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Chapitre III

Planification de l’audit

Section 1 : Acceptation de la mission

1.1) Diligences de l’auditeur avant l’acceptation de la mission

Avant d’accepter une mission qui lui a été proposée, l’auditeur doit accomplir
certaines diligences pour évaluer le risque lié à cette mission. Il doit apprécier
tant les risques qui lui sont inhérents que ceux relatifs à l’entreprise.
1.1.1. Risques inhérents à l’auditeur :
L’auditeur doit apprécier sa capacité à réaliser la mission en s’assurant de son
indépendance et de sa compétence.
 L’Indépendance
L’Indépendance est une qualité requise par le code d’éthique professionnel,
par les normes d’audit et par le droit, c’est l’aptitude et la volonté de
l’auditeur à révéler l’anomalie dans les états financiers.
Il est appelé à s’assurer de son respect des règles d’éthiques professionnelles
et de l’inexistence de situations d’incompatibilités ou autres pouvant affecter
son Indépendance (contrôle des liens de parenté avec les administrateurs,
identification de toutes les menaces de son indépendance…etc…)
 Compétence

La compétence est la capacité de l’auditeur à déceler l’anomalie dans les


comptes. Cette qualité est garantie par les conditions suivantes :
- Une parfaite connaissance par le cabinet du secteur d’activité de l’entité, de
ses particularités et de sa réglementation.
- La compétence et l’expérience de l’équipe chargée de la mission d’audit
(moyens humain et matériel suffisant eu égard à l’importance du dossier
d’audit).

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- Le niveau des honoraires aussi bas soient-ils ne peuvent en aucun cas
justifier une mauvaise qualité d’audit.
- La nécessité du recours aux services de consultants spécialistes pour
trancher toute question complexe ou spécifique.
1.1.2. Risques inhérents à l’entreprise :
Il ne suffit pas de s’assurer de son indépendance et de sa compétence pour
réaliser la mission d’audit, faut-il encore avant d’accepter la mission identifier
les risques liés à l’entité.
C’est ainsi que l’auditeur doit recueillir des informations pour apprécier ces
risques.
 L’intégrité de la direction

Il s’agit de s’assurer du degré de loyauté du sérieux et de la transparence des


dirigeants sociaux. L’auditeur doit s’enquérir de leur réputation et de leur
attitude envers le contrôle interne et le respect de la loi.
 La capacité de l’auditeur à appliquer les diligences normales

L’auditeur doit s’assurer que le climat et les conditions dans lesquels, il


réalisera sa mission sont propices pour la mise en œuvre de toutes les
diligences normales sans menaces ou pressions.
Nous pouvons citer quelques indices révélateurs d’un éventuel échec de la
mission d’audit :
 Le référentiel comptable de l’entité n’est pas acceptable,
 Confusion du client en ce qui concerne l’objectif de l’audit et son étendue
 Limitation de l’accès à tous les documents et à toutes les informations …
 Délais non raisonnables (trop courts) pour la remise du rapport d’audit.
1.2 Lettre de mission
L’auditeur confirme son acceptation par l’établissement d’une lettre de
mission

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l’ISA 210 stipule, à propos de l’utilité de la lettre de mission, que : « il est
dans l’intérêt du client et de l’auditeur qu’une lettre de mission soit préparée,
de préférence avant le début de la mission, afin d’éviter tout malentendu sur la
mission ».

La lettre de mission (audit engagement lettre) est un document dans lequel


sont consignés les termes et conditions de la mission d’audit convenue avec le
client.
La forme et le contenu des lettres de mission d’audit peuvent varier d’un
client à l’autre, mais rappelleront toutes en général:
 l’objectif de l’audit des états financiers;
 la responsabilité de la direction concernant l’établissement et la présentation
des états financiers,
 le référentiel comptable adopté par la direction pour l’établissement des états
financiers,
 l’étendue des travaux d’audit, en faisant référence à la législation applicable,
aux textes réglementaires ou aux directifs ou prises de positions des
organismes professionnels dont l’auditeur est membres,
 la forme de tous rapports ou autres communications des résultats de la
mission,
 le risque inévitable de non-détection d’une anomalie significative du fait
même du recours aux sondages et des autres limites inhérentes à l’audit, ainsi
qu’aux limites inhérentes à tout système comptable et de contrôle interne,
 l’accès sans restriction à tous documents, pièces comptables et autres
informations demandées dans le cadre de l’audit,
 Les délais à respecter,
 La volonté d’obtenir une lettre d’affirmation de la direction et l’accord de
cette dernière pour la remettre,
 Les conditions financières et le cas échéant la prise en charge par l’entité des
frais accessoires de mission (déplacement, hébergement,…),
 La demande de confirmation des termes et conditions de la mission. La
confirmation du client peut être matérialisée, par exemple, par la contre
signature de la lettre de mission ou par la délivrance d’un document
d’acceptation qui y fait référence.
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Section 2 : La compréhension de l’entité et de son secteur d’activité
L’auditeur doit acquérir une connaissance de l’entité et de son environnement,
y compris son contrôle interne, qui est suffisante pour lui permettre de :
-Identifier et de comprendre les événements, opérations et pratiques de
l’entreprise
- Identifier et d’évaluer le risque que les états financiers contiennent des
anomalies significatives que celle-ci résultent de fraudes ou d’erreurs,
- Concevoir et de mettre en œuvre des procédures d’audit complémentaires.
2.1 - Procédures de prise de connaissance:

L’auditeur doit mettre en œuvre les procédures suivantes d’évaluation des


risques dans le but d’acquérir la connaissance de l’entité et de son
environnement, y compris de son contrôle interne :
 demande d’information auprès de la direction et d’autres
personnes au sein de l’entité
 procédures analytiques,
 observation physique et inspection,.

a) Demande d’information auprès de la direction et d’autres


personnes au sein de l’entité :

L’auditeur peut obtenir une grande partie de l’information par des


demandes d’informations auprès de :
- la direction et des personnes responsables de l’information financière,
- d’autres personnes au sein de l’entité, comme le personnel de production,
les auditeurs internes et d’autres employés à différent niveau de
responsabilités. Ces informations peuvent être utiles pour l’aider à
identifier des risques d’anomalies significatives.
Par exemple:

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 les demandes d’informations, auprès des personnes constituant le
gouvernement d’entreprise, peuvent l’aider à comprendre
l’environnement dans lequel les états financiers sont établis,
 les demandes d’informations auprès des auditeurs internes peuvent l’aider
concernant leurs travaux en matière de conception et d’évaluation de
l’efficacité du contrôle interne de l’entité et le fait de savoir si les
réponses apportées par la direction aux problèmes mis en évidence par
leurs travaux sont satisfaisantes,
 les demandes d’informations auprès des employés responsables d’initier,
de traiter ou d’enregistrer des opérations complexes ou inhabituelles
peuvent l’aider dans l’évaluation du caractère approprié du choix et de la
mise en œuvre des principes comptables,
 les demandes d’informations auprès du service juridique interne peuvent
l’aider concernant des sujets tels que les litiges, la conformité aux textes
législatifs et réglementaires, la connaissance de fraudes commises ou
suspectées au sein de l’entité,

b) Procédures analytiques :
Les procédures analytiques peuvent être utiles pour identifier des opérations ou
événements inhabituels, des montants, ratios et tendances pouvant faire
apparaître des éléments ayant une incidence sur l’audit et les états financiers.

Ces procédures désignent l'ensemble des études et des contrôles à caractère


d'ensemble à partir des tests de cohérence permettent à l'auditeur de vérifier
l'homogénéité des informations à caractère comptable et opérationnel qui sont à
sa disposition.

On peut distinguer essentiellement deux types de tests de cohérence. Les


premiers sont fondés sur une simple revue de l'information, les seconds sur la
mise en œuvre de calculs ayant un caractère mathématique ou statistique.
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b-1) Les revus de l'information
Elles consistent à examiner l'information sur un plan général afin de déceler les
incohérences notoires qui pourraient transparaître. Il s'agit de lier ou de se
remettre en mémoire les informations à caractère extra -comptable qui sont
afférents aux comptes concernés : contrats, procès -verbaux, budgets, rapports
d'activité, tableaux de bord, etc.

Dès lors, de deux choses l'une, ou bien les informations se corroborent entre
elles – par exemple les chiffres figurant dans les documents financiers reflètent
bien la situation économique générale, la tendance du secteur d'activité – alors
l'information gagne en force probante du fait de sa cohérence, ou bien
l'harmonie cède le pas à la contradiction –par exemple, les stocks augmentent
alors que la production a été interrompue

b-2) Les comparaisons par calcul


Les analyses faites par l'auditeur pourront être fondées sur le calcul. Il existe de
nombreuses possibilités parmi lesquelles on peut citer :
• les vérifications de vraisemblance les plus fréquentes sont les contrôles dont
l'objet est d'analyser l'évolution d'une ou de plusieurs variables, ou encore
l'évolution d'un rapport (étude de corrélation, analyse par ratio, etc.).

• les vérifications par approximation : par exemple, un auditeur pourra contrôler


la vraisemblance d'une dotation aux amortissements en appliquant un taux
moyen aux valeurs brutes immobilisées

c) Observation physiques et inspection :

L’observation physique et l’inspection peuvent corroborer les informations


obtenues suite aux demandes d’informations auprès de la direction et d’autres
personnes, et fournir également des informations relatives à l’entité et à son
environnement.

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De telles procédures comportent généralement les aspects suivants :

 Observation des activités et des opérations de l’entité;


 Inspection de documents (tels que business plans et plans stratégiques), des
états comptables et des manuels de contrôle interne
 lecture des rapports de gestion de la direction (tels que des rapports
trimestriels ou les états financiers intermédiaires) et des rapports des
personnes constituant le gouvernement d’entreprise (tels que les procès-
verbaux des réunions de l’organe compétent)
 visite des locaux et des sites de production de l’entité pour s'assurer de
l'existence d'un élément comptabilisé par l'entreprise, et jouit par
conséquent d'une force probante particulièrement élevée

2.2. Compréhension de l’entité de son environnement:

La compréhension de l’entité et de son environnement par l’auditeur consiste en


la prise de connaissance des caractéristiques suivantes :

 secteur d’activité, environnement réglementaire et autres facteurs externes, y


compris le référentiel comptable applicable,
 nature de l’entité, y compris le choix et l’application des principes
comptables retenus par celle-ci,

2.2.1 Compréhension du secteur d’activité et de l’environnement

Cette prise de connaissance consiste dans la compréhension du secteur


d’activité, de l’environnement réglementaire et du référentiel comptable
applicable notamment :

- les flux d’opérations, les soldes de comptes et les informations que l’on
s’attend à trouver dans les états financiers

- choix et de l’application des méthodes et principes comptables retenues par


l’entité et apprécier si elles sont :

 Appropriées au regard de son activité


 Conformes aux référentiels (réglementaires) comptable applicable et aux
méthodes comptables utilisées dans le secteur d’activité concerné

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2.2.2 - Compréhension de la nature de l’entité, du choix et de
l’application des principes comptables

L’auditeur doit acquérir la connaissance de la nature de l’entité. La


compréhension de la nature d’une entité consiste à comprendre :

 Les opérations menées par cette dernière,


 La détention du capital,
 Son gouvernement d’entreprise,
 Investissements réalisés et prévus,
 Son organisation interne,
 Son mode de financement.
La connaissance de la nature d’une entité permet à l’auditeur de comprendre les
flux d’opérations, les soldes de comptes et les informations que l’on s’attend à
trouver dans les états financiers.

L’auditeur doit acquérir la connaissance du choix et de l’application des


méthodes comptables retenues par l’entité et apprécier si elles sont appropriées
au regard de son activité et sont conformes au référentiel comptable applicable
et aux méthodes comptables utilisées dans le secteur d’activité concerné.

Section 2 : Compréhension du système du contrôle interne


L’auditeur doit acquérir la connaissance du contrôle interne pertinent à
l’audit. Il prend connaissance du contrôle interne pour
 Identifier des types d’anomalies potentielles,
 Évaluer les facteurs pouvant engendrer des risques d’anomalies
significatives
 Définir la nature, le calendrier et l’étendue de procédures d’audit
complémentaires.

2.1 - Le processus d’évaluation des risques de l’entité :

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L’auditeur doit acquérir la connaissance du processus suivi par l’entité pour
identifier les risques liés à l’activité en rapport avec les objectifs de
l’information financière et de décider des mesures adéquates à mettre en œuvre
pour gérer ces risques et des résultats de ce processus. Le processus est décrit
comme le «processus d’évaluation des risques par l’entité » et constitue la base
permettant à la direction d’identifier les risques à gérer.

L’évaluation de la conception et de la mise en œuvre du processus d’évaluation


des risques par l’entité permet à l’auditeur de comprendre :
 comment la direction identifie les risques liés à l’activité en rapport avec
l’information financière,
 comment la direction évalue le caractère significatif de ces risques,
 comment elle évalue la probabilité de survenance du ces risques,
 comment la direction décide des mesures à mettre en place pour gérer les
risques.

Lorsque le processus d’évaluation des risques par l’entité est approprié en la


circonstance, l’auditeur peut s’appuyer dessus pour identifier le risque
d’anomalies significatives.
Si, au final, il juge qu’il existe une faiblesse majeure dans le processus
d’évaluation des risques par l’entité, il la communique aux personnes constituant
le gouvernement d’entreprise.

2.2- Système d’information :


Le système d’information relatif aux objectifs d’élaboration de l’information
financière, qui comprend le système comptable, est constitué des procédures et
des documents destinés à initier, enregistrer, traiter et présenter les opérations de
l’entité et à suivre les actifs, les passifs et les fonds propres correspondants.

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L’auditeur doit acquérir la connaissance du système d’information et des
processus opérationnels afférents qui ont un rapport avec l’élaboration de
l’information financière, y compris en ce qui concerne:

 les flux d’opérations dans les activités de l’entité ayant un caractère


significatif pour les états financiers
 les procédures du système informatique et des systèmes manuels, par
lesquelles ces opérations sont initiées, enregistrées, traitées et présentées
dans les états financiers
 les enregistrements comptables y afférents, aussi bien électroniques que
manuels, étayant l’information et les postes spécifiques des états financiers,
pour ce qui concerne le lancement, l’enregistrement, le traitement et la
présentation des opérations
 la façon dont le système d’information saisit des événements, autres que des
flux d’opérations, ayant un caractère significatif pour les états financiers;
 le processus d’élaboration de l’information financière utilisé pour
l’établissement des états financiers de l’entité, y compris les estimations
comptables significatives et les informations fournies.

L’auditeur doit acquérir la connaissance de la façon dont l’entité communique


les rôles et les responsabilités en matière d’élaboration de l’information
financière, ainsi que les éléments significatifs afférents.

La compréhension du système de communication par l’auditeur concernant les


problèmes liés à l’élaboration de l’information financière comprend :
 la communication entre la direction et les personnes constituant le
gouvernement d’entreprise, en particulier le comité d’audit,
 la communication externe telle que celle existant avec des autorités de
contrôle.
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2.3 - Activités de contrôle
L’auditeur doit acquérir une compréhension suffisante des activités de contrôle
pour évaluer le risque d’anomalies significatives au niveau des assertions et pour
concevoir des procédures d’audit complémentaires répondant aux risques
identifiés.

Les activités de contrôle correspondent aux politiques et procédures qui


permettent de s’assurer que les instructions de la direction sont mises en œuvre :
se sont des mesures nécessaires prises à l’égard des risques qui menacent la
réalisation des objectifs de l’entité.
Les exemples d’activités de contrôle spécifiques comprennent notamment:
l’autorisation ;
l’évaluation des performances;
le traitement de l’information;
les contrôles physiques;
la séparation des tâches.

La prise de connaissance des activités de contrôle permet principalement à


l’auditeur d’évaluer si une activité de contrôle spécifique prévient ou détecte et
corrige des anomalies significatives dans certains flux d’opérations, des soldes
de comptes ou dans des informations fournies dans les états financiers.
2.4 - Suivi des contrôles :
L’auditeur doit acquérir la connaissance des principaux types de moyens que
l’entité utilise pour assurer le suivi du contrôle interne et des activités de
contrôle pertinentes pour l’audit.
Le suivi des contrôles est un processus destiné à évaluer l’efficacité de la
performance du contrôle interne au fil du temps.

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Il implique d’évaluer en temps voulu la conception et le fonctionnement des
contrôles et de prendre les mesures correctrices nécessaires, le cas échéant
modifiées pour tenir compte des circonstances.

Section 3. La notion du caractère significatif en audit financier

3.1 Définitions

Anomalie: information comptable ou financière inexacte, insuffisante


ou omise, en raison d'erreurs ou de fraude.

Anomalie significative : information comptable ou financière


inexacte, insuffisante ou omise, en raison d'erreurs ou de fraude d'une
importance telle que, seule ou cumulée avec d'autres, elle peut
influencer le jugement de l'utilisateur d'une information financière ou
comptable.

3.2 La notion de caractère significatif

Le caractère significatif est appliqué par le commissaire aux


comptes pour :

 planifier et réaliser son audit


 prendre en compte l'incidence des anomalies relevées sur l'audit
 évaluer l'incidence des anomalies non corrigées sur les comptes.
 émettre son opinion sur les comptes.

Le commissaire aux comptes met en œuvre la notion de caractère


significatif dans le contexte de l'audit des comptes en considérant non
seulement le montant des anomalies mais aussi leur nature. Il prend
également en compte les circonstances particulières de leur
survenance :

La détermination du caractère significatif des anomalies relève du


jugement professionnel du commissaire aux comptes et est influencée

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par sa perception des besoins d'informations financières des
utilisateurs des comptes.

Pour évaluer le caractère significatif d'une anomalie à partir de son


montant, le commissaire aux comptes détermine un ou des seuils de
signification lors de planification de la mission.

3.3 -Définition de l’utilité du Seuil de Signification:

Selon l’ISA 320 l‘information est significative si son omission, ou


son inexactitude, peut influencer les décisions économiques que
prennent les utilisateurs sur la base des états financiers

La nonne n°14 de l.’OECT définit le seuil de signification comme


étant la limite à partir de laquelle une anomalie contenue dans un
élément donné est de nature à influencer la décision des utilisateurs de
cet élément. C'est aussi la limite à partir de laquelle un élément cesse
d'être considéré comme fiable

Par exemple, s’il a été fixé que la décision des utilisateurs des états
financiers changerait à partir d’anomalies de 10 000, l’auditeur
planifie sa mission afin de détecter les éventuelles anomalies qui
excèderaient ce montant.

L’auditeur est tenu de déterminer le seuil de signification par rapport a


sa perception de ce qui est susceptible d’influencer ou de modifier les
décisions d’une personne s’appuyant sur les états financiers et ayant
une connaissance raisonnable du monde des affaires et de
l’économie.

3.4) Utilité du seuil de signification:

 Se servir des états financiers en toute connaissance de cause (les


utilisateurs de l’information)

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 Evaluer le montant d’inexactitudes considérer comme acceptable
dans les états financiers ;
 Eviter des travaux inutiles lors des recherches d’élément
probant,
 Justifier les décisions concernant l’opinion émise
 Définir l’étendue de ses travaux et pour un avis sur les comptes.

3.5. Les critères de détermination du seuil de signification

D’une façon générale, l’auditeur s’appuie, pour déterminer le seuil,


sur des critères quantitatifs et des critères qualitatifs.

- Critère quantitatifs : résultat, chiffre d’affaires, total bilan,


capitaux……

Le choix s’effectue en priorité par référence aux utilisateurs de


l’information et leurs besoins, il est possible également de retenir une
combinaison de plusieurs de ces bases de calcul.

Autres critères quantitatifs :

Il s’agit des critères suivants pour la norme 14 de l’OECT :

 Total bilan : entre 0.5% et 1%.


 Chiffre d’affaires entre 0.5% et 1%.
 Total actif courant : entre 0.5% et 1%.
 Total passif courant : entre 0.5% et 1%.

La Norme 14 n’a pas prévu la possibilité d’utiliser plusieurs bases


pour la détermination du seuil de signification global.

-Les Critères qualitatifs :

L’auditeur doit apprécier aussi le seuil de signification selon des


critères qualitatifs. En effet, certaines inexactitudes peuvent se révéler
plus importantes que d’autres tout en ayant le même montant. Ainsi
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les inexactitudes intentionnelles sont considérées plus importantes que
celles commises par erreur ou encore des déclarations volontairement
faussées par la direction générale dans le but de fausser les états
financiers.

3.6 : Relation entre seuil de significatif et risque d’audit

Lors de la planification de sa mission, L’auditeur évalue le seuil de


signification conjointement avec le risque d’audit. Au fur et à mesure
de l’évolution de ses connaissances d’un coté et des changements des
circonstances, le seuil de signification peut varier. Comme il est
souligné par la norme ISA 320

 le seuil de signification et le risque d’audit sont deux variables


inversement proportionnelles. En d’autres termes, lorsque l’on
estime que le risque d’audit est élevé on doit abaisser le seuil de
signification pour élargir l’étendue des travaux afin de réduire le
risque d’audit à un niveau acceptable.
 Par contre, lorsqu’ on estime que le risque d’audit est faible, on
peut se permettre un seuil de signification relativement élevé.

Le seuil de signification relève du jugement professionnel de


l’auditeur qui tient compte dans son évaluation :

4 : Conséquence de l’évaluation des risques sur l’approche d’audit

Après avoir pris connaissance de l’entité et déterminé le risque


d’anomalies significatives, l’auditeur doit définir une approche
globale répondant aux risques au niveau des états financiers et fournit
des lignes directrices sur la nature des réponses à apporter.

L’évaluation du risque d’anomalies significatives au niveau des états


financiers découle en partie de la compréhension de l’auditeur de
l’environnement de contrôle.

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Un environnement de contrôle efficace peut permettre à l’auditeur
d’augmenter son niveau de confiance dans le contrôle interne et dans
la fiabilité des éléments probants générés au sein de l’entité,

De telles considérations ont une influence significative sur l’approche


globale d’audit retenue par l’auditeur en l’amenant à privilégier, par
exemple, une approche principalement fondée sur des contrôles de
substance (approche de substantive) qu’aux contrôles de substance
(approche mixte).

Donc selon la confiance attribuée, par l’auditeur, au système du


contrôle interne, il déterminera son approche d’audit.

Section 5 : Etablissement du Plan d’Audit


Planifier un audit implique d’établir un plan de mission décrivant la stratégie
générale d’audit adoptée pour la mission et de développer un programme de
travail dans le but de réduire le risque d’audit à un niveau faible acceptable.

Une planification adéquate permet de s’assurer qu’une attention particulière est


portée aux aspects essentiels de l’audit, que les problèmes potentiels sont
identifiés et résolus en temps voulu et que la mission d’audit est correctement
organisée et administrée afin qu’elle soit menée d’une manière efficace et
efficiente.

Une planification adéquate permet également


 L’attribution des travaux aux membres de l’équipe affectée à la mission,
 Facilite la direction et la supervision
 La revue des travaux des membres de l’équipe
 Facilite, le cas échéant, la coordination des travaux avec les auditeurs

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La nature et l’étendue du processus de planification varieront en fonction de la
taille et de la complexité de l’entité, de l’expérience passée de l’auditeur dans
l’entité, ainsi que des changements de situations qui peuvent intervenir au cours
de la mission d’audit.

La planification n’est pas une phase isolée d’un audit, mais au contraire un
processus continu et itératif qui commence souvent avec, ou peu de temps après
(ou en relation avec) l’achèvement de l’audit précédent et se poursuit tout au
long de la mission jusqu’à l’achèvement de la mission d’audit en cours.

A l’issue de la phase de planification, l’auditeur doit rédiger le plan de mission


et établir des programmes de travail décrivant les procédures nécessaires à la
mise en application de son approche générale d’audit

5.1- PLAN D’AUDIT:


Le plan d’audit constitue un document de synthèse de la phase de planification,
il décrit la nature, l’étendue, le calendrier des travaux d’audit, et donne des
lignes directrices pour la préparation d’un programme de travail plus détaillé.

Son contenu s’articule essentiellement autour des axes suivants :

 Une synthèse des données essentielles sur l’entité et son environnement que
l’auditeur a pu collecter lors de la connaissance générale ;
 Une définition de la mission sa nature, ses objectifs, liste et dates des
rapports à émettre
 Un aperçu sur les principes comptables du client et sur les particularités des
systèmes en place;
 Une évaluation préliminaire du seuil de signification global, du risque
d’anomalies significatives Ri X RC ;

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 Les résultats de l’examen analytique global ;
 Une description des domaines significatifs et des zones de risque
 Une orientation générale de la mission approches à adopter et principales
procédures de contrôle à mettre en œuvre. Les détails nécessaires à la
concrétisation de la stratégie d’audit sont laissés aux programmes de
travail ;
 Un timing d’intervention ;
 Une composition de l’équipe intervenante avec indication du budget temps
à respecter par chaque membre de l’équipe. Le recours à des spécialistes ou
à d’autres experts petit être envisagé ;
 Une identification de la nécessité de l’utilisation des travaux des auditeurs
interne
 Lin examen de la possibilité d’appliquer les techniques de révision assistée
par ordinateur
Le plan d’audit est destiné à être lu par tous les intervenants afin qu’ils puissent
effectuer leurs travaux en ayant à l’esprit les caractéristiques de l’entité et le
contexte dans lequel elle évolue ainsi que les objectifs et la stratégie de l’audit.

Enfin, que le plan d’audit n’est pas figé, il est dynamique et susceptible d’être
modifié au fur et à mesure de l’avancement des travaux du fait, par exemple, de
l’apparition d’éléments significatifs non relevés auparavant. Les motifs de
modifications importantes doivent être consignés.

5 .2 – Le Programme de travail:
Le programme de travail est plus détaillé que le plan de mission et définit la
nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit à mettre en œuvre par
les membres de l’équipe affectée à la mission afin de recueillir des éléments
probants suffisants et appropriés pour réduire le risque d’audit à un niveau faible
acceptable.
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Généralement le programme du travail est établi par cycle (Achats /
Fournisseurs, Ventes / Clients, Paie / personnel,….).
Ces programmes de travail servent à :
 Définir les objectifs d’audit,
 Rappeler les assertions à vérifier,
 Décrire les procédures d’audit à appliquer.
 Aider en matière de délégation, supervision et revue des travaux,
 Coordonner la réalisation des procédures d’audit,
 Documenter les résultats des procédures d’audit réalisées.

L’utilité des programmes de travail réside dans le fait qu’ils constituent un guide
incontournable pour les auditeurs de terrain. À ce titre, ils devraient être élaborés
avec le niveau de détail approprié.

Le programme de travail comporte:


 Une description de la nature, du calendrier et de l’étendue des procédures
d’évaluation des risques suffisantes pour évaluer le risque d’anomalies
significatives,
 Une description de la nature, du calendrier et de l’étendue des procédures
d’audit complémentaires prévues au niveau des assertions pour chaque
flux d’opérations, solde de comptes et information fournie dans les états
financiers.

La programmation de procédures d’audit complémentaires reflète la décision de


l’auditeur de tester le fonctionnement efficace des contrôles, ainsi que la nature,
le calendrier et l’étendue des contrôles de substance prévus.

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Section 6 : Autres considérations
6.1. Documentation :
L’auditeur doit documenter dans ses dossiers de travail la stratégie générale
d’audit et le programme de travail, y compris des modifications importantes
apportées au cours du déroulement de la mission.
La documentation que l’auditeur conserve de la stratégie générale d’audit porte
sur les décisions importantes qui ont été considérées nécessaires pour
correctement planifier l’audit et pour communiquer à l’équipe affectée à la
mission les questions importantes.

L’auditeur peut utiliser des programmes de travail standard ou des


questionnaires de contrôle. Cependant, lorsque des programmes de travail
standard ou des questionnaires de contrôle sont utilisés, il les adapte pour
répondre aux particularités du contexte de la mission.

La documentation que l’auditeur conserve des modifications importantes


apportées à la stratégie générale d’audit, telle que décrite dans le plan de mission
initial et au programme de travail détaillé inclut les raisons de ces modifications
ainsi que ses réponses aux événements, conditions ou résultats des procédures
d’audit qui ont conduit à ces modifications.

Par exemple, l’auditeur peut modifier de façon substantielle le plan de mission


initial et le programme de travail à la suite d’une fusion importante, ou de
l’identification d’une anomalie significative dans les états financiers.
L’information consignée concernant les modifications importantes apportées au
plan de mission et au programme de travail, et les modifications corrélatives de
la nature, du calendrier et de l’étendue des procédures d’audit, explicite le plan
de mission et le programme de travail finalement retenus et apporte la

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démonstration de la réponse appropriée apportée aux modifications importantes
intervenues au cours de l’audit.

La forme et le contenu de la documentation est fonction de facteurs tels que la


taille et la complexité de l’entité, le caractère significatif, le volume de la
documentation portant sur d’autres aspects et les circonstances de la mission
concernée.

6.2 – Concertation entre les membres de l’équipe affectée à la mission


Les membres de l’équipe affectée à la mission doivent discuter entre eux de la
possibilité que les états financiers de l’entité contiennent des anomalies
significatives.

L’objectif de cette discussion entre les membres de l’équipe affectée à la


mission consiste à obtenir une meilleure compréhension des anomalies
significatives potentielles résultant de fraudes ou d’erreurs que peuvent contenir
les états financiers, et de comprendre comment le résultat de leurs propres
travaux peut affecter d’autres aspects de l’audit, en particulier le choix de la
nature, du calendrier et de l’étendue de procédures d’audit complémentaires.

Cette concertation donne une opportunité aux membres plus expérimentés de


l’équipe affectée à la mission de partager leur point de vue fondé sur leur
connaissance de l’entité, et aux membres de l’équipe affectée à la mission
d’échanger des informations sur les risques liés à l’activité’ auxquels l’entité est
confrontée et sur la façon et les domaines où les états financiers pourraient être
affectés par des anomalies significatives. La discussion porte également sur
l’application du référentiel comptable applicable aux activités et aux
caractéristiques de l’entité.
La documentation des dossiers de travail
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A chaque mission les auditeurs doivent constituer un dossier de travail. Par
ailleurs, certains documents doivent avoir un standard prédéfini afin de répondre
de façon homogène à la même exigence de qualité sur tous les audits menés par
les auditeurs
C-1) Objectifs de la tenue des dossiers de travail
Les objectifs assignés à ces dossiers visent à :
- améliorer l'efficacité de la mission en permettant un suivi régulier de
l'avancement des travaux
- permettre la supervision du travail et la revue des travaux d’audit,
consigner les éléments probants résultant des travaux d’audit effectués pour
fonder l’opinion de l'auditeur.
2 types de dossiers:
-Dossier permanent
- Dossier de l'exercice, constitué des feuilles de travail.
C-2) CONTENU DU DOSSIER PERMANENT
- Fiche signalétique de l’entité ;
- Bref historique de l’entité ;
- Organigrammes ;
- Direction et personnes ayant pouvoir pour engager l’entité ;
- Comptes annuels des derniers exercices
Notes sur l’organisation, le secteur d’activité, les caractéristiques de production
et de distribution, le cadre légal et réglementaire dans lequel l’entité exerce ses
activités, la concurrence, etc. ;
- Statuts ;
- Procès-verbaux des conseils d’administration et des assemblées générales ;
- Liste des associés ou actionnaires ;
C-3) Dossier de l'exercice
Le dossier annuel contient toutes les informations liées au déroulement de la
mission ; on y trouve des documents
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- des données générales et de synthèse: gestion de la mission (plan et
programmes de mission, correspondances diverses), finalisation de la mission
(note de synthèse, rapports, communications diverses), états financiers,
documents liés aux vérifications spécifiques
- des données de contrôle (généralement classées par référence aux cycles) :
programmes détaillés de travail, travaux réalisés, conclusions; ceux-ci portant
sur le contrôle interne et sur les comptes
- des données sur l'évaluation des risques inhérents et des risques liés au contrôle
- Les risques d'anomalies significatives identifiés et leur évaluation au niveau
des comptes pris dans leur ensemble et au niveau des assertions.
- La documentation de la fixation du seuil de signification préalable et de ses
différentes évolutions au cours de la mission
- un support justifiant des diligences accomplies et regroupant les éléments
probants étayant l'opinion de l'auditeur

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