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PREMIERE PARTIE 

:
LE CONCEPT DE L’AUDIT

I-DEFINITION DE L’AUDIT

1-1- L’AUDIT EN GENERAL

L’audit est « l’examen d’informations par une personne indépendante de celle qui les prépare et les
utilise, dont l’intervention est d’établir leur véracité et de réaliser un rapport sur son examen, avec le
souhait d’augmenter l’utilité et la qualité de l’information pour l’utilisateur » (SV&GM)

Mots clés : Rapport exprimant une opinion, un avis, des recommandations

Entité qui doit Entité qui requiert


« rendre compte » l’information

Auditeur

 Trois parties concernées par audit

Nous définirons l’audit comme l’activité qui applique en toute indépendance des procédures cohérentes
et des normes d’examen en vue d’évaluer l’adéquation et le fonctionnement de tout ou partie des actions
menées dans une organisation par référence à des normes

Mots clés : Examen, Indépendance, Références à des normes

1-2-L’AUDIT STRATEGIQUE

Examen des activités d’une entité afin de s’assurer que la (les) mission(s) confiée(s) est (sont) remplie(s).
L’audit stratégique correspond donc à une étape de diagnostic. (SV&GM)

La stratégie a pour objet de déterminer les grandes finalités de l’organisation et ses orientations.
L’audit stratégique évalue la pertinence de la stratégie eu égard à différents facteurs tels que l’évolution
de l’environnement externe, l’état de l’organisation interne ou les ressources disponibles.
(Philipe LAURENT)

Mots clés : Examen des missions assignées : s’assurer qu’elles sont réalisées, Etapes de diagnostic,
Evaluation de la pertinence de cette stratégie, Contraintes : l’environnement interne-externe
et les ressources.
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1-3-L’AUDIT OPERATIONNEL

Son objet consiste à juger la manière dont les objectifs sont fixés et atteints ainsi que les risques qui
pèsent éventuellement sur la capacité de l’entreprise ou d’une entité à définir des objectifs pertinents et à
les atteindre. (J.C. BECOUR)

L’audit opérationnel est l’intervention dans l’entreprise, sous la forme d’un projet, de spécialistes utilisant
des techniques et des méthodes spécifiques, ayant pour objectifs :
- d’établir les possibilités d’amélioration du fonctionnement et de l’utilisation des moyens, à partir d’un
diagnostic initial autour duquel le plus large consensus est obtenu ;
- de créer au sein de l’entreprise une dynamique de progrès selon les axes d’amélioration arrêtés.
(Philipe LAURENT)

Mots clés : Evaluer les risques qui pèsent sur la réalisation des objectifs, Utiliser des techniques et
méthodes spécifiques pour atteindre les objectifs.

1-4-L’AUDIT DE L’ORGANISATION HUMAINE ET MATERIEL

L’audit de l’organisation humaine et matériel vise à établir le diagnostic du fonctionnement de


l’entreprise en s’assurant que l’organisation en place (logistique, humaine et matériel) répond à la mission
assignée. (SV&GM)

Mots clés: L’organisation en place, Mission assignée, Les moyens humains et matériels adaptés à la
réalisation de la mission.

Exemple : Développement rural : Absence de matériel de transport et de cadre vulgarisateurs pour une
mission d’alphabétisation.

1-5-L’AUDIT FINANCIER

CONTEXTE :
L’audit financier va permettre de s’assurer :
- que les comptes annuels reflètent fidèlement la situation de l’entité.
- que la situation financière de l’entité ne constitue pas un obstacle à l’accomplissement de sa mission.

DÉFINITION :
L’audit financier est l’examen auquel procède un professionnel compétent et indépendant en vue
d’exprimer une opinion motivée sur la régularité, la sincérité et la fidélité avec laquelle les comptes
annuels d’une entité traduisent sa situation à la date de clôture et ses résultats pour l’exercice considéré,
en tenant compte du droit et des usages du pays où l’entité a son siège. (SV&GM)
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Mots clés: Examen par un professionnel indépendant, Opinion sur la régularité, la sécurité, Droit et
usages : normes standards.

DÉFINITION
L’audit financier a pour objectif de garantir la validité des informations financières. Il est orienté
vers les tiers, les actionnaires, le fisc, les banques et les marchés financiers.

L’audit financier est global en ce sens qu’il vise la totalité de l’entreprise sous l’angle de son
patrimoine. (Ph. LAURENT)

Mots clés : Certification des comptes, Protection des actionnaires et des tiers.

1-6-NOTIONS D’INSPECTION ET D’AUDIT

Audit et défection de la fraude


D’une manière assez naturelle, on aurait tendance à faire de la détection de la fraude l’objectif
fondamental du contrôle des auditeurs.
On considérait volontiers que l’auditeur avait pour mission (dans la perspective d’un audit fait pour la
direction) de découvrir les actions frauduleuses commises par les employés.

Cette tendance ferait du praticien une sorte d’inspecteur chargé de découvrir toutes les malhonnêtetés, si
insignifiantes qu’elles soient, dont pourraient se rendre responsables les salariés de l’entreprise.

En fait, les obligations de l’auditeur dans ce domaine procèdent uniquement de son objectif fondamental
de vérification de la régularité des procédures.

En d’autres termes, la détection de la fraude doit être envisagée comme une conséquence et non comme
une finalité. (Raffegeau)

Mots clés : Audit : Respect des procédures en vue d’atteindre un objectif (missions assignées),
Inspection : Missions ponctuelles pour découvrir des irrégularités et anomalies frauduleuses.

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DEFINITIONS DE L’AUDIT

Les missions confiées sont-elles remplies ?


Audit stratégique

Les procédures (tâches, processus) répondent-elles aux missions ?


Audit opérationnel

Les comptes annuels reflètent-ils fidèlement la situation de l’entité ?


Audit financier

La structure financière est-elle saine ?

L’organisation en place (humaine, matérielle) est-elle adaptée à la


mission confiée ?
Audit organisationnel

II- LES DOMAINES DE L’AUDIT

2-1-L’AUDIT FINANCIER ET L’AUDIT OPÉRATIONNEL

LES DIFFÉRENCES :
Un point important de distinction entre les deux activités d’audit tient donc au fait que l’audit financier
dispose de références précises et générales qui définissent ce qu’il faut attendre d’un système comptable
adéquat alors que l’audit opérationnel s’inscrit dans une perspective spécifique au domaine, à l’entreprise,
à l’environnement.

LES POINTS COMMUNS :


L’audit est un processus objectif et systématique ; il requiert :
- une stratégie,
- une planification des travaux,
- des ajustements éventuels en cours de déroulement.

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2-2- L’AUDIT EXTERNE ET L’AUDIT INTERNE
ILS DIFFÈRENT :
 Au niveau des objectifs, l’audit externe a un objectif spécifique que n’a pas l’audit interne : La
certification des comptes vis-à-vis des tiers.
Toutefois, l’auditeur interne a, notamment, comme objectif de s’assurer, pour la direction
uniquement, de la qualité du fonctionnement comptable, des documents émis.

 Au niveau de la position occupée par l’auditeur :


- Tandis que l’auditeur interne est, par définition, membre du personnel de l’entreprise,
- L’auditeur financier doit être, en raison de l’objectif qu’il poursuit, entièrement indépendant de
l’entreprise auditée.
L’auditeur financier est donc toujours un auditeur externe

2-3- L’AUDIT INTERNE ET L’AUDIT OPERATIONNEL

On retrouve les objectifs de l’auditeur interne dans ceux de l’auditeur opérationnel. L’un et l’autre ont un
champ d’intervention qui s’étend à de multiples fonctions de l’entreprise. L’un et l’autre en poursuivent
l’amélioration.

Il n’en reste pas moins que la notion d’audit opérationnel est plus large que la notion d’audit interne.
L’audit opérationnel peut, et doit dans certains cas, être entièrement indépendant de la direction qui dirige
l’entreprise auditée.

Il résulte de ces deux remarques que l’audit opérationnel peut être mené, suivant les cas, soit par un
service de l’entreprise, soit par un professionnel indépendant.

III- LA DEMARCHE DE L’AUDIT

3-1-LES ETAPES DE L’AUDIT


1) Travaux préliminaires Prise de connaissance
2) Premiers contacts avec l’entreprise générale de l’entreprise
3) Saisie des procédures
4) Tests de conformité Evaluation
5) Evaluation préliminaire du contrôle interne du
6) Tests de permanence contrôle interne
7) Evaluation définitive du contrôle interne
8) Adaptation du programme d’examen des comptes Examen des comptes
9) Tests de validation et de cohérence et des
10) Achèvement de l’audit états financiers
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1. Les travaux préliminaires
Dans la mesure où il en a la possibilité, l’auditeur commence à se documenter sur le cas particulier que
constitue l’entreprise avant même d’intervenir sur place.
Dans ce domaine, une première source est constituée par toute la documentation à caractère réglementaire
ou professionnel applicable à l’entreprise auditée.

2. Les premiers contacts avec l’entreprise


L’auditeur les organise en général à partir d’un organigramme de l’entreprise. Ils comportent :
(1) Un entretien avec les principaux responsables (l’audit au sens étymologique, c’est « écouter »). Ces
contacts revêtent une grande importance. Il est en effet certain qu’ils conditionnent le plus souvent la
nature des rapports humains qui s’établissent entre l’auditeur et la direction de l’entreprise. Le bon
déroulement de ces entretiens est donc très important pour que l’auditeur intervienne dans les
meilleures conditions.
(2) L’utilisation de la documentation interne. L’auditeur trouve évidemment dans l’information qui
circule au sein de l’entreprise un outil précieux pour apprendre à la connaître. Il s’intéressera non
seulement à la documentation intéressant ses aspects comptables mais également à celle, de plus en
plus fournie, qui est relative à ses aspects opérationnels et juridiques.
(3) Enfin, la visite des lieux d’implantation. Approche concrète, elle permettra en effet à l’auditeur de
mieux comprendre les informations souvent très théoriques qu’il doit manier durant son contrôle. Elle
lui donnera également une impression d’ensemble sur l’atmosphère régnant dans l’entreprise, ce qui
est également très important.
La conclusion de cette étape est un projet d’intervention établi sur la base d’un découpage modulaire de
l’entreprise.

3. La saisie des procédures


Cette troisième étape marque le début de l’audit modulaire. Elle a pour objet le recensement de toutes les
procédures qui conduisent aux travaux de comptabilisation pour en acquérir une connaissance précise. A
ce stade, l’objectif premier de l’auditeur est de formaliser ces procédures, soit en prenant connaissance du
manuel des procédures de la société, s’il en existe un, soit en se les faisant décrire par les différentes
personnes qui les mettent en œuvre. La première consiste à en faire une description écrite (mémorandum),
la seconde à effectuer une description graphique (diagramme de circulation).

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4. Les tests de conformité
Les premiers tests effectués par l’auditeur sont les tests de conformité que l’on pourrait aussi appeler
« tests de compréhension ». Ces tests doivent permettre à l’auditeur de vérifier qu’il a bien appréhendé le
système existant dans la société, c’est-à-dire, d’une part, qu’on lui a bien décrit les procédures qui sont
normalement appliquées dans l’entreprise.

D’autre part, qu’il a bien compris les explications qu’on lui a fournies. Ces tests, dont l’objet n’est pas de
prouver l’application des procédures, mais d’en contrôler l’existence, sont par nature d’une ampleur très
limitée.

5. L’évaluation préliminaire du contrôle interne


Ayant acquis la certitude que les procédures qu’il a formalisées sont bien celles en usage, l’auditeur peut
effectuer une première évaluation du contrôle interne. Celle-ci consiste à dégager, à partir de la
description des procédures, d’une part, les sécurités qui garantissent la bonne comptabilisation des
opérations, d’autre part, les défaillances qui font naître un risque d’erreur ou de fraude. Le praticien
dégage ainsi les points forts et les points faibles du système comptable.
A ce stade, il faut noter que l’évaluation du contrôle interne n’a pas le même caractère pour les points
faibles et pour les points forts. L’objectif de l’auditeur, qui est de porter un jugement sur les procédures
effectivement appliquées dans l’entreprise, n’est atteint que pour les points faibles.
C’est la raison pour laquelle, après avoir éliminé les points forts qui font double emploi, ou dont la
défaillance n’aurait pas de conséquence significative sur les comptes, il entreprend de tester le bon
fonctionnement des verrous qu’il a identifiés.

6. Les tests de permanence


Les tests de permanence visent à vérifier que les procédures correspondant aux points forts du système
comptable font l’objet d’une application constante. Ils doivent donc revêtir une ampleur suffisante pour
donner au praticien la conviction que les procédures contrôlées sont appliquées d’une manière
permanente et sans défaillance.
Contrairement aux test de conformité, ils ont donc pour but d’apporter à l’auditeur des éléments de preuve
sur la qualité du système comptable.

7. L’évaluation définitive du contrôle interne


Au terme des tests de permanence, l’auditeur est capable de distinguer, parmi les points forts théoriques,
ceux qui, ne faisant pas l’objet d’une application sans défaut, doivent être rangés avec les faiblesses
identifiées lors de la première évaluation du contrôle interne.

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En définitive, l’auditeur sera donc amené à distinguer :
- les véritables points forts qui sont à la fois théoriques et pratiques ;
- les faiblesses imputables à un défaut dans la conception du système ;
- les faiblesses imputables à une mauvaise application des procédures.
L’aboutissement normal de l’évaluation du contrôle interne est la rédaction d’un rapport, le rapport sur le
contrôle interne. Un rapport qui reprend l’ensemble des faiblesses détectées et qui comporte des
suggestions relatives à une amélioration des procédures.

8. L’adaptation du programme d’examen des comptes


Après l’évaluation définitive du contrôle interne, l’auditeur dispose des éléments nécessaires pour définir
plus précisément son intervention. Il lui suffit pour cela de rechercher, pour chaque force et pour chaque
faiblesse, l’impact qu’elles ont ou peuvent avoir sur la régularité et la sincérité des comptes. En d’autres
termes de déterminer aussi précisément que possible les garanties que lui apportent les points forts et,
inversement, les risques que gênèrent les points faibles. Sur la base de ces présomptions, qui peuvent être
plus ou moins solides, et plus ou moins favorables, l’auditeur connaît donc, en quelque sorte par
différence, les éléments de preuve qui lui manquent pour donner à son opinion un caractère objectivement
raisonnable. Il peut en conséquence adapter son programme d’audit de manière à les obtenir sans
déployer d’efforts inutiles.
Les points forts du système justifieront certains allégements du programme d’intervention et,
inversement, les points faibles le conduiront à le renforcer, voire à le compléter, en mettant en œuvre des
tests que l’on appelle d’ailleurs tests complémentaires.

9. Les tests de validation et de cohérence


Ces tests correspondent à des contrôles effectués directement sur les comptes.
Les tests de validation portent sur des éléments pris individuellement : ils consistent à vérifier les données
de la comptabilité en les rapprochant de la réalité qu’elles représentent.

Il existe différentes formes de validation :


- la validation sur la base des documents détenus par l’entreprise ;
- la validation par confirmation extérieure ;
- la validation par inspection physique.

Les tests de cohérence, contrairement aux tests de validation, portent sur un ensemble d’éléments. Ils ont
pour but de rechercher les anomalies qui peuvent exister entre les différentes informations qui sont en
possession de l’auditeur.

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Ils comprennent :
- des revues de l’information à caractère comptable ou opérationnel ;
- des comparaisons par calcul.

L’auditeur combinera généralement tests de validation et vérification de cohérence pour obtenir le niveau
de garantie qui lui paraît satisfaisant.

Supposons par exemple que l’auditeur veuille contrôler une acquisition d’immobilisation de l’exercice. Il
a la possibilité :
- de contrôler que l’acquisition de l’immobilisation était prévue sur le budget d’investissement s’il en
existe un (vérification de cohérence par recoupement avec l’information extra-comptable) ;
- de contrôler la réalité de l’enregistrement comptable à partir de la facture correspondant à l’acquisition
(validation sur la base de documents détenus par l’entreprise) ;
- de recourir à un expert pour évaluer le bien, de vérifier auprès du greffe du tribunal de commerce qu’il
ne s’agit pas d’un équipement détenu en vertu d’un accord de crédit-bail (validation par confirmation
extérieure) ;
- de vérifier l’existence physique de l’immobilisation (validation par inspection physique).

10. L’achèvement de l’audit


Arrivé à ce stade de l’audit, il reste au praticien à faire la synthèse et la critique de l’ensemble de ses
travaux. L’achèvement de l’audit comprend :
- la revue des options comptables prévues par l’entreprise ;
- l’examen des événements après bilan : l’auditeur prend connaissance des faits importants qui peuvent
survenir après l’arrêt des comptes ;
- l’examen de la présentation et de l’information complémentaire, ce qui revient à vérifier les
propositions relatives aux documents financiers : les comptes doivent faire l’objet d’une classification
correcte, être suffisamment détaillés et donner les explications nécessaires ;
- la revue des papiers de travail, qui consiste à contrôler, à partir du dossier, que tous les travaux prévus
ont été mis en œuvre et qu’ils sont d’une qualité suffisante pour motiver l’opinion de l’auditeur ;
- l’émission de l’opinion, sur laquelle prend fin la démarche de l’auditeur.

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LA DEMARCHE DE L’AUDITEUR

ACQUISITION TRAVAUX Prise de connaissance de la


D’UNE PRÉLIMINAIRES documentation externe
CONNAISSAN
CE Prise de connaissance de la
PREMIERS CONTACTS documentation interne,
GÉNÉRALE AVEC L’ENTREPRISE entretiens, visite des lieux…
DE
L’ENTREPRIS Identification des modules
E Mise au point du programme d’intervention

SAISIE DES PROCÉDURES Utilisation de diagrammes


mémorandum ou du manuel de
procédures de la société

TESTS DE CONFORMITÉ Suivi de quelques transactions


pour s’assurer de l’existence et
de la réalité du système
EXAMEN ET
EVALUATIO
N DES EVALUATION
PROCEDUR PRÉLIMINAIRE DU Points forts du Faiblesses de
système conception
ES CONTRÔLE INTERNE

TESTS DE PERMANENCE Tests pour s’assurer que les


points forts son appliqués

Faiblesses Faiblesses de
EVALUATION Points forts d’application conception
DÉFINITIVE DU du système
CONTRÔLE INTERNE Faiblesse du système

Pas de
Existence de solution solutions

DÉTERMINATION DES Allègement du Renforcement du Refus de


CONSÉQUENCES DE programme de programme de vérification certifier
L’ÉVALUATION DU vérifications directes (éventuellement tests
CONTRÔLE INTERNE complémentaires)
EXAME
Programme adapté
N DES
COMPTE
S Selon les cas et parfois de manière complémentaire :
TESTS DE VALIDATION tests de cohérence (revues de l’information, comparaisons par calcul)
ET DE COHÉRENCE tests de validation par la documentation intérieure
tests de validation par la documentation extérieure
tests de validation par inspection physique.

Revue des principes comptables


ACHÈVEMENT DE L’AUDIT Examen des événements après bilan
Examen de la présentation et de l’information complémentaire
Revue des papiers du travail
Emission de l’opinion

-----------------------<*>-----------------------

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BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004

3-2-LE DÉCOUPAGE MODULAIRE


Le praticien est conduit à calquer son intervention sur le découpage naturel qui résulte de l’activité de
l’entreprise, et qui a servi de base, en principe, à l’organisation de la comptabilité et du contrôle interne.

Il vérifiera dans une étude unique le contrôle interne qui est attaché à ce processus et la traduction
comptable qu’il trouve dans ces deux comptes.

L’auditeur est ainsi amené à conduire sa démarche sur la base d’un découpage modulaire qui lui permet
de respecter les liens existant entre l’évaluation du contrôle interne et l’examen des comptes.

Il en résulte donc normalement une adaptation meilleure du programme d’examen des comptes.
Il est clair que le découpage modulaire varie.

La réalité de l’entreprise est trop complexe, la multiplicité des formes qu’elle peut prendre trop évidente,
pour que l’on puisse s’attendre à retrouver partout la même organisation.

Toutefois, on constate d’une entreprise à l’autre l’existence de certaines constantes.

Celles-ci forment l’ossature d’un découpage-type que le praticien devra savoir adapter au contexte
particulier dans lequel il est engagé.

Nous retiendrons les modules suivants :


- Créances - clients ;
- Achats - fournisseurs ;
- Charges de personnel (salaires et charges sociales) ;
- Stock de consommables ;
- Matériel et équipement ;
- La trésorerie (caisse et banque) ;
- Les emprunts et les prêts ;

3-3-LES OBJECTIFS DE L’AUDITEUR


Sept questions nous paraissent exprimer les préoccupations de l’auditeur :
(1) Toutes les opérations de l’entreprise devant être comptabilisées ont-elles fait l’objet d’un
enregistrement dans les comptes ?
(2) Tous les enregistrements portés dans les comptes sont-ils la traduction correcte d’une opération
réelle ?
(3) Toutes les opérations enregistrées durant l’exercice concernent-elles la période écoulée et elle seule ?
Inversement, des opérations concernant cette période ne sont-elles pas enregistrées réellement ?
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BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004

(4) Tous les soldes apparaissant au bilan représentent-ils des éléments d’actif et de passif existant
réellement ?
(5) Ces éléments d’actif et de passif sont-ils évalués à leur juste valeur ?
(6) Les documents financiers sont-ils correctement présentés ?
(7) Les documents financiers font-ils l’objet des informations complémentaires qui sont éventuellement
nécessaires ?

A ces sept questions correspondent sept propositions qui, lorsqu’elles sont vérifiées, permettent de penser
que les comptes sont réguliers et sincères :
(1) Proposition d’exhaustivité des enregistrements : toutes les opérations sont enregistrées dans les
comptes.
(2) Proposition de réalité des enregistrements : tous les enregistrements traduisent correctement une
opération.
(3) Proposition de coupure des enregistrements : le principe d’indépendance des exercices est respecté.
(4) Proposition d’existence des soldes : tous les soldes du bilan peuvent être justifiés par des éléments
réels d’actif ou de passif.
(5) Proposition d’évaluation des soldes : les éléments constitutifs des soldes sont correctement évalués.
(6) Proposition de présentation des documents financiers : les comptes sont correctement présentés.
(7) Proposition d’information complémentaire aux documents financiers : l’information chiffrée est
assortie des informations extra-comptables éventuellement nécessaires.

Objectifs de l’Auditeur

Enregistrement Patrimoine Documents Financiers aux tiers

Exhaustivité Réalité Coupure Existence Evaluation


(1) (2) (3) (4) (5) Présentation Information
(6) Complémentaire
(7)

3-4-LA SAISIE DES PROCEDURES ET LES TESTS


A) LA SAISIE DES PROCÉDURES
Cette troisième étape marque le début de l’audit modulaire. Elle pour objet le recensement de toutes les
procédures qui conduisent aux travaux d’enregistrement pour en acquérir une connaissance précise.

A ce stade, l’objectif premier de l’auditeur est de formaliser ces procédures, soit en prenant connaissance
du manuel des procédures de la société, s’il en existe un, soit en se les faisant décrire par les différentes
personnes qui les mettent en œuvre.
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La première consiste à en faire une description écrite (mémorandum), la seconde à effectuer une
description graphique (diagramme de circulation).

B) LES TESTS DE CONFORMITÉ


Les premiers tests effectués par l’auditeur sont les tests de conformité que l’on pourrait aussi appeler
« tests de compréhension ».

Ces tests doivent permettre à l’auditeur de vérifier qu’il a bien appréhendé le système existant dans la
société, c’est-à-dire, d’une part, qu’on lui a bien décrit les procédures qui sont normalement appliquées
dans l’entreprise.

D’autre part, qu’il a bien compris les explications qu’on lui a fournies.

Ces tests, dont l’objet n’est pas de prouver l’application des procédures, mais d’en contrôler l’existence,
sont par nature d’une ampleur très limitée.

C) LES TESTS DE PERMANENCE


Les tests de permanence visent à vérifier que les procédures correspondant aux points forts du système
comptable font l’objet d’une application constante.

Ils doivent donc revêtir une ampleur suffisante pour donner au praticien la conviction que les procédures
contrôlées sont appliquées d’une manière permanente et sans défaillance.

Contrairement aux test de conformité, ils ont donc pour but d’apporter à l’auditeur des éléments de preuve
sur la qualité du système d’enregistrement.

D) LES TESTS DE VALIDATION ET DE COHÉRENCE


Ces tests correspondent à des contrôles effectués directement sur les comptes.

Les tests de validation portent sur des éléments pris individuellement : ils consistent à vérifier les données
de la comptabilité en les rapprochant de la réalité qu’elles représentent. Il existe différentes formes de
validation :
- la validation sur la base des documents détenus par l’entreprise ;
- la validation par confirmation extérieure (circularisation) ;
- la validation par inspection physique.

Les tests de cohérence, contrairement aux tests de validation, portent sur un ensemble d’éléments. Ils ont
pour but de rechercher les anomalies qui peuvent exister entre les différentes informations qui sont en
possession de l’auditeur.
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BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004

Ils comprennent :
- des revues de l’information à caractère comptable ou opérationnel ;
- des comparaisons par calcul.

L’auditeur combinera généralement tests de validation et vérification de cohérence pour obtenir le niveau
de garantie qui lui paraît satisfaisant.

Supposons par exemple que l’auditeur veuille contrôler une acquisition d’un matériel de l’exercice. Il a la
possibilité :
- de contrôler que l’acquisition du matériel était prévue sur le budget d’investissement s’il en existe un
(vérification de cohérence par recoupement avec l’information extra-comptable) ;
- de contrôler la réalité de l’enregistrement comptable à partir de la facture correspondant à l’acquisition
(validation sur la base de documents détenus par l’entreprise) ;
- de recourir à un expert pour évaluer le bien, de vérifier auprès du greffe du tribunal de commerce ou de
la conservation foncière (validation par confirmation extérieure) ;
- de vérifier l’existence physique de l’immobilisation (validation par inspection physique).

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BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004

DEUXIEME PARTIE :
LA CONDUITE D’UNE MISSION D’AUDIT INTERNE :
TENTATIVE D’APPROCHE AU SEIN DU C.E.D.

IV- MISSIONS ASSIGNEES AU SECTEUR PUBLIC

4-1- LA NOTION DE LA RENTABILITÉ


A) CRITÈRE DE QUALITÉ :
Point particulièrement délicat dans le cadre du secteur public :
- Le profit est un critère utilisable pour les organismes intervenant dans le secteur marchand
concurrentiel.
- Pour les autres organismes, on peut utiliser le concept « économie, efficience, efficacité ». (SV&GM)

4-2- LE CRITÈRE D’ECONOMIE, D’EFFICIENCE ET D’EFFICACITÉ.


- Analyse d’origine américaine (Antony et Hertzlinger 1975)
- Les principes de cette théorie sont résumés par le schéma ci-après :

Inputs
Moyens / ressources utilisées Entité Outputs

- personnel
- équipements Biens et services produits

- biens et services acquis

- Principe d’économie : minimiser les inputs


- Principe d’efficience : maximiser le rapport outputs/inputs
- Principe d’efficacité : le rapport outputs obtenus/outputs attendus doit être supérieur à 1

4-3- LA MESURE DE LA PERFORMANCE DANS LE SECTEUR PUBLIC.


EXEMPLES D’ILLUSTRATION DANS LE SECTEUR PUBLIC.
- Soit une société d’économie mixte chargée d’une mission de transport en autocars. La société bénéficie
de subventions.

Deux finalités :
 Ramassage scolaire
 Transport de personnes âgées
Les objectifs sont définis de manière chiffrée (nombre de voyageurs, tarification, résultats…)

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BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004
- Principe d’économie : peut-on, à qualité constante, réduire les coûts ? (entretien de l’autocar)
- Principe d’efficience : peut-on augmenter, par exemple, le ratio recettes/coûts ? (augmentation ou
diminution des fréquences de rotation)
- Principe d’efficacité : les objectifs assignés sont-ils atteints ? (étude de satisfaction)

V- L’ORGANISATION DU SERVICE AUDIT INTERNE

5-1- la place du service audit interne au sein de la structure du ced.


Niveau de positionnement Cas rencontrés Observations
Rattachement au responsable Situation pratiquement
Incompatible
comptable inexistante
Rattachement à la Direction Situation qui a existé dans les
Incompatible
financière années 1980
Rattachement au Contrôle de Situation qui existe dans les
Service Audit et contrôle de gestion
gestion entreprises publiques
Rattachement au Comité d’Audit Situation rencontrée
- Risque de perturbation de la D.G.
créé au sein du Conseil essentiellement dans les pays
- Indépendance de l’Auditeur
d’administration anglo-saxons
Rattachement à la Direction Situation de plus en plus
Actuellement la plus usitée
Générale fréquente

5-2- L’audit interne et les autres fonctions de controle.


Désignation Audit externe Contrôle de gestion
C’est une fonction qui a pour objectif C’est une fonction qui a pour objectif de
d’exprimer une opinion motivée sur mesurer les performances réalisées par rapport
Définition
la régularité et la sincérité des aux objectifs fixés, établir les écarts et les
comptes annuels. analyser.
Le Contrôle de Gestion et l’Audit Interne
connaissent la même évolution :
L’audit externe et l’audit interne
- Audit Interne : audit de conformité, audit
Points communs utilisent les mêmes outils pour
d’efficacité et audit stratégique.
évaluer le contrôle interne.
- Contrôle de Gestion : analyse des coûts,
contrôle budgétaire et reporting.

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BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004
Désignation Audit interne Audit externe Contrôle de gestion
- L’auditeur interne
- Les auditeurs internes examine les données
préparent et coordonnent la - Les auditeurs établies par le contrôle de
mission des auditeurs externes externes peuvent gestion.
Points de
- Les auditeurs internes utiliser les travaux - Le contrôle de gestion met
complémentarité
assurent le suivi et la mise en et les résultats des en œuvre pour améliorer les
œuvre des recommandations auditeurs internes performances les
des auditeurs externes. recommandations de
l’auditeur interne
- Le contrôle de gestion
- L’auditeur externe examinera les résultats.
est indépendant de L’auditeur examine les
l’entreprise ; procédures.
- L’auditeur externe - Le contrôle de gestion
- L’auditeur interne est examine reçoit l’information tandis
dépendant de l’entreprise ; l’information que l’audit interne valide
- L’auditeur interne travaille transmise aux l’information ;
Points de pour les managers de actionnaires. - Le contrôle de gestion
divergence l’entreprise. - L’objectif de assiste les opérationnels alors
- L’auditeur interne peut l’audit externe est de que l’audit interne exerce le
intervenir sur touts les périodes certifier les comptes contrôle sur les
de l’année, annuels, celui de opérationnels ;
l’audit interne, - Le contrôle de gestion
- L’auditeur externe cherche la rentabilité, l’audit
intervient en fin interne cherche la sécurité
d’exercice. des actifs et le respect des
règles et procédures.

5-3- LES DOMAINES D’INTERVENTION.


L’audit interne de régularité : Il s’agit d’une démarche simple et traditionnelle qui consiste à prévenir
l’erreur, la fraude et la négligence.

Il vérifie la bonne application des règles internes et externes.

S’assurer que les tâches sont effectuées conformément à un référentiel ; aux dispositifs légaux et
réglementaires et aux directives de la Direction Générale.

L’audit d’efficacité : Il s’intéresse ici à la rentabilité. Il consiste donc à relever les redondances, les
doubles emplois, les goulots d’étranglement, les dysfonctionnements qui perturbent la bonne marche de
l’entreprise.

17
BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004
VI- LE DEROULEMENT D’UNE MISSION D’AUDIT INTERNE
6-1- Les phases a respecter.

Phases Sous phases Tâches élémentaires


Etablir les termes de référence
1ère phase Etablir l’ordre de mission
Etablir le programme de travail
Réunion d’ouverture à organiser chez les audités –
I - Préparation 2ème phase Prise de connaissance
Découpage du domaine à auditer
A établir sous la supervision du chef de mission
3ème phase Répartir les tâches entre les membres
Suivre le déroulement de la mission
II – Réalisation de 4 phase
ème
Effectuer des tests à travers les outils de contrôle
la mission Audit sur site interne
5ème phase Projet des observations ;
Projet de rapport Recommandations et plan d’action.
6ème phase
Examen du projet de rapport avec les audités.
III - Conclusion Réunion avec les Audités
7ème phase Après concertation avec les Audités
Rapport d’audit définitif à Rapport définitif à la Direction pour les
la Direction observations et recommandations définitives

6-2- LA HIERARCHIE DANS LES PRIORITÉS DE LA MISSION.


A) CRITÈRES DE NOTATION
Afin d’apprécier l’importance des risques, nous proposons un système de notation basé sur les trois
critères suivants :
- qualité du contrôle interne : appréciation du domaine ou du processus à auditer ;
- importance des enjeux : budget annuel, chiffre d’affaire, etc ;
- vulnérabilité : appréciation d’ordre qualitative difficile à réaliser.

Chacun de ces trois critères est noté de 1 à 3 par l’un des principaux déclencheurs des missions d’audit
interne (Direction, contrôle de gestion, audit externe, partenaire financier).

En multipliant les 3 chiffres obtenus pour les différents domaines ou processus à auditer, on obtient une
table de classement pouvant aller de 1 (1x1x1) à 27 (3x3x3).

Ensuite, les domaines à auditer sont répartis sur les trois années du plan opérationnel selon l’ordre de
classement obtenu, et ce à raison d’un certain nombre de missions d’audit limité de manière à assurer
l’adéquation entre les ressources humaines disponibles et la charge de travail.

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BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004
b) Plan d’audit triennal
Notation Planning d’audit
Domaine ou processus à auditer 1er 2ème 3ème
Total 2000 2001 2002
critère critère critère
- Gestion des stocks
- Approvisionnement
- Gestion du matériel et des équipements
- Gestion des ressources humaines
- Préparation et gestion des marchés
- Préparation et exécution des budgets
- Système informatique
- Patrimoine immobilier
- Gestion trésorerie

c) Barème de notation
1 Point 2 Points 3 Points
- Contrôle interne Adapté Insuffisant Comportant de lacunes graves
- Enjeu Faible Moyen Important
- Vulnérabilité Faible Moyenne Forte

6-3- LE CALENDRIER DE TRAVAIL ANNUEL

Compte tenu de l’effectif humain disponible au niveau de l’audit interne, la charge de travail annuelle
sera adaptée comme suit :
- La réalisation de N missions d’audit et suivi de la mise en œuvre dans les plans d’actions qui en
découleront ;
- Le pilotage des opérations d’inventaire du patrimoine (stocks une fois au minimum par exercice et
immobilisations à réactualiser (2 ou 3 ans)
- La supervision et la coordination des travaux d’audit externe avec le suivi de la mise en œuvre de leurs
recommandations ;
- Application du plan d’Audit Triennal.

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BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004
Plan annuel d’activités du service de l’Audit Interne
Activité J F M A M J J A S O N D
Réalisation des missions d’audit
interne (Plan Triennal)
Coordination et participation aux
travaux d’audit externe
Contrôle de la mise en œuvre des
recommandations d’audit interne et
externe
Examen des différents rapports d’audit
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
externe
Pilotage des inventaires physiques des
stocks
Elaboration du rapport annuel
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
d’activité relatif à l’audit interne

VII- LES DOSSIERS DE TRAVAIL ET LE RAPPORT


7-1- DÉFINITION
Le dossier d’audit interne est constitué de recueils – en général, appelés eux aussi dossiers – et d’un
système de référencement organisé.

Il a pour but de recenser, rassembler et repérer les informations récoltées ou produites au cours de la
mission. Il permet à l’auditeur de justifier les conclusions de son rapport par des données convenablement
classées, structurées et archivées, et de pouvoir répondre ainsi à toute question ou contestation.

Il constitue la mémoire écrite des différentes étapes de la mission d’audit.

7-2- LE CONTENU DES DOSSIERS


Le dossier d’audit est constitué de 4 types de dossiers, différenciés en fonction des buts auxquels ils sont
destinés :
1. Le dossier « synthétique » parfois appelé dossier « permanent »
2. le dossier « analytique » parfois appelé dossier « d’exploitation »
3. le dossier « annexe » en fait dossier des annexes (au pluriel)
4. le dossier « administratif »

20
BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004
A) LE DOSSIER SYNTHÉTIQUE : DOSSIERS PERMANENTS
Les buts principaux du dossier synthétique sont de :
- inciter les auditeurs à faire des synthèses tout au long de la mission et faciliter la rédaction du
rapport ;
- maîtriser l’avancement de la mission sous son aspect qualité/fiabilité, responsabilité du chef de
mission ;
- permettre au responsable de l’audit de suivre les résultats et de contrôler la qualité du travail ;
- capitaliser le savoir faire du service en vue de missions sur des thèmes similaires.

Les rubriques à créer dans le dossier synthétique sont :


- L’ordre de mission et les documents à l’origine de la demande
- Les organigrammes et annuaires détaillés
- Des informations financières ou opérationnelles récentes
- Les rapports d’audit antérieurs sur la même fonction ou entité et les réponses qui ont été données ou
une liste des principaux points.
- Les FRAP validées
- L’ossature du rapport

B) LE DOSSIER ANALYTIQUE : DOSSIERS D’EXPLOITATION


Le dossier analytique rassemble les éléments issus de la phase de vérification. Les documents de travail
de l’auditeur – papiers de travail produits et documents copiés ou reçus des audités – décrivent le travail
exécuté, étayant les points du rapport et permettent une revue et une qualification du travail.

On y trouve pour chaque section du programme de vérifications :


- Les feuilles de couvertures ;
- Les papiers de travail détaillés et les documents des audités sur lesquels l’auditeur a travaillé, les
tableaux explicatifs…
- Les FRAP qu’on a ouvertes puis annulées (les FRAP complètes sont versées au dossier
synthétique dès qu’elles sont validées).

C) LE DOSSIER ANNEXE
Le dossier annexe regroupe les informations historiques sur la fonction ou l’entité auditée, les rapports
d’organisateurs et de consultants extérieurs, la documentation relative aux thèmes traités…

Il contient aussi les documents justificatifs des dysfonctionnements utilisés pour la phase d’étude et
surtout pendant la phase de vérification

21
BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004
D) LE DOSSIER ADMINISTRATIF
Le dossier administratif est essentiellement constitué des « Etats d’avancement » successifs (Budget,
Allocation, Planning, Suivi), en prévisionnel et en réel, des commentaires et documents annexes de la
liste des points en suspens.

Le dossier administratif contient aussi, quand il existe, le budget de frais de la mission et son suivi. Il
contient enfin, l’ensemble de la correspondance échangée avec les audités.

LE RÉFÉRENCEMENT
Le référencement est une technique de numérotation des documents contenus dans le dossier d’audit.
L’index d’un dossier est la table des matières, la liste des documents qu’il contient. Le référencement et
l’index de chaque dossier ont pour but :
- d’identifier aisément les relations existant entre les divers jeux de documents, et donc de faciliter la
compréhension du dossier par tout lecteur ;
- de retrouver en quelques secondes toute preuve, toute description des faits ou des méthodes employées,
le détail de tout calcul ou raisonnement… nécessaires au rapport et à la réunion de validation.

Chaque document doit comporter trois numéros (en plus des initiales du rédacteur, de la date
d’établissement, de l’objet du document et du nom et/ou n° de la mission) :
- un numéro qui l’identifie : ce n° de page est reporté sur l’index du dossier ;
- le numéro du document duquel il provient ou résulte : le « référencement » = « d’où ça vient » ;
- le numéro de chaque document auquel il a donné lieu : le « cross-référencement » = « où ça va ».

Le système de référencement doit être simple et permettre une utilisation aisée.


Un procédé éprouvé consiste à attribuer une lettre majuscule pour les grandes étapes de la mission et des
chiffres en complément sur chaque document.
Au fur et à mesure que l’on ajoute des documents, on incrémente ces chiffres, si possible mais pas
nécessairement séquentiellement, et on met à jour l’index (= la table des matières) du dossier concerné.

22
BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004

LE REFERENCEMENT

T 104
T 103
PdeV5 1a FdeC100 2a
Feuille de Couverture T 100
Papier de Travail
Programme de PdeV5
Vérifications
T101-104
1b 2b FdeC100
Conclusion
FdeC 100
FRAP 3

Conclusion
3a 3b

FRAP 3
3c
FRAP 3

F.R.A.P.
REFERENCE

FdeC100
CROSS REFERENCE

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BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004
LE DOSSIER D’AUDIT (simplifié)

Dossier synthétique Dossier Analytique


Etat
d’Avancement

Feuille de
couverture Papier de
Ossature du travail
rapport FRAP

Copie Feuille de
Programme couverture
de Papier de
vérification Feuille de travail
Copie
couverture

Rapport Ordre de
d’orientation Tableau des Type de Documentation Mission
forces et Compte-rendu volume de
faiblesses d’entretien d’EP transactions
apparentes

24
BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004

7-3- LA FICHE DE SYNTHÈSE : LA FRAP


DÉFINITION
La FRAP, Feuille de Révélation et d’Analyse de Problème, est le Papier de Travail synthétique par lequel
l’auditeur documente chaque dysfonctionnement, conclut chaque section du travail Terrain et
communique avec l’audité concerné.

La FRAP formule le raisonnement de l’auditeur et l’aide à mettre en évidence les dysfonctionnements et


les solutions qu’il leur propose : les investigations qui débouchent sur l’absence de problèmes ne donnent
pas lieu à l’établissement de la FRAP.
- S’il y a lieu de décrire les systèmes en place dans un but pédagogique, d’autres modes de rédaction que
la FRAP seront utilisés : résumés de procédures, listes/ enchaînement de tâches, diagrammes de
circulation…
- Quand un point s’avère positif, il y a lieu de le signaler tant pour encourager les audités que pour
conforter la Direction.

PARTICULARITÉS
La FRAP attire l’attention sur les conséquences des dysfonctionnements et les recommandations de
l’auditeur, plus que sur les faiblesses elles-mêmes :
- elle sera peu utilisée en audit de conformité où il s’agit de rendre compte des diligences effectuées et
d’attester du respect ou du non-respect des règles édictées, de relever des anomalies, d’effectuer des
redressements ;
- elle sera utilisée en matière de régularité pour montrer les risques entraînés par le non-respect des
règles, et en matière d’efficacité pour montrer les coûts des dysfonctionnements.

PRINCIPES
1. Tout dysfonctionnement digne d’être signalé sera formulé sous forme de FRAP :
- le « Problème » qui le résume
- les « Faits » qui le prouvent
- les « Causes » qui l’expliquent
- les « Conséquences » que cela entraîne
- les « Recommandations » qui le résolvent

Cette présentation aide le lecteur en lui fournissant une clé de lecture, l’énoncé du Problème. Cet
énoncé doit donc être synthétique (court), autonome (compréhensible avant de lire le reste de la
FRAP) et percutant (laissant une impression).

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BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004

2. Toute section de Travail Terrain se termine par l’une des deux mentions « FRAP N°nn »
(éventuellement plusieurs) ou « pas de FRAP » quand elle n’aboutit pas à un disfonctionnement digne
d’être signalé.

3. Les FRAP doivent être approuvées par le Chef de Mission puis validées avec les audités concernés au
fur et à mesure des sections du Travail Terrain.
Les FRAP doivent être supervisées par le Chef de Mission, et éventuellement par le Responsable de
l’Audit, afin de soulever le maximum de questions et de clarifier la rédaction.
Les FRAP doivent être validées avec les audités pour résoudre les incompréhensions et les erreurs
d’interprétation, et permettre que la Synthèse, en fin de Travail Terrain, s’appuie sur des bases sûres.

Les FRAP doivent être validées avec les audités pour :


- éviter l’effet psychologique d’un travail dans le secret : inquiétude des audités, antagonisme vis-à-
vis des auditeurs, suspicions réciproques sur la diligence et la sincérité de l’autre ;
- prévenir l’intéressé le plus tôt possible du problème relevé, et lui seul à ce stade : il ne s’agit pas
de le dénoncer mais de l’aider ;
- lui laisser le temps de s’y habituer, de l’admettre, de le reconnaître, savoir utiliser le tête-à-tête et
le temps pour convaincre les responsables ;
- obtenir ainsi sa collaboration pour résoudre son problème.

4. Les recommandations doivent être développées avec les audités afin d’assurer la pertinence et de
favoriser l’adhésion. Ils sont mieux à même de trouver une solution concrète adaptée au problème
discerné par l’auditeur et seront d’autant plus motivés à la mettre en œuvre qu’ils s’en sentiront les
co-auditeurs.

MODALITÉS D’APPLICATION
1. L’auditeur « ouvrira » une FRAP dès qu’il apercevra un problème à creuser, afin de ne rien laisser
échappé. En poussant ses investigations il verra s’i y a lieu de compléter la FRAP ou de l’annuler
(p.ex. conséquences anodines).

2. L’auditeur commencera toujours par les Faits.


Ensuite, il complétera la Trouvaille (Finding en anglo-saxon) : les Causes du dysfonctionnement
observé et ses Conséquences. Puis il résumera la Trouvaille en un Problème (énoncé synthétique,
autonome et percutant).

26
BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004

3. La FRAP doit rester brève : si possible une page. L’expérience montre qu’1,5 page est acceptable
mais que 2 pages c’est trop ; à cela trois raisons :
- la capacité d’attention et de mémorisation, même des meilleurs lecteurs, est limitée
- la brièveté force la concentration du discours de l’auditeur et favorise la concentration de
l’attention du lecteur.
- la plupart des responsables préfèrent la concision et l’action à l’élégance du style.

Quand les informations à communiquer sont si riches qu’elles ne tiennent pas sur une page, l’auditeur
aura intérêt à utiliser des tableaux et graphiques en complément de la FRAP.

4. La FRAP comportera les références nécessaires à la supervision et la gestion de la mission :


- références des Papiers de Travail qui étayent la FRAP ;
- établi par : initiales de l’auditeur et date ;
- approuvé par : initiales du superviseur et date ;
- validé avec : nom de l’audité et date.

La supervision s’effectuera en 2 groupes :


- le Chef de Mission s’assurera que les Faits sont réels (étayés par les Papiers de Travail), les
Causes correctes et les Conséquences le plus complètes possibles ;
- il s’assurera que la FRAP est cohérente et « communicante »

5. La Recommandation découle naturellement de la Trouvaille (=Fait + Cause + Conséquence), elle


est souvent l’inverse de la Cause. Sa place en fin de FRAP assure qu’elle s’adresse à un problème
identifié et démontré. Encore faut-il que la Recommandation soit efficace et entraîne l’adhésion des
audités, d’où la nécessité de la développer avec eux.

Il peut être préférable d’avoir déjà une Recommandation : elle sera alors rédigée sous forme de
suggestion. Il est important de laisser un espace de négociation sous peine de forcer l’audité à
accepter ou rejeter tout en bloc.

27
BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004

LA FICHE DE SYNTHÈSE : LA FRAP

Exemple de FRAP

FEUILLE DE REVELATION ET D’ANALYSE DE PROBLEME


AUDIT DES ENTREES ET SORTIES DE L’USINE

Papiers de travail : E 110 FRAP n°5


________________________________________________________________________________
Problème :
Les fiches de visite ne permettent pas de maîtriser les déplacements des personnes étrangères à
l’intérieur de l’usine.
________________________________________________________________________________
Faits :
Lorsqu’un visiteur quitte l’usine, la fiche de visite :
- n’est pas systématiquement rendue au poste de garde ;
- n’est pas toujours signée par la personne visitée ;
- ne porte pas l’heure de fin d’entretien (la procédure ne le prévoit pas et aucune zone n’est
prévue sur la fiche) ;
- ne porte pas systématiquement l’heure de sortie qui doit être notée par le garde
- n’est pas toujours archivée.
Causes :
La procédure est incomplète et n’est pas scrupuleusement respectée.

Conséquences :
Des personnes étrangères peuvent, sans y être autorisées, parcourir l’usine.
Risques : accidents, vols, espionnage industriel.
________________________________________________________________________________
Solution proposée :
Compléter la procédure en précisant que :
- l’heure de la fin de l’entretien devra être notée sur la fiche de visite ;
- par le contrôle des fiches archivées seront recherchés les visiteurs n’ayant pas rendu la leur, à
charge pour le visité d’en faire la remarque aux intéressés.
Afin de faire respecter la procédure, et notamment d’obtenir le retour des fiches de visite, il devra
être prévu - et réalisé si la discipline ne peut être autrement obtenue –que les visiteurs déposent au

poste de garde une pièce d’identité qu’ils récupéreront à la sortie en échange de la fiche de visite.

Etabli par : Approuvé par : Validé avec :


Le : Le : Le :

28
BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004

Exemple de FRAP
LE TRAITEMENT DES FACTURES
Papiers de travail : E 110 FRAP n°7
___________________________________________________________________________________
Problème :
Le circuit de traitement des factures fournisseurs ne permet pas un bon contrôle interne et ralentit leur
enregistrement comptable et la récupération de la TVA.
___________________________________________________________________________________
Faits :
Les fournisseurs n’adressent pas systématiquement leurs factures à la Comptabilité et les envoient au
service Achats ou aux services utilisateurs.
Dans ce cas le délai d’émission entre la facture par le fournisseur et sa réception à la Comptabilité (test
sur un échantillon représentatif de 38 factures, pour 6120KF, réceptionnées entre le 23/12/86 et le
21/01/87) est d’environ 2 semaines.
L’absence de datage des factures quand elles arrivent au service Achats ou chez les utilisateurs ne
permet pas de déterminer le temps imputable aux fournisseurs et celui imputable à l’usine.
La Comptabilité composte les factures puis en envoie copie dans les services, qui les lui retournent pour
comptabilisation, après contrôle et approbation.
L’exemplaire original et les copies ne sont pas distingués par un marquage dès l’arrivée des factures à
la Comptabilité.
Le contrôle des factures (bon à payer) est effectué par le service utilisateur ou les magasins et non par la
comptabilité. Les personnes habilitées à mettre le « bon à payer » ne sont pas définies sur une liste.
Il s’écoule encore 2 autres semaines entre la réception de la facture par la Comptabilité et sa
comptabilisation.
Causes :
Ce n’est pas la comptabilité mais les services émetteurs des commandes qui ont reçu mission de
contrôler les factures (+ instructions d’adressage sur les conditions générales d’achat).

Conséquences :
Risque de perte des factures (dans l’usine) et de double paiement (original + copie).
Possibilité d’émission du bon à payer par des personnes non autorisées et/ou intéressées (non séparation
des fonctions).
Retard dans l’enregistrement des factures qui entraîne un décalage dans la récupération de la TVA pour
environ 35% des cas (impact estimé à 240KF/an).
___________________________________________________________________________________
Recommandation :
Le Directeur de l’usine devrait :
Attribuer la responsabilité du contrôle factures à la Comptabilité.
Le Chef du Service Comptable devrait :
Limiter la circulation des factures dans les services (et revoir les conditions générales d’achat) et
identifier par marquage, dès leur arrivée, l’original et les copies des factures fournisseurs.
Comptabiliser ces factures et récupérer la TVA dès leur réception.

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BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004

7-4- LE CONTENU DU RAPPORT D’AUDIT


DÉFINITION
En fin d’intervention, le Rapport d’audit interne communique, aux principaux responsables concernés
pour action et à la direction pour information, les conclusions de l’Audit concernant la capacité de
l’organisation auditée à accomplir sa mission, en mettant l’accent sur les dysfonctionnements pour faire
développer des actions de progrès.

PARTICULARITÉS
En matière de régularité, la forme écrite est essentielle pour prendre acte, éviter toute déformation et, dans
certaines circonstances graves, apporter la preuve nécessaire.

En matière d’efficacité, on accompagnera le Rapport écrit de présentations orales, adaptées chacune à leur
auditoire et visant à soulever des questions et faire partager les convictions de l’auditeur.

PRINCIPES
1- Toute intervention d’audit doit faire l’objet d’un rapport écrit, signé par le responsable de l’audit. Le
rapport d’audit est signé par le responsable de l’audit qui affirme son opinion avec force et
indépendance, garantit le professionnalisme de la mission et engage sa responsabilité.

2- Le rapport doit être présenté aux responsables audités à l’état de Projet, puis discuté avec eux et si
possible accepté, avant diffusion définitive aux niveaux supérieurs (hiérarchiques et fonctionnels).

3- Le rapport doit être structuré et formulé pour ses lecteurs, et donc comporter une partie détaillée et
une synthèse.
- La partie détaillée doit être complète et peut être technique. Elle est destinée aux utilisateurs.
- La synthèse est destinée aux dirigeants. Elle les informe des dysfonctionnements graves et des risques
majeurs.

4- Le rapport doit être objectif, clair, concis, utile et le plus convaincant possible :
- Objectif : basé sur les faits, sans préjugé, impartial et ne déformant pas la réalité, hiérarchisé
(distinguant l’essentiel de l’accessoire) et mis en perspective (importance et contexte) ;
- Clair : qui se comprend aisément, logique, sans terme rare ou compliqué, étayé par suffisamment
d’information ;
- Concis : qui va droit au fait en évitant les détails inutiles, qui exprime les idées de façon complète
avec le minimum de mots possible (concis n’est pas bref : le rapport comptera quelques pages
s’il y a peu de points importants, voire une seule s’il n’y a pas de dysfonctionnement à
signaler, quelques dizaines dans le cas contraire) ;

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BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004

- Utile : constructif, dont le contenu et le ton favorisent la réflexion, et conduisent à des


améliorations, émis dans un délai qui permet de lancer efficacement l’action ;
- Convaincant : qui entraîne l’adhésion et motive à l’action, et donc formulé en messages vers le
lecteur et non en compte rendu des travaux de l’auditeur.

Pour être objectif et convaincant, le rapport doit aussi indiquer les ponts forts ou satisfaisants. Pour
être utile, il doit leur accorder une importance bien moindre qu’aux points à améliorer.

5- Le rapport doit être revu par un « comité de lecture » interne au service audit ou au moins par une
personne qui n’a pas participé à sa rédaction, avant diffusion. C’est la condition pour que l’effet
produit soit semblable à l’effet désiré.

6- La diffusion du rapport doit être effectuée le plus rapidement possible et selon une liste réfléchie.
La diffusion doit être limitée car il n’appartient pas à l’audit détaler « sur la place publique » les
problèmes relevés chez les audités. La discrétion, imposée par le devoir de réserve, y compris
l’absence de tout nom de personne, permet d’éviter les susceptibilités et de respecter la hiérarchie
dans son pouvoir d’appréciation et d’action.

MODALITÉS D’APPLICATION
1- Rapport : partie détaillée
L’auditeur pourra exposer chaque risque ou dysfonctionnement selon la séquence :
- Exposé des faits significatifs constatés ;
- Exposé des critères d’appréciation de ces faits retenus par l’auditeur ;
- Explication de ces critères : évocation des conséquences ;
- Explication des faits : leurs causes ;
- Enoncé de l’opinion de l’auditeur sous forme d’un problème à résoudre : tel résultat attendu ne peut
être atteint faute de telle condition (ou telle condition devrait être remplie pour atteindre tel résultat
attendu) ou tel risque est encouru en raison de telle condition rencontrée (facteur de risque) ;
- Esquisse d’une solution proposée à ce problème : la recommandation.

Pour permettre un suivi efficace, les recommandations seront numérotées et adressées chacune à un
responsable précis (plusieurs quand une réponse conjointe est souhaitée), normalement désigné lors
de la réunion de validation.

Il est commode pour les lecteurs que les recommandations soient reprises en un « cahier des
recommandations », généralement en fin ou en annexe du rapport.

31
BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004

Le corps du rapport sera précédé par une introduction en trois parties :


- Les circonstances et les objectifs de la mission : origine de la demande, raisons ayant motivé la
mission, objectifs recherchés
- L’étendue des travaux et notamment leur limite et leur date : il s’agit de faire comprendre aux
lecteurs de quoi l’audit se porte garant et sur quoi il n’émet aucune garantie. Il n’est pas nécessaire
d’exposer les méthodes et techniques utilisées.
- Une présentation de l’entité ou de la fonction auditée : description, caractéristiques, chiffres clés,
éventuellement organisation.

2- Rapport : synthèse
La synthèse poursuit deux objectifs : d’une part résumer la partie détaillée, et d’autre part faire
ressortir les points saillants, conclure et donner l’opinion de l’audit. Il est pertinent de traiter ces deux
objectifs séparément.

L’auditeur rédigera d’abord une contraction de texte de la partie détaillée, en général de 2 à 5 pages
selon le nombre et l’importance des points à communiquer à la Direction au sens large.

Il déterminera ensuite les points dignes de l’attention de la Direction Générale, sans oublier ceux qui
reflètent un fonctionnement satisfaisant (l’audit doit donner une assurance sur le fonctionnement de
l’entreprise, pas seulement émettre des critiques et des recommandations)

VIII- LES TECHNIQUES DE CONTROLE

8-1- LES TESTS DE VALIDITÉ

1- Modalités des tests de validation


Un test de validation correspond à un rapprochement entre un élément comptable et la réalité qu’il
représente.
On peut distinguer, en les classant par ordre de force probante croissante :
- L’examen des documents détenus par l’entreprise ;
- la confirmation extérieure ;
- l’inspection physique.

La validation sur la base des documents détenus par l’entreprise :


- Un processus de validation est d’autant plus sûr que la source utilisée est indépendante de l’entreprise.
- De manière générale, les manipulations sont plus improbables sur les pièces d’origine externe
(factures fournisseurs, relevé de banques, etc.) que sur les pièces d’origine interne (facture de vente,
bon de commande, bon de réception, etc.)
32
BAREME/FORMATION AUDIT ET CONTROLE INTERNE/CED/2004

- Ce type de validation sera utilisé à titre complémentaire lorsque l’inspection physique ou la


confirmation extérieure ne permettront pas de valider complètement un solde donné.

- S’agissant des confirmations extérieures, elles peuvent s’avérer soit impossibles à obtenir
(fournisseurs qui ne répondent pas à une circularisation), soit contradictoires (fournisseur qui n’est
pas d’accord avec le solde de l’entreprise). Dans chacun de ces cas, il faudra en revenir aux pièces
justificatives détenues par l’entreprise pour justifier le montant concerné.

- On mentionnera également la méthode de contrôle dite « de l’apurement des soldes », qui permet,
pour valider un solde, de vérifier son apurement sur les premiers mois de l’exercice suivant. Ainsi
pour un compte clients, non circularisé ou circularisé mais sans réponse, on pourra vérifier que les
créances figurant dans le compte ont été normalement encaissées au début de l’exercice suivant.

La validation par confirmation extérieure


- Elle consiste à faire appel à un tiers qui soit en mesure de corroborer ou d’infirmer les informations
données par l’entreprise.

- La personne sollicitée sera, dans certains cas, étrangère à l’activité de l’entreprise : il s’agira par
exemple du conservateur des hypothèques, du greffier du Tribunal de Commerce ou de toute personne
susceptible de fournir un avis indépendant à l’auditeur dans un domaine donné.

- Mais d’une manière générale, il sera fait appel à un tiers entretenant avec l’entreprise des rapports
plus ou moins étroits : clients, fournisseur, avocats, etc.

- La technique de validation par confirmation extérieure la plus employée est la circularisation (ou
confirmation directe).

- L’idée de base de la circularisation est la suivante : par l’intermédiaire de son client, l’auditeur
s’adresse à un tiers pour lui demander un renseignement que ce dernier lui fera parvenir directement.
 La demande de renseignement doit être formulée sur papier à en-tête de l’entreprise auditée.
Le texte retenu doit donc résulter d’un accord entre celle-ci et l’auditeur ;
 La demande doit être signée par un membre autorisé du personnel de l’entreprise ;
 La demande doit être expédiée par l’auditeur ;
 Enfin l’auditeur doit recevoir, sans intermédiaire, la réponse de la personne interrogée ou
éventuellement sa demande, si celle-ci revient sans avoir atteint son propriétaire.

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La circularisation des débiteurs et des créanciers


- La circularisation peut être « positive ». L’auditeur communique au tiers le solde qui apparaît dans les
comptes de l’entreprise auditée. Il lui demande, soit de confirmer ce solde, soit en cas de désaccord,
de bien vouloir justifier le sien.

- La circularisation peut aussi être « aveugle ». L’auditeur demande alors au tiers de lui donner avec un
maximum de détails le solde qui apparaît dans ses livres. Cette seconde manière d’interroger est donc
plus contraignante pour la personne sollicitée, puisque dans tous les cas il lui est demandé une
réponse détaillée.

- S’agissant de la circularisation positive, elle est généralement adressée :

 Aux clients, fournisseurs, débiteurs et créditeurs divers (confirmation des soldes en comptes
courants) ;

 Au tiers propriétaires de stocks détenus par l’entreprise auditée ou, inversement, en possession
de stocks dont celle-ci est propriétaire (confirmation du stock final).

- S’agissant de la circularisation aveugle, on la réserve habituellement :

 Aux banques (confirmation des soldes en comptes courants, demande d’information sur les
emprunts, les effets escomptés et les garanties, réclamation de certains relevés de comptes) ;

 Aux comptes chèques postaux (confirmation de solde en compte et réclamation de relevés) ;

 Aux caisses sociales et à l’administration fiscale (bordereau de situation précisant l’imposition


et le solde) ;

 Aux prêteurs et aux emprunteurs (principal, taux d’intérêt, garanties reçues ou données).

La circularisation juridique

- Parmi les personnes faisant généralement l’objet de ce type de circularisation figurent :

 Le conservateur des hypothèques (situation hypothécaire) ;

 Les avocats et les conseils (procès de litiges en cours, honoraires dus) ;

 Le greffe du tribunal du commerce.

Les tests de validation par inspection physique.

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- La constatation physique est, de toute évidence, un moyen très efficace de vérifier la réalité d’une
information chiffrée. Il ne faudrait pas, cependant, faire de ce type de preuves une « arme absolue ».
Elle se heurte en fait à des limites très précises.

 L’objet de l’inspection physique est limité. L’inspection physique ne s’applique qu’aux


éléments d’actif corporel : immobilisations, stocks, et certains éléments du poste « Réalisable
et disponible ».

 La portée de l’inspection physique est limitée. En général, la validation par inspection


physique n’est pas entièrement satisfaisante. Ainsi, elle ne permet pas en elle-même de
conclure que l’entreprise est réellement propriétaire des biens avec la précision souhaitable.

8-2- LES TESTS DE COHÉRENCE


Les tests de cohérence constituent un des aspects principaux de ce que l’on appelle l’audit analytique.

Les tests de cohérence permettent au praticien de vérifier l’homogénéité des informations à caractère
comptable ou opérationnel qui sont à sa disposition. Fondés, soit sur la simple logique, soit sur un
raisonnement mathématique, ils apportent à l’auditeur des éléments de preuve qui sont à priori
entièrement fiables.

On peut distinguer essentiellement deux types de tests de cohérence. Les premiers sont fondés sur une
simple revue de l’information, les seconds sur la mise en œuvre de calcules ayant un caractère
mathématique ou statistique.

Les revues de l’information


- Elles consistent à examiner l’information sur un plan général afin de déceler les incohérences notoires
qui pourraient transparaître.
- Par exemple les chiffres figurant dans les documents financiers reflètent bien la situation économique
générale, la tendance du secteur d’industrie et les changements connus à l’intérieur de l’organisation
du client. Par exemple, les stocks augmentent alors que la production a été interrompue et que les
ventes ont été normales. Le taux de rotation des comptes clients croit quant les conditions de paiement
sont assouplies.
- Il s’agira également d’opérer une « inscription rapide ». Ainsi demandera-t-il des explications s’il
trouve en position créditrice un solde normalement débiteur.

Les comparaisons par calcul


- Les vérifications de vraisemblance les plus fréquentes sont sans doute les contrôles indiciaires, dont
l’objet est l’analyser l’évolution d’une ou de plusieurs variables, ou encore l’évolution d’un rapport
(études de corrélation, analyse par ratios, etc.).
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- Citons également les vérifications par approximation : par exemple, un auditeur pourra contrôler la
vraisemblance d’une dotation aux amortissements en appliquant un taux moyen aux valeurs brutes
immobilisées.
IX- LA CHARTE DE L’AUDIT
LES NORMES PROFESSIONNELLES DE L’AUDIT INTERNE
1. Norme 100 : Indépendance
Les auditeurs internes doivent être indépendants des activités qu’ils auditent :
- 110 Position dans l’organisation : Le service de l’audit interne doit être situé à un niveau
hiérarchique lui permettant d’exercer ses activités ;
- 120 Objectivité : Les auditeurs internes doivent effectuer leurs travaux avec objectivité.

2. Norme 200 : Compétence professionnelle


Les auditeurs internes doivent effectuer leurs travaux avec compétence et conscience professionnelle.
- 210 Sélection et affectation du personnel : Le service de l’audit interne doit garantir que la
compétence technique et la formation générale des auditeurs internes sont d’un niveau compatible
avec les audits à effectuer ;
- 220 Connaissances, aptitudes et compétences techniques : Le service de l’audit interne doit
posséder ou acquérir les connaissances, les aptitudes et les compétences techniques nécessaires à
l’exercice de ses responsabilités.
- 230 Supervision : Le service de l’audit interne doit s’assurer que les missions d’audit sont
correctement supervisées ;
- 240 Respect du code de déontologie : Les auditeurs internes doivent respecter le code de
déontologie de la profession.
- 250 Relations humaines et communication : Les auditeurs internes doivent disposer de bonnes
qualités relationnelles, être aptes aux contacts humains et savoir communiquer efficacement ;
- 260 Formation continue : Les auditeurs internes doivent entretenir leur compétence technique par
la formation continue ;
- 270 Conscience professionnelle : Les auditeurs internes doivent faire preuve de conscience
professionnelle dans l’exercice de leur fonction.

3. Norme 300 : Etendue des travaux


Le champ d’intervention de l’audit interne doit comprendre l’examen et l’appréciation de la
pertinence et de l’efficacité du système de contrôle interne de l’organisation, et de la qualité de la
performance dans l’accomplissement des responsabilités confiées.
- 310 Fiabilité et exhaustivité des informations : Les auditeurs internes doivent examiner la
fiabilité et l’exhaustivité des informations financières et de gestion, ainsi que les moyens utilisés
pour identifier, mesurer, classer et présenter ces informations.

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- 320 Respect des politiques, plans, procédures, lois et réglementations : Les auditeurs internes
doivent examiner les systèmes mis en place en vue d’assurer le respect des politiques, plans,
procédures, lois et réglementations qui peuvent avoir une incidence significative sur les opérations
de l’organisation et sur la présentation des informations. Ils doivent également vérifier que
l’organisation s’y conforme.
- 330 Protection du patrimoine : Les auditeurs internes doivent examiner les dispositions prises
pour assurer la protection des actifs et, si nécessaire, vérifier l’existence de ces derniers.
- 340 Utilisation économique et efficace des ressources : Les auditeurs internes doivent apprécier si
les ressources sont utilisées de façon économique et efficace.
- 350 Réalisation des objectifs fixés aux opérations et aux programmes : Les auditeurs internes
doivent examiner les opérations de l’organisation et ses programmes afin de s’assurer que les
résultats sont conformes aux objectifs fixés et de déterminer si ces opérations et programmes sont
exécutés conformément aux prévisions.

4. Norme 400 : Exécution du travail d’audit


Le travail d’audit doit comprendre la planification des missions, l’examen et l’évaluation des
informations recueillies, la communication des résultats obtenus et le suivi.
- 410 Planification des missions : Les auditeurs internes doivent recueillir, analyser, interpréter les
informations et documenter leur travail pour justifier les résultats de leur audit.
- 420 Communication des résultats : Les auditeurs internes doivent établir un rapport présentant les
résultats de leur mission d’audit.
- 430 Suivi des rapports : Les auditeurs internes doivent effectuer un suivi pour s’assurer que des
actions appropriées sont entreprises.

5. Norme 500 : Gestion du service d’audit interne


Le responsable de l’audit interne doit diriger et gérer son service de façon appropriée.
- 510 Objectif, pouvoir, compétence et responsabilité : Le responsable de l’audit interne doit
disposer d’un document définissant les objectifs, les pouvoirs et la responsabilité du service d’audit
interne.
- 520 Planification : Le responsable de l’audit interne doit établir des plans qui permettront au
service d’audit interne d’exercer ses responsabilités.
- 530 Politiques et procédures : Le responsable de l’audit interne doit définir et mettre par écrit les
politiques et procédures qui guideront les activités des auditeurs.
- 540 Gestion et formation du personnel : Le responsable de l’audit interne doit établir des plans de
recrutement et développement des ressources humaines du service d’audit interne.
- 550 Auditeurs externes : Le responsable de l’audit interne doit coordonner la mission de l’audit
externe.

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- 560 Contrôle qualité : Le responsable de l’audit interne doit définir et mettre en œuvre un plan de
contrôle qualité, pour évaluer les activités de son service.
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