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PARTIE II : PRESENTATION DES NORMES INTERNATIONALES D’AUDIT

(International Standards on Auditing, ISA)

Introduction Générale

Les normes d’audit ont pour objectifs de :


- Définir les principes fondamentaux de l’audit,
- Définir les procédures essentielles,
- Rappeler les procédures légales ou réglementaires,
- Préciser les modalités d’application et les conditions de mise en œuvre.

Outre les objectifs et les diligences requises (les diligences requises sont exprimées dans les
Normes ISA par le verbe «doit »), une Norme ISA contient des lignes directrices s’y
rapportant sous la forme de modalités d’application et autres informations explicatives, Elle
peut également inclure des explications liminaires qui fournissent des informations sur le
contexte visant à une correcte compréhension de la norme ISA, et des définitions.
En conséquence, l’intégralité du texte d’une Norme ISA est pertinent pour une compréhension
des objectifs fixés dans une Norme ISA et une application correcte des diligences requises
prévues par la norme.

Les normes ISA, prises dans leur ensemble, constituent les normes de travail de l’auditeur
pour atteindre les objectifs généraux de l’audit. Ces normes traitent des obligations générales
de l’auditeur, de même que des aspects complémentaires à prendre en compte par ce dernier
concernant leurs modalités d’application à des aspects spécifiques.

Dans le cadre de la réalisation d’un audit, l’auditeur peut être tenu de se conformer à des
exigences législatives ou réglementaires en plus des Normes ISA. Les Normes ISA ne
prévalent pas sur la loi ou la réglementation qui régit un audit d’états financiers. Dans le cas
où la loi ou la réglementation diffère des Normes ISA, un audit effectué uniquement selon la
loi ou la réglementation ne sera pas automatiquement en conformité avec les Normes ISA.

Les Normes ISA sont de trois types :

Chapitre 3 : Normes de comportement (ou principes généraux et responsabilités)

Chapitre 4 : Normes de travail (normes de mise en œuvre)

1. Evaluation des risques et réponses aux risques évalués


2. Eléments probants
3. Utilisation des travaux d’autres professionnels

Chapitre 5 : Normes de rapport (conclusions de l’audit et rapport)

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Chapitre 3 : Normes générales (ou principes généraux et responsabilités)

Il s’agit des Normes ISA suivantes : 200, 210, 220, 230, 240, 250, 260 et 265. Ces Normes
relèvent de l’éthique professionnelle de l’auditeur, à savoir : indépendance, compétence,
qualité de travail et secret professionnel.

 ISA 200 : Objectifs Généraux De L’auditeur Indépendant Et Conduite D’un


Audit Selon Les Normes Internationales D’audit

Le but d’un audit est de renforcer le degré de confiance des utilisateurs des états financiers.

Lors de la conduite d’un audit d’états financiers, les objectifs généraux de l’auditeur sont :

- D’obtenir l’assurance raisonnable que les états financiers pris dans leurs ensemble ne
comportent pas d’anomalies significatives, provenant de fraudes ou d’erreurs,
permettant ainsi à l’auditeur de formuler une opinion exprimant si les états financiers
sont établis ou non, dans tous les aspects significatifs, conformément un référentiel
comptable applicable ;
- D’émettre un rapport sur les états financiers et de procéder aux communications
requises par les Normes ISA sur la base des conclusions de ses travaux.

Dans tous les cas où il n’est pas possible d’obtenir une assurance raisonnable ou d’exprimer
une opinion avec réserves, les Normes ISA requièrent de l’auditeur de formuler une
impossibilité d’exprimer une opinion ou de se démettre (ou de démissionner) de la mission.

Les états financiers soumis à un audit sont ceux de l’entité, établis par la direction sous la
surveillance des personnes constituant le gouvernement d’entreprise.

Les normes ISA requièrent de l’auditeur de mener son audit avec indépendance, d’exercer
son jugement professionnel et de faire preuve d’esprit critique lors de la planification et
tout au long de la réalisation de l’audit. Les règles d’éthiques permettent à l’auditeur de
forger son opinion.

 Jugement professionnel : dans le contexte fourni par les normes d’audit et


comptables ainsi que les règles d’éthique, application de la formation, de la connaissance et
de l’expérience appropriées pour prendre des décisions éclairées concernant les actions à
mener dans le cadre de la mission d’audit.
 Esprit critique : attitude relevant d’un esprit interrogatif, attentif à des conditions qui
peuvent indiquer des anomalies possibles résultant d’erreurs ou provenant de fraudes, et
conduisant à une évaluation critique des éléments probants.
 Règles d’éthique : l’auditeur est soumis aux règles d’éthiques applicables, y compris
à celles relatives à l’indépendance, ayant trait aux missions d’audit des états financiers. A
savoir : intégrité, objectivité, compétence et conscience professionnelle, le devoir de
confidentialité et le professionnalisme.
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 Indépendance : liberté de l’auditeur de tout lien entravant son intégrité et son
objectivité ; conservation d’une attitude d’esprit indépendante lui permettant d’effectuer sa
mission avec intégrité et objectivité. Donner à l’auditeur accès à toutes les informations dont
la direction, et le cas échéant, le gouvernement d’entreprise ont connaissance et qui ont trait à
l’établissement des états financiers.
 Eléments probants (information utilisée par l’auditeur pour aboutir aux conclusions
sur lesquelles son opinion est fondée) sont nécessaires pour fonder l’opinion de l’auditeur et
son rapport. Ces éléments sont cumulatifs par nature et sont principalement recueillis à partir
des procédures d’audit réalisés au cours de l’audit. Les éléments probants doivent être
suffisants et appropriés.

Le caractère approprié est mesuré par la qualité des éléments probants, c.-à-d. par leur
pertinence et leur fiabilité à fournir un fondement aux conclusions sur lesquelles l’auditeur
s’appuie pour forger son opinion. La fiabilité de ces éléments est influencée par leur source et
par leur nature et dépend des circonstances individuelles du contexte dans lequel ils ont été
recueillis.

La façon d’apprécier si des éléments probants suffisants et appropriés ont été recueillis pour
réduire le risque d’audit relève du jugement professionnel.

Le risque d’audit est fonction des risques d’anomalies significatives et du risque de non
détection.

 Risque d’audit : risque que l’auditeur exprime une opinion inappropriée alors que les
états financiers comportent des anomalies significatives.
 Risque de non détection : risque que les procédures mises en œuvre par l’auditeur
pour réduire le risque d’audit à un niveau suffisamment faible pour être acceptable ne
détectent pas une anomalie qui existe et qui pourrait être significative, qu’elle soit prise
individuellement ou cumulée avec d’autres anomalies.
 Risques d’anomalies significatives : la présentation ou l’information fournie qui est
exigée pour le même élément afin d’être en conformité avec le référentiel comptable
applicable (différence entre le montant, le classement).

 ISA 210 : Accord Sur Les Termes Des Missions D’audit

L’objectif de l’auditeur est d’accepter ou de poursuivre une mission d’audit seulement dans
les cas où les conditions sur la base desquelles l’audit sera effectué ont été convenues :

- en s’assurant que les conditions préalables à un audit sont réunies ; et


- après confirmation qu’il existe une compréhension réciproque entre l’auditeur et la
direction et, le cas échéant, les personnes constituant le gouvernement d’entreprise, des termes
de la mission d’audit.

Afin de s’assurer que les conditions préalables à un audit sont réunies, l’auditeur doit :

- déterminer le référentiel comptable qui sera appliqué pour l’établissement des états
financiers est acceptable ;
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- obtenir confirmation de la direction qu’elle reconnait et comprend ses responsabilités
pour :
- l’établissement des états financiers conformément au référentiel comptable applicable,
y compris, le cas échéant, leur présentation sincère ;
- le contrôle interne que la direction considère comme nécessaire pour l’établissement
d’états financiers ne comportant pas d’anomalies significatives, que celles –ci proviennent de
fraudes ou résultent d’erreurs.
- Donner à l’auditeur accès aux informations dont la direction a connaissance et qui ont
trait à l’établissement des états financiers, tels que la comptabilité, la documentation y
afférente et d’autres éléments ; les informations supplémentaires qu’il peut demander à la
direction pour les besoins de l’audit et libre accès aux personnes au sein de l’entité auprès
desquelles il considère qu’il est nécessaire de recueillir des éléments probants.

Ainsi, lorsque la direction ou les personnes constituant le gouvernement d’entreprise imposent


des limites dans les termes d’une mission d’audit, l’auditeur ne doit pas accepter une telle
mission s’il juge qu’il serait impossible d’exprimer son opinion, à moins que la loi ou la
réglementation l’exige.

Il est dans l’intérêt respectif de l’entité et de l’auditeur que ce dernier adresse une lettre de
mission d’audit avant le début de la mission afin d’éviter des malentendus concernant l’audit.
Les termes convenus de la mission d’audit doivent être consignés dans une lettre de mission
ou sous une autre forme d’accord écrit et doivent inclure, notamment1 :

 l’objectif et l’étendue de l’audit portant sur les états financiers ;


 les responsabilités de l’auditeur ;
 les responsabilités de la direction ;
 l’identification du référentiel comptable applicable pour l’établissement des états
financiers ; et
 une indication de la forme et du contenu envisagés de tous rapports à émettre par
l’auditeur, ainsi qu’une mention précisant qu’il peut exister des circonstances dans
lesquelles la forme et le contenu d’un rapport peuvent être différents de ce qui était
envisagés.

Lorsque la loi ou la réglementation fixe de façon suffisamment détaillée les termes de la


mission d’audit, il n’est pas nécessaire que l‘auditeur les consigne dans un accord écrit, sauf
pour préciser que cette loi ou cette réglementation s’applique et que la direction reconnaît et
comprend ses responsabilités.

Pour des audits récurrents, l’auditeur doit apprécier si les circonstances requièrent que les
termes de la mission d’audit soient révisés et s’il est nécessaire de rappeler à l’entité les
termes existants de la mission.

L’auditeur ne doit pas accepter de modifier les termes de la mission d’audit lorsqu’il n’existe
aucun motif raisonnable de le faire.
1
Voir l’exemple de lettre de mission dans la norme ISA 210
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 ISA 220 : Contrôle Qualité d’Un Audit d’Etats Financiers

Cette norme traite des obligations spécifiques de l’auditeur concernant les procédures de
contrôle qualité d’un audit d’états financiers. Elle traite également, lorsque ceci s’applique,
des responsabilités de la personne chargée du contrôle qualité. Cette norme ISA est à lire
conjointement avec les règles d’éthique pertinentes.

Les systèmes, les politiques et les procédures de contrôle qualité sont de la responsabilité du
cabinet d’audit. Cette norme ISA est fondée sur l’hypothèse que le cabinet est soumis à la
Norme Internationale de Contrôle Qualité des Cabinets réalisant des missions d’audit ou
d’examens d’états financiers (International Standards on Quality Control) ISQC 1 ou à des
exigences nationales qui sont au moins aussi contraignantes.

Selon la Norme ISQC 1, le cabinet a l’obligation de définir et d’assurer le suivi d’un système
de contrôle qualité qui lui fournisse l’assurance raisonnable que :

 Le cabinet et son personnel professionnel se conforment aux normes professionnelles


et aux exigences légales et réglementaires applicables ;
 Les rapports émis par le cabinet ou ses associés responsables de missions sont
appropriés en la circonstance.

Dans le cadre du système de contrôle qualité du cabinet, les équipes affectées aux missions
ont l’obligation de mettre en œuvre des procédures de contrôle qualité qui sont applicables à
la mission d’audit et fournissent au cabinet les informations permettant la mise en œuvre de la
partie du système de contrôle interne du cabinet touchant l’indépendance.

Les équipes affectées aux missions sont censées s’appuyer sur le système de contrôle qualité
du cabinet.

L’objectif de l’auditeur est de mettre en œuvre des procédures de contrôle qualité au niveau
de la mission destinées à lui fournir l’assurance raisonnable que :

 L’audit satisfait aux normes professionnelles et aux exigences légales et


réglementaires applicables,
 Le rapport d’audit est approprié en la circonstance.

Par ailleurs, la norme ISQC1 requiert du cabinet de définir un processus de surveillance


destiné à lui fournir l’assurance que les politiques et les procédures relatives au système de
contrôle qualité sont pertinentes, adéquates et fonctionnent efficacement.

 ISA 230 : Documentation d’Audit

Cette norme traite des obligations de l’auditeur relatives à la préparation de la documentation


d’audit dans le cadre d’un audit d’états financiers. La loi ou la réglementation peut fixer des
exigences additionnelles en matière de documentation.

L’auditeur doit préparer la documentation d’audit en temps voulu, cette documentation doit
être suffisante pour permettre à un auditeur expérimenté ( personne interne ou externe au

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cabinet qui possède une expérience pratique de l’audit et une connaissance raisonnable des
processus d’audit, des normes ISA et des exigences légales et réglementaires applicables, de
l’environnement des affaires et des questions spécifiques au secteur d’activité de l’entité en
matière d’audit et d’information financière), n’ayant eu aucun lien antérieur avec la mission
d’audit, de comprendre :

 La nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit réalisées ;


 Les résultats des procédures d’audit mises en œuvre et les éléments probants
recueillis ;
 Les points importants relevés au cours de l’audit, les conclusions auxquelles ils ont
conduit et les jugements professionnels importants exercés pour aboutir à ces conclusions.
 Documentation d’audit : conservation dans les dossiers de la trace des procédures
d’audit réalisées, des éléments probants pertinents recueillis et des conclusions auxquelles
l’auditeur est parvenu (les termes « dossiers d’audit » ou « papiers de travail » sont aussi
quelques fois utilisés.
 Dossier d’audit : un ou plusieurs classeurs ou autres supports d’archivage, sous une
forme physique ou électronique, contenant la documentation relative à une mission
spécifique.

Lorsque, dans des situations exceptionnelles, l’auditeur met en œuvre de nouvelles procédures
d’audit ou des procédures d’audit supplémentaires, ou tire de nouvelles conclusions après la
date de son rapport d’audit, il doit consigner dans son dossier : les circonstances rencontrées,
les nouvelles procédures et éléments probants et l’identité des personnes qui ont apporté des
modifications à la documentation d’audit, de celles qui l’ont revues ainsi que la date à laquelle
elles l’ont fait.

La Norme ISQC 1 ou des règles nationales au moins aussi exigeantes, requiert de définir des
politiques et des procédures pour effectuer la mise en forme finale et la conservation des
dossiers d’audit. Le délai approprié pour la mise en forme n’excède pas généralement 60
jours après la date du rapport d’audit. La période de conservation n’est généralement pas
inférieure à 5ans à compter de la date du rapport d’audit.

 ISA 240 : Les obligations de l’Auditeur En Matière De Fraude Lors D’Un Audit
d’Etats Financiers

Cette Norme traite des obligations de l’auditeur en matière de fraude lors d’un audit d’états
financiers. Elle explicite notamment la façon dont la Norme ISA 315 et la Norme ISA 330
sont à appliquer au regard des risques d’anomalies significatives provenant de fraudes.
 Caractéristiques de la fraude:
Des anomalies dans les états financiers peuvent provenir de fraudes ou résulter d’erreurs.
L’élément distinctif entre la fraude et l’erreur réside dans le caractère intentionnel ou non de
l’acte qui en est à l’origine.
Bien que la fraude relève d’un concept juridique large, pour les besoins des Normes ISA
l’auditeur n’est concerné que par la fraude entraînant une anomalie significative dans les
états financiers. L’auditeur s’intéresse à deux types d’anomalies intentionnelles :
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 les anomalies résultant de l’élaboration d’informations financières mensongères ;
 les anomalies résultant d’un détournement d’actif.
 Responsabilité de la prévention et de la détection des fraudes
La responsabilité première pour la prévention et la détection de fraudes incombe à la fois aux
personnes constituant le gouvernement d’entreprise au sein de l’entité et à la direction.
Il est important que la direction, sous la surveillance des personnes constituant le
gouvernement d’entreprise, mette fortement l’accent sur la prévention des fraudes, ce qui
peut réduire les possibilités de les commettre, ainsi que sur les aspects dissuasifs, ce qui peut
convaincre les personnes de ne pas les perpétrer en raison de la probabilité de leur détection
et des sanctions encourues.
Ceci implique la nécessité de développer une culture d’honnêteté et un comportement
éthique qui peuvent être renforcés par une surveillance active par les personnes constituant le
gouvernement d’entreprise. Dans l’exercice de leur fonction de surveillance, ces personnes
prennent en considération la possibilité que des contrôles soient contournés ou qu’une
influence néfaste s’exerce sur le processus d’élaboration de l’information financière, telle
que la volonté de la direction de manipuler les résultats afin d’influencer la perception des
analystes quant aux performances financières de l’entité et à sa profitabilité.
 Obligations de l’auditeur

L’auditeur qui réalise un audit selon les Normes ISA a l’obligation d’obtenir l’assurance
raisonnable que les états financiers, pris dans leur ensemble, ne comportent pas d’anomalies
significatives provenant de fraudes ou résultant d’erreurs.
En raison des limitations inhérentes à un audit, il existe inévitablement un risque que
certaines anomalies significatives contenues dans les états financiers puissent ne pas être
détectées, même si l’audit est correctement planifié et réalisé selon les Normes ISA.
Ainsi qu’il est indiqué dans la Norme ISA 200 les incidences potentielles des limites
inhérentes à l’audit sont particulièrement importantes dans le cas d’anomalies provenant de
fraudes. Le risque de non-détection d’une anomalie significative provenant de fraudes est
plus élevé que celui de non-détection d’une anomalie significative résultant d’une erreur, car
la fraude peut résulter de procédés sophistiqués ou soigneusement organisés destinés à
dissimuler les faits comme, par exemple, la falsification de documents, l’absence délibérée
de comptabilisation d’une transaction, ou des déclarations volontairement erronées faites à
l’auditeur.
De tels agissements peuvent être encore plus difficiles à déceler lorsqu’ils s’accompagnent
de collusions. Des collusions peuvent conduire l’auditeur à considérer qu’un élément probant
est valide alors même qu’il s’agit d’un faux.
La capacité de l’auditeur à détecter une fraude dépend de facteurs tels que l’habileté du
fraudeur, la fréquence et l’ampleur des manipulations, le degré de collusion entourant la
fraude, l’importance relative des montants en cause, ou le niveau hiérarchique des personnes
impliquées.
Bien que l’auditeur soit à même d’identifier des opportunités potentielles de fraudes, il lui est
difficile de déterminer si des anomalies ayant trait à des éléments qui font appel à des
jugements, tels que des estimations comptables, proviennent d’une fraude ou résultent d’une
erreur.
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En outre, le risque pour l’auditeur de ne pas détecter des anomalies significatives ayant pour
origine une fraude commise par la direction est plus élevé que lorsque la fraude est commise
par des employés, car les dirigeants sont fréquemment en position de manipuler directement
ou indirectement la comptabilité, de présenter une information financière mensongère ou de
contourner les contrôles conçus pour prévenir des fraudes de même nature pouvant être
commises par d’autres employés.
Pour obtenir une assurance raisonnable, l’auditeur a l’obligation de faire preuve d’esprit
critique tout au long de l’audit, de prendre en compte la possibilité que les dirigeants
contournent les contrôles en place et d’être conscient du fait que des procédures d’audit qui
sont efficientes pour détecter des erreurs peuvent ne pas l’être pour la détection de fraudes.
Les diligences requises par cette Norme ISA sont destinées à assister l’auditeur dans
l’identification et l’évaluation des risques d’anomalies significatives provenant de fraudes et
dans la définition de procédures pour détecter de telles anomalies et d’apporter les réponses
appropriées aux fraudes identifiées ou suspectées.
Fraude : Acte intentionnel commis par un ou plusieurs membres de la direction, par
une ou plusieurs personnes constituant le gouvernement d’entreprise, par un ou plusieurs
employés ou tiers à l’entité, impliquant des manœuvres dolosives dans le but d’obtenir un
avantage indu ou illégal ;
Facteurs de risque de fraude : Faits ou conditions porteurs d’une incitation ou d’une
pression à commettre une fraude ou qui fournissent une opportunité de la commettre.

 ISA 250 : Prise En Considération Des Textes Législatifs Et Réglementaires


Dans Un Audit D'états Financiers

Cette Norme Internationale d’Audit traite des obligations de l’auditeur de prendre en


considération les textes législatifs et réglementaires dans un audit d’états financiers.
 Incidence des textes législatifs et réglementaires
Les textes législatifs et réglementaires auxquels est assujettie une entité constituent le cadre
légal et réglementaire. Les dispositions de certains textes législatifs ou réglementaires ont
une incidence directe sur les états financiers d’une entité en ce qu’elles fixent des règles
relatives à la détermination des données chiffrées enregistrées dans les états financiers et des
informations fournies dans ceux-ci.
D’autres textes législatifs ou réglementaires prévoient les obligations de la direction ou
définissent les conditions dans lesquelles l’entité est autorisée à exercer son activité, mais
n’ont pas d’incidence directe sur ses états financiers. Certaines entités exercent leurs activités
dans des secteurs très réglementés (par exemple les banques ou les sociétés de l’industrie
chimique). D’autres sont soumises seulement aux nombreux textes législatifs et
réglementaires qui régissent la conduite des affaires en général (tels que ceux concernant
l’hygiène et la sécurité des locaux, ou l’égalité des chances dans l’emploi).
Le non-respect des textes législatifs et réglementaires peut conduire à des amendes, à des
litiges ou à d’autres conséquences pour l’entité qui peuvent avoir une incidence significative
sur ses états financiers.

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 Responsabilité quant au respect des textes législatifs et réglementaires
Il incombe à la direction, sous la surveillance des personnes constituant le gouvernement
d’entreprise, de s’assurer que les activités de l’entité sont conduites en conformité avec les
dispositions des textes législatifs et réglementaires, y compris celles qui fixent des règles
relatives à la détermination des données chiffrées et des informations fournies dans les états
financiers d’une entité.
 Responsabilité de l’auditeur

Les diligences requises par cette Norme ISA sont destinées à aider l’auditeur à identifier les
anomalies significatives dans les états financiers résultant du non-respect des textes
législatifs et réglementaires. Toutefois, il ne peut être tenu pour responsable de prévenir le
non-respect de ces textes et l’on ne peut attendre de lui qu’il détecte les cas de non-respect de
tous ces textes.
Lorsqu’il effectue un audit d’états financiers, l’auditeur prend en compte le cadre légal et
réglementaire applicable. En raison des limites inhérentes à un audit, dans le contexte des
textes législatifs et réglementaires, les incidences potentielles des limites inhérentes à la
capacité de l’auditeur de détecter des anomalies significatives sont accrues pour des raisons
telles que :
 l’existence de nombreux textes législatifs et réglementaires, touchant principalement
aux aspects opérationnels d’une entité, qui généralement n’ont pas d’incidence sur les états
financiers et ne sont pas pris en compte par les systèmes d’information de l’entité relatifs à
l’élaboration de l’information financière ;
 le non-respect de textes peut impliquer des actes visant à dissimuler, par exemple, la
collusion, l’établissement de faux, la non comptabilisation délibérée d’opérations, le
contournement des contrôles par la direction, ou les fausses déclarations faites
intentionnellement à l’auditeur ;
 seul un tribunal peut déterminer, en dernier ressort, si un acte donné constitue un cas
de non-respect d’un texte législatif ou réglementaire.
Cette Norme ISA distingue les obligations de l’auditeur quant au respect des textes législatifs
et réglementaires, en deux catégories différentes :
 les dispositions des textes législatifs et réglementaires, telles que celles ayant trait à la
fiscalité et aux retraites par exemple, dont il est généralement admis qu’elles ont une
incidence directe sur la détermination des données chiffrées significatives enregistrées dans
les états financiers et sur l’information fournie dans ceux-ci ; et
 les autres textes législatifs et réglementaires qui n’ont pas d’incidence directe sur la
détermination des données chiffrées enregistrées dans les états financiers et de l’information
fournie dans ceux-ci, mais dont le respect peut être essentiel pour certains des aspects
opérationnels de l’activité, ou pour qu’une entité soit à même de poursuivre ses activités, ou
encore pour éviter de lourdes pénalités (par exemple le respect des termes d’un accord de
licence, de ratios de solvabilité, ou de la réglementation sur l’environnement)).
Dans cette Norme ISA, des diligences requises sont définies pour chacune des catégories de
textes législatifs et réglementaires mentionnées ci-dessus.
Pour la première catégorie, l’auditeur a l’obligation de recueillir des éléments probants
suffisants et appropriés concernant le respect des dispositions des textes législatifs et
réglementaires. Pour la deuxième catégorie, la responsabilité de l’auditeur se limite à la
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mise en œuvre de procédures d’audit spécifiques visant à identifier les cas de non-respect des
textes législatifs et réglementaires qui peuvent avoir une incidence significative sur les états
financiers.
L’auditeur est tenu aux termes de cette Norme ISA de rester attentif quant à la possibilité que
d’autres procédures d’audit qu’il met en œuvre dans le but de se forger une opinion sur les
états financiers puissent lui révéler des cas identifiés ou suspectés de non-respect des textes.
L’exercice d’un esprit critique tout au long de l’audit, comme l’exige la Norme ISA 200, est
important dans ce contexte, compte tenu du volume de textes législatifs et réglementaires qui
affectent une entité.

 Non respect des textes : le fait que l’entité a omis ou a commis des actes,
intentionnels ou non intentionnels, qui enfreignent des textes législatifs ou réglementaires en
vigueur.

Dans le cadre de sa prise de connaissance de l’entité et de son gouvernement, conformément à


la norme ISA 315, l’auditeur doit acquérir une connaissance générale du cadre légal et
réglementaire applicable à l’entité et de l’industrie ou du secteur d’activité dans lequel elle
opère et de la façon dont l’entité se conforme à ce cadre.

L’auditeur doit inclure dans la documentation d’audit les cas identifiés ou suspectés de non
respect des textes législatifs et réglementaires.

 ISA 260 : Communication Avec Les Personnes Constituant Le Gouvernement


D'entreprise

Cette norme traite de l’obligation qu’a l’auditeur de communiquer avec les personnes
constituant le gouvernement d’entreprise dans le cadre d’un audit d’états financiers.

 Les Personnes constituant le gouvernement d’entreprise :


Personne(s) ou organe(s) ayant la responsabilité de surveiller la stratégie de l’entité et les
obligations de celle-ci de rendre compte. Cette responsabilité inclut la surveillance du
processus d’élaboration de l’information financière.

 La direction :
Les personnes ayant des responsabilités exécutives pour la conduite des opérations de l’entité.

En raison de l’importance d’un processus d’échange effectif dans le cadre d’un audit d’états
financiers, cette norme fournit un cadre général pour la communication de l’auditeur avec les
personnes constituant le gouvernement d’entreprise, et identifie quelques uns des sujets
spécifiques sur lesquels porte la communication.

L’auditeur doit déterminer le ou les personnes appropriées au sein de la structure de


gouvernance de l’entité avec qui communiquer.
Les objectifs fixés à l’auditeur par cette norme sont :
de communiquer clairement aux personnes constituant le gouvernement d’entreprise
les responsabilités qui incombent à l’auditeur au regard de l’audit des états financiers, et de
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donner une vue d’ensemble de l’étendue des travaux d’audit et du calendrier de réalisation
prévus ;
d’obtenir des personnes constituant le gouvernement d’entreprise des informations
pertinentes pour l’audit ;
de fournir en temps voulu aux personnes constituant le gouvernement d’entreprise ses
observations résultant de l’audit qui sont d’importance et d’intérêt pour celles-ci au
regard de leur responsabilité de surveillance du processus d’élaboration de l’information
financière ;
de promouvoir un processus d’échange effectif entre l’auditeur et les personnes
constituant le gouvernement d’entreprise.

 ISA 265 : Communication Des Faiblesses Du Contrôle Interne Aux Personnes


Constituant Le Gouvernement D'entreprise Et A La Direction

Cette norme traite des obligations qui incombent à l’auditeur de communiquer de façon
appropriée aux personnes constituant le gouvernement d’entreprise et à la direction les
faiblesses du contrôle interne (voir diligences requises des normes ISA 315 et 330).

L’auditeur est tenu d’acquérir une connaissance du contrôle interne pertinent pour l’audit
lors de l’identification et de l’évaluation des risques d’anomalies significatives. En
procédant à cette évaluation des risques, l’auditeur prend en compte le contrôle interne afin
de définir des procédures d’audit appropriées en la circonstance, et non dans le but
d’exprimer une opinion sur l’efficacité du contrôle interne de l’entité.
L’auditeur peut identifier des faiblesses du contrôle interne non seulement au cours du
processus d’évaluation des risques mais aussi à tout autre stade de l’audit. La présente
Norme ISA précise celles des faiblesses que l’auditeur est tenu de communiquer aux
personnes constituant le gouvernement d’entreprise et à la direction.
Rien dans la présente Norme ISA n’interdit à l’auditeur de communiquer aux personnes
constituant le gouvernement d’entreprise d’autres questions touchant au contrôle interne
qu’il a relevées au cours de l’audit.

Chapitre 4 : Normes de mise en œuvre de l’audit (normes de travail sur terrain)

Ces normes de travail sont regroupées dans la typologie suivante :

1. Evaluation des risques et réponses aux risques évalués


2. Eléments probants
3. utilisation des travaux d’autres professionnels

Les objectifs de ces normes de travail sont les suivants :

 Orientation et Planification de la mission (Plan de mission ou Note d'orientation)


 Appréciation du contrôle interne
 Obtention des éléments probants
 Délégation et Supervision

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 Documentation des travaux effectués (dossier d’audit)
 Utilisation des travaux de contrôle effectués par d'autres personnes
 Coordination des travaux entre Co-CAC

1. Evaluation des risques et réponses aux risques évalués

Il s’agit des normes suivantes : ISA 300, ISA 315, ISA 320, ISA 330, ISA 402 et ISA 450.

 Isa 300 Planification D’un Audit D’états Financiers

Cette norme traite des obligations de l’auditeur en matière de planification d’un audit
d’états financiers. Cette norme vise les audits récurrents. Les questions additionnelles à
prendre en considération dans une mission d’audit initiale sont traitées séparément.

 L’objet et le calendrier de la planification

La planification d’un audit implique d’établir une stratégie générale d’audit pour la mission
et de développer un programme de travail. Une planification adéquate est utile à l’audit des
états financiers à différents égards, notamment :

 Aide l’auditeur à porter une attention appropriée aux domaines importants de


l’audit ;
 Aide l’auditeur à identifier et à résoudre les problèmes potentiels en temps voulu ;
 Aidant l’auditeur à organiser et diriger correctement la mission d’audit afin qu’elle
soit réalisée de manière efficace et efficiente ;
 Assiste l’auditeur dans la sélection des membres de l’équipe affectée à la mission
ayant des niveaux appropriés d’aptitude et de compétences pour répondre aux
risques prévus et dans la correcte affectation des travaux entre eux ;
 Facilite la direction et la supervision des membres de l’équipe affectée à la mission
et la revue de leurs travaux ;
 Assiste l’auditeur, le cas échéant, dans la coordination des travaux effectués par les
auditeurs des composants et par les experts.

L’associé responsable de la mission et les autres membres-clés de l’équipe affectée à la


mission doivent être impliqués dans la planification de l’audit, et notamment planifier les
discussions entre les membres de l’équipe et y prendre part.

 Travaux préliminaires à la planification de la mission

L’auditeur doit mettre en œuvre les procédures suivantes au début de la mission d’audit en
cours :

 Effectuer les procédures exigées par la Norme ISA 220 relatives au maintien de la
relation client et de la mission d’audit concernée.
 Evaluer le respect des règles d’éthique, y compris celles relatives à l’indépendance,
conformément à la Norme ISA 220.
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 Prendre connaissance des termes de la mission, tel qu’il est exigé par la Norme ISA
210.
 Planification de l’audit

L’auditeur doit établir une stratégie générale d’audit pour la mission définissant l’étendue,
le calendrier, et la démarche d’audit et donnant des lignes directrices pour l’établissement
d’un programme de travail.

En établissant la stratégie générale d’audit, l’auditeur doit :

 Identifier les caractéristiques de la mission qui en définissent l’étendue.


 S’assurer des objectifs de la mission en termes de rapport à émettre afin de planifier
le calendrier de l’audit et la nature des communications demandées.
 Prendre en compte les facteurs qui, selon le jugement professionnel de l’auditeur,
sont importants afin d’orienter les travaux à effectuer par l’équipe affectée à la
mission.
 Prendre en compte le résultat des travaux préliminaires à la planification de la
mission déjà réalisés et, le cas échéant, déterminer si l’expérience acquise sur
d’autres missions réalisées pour l’entité par l’associé responsable de la mission est
pertinente.
 S’assurer de la nature, du calendrier et de l’étendue des ressources nécessaires pour
effectuer la mission.

La planification comprend la nécessité de considérer avant l’identification et l’évaluation


par l’auditeur des risques d’anomalies significatives, des aspects tels :

 Les procédures analytiques à mettre en œuvre en tant que procédures d’évaluation


des risques.
 La prise de connaissance générale du cadre légal et réglementaire auquel est
soumise l’entité et la façon dont cette dernière s’y conforme.
 La détermination du caractère significatif.
 La participation d’experts.
 La réalisation d’autres procédures d’évaluation des risques.

L’auditeur doit établir un programme de travail qui doit inclure une description :

 De la nature, du calendrier et de l’étendue des procédures planifiées d’évaluation


des risques, déterminées en application de la Norme ISA 315.
 De la nature, du calendrier et de l’étendue des procédures d’audit complémentaires
qui sont planifiées au niveau des assertions, déterminées en application de la Norme
ISA 330.
 Des autres procédures d’audit planifiées qu’il est demandé de mettre en œuvre afin
que la mission soit effectuée selon les Normes ISA.

L’auditeur doit mettre à jour et modifier la stratégie générale d’audit et le programme de


travail autant que nécessaire au cours de l’audit.

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L’auditeur doit planifier la nature, le calendrier et l’étendue des instructions à donner et la
supervision des membres de l’équipe affectée à la mission, ainsi que la revue de leurs
travaux.

 Documentation

L’auditeur doit inclure dans la documentation d’audit :

 La stratégie générale d’audit.


 Le programme de travail.
 Tous les changements importants apportés au cours de la mission d’audit à la
stratégie générale d’audit et au programme de travail, ainsi que les raisons de tels
changements.
 Questions additionnelles à prendre en considération dans une mission d’audit
initiale

L’auditeur doit entreprendre les travaux suivants, avant le commencement d’une mission
d’audit initiale :

 Effectuer les procédures prévues par la Norme ISA 220 relatives à l’acceptation du
client et de la mission d’audit concernée.
 Communiquer avec l’auditeur précédent, lorsqu’il y a eu un changement d’auditeur,
conformément aux règles d’éthique concernées.

 Isa 315 Identification Et Evaluation Des Risques D’anomalies Significatives


Par La Connaissance De L'entité Et De Son Environnement

Cette Norme traite des obligations de l’auditeur concernant l’identification et l’évaluation


des risques d’anomalies significatives contenues dans les états financiers, par la
connaissance de l’entité et de son environnement, y compris de son contrôle interne.

L’objectif de l’auditeur est d’identifier et d’évaluer les risques d’anomalies significatives,


provenant de fraudes ou résultant d’erreurs, au niveau des états financiers et des assertions,
par la connaissance de l’entité et de son environnement, y compris de son contrôle interne,
fournissant ainsi une base pour concevoir et mettre en œuvre des réponses aux risques
évalués d’anomalies significatives.

 Définitions :

Pour les besoins des Normes ISA, les termes ci-après ont la signification suivante :
Assertions : déclarations de la direction, explicites ou autres, sous-tendant les états
financiers, utilisées par l’auditeur pour examiner les différents types d’anomalies qui peuvent
survenir.
Risque lié à l’activité : risque résultant des conditions, événements, circonstances,
décisions ou absence de décisions importants, qui pourraient compromettre la capacité de
l’entité à atteindre ses objectifs et à mettre en œuvre ses stratégies, ou résultant de la fixation
d’objectifs et de stratégies inappropriés.

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Contrôle interne : processus conçu, mis en place et supervisé par les personnes
constituant le gouvernement d’entreprise, la direction et autre personnel, pour fournir une
assurance raisonnable quant à la réalisation des objectifs d’une entité en ce qui concerne la
fiabilité de l’information financière, l’efficacité et l’efficience des opérations, ainsi que leur
conformité aux textes législatifs et réglementaires applicables. Le terme « contrôle(s) » se
réfère à l’un quelconque des aspects d’une ou de plusieurs composantes du contrôle interne.
 Procédures d’évaluation des risques : procédures d’audit mises en œuvre pour
prendre connaissance de l’entité et de son environnement, y compris de son contrôle interne,
dans le but d’identifier et d’évaluer les risques d’anomalies significatives provenant de
fraudes ou résultant d’erreurs, au niveau des états financiers et des assertions.
 Risque important – Risque identifié et évalué d’anomalies significatives qui, selon
le jugement de l’auditeur, requiert une attention particulière au cours de l’audit.

 Diligences requises :
 Les procédures d’évaluation des risques et procédures liées

L’auditeur doit mettre des procédures d’évaluation des risques en vue de lui fournir une
base pour l’identification et l’évaluation des risques d’anomalies significatives au niveau
des états financiers et des assertions.
Cependant, les procédures d’évaluation des risques ne fournissent pas en elles-mêmes des
éléments probants suffisants et appropriés sur lesquels fonder l’opinion d’audit.

Les procédures d’évaluation des risques doivent comporter les aspects suivants :

 Des demandes d’informations auprès de la direction et d’autres personnes au


sein de l’entité qui, selon le jugement de l’auditeur, peuvent avoir des
informations susceptibles de l’aider dans l’identification des risques
d’anomalies significatives provenant de fraudes ou résultant d’erreurs.
 Des procédures analytiques.
 L’observation physique et l’inspection.

 La connaissance requise de l’entité et de son environnement, y compris de son


contrôle interne

L’auditeur doit prendre connaissance des domaines suivants :

 L’entité et son environnement :


 secteur concerné, réglementation et autres facteurs, y compris le référentiel
comptable applicable.
 Nature de l’entité, notamment : ses activités, la détention du capital et ses structures
de gouvernance, les types d’investissements que l’entité réalise et ceux qui sont
prévus, la façon dont l’entité est organisée et financée.
 Choix et application des méthodes comptables retenues par l’entité, y compris les
raisons des changements apportés. L’auditeur doit évaluer si les méthodes

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comptables de l’entité sont appropriées au regard de son activité et sont conformes
au référentiel comptable applicable ainsi qu’à celles suivies dans le secteur
d’activité concerné.
 Objectifs et stratégies de l’entité et risques y relatifs liés à l’activité pouvant
engendrer des risques d’anomalies significatives.
 Mesure et revue de la performance financière de l’entité.

 Le contrôle interne au sein de l’entité

L’auditeur doit prendre connaissance du contrôle interne pertinent pour l’audit. Bien que la
plupart des contrôles pertinents pour l’audit concerne généralement le processus
d’élaboration de l’information financière, tous ces contrôles ne sont pas pertinents pour
l’audit. Il relève du jugement professionnel de l’auditeur de déterminer si un contrôle
exécuté individuellement ou en association avec d’autres est pertinent pour l’audit.

 Nature et niveau de connaissance des contrôles pertinents pour l’audit

Lors de sa prise de connaissance des contrôles pertinents pour l’audit, l’auditeur doit
évaluer la conception de ces contrôles et déterminer s’ils ont été mis en œuvre en réalisant
des procédures en plus des demandes d’informations auprès du personnel de l’entité.

 Composantes du contrôle interne


a) L’environnement du contrôle

L’auditeur doit prendre connaissance de l’environnement de contrôle. Dans ce cadre,


l’auditeur doit évaluer si :

 La direction, sous la surveillance des personnes constituant le gouvernement


d’entreprise, a développé et entretient une culture d’honnêteté et de comportement
éthique.
 Les points forts des éléments constituant l’environnement de contrôle donnent une
base solide pour les autres composantes du contrôle interne, et ces autres
composantes ne sont pas amoindries par des faiblesses dans l’environnement de
contrôle.

Le processus d’évaluation des risques par l’entité

L’auditeur doit acquérir une connaissance visant à déterminer si l’entité a mis en place un
processus pour :

 Identifier les risques liés à l’activité au regard des objectifs d’élaboration de


l’information financière.
 Evaluer l’importance des risques.
 Evaluer la possibilité de leur survenance.
 Décider des mesures à prendre pour répondre à ces risques.

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Si l’entité a mis en place un tel processus, l’auditeur doit prendre connaissance ainsi que les
résultats qui en découlent.

Si l’entité n’a pas établi un tel processus ou n’a pas d’autre processus adéquat, l’auditeur
doit s’entretenir avec la direction pour savoir si des risques liés à l’activité au regard des
objectifs d’élaboration de l’information financière ont été identifiés et connaître la façon
dont ils ont été traités. L’auditeur doit évaluer si l’absence d’un processus documenté
d’évaluation des risques est approprié en la circonstance, ou déterminer si ceci représente
une faiblesse significative du contrôle de l’entité.

Le système d’information, y compris les processus opérationnels afférents, relatif à


l’élaboration de l’information financière, et la communication

L’auditeur doit prendre connaissance du système d’information et des processus


opérationnels y afférents, qui ont un rapport avec l’élaboration de l’information fiancière,
comprenant les domaines suivants :

 Les flux d’opérations qui, dans les activités de l’entité, sont importants au regard des
états financiers.
 Les procédures, à l’intérieur du système informatique et des systèmes manuels, par
lesquelles les opérations sont initiées, enregistrées, traitées, corrigées si nécessaire,
reportées au grand livre et présentées dans les états financiers.
 Les enregistrements comptables concernés, les informations les sous-tendant et les
postes spécifiques des états financiers qui sont utilisés pour initier, enregistrer,
traiter et présenter les opérations ; ceci inclut la correction des informations erronées
et la façon dont l’information est reportée au grand livre.
La comptabilisation peut être faite soit sous forme manuelle, soit sous forme
électronique.
 La façon dont le système d’information appréhende des événements et des
circonstances, autres que des flux d’opérations, qui sont importants au regard des
états financiers.
 Le processus d’élaboration de l’information financière appliqué pour préparer les
états financiers de l’entité, y compris les estimations comptables et les informations
importantes fournies dans les états financiers.
 Les contrôles exercés sur les écritures de journal, y compris les écritures non
standard utilisées pour comptabiliser des transactions non récurrentes ou
inhabituelles, ou des ajustements.

L’auditeur doit prendre connaissance de la façon dont l’entité communique les rôles et les
responsabilités en matière d’élaboration de l’information financière et les éléments
importants y afférents, visant :

 La communication entre la direction et les personnes constituant le gouvernement


d’entreprise.
 La communication externe, par exemple avec les autorités de contrôle.

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Mesures de contrôle pertinentes pour l’audit

L’auditeur doit prendre connaissance des mesures de contrôle pertinentes pour l’audit, c'est-
à-dire celles qu’il estime nécessaires pour appréhender, afin de les évaluer, les risques
d’anomalies significatives au niveau des assertions et pour concevoir des procédures d’audit
complémentaires répondant aux risques évalués.

Un audit n’exige pas de l’auditeur une connaissance de toutes les mesures de contrôle
relatives à chaque flux d’opérations, solde de compte et informations fournies dans les états
financiers, dès lors qu’ils sont importants, ou de chaque assertion les sous-tendent.

Suivi des contrôles

L’auditeur doit prendre connaissance des principales mesures utilisées par l’entité pour
assurer le suivi du contrôle interne relatif à l’élaboration de l’information financière, y
compris de celles relatives aux mesures de contrôle pertinentes pour l’audit, ainsi que la
compréhension de la manière dont l’entité entreprend des actions correctrices sur les
faiblesses de ses propres contrôles.

Si l’entité a une fonction d’audit interne, l’auditeur doit prendre connaissance des aspects
suivants afin de déterminer si la fonction d’audit interne est susceptible d’être utile pour les
besoins de l’audit :

 La nature des responsabilités de la fonction d’audit interne et la façon dont cette


fonction s’intègre dans la structure organisationnelle de l’entité,
 Les travaux menés, ou à mener, par la fonction d’audit interne.

L’auditeur doit prendre connaissance des sources d’informations utilisées dans le cadre du
suivi des mesures de contrôle, et des fondements sur lesquels la direction s’appuie pour
apprécier si l’information est suffisamment fiable pour répondre aux objectifs de ce suivi.

Identification et évaluation des risques d’anomalies significatives

L’auditeur doit identifier et évaluer les risques d’anomalies significatives :

 Au niveau des états financiers ;


 Au niveau des assertions retenues pour les flux d’opérations, les soldes de comptes
et les informations fournies dans les états financiers ;

Afin de lui fournir une base pour définir et réaliser des procédures d’audit complémentaires.

A cette fin, l’auditeur doit :

- Identifier les risques dans le cadre de sa démarche pour prendre connaissance de


l’entité et de son environnement ;
- Evaluer les risques identifiés et évaluer si ceux-ci affectent de manière diffuse les
états financiers pris dans leur ensemble et affectent potentiellement beaucoup
d’assertions ;

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- Rattacher les risques identifiés aux problèmes auxquels ils peuvent conduire au
niveau des assertions, prenant en compte les contrôles pertinents qu’il a l’intention
de vérifier ;
- Considérer la possibilité d’anomalie, y compris de multiples anomalies, et
considérer si l’anomalie potentielle est d’une importance telle qu’elle peut constituer
une anomalie significative.

Dans le cadre d l’évaluation des risques, l’auditeur doit déterminer si un quelconque des
risques identifiés est, à son avis, un risque important.

En exerçant son jugement pour déterminer quels sont les risques importants, l’auditeur doit
prendre en compte, au minimum, les aspects suivants :

 Le risque est, ou non, un risque de fraude ;


 Le risque est, ou non, lié à des développements nouveaux de nature économique,
comptable ou autre et requiert, en conséquence, une attention particulière ;
 La complexité des opérations ;
 Le risque découle, ou non, de transactions importantes avec des parties liées ;
 Le degré de subjectivité attaché à l’appréciation des informations financières en
relation avec le risque, plus particulièrement pour celles de ces informations qui
comportent un large éventail d’incertitudes attaché leur évaluation ;
 Le risque concerne, ou non, des transactions importantes sortant du cadre normal
des opérations de l’entité, y compris des mesures de contrôle, relatifs à ce risque.

Si l’auditeur a déterminé qu’un risque important existe, il doit prendre connaissance des
contrôles exercés par l’entité, y compris des mesures de contrôle, relatifs à ce risque.

Documentation

L’auditeur doit inclure dans sa documentation d’audit :

 La discussion entre les membres de l’équipe affectée à la mission et les décisions


importantes en résultant.
 Les éléments clés de la connaissance acquise relative à chacun des aspects de
l’entité et de son environnement, et à chacune des composantes du contrôle interne,
la source des informations recueillies lors de cette prise de connaissance et les
procédures d’évaluation des risques réalisées.
 Les risques identifiés et évalués d’anomalies significatives au niveau des états
financiers et des assertions.
 Les risques identifiés et les contrôles y afférents dont il a pris connaissance au fur et
mesure de l’évolution des travaux d’audit.

 Isa 320 Caractère Significatif Lors De La Planification Et De La Réalisation


D’un Audit

Cette Norme traite de l’application par l’auditeur du concept de caractère significatif lors
de planification et de la réalisation d’un audit d’états financiers.
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La norme ISA 450 explicite la façon dont le concept est appliqué pour évaluer les
incidences des anomalies relevées sur l’audit et de celles non corrigées, s’il en existe, sur
les états financiers.

 Caractère significatif dans le contexte d’un audit


 Les référentiels comptables traitent souvent du concept de caractère significatif dans le
contexte de l’établissement et de la présentation des états financiers. Bien que ces
référentiels comptables puissent expliciter le caractère significatif en termes différents, ils
précisent généralement que :
 les anomalies, y compris les omissions, sont considérées comme significatives
lorsqu’il est raisonnable de s’attendre à ce que, prises individuellement ou en cumulé,
elles puissent influencer les décisions économiques que les utilisateurs des états
financiers prennent en se fondant sur ceux-ci ;
 les jugements portant sur le caractère significatif sont exercés en fonction des
circonstances environnantes et sont affectés par la taille et la nature d’une anomalie,
ou une combinaison des facteurs ; et
 les jugements portant sur des questions qui sont significatives pour les utilisateurs des
états financiers reposent sur la prise en considération des besoins d’informations
financières communs à l’ensemble des utilisateurs en tant que groupe. Il est fait
abstraction de l’incidence possible des anomalies pour des utilisateurs particuliers,
dont les besoins peuvent varier considérablement.
 Lorsque le référentiel comptable applicable fournit de telles explications, l’auditeur
dispose d’un cadre de référence pour déterminer un ou des seuils de signification
pour les besoins de l’audit. Lorsque le référentiel comptable applicable ne fournit pas
de précisions sur le concept de caractère significatif, les caractéristiques mentionnées
au paragraphe précédent lui servent de cadre de référence.
 La détermination du seuil de signification relève du jugement professionnel de
l’auditeur et est influencée par sa perception des besoins d’informations financières
des utilisateurs des états financiers. Dans ce contexte, l’auditeur peut
raisonnablement présumer que les utilisateurs :

ont une connaissance raisonnable des activités commerciales et


économiques ainsi de la comptabilité, et qu’ils sont disposés à analyser
les informations contenues dans les états financiers avec une diligence
raisonnable ;
 comprennent que les états financiers sont établis, présentés et audités
compte tenu du caractère significatif ;
 sont conscients des incertitudes inhérentes aux évaluations de certains
montants fondés sur des estimations, le jugement et la prise en
considération d’événements futurs ; et
 prennent des décisions économiques raisonnables en se basant sur les
informations contenues dans les états financiers.
 L’auditeur applique le concept de caractère significatif lors de la planification et de la
réalisation de l’audit, ainsi que lors de l’évaluation de l’incidence des anomalies
détectées sur l’audit, et de l’incidence des anomalies non corrigées, s’il en existe, sur

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les états financiers lorsqu’il forge son opinion exprimée dans son rapport d’audit.

 Lors de la planification de l’audit, l’auditeur exerce son jugement quant à l’ordre de


grandeur des anomalies qui seront considérées comme significatives. Ces jugements
donnent une base pour :
 déterminer la nature, le calendrier et l’étendue des procédures
d’évaluation des risques ;
 identifier et évaluer les risques d’anomalies significatives ; et
 déterminer la nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit
complémentaires.
Le seuil de signification déterminé lors de la planification de l’audit ne fixe pas
nécessairement un montant en deçà duquel les anomalies non corrigées, prises
individuellement ou en cumulé, seront toujours considérées comme non significatives. Les
circonstances entourant certaines anomalies peuvent amener l’auditeur à les considérer
comme significatives même si elles sont en-dessous du seuil de signification.
Bien qu’il ne soit guère possible de définir des procédures d’audit pour détecter les
anomalies qui pourraient être significatives uniquement en raison de leur nature, lorsque
l’auditeur évalue leur incidence sur les états financiers, il prend en compte non seulement
l’importance mais aussi la nature des anomalies non corrigées, ainsi que les circonstances
particulières de leur survenance.

 Objectif
L’objectif de l’auditeur est de mettre en pratique le concept de caractère significatif de façon
appropriée lors de la planification et de la réalisation de l’audit.

 Définition
Le seuil de planification : signifie le montant ou les montants déterminé(s) par l’auditeur
inférieur(s) au seuil de signification fixé pour les états financiers pris dans leur ensemble afin
de réduire à un niveau suffisamment faible la probabilité que le montant cumulé des
anomalies non corrigées et de celles non détectées n’excède le seuil de signification fixé
pour les états financiers pris dans leur ensemble. Le cas échéant, le seuil de planification vise
également le ou les montant(s) déterminé(s) par l’auditeur inférieur(s) au(x) seuil(s) de
signification fixé(s) pour des flux d’opérations, des soldes de comptes ou des informations à
fournir.

 Diligences requises
Détermination, lors de la planification de l’audit, du seuil de signification et du seuil de
planification
 Lorsqu’il établit la stratégie générale d’audit, l’auditeur doit fixer un seuil de
signification pour les états financiers pris dans leur ensemble.
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 L’auditeur doit fixer un (des) seuil(s) de planification dans le but d’évaluer les
risques d’anomalies significatives et de déterminer la nature, le calendrier et
l’étendue des procédures d’audit complémentaires.
Modification des seuils au cours de l’audit
 L’auditeur doit modifier le seuil de signification pour les états financiers pris dans
leur ensemble (et, le cas échéant, le ou les seuil(s) de signification pour des flux
d’opérations, soldes de comptes ou informations à fournir particuliers) dans les
situations où il a connaissance au cours de l’audit d’informations qui l’auraient
conduit à fixer initialement le ou les seuil(s) à un montant (ou à des montants)
différent(s).
 Si l’auditeur conclut qu’un seuil de signification moins élevé pour les états financiers
pris dans leur ensemble (et, le cas échéant, un ou des seuil(s) de signification moins
élevé(s) pour des flux d’opérations, soldes de comptes ou informations à fournir
particuliers) que celui initialement fixé est approprié, il doit déterminer s’il est
nécessaire de modifier le seuil de planification fixé, et si la nature, le calendrier et
l’étendue des procédures d’audit complémentaires restent appropriés.

Documentation
L’auditeur doit inclure dans la documentation d’audit les montants suivants et les facteurs
pris en compte pour les détermine :
 le seuil de signification pour les états financiers pris dans leur ensemble ;
 le cas échéant, le (ou les) seuil(s) de signification pour des flux d’opérations, soldes
de comptes ou informations à fournir ;
 le seuil de planification ;
 toute modification des montants mentionnés de (a) à (c) au cours de l’audit.

 Isa 330 Réponses De L’auditeur Aux Risques Evalues

Cette Norme traite des obligations de l’auditeur dans la conception et la mise en œuvre de
réponses aux risques d’anomalies significatives identifiés et évalués par l’auditeur selon la
Norme ISA 315 dans un audit d’états financiers.

L’objectif de l’auditeur est de recueillir des éléments probants suffisants et appropriés


concernant les risques évalués d’anomalies significatives, en définissant et en mettant en
œuvre des réponses appropriées à ces risques.

 Définitions
 Contrôle de substance : procédure d’audit conçue pour détecter des anomalies
significatives au niveau des assertions. Les contrôles de substance comprennent :
 Des vérifications de détail (sur des flux d’opérations, des soldes de comptes et sur
les informations fournies dans les états financiers).
 Des procédures analytiques de substance.

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 Test de procédures : travail d’audit destiné à évaluer l’efficacité du fonctionnement des
contrôles mis en place pour prévenir, ou détecter et corriger, des anomalies significatives
au niveau des assertions.

 Diligences requises
 Approche générale :

L’auditeur doit concevoir et mettre en œuvre une approche générale pour répondre aux
risques évalués d’anomalies significatives au niveau des états financiers.

L’auditeur doit concevoir et réaliser des procédures d’audit complémentaires dont la nature,
le calendrier et l’étendue sont fonction des risques évalués d’anomalies significatives au
niveau des assertions et y répondent. L’auditeur doit :

 Prendre en compte les raisons qui l’ont conduit à l’évaluation des risques
d’anomalies significatives au niveau des assertions pour chaque flux d’opérations,
solde de comptes et informations fournies dans les états financiers, y compris :
 La possibilité de l’existence d’anomalies significatives dues aux
caractéristiques spécifiques du flux d’opérations, du solde de comptes ou de
l’information fournie dans les états financiers ( cad le risque inhérent).
 Le fait de savoir si l’évaluation des risques prend en compte les contrôles
concernés ( cad le risque lié au contrôle interne), requérant de l’auditeur de
recueillir des éléments probants pour déterminer si les contrôles
fonctionnenent efficacement ( cad s’il lui est possible de s’appuyer sur
l’efficacité du fonctionnement des contrôles pour déterminer la nature, le
calendrier et l’étendue des contrôles de substance).
 Recueillir des éléments probants d’autant plus persuasifs que son évaluation des
risques est plus élevée.

Tests de procédures

L’auditeur doit concevoir et réaliser des tests de procédures pour recueillir des
éléments probants suffisants et appropriés quant à l’efficacité du fonctionnement des
contrôles concernés si :
 Son évaluation des risques d’anomalies significatives au niveau des
assertions repose sur l’hypothèse que les contrôles fonctionnent avec
efficacité (c.a.d qu’il envisage de s’appuyer sur l’efficacité du
fonctionnement des contrôles pour déterminer la nature, le calendrier et
l’étendue des contrôles de substance).
 Les contrôles de substance seuls ne peuvent fournir des éléments probants
suffisants et appropriés au niveau des assertions.

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 Lors de la définition et de la réalisation des tests de procédures, plus l’auditeur
s’appuie sur l’efficacité d’un contrôle en place, plus il doit recueillir d’éléments
probants concluants.

Contrôle de substance

 Indépendamment des risques évalués d’anomalies significatives, l’auditeur doit


concevoir et mettre en œuvre des contrôles de substance pour chaque flux
d’opérations, solde de comptes et information fournie dans les états financiers, dès
lors qu’ils sont significatifs.
 L’auditeur doit apprécier si des procédures de confirmation externe sont à réaliser en
tant que contrôle de substance.

Caractère adéquat de la présentation et des informations fournies dans les états


financiers

L’auditeur doit mettre en œuvre des procédures d’audit pour évaluer si la présentation
d’ensemble des états financiers, y compris les informations fournies, est en conformité avec
le référentiel comptable applicable.

Evaluation du caractère suffisant et approprié des éléments probants

L’auditeur doit conclure sur le caractère suffisant et approprié des éléments probants
recueillis. Pour forger son opinion, l’auditeur doit prendre en considération tous les
éléments probants pertinents, sans tenir compte du fait qu’ils semblent corroborer ou
infirmer les assertions contenues dans les états fianciers.

Si l’auditeur n’a pas recueilli d’éléments probants suffisants et appropriés relatifs à une
assertion significative contenue dans les états financiers, il doit chercher à recueillir des
éléments probants complémentaires.

S’il est dans l’impossibilité de recueillir des éléments probants suffisants et appropriés,
l’auditeur doit exprimer une opinion sur les états financiers.

Documentation

L’auditeur doit inclure dans la documentation d’audit :

 L’approche générale adoptée en réponse aux risques évalués d’anomalies


significatives au niveau des états financiers ainsi que la nature, le calendrier et
l’étendue des procédures d’audit complémentaires réalisées.
 Le lien entre ces procédures et les risques évalués au niveau des assertions ;
 Les résultats des procédures d’audit, y compris les conclusions lorsque celles-ci ne
sont pas évidentes à partir des travaux effectués.
 Isa 402 Facteurs A Considérer Pour L’audit D’une Entité Faisant Appel A
Une Société De Services

3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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Cette Norme traite des obligations de l’auditeur d’une entité utilisatrice de recueillir des
éléments probants suffisants et appropriés lorsque cette entité fait appel à une ou plusieurs
sociétés de services.
Plus précisément, la présente Norme explicite la façon dont l’auditeur de l’entité utilisatrice
applique les Normes ISA 315 et ISA 330 et acquiert une connaissance suffisante de l’entité
utilisatrice, y compris de son contrôle interne pertinent pour l’audit, pour lui permettre
d’identifier et d’évaluer les risques d’anomalies significatives et pour concevoir et mettre en
œuvre des procédures d’audit complémentaires répondant à ces risques.
De nombreuses entités externalisent certains aspects de leurs activités internes à des sociétés
de services qui fournissent des prestations allant de la réalisation d’une tâche spécifique sous
la direction de l’entité au remplacement pur et simple de services internes ou de fonctions de
l’entité, telle que la fonction de suivi du respect de la législation fiscale. De nombreuses
prestations fournies par de telles sociétés font partie intégrante du fonctionnement de
l’entité ; toutefois, toutes ces prestations ne sont pas pertinentes pour l’audit.
Les prestations fournies par une société de services sont pertinentes pour l’audit des états
financiers de l’entité utilisatrice de ces prestations lorsque celles-ci, et les contrôles y
afférents, font partie du système d’information de l’entité utilisatrice, y compris les
processus opérationnels concernés, relatif à l’élaboration de l’information financière. Bien
qu’il soit probable que la plupart des contrôles au sein de la société de services soient en
rapport avec l’élaboration de l’information financière, il peut exister d’autres contrôles qui
soient également pertinents pour l’audit, tels que des contrôles sur la sauvegarde des actifs.
Les prestations d’une société de services font partie du système d’information de l’entité
utilisatrice, y compris les processus opérationnels concernés, relatif à l’élaboration de
l’information financière, lorsque ces prestations ont une incidence sur l’un quelconque des
aspects suivants :
- les flux d’opérations de l’entité utilisatrice qui sont significatifs au regard de ses états
financiers ;
- les procédures suivies, tant dans les systèmes d’information informatisés que dans les
systèmes manuels, pour la génération, l’enregistrement, le traitement, la correction si
nécessaire, l’inscription au grand livre et la présentation des opérations dans les états
financiers ;
- les documents comptables, sur support électronique ou papier, justifiant des
informations ou des comptes spécifiques contenus dans les états financiers de l’entité
utilisatrice, utilisés pour la génération, l’enregistrement, le traitement et la
présentation des opérations de l’entité ; ceci comprend la correction des informations
erronées et la manière dont les informations sont reportées dans le grand livre ;
- la façon dont le système d’information de l’entité utilisatrice saisit les événements et
les situations, autres que les opérations, qui sont significatives au regard des états
financiers ;
- le processus d’élaboration de l’information financière utilisé pour l’établissement
des états financiers de l’entité utilisatrice, y compris les estimations comptables et les
informations fournies significatives ;
- les contrôles afférents aux écritures comptables, y compris aux écritures comptables
non courantes relatives aux opérations non récurrentes ou inhabituelles ou aux
ajustements.
La nature et l’étendue des travaux à réaliser par l’auditeur de l’entité utilisatrice sur les
prestations fournies par une société de services dépendent de la nature et de l’importance de
3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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ces prestations pour l’entité utilisatrice et de la pertinence de celles-ci pour les besoins de
l’audit.
La présente Norme ISA ne s’applique pas aux prestations fournies par des établissements
financiers qui se limitent au traitement des opérations enregistrées sur le compte de l’entité
ouvert auprès de l’établissement financier, et que l’entité autorise expressément, par exemple
le traitement des opérations sur un compte chèque ou l’exécution d’ordres de bourse par un
courtier. Par ailleurs, la présente Norme ISA ne s’applique pas non plus à l’audit
d’opérations liées à la détention de participations financières dans d’autres entités, comme
des groupements de personnes, des sociétés ou des co-entreprises, lorsqu’un tiers tient la
comptabilité de ces participations et communique les informations y afférentes à leurs
détenteurs.
 Objectifs
Les objectifs de l’auditeur de l’entité utilisatrice, lorsque celle-ci fait appel à une société de
services, sont les suivants :
- acquérir une connaissance de la nature et de l’importance des prestations fournies
par la société de services et de leur incidence sur le contrôle interne de l’entité
utilisatrice pertinent pour l’audit, qui soit suffisante pour identifier et évaluer les
risques d’anomalies significatives ; et
- concevoir et mettre en œuvre des procédures d’audit répondant à ces risques.
 Définitions
Pour les besoins des Normes ISA, les termes ci-après ont la signification suivante :
- Contrôles complémentaires de l’entité utilisatrice – Contrôles dont la société de
services suppose, lors de la définition de ses prestations, qu’ils seront mis en œuvre
par les entités utilisatrices et qui, s’ils sont nécessaires à la réalisation des objectifs
des contrôles, sont identifiés dans la description de son système.
- Rapport sur la description et la conception des contrôles au sein d’une société de
services (intitulé dans la présente Norme « Rapport de type 1 ») – Rapport
comprenant :
 une description, établie par la direction de la société de services,
de son système, des objectifs de contrôle et des contrôles eux-
mêmes qui ont été conçus et mis en œuvre à une date déterminée
; et
 un rapport de l’auditeur de la société de services dont l’objectif
est de communiquer une assurance raisonnable qui inclut
l’opinion de cet auditeur sur la description du système de la
société de services, les objectifs de contrôle et les contrôles eux-
mêmes, ainsi que sur le caractère adéquat de la conception de ces
contrôles pour atteindre les objectifs spécifiques qui leur ont été
assignés.

- Rapport sur la description, la conception et l’efficacité du fonctionnement des


contrôles au sein d’une société de services (intitulé dans la présente Norme
« Rapport de type 2 ».
3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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 Diligences requises
- Connaissance des prestations fournies par une société de services et du contrôle
interne de l’entité utilisatrice.
- Réponses aux risques évalués d’anomalies significatives.
- Rapports de type 1 et de type 2 excluant les prestations d’un sous-traitant de la
société de services.
- Fraudes, non-respect des textes législatifs et réglementaires et anomalies non
corrigées relatifs aux opérations traitées par la société de services.
- Rapport de l’auditeur de l’entité utilisatrice.

 Isa 450 Evaluation Des Anomalies Relevées Au Cours De L’audit

Cette norme traite des obligations de l’auditeur d’avoir à évaluer l’incidence des anomalies
relevées sur l’audit et de celles non corrigées, le cas échéant, sur les états financiers.

La conclusion requise par la Norme ISA 700 prend en compte l’évaluation faite par l’auditeur
de l’incidence des anomalies non corrigées, s’il en existe, sur les états financiers,
conformément à la présente norme. La norme ISA 320 traite de l’application par l’auditeur du
concept de caractère significatif lors de la planification et de la réalisation d’un auidt d’états
financiers.

 Objectif

L’objectif de l’auditeur est d’évaluer :

 L’incidence sur l’audit des anomalies relevées ;


 L’incidence sur les états financiers des anomalies non corrigées, s’il en existe.

 Définitions


Anomalies : Ecart entre le montant, le classement, la présentation ou
l’information fournie dans les états financiers pour un élément, et le montant,
le classement, la présentation ou l’information à fournir, exigés pour ce même
élément selon le référentiel comptable applicable. Les anomalies peuvent
résulter d’erreurs ou provenir de fraude.
 Anomalies non corrigées : anomalies que l’auditeur a récapitulées au cours de
l’audit et qui n’ont pas été corrigées.
 Diligences requises
 L’auditeur doit récapituler les anomalies relevées au cours de l’audit, autres que celles
qui sont clairement insignifiantes.
 Prise en compte des anomalies relevées au fur et à mesure de l’avancement de
l’audit ; l’auditeur doit déterminer si la stratégie générale d’audit et le programme
de travail nécessitent d’être révisés lorsque :
 La nature des anomalies relevées et les circonstances de leur survenance indiquent que
d’autres anomalies peuvent exister qui, cumulées avec les anomalies récapitulées au
cours de l’audit, pourraient être significatives.

3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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 Le cumul des anomalies relevées au cours de l’audit s’approche du seuil de
signification, déterminé selon la Norme ISA 320.
 Lorsque, à la demande de l’auditeur, la direction a examiné un flux d’opérations, un
solde de compte ou une information fournie et a corrigé les anomalies qui avaient été
relevées, l’auditeur doit mettre en œuvre des procédures d’audit complémentaires pour
déterminer si des anomalies subsistent.

 Communication et correction des anomalies


 L’auditeur doit communiquer en temps voulu au niveau approprié de la direction,
toutes les anomalies récapitulées au cours de l’audit.
 Lorsque la direction refuse de corriger tout ou partie des anomalies que l’auditeur lui a
communiquées, celui-ci doit prendre connaissance des motifs de la direction pour ne
pas les corriger et doit prendre en compte ces motifs lorsqu’il évalue si les états
financiers, pris dans leur ensemble, ne comportent pas d’anomalies significatives, à
moins que ceci ne soit interdit par la loi ou la réglementation.
 Evaluation de l’incidence des anomalies non corrigées
 Avant d’évaluer l’incidence des anomalies non corrigées, l’auditeur doit réapprécier le
seuil de signification déterminé selon la Norme ISA 320 afin de confirmer s’il reste
approprié au vu des résultats financiers réels de l’entité.
 L’auditeur doit déterminer si les anomalies non corrigées, prises individuellement ou
en cumulé, sont significatives. Pour cela il doit prendre en compte :
 L’ampleur et la nature des anomalies, au regard tant des flux d’opérations,
soldes de comptes ou informations fournies concernés, que les états financiers
pris dans leurs ensemble, ainsi que les circonstances particulières de leur
survenance.
 L’incidence des anomalies non corrigées relatives aux périodes précédentes
sur les flux d’opérations, soldes de comptes ou informations fournies
concernés, ainsi que sur les états financiers pris dans leur ensemble.
 Communication avec les personnes constituant le gouvernement
d’entreprise
 L’auditeur doit communiquer aux personnes constituant le gouvernement d’entreprise
les anomalies non corrigées et l’incidence que ces anomalies peuvent avoir, prises
individuellement ou en cumulé, sur l’opinion exprimée dans son rapport d’audit, à
moins que ceci ne soit interdit par la loi ou la réglementation.
 L’auditeur doit également communiquer aux personnes constituant le gouvernement
d’entreprise l’incidence des anomalies non corrigées des périodes précédentes sur les
flux d’opérations, soldes de comptes ou informations fournies, ainsi que sur les états
financiers pris dans leur ensemble.

 Déclaration écrite

L’auditeur doit demander une déclaration écrite à la direction et, lorsque ceci est approprié,
aux personnes constituant le gouvernement d’entreprise, confirmant que, selon elles, les
incidences des anomalies non corrigées, prises individuellement ou en cumulé, ne sont pas

3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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significatives au regard des états financiers pris dans leur ensemble. Un récapitulatif de ces
anomalies doit être inclus dans la déclaration écrite ou joint à celle-ci.

 Documentation
L’auditeur doit inclure dans la documentation d’audit :
 Le montant en deçà duquel les anomalies seront considérées comme manifestement
insignifiantes ;
 Toutes les anomalies relevées au cours de l’audit avec la mention de leur correction ou
non correction ;
 Sa conclusion relative au caractère significatif ou non des anomalies non corrigées,
prises individuellement ou en cumulé, et le fondement de cette conclusion.

3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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2. Eléments probants (suite des normes de mise en œuvre)
Il s’agit des normes suivantes 500, 501, 505, 510, 520, 530, 540, 550, 560, 570 et 580, portant
sur les éléments probants et les techniques de leur obtention.

 ISA500 Eléments Probants

Cette norme, a pour objectif d’expliciter la notion d’éléments probants et de définir les
obligations de l’auditeur en matière de conception et de mise en œuvre des procédures
permettant de recueillir les éléments probants, suffisants et appropriés, afin de tirer des
conclusions sur lesquelles va se motiver son opinion.

 Définitions

 Pour les besoins des Normes ISA, les termes mentionnés ci-après ont la signification
suivante :
- Documents comptables : Livres-journaux des écritures comptables de base et pièces
justificatives, tels que les chèques et les traces des transferts électroniques de fonds, les
factures, les contrats, le grand livre général et les livres auxiliaires, les écritures et les autres
ajustements des états financiers qui ne sont pas traduits par des écritures de journal, ainsi que
les documents tels que les feuilles de travail et les feuilles d’analyse venant à l’appui des
répartitions de coûts, de calculs, ou de rapprochements et autres informations fournies.
- Caractère approprié (des éléments probants) : Dimension qualitative des éléments
probants ; c’est-à-dire leur pertinence et leur fiabilité pour fournir une justification des
conclusions sur lesquelles l’auditeur fonde son opinion d’audit.
- Eléments probants : Informations utilisées par l’auditeur pour aboutir aux
conclusions sur lesquelles il fonde son opinion d’audit. Les éléments probants comprennent
les informations contenues dans les documents comptables sous- tendant les états financiers,
ainsi que d’autres informations.
- Expert désigné par la direction : Personne ou organisme possédant une expertise
dans un domaine autre que la comptabilité ou l’audit, dont le travail dans ce domaine est
utilisé par l’entité pour l’assister dans l’établissement des états financiers.
- Caractère suffisant (des éléments probants) : Dimension quantitative des éléments
probants. Le volume des éléments probants nécessaires est fonction de l’évaluation par
l’auditeur des risques d’anomalies significatives mais aussi de la qualité des éléments
probants recueillis.
 Diligences
 Eléments probants suffisants et appropriés

L’auditeur doit définir et réaliser des procédures d’audit appropriées en la circonstance en vue
de recueillir des éléments probants, suffisants et appropriés.

L’auditeur met en œuvre des procédures d’audit pour tirer des conclusions raisonnables sur
lesquelles fonder son opinion d’audit. Il s’agit notamment des procédures d’audit suivantes :

 Inspection : elle consiste en l’examen des documents d’enregistrements et des stocks


physiques.

3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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 Observation : elle consiste en l’examen d’un processus ou de la façon dont le
processus est exécuté par d’autres personnes. Cette étape comporte de nombreuses
limites
 Confirmation externe, demande d’information, contrôle arithmétique des calculs
et réexécution des procédures de contrôles qui sont des étapes importantes à ne pas
négliger.
 Procédures analytiques qui permettent un examen de l’information financière, basé
l’analyse de la corrélation existante entre les informations financières et celles non
financières.

L’appréciation de la suffisance et de l’appropriation des éléments probants trouvés, que ceux-


ci proviennent des travaux d’un expert désigné ou qu’ils soient identifiés grâces aux
informations émanant de l’entité elle-même.

La sélection des éléments à des fins de tests en vue de recueillir les éléments probants.

La conception et la mise en œuvre des procédures d’audit supplémentaires en cas de non-


conformité entre les informations de sources différentes ou en cas de doutes de l’auditeur sur
la fiabilité des informations à lui transmises

 Informations à utiliser comme éléments probants

Lorsque l’auditeur définit et met en œuvre des procédures d’audit, il doit apprécier la
pertinence et la fiabilité des informations qui seront utilisées comme éléments probants.

- La pertinence ; représente l’importance de l’élément probant. Il faut noter que la dite


importance de l’élément est influençable par plusieurs facteurs. Ainsi des informations
provenant de l’extérieur et corroborant des informations émanant de l’entité elle-même ou les
infirmant ont une importance capitale. Selon la pertinence de l’élément, on distingue une
procédure adéquate à appliquer. Ainsi, une mauvaise procédure appliquée donnera l’effet
d’éléments probants non pertinents.

La fiabilité quant à elle, représente l’exactitude de l’information et de l’élément probant. Elle


dépend donc des sources et conditions dans lesquelles lesdits éléments ont été pris. Ainsi, on
distingue des éléments plus fiables les uns que les autres.
La fiabilité des éléments probants est analysée de façon différente selon qu’ils proviennent de
travaux d’un expert désigné ou qu’ils émanent de l’entité elle même.

 Sélection d’éléments à des fins de tests :

La sélection ne se fait pas de façon aléatoire. On distingue trois types de sélection et à chaque
type de sélection correspond un mode précis d’information à étudier et des inconvénients et
avantages à prendre en compte. Il s’agit de :

 La sélection de tous les éléments


 La sélection d’éléments spécifiques
 Le sondage

3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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 Incohérence entre éléments probants ou doute de l’auditeur :

Il arrive que l’auditeur se rende compte d’incohérences entre informations provenant de telle
source et informations provenant d’une autre source ou qu’il doute de l’exactitude des
informations qu’on lui a transmises. Dans ce cas, il peut utiliser ces incohérences comme
éléments probants ou mettre en œuvre des procédures supplémentaires d’éléments probants
qui auront trait à des aspects spécifiques.

 ISA 501 Eléments Probants : Considérations supplémentaires sur des aspects


spécifiques

Cette norme ISA a pour objectif de permettre :

- D’apprécier l’existence et l’état des stocks.


- D’apprécier l’exhaustivité des procès et litiges impliquant l’entreprise ainsi que leurs
conséquences pour la dite entité.
- D’apprécier la présentation des informations concernant les informations sectorielles
conformément au référentiel comptable en vigueur.
 Diligences
 Stocks
Il y a lieu de prendre en considération les conditions suivantes :
 si les stocks sont significatifs pour les états financiers : l’auditeur se doit d’être
présent à l’inventaire des stocks et mettre en œuvre des procédures d’audit
déterminant si les inventaires finaux reflètent avec exactitude les résultats du
comptage.
 si la date d’inventaire diffère de la date d’établissement des états financiers ;
l’auditeur se doit de vérifier que les mouvements occasionnés durant cette période ont
été pris en compte dans les états financiers
 si l’auditeur est incapable d’assister au comptage des stocks ; il doit élaborer et
mettre en œuvre une procédure d’audit lui permettant de s’enquérir de l’état et de
l’existence de stocks.
 si les stocks sont sous la garde et le contrôle d’un tiers ; l’auditeur se doit de mettre
en œuvre des procédures lui permettant de vérifier et contrôler l’état de ces stocks.
 Procès et litiges

L’auditeur doit :

 Mettre en œuvre des procédures d’audit lui permettant de s’assurer de l’exhaustivité


des procès et litiges impliquant l’entreprise et de connaitre les conséquences pour
l’entité.
 Communiquer directement avec le conseil juridique externe de l’entité.
 Demander une déclaration écrite de la direction ou des personnes constituant le
gouvernement de l’entreprise confirmant l’exhaustivité des informations sur les procès
et litiges qui lui on a transmises.
 Informations sectorielles

3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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L’auditeur doit recenser les éléments probants sur la présentation et la communication dans
les états financiers, des informations sectorielles conformément au référentiel en vigueur.

 Modalités d’application
 Stocks

La présence de l’auditeur à l’inventaire doit servir à évaluer les procédures et instructions


de contrôles de stocks élaborées par la direction, l’application desdites procédures pour les
gestionnaires de stocks, à inspecter les stocks, à faire des tests de comptages.
lorsque l’inventaire est effectué à une date autre que celle de l’établissement des états
financiers, l’auditeur a pour obligations de mettre en œuvre des procédures lui permettant
d’évaluer les instruction de la direction et leur application et le renseignant sur l’état desdits
sticks.

Lorsqu’il est impossible à l’auditeur d’assister à l’inventaire, il doit élaborer des


procédures alternatives d’audit et dans le cas échéant modifier son opinion dans le rapport
d’audit.
Au cas où le stock est gardé et contrôlé par un tiers et que l’auditeur ne peut pas s’y
rendre, il doit émettre des procédures alternatives consistant soit en la présence d’un autre
auditeur, en la consultation des rapports d’audit précédents sur a qualité du service de
stockage, en la vérification des fiches d’inventaires soit en la demande de confirmation
d’autres tiers si les stocks ont été garantis.

 Conflits et litiges
Les conséquences des procès et litiges sont la plupart du temps assez pesants pour l’entité.
Ainsi l’auditeur peut mener sa démarche de la façon suivante :

 analyse de l’environnement en vue de détecter les risques de litiges et en prévoir leur


conséquence et appréciation de l’exhaustivité des informations transmises
 rencontre avec le conseil juridique externe en vue d’entretien lorsque l’auditeur estime
les conséquences assez importantes.
 Informations sectorielles
Les éléments à prendre en compte sont les suivants :

 les ventes, transferts et charges entre secteurs.


 la comparaison des budgets et autres résultats attendus.
 la répartition des actifs et des coûts entre secteurs.
 la cohérence entre les périodes et le caractère adéquat des informations fournies pour
expliquer ces incohérences

 ISA 505 Confirmations externes

3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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Cette norme, portant sur les confirmations externes, a pour objectif de définir les procédures
de demandes de confirmation externe à élaborer et à mettre en œuvre pour recueillir des
éléments probants pertinents et fiables.

 Définitions

Pour les besoins des Normes ISA, les termes mentionnés ci-après ont la signification
suivante :
- Confirmation externe : Eléments probants recueillis à partir d’une réponse écrite
reçue d’un tiers directement par l’auditeur, sur support papier, sous forme
électronique ou par d’autres moyens.
- Demande de confirmation positive : Demande faite au tiers de répondre
directement à l’auditeur, soit en précisant son accord ou son désaccord avec
l’information mentionnée dans la demande, soit en fournissant l’information
demandée.
- Demande de confirmation négative : Demande faite au tiers de ne répondre
directement à l’auditeur que s’il est en désaccord avec l’information mentionnée dans
la demande.
- Absence de réponse : Fait que le tiers ne réponde pas, ou ne réponde que
partiellement, à une demande de confirmation positive, ou encore le fait qu’une
demande de confirmation soit renvoyée à l’auditeur parce qu’elle n’est pas parvenue
au destinataire.
- Divergence : Une réponse qui met en évidence un écart entre l’information dont la
confirmation a été demandée au tiers ou contenue dans les documents comptables de
l’entité et celle fournie par le tiers.
 Diligences
 Procédure de confirmation externe : lorsque le besoin se manifeste, l’auditeur
adresse à des personnes externes à l’entreprise des demandes de confirmation. Il se doit de
garder le contrôle desdites demandes.
 Refus de la direction de permettre à l’auditeur d’adresser une demande de
confirmation externe : dans de pareilles circonstances, les obligations de l’auditeur se
résument aux diligences suivantes :
- Demander les motifs du refus
- Juger de la pertinence et du caractère raisonnable des motifs
- Evaluer les incidences sur les risques d’anomalie
- Mettre en œuvre des procédures alternatives au cas où les motifs s’avéreraient non
fondés.
 Résultats des demandes de confirmations :

les résultats rencontrés sont les suivants :


- Réponses fiables
- Absence de réponses
- Divergences
- Nécessité de demande de confirmation positive
 Confirmations négatives : les raisons pour lesquelles l’auditeur envoie des demandes
de confirmation négatives peuvent être :
- Le fait que les risques d’anomalies soient évalués à un niveau assez faible.
3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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- Le fait que les soldes à vérifier soient nombreux.
- Le taux très bas de divergences attendu.
- Le fait que l’auditeur n’ait aucune idée des conditions pouvant conduire les
destinataires à ignorer les demandes de confirmation.
 Evaluation des éléments obtenus :
L’auditeur juge de la pertinence des éléments probants découlant de la vérification externe.

 Modalités d’application et autres informations explicatives


 Procédure de confirmation externe
la confirmation externe passe par les étapes suivantes :
- La sélection des informations à confirmer.
- La sélection des tiers.
- La conception de la demande.
- Le suivi des demandes de confirmation.
 Refus de la direction de permettre à l’auditeur d’adresser une demande de
confirmation
la plupart du temps, les raisons avancées sont le fait d’existence de conflits ou de litiges avec
la tierce personne et la possibilité de mauvaise influence de la demande de confirmation sur
l’aboutissement des négociations.

 Résultat des procédures


les résultats sont divers et font l’objet d’analyse. Lesdites analyses peuvent faire ressortir :
- Des risques de fraudes et d’altercation.
- Des mises en place de procédures alternatives pour palier aux problèmes de fraude.
- La présence d’anomalies dans les états financiers
- Des divergences.
 Confirmation négative
généralement l’on ne reçoit des désaccords que quand la tierce personne est lésée. Il est en
effet rare qu’elle signale des erreurs étant à son profit. Les éléments probants en découlant
manquent de pertinences.

La confirmation externe est limitée par le fait que l’on ne peut être sûr dans certains cas de la
réception de la demande par le tiers ou de sa négligence

 Evaluation des éléments obtenus

les éléments de réponses obtenus sont soit :

- Des accords
- Des réponses non fiables
- Absences de réponses
- Divergences

 ISA 510 Missions d’Audit Initiales-Soldes d’Ouverture

L’objecteur de l’auditeur est de recueillir des éléments probants suffisants et appropriés

3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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en vue de déterminer :
- Si les soldes d’ouvertures contiennent des anomalies ayant une incidence significative
sur les états financiers de l’année en cours.
- Si des méthodes comptables appropriées reflétées dans les soldes d’ouvertures ont été
appliquées de façon permanente pour l’établissement des états financiers de l’année en
cours.

 Définitions
- Mission d’audit initiale : mission dans laquelle les états financiers de la période
précédente n’ont pas fait l’objet d’un audit ou ont été audités par un auditeur
précédent.
- Auditeur précèdent : auditeur d’un cabinet d’audit différent, qui était auparavant
l’auditeur de l’entité et qui a été remplacé par l’auditeur actuel.
- Soldes d’ouverture : soldes de comptes qui existaient au début de la période. Les
soldes d’ouverture sont le report des soldes de clôture de la période précédente et
reflètent les incidences des opérations et des événements des périodes antérieures et
des méthodes comptables appliquées au cours de la période précédente.
 Diligences et modalités
 Procédures d’audit
L’auditeur doit lire les états financiers et le rapport de l’auditeur précédent portant sur ces
états financiers s’ils existent afin d’obtenir les informations pertinentes sur les soldes
d’ouvertures.
Il doit recueillir les éléments probants suffisants et appropriés montrant que les soldes
d’ouvertures ne comportent pas des anomalies significatives sur les états financiers.
Lorsqu’il recueille des éléments montrant que les soldes d’ouvertures comportent une
anomalie significative, il doit mettre en œuvre des procédures d’audit supplémentaires jugées
nécessaires.

 Conclusion et rapport d’audit

Lorsque l’auditeur n’est pas en mesure de recueillir des éléments probants suffisants et
appropriés sur les soldes d’ouverture ou lorsque l’auditeur arrive à la conclusion que les
soldes d’ouverture comportent une anomalie qui a une incidence significative sur les états
financiers de la période en cours, et que l’incidence de cette anomalie n’a pas été
comptabilisée de façon appropriée et n’a pas fait l’objet d’une présentation et d’une
information adéquates dans les états financiers, il doit exprimer une opinion avec réserve.

 ISA 520 Procédures Analytiques

L’objectif de cette norme est :

- de recueillir des éléments probants pertinents et fiables à partir de la mise en œuvre de


procédures analytiques de substance.

3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
36
- concevoir et réaliser des procédures analytiques à une date proche de la fin des travaux
d’audit pour aider l’auditeur à fonder une conclusion générale sur le fait que les états
financiers sont cohérents avec sa connaissance de l’entité.
 Définition
- Les procédures analytiques : des évaluations d’informations financières faites à
partir d’une analyse des corrélations plausibles entre des données financières et non
financières. Ces procédures englobent également toute investigation jugée nécessaire des
fluctuations ou des corrélations relevées qui sont incohérentes avec d’autres informations
pertinentes ou qui s’écartent de façon importante des valeurs attendues.
 Diligences requises et Modalités d’application

Lors de la définition et de la mise en œuvre de procédures analytiques de substance réalisées,


l’auditeur doit :

- établir la pertinence du recours à des procédures analytiques de substance spécifiques


pour des assertions déterminées, en tenant compte des risques évalués d’anomalies
significatives.
- évaluer la fiabilité des données sur lesquelles sont fondées ses attentes par rapport à
des montants enregistrés ou à des ratios.
- déterminer et apprécier si les montants ou les ratios ont un niveau de précision
suffisant.
Pour aboutir à des conclusions sur lesquelles fonder son opinion d’audit, l’auditeur doit, tirer
des conclusions sur les résultats des procédures analytiques visant à corroborer les
conclusions tirées au cours de l’audit de composants séparés ou d’éléments individuels des
états financiers. Toutefois les résultats des procédures analytiques peuvent révéler le risque
d’une anomalie significative, dans ce cas, l’auditeur doit réviser son évaluation des risques
d’anomalies significatives et modifie en conséquence les procédures d’audit complémentaires
planifiées.

 ISA 530 Sondages en Audit

Dans la présente norme, l’objectif de l’auditeur qui a recours aux sondages est de disposer
d’une base raisonnable à partir de laquelle il tire des conclusions sur la population dont
l’échantillon est extrait.

 Définitions
- Sondage : mise en œuvre des procédures d’audit sur moins de 100% des éléments
d’une population pertinente pour l’audit.
- Population : Ensemble des données à partir desquelles un échantillon est sélectionné
et sur lesquelles l’auditeur souhaite tirer des conclusions.
- Risque d’échantillonnage : Risque que la conclusion de l’auditeur basée sur un
échantillon puisse être différente de celle à laquelle il serait parvenu si l’ensemble de
la population avait été soumis à la même procédure d’audit.
 Diligences
- Définition et taille de l’échantillon et sélection des éléments à tester :
 Choix de la méthode de l’échantillonnage
3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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 Taille de l’échantillon
 Sélection des éléments à tester
- Mise en œuvre des procédures analytiques.
- Extrapolation des anomalies.
- Evaluation des résultats.
 Modalités
- Stratification : Procédure consistant à diviser une population en sous population. Si la
population est stratifiée, l’efficience de l’audit peut être améliorée. Cette stratification a pour
objet de réduire la sensibilité des éléments à l’intérieur de chaque state et aussi de réduire la
taille de l’échantillon sans accroitre le risque d’échantillonnage.
- Sélection d’unités monétaires pondérées : Lors de la réalisation de vérification de
détail, il peut-être efficient d’identifier l’unité d’échantillonnage comme unité monétaire
individuelle composant la population.

 ISA 540 Audit des estimations comptables, y compris des estimations


comptables en juste valeur et des informations fournies les concernant

Cette Norme traite des obligations de l’auditeur ayant trait aux estimations comptables, y
compris les estimations comptables en juste valeur et les informations fournies les concernant
dans le cadre d’un audit d’états financiers.
Plus spécifiquement, cette norme développe la façon dont la Norme ISA 315 et la Norme
ISA 330 et d’autres Normes ISA concernées doivent être appliquées aux estimations
comptables.

Nature des estimations comptables : Certains postes des états financiers ne peuvent pas
être évalués avec précision, mais peuvent seulement être estimés. Pour les besoins de cette
Norme ISA, de tels postes sont désignés par le vocable d’estimations comptables.
La nature et la fiabilité de l’information dont dispose la direction pour étayer la
détermination d’une estimation comptable varient très largement, ce qui par voie de
conséquence affecte leur degré d’incertitude. Ce degré d’incertitude affecte en retour les
risques d’anomalies significatives dans les estimations comptables, y compris la possibilité
d’introduction de biais non intentionnels ou intentionnels par la direction.

 Objectif
L’objectif fixé à l’auditeur est de recueillir des éléments probants suffisants et appropriés
pour vérifier que :

- les estimations comptables, y compris les estimations comptables en juste


valeur, incluses dans les états financiers, qu’elles soient enregistrées ou
fournies à titre d’information, sont raisonnables,
- Et les informations fournies dans les états financiers les concernant sont
pertinentes,
dans le contexte du référentiel comptable applicable.
 Définitions
Pour le besoins des Normes ISA, les termes ci-après ont la signification suivante :
3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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- Estimation comptable : Valeur approchée d’un montant en l’absence d’un
moyen précis de le mesurer. Ce terme est utilisé pour un montant évalué en juste valeur
lorsqu’il existe une incertitude attachée à l’évaluation, de même que pour d’autres montants
qui requièrent une estimation. Lorsque cette Norme ISA vise uniquement des estimations
comptables impliquant des évaluations en juste valeur, le terme « estimations comptables en
juste valeur » est utilisé.
- Estimation ponctuelle ou fourchette d’estimations de l’auditeur :
Montant, ou fourchette de montants, respectivement, déterminé à partir d’éléments probants
utilisés pour apprécier l’estimation ponctuelle de la direction.
- Incertitude attachée à l’évaluation : Possibilité qu’une estimation comptable
(et l’information fournie la concernant) manque de précision en raison du risque inhérent à
son évaluation.
- Biais introduit par la direction : Manque d’impartialité de la direction dans
la préparation de l’information.
- Estimation ponctuelle de la direction : Montant retenu par la direction
concernant une estimation comptable pour être enregistré dans les états financiers ou être
mentionné dans l’annexe de ceux-ci.
- Montant réalisé d’une estimation comptable : Montant réel en valeur qui
résulte de la réalisation d’une (de) transaction(s) sous-jacente(s), d’un (d’) événement(s) ou
d’une (de) condition(s) ayant fait l’objet d’une estimation comptable.
 Diligences

 Procédures d’évaluation des risques et procédures liées


Lors de la réalisation des procédures d’évaluation des risques et des procédures liées dans le
but d’acquérir une connaissance de l’entité et de son environnement, y compris de son
contrôle interne, en application de la Norme ISA 315, l’auditeur doit acquérir une
connaissance des points suivants afin de disposer d’une base pour l’identification et
l’évaluation des risques d’anomalies significatives dans les estimations comptables :
- les dispositions du référentiel comptable applicable relatives aux estimations
comptables, y compris les informations à fournir les concernant ;
- la façon dont la direction identifie les transactions, ou les événements ou
circonstances qui peuvent donner lieu au besoin d’estimations comptables pour être
enregistrées ou mentionnées en notes annexes aux états financiers. En acquérant cette
connaissance, l’auditeur doit s’enquérir auprès de la direction des changements intervenus
dans les circonstances qui peuvent donner lieu à de nouvelles estimations comptables, ou à
réviser les estimations comptables existantes ;
- la façon dont la direction procède aux estimations comptables et une
connaissance des données sur la base desquelles elles sont établies, y compris:
 la méthode et le cas échéant le modèle utilisés pour procéder à l’estimation
comptable ;
 les contrôles pertinents ;
 le recours éventuel de la direction à un expert ;
 les hypothèses sous-tendant les estimations comptables ;
 s’il y a eu, ou s’il devrait y avoir eu, un changement par rapport à la période
précédente dans les méthodes suivies pour procéder aux estimations
comptables et, dans l’affirmative, quelles en sont les raisons
 si la direction a évalué les effets d’une incertitude attachée à l’évaluation
d’une estimation et, dans l’affirmative, comment elle a procédé à cette
3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
39
évaluation.
L’auditeur doit revoir le montant réalisé des estimations comptables comprises dans les états
financiers de la période précédente, ou, le cas échéant, leur révision subséquente pour les
besoins de la période en cours. La nature et l’étendue de cette revue tient compte de la nature
des estimations comptables et de la pertinence de l’information obtenue lors de cette
revue pour identifier et évaluer les risques d’anomalies significatives dans les
estimations comptables faites dans les états financiers de la période en cours. Cependant,
cette revue n’a pas pour but de remettre en cause les jugements portés au cours des périodes
précédentes et qui étaient fondés sur les informations disponibles à cette époque.
 Identification et évaluation des risques d’anomalies significatives
Lors de l’identification et de l’évaluation des risques d’anomalies significatives, effectuées
en application de la Norme ISA 315, l’auditeur doit évaluer le degré d’incertitude attaché à
l’évaluation des estimations comptables.
L’auditeur doit déterminer si, selon son jugement professionnel, l’une quelconque des
estimations comptables qui a été identifiée comme comportant un degré élevé d’incertitude
attachée à son évaluation donne lieu à des risques importants.
 Réponses aux risques évalués d’anomalies significatives
Sur la base des risques évalués d’anomalies significatives, l’auditeur doit déterminer :
- si la direction a correctement appliqué les dispositions du référentiel
comptable applicable relatives aux estimations comptables ; et
- si les méthodes suivies pour procéder aux estimations comptables sont
appropriées et ont été appliquées de manière consistante par rapport à la période précédente,
et si les modifications éventuelles dans les estimations comptables ou dans la méthode
suivie pour y procéder sont appropriées eu égard aux circonstances.
En réponse aux risques évalués d’anomalies significatives, l’auditeur doit entreprendre de
6
réaliser, tel qu’exigé par la Norme ISA 330 , une ou plusieurs des procédures suivantes, en
prenant en compte la nature de l’estimation comptable : (Voir par. A59– A61)
- déterminer si les événements survenus jusqu’à la date du rapport d’audit
fournissent des éléments probants concernant l’estimation comptable ;
- vérifier la façon dont la direction a procédé aux estimations comptables et les
données sur lesquelles elles sont basées. Ce faisant l’auditeur doit apprécier si :

 la méthode d’évaluation utilisée est appropriée en la circonstance ;


 les hypothèses retenues par la direction sont raisonnables au regard des
objectifs d’évaluation du référentiel comptable applicable.

- tester l’efficacité du fonctionnement des contrôles sur la manière dont la


direction a procédé aux estimations comptables, conjointement avec des contrôles de
substance appropriés ;
 déterminer une estimation ponctuelle ou une fourchette d’estimations
pour apprécier l’estimation ponctuelle de la direction. A cette fin : lorsque l’auditeur utilise

3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
40
des hypothèses ou des méthodes qui diffèrent de celles de la direction, il doit acquérir une
connaissance suffisante des hypothèses et méthodes de la direction pour établir que son
estimation ponctuelle ou sa fourchette d’estimations prend en compte les variables
concernées et pour évaluer toute différence importante avec l’estimation ponctuelle de la
direction ;
 lorsque l’auditeur conclut qu’il est approprié d’utiliser une fourchette
d’estimations, il doit réduire celle-ci, sur la base des éléments probants dont il dispose, aux
seuls dénouements considérés comme raisonnables.
L’auditeur doit s’interroger pour savoir si des compétences ou une connaissance spécialisées
concernant un ou plusieurs aspects des estimations comptables sont requises afin de
recueillir des éléments probants suffisants et appropriés.
 Contrôles de substance complémentaires en réponse aux risques importants
Incertitude attachée à l’évaluation

Pour les estimations comptables qui engendrent des risques importants, en plus des autres
contrôles de substance réalisés pour satisfaire aux obligations de la Norme ISA 330,
l’auditeur doit évaluer les aspects suivants :
- la façon dont la direction a pris en considération des hypothèses alternatives
ou des réalisations différentes, ainsi que les raisons pour lesquelles elle ne les a pas retenues,
ou la façon dont la direction a pris en compte d’une autre manière l’incertitude attachée à
l’évaluation lors de la détermination de l’estimation comptable ;
- si les hypothèses importantes retenues par la direction sont raisonnables ;
- lorsque ceci touche au caractère raisonnable d’hypothèses importantes
retenues par la direction ou au caractère approprié de l’application du référentiel comptable
applicable, l’intention de la direction de mener des actions spécifiques et sa capacité à le
faire.
Si l’auditeur juge que la direction ne s’est pas intéressée de manière adéquate aux effets de
l’incertitude attachée à l’évaluation portant sur les estimations comptables qui engendrent
des risques importants, il doit, s’il le considère nécessaire, déterminer une fourchette à
l’intérieur de laquelle il évalue le caractère raisonnable de l’estimation comptable.
Critères d’enregistrement et d’évaluation

Pour les estimations comptables qui engendrent des risques importants, l’auditeur doit
recueillir des éléments probants suffisants et appropriés concernant le fait de savoir :
- si la décision de la direction de refléter, ou de ne pas refléter, les estimations
comptables dans les états financiers ; et
- si les éléments d’évaluation choisis pour les estimations comptables,
sont conformes aux dispositions du référentiel comptable applicable.
 Appréciation du caractère raisonnable des estimations comptables et recherche
d’anomalies
L’auditeur doit apprécier, sur la base des éléments probants, si les estimations comptables
contenues dans les états financiers sont, soit raisonnables dans le contexte du référentiel
comptable applicable, soit erronées.
3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
41
 Informations fournies concernant les estimations comptables
L’auditeur doit recueillir des éléments probants suffisants et appropriés pour déterminer si
les informations fournies dans les états financiers concernant les estimations comptables sont
conformes aux dispositions du référentiel comptable applicable.
Pour les estimations comptables qui engendrent des risques importants, l’auditeur doit
également apprécier, dans le contexte du référentiel comptable applicable, la pertinence des
informations fournies dans les états financiers sur l’incertitude attachée à leur évaluation.
 Indices de biais possibles introduits par la direction
L’auditeur doit revoir les jugements et les décisions de la direction pris lors de la
détermination des estimations comptables afin d’identifier s’il existe des indices de biais
possibles introduits par celle-ci. Des indices de biais possibles introduits par la direction ne
constituent pas en soi des anomalies dont l’auditeur peut tirer des conclusions quant au
caractère raisonnable d’estimations comptables individuelles.
 Déclarations écrites
L’auditeur doit obtenir des déclarations écrites de la direction confirmant que celle-ci
considère que les hypothèses importantes qu’elle a retenues en procédant aux estimations
comptables sont raisonnables.

 Documentation
L’auditeur doit inclure dans la documentation d’audit :
- le fondement de ses conclusions sur le caractère raisonnable ou non des
estimations comptables qui engendrent des risques importants et des
informations fournies les concernant ; et
- le cas échéant, les indices de biais possibles introduits par la direction.

 ISA 550 Parties liées

Cette norme traite des obligations de l’auditeur concernant les relations, et les transactions avec les
parties liées, dans un état financier .elle fournit en particulier des précisions sur la manière d’appliquer
les normes ISA315, ISA330, 540 au regard des risques d’anomalies significatives associés aux
relations et à la transaction avec les parties liées.

 Objectif
Acquisition d’une connaissance suffisante des relations et des transactions avec les parties
liées, que le référentiel comptable applicable établisse ou non des règles en la matière, pour
être en mesure de relever les facteurs de risque de fraudes, et conclure que ces relations de
transaction sont présentées sincèrement et ne sont pas trompeurs.

Et de recueillir des éléments probants suffisants et appropriés pour déterminer si ces relations
et ces transactions sont correctement identifiées et comptabilisées.

 Définition
- Les parties liées : une personne, ou une entité, qui détient le contrôle ou exerce
une influence notable directement ou indirectement, par l’entremise d’un ou de plusieurs
3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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intermédiaires, sur l’entité qui présente ses états financiers. Ou une autre entité sur laquelle
cette entité à cette influence.

 Diligences
 Procédures d’évaluations et autre procédures liées
- Il faut que l’auditeur comprenne les relations et les transactions de l’entité avec les
parties liées, pour qu’il puisse réunir les informations pertinentes pour identifier les risques
d’anomalies significatives.
- La nécessité de rester attentif aux informations sur les parties liées, lors de la revue
de la comptabilité et des documents.
- L’auditeur doit partager l’information obtenue concernant les parties liées à l’entité,
avec les autres membres de l’équipe affectée à la mission.

 Identification et évaluation des risques d’anomalies significatives associés aux


relations et aux transactions avec les parties liées :

L’auditeur doit identifier et déterminer les risques significatifs associés aux transactions et
aux relations avec les parties liées. En y procédant, il doit considérer celles conclues en dehors
du cadre normal des activités de l’entité comme générant des risques importants.

 Réponses aux risques d’anomalies significatives associés aux relations et aux


transactions avec les parties liées

Lorsque l’auditeur identifie des relations ou transactions avec les parties liées que la direction
n’aurait pas identifiées ou communiquées antérieurement, il doit tout d’abord déterminer si les
circonstances sous-jacentes confirmant l’existence de ces relations ou transactions, puis
communiquer rapidement ces informations à l’équipe affectée à la mission ,et s’enquérir de la
raison pour laquelle les contrôles de l’entité n’ont pas permis de l’identifier ou de les
communiquer.

Et si ça concerne les transactions importantes conclues avec les paries liées en dehors du
cadre normal des activités de l’entité, l’auditeur doit examiner les contrats et les accords sous-
jacents, et recueillir les éléments probants sur le fait que les transactions ont bien étaient
autorisées et approuvées.

 Appréciation du mode de comptabilisation et des informations fournis


concernant les relations et les transactions avec les parties liées

Pour forger une opinion sur les états financiers, l’auditeur doit apprécier si les relations et les
transactions avec les parties liées ont été correctement comptabilisés, et les informations
fournies les concernant sont pertinentes, conformément au référentiel comptable applicable.

 Déclarations écrites

L’auditeur doit obtenir des déclarations écrites de la direction ou les personnes constituant le
gouvernement de l’entreprise confirmant que ces personnes lui ont communiqué l’identité des

3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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parties liées et toutes les relations et transactions avec celle-ci et sont correctement
comptabilisées et conformes au référentiel comptable applicable.

 Communication avec les personnes constituant le gouvernement de l’entreprise

L’auditeur doit communiquer à toutes les personnes constituant le gouvernement de


l’entreprise, même ceux qui ne sont pas impliqués dans sa direction, toutes les questions
importantes relevées au cours de l’audit en rapport avec les parties liées à l’entité.

 Documentation

L’auditeur doit inclure dans la documentation d’audit les noms des parties liées identifiées et
la nature des relations avec celles-ci.

 ISA 560 Evénements Postérieurs à la clôture

Cette norme traite des obligations de l’auditeur au regard des événements postérieurs à la date
de clôture dans le cadre d’un audit d’état financiers.

 Objectifs
Les objectifs de l’auditeur sont :
- Recueillir des éléments probants suffisants et appropriés montrant que les
événements survenus entre la date des états financiers et la date de son rapport, nécessitant un
ajustement des états financiers ou une information à fournir dans ceux-ci, ont fait l’objet d’un
traitement approprié dans les états financiers conformément au référentiel comptable
applicable.
- Traiter d’une manière appropriée les événements dont il a eu connaissance
après la date de son rapport et qui, s’il en avait eu connaissance avant cette date, auraient pu le
conduire à amender son rapport.
 Définitions

- Date des états financiers : date de clôture de la dernière période couverte par les
états financiers.
- Date d’établissement des états financiers : date à laquelle tous les états
constituant des états financiers, y compris les notes y relatives, ont été établis et les personnes
ayant autorité pour les arrêter en ont pris la responsabilité.
- Date du rapport de l’auditeur : date indiquée sur le rapport d’audit portant sur
les états financiers conformément à la norme ISA 700.
- Date de publication des états financiers : date à laquelle le rapport de l’auditeur
et les états financiers audités sont mis à la disposition des tiers.
- Evénements postérieurs : c’est les événements survenant entre la date de clôture
et la date du rapport de l’auditeur, et faits dont l’auditeur a eu connaissance après
la date de son rapport.
 Diligences
 Evénements survenus entre la date de clôture et la date de rapport de
l’auditeur

3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
44
L’auditeur doit mettre en œuvre des procédures d’audit en vue de recueillir des éléments
probants suffisants et appropriés visant à déterminer si tous les événements survenus entre la
date des états financiers et la date du rapport d’audit requièrent un ajustement des états
financiers ou une information à fournir dans ceux-ci, ont été identifiés. .

 Faits portés à la connaissance de l’auditeur après la date de son rapport d’audit


mais avant la date de publication des états financiers

Dans ce cas, l’auditeur doit se réunir avec la direction voire avec les responsables de la
gouvernance. Déterminer si les états financiers doivent être modifiés, dans l’affirmative, il
doit se renseigner auprès de la direction, de la façon dont elle entend traiter ce point dans les
états financiers. Et dans le cas où la direction modifie les états financiers, l’auditeur doit
mettre en œuvre les procédures d’audit dans les circonstances pour ce qui concerne la
modification.

Lorsque les textes légaux et le référentiel comptable n’interdisent pas à la direction de limiter
la modification des états financiers aux seuls incidences du ou des événements postérieurs,
qui sont à l’origine de la modification, dans ce cas l’auditeur doit :

- Soit modifier son rapport en y ajoutant une deuxième date valant uniquement la
modification concernée.
- Soit délivrer un nouveau rapport.

 Faits portés à la connaissance de l’auditeur après la publication des états


financiers
L’auditeur doit s’entretenir avec la direction, le cas échéant avec les personnes constituant la
direction de l’entreprise.
Déterminer s’il convient de modifier les états financiers et dans l’affirmative s’enquérir de la
façon dont la direction compte traiter ce point dans les états financiers.
L’auditeur doit inclure dans son nouveau rapport un paragraphe d’observation pour faire
référence à une note des états financiers qui décrit de manière plus détaillée la raison de la
modification des états financiers, publiés antérieurement, ainsi qu’au rapport précédent qu’il a
émis.
Dans la situation où la direction ne prend pas les dispositions nécessaires pour s’assurer que
toutes les personnes ayant reçu les états financiers publiés antérieurement sont informées de la
situation, l’auditeur doit prendre les mesures appropriées pour tenter d’éviter que des tiers
n’utilisent son rapport.

 ISA 570 Continuité de l’exploitation

La norme ISA 570 traite des responsabilités de l’auditeur dans le cadre d’un audit d’états
financier, en ce qui concerne la continuité d’exploitation, et les incidences sur le rapport de
l’auditeur.

 Objectifs
Les objectifs de l’auditeur sont :
3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
45
- Recueillir des éléments probants suffisants et appropriés relatifs au caractère
approprié de d’application par la direction de l’hypothèse de continuité
d’exploitation dans l’établissement des états financiers.
- Tirer une conclusion, à partir des éléments probants recueillis, quant à l’existence
ou non d’une incertitude significative liée à des événements ou à des conditions
susceptibles de jeter un doute important sur la capacité de l’entité à poursuivre son
exploitation.
- En déterminer les incidences sur le rapport de l’auditeur.
 Définition
Continuité d’exploitation : une entité est présumée poursuivre son activité dans un avenir
prévisible.
 Diligences
 Procédures d’évaluation des risques et autres procédures liées

L’auditeur doit examiner s’il existe des événements ou situations qui sont susceptibles de jeter
un doute important sur la capacité de l’entité à poursuivre son exploitation, et déterminer si la
direction a déjà procédé à une évaluation préalable sur la continuité de l’exploitation de
l’entité.

 Appréciation de l’évaluation faite par la direction

L’auditeur doit apprécier l’évaluation faite par la direction sur la capacité de l’entité à
poursuivre son exploitation, et prendre en compte la même période que celle retenue par la
direction pour procéder à sa propre évaluation conformément aux exigences du référentiel
comptable applicable.

 Période postérieure à celle sur laquelle porte l’évaluation de la direction

L’auditeur doit s’enquérir de la direction d’événements ou de conditions dont elle aurait


connaissance, qui pourraient survenir après la période couverte par son évaluation et qui
seraient susceptibles de jeter un doute important sur la capacité de l’entité à poursuivre son
exploitation.

 Procédures d’audit supplémentaires lorsque les événements ou les conditions


sont relevés

Si des évènements sont susceptibles de jeter un doute sur la capacité de l’entité à poursuivre
son exploitation ont étés relevés, l’auditeur doit obtenir des éléments probants suffisants et
appropriés pour lui permettre de déterminer s’il existe ou non une incertitude significative liée
à ces événements.

 Conclusions et rapport d’audit

L’auditeur doit évaluer si des éléments probants suffisants et appropriés ont étés obtenus, et
tirer une conclusion à propos du caractère approprié de l’application par la direction du
principe comptable de la continuité de l’exploitation, ainsi l’existence ou non d’une
incertitude significative liées à des événements ou situations susceptibles de jeter un doute sur
la continuité de l’exploitation.
3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
46
 Incidences sur le rapport de l’auditeur

Si l’auditeur juge que l’application par la direction du principe comptable de continuité


d’exploitation dans les états financiers est inappropriée, il doit exprimer une opinion
défavorable.
S’il y avait une absence d’information adéquate sur l’incertitude significative dans les états
financiers, l’auditeur doit exprimer une opinion défavorable et indiquer qu’il existe une
incertitude significative susceptible de jeter un doute important sur la continuité d’exploitation
de l’entité qui n’a pas été communiquée dans les états financiers.

 Communication avec les responsables de la gouvernance


L’auditeur doit informer les responsables de la gouvernance des événements ou situations
relevées qui sont susceptibles de jeter un doute sur la capacité de l’entité à poursuivre son
exploitation.

 Retard important dans l’approbation des états financiers

En cas de délai important entre la date d’approbation des états financiers par la direction,
l’auditeur doit s’enquérir des raisons de retard et s’interroger sur l’incidence que cela peut
avoir sur sa conclusion et à propos de l’existence ou non d’une incertitude significative.

 ISA 580 Déclarations Ecrites

La présente norme traite de la responsabilité qui incombe à l’auditeur, dans le cadre d’un
audit d’états financiers, d’obtenir des déclarations écrites de la direction et des responsables
de la gouvernance.

Les objectifs de l’auditeur sont :


- d’obtenir des membres de la direction et, le cas échéant, des responsables de la
gouvernance des déclarations écrites affirmant qu’ils estiment s’être acquittés de leurs
responsabilités quant à la préparation des états financiers et à l’exhaustivité des
informations fournies à l’auditeur.
- d’étayer au moyen de déclarations écrites, lorsqu’il détermine que cela est nécessaire
ou que d’autres normes ISA l’exigent, d’autres éléments probants pertinents par
rapport aux états financiers ou à des assertions spécifiques qu’ils contiennent.
- répondre de manière appropriée aux déclarations écrites fournies par la direction et, le
cas échéant, par les personnes constituant le gouvernement d’entreprise, ou aux
situations dans lesquelles la direction ou, le cas échéant, les personnes constituant le
gouvernement d’entreprise ne fournit (ne fournissent) pas les déclarations demandées par
l’auditeur.

 Définitions
- Déclaration écrite : Affirmation écrite fournie à l’auditeur par la direction pour
confirmer certains points ou étayer d’autres éléments probants. Les déclarations écrites dans
ce contexte ne comprennent pas les états financiers, les assertions contenues dans ceux-ci, ou
les livres et autres documents comptables les justifiant.
3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
47
- Pour les besoins de cette Norme ISA, la référence à la « direction » doit être
comprise comme « la direction et, le cas échéant, les personnes constituant le gouvernement
d’entreprise ». De plus, dans le cas d’un référentiel reposant sur le principe de présentation
sincère, la direction est responsable de l’établissement et de la présentation sincère des états
financiers conformément au référentiel comptable applicable, ou de l’établissement d’états
financiers donnant une image fidèle conformément à ce référentiel.

 Diligences

 Déclarations écrites relatives aux responsabilités de la direction


L’auditeur doit demander à la direction de lui fournir une déclaration écrite indiquant qu’elle
a satisfait à ses responsabilités relatives à l’établissement des états financiers conformément
au référentiel comptable applicable.

L’auditeur doit demander à la direction de lui adresser une déclaration écrite confirmant:

- Qu’elle lui a fourni toutes les informations pertinentes et qu’elle lui a laissé un libre
accès à toutes les informations et personnes au sein de l’entité, selon les termes de la
mission d’audit.
- Que toutes les transactions ont été enregistrées et sont reflétées dans les états
financiers.

 Autres déclarations écrites :


D’autres Normes ISA requièrent de l’auditeur qu’il demande des déclarations écrites. Si, en
complément de telles déclarations requises, l’auditeur estime nécessaire d’obtenir une ou
plusieurs autres déclarations écrites pour appuyer d’autres éléments probants relatifs aux états
financiers ou à une ou plusieurs assertions spécifiques contenues dans ceux-ci, il doit
demander d’autres déclarations écrites sur ces points.

 Date et période(s) couvertes par les déclarations écrites


La date des déclarations écrites doit être aussi proche que possible, mais pas postérieure, à
celle du rapport de l’auditeur sur les états financiers. Les déclarations écrites doivent viser
tous les états financiers et toutes les périodes couvertes dans le rapport de l’auditeur.

 Doute quant à la fiabilité des déclarations écrites


Lorsque l’auditeur a des doutes concernant la compétence, l’intégrité, les valeurs éthiques ou
la diligence de la direction, ou encore concernant l’engagement de celle-ci sur ces aspects ou
sur leur mise en place, il doit déterminer l’incidence que peuvent avoir de tels doutes sur la
fiabilité des déclarations (verbales ou écrites) et sur les éléments probants en général.

En particulier, si les déclarations écrites sont incohérentes avec les autres éléments probants,
l’auditeur doit mettre en œuvre des procédures d’audit pour tenter de résoudre ces
incohérences. Si la question reste non résolu, il doit reconsidérer l’évaluation de la
compétence, de l’intégrité, des valeurs éthiques ou de la diligence de la direction, ou encore
de l’engagement de celle-ci sur ces aspects ou sur leurs mises en place, et doit déterminer

3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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l’effet que ceci peut avoir sur la fiabilité des déclarations (verbales ou écrites) et sur les
éléments probants en général.

 Déclarations écrites demandées non obtenues


Lorsque la direction ne fournit pas une ou plusieurs des déclarations écrites demandées,
l’auditeur doit :

- S’entretenir de cette question avec la direction ;


- Réévaluer l’intégrité de la direction et évaluer l’effet que peut avoir une telle situation
sur la fiabilité des déclarations (verbales ou écrites) et sur les éléments probants en
général ; et
- Prendre les mesures appropriées, et notamment s’interroger quant à l’effet possible sur
l’opinion exprimée dans le rapport d’audit.

3.Utilisation des travaux d’autres professionnels


Il s’agit des trois normes suivantes : ISA 600 ; Aspects Particuliers- Audit D’états Financiers
D’un Groupe (Y Compris L’utilisation Des Travaux Des Auditeurs Des Composants), ISA
610 ; Utilisation Des Travaux Des Auditeurs Internes et ISA 620 (Utilisation Des Travaux
D’un Expert Désigné Par L’auditeur).

Ces normes traitent des obligations de l'auditeur externe en rapport avec le travaux des
auditeurs de composants dans le cadre d’audit de groupe, ou en rapport avec les audits
internes et des travaux d’un expert désigné par l’auditeur externe, quand ce dernier conclu,
que ces travaux sont susceptibles d’être pertinents pour l'audit .

3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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Chapitre 5 : Normes de rapport (conclusions de l’audit et rapport)
Il s’agit des normes suivantes : 700, 705, 706, 710 et 720. Elles ont pour objectifs de
déterminer la forme et le contenu du rapport et l’opinion de l’auditeur indépendant sur les
informations financière. Une synthèse de la norme Isa 700 (Fondement De l’Opinion et
Rapport d’Audit sur Des Etats Financiers) est présentée ci-après.

Les normes : Isa 705 Modifications Apportées A l’Opinion formulée dans le rapport de
l’auditeur indépendant, Isa 706 paragraphes d’observation et paragraphes relatifs à
d’autres points dans le rapport de l’auditeur indépendant, Isa 710 données comparatives
– chiffres correspondants et états financiers comparatifs et Isa 720 les obligations de
l’auditeur au regard des autres informations dans des documents contenants des états
financiers audités traitent de la façon dont la forme et le contenu du rapport de l’auditeur sont
affectés lorsque ce dernier exprime une opinion modifiée ou inclut dans son rapport un
paragraphe d’observation ou un paragraphe relatif à d’autres points.

 Isa 700 Fondement De l’Opinion et Rapport d’Audit sur Des Etats Financiers

 Introduction
Cette Norme ISA, traite de l’obligation de l’auditeur de se forger une opinion sur les états
financiers. Elle traite également de la forme et du contenu du rapport de l’auditeur émis à la
suite d’un audit d’états financiers.
N.B. : La présente Norme ISA est édictée dans le contexte d’un jeu complet d’états
financiers à usage général. La Norme ISA 800 traite des aspects particuliers lorsque les états
financiers sont établis conformément à un référentiel comptable à usage particulier. La
Norme ISA 805 traite des aspects particuliers concernant un audit d’un état financier seul ou
d’un élément, d’un compte ou d’une rubrique spécifique d’un état financier.
La présente Norme ISA préconise une présentation harmonisée du rapport de l’auditeur. Une
présentation harmonisée du rapport de l’auditeur, lorsque l’audit a été effectué selon les
Normes ISA, favorise la crédibilité de l’audit aux yeux du marché en rendant plus facilement
identifiables les audits effectués conformément à des normes généralement reconnues. Elle
permet également de faciliter la compréhension des utilisateurs et d’identifier des
circonstances inhabituelles lorsqu’elles surviennent.

 Les objectifs de l’auditeur sont les suivants :


- se forger une opinion sur les états financiers fondée sur une évaluation des
conclusions tirées des éléments probants recueillis ; et
- exprimer clairement cette opinion dans un rapport écrit qui décrit également le

3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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fondement de celle-ci.

 Définitions
Pour les besoins des Normes ISA, les termes mentionnés ci-après ont la signification
suivante :
- Etats financiers à usage général : Etats financiers établis conformément à un
référentiel à usage général.
- Référentiel à usage général : Référentiel comptable destiné à répondre aux besoins
communs d’informations financières d’un large éventail d’utilisateurs. Ce référentiel peut
être un référentiel reposant sur le principe de présentation sincère ou un référentiel reposant
sur le concept de conformité.
L’expression « référentiel reposant sur le principe de présentation sincère » est utilisée pour
se référer à un référentiel comptable qui requiert la conformité avec les dispositions de ce
dernier et :
 acte explicitement ou implicitement que pour satisfaire à l’exigence de présentation
sincère des états financiers, il peut être nécessaire que la direction fournisse des informations
au-delà de celles spécifiquement exigées par le référentiel ; ou
 acte explicitement qu’il peut être nécessaire pour la direction de s’écarter d’une
disposition du référentiel pour satisfaire à l’exigence de présentation sincère des états
financiers. De tels écarts ne sont nécessaires que dans des circonstances extrêmement rares.
L’expression « référentiel reposant sur le concept de conformité » est utilisée pour se référer
à un référentiel comptable qui requiert la conformité avec les dispositions de ce dernier, mais
5
qui n’acte pas les points (i) et (ii) ci-dessus .
- Opinion non modifiée : Opinion exprimée par l’auditeur lorsque celui-ci a conclu
que les états financiers ont été établis, dans tous leurs aspects significatifs, conformément au
référentiel comptable applicable.
- L’expression « états financiers » dans la présente Norme ISA se réfère à « un jeu
complet d’états financiers à usage général, y compris les notes y afférentes ».
- L’expression « Normes Internationales d’Information Financière » dans la
présente Norme ISA se réfère aux Normes Internationales d’Information Financière édictées
par le Conseil des Normes Comptables Internationales (International Accounting Standards
Board, IASB), et l’expression « Normes Comptables Internationales du Secteur Public
(International Public Sector Accounting Standards, IPSAS) » se réfère aux Normes
Comptables Internationales du Secteur Public édictées par le Conseil des Normes
Comptables Internationales du Secteur Public (International Public Sector Accounting
Standards Board, IPSASB).
 Diligences
 Fondement de l’opinion sur les états financiers
- L’auditeur doit se forger une opinion sur le fait de savoir si les états financiers sont
établis, dans tous leurs aspects significatifs, conformément au référentiel comptable
applicable.
- Afin de forger son opinion, l’auditeur doit conclure s’il a ou non obtenu une
assurance raisonnable sur le fait que les états financiers pris dans leur ensemble ne
comportent pas d’anomalies significatives, que celles-ci proviennent de fraudes ou résultent
3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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d’erreurs. Cette conclusion doit prendre en compte :
 la conclusion, conformément à la Norme ISA 330, sur le fait qu’il a ou non
recueilli des éléments probants suffisants et appropriés ;
 la conclusion, conformément à la Norme ISA 450, sur le fait que les
anomalies non corrigées prises individuellement ou en cumulé sont, ou non,
significatives ; et
 les évaluations requises suivantes.
Ainsi, l’auditeur doit apprécier si les états financiers sont établis, dans tous leurs aspects
significatifs, conformément aux dispositions du référentiel comptable applicable. Cette
appréciation doit inclure la prise en compte des aspects qualitatifs des méthodes comptables
de l’entité, y compris des indices de biais possibles dans les jugements de la direction.
- L’auditeur doit apprécier en particulier si, au regard des dispositions du référentiel
comptable applicable :
 les états financiers décrivent de manière adéquate les méthodes
comptables retenues et appliquées ;
 les méthodes comptables retenues et appliquées sont cohérentes avec
le référentiel comptable applicable et sont appropriées ;
 les estimations comptables faites par la direction sont raisonnables ;
 les informations présentées dans les états financiers sont pertinentes,
fiables, comparables et compréhensibles ;
 les états financiers fournissent une information adéquate pour
permettre aux utilisateurs présumés de comprendre les incidences des
opérations et des événements significatifs sur les informations
communiquées dans les états financiers ; et
 la terminologie utilisée dans les états financiers, y compris l’intitulé de
chaque état financier, est appropriée.
- L’auditeur doit apprécier si les états financiers font référence au, ou décrivent de
manière appropriée, le référentiel comptable applicable.
 Forme de l’opinion
- L’auditeur doit exprimer une opinion non modifiée lorsqu’il aboutit à la conclusion
que les états financiers sont établis, dans tous leurs aspects significatifs, conformément à un
référentiel comptable applicable.
- Lorsque l’auditeur :
 conclut que, sur la base des éléments probants recueillis, les états financiers
pris dans leur ensemble comportent des anomalies significatives, ou
 n’est pas en mesure de recueillir les éléments probants suffisants et appropriés
lui permettant de conclure que les états financiers pris dans leur ensemble ne
comportent pas d’anomalies significatives,
il doit modifier l’opinion dans son rapport d’audit conformément à la Norme ISA 705.
- Si les états financiers, établis conformément aux dispositions d’un référentiel
comptable reposant sur le principe de présentation sincère, ne donnent pas une présentation
sincère, l’auditeur doit s’entretenir de cette question avec la direction et, en fonction des

3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
52
dispositions du référentiel comptable applicable et de la façon dont cette question est résolue,
il doit déterminer s’il convient ou non de modifier l’opinion dans son rapport d’audit
conformément à la Norme ISA 705.
- Lorsque les états financiers sont établis conformément à un référentiel comptable
reposant sur le concept de conformité, l’auditeur n’est pas tenu d’apprécier si ceux-ci
donnent une présentation sincère. Toutefois, si, dans des situations extrêmement rares,
l’auditeur arrive à la conclusion que ces états financiers sont trompeurs, il doit s’en entretenir
avec la direction et, en fonction de la manière dont ce point est résolu, il doit déterminer s’il
convient d’en faire état dans son rapport d’audit, et comment.
 Rapport de l’auditeur
- Le rapport de l’auditeur doit prendre une forme écrite.
- Le rapport de l’auditeur doit comporter un titre qui indique clairement qu’il
s’agit du rapport d’un auditeur indépendant.
- Destinataire : Le rapport de l’auditeur doit mentionner le destinataire du rapport
selon les exigences de la mission.
- Paragraphe d’introduction: Le paragraphe d’introduction du rapport de
l’auditeur doit :
 identifier l’entité dont les états financiers ont été audités ;
 mentionner que les états financiers ont été audités ;
 identifier l’intitulé de chacun des états compris dans les états financiers ;
 renvoyer au résumé des principales méthodes comptables et aux autres
informations explicatives ; et
 spécifier la date de clôture ou la période couverte par chacun des états compris
dans les états financiers.
- Responsabilité de la direction relative aux états financiers :

Le rapport de l’auditeur doit comprendre une section intitulée « Responsabilité de la


direction [ou autre terme approprié] relative aux états financiers ».

Cette section du rapport de l’auditeur décrit les responsabilités de celles des personnes qui,
au sein de l’organisation, sont responsables de l’établissement des états financiers. Il n’est
pas nécessaire que le rapport de l’auditeur se réfère directement à la« direction »,
mais il doit utiliser le terme qui est approprié dans le cadre juridique du pays concerné. Dans
certains pays, la référence aux personnes constituant le gouvernement d’entreprise peut être
la référence appropriée.
Le rapport de l’auditeur doit décrire la responsabilité de la direction relative à l’établissement
des états financiers. Cette description doit expliciter que la direction est responsable de
l’établissement des états financiers conformément au référentiel comptable applicable, ainsi
que du contrôle interne qu’elle estime nécessaire pour permettre l’établissement d’états
financiers ne comportant pas d’anomalies significatives, que celles-ci proviennent de fraudes
ou résultent d’erreurs.
Lorsque les états financiers sont établis conformément à un référentiel reposant sur le
principe de présentation sincère, la description de la responsabilité de la direction relative à
l’établissement des états financiers doit faire référence soit à « l’établissement
3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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et la présentation sincère de ces états financiers », soit à « l’établissement d’états
financiers donnant une image fidèle », selon le cas approprié en la circonstance.
- Responsabilité de l’auditeur
Le rapport de l’auditeur doit comprendre une section intitulée « Responsabilité de
l’auditeur ».
Le rapport de l’auditeur doit mentionner que sa responsabilité est d’exprimer une opinion sur
les états financiers sur la base de son audit.
Le rapport de l’auditeur doit mentionner que l’audit a été effectué selon les Normes
Internationales d’Audit. Il doit également indiquer que ces normes requièrent de l’auditeur
qu’il respecte les règles d’éthique et qu’il a planifié et réalisé l’audit en vue d’obtenir une
assurance raisonnable que les états financiers ne comportent pas d’anomalies significatives.
Le rapport de l’auditeur doit décrire un audit en indiquant :
 qu’un audit consiste à mettre en œuvre des procédures en vue de recueillir des
éléments probants concernant les montants et les informations fournies dans les états
financiers ;
 que le choix des procédures mises en œuvre, y compris l’évaluation des
risques que les états financiers comportent des anomalies significatives, que celles-ci
proviennent de fraudes ou résultent d’erreurs, relève du jugement de l’auditeur et qu’en
procédant à l’évaluation de ces risques, il a pris en compte le contrôle interne de l’entité
relatif à l’établissement des états financiers afin de définir des procédures d’audit
appropriées en la circonstance et non dans le but d’exprimer une opinion sur l’efficacité du
contrôle interne de l’entité. Dans les cas où l’auditeur a aussi la responsabilité d’exprimer
une opinion sur l’efficacité du contrôle interne dans le cadre de l’audit des états financiers, il
ne doit pas reprendre la dernière partie de la phrase ; et
 qu’un audit consiste également à apprécier le caractère approprié des
méthodes comptables retenues, le caractère raisonnable des estimations comptables faites par
la direction, et la présentation d’ensemble des états financiers.
Lorsque les états financiers sont établis conformément à un référentiel reposant sur le
principe de présentation sincère, la description de l’audit dans le rapport de l’auditeur doit se
référer soit à « l’établissement et la présentation sincère des états financiers de l’entité » soit
à « l’établissement des états financiers de l’entité donnant une image fidèle », selon le cas
approprié en la circonstance.
Le rapport de l’auditeur doit indiquer que l’auditeur considère que les éléments probants
qu’il a recueillis sont suffisants et appropriés pour fournir une base raisonnable à l’opinion
exprimée dans le rapport.

- Opinion de l’auditeur
Le rapport de l’auditeur doit comprendre une section intitulée « Opinion ».

Lorsqu’une opinion non modifiée est exprimée sur des états financiers établis conformément
à un référentiel reposant sur le principe de présentation sincère, l’opinion de l’auditeur doit, à
moins que la loi ou la réglementation ne prescrive une autre rédaction, utiliser l’une des
formulations suivantes qui sont considérées comme équivalentes :
 les états financiers présentent sincèrement, dans tous leurs aspects
3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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significatifs, … conformément au [référentiel comptable applicable] ; ou
 les états financiers donnent une image fidèle de … conformément au
[référentiel comptable applicable].
Lorsqu’une opinion non modifiée est exprimée sur des états financiers établis conformément
à un référentiel comptable reposant sur le concept de conformité, l’opinion de l’auditeur doit
indiquer que les états financiers sont établis, dans tous leurs aspects significatifs,
conformément au référentiel comptable applicable.
Lorsque le référentiel comptable applicable auquel il est fait référence dans l’opinion de
l’auditeur est autre que les Normes Internationales d’Information Financière (International
Financial Reporting Standards, IFRS) édictées par le Conseil des Normes Comptables
Internationales (International Accounting Standards Board, IASB) ou les Normes
Comptables Internationales du Secteur Public (International Public Sector Accounting
Standards, IPSAS) édictées par le Conseil des Normes Comptables Internationales du
Secteur Public (International Public Sector Accounting Standards Board, IPSASB),
l’opinion de l’auditeur doit préciser le pays d’origine du référentiel utilisé.
- Autres obligations de communication dans le rapport
Lorsque l’auditeur rend compte dans son rapport d’audit sur les états financiers d’autres
obligations complémentaires à celles prévues par les Normes ISA visant à exprimer une
opinion sur les états financiers, il doit rendre compte de ces autres obligations dans une
partie séparée de son rapport portant le sous-titre « Rapport sur d’autres obligations légales
et réglementaires », ou tout autre intitulé approprié selon le contenu de cette partie du
rapport.
Lorsque le rapport de l’auditeur comporte une partie séparée sur d’autres obligations de
communication, les intitulés, les indications et les explications dont il est question aux
paragraphes 23 à 37, doivent être dans une partie intitulée « Rapport sur les états financiers
». Le « Rapport sur d’autres obligations légales et réglementaires » doit venir après le «
Rapport sur les états financiers ».
- Signature de l’auditeur.
- Date du rapport de l’auditeur
L’auditeur doit dater son rapport d’audit à une date qui ne soit pas antérieure à celle à
laquelle il a recueilli des éléments probants suffisants et appropriés pour fonder son opinion
sur les états financiers, y compris ceux montrant que :

 tous les états qui composent les états financiers, y compris les notes y
afférentes, ont été établis ; et
 les personnes chargées de l’établissement de ces états financiers ont déclaré
qu’elles en prenaient la responsabilité.
- Adresse de l’auditeur
Le rapport de l’auditeur doit indiquer l’adresse où l’auditeur exerce son activité.
 Rapport de l’auditeur prescrit par la loi ou la réglementation

Lorsque l’auditeur est tenu par la loi ou la réglementation d’un pays particulier d’émettre son
rapport d’audit en suivant une présentation ou une rédaction spécifique, ce rapport ne doit
faire référence aux Normes Internationales d’Audit que s’il indique, au minimum, chacun
3ème année Audit et Comptabilité, Normes Internationales d’Audit (ISA), 2016/2017, Y. MAHOUCHE
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des éléments suivants :
- un titre ;
- un destinataire, selon les exigences de la mission ;
- un paragraphe d’introduction qui identifie les états financiers audités ;
- une description de la responsabilité de la direction (ou autre terme approprié, voir
paragraphe 24) relative à l’établissement des états financiers ;
- une description de la responsabilité de l’auditeur d’exprimer une opinion sur les états
financiers et l’étendue de l’audit qui comprend :

 la référence aux Normes Internationales d’Audit et à la loi ou la


réglementation ; et

 la description de ce qu’est un audit selon ces normes ;


- un paragraphe d’opinion contenant l’expression de l’opinion sur les états
financiers et une référence au référentiel comptable applicable utilisé pour l’établissement
des états financiers (y compris l’identification du pays d’origine du référentiel comptable
lorsqu’il est différent des Normes Internationales d’Information Financière ou des Normes
Comptables Internationales du Secteur Public, voir paragraphe 37) ;
- la signature de l’auditeur ;
- la date du rapport de l’auditeur ; et
- l’adresse de l’auditeur.

 Rapport de l’auditeur lorsque l’audit a été effectué à la fois selon des Normes
Nationales d’Audit d’un pays et les Normes Internationales d’Audit.

Un auditeur peut être tenu d’effectuer un audit selon les normes d’un pays particulier
(normes nationales d’audit), mais peut, en plus, s’être conformé aux Normes ISA dans la
conduite de l’audit. Si tel est le cas, le rapport de l’auditeur peut faire référence aux Normes
Internationales d’Audit en plus des normes nationales d’audit, mais l’auditeur ne doit le faire
que dans les cas où :
- il n’existe pas de conflit entre les diligences requises par les normes nationales d’audit
et celles requises par les Normes ISA qui le conduirait à se forger une opinion différente, ou
à ne pas inclure dans son rapport de paragraphe d’observation qui, en la circonstance, serait
requis par les Normes ISA ; et
- son rapport d’audit comprend, au minimum, chacun des éléments énumérés ci-
dessus-lorsque ce rapport suit la présentation et la rédaction prévues par les normes
nationales d’audit. La référence à la loi ou à la réglementation doit être comprise
comme visant les normes nationales d’audit. Le rapport de l’auditeur doit en
conséquence identifier celles-ci.
Lorsque le rapport de l’auditeur se réfère à la fois aux normes nationales d’audit et aux
Normes Internationales d’Audit, le rapport doit préciser le pays d’origine des normes
nationales d’audit.
 Informations supplémentaires présentées conjointement avec les états
financiers
Lorsque des informations supplémentaires qui ne sont pas exigées par le référentiel
comptable applicable sont présentées conjointement avec les états financiers, l’auditeur doit
apprécier si de telles informations sont clairement différenciées des états financiers audités.

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Dans le cas contraire, l’auditeur doit demander à la direction de modifier la façon dont ces
informations supplémentaires sont présentées. Si la direction s’y refuse, l’auditeur doit
expliquer dans son rapport d’audit que ces informations supplémentaires n’ont pas été
auditées.
Des informations supplémentaires qui ne sont pas requises aux termes du référentiel
comptable applicable mais qui font cependant partie intégrante des états financiers dans la
mesure où elles ne peuvent pas être clairement différenciées en raison de leur nature et de la
manière dont elles sont présentées, doivent être couvertes par l’opinion de l’auditeur.

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