a permis de mettre en lumière une
majoration assez importante des risques dans les organisations.

En effet, pour maximiser leurs profits, croître et gagner des parts de marché, les entreprises
doivent prendre des risques afin de créer de la valeur et d'écraser la concurrence.

Cependant, les entreprises doivent avoir un système de gestion des risques en place afin
qu'elles puissent construire leur approche et construire une base solide qui leur permettra de
mieux gérer les différents risques. Un tel système permet d'identifier, d'analyser, d'évaluer et
de contrôler divers risques en fonction de leur probabilité et de leur gravité. Il est important de
penser en termes de "coût/profit" et de garder à l'esprit la notion d'"optimalité économique"
afin de pouvoir prendre les meilleures décisions qui soient dans l'intérêt de l'entreprise.

Tout comme le contrôle interne, la gestion des risques est un processus continu et dynamique
qui touche l’ensemble des activités et fonctions de l’entreprise. En effet, l’efficacité d’un tel
dispositif tient essentiellement sur l’investissement de chacun au sein de l’entreprise. En
d’autres termes, la circulation de l’information doit se faire de façon permanente et en toute
transparence en vue de responsabiliser l’ensemble des collaborateurs et de recenser tous les
risques de l’entreprise.

3. Les enjeux de l’analyse du système de contrôle interne

Le contrôle interne vise deux objectifs majeurs : d'une part, la recherche de la fiabilité de
l'information comptable et d'autre part, la recherche de la protection du patrimoine de
l'entreprise.

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

 Fiabilité des informations financières :

Cet objectif est souvent privilégié car il met l'accent sur l'organisation des fonctions
comptables et financières et sur la capacité de l'entreprise à enregistrer fidèlement ses activités
elles-mêmes et à les restituer sous forme de rapports consolidés.

Cette focalisation sur l'information financière s'explique par les nombreux scandales qui ont
secoué les marchés financiers ces dernières années. Ces pépins ont poussé les législateurs à
contraindre les entreprises à mettre en place un système d'information financière de qualité.

 Protection des actifs :

Le contrôle interne est perçu comme une véritable opportunité pour l'entreprise car il
améliore la capacité de l'entreprise à maîtriser les risques et les opérations en optimisant et en
accélérant les flux internes à l'entreprise ainsi que le partage de l'entreprise par l'échange et
une meilleure compréhension entre les services.

De même pour les salariés, le contrôle interne leur assure un environnement professionnel
sécurisé à travers des procédures, des fiches de poste, etc. L'harmonie de tous ces facteurs leur
permet d'exercer leurs responsabilités en toute connaissance de leur rôle et de leur place dans
la chaîne d'affaires.

Le contrôle interne a d'autres finalités :

 Optimisation opérationnelle :

Le processus de contrôle interne permet d'identifier les déficiences dans l'organisation et dans
la conduite des différentes activités de l'entreprise.

L'analyse des processus met donc en évidence des tâches qui ne sont pas réalisées, des
activités réalisées par des personnes qui n'ont pas les compétences ou les informations
nécessaires pour mener à bien ces tâches, ainsi, ces constats peuvent conduire à la
réorganisation de certaines fonctions, et à l'automatisation de certains contrôles.

 Contrôle des activités :

La plupart des objectifs du contrôle interne portent sur le contrôle des activités de l'entreprise
et le pilotage de la performance de l'organisation. Ainsi, le contrôle interne instaure dans

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

l'entreprise une culture d'autocontrôle, à savoir la vérification par chaque collaborateur de la


qualité et de la conformité de son travail.

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Section 2. Le contrôle interne un rempart au risque de fraude

Avant d’entamer la présentation de cette section, il est nécessaire de bien définir la notion de
« fraude » qui restera la ligne directrice durant tout ce travail. En effet, l’utilisation du mot «
fraude » fait le plus souvent allusion aux fraudes fiscales ou à la fraude aux consommateurs.
Cependant, notre travail consistera à étudier les fraudes que subissent certaines entreprises du
fait de l’agissement en interne de leurs collaborateurs ou en externe d’individus anonymes.

1. Définition et caractéristique de la fraude

La norme ISA 240 définit la fraude comme « un acte intentionnel commis par une ou
plusieurs personnes parmi les membres de la direction, les responsables de la gouvernance, les
employés ou des tiers, impliquant le recours à des manœuvres trompeuses dans le but
d’obtenir un avantage indu ou illégal. » (Normes ISA 240, p.7 paragraphe 11)

La fraude est donc un acte volontaire qui va à l’encontre des lois et règlements, et qui
implique des modes opératoires spécifiques et malhonnêtes afin de s'acquérir illégalement des
biens (trésorerie, marchandises) ou des données classées confidentielles de la société.

Toujours dans le même ordre d’idée, la norme comptable internationale (IAS 8), fait la
distinction entre la fraude comptable et l'erreur comptable en partant du principe de la
volonté. Selon cette présente norme, l'erreur comptable serait « une omission ou une
inexactitude des états financiers de l’entité portant sur une ou plusieurs périodes antérieures et
qui résultent .de la non-utilisation ou de l’utilisation abusive d’informations fiables » (IAS 8,
p 5)

D’autres, comme l’ACFE (2012) décomposent la fraude en trois parties, à savoir le


détournement de biens et services, la corruption et la publication d’états financiers falsifiés.

 La corruption peut être défini comme une utilisation abusive d’un pouvoir à des fins
personnelles, telles que l’enrichissement d’une tierce personne en contrepartie d’un
cadeau, d’argent ou d’autres avantages.

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

 Parallèlement, le détournement est un acte de vol ou d’appropriation d’un actif au


détriment de l’entreprise.
 Enfin, la falsification des états financiers est une manipulation comptable qui consiste
à la présentation intentionnelle et erronée de la situation financière de l'organisation et
ce, au travers des erreurs intentionnelles relatives aux montants dans les états
financiers.

Ce type de fraude type est généralement commis par les dirigeants, dans le but de tromper la
perception des utilisateurs de ses états financiers (principalement les créanciers et les
actionnaires).

2. États des lieux de la fraude

Dans un rapport de 2018 de l’ACFE intitulé « Report to the nations 2018 : Global study on
occupational fraud and abus » la fraude a causé une perte d’environ 7,1 milliard de dollars
dans l’ensemble des organisations objet de l’étude. Soit 2690 cas de fraude survenus dans 123
pays du monde et dans différentes catégories d’organisation.

Ces mauvais agissements ont été commis par différentes catégories de personnes au sein de
l’organisation (mères de directions ou personnel niveau opérationnel).

Tableau 1: Catégorie de fraude (ACFE 2018)

Type de fraude Pourcentage des cas (%) Les pertes en ($)


Détournement d’actifs 89 114000
Corruption 38 250000
États financiers frauduleux 10 800000

ACFE (2018). .Report To The .Nations: 2018

Nous constatons à travers ce tableau que le détournement d’actifs est le plus important (89%)
par rapport à la corruption (38%) et la falsification des états financiers (10%).

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Plusieurs facteurs peuvent être pris en compte pour expliquer cela :

Tableau 2: Facteurs favorisant l’acte de fraude (ACFE 2018)

FACTEURS En %
Absence du contrôle interne 30
Changement des contrôles existants 19
Absence de revue de direction 18
Faible engagement de la direction 10
Manque de personnel qualifié dans les activités de pilotages 8
Autres 15

ACFE (2018). .Report To The .Nations: 2018 .

L’absence du contrôle interne et le changement des contrôles existants représentent les points
les plus déterminants favorisant l’acte de fraude (ACFE, 2018).

En outre, l’absence de contrôle interne permet, en majorité des cas, le détournement des
actifs dans les organisations objet de l’étude (32%), la falsification des états financiers (29%)
et la corruption (25%).

Tableau 3: Absence de contrôle interne facteur de fraude (ACFE 2018)

Type de fraude En %

Détournement d’actifs 32

Corruption 25

États financiers frauduleux 29

ACFE (2018). .Report To The .Nations: 2018

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

En conclusion, le rapport de l’étude de l’ACFE (2018) nous a montré que l’absence du


contrôle interne peut contribuer en grande partie dans l’acte de fraude dans les organisations
de tout genre. Ainsi, elles sont exposées plus au risque de détournement, de corruption et de
falsification des états financiers.

3. Le rôle des normes

Les normes jouent à leur tour un rôle très important dans la création d'un environnement
antifraude dans la société. C'est aussi un moyen de définir des pratiques de base et des lignes
directrices dans différents domaines.

Par exemple, en comptabilité, les IFRS fixent les règles de présentation des états financiers au
niveau international, et en audit externe, il y a la norme ISA 240. Ce dernier est l'auditeur
standard détaillant les responsabilités face à la fraude aux états financiers. Le non-respect des
normes peut avoir de graves conséquences pour l'entreprise.

L'affaire Enron en est un parfait exemple. En fait, la mission d'Arthur Andersen était de
prouver les comptes de l'entreprise, mais sa mission a échoué, et les conséquences ont été
immédiates. L’organe de révision de la société américaine a incontestablement certifié des
comptes falsifiés, ce qui lui a valu sa disparition alors qu’il était l’un des cinq plus grands
cabinets d’audits au monde. Voici quelques exemples de normes :

 .ISA : .International .Standards on .Auditing


 .IFRS : .International Financial .Reporting Standards

4. Théories explicatives de la fraude :

Pour s’intéresser au rôle concret que peut avoir le contrôle interne, dans un cas de prévention
ou de détection, il est important de s’interroger sur les facteurs pouvant entrainer la fraude en
entreprise.

a. Le triangle de la fraude :

A cet effet, la théorie la plus connue est le « triangle de la fraude » développé par le
criminologue Donald Cressey.

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

En effet, c’est en 1950 que ce dernier, qui à l’époque, n’était qu’un étudiant, va développer un
modèle permettant de comprendre la logique des fraudeurs.

Grâce aux multiples entretiens réalisés au cours de son étude, à des condamnés pour fraude, il
va réussir à formuler trois hypothèses, pouvant pousser ces derniers à frauder.

Figure 2: Triangle de la fraude

Opportunité Rationalisation

Pression/ besoin

Triangle de la fraude Donald Cressey, 1950

 L’opportunité
 Le besoin, la pression, la motivation
 La rationalisation, autrement dit l’acceptation de son acte par son propre
système de valeurs.

Au regard de ces mécanismes psychologiques, il est donc évident que les procédures internes
ont un pouvoir d’action pour pallier le risque de fraude.

Pour Olivier Gallet, auteur de l’ouvrage « Halte aux fraudes », l’entreprise a les moyens de
créer un environnement « Antifraude ». Reprenant les facteurs recensés par Donald Cressey, il
met en évidence les actions à mettre en œuvre :

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

 Les opportunités découlent d'une compréhension approfondie de l'organisation. Les


fraudeurs croient que le système manque de contrôles ou est défectueux. Cette
opportunité est le résultat d'une direction dominée par un seul homme, d'un manque de
surveillance du conseil d'administration, de lacunes dans les contrôles internes, d'une
complexité ou d'une instabilité organisationnelle, etc.
 En ce qui concerne le stress financier, les escrocs voient dans les escroqueries un
moyen de résoudre des problèmes financiers qui ne peuvent être partagés avec leur
entourage.
 La rationalisation est un processus psychologique qui permet à un fraudeur de rendre
son comportement acceptable par rapport à son système de valeurs. Le fraudeur se
convainc que ses actions ne constituent pas un crime.

b. La théorie d’Albrecht :

Dans une publication parue en 2008, le célèbre docteur W. Steve Albrecht va proposer la
théorie de « l’échelle de fraude ». Dans cette théorie, il classe le stress situationnel,
l'opportunité perçue et l'intégrité personnelle sur une échelle qui spécifie le degré de fraude
comme indiqué dans la figure ci-dessous (Figure 2).

En effet, selon Albrecht, la fraude sur le lieu de travail est plus susceptible de se produire
lorsque les pressions environnementales et les opportunités perçues l'emportent sur l'intégrité
personnelle. Il pense aussi que le stress situationnel découle de problèmes immédiats qui
surviennent fréquemment ou entrent en contact avec des personnes liées à l'environnement.

18
Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Figure 3: The fraud Scale d’Albrecht, Albrecht, Albrecht, Zimbelman

L’échelle de la fraude, W.Steve Albrecht, 2008

Albrecht dit que les opportunités de commettre une fraude peuvent être créées par des
contrôles internes déficients ou manquants dans une entreprise, ainsi que l’intégrité
personnelle ou le respect de l’éthique des affaires.

5. Contrôle interne et la détection de fraude

Plusieurs études telle que le rapport de ACFE développé plus tôt, ont permis de comprendre
que l’absence ou la faiblesse du contrôle interne d’une organisation, publique ou privé, est
parmi les facteurs qui favorisent l’acte de fraude (ACFE, 2018 ; Albrecht, 2008)

Dans ce sens, la nouvelle version de référentiel du COSO (2013) met en évidence


l’augmentation du risque de la fraude au sein des organisations. En effet, dans le principe
(n°8), le COSO stipule que « l’organisation intègre le risque de fraude dans son évaluation des
risques susceptibles d’affecter la réalisation des objectifs » (Ifaci-Pwc, Coso référentiel
intégré du contrôle interne, édition : Eyrolles 2015)

D’après ce principe, l’organisation à donc le devoir d’évaluer le risque des différents types de
fraude ainsi que les facteurs incitant le fraudeur à commettre son acte. Pour ce faire, elle doit
également intégrer l’évaluation des risques liés au reporting frauduleux (états financiers
falsifiés), à la corruption et à la sauvegarde des actifs.

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Le processus d’évaluation des risques tient compte des facteurs notamment l’utilisation des
systèmes d’informations, le respect du principe de séparation des fonctions, les contrôles
existants, la rotation et la réaffectation des rôles parmi les collaborateurs, etc.

En effet, l’organisation doit veiller à la mise en place des procédures permettant la prévention
du risque de fraude et de promouvoir le devoir de rendre compte auprès de ses collaborateurs
quant à ces procédures anti-fraude et ce, en intégrant le risque de fraude dans l’ensemble des
composantes du contrôle interne, pour créer un environnement favorable :

a. Environnement de contrôle :

Elle s'appuie notamment sur l'implication des managers en matière d'intégrité et d'éthique, à
travers un pilotage des activités dans un cadre organisationnel adapté (où différentes instances
de gouvernance interviennent) et une définition claire des responsabilités et pouvoirs.
Mobilisation en respectant les procédures formelles et de diffusion et en développant les
compétences.

La considération des personnes dans un environnement maîtrisé est le fondement de la


gestion de l'entreprise. La prévention de la fraude peut reposer sur deux points principaux de
cette composante, à savoir la moralité des membres et leur compétence. S'ils sont
indiscutables, la tentation pour les salariés de tricher peut-être atténuée.

b. Evaluation des risques :

L'évaluation des risques doit reposer sur l'identification des risques par une analyse des
activités, soit au niveau global de l'organisation, soit au niveau détaillé de chacune de ses
activités, et la structuration de ces risques en fonction de leurs impacts, enjeux et contraintes.
"Par définition, la gestion des risques est une approche qui aide une entreprise à bien
comprendre ses risques et à mesurer leur matérialité afin d'y répondre efficacement. Cela
signifie que si le profil du risque change, la manière dont il est mesuré et traité doit en faire
autant » (Olivier HASSID, 2011, p 3.).

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

c. Activités de contrôle :

Ces activités développent des systèmes de contrôle du risque de ne pas atteindre les objectifs
fixés. Ces systèmes doivent être proportionnés aux enjeux et aux problèmes auxquels
l'entreprise est confrontée.

Pour faire face aux risques généraux ou spécifiques, des procédures, des méthodes, des
actions de contrôle mutuel ou de surveillance peuvent être développées. Les activités de
contrôle sont un élément essentiel de la lutte contre la fraude. En effet, il rassemble des
procédures et des politiques comportementales qui créent un cadre de contrôle et interrogent
tous ceux qui lui manquent de respect ou manifestent des comportements suspects. De plus,
ces procédures facilitent grandement le travail des auditeurs.

d. Information et communication :

L’information pertinente doit être identifiée, recueillie et diffusée sous une forme et dans des
délais qui permettent à chacun d’assumer ses responsabilités. Les systèmes d’information
produisent, entre autres, des données opérationnelles, financières, ou encore liées au respect
des obligations légales et règlementaires, qui permettent de gérer et contrôler l’activité. Ces
systèmes traitent non seulement les données produites par l’office mais également celles qui,
liées à son environnement externe, sont nécessaires à la prise de décisions pertinentes.

Cette composante joue or un rôle capital dans tout le processus de contrôle interne anti-fraude.
L’importance du risque de fraude conduit à la nécessité de circulation de l’information en
interne et en externe de l’organisation sur ce risque ;

e. Pilotage :

Le pilotage ou le contrôle du contrôle interne doit prendre en considération l’évaluation


continue et/ou ponctuelle du contrôle interne, en tenant compte des dysfonctionnements
pouvant être source de risque de fraude ou de contournement par les collaborateurs.

Il repose sur la définition, la mise en œuvre et le pilotage du dispositif de gestion des risques
par le management de chaque entité et la sensibilisation de l'ensemble des collaborateurs à la
nature du contrôle interne (contrôle des activités, mise à jour des processus et des systèmes de

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

management, systèmes spécifiques de contrôle externe, notamment audit interne). La haute


direction doit être à la pointe du contrôle.

L'asymétrie d'information peut être contournée en orientant le travail des managers : « Le


développement des ERP, en permettant l'accès à une information pertinente, complète et
fiable (en fonction de la qualité des contrôles internes), offre la possibilité de mettre en place
des tableaux de bord dont l'objet est surveillé les processus " (B. Pigé, 2008, option citée,
p.227)

Il appartient ensuite aux administrateurs de profiter de cette opportunité pour tirer le meilleur
parti de leur rôle.

« À ce stade, il convient de souligner quelques idées clefs :

 Le contrôle interne n’est pas l’affaire de quelques spécialistes, le contrôle interne est
l’affaire .de chacun,
 .Le contrôle interne ne .doit .pas être .imposé .mais partagé d’un bout à l’autre de la
.pyramide / .hiérarchie de .l’entreprise,
 .Le contrôle .interne n’est pas .fait que de .procédures, .il s’agit .avant tout .d’un état
.d’esprit et .d’un projet .commun .au .service de .l’entreprise »( Frédéric CORDEL,
Daniel LEBEGUE, 2013, p10.)

L’efficacité d’un processus de contrôle interne anti-fraude dépend de la qualité de


l’environnement du contrôle interne. Par conséquent, les insuffisances en termes de culture de
fraude et des normes de comportements fondées sur l’éthique et l’honnêteté peuvent
constituer une déficience du processus de contrôle interne dans sa globalité.

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Section 3. La revue du contrôle interne par le commissaire aux comptes

En Tunisie, les commissaires aux comptes sont chargés de s'assurer de la régularité, de


l’authenticité et de la sincérité des comptes. L'évaluation du contrôle interne fait partie
intégrante de la mission de certification des comptes annuels effectuée par le commissaire aux
comptes. En effet, cette étape a été mise à jour depuis les années 2000. Son analyse a toujours
été obligatoire, mais les différents scandales que nous avons déjà évoqués montrent que cette
dernière est clairement oubliée par les commissaires aux comptes, qui préfèrent se concentrer
sur l'analyse des états financiers. Cette étape consiste à se familiariser avec l'entité et son
environnement, avant même d'intervenir sur les comptes annuels. Les auditeurs doivent être
en mesure d'identifier et d'évaluer les risques affectant l'entité auditée et ses activités, afin
d'être en mesure d'orienter le travail dans la mesure du possible, et ainsi de déterminer
l'approche et le plan de travail appropriés.

Ainsi dans cette partie, nous verrons dans un premier temps comment la mission légale est
effectuée par le commissaire at comptes, puis dans un second temps, nous parlerons des
limites de cette mission de revue.

1. Le rôle de CAC dans la revue du SCI

L’article 258 du Code de commerce tunisien défini le rôle du CAC. En effet, ce dernier :
« vérifie, sous sa responsabilité, la régularité des états financiers de la société et leur sincérité
conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur. Il veille au respect des
dispositions prévues par les articles de 12 à 16 du présent code. Il doit informer par un rapport
l'assemblée générale annuelle de toute violation des articles susvisés. »

Pour mener à bien sa mission, le commissaire au compte doit acquérir suffisamment de


connaissance sur l’entité auditée, comme l’exige la norme ISA 315 quant à la « Connaissance
de l’entité et de son environnement ». Généralement planifié en amont, la revue du contrôle
interne va permettre de constituer un cadre de référence à l’audit dans lequel le CAC pourra
planifier et exercer son jugement professionnel. Pour cela, il faut s'intéresser au secteur
d'activité, à l'environnement réglementaire et surtout comptable dans lequel évolue
l'organisation, et aux facteurs économiques.

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Par ailleurs, il est également important que ces procédures dépassent les questions liées aux
systèmes comptables et soient stratégiques pour l'entreprise. Loin d'être uniformes, les
contrôles internes évoluent et peuvent être radicalement différents d'une entité à l'autre. Ainsi,
les commissaires aux comptes doivent faire preuve d'une réelle capacité d'adaptation et
d'analyse pour identifier les risques potentiels en cas d'anomalies significatives.

Dans un premier temps, il va vérifier si les procédures misent en place par l'entité sont
régulièrement appliquées et que les contrôles prévus sont permanents. C'est ce qu'on appelle
les tests de conformité. Les tests sont effectués à toutes les périodes de l'année, pas seulement
à la fin de l'exercice. Ils s'assurent que les contrôles sont effectués correctement par les
collaborateurs concernés. Ils peuvent se faire lors de la reconstitution des actions du début du
processus à la fin du processus, ce sont des tests pas à pas.

Ceci peut être réalisé en restaurant toutes les parties du processus. Le nombre de tests
effectués est généralement déterminé par une matrice basée sur un seuil de significativité
choisi en fonction du risque d'audit. Par exemple, si nous avions un processus
d'approvisionnement, les tests de conformité incluraient l'acceptation aléatoire des
commandes, la récupération de tous les documents qui s'y rapportent, tels que les bons de
commande, les bons de livraison et les factures.

Pour une même commande, les pièces seront vérifiées les unes par rapport aux autres et
l'auditeur s'assurera que les contrôles prescrits par la procédure ont bien été réalisés sur les
éléments. Par exemple, si un bon de livraison doit être signé par le destinataire et son chef de
service, l'équipe de révision s'assurera que le bon de livraison comporte deux signatures. Ce
travail prend du temps, c'est l'une des raisons pour lesquelles une évaluation du contrôle
interne doit précéder un audit des comptes.

Grâce à une variété d'outils, les auditeurs soumettront les entreprises à un certain degré de
diligence raisonnable dans tous les cycles de travail. L'une des étapes importantes est
l'entretien avec la direction sur le contrôle interne. L’importance du contrôle dépend
évidemment du degré d'importance qu'il détermine.

Sur la base de ces informations, les auditeurs pourront faire des comparaisons entre les risques
qui peuvent affecter l'entreprise et, le cas échéant, menacer sa pérennité, et les procédures que
l'organisation a mise en place pour atténuer ses différentes menaces.

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

2. Les limites de la mission de revue du SCI

Tous les efforts d'audit de contrôle interne ou externe ne détecteront pas forcément la fraude.
De même, le travail d'autres professionnels, tels que les examinateurs de fraude certifiés, ne
garantissent pas la détection. Cependant, les auditeurs internes ont l'avantage d'avoir une
vision interne de l'entreprise. La suspicion ou la détection d'une activité frauduleuse se produit
généralement de l'une des manières suivantes :

 Les conclusions des travaux d'audit,


 Le découvert accidentellement,
 L’expression des préoccupations des employés de l'entreprise.

Par conséquent, les CAC ont des pressions ou des incitatifs (Sinclair-Desgagné, 1998) pour
contraindre les gestionnaires à pratiquer une bonne gestion et à fournir des comptes qui le
justifient. Sans surprise, avec les retentissants scandales financiers enregistrés dans les années
1990 et plus récemment, le rôle du CAC est remis en cause par plusieurs. En effet, ce dernier
est attaqué de toutes parts et est devenue une cible prioritaire pour les dirigeants (Collins,
1999, p. 283).

L'une des raisons pour lesquelles les contrôles des auditeurs sont souvent évoqués pour
expliquer l'inefficacité est leur mode de nomination. En effet, dans la plupart des cas, le
commissaire aux comptes est uniquement désigné par le conseil en raison du cumul des
fonctions de président du conseil et de directeur général.

Dans ce contexte, « celui qui doit être contrôlé choisit les candidats aux fonctions de
contrôleurs » (Yoshimori, 1998, p.181) Quand on sait que l’information financière publiée est
le reflet de la politique comptable du dirigeant et que le commissaire aux comptes ne peut
remettre en cause cette dernière, sans être épargné par le risque du non renouvellement de son
mandat, on comprend alors qu’il y a lieu de renforcer l'indépendance de ces derniers vis-à-vis
de leurs clients

Conclusion

Ainsi, comme nous le montrons dans cette section, la revue du système de contrôle interne par
l'auditeur est une étape importante dans la bonne exécution de sa mission, et il n'est pas
toujours aisé d'en démontrer l'utilité aux dirigeants et aux salariés de l'entreprise auditée. En
fait, l'utilisation du mot « contrôle » en lui-même, a une connotation négative et est perçue

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Chapitre I. L’analyse du contrôle interne Ecole Centrale de Droit et de Gestion

comme une contrainte pour les salariés. Les contrôles internes sont l'essence même d'une
organisation, et les défaillances peuvent avoir des conséquences peu réjouissantes pour les
entités qui en souffrent. Certaines entreprises, notamment en raison des unités commerciales
dans lesquelles elles opèrent, sont davantage concernées par les contrôles internes. Même si le
mot n'est pas explicitement mentionné dans ces entités, des procédures sont en place pour
garantir la fiabilité des comptes.

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Chapitre II. Cas Pratique Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Chapitre II.

Cas pratique

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Chapitre II. Cas Pratique Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Section 1. Elaboration d’un plan

1. Entretiens qualitatifs

Pour ce travail de recherche, j'ai d'abord décidé de me rapprocher des personnes ayant une
certaine expertise en finance ou en comptabilité, et ayant une expérience en audit. Mon
objectif ici, était d’obtenir des entretiens qualitatifs afin de pouvoir parler et interagir
directement avec ces derniers. En effet, cette approche m’a permis d’avoir une vision plus
vaste du monde professionnel, notamment grâce aux précieux conseils et anecdotes procurés
par les différents intervenants.

Ma méthode d'entretien qualitatif est divisée en trois étapes. La première est l'élaboration d’un
questionnaire, qui m’a d’ailleurs aidé à obtenir les informations que je souhaite. Ce
questionnaire a servi de fil conducteur sans pour autant prendre un aspect journalistique. En
fait, le but a été de pouvoir vraiment en discuter en toute transparence, afin d'enrichir mon
analyse et mes recherches.

Dans un deuxième temps, il me fallait cibler les personnes susceptibles d'être intéressées par
mon projet. Une fois cela fait, j’ai fait part de mon travail aux experts concernés, pour voir
s'ils étaient aussi curieux que moi sur le sujet, et s'ils seraient en mesure de répondre à mes
questions.

Suite à cela, j’ai obtenu des réponses favorables des personnes suivantes :

 Un responsable en contrôle de gestion


 Une responsable dans le service comptabilité
 Un responsable d’audit interne dans le domaine bancaire
 Responsable de l’audit interne dans le domaine médical
 Assistant Manager Internal Audit

Après ces entretiens, j'ai vraiment réalisé à quel point un projet de recherche
est passionnant pour les professionnels du domaine et que c'est un sujet qui mérite
d'être abordé. De plus, dans ces entretiens instructifs, j'ai découvert les réalités qui
seront décrites tout au long de l'article.

Enfin, la troisième et dernière étape comprend tout, depuis


l'entretien jusqu'à la résolution éventuelle et la preuve que le contrôle interne peut
être essentiel pour prévenir et détecter la fraude.
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Chapitre II. Cas Pratique Ecole Centrale de Droit et de Gestion

2. Les références

La recherche de références ou des sources a été la période la plus longue durant la rédaction
de ce projet. Grâce à la comparaison des données sur plusieurs années, ainsi que des résultats,
j’ai pu mettre en évidence des points forts afin de savoir quels types de fraude nécessitent plus
d’attention et quelle conséquence cela peut engendrer. Je me suis aussi intéressé aux
documentaires qui étaient directement liés à la fraude, ou qui pouvaient me permettre d’en
savoir plus sur les plans employées et les conséquences.

Suite à cela, j’ai porté une attention assez particulière sur l’affaire Madoff, qui nous montre
encore une fois que la capacité d'un individu à convaincre et manipuler, peut être un élément
important, c’est pourquoi il faut être prudent et avoir une certaine intelligence émotionnelle
pour ne pas être victime d’une telle fraude.

3. Les chiffres

En termes de mesures de fraude, je me suis moi-même inspiré de plusieurs études et rapports


pour mettre en évidence des résultats qui me semblaient intéressants.

Les recherches et les rapports statistiques liés à la détection de la fraude se sont multipliés
relativement ces derniers temps, notamment grâce aux différentes enquêtes menées par PwC,
qui ont permis de voir avec précision l'évolution de la fraude au niveau mondial.

Dans le même sens, l’enquête sur la fraude de 2018, publiée dans le rapport de l’ACFE, nous
révèle que 2690 cas de fraudes ont été détecté dans 123 pays du monde, par les experts en
fraude de l’association.

4. Analyse de données

En effet, afin mettre en évidence les données qui me semblaient les plus intéressantes, comme
les types de fraudes les plus courantes, ou encore les types de fraudes qui ont le plus
augmenté, j’ai effectué un travail d’analyse. Grâce aux données récoltés, en matière de fraude
dans le monde professionnel, j’ai pu définir les outils, les méthodologies pratiques qui doivent
être mis en place pour protéger les entreprises de ce fléau. Il n'y a pas de risque zéro, d'autre
part, il n'est pas impossible de réduire la probabilité et l'impact des risques de fraude qui
causent d'énormes pertes à la société.

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Chapitre II. Cas Pratique Ecole Centrale de Droit et de Gestion

En somme, ce travail d’analyse m’a permis de mieux appréhender ma problématique de la


fraude sous différents angles, afin de déterminer si le SCI a son importance dans la prévention
ou la détection de fraude.

5. Conception du modèle de réflexion

Enfin, afin d'apporter une réelle valeur ajoutée à mes recherches, j'ai décidé de ne pas
terminer ce projet de recherche par une simple conclusion à savoir si SCI est suffisant pour
réduire l'impact de la probabilité et du risque de fraude. J'ai donc pris l'initiative de synthétiser
mes recherches et mes analyses sous une forme conceptuelle sous une forme quelconque pour
que toute personne intéressée à lutter contre la fraude financière des entreprises puisse y
réfléchir. Le but de mon concept est de condenser tous les éléments essentiels pour permettre
aux entreprises de dissuader les tentatives de fraude au sein de l'entreprise. Je me suis
également inspiré du triangle de la fraude dont nous avons détaillé ci-dessus, afin de guider
ma réflexion.

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Chapitre II. Cas Pratique Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Section 2. Les entretiens

1. Entretien n°1

Un responsable en contrôle de gestion

Q1. Pourriez-vous me citer les types de fraudes les plus fréquentes en entreprise ?

- Détournement des fonds


- Corruption
- Peau de vin
- Commission et rétro-commission
- Sous-facturation et exportation des bénéfices.
- Factures fictives

Q2. Quels sont les causes et facteurs déclencheurs de fraude ?

- Faille dans le système de contrôle interne.


- Mauvaise organisation et ambiguïté des procédures.
- Culture générale
- Absence ou manquement de l’audit interne et externe.
- Absence et faiblesse de la répression et impunité
- Mauvaise gouvernance

Q3. Quelles peuvent-être les vulnérabilités d’une entreprise favorisant la fraude


financière ?

- Absence des procédures claires


- Absence ou faiblesse du système de contrôle (audit, inspection …).
- Flottement et tolérance des responsables à l égards de la fraude.
- Absence du code de conduite et d’éthique.
- Faible culture.

Q5. Avez-vous déjà été confronté à une fraude (en tant qu’auditeur, collaborateur ou
autre) ?

- Oui

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Chapitre II. Cas Pratique Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Q5.1. Que s’est-il passé ensuite ?

- Les auteurs de la fraude ont été traduit devant le conseil de discipline et licencié.
- Une plainte a été déposé et les auteurs ont été emprisonnés.
- Des audits ont été menés et des mesures renforcées.

Q6. Comment fait-on pour découvrir les tentatives fraude au sein de l’organisation ?

- Veille sur le comportement.


- Procédure de dénonciation
- Cartographie des risques.
- Audit et contrôle inopiné

Q7. Quels sont les enjeux et conséquences pour l’organisation ?

- Perte financière
- Dégradation d’image et de réputation
- Démotivation du personnel.

Q8. Comment peut-on prévenir ces tentatives de fraude (outils, réactions humaines) ?

- Système de contrôle interne efficace et mis à jour d’une manière récurrente.


- Renforcement de l’audit sur la base de la cartographie des risques
- Mobilité entre les postes de travail.
- Formation
- Développement de la culture et l’éthique

Q9. D’après vous, disposer d’une SCI efficace est-il suffisant pour réduire le nombre de
tentatives de fraude ?

- Non, il est fondamental mais il devrait être complété par d’autres moyens tels que la
culture anticorruption, la formation, la procédure de dénonciation

Q10. Que faut-il apporter au SCI afin de réduire le nombre de tentatives ?

- Une commission antifraude, rattachée directement au conseil d’administration

Q11. D’après votre expertise, qu’est-ce que vous feriez au sein d’une entreprise afin de
réduire la probabilité d’occurrence du risque de fraude ?

- Renforcer le système de contrôle interne.

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Chapitre II. Cas Pratique Ecole Centrale de Droit et de Gestion

- Renforcer la culture antifraude.


- Récompenser et protéger les dénonciateurs de fraude

2. Entretien n°2

Une responsable dans le service comptabilité

Q1. Pourriez-vous me citer les types de fraudes les plus courantes en entreprise ?

- La fraude comptable,
- Vol d’argent en interne ou vol physique
- Facture compromise : une surfacturation.
- Vol des heures supplémentaires

A titre d’illustration :

Pour ma structure le vol s’effectue souvent en physique et de façon numérique.

Par exemple en physique, le vol s’effectue souvent au niveau des caisses c’est-à-dire qu’une
fois l’encaissement fait, le caissier par sa malice ne présente pas tout ce qui a été encaissé
dans la journée.

De même, numériquement ou informatiquement un montant peut être affiché et le caissier


présente un autre montant. Un parieur peut s’enregistrer normalement et valider ses tickets, et
la malice de l’agent l’annule une fois le parieur partie.

Par ailleurs, concernant le vol d’heures supplémentaires, il se trouve que certains


collaborateurs inscrivent leurs noms sur le cahier de présence, ce qui fait que la fin du mois la
compagnie se retrouve à payer des salaires indûment.

Q2. Quels sont les causes et facteurs déclencheurs de fraude ?

Les facteurs déclencheurs de fraude sont les suivants :

- Facteurs humains
- Facteurs technologiques

Le facteur humain est le principal facteur déclencheur de la fraude. En effet, il existe


tellement d’inégalités au niveau des collaborateurs qui favorisent la fraude.

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Chapitre II. Cas Pratique Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Q3. Quelles peuvent-être les vulnérabilités d’une entreprise favorisant la fraude


financière ?

A mon avis une entreprise qui favorise la fraude sera confronté aux deux problèmes suivants :
Faux documents comptables ; détournements de fonds.

Q5. Avez-vous déjà été confronté à une fraude (en tant qu’auditeur, collaborateur ou
autre) ?

Dans le cas de ma société j’ai participé à une passation de services entre deux caissiers sur le
registre caisse ou généralement appelé « Folio », le solde affichait un montant de 100.000
FCFA mais physiquement 10.000 FCFA. Donc une différence entre le montant comptable et
celui présenté en caisse.

Q5.1. Que s’est-il passé ensuite ?

- En tant que comptable, il fallait remonter toute cette caisse en prenant les recettes du
mois et en prenant les dépenses, entrées et sorties, en remontant toutes les opérations
et retrouver le vrai solde de caisse, et ce solde nous l’avons rapproché avec le solde
physique.

Ensuite, à l’aide du manuel de procédure, on vérifie le rapprochement entre le solde physique


et le comptable, et s’il n’y a pas de correspondance, on parle de malversation financière.

Toutefois, lorsqu’il y a malversation financière, le comptable se retourne bers le règlement


intérieur et la convention collective.

Q6. Comment fait-on pour découvrir les tentatives fraude au sein de l’organisation ?

- Afin de découvrir les tentatives de fraude, il est nécessaire d’avoir une vigilance
accrue notamment au niveau du circuit d’information.

Pour la comptabilité, comme dans mon cas, il faut savoir où commence le circuit de
l’information et où il prend fin et ses informations doivent parvenir en temps réel. Quand il y
a lenteur dans l’information, d’après mon expérience ce n’est pas souvent bon signe.

Q7. Quels sont les enjeux et conséquences pour l’organisation ?

De ma réflexion, une entreprise en fraude entraine une croissance interne en fraude et peut
conduire à une cession de l’entreprise.

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Chapitre II. Cas Pratique Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Q8. Comment peut-on prévenir ces tentatives de fraude ?

- Système de contrôle
- Formation dans le domaine des ressources humaines
- Sécuriser et appliquer le manuel de procédure de l’entreprise
- Informer le personnel des conséquences que certaines actions peuvent engendrées

En mettant en œuvre toutes ses actions, je pense que les tentatives de fraude peuvent être
évités.

Q9. D’après vous, disposer d’une SCI efficace est-il suffisant pour réduire le nombre de
tentatives de fraude ?

- Cette question peut être vue sous deux angles.

Dans un sens, oui, car disposé d’un contrôle interne efficace est déjà une valeur ajoutée pour
l’entreprise. Cependant, si le facteur humain qui est le principal déclencheur des tentatives de
fraudes n’est pas revu, à ce moment bien qu’il y ait des contrôles, cela entrainera toujours des
problèmes.

Q10. Que faut-il apporter au SCI afin de réduire le nombre de tentatives ?

- Le SCI évolue en fonction des évolutions et donc des fraudes. Il s’améliore d’années
en années, donc je n’ai pas d’outil qui me vienne à l’esprit. Je pense que le SCI peut
suffire à combattre la fraude.

Q11. Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

- Non

3. Entretien n°3

Responsable d’audit interne dans le domaine bancaire

Q1. Pourriez-vous me citer les types de fraudes les plus fréquentes en entreprise ?

- Dans la fraude financière, il y a la fraude externe (usurpation d’identité) et interne


(vole de caisse) c’est pourquoi il est important de savoir si l’attaque vient de

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Chapitre II. Cas Pratique Ecole Centrale de Droit et de Gestion

l’extérieur en essayant par exemple de transférer de l’argent en dehors de la banque ou


des encaissements de chèques frauduleux.
- Un autre problème lié au contrôle interne est que plus une personne occupe un poste
élevé dans la hiérarchie, plus elle est apte à assouvir son pouvoir. Donc, le risque
d'abus de la direction est un autre type de fraude à prendre en compte selon moi.
L'idée est de se dire que tout le monde obéit sans rien dire, donc chacun peut faire ce
qu'il veut.

Q2. Quels sont les causes et facteurs déclencheurs de fraude ?

- Le triangle de la fraude selon moi est un bon exemple pour savoir dans quelles
mesures un salarié peut être mené à commettre l’acte de fraude. La motivation et la
pression de ce dernier peuvent être des facteurs explicatifs, ainsi que la notion du
besoin, que ce soit d’argent, contenu de ses obligations (factures, ou même de la
situation familiale) peut aussi contribuer au déclenchement d’un tel acte.

Q3. Quelles peuvent-être les vulnérabilités d’une entreprise favorisant la fraude


financière ?

- Comme je l’ai dit plus tôt le fait d’avoir des actifs fongibles mais aussi le manque de
contrôle, même si on sous-estime la motivation et la justification dans les approches
pour étudier le problème.

Q4. Quels sont les facteurs qui poussent les gens à la fraude ?

- L’occasion
- Le mobil
- Le besoin

Q5. Avez-vous déjà été confronté à une fraude (en tant qu’auditeur, collaborateur
ou autre) ?

- Oui

Q5.1. Que s’est-il passé ensuite ?

- Il y a plusieurs façons de gérer une affaire. Le plus souvent nous avons fait recours à
des spécialistes dans le domaine de la détection de fraude, qui nous ont aidé à détecter
la fraude, et ensuite c’était au travail de la direction générale de prendre des mesures et
sanctions à l’encontre des agisseurs.
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Chapitre II. Cas Pratique Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Q6. Comment fait-on pour découvrir les tentatives fraude au sein de l’organisation ?

- Ce n’est pas facile d’identifier les fraudeurs même avec un bon système de contrôle.
Le plus souvent on arrive à détecter des cas, lorsque nous constatons des anomalies
liées aux activités de l’entreprise, et ce sont ces derniers qui maitrisent les ficelles
utilisées. Cependant, grâce à de simple examens et un SCI, l’entreprise est en mesure
de détecter la fraude plus tôt.

Q7. Quels sont conséquences pour l’organisation ?

- L’image de l’entreprise peut être ternie aux yeux de ses collaborateurs. C’est un fait à
prendre en compte, car c’est l’avenir de l’entreprise qui est en jeu, sa relation avec
envers les fournisseurs peut se dégrader.

Q8. Comment peut-on prévenir ces tentatives de fraude ?

- Dans ce genre de situation, l’outil de référence reste le Système de Contrôle Interne


(SCI). Mais selon moi, l’instauration d’une bonne gouvernance éthique et d’une
culture d'entreprise, peuvent contribuer à davantage éviter le risque de fraude.

Q9. D’après vous, disposer d’un SCI efficace est-il suffisant pour réduire le nombre de
tentatives de fraude ?

- Non.

Q10. Que faut-il apporter au SCI afin de réduire le nombre de tentatives ?


Selon moi l’utilisation de l’outil informatique au niveau de la surveillance peut aussi être une
alternative.

Q11. Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

- Je suis persuadé que la culture de l’entreprise (l’environnement) reste un élément dans


lequel nous devons porter notre attention, mais cependant, que nous le volons ou non,
l’être humain est assez difficile à gérer, et ce même avec l’instauration des contrôle ou
ligne de défense, si ce dernier va à l’encontre de la culture, cela signifie que tous les
efforts auront été vains.
- C’est pourquoi l’entreprise doit veiller à son niveau de tolérance face aux risques, et
agir de façon dynamique afin de pouvoir anticiper.

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Chapitre II. Cas Pratique Ecole Centrale de Droit et de Gestion

4. Entretien n°4

Responsable de l’audit interne dans le domaine médical

Q1. Pourriez-vous me citer les types de fraudes les plus courantes en entreprise ?

- Le détournement d’actif ou encore le vol sont les plus répandus dans le monde
professionnel.
- La fraude au président, avec l’utilisation abusive de son statut afin d’assouvir ses
désirs.

Q2. Quels sont les causes et facteurs déclencheurs de fraude ?

- Je pense qu’il en révèle de la personnalité et de l’intégrité, des principes et des valeurs


auxquels la personne adhère qui sont selon moi des facteurs sur lesquels nous pouvons
définir une personne, et sauraient nous amener à comprendre si cette dernière est de
nature fraudeur ou non.

Q3. Quelles peuvent-être les vulnérabilités d’une entreprise favorisant la fraude


financière ?

Le SCI manque souvent de séparation des tâches, en particulier dans les PME qui sont très
vulnérables à ce stade. En effet, le patron a souvent tendance à ne pas contrôler cette gestion
des tâches pour la simple raison qu’il a une confiance aveugle envers son employé. Les
employés peuvent dans ce cas, utiliser cette arrogance pour commettre une fraude, blâmer
leurs patrons pour ne pas avoir vérifié et se positionner comme des victimes.

Q4. Quels sont les facteurs qui poussent les gens à la fraude ?

- Comme je l’ai dit, la situation personnelle, ou même le besoin d’argent sont des
facteurs qui peuvent pousser les salariés à commettre l’acte de fraude.

Q5. Avez-vous déjà été confronté à une fraude (en tant qu’auditeur, collaborateur ou
autre) ?

- Oui.

Q5.1. Que s’est-il passé ensuite ?

- On établit un audit détaillant tous les éléments, et comptes, etc.

38
Chapitre II. Cas Pratique Ecole Centrale de Droit et de Gestion

- Pour ce faire nous tâchons d’être plus précis dans les mots, même si la communication
est souvent rendue difficile avec le suspect. Après avoir découvert la somme
détournée, le principal suspect passe devant les tribunaux, et est le plus souvent
immédiatement renvoyé.

Q6. Comment fait-on pour découvrir ces tentatives de fraude au sein de l’organisation ?

- En se focalisant sur le comportement de la personne, nous pouvons commencer par


l’interroger, et si à l’issue de cet interrogatoire, cette dernière se perd dans ses propos,
cela signifie qu’elle n’est pas étrangère dans cette affaire.

Q7. Quels sont les conséquences pour l’organisation ?

- Le risque financier ainsi que l’image de marque sont vraiment à prendre en compte
pour l’organisation, car ils peuvent constituer un frein dans la poursuite des activités
de l’organisation.

Q8. Comment peut-on prévenir ces tentatives de fraude ?

- L’utilisation du SCI reste un atout pour l’organisation, mais ne peut répondre


malheureusement à tous les défis et problèmes rencontrés. Pour faire face à ce
problème, il est nécessaire que l’information soit bien transmise au sein de tous les
départements, ainsi que les valeurs éthiques de l’organisation, qui contribueront à
sensibiliser les collaborateurs, de la fraude. En soulignant les conséquences et
sanctions que peuvent occasionner la fraude, l’organisation peut contribuer à la
conscientisation de ces derniers, qui dans ce sens, n’oseront plus frauder.

Q9. D’après vous, disposer d’un SCI efficace est-il suffisant pour réduire le nombre de
tentatives de fraude ?

- Non.

Q10. Que faut-il apporter au SCI afin de réduire le nombre de tentatives ?

- Dans certaines organisations, la personne qui est chargé du contrôle interne n’a pas
toujours connaissance du terrain c’est pourquoi il a du mal à comprendre comment
fonctionnent les activités. Ce n’est pas un travail évident à la langue, c’est pourquoi
mon idée est d’avoir une personne qui contrôle au sein de l’opérationnel les activités,
ce qui pourrait être un atout pour l’audit interne au sein de l’organisation.

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Chapitre II. Cas Pratique Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Q11. Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

- A mon humble connaissance, la lutte contre la fraude est un challenge dans lequel
toute entreprise se doit de relever afin de tenir ferme. Ma préoccupation au sein de
l’hôpital reste le vol d’actif, car le stock des produits dangereux et couteux sont les
produits médicaux. Le grand défi ici est de savoir dans quelles mesures peut-on
sécuriser ces biens.

5. Entretien n°5

Assistant Manager Internal Audit

Q1. Pourriez-vous me citer les types de fraudes les plus fréquentes en entreprise ?

- Il y a le détournement d’actifs ou de cash, qui au niveau des fournisseurs par exemple,


se trouve dans les rabais.
- On peut aussi citer des pots-de-vin qui sont aussi une forme de fraude, car on échange
d’un service normalement illégal un montant est donné en contrepartie.

Q2. Quels sont les causes et facteurs déclencheurs de fraude ?

- Le plus souvent les éléments qui peuvent être à l’origine de tels actes sont : le besoin
lié à la pression sociale ; la justification selon les principes et valeurs de la personne ;
ou encore les opportunités rencontrées au niveau par exemple des failles de
l’entreprise.

Q3. Quelles peuvent-être les vulnérabilités d’une entreprise favorisant la fraude


financière ?

- Le non-respect des procédures du contrôle interne par les collaborateurs, ainsi que le
manque d’application des cumules des fonctions compatibles peuvent aussi être des
facteurs favorisant la fraude financière en entreprise. Ainsi nous remarquons que dans
une entreprise, la fraude peut subvenir si la surveillance, par exemple, des personnes
qui valident et préparent les factures n’est pas appliqué. Il est donc primordial pour
l’entreprise de faire la distinction entre ses différentes fonctions.

40
Chapitre II. Cas Pratique Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Q4. Quels sont les facteurs qui poussent les gens à la fraude ?

- Comme je l’ai évoqué plus tôt, la notion du besoin lié à la pression sociale, ainsi
qu’aux obligations auxquels doivent faire face l’individu quotidiennement sont l’une
des raisons pouvant pousser se dernier à commettre l’acte de fraude.

Q5. Avez-vous déjà été confronté à une fraude (en tant qu’auditeur, collaborateur ou
autre) ?

- Oui

Q6. Comment fait-on pour découvrir les tentatives fraude au sein de l’organisation ?

- Il est nécessaire que l’organisation instaure un contrôle préventif, en commençant par


faire la distinction de ses fonctions. Ainsi, le contrôle préventif bloquera en amont
toutes formes de fraude, comme en examinant d’abord un fournisseur avant de le faire
valider par le département des finances.

Q7. Quels sont les conséquences pour l’organisation ?

- Dans le secteur bancaire, l’image est très importante pour avoir une bonne relation de
confiance avec les clients. En cas de fraude il est difficile de tenir à l’écart les clients,
puisque généralement, les tribunaux sont menés à des tribunaux dans lesquels ils
doivent s’expliquer.

Q8. Comment peut-on prévenir ces tentatives de fraudes ?

- Selon moi, le « tone at the top » reste un facteur indispensable, pour que la culture et
les valeurs de l’organisation en termes d’éthique soit respecté.
- Comme autre facteur nous pouvons citer la communication, qui est essentielle dans le
processus de bon management de l’organisation. Ainsi à travers cette dernière les
collaborateurs tiendront comptes des enjeux et des risques qui feront suite aux
tentatives de fraudes.

Q9. D’après vous, disposer d’un SCI efficace est-il suffisant pour réduire le nombre de
tentatives de fraude ?

- Oui.

41
Chapitre II. Cas Pratique Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Q10. Que faut-il apporter au SCI afin de réduire le nombre de tentatives ?

- En gros, nous devons prendre conscience des faits que j’ai évoqué plus haut, à savoir :
l’instauration des contrôles préventifs ainsi que détectifs, rajouté à tout ça, l’entreprise
se doit d’avoir une gestion des risques afin de mieux pouvoir gérer ses activités.

Q11. Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

- Rien à signaler

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Chapitre II. Cas Pratique Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Section 3. Analyse et synthétisation des données

1. Les éléments favorisant la fraude financière

.Durant mes .entretiens .il était aussi question de savoir .comment les vulnérabilités d'une
entreprise pouvaient favoriser les .tentatives de .fraude, et voici un résumé des .différents
commentaires recueillis.

Premièrement, l'entreprise ne prend pas vraiment son SCI au sérieux. Il est vrai que les
entreprises multinationales ont de nombreuses directives et de nombreuses procédures, mais
elles ne sont pas toujours appliquées de manière stricte et précise. Le manque de séparation
des tâches ou fonctions est aujourd’hui une réalité dans le monde du travail et peut être
considérée comme une vulnérabilité à part entière. En d'autres termes, lorsque le même
employé prépare et valide la facture, cela lui donne la possibilité de créer un fournisseur fictif.

De plus, une autre vulnérabilité évoquée dans l'entretien est que l'entreprise possède une
grande quantité de stock, de liquidité ou de trésorerie. En effet, cela peut constituer un danger
pour l’entreprise, si cette elle n’a pas mis en place des mesures pouvant protéger ces actifs.

Ensuite, l'embauche d'employés non éthiques est aussi considérée comme un facteur qui peut
rendre une entreprise vulnérable. Il est généralement admis que la lutte contre la fraude n'est
possible que lorsqu'elle se produit.

Néanmoins, il me semble important de mettre l'accent sur les services internes de recrutement
au sein des entreprises qui doivent être conscientes de la fraude, car le processus de
recrutement adapté à cette thématique suffit pour réduire le nombre de fraudes commerciales.

2. Les conséquences pour l’entreprise

La fraude est la source de plusieurs effets négatifs au sein de l’entreprise. En effet, dans le cas
des sociétés cotées en bourse, le premier impact majeur pourrait être une baisse du cours de
l'action. Cependant, deux conséquences principales sont ressorties lors de mon entretien : la
perte financière et l'impact sur la réputation.

Les pertes monétaires dues à la fraude peuvent varier d'un auteur à l'autre et peuvent parfois
être énormes, en particulier lorsqu'il s'agit de vol par des collaborateurs ayant un certain
background. La sophistication des fraudes commises par les managers était significativement

43
Chapitre II. Cas Pratique Ecole Centrale de Droit et de Gestion

plus élevée que la moyenne, et entraînait donc des conséquences financières plus importantes,
suggérant une relation positive entre les deux facteurs.

D'autre part, la fraude comptable est certainement la perte qui a le plus de réel impact, car
lorsque le fraudeur manipule les états financiers, il tente de masquer d'une manière ou d'une
autre la mauvaise performance de l'entreprise, retardant ainsi l'adoption de nouvelles
opérations qui peuvent avoir changé la métrique en vert.

3. Signaux d’alerte

Lors de l'entretien, nous avons également eu l’occasion de mettre l’accent sur la notion des
signes, dont l’objectif consiste en l’identification des situations suspectes affectées par la
fraude. En effet, plusieurs indices ont été cités, tels que des erreurs dans les états financiers, et
même le comportement étrange que peuvent avoir certains employés lorsqu'ils doivent être
audités.

Ce deuxième facteur est important pour détecter la fraude. A ce sujet, un des intervenants m'a
dit qu'il peut y avoir des signes forts lorsqu'une personne est consciente de son
environnement.

En d'autres termes, vous devez être capable de sentir ce qui se passe autour de vous et de
repérer des situations étranges. Celles-ci peuvent entraîner des informations contradictoires ou
la rétention d'informations des employés du même service.

La responsable du service comptable que j'ai interrogé m'a fait part de son expérience en me
disant qu'elle faisait très attention à ce qu'on lui disait car elle avait rencontré plein de
collègues qui s'assuraient que toutes les informations passaient par eux avant d'être transmises
à l'audit interne. Un fait très important selon elle, car cela signifie que ces salariés veulent voir
toutes les informations avant de les donner au responsable concerné.

En conclusion, il existe différents signaux qui permettent de détecter la fraude, la plupart


d'entre eux peuvent être découverts par le dispositif de contrôle, la culture d'entreprise ou par
des réponses humaines. Cependant, il s'avère que diverses études ont montré que la plupart
des fraudes sont généralement détectées par dénonciation ou accident, pas en cas d'inspection,
qui prouve l'importance de la dimension humaine dans la lutte contre la fraude financière des
entreprises.

44
Chapitre II. Cas Pratique Ecole Centrale de Droit et de Gestion

4. Forensic accounting1

J'ai appris lors d'entretiens que lorsque les entreprises détectent une fraude, il y a un métier
essentiel dans l'enquête : la forensic accounting. En fait, le but de l'audit interne n'est pas de
détecter les fraudes, mais d'identifier les faiblesses des processus et des procédures qui
peuvent avoir un impact sur les opérations commerciales. C'est pourquoi les forensic
accounting accompagnent les audits dans les enquêtes pour pouvoir utiliser ce travail dans les
dossiers contentieux.

Pour ce faire, ces enquêteurs vont se plonger dans le comportement des prévenus en analysant
les données personnelles stockées sur les ordinateurs, comme les emails, les documents et
même les transactions bancaires, grâce à des outils de Big data conçus pour analyser de
grandes quantités de données.

L'objectif de la forensic accounting est également d'étudier de près l'information financière


d'une entreprise en fouillant dans les écritures comptables. .Ces deux .analyses leur ont
.permis de trouver des .détails .clés qui .résolvent une .partie du .puzzle. Le prévenu est alors
confronté, souvent en évoquant les données sensibles identifiées, afin de laisser derrière lui
toutes les informations nécessaires à la justice pour établir une condamnation.

1
Juricomptabilité
45
Conclusion Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Conclusion Générale

.La fraude financière en .entreprise reste un .risque .majeur dans le .monde .professionnel et
doit être .diagnostiquée de .manière très .spécifique. .Différents .acteurs du .contrôle .interne
ont un .rôle à jouer dans la .lutte contre ce .fléau et .doivent être en .mesure d'assurer un flux
continu et .transparent .d'informations .afin que la .bonne démarche .soit .engagée.

En effet, un SCI basé sur le COSO est certainement un dispositif qui peut réduire la
probabilité et l'impact du risque de fraude, grâce à ses cinq composants qui ciblent la fraude
financière sous plusieurs angles. Le SCI a une approche à la fois préventive et détective, grâce
aux procédures et outils tels que le Risk Assesment et la cartographie des risques, et la
capacité d'identifier, d'évaluer, de traiter et de surveiller en permanence les risques de fraude.

Cependant, la culture d'entreprise et les aspects humains sont absolument à prendre en


compte, car il ne s'agit pas seulement de procédures et de processus, mais aussi de la
psychologie des délinquants économiques et du comportement humain.

Ainsi, la dissuasion de la fraude est garantie lorsque trois éléments sont combinés : la
prévention, la détection et la réaction.

Au final, d'un point de vue personnel, ce projet de recherche m'a donné l'opportunité d'étudier
les problèmes posés par les réalités de la profession et de travailler avec des professionnels
dans les domaines de l'audit et de la comptabilité pour tenter de trouver des solutions
possibles au fléau. Grâce à leur clairvoyance et à leurs précieux conseils qui ont guidé mes
recherches et mes analyses, j'ai pu apprendre de nombreuses notions pour approfondir ces
recherches et créer ainsi un outil de réflexion. Ce dernier pourra m’être d’une grande utilité à
l’avenir, et saura guider tout lecteur dans le raisonnement de la réduction de l’impact et de la
probabilité d’occurrence du risque de fraude en entreprise.

46
Bibliographie & Webographie Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Bibliographie

-. Albrecht (2008). .Current .Trends in .Fraud .and its .Detection. .Information Security
Journal: A Global Perspective 17: 2-12

-. ACFE (2018). .Report To The .Nations: 2018 .Global .Study .On .Occupational .Fraud And
.Abuse.

-. Article .258 du Code de commerce tunisien

-. B. Pigé, .2008, option citée, p.227.

-. Collins, .1999, p.283

-Frédéric CORDEL, Daniel LEBEGUE, 2013, p10.

-Ifaci-Pwc, Coso.référentiel intégré du contrôle interne, édition : Eyrolles 2015

- IAS 8, p 5, 2008

- Olivier Gallet. .Halte aux .fraudes : .Guide .pour .managers et .auditeurs. .3ème édition.
Paris : Editions Dunod, Gestion/Finance Comptabilité

- Travail de bachelor_Eric Castro

- Rapport de stage : La fraude financière et le contrôle interne en entreprise : l’importance d’un SCI
efficient pour optimiser l’identification des risques de fraude et réduire leur probabilité d’occurrence

- Normes ISA 240, p.7 paragraphe 11

- Sinclair -. Desgagné, 1998

-Yoshimori, 1998, p.181

47
Bibliographie & Webographie Ecole Centrale de Droit et de Gestion

Webographie

-https://www.eib.org/fr/about/governance-and-
structure/organisation/services/entity/ia/index.htm#:~:text=Le%20d%C3%A9partement%20A
udit%20interne%20a,au%20sein%20du%20Groupe%20BEI.

-https://www.bpms.info/levolution-du-referentiel-coso-du-controle-interne-au-management-
des-risques/

-https://valoxy.org/blog/coso-systeme-controle-interne/

https://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2013-2-page-73.htm

-. https://www.acfe.com/report-to-the-nations/2018/

-https://www.amf-
france.org/sites/default/files/contenu_simple/rapports_groupes_travail/Les%20dispositifs%20
de%20gestion%20des%20risques%20et%20de%20controle%20interne%20-
%20Cadre%20de%20reference%20%20Guide%20de%20mise%20en%20oeuvre%20pour%2
0les%20valeurs%20moyennes%20et%20petites.pdf
https://www.memoireonline.com/07/08/1394/m_appreciation-controle-interne-referentiel-
coso-air-algerie9.html

-https://woasjournals.com/index.php/ijfaema/article/download/63/42

- https://doc.rero.ch/record/277966/files/TB_Castro_Eric.pdf

- https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02185863/document

- CCA_2020_LAOUER_DAILLY_COVINDAPOULLE_SA.pdf

48
Table des matières

Remerciements ........................................................................................................................ i

SOMMAIRE ....................................................................................................................... ii

Liste des tableaux ............................................................................................................... iii

Liste des figures ................................................................................................................. iv

Liste des abréviations .......................................................................................................... v

Introduction Générale ............................................................................................................. 1

Chapitre I. L’analyse du contrôle interne, phase indispensable à la détection de fraude ........... 2

Section 1. L’analyse du système de contrôle interne : Risques et Enjeux............................ 3

1. Présentation du contrôle interne .................................................................................. 3

2. Les risques relatifs à l’analyse du système de contrôle interne ................................... 8

3. Les enjeux de l’analyse du système de contrôle interne ............................................ 10

Section 2. Le contrôle interne un rempart au risque de fraude ............................................ 13

1. Définition et caractéristique de la fraude ................................................................... 13

2. États des lieux de la fraude ........................................................................................ 14

3. Le rôle des normes ..................................................................................................... 16

4. Théories explicatives de la fraude : ........................................................................... 16

5. Contrôle interne et la détection de fraude .................................................................. 19

Section 3. La revue du contrôle interne par le commissaire aux comptes.......................... 23

1. Le rôle de CAC dans la revue du SCI ....................................................................... 23

2. Les limites de la mission de revue du SCI................................................................. 25

Conclusion ........................................................................................................................ 25

Chapitre II. Cas pratique .......................................................................................................... 27

Section 1. Elaboration d’un plan ......................................................................................... 28

1. Entretiens qualitatifs .................................................................................................. 28

2. Les références ............................................................................................................ 29

49
3. Les chiffres ................................................................................................................ 29

4. Analyse de données ................................................................................................... 29

5. Conception du modèle de réflexion ........................................................................... 30

Section 2. Les entretiens ..................................................................................................... 31

2. Entretien n°2 .............................................................................................................. 33

3. Entretien n°3 .............................................................................................................. 35

4. Entretien n°4 .............................................................................................................. 38

5. Entretien n°5 .............................................................................................................. 40

Section 3. Analyse et synthétisation des données ............................................................... 43

1. Les éléments favorisant la fraude financière ............................................................. 43

2. Les conséquences pour l’entreprise ........................................................................... 43

3. Signaux d’alerte ......................................................................................................... 44

4. Forensic accounting ................................................................................................... 45

Conclusion Générale............................................................................................................. 46

Bibliographie ........................................................................................................................ 47

Webographie......................................................................................................................... 48

50
Résumer
Ce projet de recherche m'a donné l'opportunité d'étudier les problèmes posés par les réalités
de la profession et de travailler avec des professionnels dans les domaines de l'audit et de la
comptabilité pour tenter de trouver des solutions possibles au fléau. Grâce à leur clairvoyance
et à leurs précieux conseils qui ont guidé mes recherches et mes analyses, j'ai pu apprendre de
nombreuses notions pour approfondir ces recherches et créer ainsi un outil de réflexion. Ce
dernier pourra m’être d’une grande utilité à l’avenir, et saura guider tout lecteur dans le
raisonnement de la réduction de l’impact et de la probabilité d’occurrence du risque de fraude
en entreprise.

Abstract
In the end, from a personal point of view, this research project gave me the opportunity to
study the problems posed by the realities of the profession and to work with professionals in
the fields of auditing and accounting to try to find possible solutions to the scourge. Thanks to
their foresight and their precious advice which guided my research and my analyses, I was
able to learn many notions to deepen this research and thus create a tool for reflection. The
latter could be of great use to me in the future, and will be able to guide any reader in the
reasoning of the reduction of the impact and the probability of occurrence of the risk of fraud
in business.

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