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INTRODUCTION
A - DEFINITION ET CONTEXTE
L’audit est un examen d’une situation effectué par un professionnel « indépendant » (auditeur),
utilisant une méthodologie spécifique et justifiant d’un niveau de diligences acceptable par rapport à
des normes. Il a pour objectif de permettre à l’auditeur d’exprimer une opinion sur la situation
examinée.
L’audit peut être mis en œuvre dans différents types de systèmes quelques soient leurs objets et leurs
tailles.
Dans le cadre des entités économiques, l’audit peut concerner aussi bien l’examen des états financiers
(audit comptable et financier) que les activités d’autres domaines. C’est ainsi que l’on parle d’audit
informatique, d’audit juridique, d’audit fiscal, d’audit social, d’audit des achats, de la production, etc.
La notion d’audit est donc large et dans cette perspective de généralisation, il y a lieu de distinguer :
- L’audit de fiabilité des systèmes, l’audit d’efficacité des systèmes et l’audit de conformité
L’audit de fiabilité des systèmes contribue en particulier pour le domaine comptable et
financier (audit comptable et financier ou révision comptable) à améliorer la
crédibilité de l’information financière.
L’audit d’efficacité des systèmes ou encore audit opérationnel, susceptible d’être mis
en œuvre aussi bien dans le domaine comptable et financier que dans d’autres
domaines : production, informatique, commercial, etc.
L’audit de conformité a pour objectif de vérifier la bonne application des instructions
et règles en vigueur et la conformité des directives données et des actions faites avec
les dispositions légales et réglementaires.
Pour mettre les recommandations qui composent son objet, l’IFAC a constitué des commissions
permanentes dans les domaines suivants :
- Formation (Education Committee) ;
- Ethique (Ethics Committee) ;
- Comptabilité financière et de gestion (Financial and Management Committee) ;
- Technologies de l’information (Information Technology Committee) ;
- Secteur Public (Public Sector Committee) ;
- Conformité aux règles (Compliance Committee) ;
- Pratiques d’audit (International Auditing and Assurance Standard Board – IAASB).
Les normes ISA de l’IAASB servent aussi bien de base à l’audit contractuel des comptes qu’au
commissariat aux comptes au Cameroun.
Les états de synthèse sont établis et présentés chaque année et visent à satisfaire les besoins communs
d'informations d'une large gamme d'utilisateurs. Pour de nombreux utilisateurs, ces états de synthèse
constituent la seule source d'informations, car ils ne disposent pas des pouvoirs nécessaires pour se
procurer des informations complémentaires répondant précisément à leurs besoins.
Pour une bonne compréhension et interprétation de ces informations, l’utilisation d’un même
référentiel comptable est nécessaire. Il s’agit des principes et méthodes d’évaluation et de présentation
des états de synthèse édictés par l’Acte Uniforme OHADA relatif au droit comptable, laquelle est
d’application obligatoire.
En matière d’audit contractuel, il peut être établi conventionnellement que les états de synthèse seront
retraités pour être en harmonie avec d’autres normes :
(a) Normes comptables internationales
(b) Normes comptables d’un pays déterminé
(c) Normes comptables d’une entité ou groupe d’entités déterminé
Le cadre de référence de l’IFAC décrit les services que peut rendre un auditeur en matière d’examen
d’états financiers et distingue les quatre types de missions suivantes :
- la mission d’audit,
- la mission d’examen limité,
- la mission d’examen sur la base des procédures convenues,
- la mission de compilation.
Ce cadre est général et s’applique à toutes les missions des professionnels comptables.
Une mission d'audit des états de synthèse a pour objectif de permettre à l’auditeur d'exprimer une
opinion selon laquelle les états de synthèse ont été établis, dans tous leurs aspects significatifs,
conformément à un référentiel comptable identifié et applicable, et qu’ils donnent, dans tous leurs
aspects significatifs, une image fidèle du patrimoine, de la situation financière de la Société au titre de
l’exercice concerné, ainsi que du résultat de ses opérations et de l’évolution de ses flux de trésorerie.
Pour ce faire, l'auditeur met en oeuvre les diligences à même de lui permettre de rassembler des
éléments probants nécessaires pour tirer les conclusions sur lesquelles se fonde son opinion.
L'opinion de l'auditeur renforce la crédibilité de ces états de synthèse, en fournissant une assurance
raisonnable, mais non absolue quant à l’assertion citée au premier paragraphe ci-dessus. L’assurance
absolue ne peut en aucun cas constituer un objectif de l’auditeur en raison de nombreux facteurs, tels
que, l’utilisation de la technique des sondages, les limites inhérentes à tout système comptable et de
contrôle interne, le recours au jugement et le fait
que la plupart des informations probantes à la disposition de l’auditeur conduisent, par nature,
davantage à des déductions qu’à des convictions.
C- EXAMEN LIMITE
Une mission d'examen limité a pour objectif de permettre à l’auditeur de conclure, sur la base de
procédures ne mettant pas en oeuvre toutes les diligences requises pour un audit, qu'aucun fait
d'importance significative n’a été relevé lui laissant à penser que les états de synthèse n’ont pas été
établis, dans tous leurs aspects significatifs, conformément au référentiel comptable identifié.
La mission d’examen limitée donne une assurance modérée inférieure à celle fournie par une mission
d’audit.
L'examen limité met en oeuvre des investigations et des procédures analytiques conçues pour
apprécier la fiabilité d'une déclaration qui relève de la responsabilité d’une partie pour l'utilisation par
une autre partie. Bien que l’examen limité comporte l’application de techniques et de procédures
d’audit, ainsi que la collecte d’éléments probants, en règle générale, il n'inclut pas l'évaluation des
systèmes comptables et de contrôle interne, le contrôle des comptes et des réponses aux demandes de
renseignements sur la base d'éléments corroborants recueillis grâce à des inspections, observations,
confirmations et calculs, qui sont en général des procédures appliquées lors d'un audit.
Dans une mission d'examen sur la base de procédures convenues, un auditeur met en oeuvre des
procédures d'audit définies d'un commun accord entre l'auditeur, l'entité et tous les tiers concernés
pour communiquer les constatations résultant de ses travaux. Les destinataires du rapport tirent
eux-mêmes les conclusions des travaux de l'auditeur. Ce rapport s'adresse exclusivement aux parties
qui ont convenu des procédures à mettre en oeuvre, car des tiers, ignorant les raisons qui motivent ces
procédures, risqueraient de mal interpréter les résultats.
E- MISSION DE COMPILATION
Dans une mission de compilation, le Professionnel utilise ses compétences d’expertise comptable, et
non celles d'auditeur, en vue de recueillir, classer et faire la synthèse d'informations financières. Ceci
le conduit d'ordinaire à faire la synthèse d'informations détaillées sous une forme compréhensible et
exploitable sans être tenu par l'obligation de contrôler les déclarations sur lesquelles s'appuient ces
informations. Les procédures appliquées ne sont pas conçues et n'ont pas pour but de permettre au
Professionnel de fournir une assurance sur ces informations financières. Toutefois, les utilisateurs de
ces informations tirent partie de l'intervention d'un professionnel qui a apporté ses compétences et le
soin nécessaire à leur élaboration.
Comme l'indique le diagramme ci-dessous, l'audit et l'examen limité ont pour objectif de permettre à
l'auditeur de fournir un niveau d'assurance élevé ou modéré. Les missions d'examens sur la base de
procédures convenues et de compilation n'ont pas pour objectif de permettre à l'auditeur d'exprimer
une assurance quelconque.
1. Dans le contexte du présent référentiel des normes de la Profession, le terme "assurance" désigne la
satisfaction de l'auditeur quant à la fiabilité d'une déclaration formulée par une partie à l'intention
d'une autre partie. Pour acquérir cette assurance, l'auditeur évalue les documents probants réunis
lors de la mise en oeuvre de ses procédures de travail et formule une conclusion. Le degré de
satisfaction atteint, et par là même, le niveau d'assurance qui peut être donné, résulte des procédures
mises en oeuvre et de leurs résultats.
2. Dans une mission d'audit, l'auditeur donne une assurance élevée, mais non absolue, que les
informations, objet de l'audit, ne sont pas entachées d'anomalies significatives. Cette opinion est
exprimée positivement sous forme d'une assurance raisonnable. La notion d’importance significative
des anomalies fait appel aux critères retenus pour déterminer la régularité, la sincérité et l’image
fidèle, lesquelles sont décrites plus loin.
3. Dans une mission d'examen limité, l'auditeur donne une assurance modérée que les informations,
objet de l'examen, ne sont pas entachées d'anomalies significatives. Cette opinion est exprimée sous
forme d'une assurance négative.
4. Dans les missions de procédures convenues, l'auditeur n'exprime aucune assurance ; l'auditeur
établit simplement un rapport sur les faits relevés. Ce sont les utilisateurs du rapport qui évaluent les
procédures mises en œuvre et les faits présentés, et tirent leurs propres conclusions à partir des travaux
de l'auditeur.
Les normes expriment les directives de la Profession quant au comportement dans l’exercice de la
mission d’audit d’un professionnel diligent. Elles exposent clairement un ensemble de règles
professionnelles propres à garantir le bon exercice de la mission. Elles permettent de trouver les
critères d’appréciation nécessaires, dans une doctrine émanant de l’organisation professionnelle.
Les commentaires qui accompagnent les normes tendent à faciliter la mise en oeuvre de celles-ci en
donnant les précisions utiles sur leurs motifs, leur portée et leurs modalités d’application.
Ces normes et commentaires concernent les qualités requises du Professionnel, les étapes obligatoires
du travail d’audit, les modèles de formulation du rapport, eu égard aux situations relevées, ainsi que
les démarches et étapes de travail lors des missions connexes du commissaire aux comptes.
Pour plus de commodité et sauf indication contraire, le terme «auditeur» est utilisé à chaque fois qu'il
se réfère au commissaire aux comptes ou à l’auditeur contractuel.
ISA 220 - Contrôle qualité des missions d'audit d'informations financières historiques
Les règles d’éthique, les règles d’indépendance, une revue du contrôle qualité doivent être mises en
œuvre dans le cadre de chaque mission d’audit.
ISA 240 - Responsabilité de l'auditeur dans la prise en considération de fraudes dans l'audit
d'états financiers
Lors de la planification et de la réalisation de l’audit, l’auditeur doit prendre en compte le risque que
les états financiers contiennent des anomalies significatives provenant de fraudes.
ISA 250 - Prise en compte des textes législatifs et réglementaires dans l’audit des états financiers
L’auditeur doit veiller au respect par l’entité des textes législatifs et réglementaires en vigueur.
ISA 260 - Communication des questions soulevées à l’occasion de l'audit aux personnes
constituant le gouvernement d'entreprise.
L’auditeur doit communiquer aux personnes constituant le gouvernement d’entreprises les questions
soulevées à l’occasion de l’audit des états financiers et qui présentent un intérêt pour ces personnes du
fait de leurs fonctions.
ISA 330 - Procédures à mettre en oeuvre par l'auditeur en fonction de son évaluation des risques
Afin de réduire le risque d’audit à un niveau acceptable, l’auditeur doit concevoir et mettre en œuvre
des procédures d’audit complémentaires en fonction des risques identifiés.
ISA 402 - Facteurs à considérer pour l'audit d'entités faisant appel à des services bureau
L’auditeur doit apprécier la façon dont les prestations rendues à l’entité par un service bureau peuvent
affecter son contrôle interne ; lorsqu’il utilise un rapport de l’auditeur du service bureau, aucune
référence dans son propre rapport ne doit y être faite.
3- ELEMENTS PROBANTS
ISA 501 - Eléments probants – Considérations supplémentaires sur des aspects spécifiques
Sauf impossibilité ou caractère non significatif, le recueil d’éléments probants doit être effectué par
l’assistance à la prise d’inventaire physique, par l’identification des procès et des contentieux
concernant l’entité, par l’examen de l’évaluation des participations à long terme et l’examen des
informations les concernant, par l’examen des informations sectorielles à fournir dans les états
financiers.
ISA 530 - Sondages en audit et autres modes de sélection d’éléments à des fins de tests
ISA 545 - Audit des évaluations en juste valeur et des informations fournies les concernant
L’auditeur doit recueillir des éléments probants suffisants et appropriés pour parvenir à la conclusion
que les évaluations en juste valeur, et les informations fournies les concernant, ont été faites
conformément au référentiel comptable applicable.
Il doit apprécier les politiques et les procédures de contrôle s’y rapportant, évaluer la permanence des
méthodes utilisées, déterminer s’il convient de faire appel à un expert, considérer l’effet des
évènements postérieurs, obtenir si nécessaire des déclarations écrites de la direction concernant le
caractère raisonnable des hypothèses majeures retenues pour ces évaluations.
ISA 700 - Rapport de l'auditeur (indépendant) sur un jeu complet d'états financiers à caractère
général
L’auditeur doit ajouter un paragraphe d’observation dans les cas où il existe une incertitude
significative dont l’issue dépend d’évènements futurs et qui est susceptible d’avoir une incidence sur
les états financiers. Il peut exprimer une opinion avec réserve, une impossibilité d’exprimer une
opinion, une opinion défavorable (en cas par exemple de limitation à l’étendue des travaux, à un
désaccord avec la direction, ou autre motif).
ISA 720 - Autres informations présentées dans des documents contenant des états financiers
audités
Les missions d’audit spécial peuvent concerner des états financiers établis selon un référentiel
comptable que celui en vigueur, un audit portant sur un composant des états financiers, un examen sur
le respect des clauses contractuelles d’un accord, ou une mission sur une présentation résumée d’états
financiers.
Le rapport doit contenir une opinion écrite clairement exprimée.
6- DOMAINES SPECIALISES
ISA 800 - Rapport de l'auditeur (indépendant) sur des missions d'audit spéciales
L’objectif d’une mission d’examen limité est de permettre à l’auditeur de conclure, sur la base de
procédures ne mettant pas en œuvre toutes les diligences requises pour un audit, qu’aucun fait
d’importance significative n’a été relevé lui laissant à penser que les états financiers n’ont pas été
établis, dans tous leurs aspects significatifs, conformément au référentiel comptable identifié
(assurance négative).
L’auditeur et le client doivent s’entendre sur les termes et les conditions de la mission.
Le commissariat aux comptes est une mission d’audit à caractère légal dans la mesure où elle est
imposée par la loi. Le commissaire aux comptes, nommé par l’assemblée des actionnaires ou des
associés et, en cas de carence, par voie de justice, a pour mission permanente de vérifier les comptes
de la société, en vue d’émettre son avis quant à l’image fidèle sus mentionnées. Il est également
chargé par la loi de certaines vérifications spécifiques et de certaines missions connexes.
Le commissariat aux comptes constitue ainsi un ensemble de missions qui peuvent s’ordonner en
quatre catégories principales :
- une mission d’audit conduisant à formuler un avis que les comptes présentés répondent aux
qualificatifs prévus par la loi et reflètes dans leurs aspects significatifs la notion d’image fidèle ;
- des missions spécifiques intervenant dans le cadre de sa mission de certification et qui ont pour objet
soit :
. de vérifier la sincérité de certaines informations,
. de s’assurer du respect de certaines garanties légales particulières ;
- l’obligation de communication de ses observations et / ou, le cas échéant, ses conclusions aux
organismes et personnes désignés par la loi.
Elle comprend :
- l’audit des états financiers de synthèse conduisant à la certification des comptes annuels et/ou
consolidés ;
1. La certification
La certification porte sur les états financiers de synthèse annuels et consolidés. Elle nécessite la mise
en oeuvre de l‘audit, c’est-à-dire de normes qui permettent au commissaire aux comptes de fonder son
opinion sur la régularité, la sincérité et l’image fidèle que donnent les comptes annuels ou consolidés.
Elles portent sur le respect de certaines dispositions légales et sur des informations données aux
actionnaires en application de textes légaux et réglementaires.
Ces interventions qui ne constituent ni un audit, ni un examen limité ont pour objectif de formuler des
constats de concordance, de cohérence et de régularité de ces informations et obligations.
Les relations du commissaire aux comptes avec l’entreprise sont expressément prévues pour les
sociétés anonymes par l’Acte Uniforme OHADA relatif au droit des sociétés commerciales et du GIE.
Article 715
Le commissaire aux comptes dresse un rapport dans lequel il porte à la connaissance du conseil
d'administration ou de l'administrateur général :
1°) les contrôles et vérifications auxquels il a procédé et les différents sondages auxquels il s'est livré
ainsi que leurs résultats ;
2°) les postes du bilan et des autres documents comptables auxquels des modifications lui paraissent
devoir être apportées, en faisant toutes les observations utiles sur les méthodes d'évaluation utilisées
pour l'établissement de ces documents ;
3°) les irrégularités et les inexactitudes qu'il aurait découvertes ;
4°) les conclusions auxquelles conduisent les observations et rectifications ci-dessus sur les résultats
de l'exercice comparés à ceux du dernier exercice.
Ce rapport est mis à la disposition du président du conseil d'administration ou de l'administrateur
général avant la réunion du conseil d'administration ou de la décision de l'administrateur général qui
arrête les comptes de l'exercice.
Le commissaire aux comptes présente à l’assemblée générale annuelle qui statue sur les états
financiers de synthèse :
- un rapport général,
- un rapport spécial sur les conventions réglementées.
Les commissaires aux comptes peuvent être, désignés pour effectuer des missions particulières qui ne
relèvent pas du commissariat aux comptes.
Elles visent respectivement les catégories d’opérations suivantes :
Le commissaire aux apports intervient dans le cadre de divers types d’opérations relatives qui sont
toutes liées à la structure du capital des entreprises :
- Constitution de la société, lorsque cette opération comporte des apports en nature ou la stipulation
d’avantages particuliers au profit d’associés ou de tiers.
- Augmentation du capital par apports en nature (ou lorsque des avantages particuliers sont stipulés)
rémunérés par l’attribution de parts ou d’actions.
- Fusion ou scission, ces opérations conduisant également à une augmentation de capital de la société
absorbante ou la constitution du capital des sociétés nouvelles issues de la fusion ou de la scission. La
mission, dans ce cas, est confiée au commissaire à la fusion.
-Apport partiel d’actif.
Le commissariat à la fusion intervient dans le cadre des opérations suivantes qui donnent lieu à un
échange de titres entre les sociétés participant à l’opération :
- Fusion,
- Scission,
- Apport partiel d’actif lorsque, d’un commun accord, les sociétés apporteuses et bénéficiaires ont opté
pour le régime des scissions.
Cette obligation porte notamment sur la révélation des faits délictueux et la procédure d’alerte.
L’article 716 de l’Acte Uniforme OHADA relatif au droit des sociétés commerciales et du GIE oblige
le CAC à informer les actionnaires des irrégularités qu’il aurait découvertes à l'occasion de ses
contrôles et à révéler au Ministère Public les faits délictueux dont il aurait connaissance.
2. Procédure d’alerte
En application des dispositions visant certaines entités prévues par la loi, le commissaire aux comptes
met en oeuvre la procédure d’alerte lorsqu’il relève, à l’occasion de l’exercice de sa mission, des faits
de nature à compromettre la continuité de l’exploitation.
Le critère de l’alerte pour le commissaire aux comptes est donc la continuité de l’exploitation.
La continuité de l’exploitation est une convention comptable de base selon laquelle, lors de l’arrêté des
comptes annuels, il convient d’apprécier :
- si l’entreprise est en activité,
- s’il n’existe aucun fait qui pourrait l’empêcher de rester en activité dans un avenir prévisible.
Lorsque la continuité de l’exploitation paraît assurée, les comptes annuels sont arrêtés normalement,
c’est-à-dire dans le respect des autres conventions comptables de base et des principes comptables
généralement admis.
Lorsque la continuité de l’exploitation n’est plus assurée, les comptes annuels doivent être établis sur
la base de la valeur liquidative.
La démarche générale d’une mission d’audit réalisée en conformité avec les normes internationales
d’audit peut se résumer en cinq étapes, à savoir :
1. La planification de la mission
Cette étape va permettre à l’auditeur de planifier sa mission pour qu’elle puisse être réalisée
efficacement.
La norme ISA 200 indique que l’auditeur planifie et conduit sa mission en faisant preuve d’esprit
critique et en étant conscient que certaines situations peuvent conduire à des anomalies significatives
dans les comptes. Il ne peut, par exemple, se satisfaire des déclarations faites par les dirigeants sans
obtenir des éléments probants qui les corroborent.
La norme ISA 300 précise que l’auditeur planifie sa mission afin que celle-ci puisse être réalisée
efficacement. Planifier signifie élaborer une stratégie générale et une approche détaillée relative à la
nature, au calendrier et à l’étendue des travaux d’audit. Pour ce faire, l’auditeur élabore un plan de
mission décrivant l’approche générale des travaux d’audit et leur étendue.
La norme ISA 300 indique que l’auditeur élabore un plan de mission décrivant l’approche générale
des travaux d’audit et leur étendue. Il consigne dans ses dossiers de travail la justification des choix
opérés lors de la préparation de ce plan.
Les aspects que l’auditeur doit prendre en compte pour élaborer son plan de mission sont :
Une fois le plan de mission élaboré, l’auditeur établit un programme de travail indiquant les éléments
nécessaires à la mise en place de son plan de mission (nature, calendrier et étendue des procédures).
Le programme de travail est un ensemble d’instructions à l’attention des collaborateurs participant à la
mission, servant à contrôler la bonne exécution des travaux.
Cette étape est indispensable. La norme ISA 310 précise que pour exécuter sa mission, l’auditeur
possède ou acquiert une connaissance suffisante de l’entité et de son secteur d’activité afin d’identifier
et de comprendre les évènements, opérations et pratiques de celle-ci, qui, sur la base de son jugement,
peuvent avoir une incidence significative sur les comptes, sur son audit ou sur l’opinion exprimée dans
son rapport.
L’auditeur a le choix entre plusieurs sources d’informations pour acquérir la connaissance générale de
l’entité et de son secteur d’activité, notamment :
- son expérience antérieure de l’entité,
- des entretiens avec les dirigeants,
- des entretiens avec le personnel d’audit interne et l’examen de leurs rapports,
- des entretiens avec les conseils de l’entité,
- des renseignements obtenus de personnes informées et extérieures à l’entité,
- les publications relatives au secteur d’activités,
- les textes légaux et réglementaires ayant une incidence significative sur l’entité,
- la visite des locaux et des sites de production,
- les documents établis par l’entité.
Dans la conduite de sa mission, l’auditeur doit prendre en compte le caractère significatif d’une
information et la relation existant avec le risque d’audit. La relation qui unie ces deux concepts, que
sont le caractère significatif et le risque d’audit, est inversée : plus le risque d’audit est faible, plus le
seuil de signification peut être élevé et inversement.
Il est donc important pour l’auditeur de définir préalablement le caractère significatif de l’information
pour orienter la planification de la mission et décider des techniques d’audit à utiliser.
Une information est significative si son omission ou son inexactitude est susceptible d’influencer les
décisions économiques prises par les utilisateurs se fondant sur les comptes. Le caractère significatif
dépend de l’importance de l’élément ou de l’erreur estimée dans les circonstances spécifiques de son
omission ou de son inexactitude. Le caractère significatif d’une information s’apprécie par rapport à
un seuil plutôt qu’à un critère qualitatif que cette information doit posséder pour être utile.
Cette première étape de la démarche d’audit s’achève par la rédaction de la lettre de mission qui
contient les termes et les conditions de la mission, comme l’indique la norme ISA 210, présentée dans
le paragraphe relatif aux aspects généraux de la mission.
La norme ISA 400 traite à la fois du contrôle interne et de la notion de risque en audit en précisant :
L’auditeur prend connaissance des systèmes comptables et de contrôle interne pour planifier sa
mission et concevoir une approche d’audit efficace. Il exerce son jugement professionnel pour évaluer
le risque d’audit et définir les procédures visant à le réduire à un niveau acceptable faible.
Par système comptable, il faut entendre l’ensemble des procédures et documents permettant le
traitement des opérations dans le but de les comptabiliser.
Par système de contrôle interne, il faut entendre l’ensemble des politiques et procédures mises en
oeuvre par la direction pour assurer une gestion rigoureuse des activités de l’entité. Le système de
contrôle interne s’entend au delà des domaines directement liés au système comptable.
Il comprend :
- L’environnement général de contrôle interne qui est l’ensemble des comportements, degré de
sensibilisation et actions de direction (y compris le gouvernement d’entreprise) concernant le système
de contrôle interne et son importance dans l’entité.
- Les procédures de contrôle qui désignent les politiques et procédures définies par la direction afin
d’atteindre les objectifs spécifiques de l’entité et qui sont complémentaires à l’environnement général
de contrôle interne.
Quant au risque d’audit, il correspond au risque que l’auditeur exprime une opinion incorrecte alors
qu’il existe des anomalies significatives dans les comptes. Il est composé du :
- Risque inhérent : c’est la possibilité, en l’absence de contrôles internes liés, que le solde d’un
compte ou qu’une catégorie d’opérations comporte des anomalies significatives isolées ou cumulées
avec des anomalies dabs d’autres soldes ou catégories d’opérations »
- Risque lié au contrôle : c’est le risque qu’une anomalie dans les comptes soit significative et ne soit
ni prévenue, ni détectée par les systèmes comptables et de contrôle interne et donc non corrigée en
temps voulu
Cette étape est donc indispensable pour l’auditeur. Elle doit lui permettre, outre de planifier la mission,
de mettre en place les contrôles à effectuer tout en identifiant les zones
La démarche d’évaluation du risque et contrôle interne, que nous venons de voir précédemment, est
identique, quel que soit l’environnement dans lequel se trouve l’entité auditée. Pour autant, lorsque
l’environnement dans lequel évolue l’entité présente de fortes particularités, l’expert-comptable doit
les insérer dans sa démarche d’audit pour connaître les éventuelles incidences qu’elles pourraient avoir
sur son opinion.
- Environnement informatisé
Lors d’un audit dans un environnement informatique, il est indispensable que l’auditeur possède ou
acquiert les compétences nécessaires à la bonne compréhension de’ l’environnement informatique. A
partir de cette connaissance, l’auditeur pourra prendre en compte cet environnement et son incidence
sur sa démarche d’audit, notamment lors de :
- la planification de la mission,
- l’évaluation du risque inhérent,
- l’évaluation du risque de contrôle,
- la définition des procédures d’audit à mettre en oeuvre.
La norme ISA 402 indique que l’auditeur évalue l’incidence des prestations fournies par le service
bureau sur les systèmes comptables et de contrôle interne de l’entité afin de planifier sa mission et
concevoir une approche d’audit efficace.
1. Éléments probants
Une fois le contrôle interne évalué, l’auditeur collecte des éléments probants suffisants et appropriés
pour obtenir l’assurance raisonnable lui permettant d’exprimer une opinion sur les comptes. Les
qualificatifs « suffisants » et « appropriés » sont indissociables et précisent le caractère des éléments
probants, quant à leur quantité et à leur qualité.
Lors de la collecte de ces éléments à partir de contrôles substantifs, le commissaire aux comptes
détermine si les éléments résultant de ces contrôles ainsi que des tests de procédures sont suffisants et
appropriés pour étayer les assertions sous-tendant l’établissement des comptes.
Les assertions sous-tendant l’établissement des états financiers sont l’ensemble des critères explicites
ou non, retenus par la direction dans leur préparation et qui peuvent être regroupé comme suit :
Des éléments probants sont réunis pour chaque assertion des comptes.
Les normes suivantes de démarche d’audit donnent des précisions sur les techniques de collecte
d’éléments probants, notamment sur :
- l’inspection,
- l’observation physique,
Les normes ISA applicables dans cette avant-dernière étape de la démarche d’audit sont :
ISA 600 : Utilisation des travaux d’un professionnel chargé du contrôle des comptes d’une entité
détenue
ISA 610 : Prise en compte de l’audit interne.
ISA 620 : Utilisation des travaux d’un expert
Cette étape dépend bien évidemment de l’existence de travaux d’autres professionnels. Quand ils
existent, l’expert-comptable doit les utiliser autant que faire se peut.
D’une façon générale et quelle que soit la nature des travaux d’autres professionnels utilisés par
l’auditeur, celui-ci, à la lecture des travaux, doit déterminer l’incidence sur sa propre mission d‘audit
et notamment sur les procédures qu’il décide de mettre en place.
E- RAPPORT
A la fin de sa mission, l’auditeur établit un rapport. Dans ce document, il doit clairement exprimer son
opinion sur les comptes pris dans leur ensemble.
1. Le rapport standard
La norme ISA 700 indique les éléments essentiels que doit contenir le rapport :
- un intitulé du type « rapport d’audit/commissariat aux comptes sur les comptes de l’exercice N »
- un ou plusieurs destinataires selon les circonstances de la mission ,
- un paragraphe de présentation (souvent une introduction) pour identifier les comptes de l’entité qui
ont fait l’objet de l’audit ainsi que la date de ceux-ci et la période couverte,
- un paragraphe portant sur l’étendue de l’audit permettant de présenter les diligences mises en oeuvre
par l’expert-comptable, dans le respect des normes d’audit,
- un paragraphe exprimant l’opinion de l’auditeur sur les comptes,
- la date du rapport,
- l’adresse de l’auditeur,
- sa signature.
Les normes suivantes présentent des cas particuliers qui peuvent venir modifier la composition du
rapport (ajout de paragraphe(s) d’observation) et/ou la nature de l’opinion.
Ainsi la norme ISA 700 A préconise que l’auditeur examine les conséquences éventuelles sur les
comptes de l’exercice, d’une réserve, d’une opinion défavorable ou d’un refus d’exprimer une opinion
dans le rapport sur les comptes de l’exercice précédent. Ceci dans le but de déterminer les incidences
sur son propre rapport.
La norme ISA 700C, quant à elle, prévoit que l’auditeur, quand il identifie des changements
comptables, en fasse l’analyse et en tire les conséquences appropriées éventuelles dans son rapport
d’audit.
Enfin la norme ISA 710 préconise que l’auditeur s’assure que les chiffres de l’exercice précédent,
donnés à titre comparatif, ont été correctement retranscrits.
3. Le rapport modifié
- Ajout d’un paragraphe lorsqu’il y a des observations n’ayant pas d’incidences sur l’opinion de
l’expert-comptable,
- Opinion avec réserve lorsque l’auditeur estime ne pas pouvoir formuler une opinion sans réserve, et
que cette réserve, portant sur un désaccord avec la direction ou une limitation de l’étendue des travaux
d’audit, n’est pas d’une importance telle, ou ne concerne pas un nombre important de postes, qu’elle
conduirait à formuler une opinion défavorable.
Opinion défavorable dès lors qu’il existe des faits ayant une incidence sur l’opinion de l’auditeur et
qu’une réserve serait insuffisante pour qualifier la nature incomplète ou trompeuse des comptes.
Dès que l’auditeur exprime une opinion autre que sans réserve, il doit motiver son opinion en
indiquant les raisons substantielles qui la motive et quantifie, dans la mesure du possible, les
éventuelles incidences sur les comptes.
Une mission d'examen limité a pour objectif de permettre à l’auditeur, sur la base de diligences ne
mettant pas en oeuvre toutes les diligences requises pour un audit, de conclure qu’il n’a pas relevé
d’éléments le conduisant à considérer que ces comptes ne sont pas établis, dans tous leurs aspects
significatifs, conformément au référentiel comptable qui leur est applicable.
- acceptation de l’intervention,
- termes et conditions de l’intervention,
- planification,
- travaux réalisés par d’autres professionnels,
- documentation,
- procédures et éléments probants,
- conclusion et rapport.
A. ACCEPTATION DE L’INTERVENTION
L’acceptation éventuelle par l’auditeur d’effectuer un examen limité à la demande des dirigeants de
l’entité, implique que celui-ci ait une connaissance suffisante des raisons qui motivent une telle
demande et du contexte dans lequel elle s’inscrit.
L’auditeur convient avec les dirigeants des termes et conditions de son intervention. Les termes et
conditions convenus sont généralement consignés dans une lettre de mission.
Une lettre de mission évite tout malentendu sur l'étendue des travaux et facilite leur planification.
Cette lettre définit la nature et l'objectif de l'intervention, rappelle les limites d'un examen limité et
précise la forme du rapport qui sera remis.
C. PLANIFICATION
L’auditeur planifie ses travaux afin que ceux-ci soient réalisés de manière efficace.
Dans le cadre de la planification et de l'organisation de ses travaux d'examen limité, le commissaire
aux comptes acquiert ou met à jour sa connaissance générale de l'entité, notamment pour ce qui
concerne l'organisation, les systèmes comptables, les caractéristiques opérationnelles, la nature des
actifs et des passifs, des produits et des charges.
C’est cette connaissance de l’entreprise qui va lui permettre de mettre en oeuvre des procédures de
vérification appropriées et d’analyser avec pertinence les informations et autres éléments recueillis.
L’auditeur fait appel à son jugement professionnel dans la définition de la nature, du calendrier et de
l'étendue des procédures d'examen limité.
- la connaissance des activités de l'entité, des principes et des conventions comptables appliqués dans
son secteur d'activité ;
- les enseignements tirés de précédentes missions d'audit ou d'examen limité et notamment les
problèmes éventuellement identifiés ;
En matière de seuil de signification, l’auditeur applique les mêmes principes que ceux suivis pour
l’audit des comptes.
Les procédures d'examen limité de comptes en vue de l'obtention d'éléments probants comportent en
général les étapes suivantes :
- prise de connaissance des procédures appliquées par l'entité ou des modifications intervenues pour
l'enregistrement des opérations et la préparation des documents de synthèse, ainsi que pour
l'identification des informations destinées à figurer dans les notes annexes aux comptes ;
- mise en oeuvre de procédures analytiques destinées à identifier des évolutions ou des corrélations
inhabituelles, notamment :
* analyse des écarts entre les chiffres apparaissant dans les comptes
pour certaines rubriques et ceux auxquels on s'attendrait, compte
tenu de projections basées sur la connaissance de l'entité ou les
pratiques du secteur,
Dès lors que les procédures mises en oeuvre par l’auditeur révèlent que les comptes pourraient
contenir des anomalies significatives, il lui appartient de mettre en oeuvre les contrôles
complémentaires qu'il juge nécessaires.
L’auditeur peut utiliser lors de sa mission d’examen limité, des travaux réalisés par d’autres
professionnels. En ce cas, il s’assure que ces travaux répondent aux objectifs de sa mission d’examen
limité.
E. Conclusion et rapport
Le rapport émis à l’issue d’un examen limité de comptes, comporte une conclusion écrite exprimant
une assurance formulée sous une forme négative.