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et sciences de gestion
Option : comptabilité
Thème
Présentée par :
MAGHNEM Mohamed
Sous la direction du :
JURY
et sciences de gestion
Option : comptabilité
Thème
Présentée par :
MAGHNEM Mohamed
Sous la direction du :
JURY
L’objectif de ce travail était d’évaluer la qualité de l’audit interne au sein des entreprises
algériennes sur la base d’un modèle inspiré des normes internationales d’audit interne, et
l’analyse de l’influence des facteurs liés à l’entreprise sur cette qualité.
Pour l’atteinte des objectifs de cette étude, nous avons mobilisé la méthode descriptive et
analytique, pour décrire et analyser les variables de l’étude, sur la base des données
recueillies auprès d’un échantillon d’entreprises algériennes (55). A l’issue de l’analyse et le
test des hypothèses, nous avons conclu que le niveau de la qualité d’audit interne auprès des
entreprises de l’échantillon est modéré, ainsi que les caractéristiques des sociétés (taille et
type de propriété) ont une influence sur la qualité de l’audit interne, cependant les autres
facteurs (forme juridique, secteur d’activité et mode de gouvernance) n’ont pas une influence
sur la qualité de l’audit interne.
Mots clés : qualité d’audit interne, déterminants de la qualité d’audit interne, référentiel
international de la pratique d’audit interne.
ملخص الدراسة
اعتمادا على نموذج مستوحى من المعايير،هدفت هذه الدراسة إلى تقييم جودة المراجعة الداخلية في المؤسسات الجزائرية
باإلضافة إلى تحليل مدى تأثير العوامل المتعلقة بالمؤسسات على جودة،الدولية للممارسة المهنية للمراجعة الداخلية
.المراجعة الداخلية
وذلك بوصف متغيرات،ولتحقيق أهداف هذه الدراسة واختبار فرضياتها فقد تم االعتماد على المنهج الوصفي والتحليلي
ومن خالل التحليل واختبار الفرضيات توصلنا. )55( من خالل بيانات عينة من المؤسسات االقتصادية،الدراسة وتحليلها
كما أن العوامل المتعلقة بالمؤسسات (الحجم و نوع، إلى أن جودة المراجعة الداخلية في المؤسسات الجزائرية متوسطة
قطاع النشاط ونمط، في حين أن العوامل األخرى (الشكل القانوني،الملكية) لها تـأثير على جودة المراجعة الداخلية
.الحوكمة) ليس لها تأثير على جودة المراجعة الداخلية
. المرجع الدولي لتطبيق المراجعة الداخلية، محددات جودة المراجعة الداخلية، جودة المراجعة الداخلية: الكلمات المفتاحية
SOMMAIRE GENERAL
Sommaire général
Intitulé Pages
Remerciement -
Dédicace -
Résumé de l’étude -
Sommaire générale I
Liste des tableaux V
Liste des figures VIII
Liste des abréviations X
Introduction générale 1
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne 11
Section 01 : l’audit interne histoire, évolution et définition 11
1. Evolution historique de l’audit interne 11
2. Définition de l’audit interne 15
3. Les formes d’audit interne 17
Section 02 : Méthodologie de l’audit interne 18
1. Phase de préparation 18
2. Phase de vérification 25
3. Phase de conclusion 26
Section 03 : Les outils et les techniques de l’audit interne 28
1. Les outils et les techniques non spécifiques 28
2. Les outils et les techniques spécifiques 29
Section 04 : Positionnement de l’audit interne 34
1. Positionnement de l’audit interne dans l’organisation 34
2. Le positionnement de l’audit interne par rapport aux autres métiers 39
2.1.Audit interne et Audit externe 39
2.2.Audit interne et contrôle de gestion 40
2.3.Audit interne et inspection 41
2.4.Audit interne et mangement de la qualité 41
2.5.Audit interne et contrôle interne 42
Conclusion du chapitre 01 43
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne 45
I
SOMMAIRE GENERAL
II
SOMMAIRE GENERAL
III
SOMMAIRE GENERAL
IV
LISTE DES TABLEAUX
V
LISTE DES TABLEAUX
VI
LISTE DES TABLEAUX
VII
LISTE DES FIGURES
05 Environnement de contrôle 56
VIII
LISTE DES FIGURES
IX
LISTE DES ABREVIATIONS
CA Conseil d’Administration
DG Directeur Général
XI
Introduction générale
Les derniers scandales financiers révélés en pleine crise des « subprimes » montrent que
les mécanismes de gouvernance actuels ne protègent pas les droits des actionnaires ou autres
parties prenantes, et pointent du doigt le manque de transparence.
Dans ce cadre l’IIA (Institute of internal auditors) l’institut des auditeurs internes,
définit l’audit interne comme : « une activité indépendante et objective qui donne à une
organisation une assurance sur le degré de la maîtrise de ces opérations, lui apporte ses
conseils pour les améliorer, et contribue à créer de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation
à atteindre ses objectifs en évaluant par une approche systématique et méthodique, ses
processus de management des risques, de contrôle, et de gouvernement d’entreprise , et en
faisant des propositions pour renforcer leur efficacité ».1 Cette définition accorde à l’audit
interne deux types de mission, une mission d’assurance et une mission de conseil, elle est
devenue un partenaire au management.
En outre, la promulgation d’un référentiel international de l’audit interne par l’IIA, vise
à converger et à encadrer la pratique de l’audit interne à l’échelle internationale afin de
permettre une meilleure efficacité de la profession. Il incite les organisations à mettre en
place un système de mangement de la qualité de l’audit interne qui assure l’amélioration
continue de la qualité d’audit interne.
1
La version française de la définition de l’IIA adoptée par l’IFACI depuis 2002.
1
Introduction générale
Le concept de la qualité d’audit interne est peu appréhendé tant par les professionnels
que par les chercheurs, on note un nombre restreint des recherches qui s’intéresse à la qualité
de l’audit interne.
L’Algérie à l’instar d’autres pays n’a pas été épargnée du phénomène de scandales
financiers, affaires : KHALIFA, SONATRACH, SONELGAZ…etc. D’où la nécessité de
s’interroger sur l’efficacité des mécanismes de gouvernance, notamment l’audit interne.
Problématique
Quel est le niveau de la qualité d’audit interne au sein des entreprises algériennes
de l’échantillon par rapport au référentiel international ? Quels sont les déterminants de
cette qualité ?
De cette question principale découle une série de sous-questions qui peuvent être résumées
comme suit :
2
Introduction générale
3
Introduction générale
Objectifs
L’objectif de ce travail est d’évaluer la qualité de l’audit interne au sein des sociétés de
l’échantillon à travers :
4
Introduction générale
Méthodologie
Les outils d’analyse statistique employés dans le cadre de cette recherche sont :
Les tests paramétriques : test T pour un échantillon, test T pour deux échantillons
indépendants.
Revue de la littérature
Asairy (1993) a évalué la qualité d’audit interne des sociétés saoudiennes cotées, il
confirme que l’indépendance de l’audit interne par rapport aux autres fonctions était à
l’origine de son efficacité, ainsi la performance de l’audit interne est affectée par le soutien
qu’elle reçoit de la part du management, d’autres employés et de l’audit externe. En outre, la
qualité de l’audit interne est déterminée par le savoir, la formation, l’expérience et la
qualification professionnelle des auditeurs internes.
5
Introduction générale
Lai K.W., dans « Does audit quality matter more for firms with high investment
opportunities ? », a examiné l’interrelation entre la qualité supérieure d’audit et les firmes
dont les opportunités d’investissement sont importantes, ces firmes exigent une qualité
supérieure d’audit afin de limiter les pratiques de gestion de résultats.
Douglas F. Prawitt, Jonson L. Smith, David A. Wood, « Internal audit quality and
earnings management », 2008, ont mis en évidence l’interrelation négative entre la qualité
d’audit interne et la gestion des résultats. Pour mesurer la qualité d’audit interne, ces
chercheurs ont exploité un ensemble d’indicateurs inspirés des normes américaines d’audit
externe, notamment la norme SAS 65 de l’AICPA. Ces indicateurs couvrent les aspects
suivants : la compétence, l’objectivité, et l’évaluation de processus comptable et financier.
Van Gansberghe (2005) a évalué ainsi la qualité de l’audit interne, par rapport aux
perspectives de la fonction, sa perception par les propriétaires, cadre de la gouvernance, la
réglementation, le professionnalisme, cadre conceptuel et ressources.
Gronewold et Heerlien (2009) ont trouvé que la taille des firmes, l’importance du
marché financier pour la compagnie, les objets d’audit couverts par l’audit interne, la
6
Introduction générale
R. Manita, 2009, dans son article « La qualité du processus d’audit : une étude
empirique sur le marché financier tunisien », défend la démarche directe pour l’évaluation du
processus audit axée sur les travaux d’audit.
Mina Pizzini, Shu Lin, Douglas Ziegenfuss,(2012) dans une recherche intitulée : « The
Impact of Internal Audit Function Quality and Contribution on Audit Delays» , ont examiné
l’impact de la qualité de la fonction d’audit interne sur les délais d’audit externe ; dans ce
cadre, ils ont exploité trois paramètres pour mesurer la qualité d’audit interne à savoir : la
compétence (expérience, savoir, certification, et formation continue), objectivité, et
l’efficacité des travaux effectués.
Difficultés
Plan succinct
Le premier chapitre met en lumière les aspects théoriques de la fonction d’audit interne.
La première section aborde l’évolution historique, la définition de l’audit interne, et ses
formes. La deuxième section, est consacrée à la méthodologie de l’audit interne, qui se
résume en trois phases : préparation, vérification, et conclusion. La troisième, traite les outils
et techniques de l’audit interne, à savoir les techniques et outils non spécifiques, et les outils
et techniques spécifiques. La quatrième conclut, avec le positionnement de la fonction d’audit
interne dans l’organisation et par rapport aux autres métiers.
8
Introduction générale
promotion du management des risques, et la dernière terminera avec le rôle de l’audit interne
dans l’évaluation et la promotion de la gouvernance.
Le quatrième est consacré à l’étude terrain afin de tester en pratique les hypothèses
retenues, il se décompose en deux sections. La première présente l’approche méthodologique
empruntée pour l’étude terrain, la définition des variables, la technique d’échantillonnage, et
la structuration du questionnaire. La deuxième analyse les données recueillies et teste les
hypothèses, à l’aide des techniques quantitatives statistiques et qualitatives analyses des
entretiens.
9
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
Cette fonction, avait connu une grande évolution ces dernières années, par
l’élargissement de son champ à l’efficacité et la performance au-delà de la simple
conformité.
Dans ce chapitre nous mettons en lumière les aspects théoriques de la fonction d’audit
interne. La première section, aborde l’évolution historique, la définition de l’audit interne, et
ses formes. La deuxième section, est consacrée à la méthodologie de l’audit interne, qui se
résume en trois phases : préparation, vérification, et conclusion. La troisième, traite les outils
et les techniques de l’audit interne, à savoir les techniques et les outils non spécifiques, et les
outils et les techniques spécifiques. La quatrième conclue, avec le positionnement de la
fonction d’audit interne dans l’organisation et par rapport aux autres métiers.
Cette section illustre l’évolution historique de l’audit interne, sa définition, et ses différentes
formes.
Ce qui avait incité les mangers de confier certaines de ces tâches au personnel de
l’entreprise, qui sera appelé « auditeur interne » ; auditeur puisqu’il effectuait le travail
d’audit et interne puisque membre à part entière de l’entreprise. Ce dernier participe aux
11
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
travaux d’audit externe sans établir les synthèses et conclusions. Même après la crise, ces
auditeurs internes étaient maintenu puisqu’ils avaient acquis les connaissances et outils lié au
domaine comptable.1
En Algérie, elle n’est apparue que dans les années 1988 au sein des EPE (entreprises
publique économique) par le biais de la loi 88/01 du 12 janvier 1988 marquée par ses
origines de contrôle comptable.
La fonction d’audit interne est une fonction universelle qui s’applique à toutes les
organisations, quelque soit leur taille, dimension locale ou multinationale, secteur d’activité,
et forme juridique, elle s’applique même dans les administrations publiques.
Cette fonction s’applique ainsi à toutes les fonctions de l’organisation et ne se limite pas
à la fonction comptable et financière, elle s’étend pour couvrir les fonctions : commerciale et
logistique, production, gestion des ressources humaines et fonction managériale, gestion des
risques, informatique et système d’information, ….et autres.
Cette évolution est traduite par l’expansion du champ d’application, représenté comme suit :
La vocation de l’audit interne est de garantir au mangement que l’ensemble des acteurs
utilisent les ressources de l’entité pour les seuls bénéfices de celle-ci. Les auditeurs sont donc
les garants de la sécurité générale des chaines de vérification et de la sincérité des comptes
internes, des supports ou synthèses des opérations.
1
J. Renard, Théorie et pratique de l’audit interne, Eyrolles, éditions d’organisation, 7ème édition, paris, 2010,
p38.
2
R. F. Speklé, H. J. van Elten, A. M. Kruis, Sourcing of internal auditing : An empirical study, «Management
Accounting Research », N°18, 2007, p 102.
12
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
Il évalue l’harmonie des systèmes entre eux, leur cohérence avec les besoins à
satisfaire, leur capacité d’adaptabilité, de flexibilité quant aux changements de besoins ou de
moyens humains et/ou matériels, et la performance des modes opératoires.
1
R. khelassi, L’audit interne –Audit opérationnel-, Editions Houma, Alger, 2ème éditions, 2007, p99.
13
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
1.6. L’auto-évaluation
Elle consiste à doter l’acteur opérationnel avec des outils (tableaux de bord listes de
vérification interne) lui permettant de s’assurer l’exercice continu de ses responsabilités. Elle
vise à conforter la direction dans la complétude des contrôles.1
Par ailleurs, J. Renard, résume l’évolution de la fonction d’audit interne par référence
aux objectifs de cette dernière, comme suit :
- Audit de conformité
-Audit d’efficacité
Les objectifs assignés à l’audit interne se sont étendus vers l’évaluation de l’efficacité
des référentiels, leur opportunité, cohérence, adéquation, exhaustivité. L’auditeur interne est
devenu un spécialiste de diagnostic et d’appréciation des procédures et méthodes. Son rôle ne
se limite pas à la vérification de la bonne application des référentiels mais s’interroge ainsi
sur la qualité de ces référentiels. Lorsqu’on parle d’audit d’efficacité, il s’agit d’apprécier
l’efficacité et l’efficience des référentiels, donc il serait judicieux de le qualifier d’audit de
performance, cependant le terme « audit d’efficacité » s’est généraliser dans le langage et la
pratique.
- Audit de management
C’est l’étape évolue de l’audit interne qui consiste à évaluer la cohérence des politiques
adoptées par l’organisation par rapport à sa stratégie, l’implication des responsables pour
l’atteinte des objectifs assignés, la mise en œuvre effective des politiques et plans.
1
R. Khelassi, Op-Cit, p100.
14
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
Pour réaliser ce type d’audit, l’auditeur doit être hautement qualifié et faire preuve
d’une grande maturité.
-Audit de stratégie
Il consiste à vérifier la cohérence entre les différentes stratégies, leur adéquation par rapport à
l’environnement de l’organisation, et l’impact des risques relatifs aux décisions stratégiques.1
« L’audit interne est une fonction de contrôle de l'entreprise confiée à des professionnels dont
le but est d’établir des comparaisons entre des situations réelles et des normes applicables à
ces mêmes situations. Il vise à s'assurer de la pertinence des dispositifs de gestion par un
processus « Pensé, Construit, assimilé et analysé ». Le résultat de cette comparaison peut être
une liste d'écarts, un diagnostic et/ou des solutions qui permettent d'identifier et de traiter les
éventuelles déviances».2
Bouquin et Becour définissent l’audit interne comme : « l'activité qui applique en toute
indépendance des procédures cohérentes et des normes d'examen en vue d'évaluer
l'adéquation et le fonctionnement de tout ou partie des actions menées dans une organisation
par référence à des normes».3
1
J. Renard, Op-Cit, 2010, p50-54.
2
D. Auttissier, Nature des changements produits par une mission d’audit interne, « Comptabilité-Contrôle-
Audit », tome 7, volume2, France, novembre 2001, p93.
3
Idem, p93.
4
R. Khelassi, Op-Cit, 2007, p93.
15
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
L’Institute of Internal Auditors (IIA) définit la fonction de l’audit interne en 1999 comme
suit:
« L’audit interne est une activité indépendante et objective qui donne à une organisation une
assurance sur le degré de la maitrise de ces opérations, lui apporte ses conseils pour les
améliorer, et contribue à créer de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses
objectifs en évaluant par une approche systématique et méthodique, ses processus de
management des risques, de contrôle, et de gouvernement d’entreprise , et en faisant des
propositions pour renforcer leur efficacité ».2
Partant de cette définition on constate que l’audit interne s’articule entre trois concepts,
en l’occurrence, assurance, discernement et objectivité. Le concept d’assurance intègre de
son tour trois concepts (gouvernance, risque et contrôle), l’audit interne donne une assurance
que le processus de gouvernance, de gestion des risques et de contrôle interne, aident
l’organisation à atteindre ses objectifs stratégiques, opérationnels, financiers et
règlementaires.
1
L. Braioutta, R. Shickok, J. Biegler, Audit Commitee hand book, INC, 3erd edition, New York, 1999,p21.
2
P. Schick, Mémento d’audit interne, Dunod, Paris, 2007, p5.
16
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
Le concept d’objectivité est basé sur l’intégrité, responsabilité et indépendance, ces trois
caractères de comportement sont difficiles à observer ou à contrôler.
Cette définition est élargie pour confier la mission de conseil à l’audit interne pour aider les
managers à résoudre les problèmes. Cependant, on peut regretter le remplacement du terme
fonction par activité dans cette définition, le terme activité et plus élémentaire par rapport à la
fonction.
Malgré l’intégration étroite entre les différents domaines d’investigation d’audit interne,
on peut distinguer :
Il est caractérisé par un champ d’application très vaste qui couvre l’ensemble des activités, il
revêt deux formes :
Il s’assure de la suffisance des sécurités prévues, et de leur efficacité pour l’ensemble des
fonctions, achats, ventes, production, personnel, …etc.
C’est l’évaluation des conditions d’exécution d’une action qui se déroule une fois,
exemple, l’audit des procédures, d’un investissement important, l’audit d’une fonction
spécifique considérée comme stratégique par l’entreprise.1
1
R. Khelassi, Op-Cit, 2007, p95.
17
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
La mission d’audit interne est déclenchée par l’ordre de mission qui formalise le
mandat donnée par la direction générale à l’audit interne, l’ordre de mission remplit deux
fonctions de mandat et d’information. L’audit interne de ce fait ne peut se saisir de lui-même,
il ne réalise que les missions qui lui sont confiées.
1. Phase de préparation
C’est la phase préparatoire de la mission de l’audit interne, pour la quelle l’auditeur doit
avoir le maximum de réflexion et imagination afin de s’informer pleinement de l’organisation.
Elle s’effectue par deux outils l’analyse des activités et la décomposition du sujet d’audit en
objets auditables afin d’élaborer le référentiel. Elle se décompose en trois phases :
1
E. Barbier, Op-Cit, p88.
18
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
Le plan d’approche doit organiser le travail d’audit mené jusqu’à la fin de la phase
d’étude, pour cela il doit comprendre :
Pour constituer le plan d’approche, l’auditeur doit collecter les informations suivantes :
1
O. Lemant, La conduite d’une mission d’audit interne, IFACI , Dunod, Paris, 1998, p60.
19
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
En pratique, la maitrise du domaine auditée par l’auditeur peut lui permettre d’aborder
l’analyse de risque et le tableau des forces et faiblesses sans le plan d’approche.
Les informations collectées doivent être complétées par une analyse économique et
financière a fin d’évaluer la situation actuelle, son évolution, détecter les risques globaux
d’activité, ainsi les risques financiers. En outre, l’auditeur procède aux entretiens avec les
responsables concernés par la mission d’audit par l’utilisation d’un questionnaire de prise de
connaissance, afin d’avoir le complément d’information qui n’est transcrit dans les
documents.
Toutes les informations collectées par l’auditeur sont classées dans le dossier
permanent, elles permettent à l’auditeur de faire un diagnostic préliminaire des forces et
faiblesses, de tracer une tableau de risque, en passant par le découpage du domaine ou de
l’activité en objets auditables, la définition des objectifs à atteindre pour chaque activité,
l’évaluation de l’impact ou du risque associé en cas de non atteinte de l’objectif de contrôle,
l’indication des bonnes pratiques ou de résultats observés, l’atteinte d’un objectif de contrôle,
l’expression d’une opinion en termes de force ou de faiblesse, ainsi que l’évaluation des
risques, la probabilité de survenance du risque, et l’impact en cas de survenance.1
1
E.E. Wa Mandzila, Organisation et méthodologie de l’audit interne, dans « Audit interne : Enjeux et pratiques à
l’international », Eyrolles, Editions d’organisation, Paris, 2007, p42.
20
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
étudié
Point Fort/ conséquence Degré de
confiance
point faible
1
O. Lemant, Op-Cit, 1998, p63.
21
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
Les indicateurs traduisent les critères d’évaluation du domaine audité, qui permettront
d’apprécier en termes de risques ou de résultats observables l’atteinte d’un objectif de
contrôle. Pour la réalisation de cette appréciation l’objectif sera décomposé en objectifs
intermédiaires plus détaillés.
Pour chaque objectif, l’auditeur doit apprécier l’aptitude des dispositifs de gestion et de
contrôle interne en place à y atteindre, le risque de non atteinte repose sur deux estimations :
La mise en œuvre de cette étape signifie l’application de la norme 2210.A1 de l’IIA, qui exige
l’évaluation des risques pour la planification de la mission.
22
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
-Les objectifs incontournables du service d’audit interne (par exemple dans certain cas
la revue comptable est exigée quelque soit l’objectif de la mission).2
Il évaluera la charge nécessaire pour l’atteinte de chaque objectif avant de soumettre son
choix des objectifs au responsable d’audit, il s’engage sur la pertinence des objectifs retenus
et en assumera la responsabilité.
Dans le rapport d’orientation le chef de mission définit les prestations qui seront fournis
à l’audité, et non pas les travaux et techniques spécifiques qui seront décris dans le
programme de vérification, ce dernier découle de ce rapport.
Les objectifs généraux représentent les objectifs permanents du contrôle interne dont l’audit
interne doit vérifier leur atteinte efficace, il s’agit de :
Protection du patrimoine.
Fiabilité et intégrité des informations.
1
E.E. Wa Mandzila, Op-Cit, 2007, p42.
2
O. Lemant, Op-Cit, 1998, p63.
23
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
Les objectifs spécifiques, il précise les différentes dispositions du contrôle interne qui vont
être examinées, identifiés à partir de l’analyse des risques précédente.
Le champ d’application est déterminé en deux dimensions, fonctionnelle (quel service, quelle
direction à auditer ,…) et géographique ( quelle région, quel usine,…).
Ce document détaille les taches à mener, les questions à poser, les entretiens à faire, les tests à
effectuer, les bonnes pratiques de gestion à rechercher, les risques à éviter, les contrôles à
valider…etc.
Ce document permet ainsi aux auditeurs qui participeront dans la mission de comprendre les
préoccupations et le travail concret à effectuer, et les sources d’information.
-Assurer le responsable d’audit quant à la prise en charge de ses préoccupations sur le sujet.
-Permettre la répartition de tâches entre l’équipe d’audit.
- La définition du planning de la mission.
- Servir de guide à l’auditeur par une relecture fréquente, lui éviter de déborder.
-Fournir une traçabilité de la mission pour son suivi.
-Servir d’exemple d’inspiration pour d’autres missions.1
1
O. Lemant, Op-Cit, 1998, p79.
24
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
Cette phase permettre d’organiser la mission dans le temps (durée, dates) et l’espace
(site, auditeurs) de la fin de la phase d’étude à la diffusion du rapport. Elle permette de prévoir
le budget et la logistique nécessaires pour l’accomplissement de la mission.
2. Phase de vérification
Cette phase appelée ainsi de réalisation fait appel aux capacités d’observation, d’analyse
et de communication de l’auditeur afin de faire sortir les dysfonctionnements et examiner
leurs origines. Dans cette phase l’auditeur exploit l’ensemble des techniques (interviews,
observation physique, sondages, examen analytique, narration, « flow chart », grille d’analyse
des tâches, questionnaire de contrôle interne, tableau de risques, feuille de test ou de
couverture, feuille de révélation et d’analyse des problèmes). 1
La mission d’audit est ouverte par une réunion d’ouverture regroupant les auditeurs et
l’ensemble des audités, pour leur informer sur l’objet de la mission, le programme d’audit
arrêté, la démarche exploitée, ainsi que les situations à établir par les audités s’il y a lieu.
Les tests et observations effectués par l’auditeur vont conduire à l’établissement des
feuilles de couverture ou de test, qui indique l’objectif et la période de test, les tests à réaliser,
les conclusions sur chaque élément contrôlé et la conclusion générale. Chaque
dysfonctionnement détecté permettra l’élaboration d’une FRAP (feuille de révélation et
d’analyse des problèmes). Chaque FRAP est supervisé par le chef de mission, et fera l’objet
de validation dans la réunion de clôture.3
1
Y. Mougin, S. Guillemin, S. Vermot, Le petit guide impertinent à l’usage des auditeurs internes, Artlibre,
2ème édition, Paris, 2009, p45.
2
Y. Mougin, S. Guillemin, S. Vermot, Op-Cit, p45.
3
E.E. Wa Mandzila , Op-Cit, 2007, p42.
25
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
3. Phase de conclusion
Cette phase se réfère aux capacités de synthèse et de rédaction afin de révéler les non-
conformités et recommander les corrections nécessaires dans un rapport.
A fin de conclure la mission, une réunion de clôture est tenue, en présence des
auditeurs et des audités, afin de discuter l’ensemble des remarques constatés durant la
mission, des mesures correctives qu’il serait souhaitable de les prendre rapidement, et
demander les explications nécessaires aux audités s’il y a lieu, cette réunion permet de
préparer le projet de rapport.
Une fois le rapport final est établi il sera destiné aux intéressés, notamment la direction
générale et l’entité auditée, il portera :
Les différents constats des erreurs, de négligence, de non respect des lois et
procédures.
L’impact des risques associés à ces constats.
Les recommandations et plans d’action à entreprendre par l’entité auditée.1
1
R. Khelassi, Op-Cit, 2007, p100.
26
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
27
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
On peut distinguer deux catégories d’outils et techniques dont dispose l’auditeur interne
pour mener ses missions, les outils et techniques générales et les outils et techniques
spécifiques.
Pour mener ses missions l’auditeur est appelé à maitriser l’ensemble des techniques de
vérification, d’observation, de démonstration, et d’évaluation des performances.
Il s’agit de l’analyse des flux pour identifier les phénomènes physiques et financiers,
l’identification des pistes d’audit, pour détecter les failles et les dysfonctionnements.
28
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
L’auditeur à la latitude de choisir les outils adéquats par rapports aux objets d’audit.
La norme 1000 de l’IIA, définit le minimum d’informations que doit contenir la charte
d’audit interne. Elle fixe les missions, pouvoirs et responsabilité de l’auditeur, l’objet et
l’objectif de l’audit interne, l’organisation du processus d’audit interne, les modes
d’évaluation de l’audit interne, autorise l’accès à la documentation et aux informations et
définit l’étendue des missions d’audit. Cette charte doit être approuvée par le mandant au
niveau le plus élevé de la hiérarchie. Elle couvre notamment :
1
P. Schick, Op-Cit, 2007, p20.
29
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
présentation) et de définir les comportements des auditeurs face à des situations spécifique
telle que la fraude, la résistance à l’audit, la contestation des résultats d’audit par les audités.
Le manuel d’audit est exigé par la norme 2040 de l’IIA. Le manuel d’audit aura en
effet, trois objectifs :
La norme 2010 de l’IIA, stipule que le responsable d’audit interne est tenue de mettre
place un plan d’audit interne qui prend en considération les différents risques inhérents, afin
d’arrêter les priorités cohérentes avec les objectifs de l’organisation.
Le plan d’audit doit être exhaustif, étalé sur plusieurs exercices, et d’une structure
prédéterminée. Ce plan d’audit est revu périodiquement suite aux retours de feedback des
missions réalisé. En l’absence d’un plan, l’audit interne va réagir à la demande pour des
missions ponctuelles et imprévues.2
1
J. Renard, Op-Cit, 2010, P418-419.
2
J-C. Bécour, Audit opérationnel, In « Encyclopédie de comptabilité, contrôle de gestion et audit », Economica,
paris, 2000, p72.
30
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
Le questionnaire est exploité dans les différentes phases de l’audit, il devient un outil de
qualification des points d’audit, il permet de faire des synthèses par nature de risque et de
performances. La fiabilité des questionnaires est dépendante de la crédibilité des réponses des
audités, à ce titre l’auditeur est tenu de procéder à la vérification de la véracité des assertions
des audités.1
2.5. Le rapport
C’est le produit final de l’audit, c’est un outil de communication des résultats, des
opinions, de réserves, sa forme et son contenu doit reflèter la culture d’audit au sein de
l’organisation. Les rapports d’audit présenteront :
Les rapports d’audit doivent être objectifs et pondérés dans leur rédaction. Dans sa
rédaction définitive, il est souhaitable de discuter l’ensemble des remarques et conclusions
avec les audités lors de la réunion de clôture, pour maintenir le climat de confiance avec les
audités et permet à l’audit de jouer son double rôle de contrôle et d’assistance.
Il est souhaitable ainsi de demander aux audités des réponses écrites aux remarques et
commentaires formulés dans les rapports. Un suivi de mesures correctives apportées devra
1
J-C. Bécour, Op-Cit, p72.
31
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
être effectué dans un délai raisonnable. Le rapport d’audit sera signé par le responsable
d’audit.
La Norme 2420 de l’IIA précise sept principes à respecter pour la rédaction du rapport
d’audit interne :
La norme 1321 de l’IIA recommande d’indiquer dans le rapport que les travaux d’audit sont
conduits conformément aux normes pour la pratique professionnelle d’audit interne.
La norme 2440 de l’IIA laisse la latitude de diffuser le rapport aux destinataires appropriés.
L’outil informatique peut être exploité dans les différentes phases de l’audit interne,
dans ce cadre on peut qualifier deux types d’outils essentiels, les outils de contrôle et les outils
d’analyse de données.
Accroître les capacités de surveillance des risques et des contrôles à l’aide d’outils de
pilotage et d’identification anticipée des risques (notamment liés à la fraude) ;
Optimiser la réalisation de tests d’efficacité des contrôles et des opérations grâce à
l’automatisation ;
1
J. Renard, Op-Cit, 2010, p302.
32
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
L’utilisation des technologies d’analyse de données est un atout majeur qui permet aux
auditeurs d’accroître la couverture de leurs audits, d’être plus efficaces et d’avoir un degré
d’assurance plus important.
Ces solutions permettent de réaliser une analyse approfondie du contrôle interne afin :
Ces outils permettent effectivement l’automatisation des requêtes de contrôles, des tableaux
de bord d’alertes. 2
1
Y. Vermerent, Les outils informatiques au service des auditeurs et contrôleurs internes, « Audit et Contrôle
interne », N°212, nov –déc 2012, P13.
2
Y. Vermerent, Op-Cit, 2012, p14.
33
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
L’observation des pratiques actuelles d’audit interne révèle deux tendances, l’existence
d’une structure interne d’audit interne dont le rattachement au niveau hiérarchique se diffère,
et l’externalisation de la fonction.
L’organisation de l’audit interne peut être centralisée en regroupant tous les auditeurs
internes dans une direction d’audit interne au sein de à la direction générale. Les équipes
d’audit sont organisées par métier (compétence), ou par domaine (filiale). L’organisation
centralisée permet une cohérence entre les objectifs et les méthodes d’audit, une meilleure
qualification des auditeurs, cependant pour les grandes entreprises il serait difficile d’assurer
l’efficacité d’audit interne par une organisation centralisée.
Les équipes d’audit sont organisée par métier ou spécialité, on y trouve des équipes
d’audit comptable et financier, d’audit informatique, d’audit qualité, d’audit marketing et
ventes, d’audit environnemental, d’audit social, …etc. Le service d’audit est constitué
généralement par un directeur d’audit interne, des chefs de mission et des auditeurs (assistants
et confirmés).
34
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
œuvre des missions, la gestion efficiente des ressources mise à sa disposition, coordonne
travaux des auditeurs, établit les programmes de travail et le rapport d’audit. Les auditeurs
procèdent au contrôle et vérifications nécessaires suivant le programme de travail. 1
Direction générale
Direction d’audit
interne
Dans cette segmentation les auditeurs sont organisés par domaine ou filiale et non par
spécialité. Les auditeurs sont répartis par zone géographique ou secteur d’activité, en tenant
en compte l’aspect culturel et linguistique. Cette organisation est privilégiée par les groupes
multinationaux dont les filiales ont des activités différentes.
1
E. E. Wa Mandzila, Organisation et méthodologie de l’audit interne, In « Audit interne : Enjeux et pratiques à
l’international », Eyrolles Editions d’organisation, Paris, 2007, p30.
35
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
Le service d’audit interne de la filiale a pour objectif de réaliser les missions d’audit
opérationnel qui n’exige pas l’intervention des auditeurs centraux. Il s’agit d’audit de
conformité aux lois et réglementation et d’audit d’efficacité des procédures. Les missions
d’audit de management, d’audit spécifique, d’audit global, relèvent de la compétence des
auditeurs centraux.2
Direction générale
Filiale 1 Filiale 2
Direction d’audit interne
Audit interne Audit interne
Norme
Audit de l’audit
Formation
Missions spécifiques
1
J. Renard, Op-Cit, 2010, p377.
2
E.E. Wa Mandzila, Op-Cit, 2007, p31.
36
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
Cependant, la réalité des entreprises se diffère d’un pays à l’autre par rapport au
développement de la culture d’audit interne.
Le service d’audit interne sera placé sous l’autorité d’une direction opérationnelle
généralement la direction des finances et comptabilité, ce positionnement peut nuire à
l’efficacité et à l’indépendance de la fonction d’audit interne, cependant, il reste pratiqué à ce
jours.
Le service d’audit interne sera mis sous l’autorité de la direction générale ce qui permet
une meilleure fluidité des informations vers la direction générale, et la réactivité dans la prise
de décision . Ce rattachement est adapté au contexte américain dans le cadre de loi Sarbanes-
Oxley, où il incombe à la direction générale de produire un rapport sur le contrôle interne.
Dans le cadre d’une bonne gouvernance le service d’audit interne peut être rattaché
hiérarchiquement au conseil d’administration ou au comité d’audit, ce qui permet de réduire
l’asymétrie d’information entre actionnaire et dirigeant, entre dirigeant et auditeur externe, il
participe alors à instauré un climat de confiance entre les stakeholders. La fonction d’audit
1
P. Schick , Op-Cit, 2007, p27.
2
E.E. Wa Mandzila, Op-Cit, 2007, p33.
37
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
interne sera exécuté dans sa conception la plus élargie comme le recommande les normes
internationales d’audit interne.
A cet effet, il est judicieux de bien mesurer les avantages et les inconvénients avant de
prendre la décision d’externalisation.1
L’audit interne veille aux risques auxquels sont exposés les différents processus de
l’organisation, procède à l’évaluation permanente de ces processus, il développe ainsi une
compétence clé pour le cœur de l’activité, participe à l’élaboration de l’avantage
concurrentiel, et contribue à la diffusion de la culture et des valeurs de l’organisation.
Il est considéré comme une fonction stratégique et non de support, à cet effet, on voit
male externaliser la fonction chargée de pilotage du contrôle interne et d’auditer le bon
fonctionnement des contrats d’externalisation. Dans de nombreux groupe l’audit interne
participe dans le choix de l’audit externe, la négociation de ces honoraires, et procède à
l’évaluation de ses performances.
1
J-C. Bécour, Op-Cit, 2000, p75.
2
E. Barbier, Mieux utiliser et mieux piloter l’audit , l’apport de l’audit aux entreprises et aux organisations,
Maxima, Paris,1999, p103-105.
38
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
Les deux fonctions audit externe et audit interne se confondaient au passé, mais se
distinguent aujourd’hui et se complémentent. Le tableau ci-dessous résume les différences.
Le Mandant De la direction générale pour les Du conseil d’administration pour les tiers qui
Périodicité Travail permanent selon des missions Travail d’une façon intermittente,
planifiées généralement selon la périodicité des bilans.
La prévention Concerné de toutes les fraudes de Concerné par une fraude dès qu’elle existe et
de la fraude toutes natures puisse affecter le résultat financier.
Conclusions Constations approfondies dès qu’il Constations succinctes : examens des circuits
existe un potentiel de clés et des montants supérieurs à un seuil de
Obligation de résultats.
39
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
Certains chercheurs (Dezoort, Houston & Peters, Gramling) ont examinés l’interrelation
entre l’audit interne et l’audit externe, l’analyse est basée sur les facteurs de la qualité de
l’audit interne : compétence, objectivité, et qualité des travaux effectués. Ils ont trouvé que la
dépendance de l’audit externe sur l’audit interne est tributaire de ces facteurs. D’autres
chercheurs ont testés la relation entre la qualité de l’audit interne et les honoraires de l’audit
externe.1
La distinction entre audit interne et contrôle de gestion est parfois difficile pour certain,
en fait il existe des points de convergences et de divergences.
Les deux fonctions s’intéressent à toutes les activités et ont un caractère universel.
Le contrôle de gestion comme l’auditeur interne n’est pas un opérationnel, il attire
l’attention, recommande et propose.
Les deux disposent d’un rattachement hiérarchique préservant leur indépendance.
1
Sandra Ho, M. Hutchinson, «Internal audit department characteristics/activities and audit fees: some evidence
from Hong Kong Firms», Journal of international Accounting, Auditing and Taxation, N°19, 2010, p124.
40
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
Les deux fonctions se complémentent, l’audit interne donne la garantie quant à la fiabilité des
informations exploitée par le contrôle de gestion, le contrôle de gestion peut être audité ainsi.
Le contrôle de gestion fournit les informations qui orientent l’audit interne sur les éventuelles
faiblesses.
La confusion entre l’inspection et l’audit interne est largement observée, on trouve des
auditeurs qui font de l’inspection et des inspecteurs qui font de l’audit interne.
L’inspecteur est chargé de contrôler la bonne application des règles et instructions par
les opérationnels, a cet effet, il procède à une analyse exhaustive pour une période déterminée,
il vise à la détection d’anomalies et fraudes.
L’audit interne observe comment les activités se fonctionnent et apprécie la maitrise des
opérationnels, il procède a des analyses par échantillonnage selon une méthodologie
normalisée.
1
J. Renard, Op-Cit, 2010, p95.
41
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
fournisseur-client. La mise en place d’un tel système permet d’améliorer du contrôle interne
par la maitrise des opérations ce qui représente un point de rencontre avec l’audit interne.
L’audit interne est un processus qui a des fournisseurs et clients, il peut être soumis aux
dispositions du management de la qualité, par ailleurs, l’audit interne peut auditer le système
de mangement de la qualité pour s’assurer de la maitrise de l’ensemble de ces opérations par
les responsables concernés.
Dans certaines organisations, l’audit de la qualité est intégré dans la fonction d’audit
interne, dans ce cas la fonction d’audit interne est soumise à une double certification celle de
l’ISO et celle de la norme 1300 de l’IIA.1
Le contrôle interne est l’ensemble des dispositifs qui permettent la maitrise des risques,
tandis que l’audit interne est une fonction qui permet de promouvoir le contrôle interne, c’est
donc le contrôle du contrôle interne.
Préventif et détectif.
1
J. Renard, Op-Cit, 2010, p100.
42
Chapitre 01 : Fondements théoriques de l’audit interne
Conclusion du chapitre 01
La fonction d’audit interne a subi des évolutions multiples, dans sa mission et son
champ d’application, partant de la mission de détecteur de fraude vers le consulting et de la
dimension comptable et financière vers l’évaluation de toutes les fonctions, afin de permettre
aux dirigeants de mieux maitriser ses activités et d’atteindre plus surement les objectifs
assignés. De ce fait, elle est qualifiée de fonction universelle qui s’applique à la fois à toutes
les organisations et à toutes les fonctions.
Dans ce cadre, la fonction d’audit interne doit évaluer le système de contrôle interne, du
mangement des risques et de gouvernance, et proposer des recommandations pour améliorer
leur efficacité.
Mark Arning, responsable de l’audit interne chez New York Life Insurance Company
affirme: « Notre profession a besoin de leaders pour pouvoir se préparer à la prochaine crise,
d’où qu’elle vienne. » Désormais, les responsables de l’audit interne doivent faire preuve
d’une expérience plus variée, d’un sens plus aigu de l’activité, et des compétences essentielles
de leadership.
43
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
La définition de l’audit interne donnée par l’IIA et adoptée par l’ensemble des
professionnels et chercheurs, attribue un triple rôle à l’audit interne, en donnant l’assurance
que le processus de gouvernance, de gestion des risques et de contrôle interne aident
l’organisation à atteindre ses objectifs stratégiques, opérationnels, financiers et
règlementaires.
Afin d’illustrer ces rôles, ce chapitre est structuré en trois sections, la première abordera
le rôle de l’audit interne dans l’évaluation et la promotion du contrôle interne, la deuxième est
consacrée au rôle de l’audit interne dans l’évaluation et la promotion du management des
risques, et la dernière terminera avec le rôle de l’audit interne dans l’évaluation et la
promotion de la gouvernance.
Ces deux lois reposent sur le constat que la fiabilité de l’information financière dépend
de la fiabilité du contrôle interne. La volonté des deux législateurs est double: une information
45
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
plus complète à destination des investisseurs et une plus grande appropriation du processus de
reporting financier.
L’institut canadien des comptables agrées avait publié en 1995 des recommandations
sur le contrôle interne connu sous le nom de COCO (Criteria on contrôle committee) qui
représentent un référentiel du contrôle interne pour les entreprises canadiennes.
En avril 2005, un groupe de Place a été créé en France, à l'initiative de l'Autorité des Marchés
Financiers (AMF), pour élaborer un cadre de référence de contrôle interne pour les sociétés
faisant appel public à l'épargne. Le groupe de place s’est inspiré des deux référentiels COSO
et Turnbull.
1
L. Cappelletti, Vers une institutionnalisation de la fonction contrôle interne ?, « Comptabilité-Contrôle-Audit »,
Tome 12, volume 1, Paris, mai 2006, p29.
2
AMF, Dispositif du contrôle interne : cadre de référence, présentation des travaux du groupe de place, France,
9 mai 2006, p6.
46
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Pour ce qui est du cadre de référence (CDR) de l’AMF, il a été rédigé par les
représentants des entreprises (MEDEF1, AFEP2, Middlenext3) et des institutions comptables
(CNCC4 et CSOEC5) et par des personnalités qualifiées appartenant notamment à l’IFA6,
l’IFACI, l’AMRAE 7et aux « Big four ».8
1
Mouvement Des Entreprises de France.
2
Association Française des Entreprises Privées.
3
Comité des valeurs moyennes européennes.
4
Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes.
5
Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts Comptables.
6
Institut français des Administrateurs.
7
Association pour le Management des Risques et des Assurances de l’Entreprise.
8
L. Vaurs, F. Fradin, une comparaison des principaux référentiels de contrôle interne, dans « Audit interne
enjeux et pratique à l’international », Eyrolles, Paris, 2007, p54-55.
9
L. Collins, G. Valin, Audit et contrôle interne Aspects financiers, opérationnels et stratégiques , Dalloz, 4ème
édition, Paris, 1992, p36-38.
47
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Le contrôle interne est défini dans les normes américaines d’audit, Generally Accepted
Auditing Standards (GAAS), « la structure du contrôle interne …l’ensemble des politiques et
procédures mises en place afin de fournir une assurance raisonnable que l’entité puisse
atteindre des objectifs spécifiques ».
1
C. Zawadzki, La maitrise des risques de fraude par des mécanismes informels, le cas d’une PME familiale,
« Revue francaise de gestion », N° 231, 2013/2, p119.
2
J. Renard, Op-Cit, 2011, p135.
3
Idem, p137.
48
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
L’analyse des définitions précédentes nous permettra d’illustrer les objectifs du contrôle
interne.
Les quatre référentiels (COSO, COCO, Turnbull, CDR AMF) s’accorde pour les trois
objectifs : l’efficacité et l’efficience des opérations, la fiabilité des informations financières, la
conformité aux lois et aux règlements en vigueur. Le COCO et le Turnbull ont complété ces
trois objectifs en élargissant les notions de fiabilité de l’information et de conformité aux lois
et règlements en vigueur.2
1
L. Vaurs, F. Fradin, Op-Cit , 2007, p57.
2
Idem, p56.
49
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Le système de contrôle interne mis en place par les dirigeants doit permettre une
meilleure maitrise de l’entreprise par la conduite ordonnée et efficace des opérations, la
réalisation des objectifs et buts. Tout en commençant par une définition claire des objectifs,
des structures et procédures.
Les dirigeants sont responsables sur la sécurité des actifs qui sont la propriété des
actionnaires, il leur incombe de mettre en place l’ensemble des contrôle nécessaires afin
d’assurer la sauvegarde des actifs.
L’ensemble des faillites, des dépôts de bilan et des liquidations judiciaires sont dues au
manque d’un système d’information de qualité, fiable et pertinent. La gestion d’une entreprise
s’avère difficile voir impossible en l’absence d’un système d’information adéquat, caractérisé
par :
1
L. Cappelletti, Op-Cit, 2006, p32.
50
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Le contrôle interne doit concourir dans les deux sens efficacité et efficience, en mettant
en place l’ensemble des mécanismes qui minimise le gaspillage des ressources.
1
L. Collins, G. Valin, Op-Cit, 1992, p42.
2
Idem, p44.
51
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Les deux référentiels (COSO, COCO) délimitent le champ du contrôle interne avec une
légère nuance entre eux, le COSO énumère les aspects que le contrôle interne ne couvre pas à
savoir :
Le champ de contrôle interne défini par le COCO intègre certains aspects de la gestion
que le COSO exclut, il estime que le contrôle interne peut contribuer à assurer que les
personnes chargées du suivi et de la prise de décision disposent des informations appropriées
et fiables et permet de suivre les résultats des actions ou des décisions de ne pas agir et de
faire un rapport à leur égard.2
Dans le cadre d’un groupe, la société mère veille à l’existence de dispositifs de contrôle
interne au sein de ses filiales. Ces dispositifs devraient être adaptés à leurs caractéristiques
propres et aux relations entre la société mère et les filiales. 3
1
L. Vaurs, F. Fradin, Op-Cit, 2007, p58.
2
Idem, p60.
3
AMF, Op-Cit, 2006, p12.
52
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Le COCO arrête quatre grands critères inter reliés, orientés vers l’action : ceux relatifs
au but contribuent à affirmer l’orientation de l’organisation, ceux concernant l’engagement
permettent d’affirmer l’identité et les valeurs de l’organisation, les critères relatifs à la
compétence de l’organisation, et enfin ceux relatifs aux suivi et à l’apprentissage contribuent
à affirmer l’évolution de l’organisation.
Une organisation comportant une définition claire des responsabilités, disposant des
ressources et des compétences adéquates et s’appuyant sur des procédures, des
systèmes d’information, des outils et des pratiques appropriés ;
La diffusion en interne d’informations pertinentes, fiables, dont la connaissance
permet à chacun d’exercer ses responsabilités ;
Un système visant à recenser et analyser les principaux risques identifiables au regard
des objectifs de la société et à s’assurer de l’existence de procédures de gestion de ces
risques ;
Des activités de contrôle proportionnées aux enjeux propres à chaque processus et
conçues pour réduire les risques susceptibles d’affecter la réalisation des objectifs de
la société ;
Une surveillance permanente du dispositif de contrôle interne ainsi qu’un examen
régulier de son fonctionnement. Cette surveillance, qui peut utilement s’appuyer sur la
fonction d’audit interne de la société lorsqu’elle existe, peut conduire à l’adaptation du
dispositif de contrôle interne. La Direction Générale ou le Directoire apprécient les
1
L. Vaurs, F. Fradin, Op-Cit, 1992, p62.
53
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
conditions dans lesquelles ils informent le Conseil des principaux résultats des
surveillances et examens ainsi exercés.1
Le COSO détermine cinq éléments essentiels pour la maitrise des opérations, donc la
réussite du contrôle interne :
Le système de contrôle interne ne pourra réussir sans l’existence d’un système de valeur
morale, telle que la culture, les traditions et la religion, qui incite à la sincérité. Le
management de haut niveau doit donner l’exemple non seulement dans les discours mais dans
les comportements.
1
AMF, Op-Cit, 2006, p13.
2
L. Vaurs, F. Fradin, Op-Cit, 1992, p63.
54
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
1
L. Vaurs, F. Fradin, Op-Cit, 1992, p65.
2
L. Collins, G. Valin, Op-Cit, 2007, p46.
3
B. Gumb, C. Noel, « Le rapport des dirigeants sur le contrôle interne à l’épreuve de l’analyse des discours »,
Comptabilité, Contrôle, Audit, Tome 13, Vol.2, décembre 2007, p104.
4
L. Vaurs, F. Fradin, Op-Cit, 1992, p68.
55
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Conseil
d’administration
et comité d’audit
Structure
organisationnelle
Compétence
Environnement
Attributions des de contrôle
responsabilités et
délégation des La politique et
pouvoirs les pratiques
des RH
Philosophie de la Intégrité et
direction valeurs éthiques
Source : Deloitte , Fondamentaux du contrôle interne et de l’audit interne, 15mars 2006, p72.
Il est nécessaire de mettre en place un système de management des risques qui passe par
les étapes suivantes :
Définir en premier lieu une stratégie globale de l’organisation, qui sera traduit en
politique, plans et programmes ;
Identifier les facteurs de risques globaux à partir des quels chacun va se situer, pour
distinguer les risques tolérés des risques non tolérés ;
Evaluer ces risques ;
Préciser les points sur les quels on souhaite agir ;
Et concevoir les dispositifs nécessaires de maitrise des risques.1
1
L. Collins, G. Valin, Op-Cit, 2007, p49.
56
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Bien que la fixation des objectifs ne soit pas un élément du contrôle interne, cette phase
constitue une condition préalable permettant d’assurer le contrôle interne. A cet effet, le
management doit se fixer des objectifs, clairs, réalisables et mesurables, et déterminer les
facteurs clés de réussite, c'est-à-dire les événements qui doivent se produire pour l’atteinte des
objectifs. Les objectifs doivent être en harmonie avec les capacités et les perspectives de
l’organisation et en cohérence avec les objectifs des autres unités et fonctions.
1
L. Vaurs, F. Fradin, Op-Cit, 1992, p74.
57
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
opportunités et les risques qui en découlent (cycle d’évaluation des risques) et de modifier les
contrôles internes pour l’adapter aux changements intervenus dans les risques.1
Les activités de contrôles peuvent être définies comme l’application des normes et
procédures qui contribuent à garantir la mise en œuvre des orientations émanant du
management. Ces opérations permettent de s’assurer que les mesures nécessaires sont prises
en vue de maitriser les risques susceptibles d’affecter la réalisation des objectifs de
l’entreprise. Les activités de contrôle sont menées à tous les niveaux hiérarchiques et
fonctionnels de la structure et comprennent des actions aussi variées qu’approuver et
autoriser, vérifier et rapprocher, apprécier les performances opérationnelles, la sécurité des
activités ou la séparation des fonctions.
Ces activités varieront selon : la taille, le secteur d’activité, la culture de l’entité, ses
traditions managériales, ils sont en nombre infini.
Suite à l’analyse des risques le mangement détermine le plan d’action pour les maitriser.
L’identification de ces actions conduira à définir les opérations de contrôle appliquées pour
garantir leur exécution correcte et en temps voulu.
1
O. Boufama, Contrôle interne et gouvernance d’entreprise : Aperçu sur la loi Sarbanes Oxley Act et la loi de
sécurité financière, « Séminaire national profession d’audit en Algérie : Réalités et Perspectives », Université
de Skikda, 11et 12 octobre 2010, p10.
2
Coopers & Lybrand, IFACI, La nouvelle pratique du contrôle interne, Les éditions d’organisation, 3ème édition ,
France, 1996, p72.
3
L. Vaurs, F. Fradin, Op-Cit, 1992, p78.
58
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Les systèmes d’information sont souvent directement liés à l’exploitation. Ils permettent
de recueillir les données nécessaires à la prise de décision orientées non seulement vers des
objectifs de contrôle, mais également de plus en plus vers la prise d’initiatives stratégiques.
La qualité des informations se mesure selon les critères suivants : 1
Opportunité /Contenu ;
Délai : A temps /en retard ;
Mise à jour ;
Exactitude ;
Accessibilité : Partagé aisément aux parties intéressées.
Chaque acteur particulier impliqué dans le contrôle interne doit avoir conscience des
différents aspects du système, de la façon dont ceux-ci s’imbriquent, ainsi que de son rôle et
de ses responsabilités propres dans cet ensemble.
Au sein de l’entité, chacun doit savoir en quoi ses activités sont liées à celles des autres.
Il est essentiel de posséder cette connaissance pour détecter une anomalie, en déterminer les
causes, ou prendre des mesures correctives. La direction doit tenir le conseil d’administration
régulièrement informé des performances, des développements, des risques, des grands projets
et plus généralement de tout événement significatif.2
1
Deloitte , Fondamentaux de contrôle interne et de l’audit interne, 15 mars 2006, p79.
2
L. Vaurs, F. Fradin, Op-Cit, 1992, p81-82.
59
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Le pilotage permanent s’inscrit dans le cadre des activités courantes et comprend des
contrôles réguliers effectués par le management et le personnel d’encadrement, ainsi que
d’autres techniques utilisées par le personnel à l’occasion de ses travaux. Les activités
courantes comprennent les activités courantes de gestion et de supervision, les analyses
comparatives, les rapprochements d’informations et autres tâches courantes.1
L’évaluation annuelle peut être réalisée par l’audit interne ou l’audit externe afin de
faire sortir les faiblesses du contrôle interne susceptibles d’affecter la réalisation des objectifs,
et seront communiquées au responsables habilités pour y remédier. 2
1
Coopers & Lybrand, IFACI, Op-Cit, 1996, p97.
2
L. Vaurs, F. Fradin, Op-Cit, 1992, p84.
60
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Les cinq éléments du contrôle interne évoqués ci-dessus peuvent être résumés dans le schéma
suivant :
Délégations des
pouvoirs,
séparations des
fonctions, process
Evaluation des et systèmes
facteurs internes et communs
externes qui impact
les performances,
gestions des risques
stratégiques et La culture de contrôle au sein de l’entreprise,
opérationnels, code d’éthique, règles et procédures
évaluation des risques documentées, culture d’entreprise,…
par l’audit interne.
C’est la première étape lors de la mise en place du contrôle interne, elle consiste à
décomposer l’entreprise en fonctions ou départements, elle est d’une importance cruciale de
fait que les choix opérés dans cette phase vont déterminer le dispositif du contrôle interne à
mettre en œuvre et la nature de l’information de gestion produite. La réussite de cette phase
dépend de l’implication des personnels qui connaissent au mieux les rouages de l’entreprise.
61
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Cette phase nécessite l’intervention des personnels qui maitrisent les processus, pour
identifier l’ensemble des risques éventuels qui peuvent entraver l’atteinte des objectifs, pour
apprécier leur gravité et probabilité d’occurrence, seuls les risques moyens et forts méritent
une attention.
Les dispositifs de contrôle sont mis en place pour faire face au risque, il reste alors de
s’assurer que le système fonctionne bien en termes d’atteinte d’objectifs, d’efficacité,
d’efficience et de cohérence d’ensemble. Le contrôle interne est indispensable pour toute
organisation ; mais le management ne doit perdre de vue de ses limites.1
Le système du contrôle interne compte tenu de son importance, fait l’objet d’évaluation
par plusieurs acteurs : le conseil d’administration, la direction, l’audit interne, et l’audit
externe,…etc. L’évaluation a pour objectif de s’assurer quant à l’efficacité de la conception
et de la mise en place des procédures de contrôle. Le périmètre du contrôle interne couvert par
ces évaluations se diffère d’un acteur à l’autre.
La SEC propose aux entreprises de créer un comité dépendent de la direction qui serait
responsable de cette évaluation.
Dans certains pays, les lois nationales prévoit des mesures semblables à Sabranes-
Oxley, à l’instar de Royaume unis, et la France. Le président de conseil d’administration est
tenu de se prononcer dans un rapport joint au rapport annuel sur l’efficacité du contrôle
interne.
1
E.E. Wa Mandzila, La contribution du contrôle interne et de l’audit au gouvernement d’entreprise, thèse de
doctorat, université paris XII , 2004, p149-150.
62
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
1
Y. Zhang, J. Zhou, N. Zhou, « Auditee quality, auditor independance, and internal control weaknesses»,
Journal of Accounting and public policy, N° 26, 2007, USA, p303.
2
E. Ebondo, B. Pigé, « L’arbitrage entreprise /marché : Le rôle du contrôle interne, outil de réduction des couts
de transactions », Comptabilité-Contrôle –Audit , 2002/2, Tome 8, paris, p52.
3
Y. Zhang, J. Zhou, N. Zhou, Op-Cit, 2007, p304.
4
H. Karfoul, E. Lamarque, « Proposition d’une mesure de l’efficacité du système de contrôle interne d’un
établissement bancaire », Revue Management & Avenir, N°48, 08-2011, p367.
63
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
personne responsable d’une fonction particulière évalue l’efficacité des contrôles de ces
activités. Ces programmes permettent d’anticiper la dégradation d’un contrôle et donc de
gérer, de façon proactive, les risques opérationnels.
En effet, c’est par la définition des écarts entre le référentiel cible et les dispositifs
existants que seront cotés les systèmes de contrôle interne, afin de mettre en place les plans
d’action destinés à sécuriser les processus et diminuer les risques. C’est la fonction d’audit
interne qui réalise le plus souvent cette tâche.
Les chercheurs Karfoul et Lamarque ont proposé une matrice d’indicateurs pour évaluer
le contrôle interne.
1
H. Karfoul, E. Lamarque, Op-Cit, p369.
64
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Fonctions
Contrôle interne
Gestion de risque
opérationnel
Conformité
Audit interne
Audit externe
Comité de risque
Total
L’existence d’un dispositif efficace du contrôle interne est une condition essentielle
pour l’atteinte des objectifs de l’organisation et la maitrise des risques, notamment en matière
de gouvernance. Il concoure dans l’instauration d’un climat de confiance entre les différentes
parties prenantes.
Selon Pigé (1997), le contrôle interne exerce un triple rôle. Le premier rôle permet de
s’assurer de la correcte transmission des informations, à savoir que les décisions prises sont
65
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Ébondo Wa Mandzila & Pigé tranchent d’une manière originale: « l’activité de contrôle
interne apparaît comme constitutive de l’organisation dans sa différence par rapport au
marché ». Le contrôle serait alors un outil de réduction des coûts de transaction, outil qui
tendrait à se renforcer naturellement dans une entreprise très intégrée, mais dont les limites
deviendraient floues dès lors que les opérations d’externalisation conduisent à des business
models inter-organisationnels ».2
1
J. Le Maux, A. Alloul, « L’obligation de communication sur le contrôle interne : étude du cas Français »,
Gestion, 2005/3, Vol.30, France, p75.
2
B. Gumb, C. Noel, Op-Cit, 2007, p104.
3
E. Ebondo. Wa Mandzila, B. Pigé, Op-Cit, 2002, p55.
66
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Chacun de ces objectifs est associes a des coûts de transactions et entrainera la mise en place
et l’application de certain nombre de procédures de contrôle interne schéma suivant :
Garantir un
minimum de
qualité de produit
ou service
Supervision
Formalisation des
Cout d’exécution taches
Séparation des taches
Conservation des actifs
Déceler les
anomalies de
fonctionnement
La formalisation des tâches a pour objet de coordonner les actions, a priori disparates
pour en faire un tout cohérent et coordonné. La séparation des tâches en contrôle interne,
consiste à ne pas attribuer à la même personne plus d’une tâche dont l’association augmente
le risque de fraude, on distingue trois phases critiques dans le déroulement des tâches :
67
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Un bon contrôle interne s’assure que chacune des phases précédentes soit confiée à une
personne distincte.
1
E. Ebondo. Wa Mandzila, B. Pigé, Op-Cit, 2002, p57.
68
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
2130. C1- Les auditeurs internes doivent utiliser leurs connaissances des dispositifs de
contrôle acquises lors de missions de conseil lorsqu’ils évaluent les processus de contrôle de
l’organisation »1.
1
IIA, Normes internationales pour la pratique de l’audit interne, traduit en français par l’IFACI, octobre 2012,
p12, disponible sur : https://www.theiia.org/standardsguidance, consulté le 10/06/2016.
2
AMF, Op-Cit, 2006, p19.
3
A.G. Koutoupis, La documentation des contrôles internes, « Internal Auditor », IIA, octobre 2007, p2.
69
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
L’incertitude est une donnée intrinsèque dans la vie des organisations, elle est une
source d’opportunité ou de risque, susceptibles de créer ou de détruire la valeur. Le défi des
managers réside dans le maintien d’un degré accepté d’incertitude afin de permettre la
maximisation de la valeur. Le management des risques offre la possibilité d’apporter une
réponse efficace aux risques et aux opportunités associées aux incertitudes auxquelles
l’organisation fait face, renforçant ainsi la capacité de création de valeur de l’organisation.
La valeur de l’organisation est maximisée d’une part lorsque la direction élabore une
stratégie et fixe des objectifs afin de parvenir à un équilibre optimal entre les objectifs de
croissance et de rendement et les risques associés, et d’autre part lorsqu’elle déploie les
ressources adaptées permettant d’atteindre ces objectifs. L’audit interne par ses missions
d’assurance et de conseil contribue dans le management des risques de diverses manières.
1. La notion de risque
Les événements peuvent avoir un impact positif, négatif ou les deux à la fois. Les
événements ayant un impact négatif sont des risques pouvant freiner la création de valeur ou
détruire la valeur existante. En revanche, les événements ayant un impact positif peuvent
contrebalancer des impacts négatifs des risques ou constituer des opportunités. Par
opportunité, on entend la possibilité qu’un événement, en survenant, ait une incidence
positive sur la réalisation d’objectifs et constitue un facteur de levier ou de soutien pour la
création ou la préservation de valeur.
70
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
La notion de risque n’est pas nouvelle dans les entreprises, elle est présente dans toute
action et inhérente à toute décision. Elle fait l’objet d’une classification dès 1921 : Knight
distingue le risque avéré (l’agent possède des informations concernant la probabilité de
réalisation et les conséquences) et le risque potentiel (l’agent ne peut pas définir la liste des
conséquences possibles d’un évènement).2
Les risques selon l’AMF représentent la possibilité qu’un événement survienne et dont
les conséquences seraient susceptibles d’affecter les personnes, les actifs, l’environnement, les
objectifs de l’organisation.3
Plus précisément, le risque est, selon l’institut de l’audit interne (IIA) : « La possibilité
qu’il se produise, un événement susceptible d’avoir un impact sur la réalisation des objectifs.
Le risque se mesure en terme de probabilité et d’impact».4
La définition de l’IIA est une définition normée et sert de base pour l’identification et
l’évaluation des risques dans le cadre de la démarche de la maîtrise des risques. Toutefois,
nous assistons à une accélération de la progression du processus des risques, avec la
transformation et la complexification des facteurs de risques.
1
COSO, Le management des risques, cadre de référence, synthèse, p3, disponible sur : www.coso.org, consulté
en juillet 2016.
2
C. Aubry, « La naissance de la fonction risk manager en France », Management & Avenir, N° 55, 2012/5,
p17.
3
S.D. Benarab, S.M. Mardessi, « Le management des risques dans les entreprises tunisiennes, un état des lieux
après la révolution », La Revue Gestion et Organisation , N° 7, 2015, p107.
4
P. Schick, Op-Cit, 2007, p12
5
D. Patricia, « La gestion des risques dans les entreprises en Europe centrale et orientale : état des lieux et
perspectives », Market Management, N°03, vol 07, 2007, p26.
71
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Une classe de risque est : « un ensemble cohérent de risques quant à leur nature et aux
responsabilités associées à leur management ».2 Nous pourrons distinguer deux types de
classification des risques auxquels une entreprise peut être confrontée.
1
D. Patricia,Op-Cit, 2007, p29.
2
C. Aubry, Op-Cit, 2012, p17.
72
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Patricia distingue trois catégories de risques : risques liés au marché, risques internes et
risques externes.
73
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Le management des risques traite des risques et des opportunités ayant une incidence
sur la création ou la préservation de la valeur. Le COSO 2 définit ERM (Entreprise risque
management) comme suit :
Cette définition est volontairement large. Elle intègre les principaux concepts sur
lesquels s’appuient les sociétés ou d’autres types d’organisation pour définir leur dispositif de
management des risques et se veut une base pour la mise en œuvre d’un tel dispositif au sein
d’une organisation, d’un secteur industriel ou d’un secteur d’activité. Elle est centrée sur
l’atteinte des objectifs fixés pour une organisation donnée, et constitue en cela une base pour
la définition d’un dispositif de management des risques efficace.2
Elle illustre que le mangement des risques est l’affaire de tous les acteurs et concerne
l’ensemble des activités, des processus, des organisations, et des secteurs d’activité. De plus,
il s’intègre avec les différentes étapes du processus de planification.
1
G. Bouchard, S. Le Damany, A. Bressac, P.A. Bapst, G. Lancner, Gestion des risque, audit interne et contrôle
interne, « Rencontre AMRAE » , Atelier N°13, du 24 au 26 janvier 2007, Nantes, p22.
2
COSO , Le management des risques , cadre de référence, synthèse, p3, disponible sur : www.coso.org, consulté
en juillet 2016.
3
IIA, Le rôle de l’audit interne dans le mangement des risques , note de position publiée le 24 septembre 2004 ,
p3, disponible sur : www.theiia.org. Consulté le 25/06/2016.
74
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Au cours des années 1970, ont émergé les produits dérivés comme instruments de
gestion des différents risques assurables et non assurables, pour ensuite développer la gestion
des risques financiers des entreprises au cours de la décennie suivante. Les institutions
financières ont intensifié leurs activités de gestion des risques de marché et de crédit durant
cette période.
Le dispositif de management des risques est mise en place pour faire face aux différents
risques qui empêchent l’atteinte des objectifs de l’organisation. Ces objectifs peuvent être
classés en quatre catégories :
1
G. Dionne, R. Moreau, « La gouvernance de la gestion des risques quoi de neuf ? », Gestion, HEC Montréal,
N°01, vol 40, 2015, p41-42.
75
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Le dispositif de management des risques est censé d’apporter des réponses aux
différents risques associes à chaque catégorie d’objectif.
Le risk manager est doté d’un ensemble de missions définies dans le cadre conceptuel
COSO2 :
Contribuer à définir les politiques et identifier les acteurs du management des risques
(rôles, responsabilités, objectifs).
Promouvoir les compétences en management des risques au sein de l’entreprise.
Aider à intégrer le management des risques dans les activités de planification et de
management.
Faciliter la mise en place d’un reporting risques et superviser ce processus.
Rendre compte à la DG et recommander les actions nécessaires pour améliorer le
processus de management des risques.3
1
IIA, Op-Cit, note de position du 24 septembre 2004 , p3.
2
B. De Luze, « Le risk manger de suiveur à stratège », Documentaliste-Sciences de l’Information, N°3, 2014,
vol 51, p43.
3
G. Bouchard, S. Le Damany, A. Bressac, P.A. Bapst, G. Lancner, Op-Cit, 2007, p23.
76
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
-Environnement interne :
Les objectifs doivent avoir été préalablement définis pour que le management puisse
identifier les événements potentiels susceptibles d’en affecter la réalisation. Le management
des risques permet de s’assurer que la direction a mis en place un processus de fixation des
objectifs et que ces objectifs sont en ligne avec la mission de l’entité ainsi qu’avec son
appétence pour le risque.
Les risques sont analysés, tant en fonction de leur probabilité que de leur impact, cette
analyse servant de base pour déterminer la façon dont ils doivent être gérés. Les risques
inhérents et les risques résiduels sont évalués.
77
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Le management définit des solutions permettant de faire face aux risques évitement,
acceptation, réduction ou partage. Pour ce faire le management élabore un ensemble de
mesures permettant de mettre en adéquation le niveau des risques avec le seuil de tolérance et
l’appétence pour le risque de l’organisation.
-Activités de contrôle :
Des politiques et procédures sont définies et déployées afin de veiller à la mise en place
et l’application effective des mesures de traitement des risques.
-Information et communication :
- Pilotage :
1
COSO , Le management des risques , cadre de référence, synthèse, p4, disponible sur : www.coso.org, consulté
en juillet 2016.
78
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
-Mandat et engagement
Elle passe par une analyse stratégique du type force et faiblesses, risques et
opportunités en intégrant à cette démarche les parties prenantes externes.
Elle se traduit par l’obligation pour l’entreprise de justifier ses prises de décisions, y
compris la détermination des objectifs alignés sur les résultats du processus de management
des risques.
Cette étape doit se matérialiser par une éradication des causes des risques les plus
significatifs via retour d’expérience.1
1
P. Kerebel, Management des risques inclus secteurs banque et assurance, Eyrolles,, Paris, 2009, p61.
79
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
L’une des principales difficultés du risk management est d’identifier les risques d’un
groupe de façon objective et rationnelle. Il est indispensable d’aboutir à la réalisation d’une
cartographie des risques faisant ressortir en priorité les méta-risques émergents. Le risk
manager n’a pas le droit de fonder sa cartographie sur un ressenti subjectif basé sur sa
personnalité et son vécu professionnel. Il doit au contraire appuyer sa démarche sur plusieurs
outils d’identification des risques. Parmi ces outils, on peut citer l’audit documentaire, les
entretiens, les visites de sites, les questionnaires.
8.2. L’entretien
80
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
La visite de site est un outil essentiel en termes d’identification des risques. Elle permet
par exemple d’observer les attitudes et les comportements des salariés en matière de respect
des consignes de sécurité. Elle permet, d’autre part, à l’auditeur d’observer des
dysfonctionnements ou des anomalies concernant l’organisation de l’entreprise pouvant
générer des dommages potentiels. Elle permet aussi de réactualiser des éléments liés à l’audit
documentaire (exemple d’un plan de masse ne correspondant plus à la configuration réelle
actuelle du site).
8.4. Questionnaires
L’identification des risques à partir des questionnaires est très utilisée dans les
organisations anglo-saxonnes et présuppose l’existence d’un dispositif de risk management
mûr et efficace.
9.1. Efficacité
L’efficacité d’un dispositif de management des risques peut s’apprécier en vérifiant que
la mise en œuvre du dispositif de management des risques est conforme à la conception
1
P. Kerebel, Op-Cit, 2009, p19-23.
81
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
adoptée. Un dispositif efficace exclut toute faiblesse majeure dans l’un des éléments, et peut
justifier que le niveau des risques est contenu dans les limites de l’appétence pour le risque de
l’organisation.
Lorsque le dispositif de management des risques s’avère être efficacement géré pour
chacune des quatre catégories d’objectifs, le Conseil d’administration et la direction de
l’organisation peuvent considérer qu’ils ont une assurance raisonnable de disposer d’une
vision claire sur la façon dont les objectifs stratégiques et opérationnels de l’entité sont en
passe d’être atteints, de la fiabilité du reporting et du respect des lois et règlements
applicables.
9.2. Limites
1
COSO, Op-Cit, p9, disponible sur : www.coso.org. Consulté en juillet 2016.
82
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Ces réformes ont été largement critiquées, entre autres choses, qu'il n'était pas évident
pour les comités d'audit d'institutions financières ayant adopté des politiques de gestion des
risques sophistiquées, d'assurer une surveillance de la gestion des risques adéquate. Il en est
de même pour les sociétés non financières gérant plusieurs risques à l'aide de produits
financiers complexes.
1
COSO, Op-Cit, p10.
83
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Dionne, G. Mallaoui, O. Triki, dans une étude intitulée, The Governance of Risk
Management: The Importance of Directors Independence and Financial Knowledge, se sont
penchés sur la façon dont l'indépendance et les connaissances financières des membres des
conseils d'administration et des comités d'audit affectent la valeur de la firme au moyen de sa
politique de gestion des risques. Ils ont étudié les sociétés aurifères nord-américaines pendant
près de 10 ans. Ils ont mesuré la connaissance financière selon trois éléments : la formation
financière, l'expérience financière et la formation comptable. Les auteurs ont aussi recueilli
des renseignements sur les différents diplômes universitaires que détiennent les membres du
conseil.
L'étude démontre, dans un premier temps, que les règles de 2002 de la SOX et du
NYSE, qui reposaient principalement sur l'indépendance des administrateurs, n'avaient
aucune influence significative sur la valeur de la firme durant la période étudiée. Elle
confirme d'abord que l'interrelation entre l'indépendance des membres et leurs connaissances
du domaine de la finance influençait la politique de gestion des risques et par le fait même, la
valeur de la firme.
Après vérification, ils ont aussi pu établir que les formations universitaires en finance
des deuxième et troisième cycles avaient un impact significatif sur la politique de gestion des
risques de l'entreprise. Ils ont ensuite déterminé des indices de gouvernance pour le conseil et
le comité d'audit, composés de différentes variables comme la connaissance du secteur
financier, l'indépendance, la formation de deuxième et de troisième cycles universitaires en
finance et la séparation entre les rôles de chef de la direction de l'entreprise (DG) et de
président du conseil d'administration. Ils ont prouvé que ces indices avaient un effet important
sur la politique de gestion des risques et sur la valeur de l'entreprise.2
1
G. Dionne, R. Moreau, Op-Cit, 2015, p43.
2
Idem, p44.
84
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
En outre, étant donné les conflits d’intérêts entre les acteurs de la prévention des
risques, il devient nécessaire qu’émergent des professionnels de la médiation ou évaluateur
qui soient en mesure de favoriser la convergence des points de vue, de calmer les conflits et
d’assurer une meilleure circulation de l’information. En effet, leur fonction consiste à
identifier, à rappeler, à cerner la réponse à fournir face aux enjeux sociétaux tels que la
sécurité ou le terrorisme. Il vise en outre à repérer les acteurs qui ne jouent pas le jeu, ce que
l’on appelle en sciences humaines des passagers clandestins, qui mettent à mal la légitimité de
la gouvernance.
La gouvernance des risques nécessite ainsi la disponibilité d’informations fiables sur les
risques à chaque étape et chaque acteur. Ce qui recommande le partage optimal
d’informations entre les partenaires. Cependant, ce type d’opération présente un problème
d’asymétrie d’information lors du choix du partenaire tels que la difficulté de connaitre sa
capacité financière. Dans ce cadre, des techniques peuvent être déployés comme le
Partnering et l’Alliancing.
Autrement dit, le mangement des risques connait des transformations majeures. Les
dirigeants ne peuvent gérer leurs risques tous seuls, ils doivent collaborer avec les autres
organisations.
Le risque ne se gère plus d’une manière hiérarchique mais négocié, le dirigeant ne doit
imposer aux membres de l’organisation des règles de sécurité mais doit discuter et évaluer
avec les partenaires les moyens à mettre en œuvre pour faire face aux risques de leur
environnement.1
1
O. Hassid, La Gestion des risques, Dunod, Paris, 2ème édition, 2008, p100.
85
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Il est probable que cette assurance proviendra de différentes sources. Parmi ces sources,
l’assurance provenant de la direction est fondamentale, mais doit être complétée par une
assurance objective, émanant principalement de l’audit interne. Les autres sources sont l’audit
externe et les examens par des experts indépendants.
Les études empiriques ont confirmé la relation positive entre le budget de l’audit
interne et le niveau de risque et l’engagement de la direction dans le management des risques
( Carcello, Hermanson & Raghunandan, 2005) . 2
1
H. Karfoul, E. Lamarque, Op-Cit, 2011, p369.
2
D. Getie Mihret , A. Ahmad Khan , The role of internal auditing in risk management , « Seventh Asia Pacific
Interdisciplinary Research in Accounting Conference », Kobe 26-28 July, 2013, p10.
86
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
L’IIA précise que les organisations doivent bien comprendre que la direction reste
responsable de la gestion des risques. Le travail des auditeurs internes consiste à donner des
conseils et à contester ou soutenir les décisions de la direction concernant le risque, mais en
aucun cas les auditeurs ne prennent ces décisions eux-mêmes. La nature des responsabilités de
l’audit interne doit être consignée dans la charte d’audit et avalisée par le comité d’audit.
Selon Kerbel le rôle de l’audit interne dans le management des risques est représenté
comme suit :
1
P. Kerebel, Op-Cit, 2009, p92.
87
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Source : IIA, Le rôle de l’audit interne dans le mangement des risques, note de position publiée
Le schéma montre trois types de rôle de l’audit interne, de gauche à droite : rôle
principal, rôle légitime, et rôle à ne pas jouer.
A. Les principaux rôles de l’audit interne dans le processus de management des risques :
88
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Les activités présentées à gauche dans la figure, sont toutes des activités d’assurance.
Elles s’inscrivent dans l’objectif plus large d’apporter une assurance sur la gestion du risque.
Une fonction d’audit interne qui respecte les Normes internationales pour la pratique
professionnelle de l’audit interne peut et doit exécuter ces activités, au moins partiellement.
L’audit interne peut apporter des services de conseil qui améliorent la gouvernance, la
gestion du risque et les contrôles au sein d’une organisation. L’étendue de l’activité de conseil
d’audit interne dans le cadre du management des risques dépendra des ressources, internes et
externes, dont dispose le conseil et de la maturité de l’organisation en matière de risque.
Elle peut varier au fil du temps. En raison de son savoir-faire dans le domaine de la
gestion des risques, de sa compréhension des relations entre risques et gouvernance et de ses
capacités de facilitation, l’audit interne est idéalement placé pour promouvoir le management
des risques, voire pour diriger un projet de management des risques, surtout lors des
premières phases.
Cependant, si l’audit interne n’a pas encore adopté l’approche fondée sur le risque
représentée par les activités d’assurance à gauche dans la figure, il ne sera probablement pas
encore équipé pour mener à bien les activités de conseil énumérées au centre de la figure.
1
IIA, Le rôle de l’audit interne dans le mangement des risques, note de position publiée le 24 septembre 2004,
p5, disponible sur : www.theiia.org. Consulté en aout 2016.
89
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Lorsque l’audit interne apporte des services de conseil, il ne doit pas prendre la
responsabilité de la gestion des risques. À chaque fois, que l’audit interne aide l’équipe
dirigeante à mettre en place ou à améliorer des processus de gestion du risque, son plan de
travail doit inclure une stratégie claire et un échéancier pour le transfert de ces responsabilités
à l’équipe dirigeante.1
Gramling et Myers dans une étude ont mis en évidence le rôle de l’audit interne dans le
mangement des risques qui se résume en quatre tâches à savoirs, donner l’assurance sur
l’évaluation des risques, l’évaluation du processus de mangement des risques, le reporting sur
les risques majeurs, et le bilan des risques majeurs. Cependant, les résultats empiriques ont
révélé l’apport modéré de l’audit interne dans le mangement des risques, notamment dans
l’évaluation du processus de mangement des risques.2 Le tableau suivant résume les résultats :
Tableau N 06 : Les principaux rôles de l’audit interne dans le mangement des risques
Activités relatives au mangement des risques de l’entreprise Responsabilité actuelle Responsabilité idéale
Donner l’assurance sur les processus de mangement des risques 3,10 3,80
Donner l’assurance que les risques sont correctement évalués 3,00 3,60
Evaluer les processus de mangement des risques des entreprises 3,17 3,82
Gerrit Sarens et Ignace De Beelde dans une étude menée sur cinq compagnies belges,
ont étudie la relation entre l’audit interne et le management, ils ont révélé que les attentes du
management influence l’audit interne, et l’audit interne en général est en mesure de satisfaire
ces attentes. Le top management attend de l’audit interne : de compenser le manque du
contrôle au sein de l’organisation, de fournir une assistance dans le pilotage et la promotion
de la gestion des risques et la culture de l’entreprise. L’audit interne de son côté attend du,
1
IIA, Le rôle de l’audit interne dans le mangement des risques, note de position publiée le 24 septembre 2004 ,
p7, disponible sur : www.theiia.org. Consulté en aout 2016.
2
E.E. Wa Mandzila, Op-cit, 2007, p25.
90
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
La gouvernance dans la dimension micro régit les relations entre le dirigeant, ses
actionnaires et son conseil d’administration, en mettant en œuvre des principes de
responsabilité et d’intégrité, de transparence, d’indépendance de conseil et de respect des
droits des actionnaires. La série des scandales financiers et la crise de confiance entre les
parties prenantes avait mis l’accent sur ce concept en promulguant un palonnier de codes et
lois, à l’instar de la loi de Sarbanes-Oxley aux Etats-Unis, la loi de sécurité financière en
France, les principes de l’OCDE.
Ces évolutions ont renforcé le rôle et la responsabilité de l’audit interne pour donner une
assurance quant à l’efficacité du système de gouvernance.
1
G. Sarens et I. De Beelde, «The Relationship between Internal Audit and Senior Management: A Qualitative
Analysis of Expectations and Perceptions », International Journal of Auditing, N°10, 2006, p 219.
91
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
C’est une définition exhaustive qui englobe les concepts, les objectifs, les motivations,
le contrôle, la surveillance. Les principes de gouvernance sont applicables pour toutes les
organisations à but lucratif ou non.
Charreaux définit la gouvernance comme étant : « l’ensemble des mécanismes qui ont
pour effet de délimiter les pouvoirs et d’influencer les décisions des dirigeants autrement dit,
qui « gouvernent » leur conduite et délimitent leur espace discrétionnaire ». Il s’agit de mettre
en exergue un ensemble de mécanismes de contrôle qui vont permettre de résoudre les
conflits d’intérêts entre actionnaires et dirigeants.3
1
A. Boujenoui, R. Bozec, D. Zeghal, « Analyse de l’évolution des mécanismes de gouvernance d’entreprise
dans les sociétés d’Etat au Canada », Finance contrôle stratégie, vol 7, N° 2, Canada, 2004, p96.
2
IIA, « International Professional Practices Framework (IPPF ) », Glossary,2009.
3
P. Wirtz, « Les firmes entrepreneuriales en croissance ont –elles un système de gouvernance spécifique ? »,
cahier du FAGRO, N° 1080701, France, juillet 2008, P4.
92
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
La définition que donne Pastré (1994), selon laquelle la corporate governance est :
« l’ensemble des règles de fonctionnement et de contrôle qui régissent, dans un cadre
historique et géographique donné, la vie des entreprises » parait adaptée au contexte élargi de
la gouvernance qui dépasse le seul conflit entre actionnaire et dirigeant.
1
E. E. Wa Mandzila, Op-Cit, 2004, p6.
2
P.Y. GOMEZ, Le gouvernement de l’entreprise , InterEditions , Paris, 2002, p271.
3
E. Persais, « RSE et gouvernance partenariale », Gestion 2000, 2013/1, Vol 30, p71.
93
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Dans ce modèle fondé sur deux relations d’agence, l’une entre les actionnaires et les
dirigeants, l’autre entre les actionnaires et les créanciers, les actionnaires sont les propriétaires
exclusifs de la firme et l’efficience de l’organisation s’apprécie uniquement en fonction de la
valeur de leur patrimoine, la quelle se mesure sur la base d’une valeur de marché, supposé
efficient au sens informationnel. En fait, la structure optimale du financement résulte d’un
compromis entre les coûts d’agence de la dette et ceux des capitaux propres. 2
Les dirigeants sont mandatés par les propriétaires (shareholders) pour le management de
l’entreprise afin de maximiser la valeur de l’entreprise, cependant les dirigeants peuvent
adopter un comportement qui ne va pas avec l’objectif des actionnaires. Cette hypothèse
dépend de l’opportunisme des dirigeants, qui leur conduit à prendre des décisions visant leur
enracinement dans l’organisation au détriment de la maximisation de sa valeur.
1
O. Meier, G. Schier, « Quelles théories et principes d'actions en matière de gouvernance des associations ? »,
Management & Avenir, 2008/6, N° 20, France, p 181.
2
G. Charreaux, « Gouvernement d’entreprise et comptabilité », In Encyclopédie de comptabilité, contrôle de
gestion et audit , Economica, Paris, 2005, P744-745.
94
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Cet enracinement peut être représenté par les choix d’investissement spécifique
(investissement pas forcément rentable mais en correspondance avec la formation ou les
expériences des dirigeants) pour devenir indispensable au sein de l’organisation et la gérer de
manière indépendante. Ces latitudes managériales sont motivées par l’objectif
d’accroissement de la valeur du dirigeant sur le marché du travail.
- Tous les contrats avec les apporteurs sont conclus par le dirigeant, représentant de la
firme « centre contractant ».
- Le marché financier par le biais des cours boursiers n’aurait qu’un rôle indirecte
d’information du marché des dirigeants, car son pouvoir disciplinaire, associe aux offres
publiques trop couteuses, serait faible.
1
J. Maati , Le gouvernement d’entreprise, De Boeck université, Bruxelles, 1999, P130.
95
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
- Les autres acteurs évoqués, les hommes politiques, les analystes financiers, les
agences de notation, les professionnels comptables n’ont qu’un rôle secondaire. Leur rôle se
limite à la fixation des déterminants des coûts d’agence.
Cette vision de gouvernance est dominante aujourd’hui dans les économies dont le
financement est assuré par le marché financier. En revanche, certaines limites sont reprochées
à cette vision, en considérant que les autres parties prenantes (stakeholders) ne prennent pas
de risque et ne peuvent prétendre une rémunération sur les résultats réalisés. A cet effet, les
salariés perçoivent une rémunération fixe indépendante des résultats réalisés.2
L’approche partenariale remet en cause cette hypothèse, que seuls les actionnaires
courent un risque, elle propose une autre vision de la gouvernance.
1
Gérard Charreaux, Op-Cit, 2005, p747.
2
C. Godowski, « L’objectivité de la corporate governance par l’audit interne », In Audit interne enjeux et
pratique à l’international, Eyrolles éditions d’organisation, Paris, 2007, p139-141.
96
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Les partisans de cette vision veulent montrer que l’ensemble des parties prenantes ont
des intérêts dans l’organisation, contribuent à la création de la valeur et peuvent prétendre à
des droits. Il serait en effet, inacceptable de privilégier les intérêts (économiques et financiers)
des actionnaires au détriment de ceux (économiques ou non) des autres parties.
Les salariés qui effectuent des investissements spécifiques liés à la firme, sont souvent
désavantagés par les contrats de travail de long terme qui codifient la relation établie entre eux
et la firme. Des solutions comme la cogestion (Aoki, 1984), la participation au conseil
d'administration ou les joint-ventures (Furubotn, 1988) qui permettent notamment de résoudre
l'asymétrie d'information, sont suggérées.4
1
S. Trébucq, La gouvernance d’entreprise héritière de conflits idéologiques et philosophiques, communication
pour les neuvièmes journées d’histoire de la comptabilité et de management, CREFIGE , université Paris
Dauphine, du 20 au 21 mars 2003, p5.
2
O. Meier, G. Schier, Op-Cit, p183.
3
E. Persais, Op-Cit, 2013, p74.
4
G. Charreaux, Modes de contrôle des dirigeants et performance des firmes, IAE Dijon, 1992, p12.
97
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
1
C. Godowski, Op-Cit, 2007, p144.
2
P. Desbrière et G. Charreaux, « Gouvernance des entreprises : valeur actionnariale contre valeur partenariale »,
Finance Contrôle stratégie, Volume 1, N°2, France, 1998, P63.
3
C. Godowski, Op-Cit, 2007, p144.
98
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
-Le courant comportemental qui considère la firme comme une coalition politique et
une institution cognitive s’adaptant via l’apprentissage organisationnel,
Cette dimension est qualifiée par Charreaux de dimension habilitante, qui doit être
complétée par une dimension contraignante pour être efficace. La dimension contraignante
consiste à créer des mécanismes qui servent de contraintes aux choix stratégiques des
managers, à l’instar des dispositifs de sanction en cas d’échec ou de non-ralliement aux
modèles cognitifs dominants. Afin que les conflits cognitifs ne conduisent à des situations de
blocage.
1
R. Aroub, A. Mokhefi, « Eléments de gouvernance du conseil d’administration dans les banques publiques
Algériennes », Réformes Economiques et intégration en Economie Mondiale, ESC d’Alger, N°11, 2011, p 38.
99
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Dans ce type d’économie, dominante dans les pays anglo-saxons, la priorité est la
préservation des intérêts des actionnaires, ce qui conduit à la faible représentation des autres
stakeholders au sein de la structure de gouvernance.2
En effet, lorsque les actionnaires ne sont pas satisfaits par les performances de
l’entreprise, ils peuvent céder leurs titres, faisant ainsi l’entreprise une cible potentielle d’offre
1
C. Godowski, Op-Cit, 2007, p146.
2
F. Parrat, Le gouvernement d’entreprise, ce qui a changé ce qui va encore évoluer, Maxima, Paris, 1999, p206.
100
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
publique d’achat (OPA) ; la prise de contrôle par raider ou un concurrent peut conduire au
changement de l’équipe dirigeante.
Les investisseurs dominants ou les blocs d’actionnaires protègent l’équipe dirigeante contre la
menace d’offre publique d’achat hostile, cependant ils exercent un contrôle étroit sur le
comportement de cette équipe. 2
Les droits de propriétés et de contrôle ne sont que rarement négociés sur les marchés.
Les gros actionnaires ne sont pas les seuls à exercer le contrôle sur les dirigeants. D’autres
parties prenantes comme par exemples, les salariés, les clients, les fournisseurs, les banques
exercent aussi un contrôle sur les dirigeants. Le dirigeant doit ainsi ménager divers types
d’intérêts.
L’équilibre interne entre les différentes parties prenantes est assuré par des conseils de
surveillance et/ou d’administration.
1
E. E. Wa Mandzila., « Gouvernance de l’entreprise et cadre légal de l’audit dans la zone euro méditerranéenne :
une comparaison entre la France et les pays de la méditerranée arabe », Comptabilite, Controle, Audit et
Institution(S), Tunisie, May 2006, p4.
2
G. Denglos, Création de valeur, risque de marché et gouvernance des entreprises, Economica, Paris , 2010, p18.
101
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Les caractéristiques des deux systèmes de gouvernance peuvent être résumées dans le
tableau suivant :
orienté-marchés orienté-réseaux
-Contrôle faible. -Contrôle fort.
Actionnaires -Capital diffuse et rôle généralement -Capital concentré avec actionnaires dominants.
peu actif des institutionnels. -Participation fréquente des banques.
-Contrôle exercé principalement par des -Structure de participations croisées.
institutionnels (assurances, fonds de -Contrôle exercé plutôt par des acteurs industriels et la
pension...). banque principale.
-Objectifs court-termistes. -Perspective à plus long terme.
-Contrôle passif fondé sur l'évolution du -Contrôle actif plus axé sur le mode de direction et les
cours boursier (rôle informationnel du décisions stratégiques.
marché boursier).
1
E. E. Wa Mandzila., Op-Cit, May 2006 , p4.
102
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Rôle curatif
Droits de
Transfert relativement facile Transfert plus difficile
propriété
Sortie des Plus facile Plus difficile (relations à long terme avec les banques et les
stakeholders salariés).
103
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
structure par laquelle les objectifs sont définis, les moyens pour les atteindre et assure la
surveillance des résultats obtenus.1
Mise en place des fondements d’un régime de gouvernance d’entreprise efficace, qui
doit concourir à la transparence et à l’efficience des marchés, être compatible avec l’état
de droit et clairement définir la répartition des compétences entre les instances chargées
de la surveillance, de la réglementation et de l’application des textes .
1
OCDE, Principes de gouvernement d’entreprise de l’OCDE, 2004, p11.
104
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
1
OCDE, Op-Cit, 2004, 1999, p17-24.
105
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
C. Le marché financier
Cette pression du marché financier est censée contraindre les dirigeants à gérer
conformément aux intérêts des actionnaires.
1
F. Parrat, Op-Cit, 1999, p41-45.
106
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Les mécanismes internes regroupent les droits de vote des actionnaires, l’intéressement
des dirigeants, la surveillance mutuelle des salariés et le conseil d’administration.
Le vote peut sanctionner les dirigeants défaillants à l’occasion d’une assemblée générale
des actionnaires. Si ce mécanisme de contrôle s’avère relativement efficace pour le secteur
privé, il ne sera pas pour le secteur public, puisque l’Etat est le seul actionnaire majoritaire et
l’absence d’une assemblée générale d’actionnaires.
Une politique de rémunération des dirigeants axée sur les performances de la firme, sa
valeur boursière, ou bien l’octroi d’une part d’actions aux dirigeants, permet donc de limiter
ses comportements opportunistes et d’aligner ses intérêts sur ceux des actionnaires.
A l’instar des dirigeants, les salariés sont évalués en permanence sur le marché du
travail, ils doivent préserver leur réputation, et celle de leur firme. En effet, chacun à intérêt
donc à surveiller ses collègues et dénoncer les plus opportunistes.2
D. Le conseil d’administration
1
C. Pochet, « Inefficacité des mécanismes de contrôle managerial : le rôle de l'information comptable dans le
gouvernement de l'entreprise », Comptabilité -Contrôle – Audit, (Tome 4), Paris, 1998/2, P74.
2
F. Parrat, Op-Cit, 1999, p47-49.
107
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
service et acquisition des ressources. La taille du CA, sa composition, et la dualité des deux
fonctions directeur général et PDG, sont autant des variables qui influencent l’efficacité du
CA selon plusieurs recherches.1
Le critère d’internalité peut être substitué par celui de spécificité, ce dernier signifie un
mécanisme propre à l'entreprise délimitant le pouvoir discrétionnaire des dirigeants, dans le
sens où son action influence exclusivement les décisions des dirigeants de cette entreprise.
1
K. Bouaiss, C. Marsal, « Les mécanismes internes de gouvernance des banques : un état de l’art », Finance
contrôle stratégie, Volume 12, N°1, mars 2009, France, p 100-101.
2
A. Boujenoui, R. Bozec, D. Zeghal, Op-Cit, 2004, p98.
3
F. Parrat, Op-Cit, 1999, p50.
108
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Par opposition aux mécanismes spécifiques, les mécanismes non spécifiques ont
vocation à influencer les décisions des dirigeants d’ensemble d’entreprises. On peut citer à
titre d’exemple : Le pouvoir législatif et réglementaire, le lobbying politique ou les
mécanismes issus de la concurrence sur les marchés des biens et services, financiers, de
l'intermédiation bancaire, du travail,…etc.1
Dans le cadre de la théorie des coûts de transaction, Williamson (1991) considère les
mécanismes internes comme intentionnels dépendant de la volonté des propriétaires et les
mécanismes externes comme spontanés ou émergents des différents marchés. Les mécanismes
intentionnels regroupent : le conseil d’administration, les comités, plan de rémunération des
dirigeants, les procédures et règles formelles,...etc.
1
G. Charreaux , Op-Cit, 1997, p430.
2
A. Boujenoui, R. Bozec, D. Zeghal, Op-Cit, 2004, p106.
109
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Pour la théorie de l'agence, les mécanismes de gouvernance sont mis en place afin de
minimiser les coûts d'agence qui résultent des conflits entre les différents stakeholders,
notamment entre les actionnaires et les dirigeants. Le système qui permet d'assurer la
1
F. Parrat, Op-Cit, 1999,p 58
110
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
convergence des intérêts, en résolvant les conflits au moindre coût, est le plus efficace.1
L’efficacité du mécanisme est tributaire de deux conditions, la compétence des contrôleurs et
leur motivation.2
La perspective retenue par la théorie des coûts de transaction est analogue, le système le
plus efficace est censé minimiser les coûts de transaction, dont les coûts d'agence constituent
des éléments particuliers.
D'autres théories, si elles n'attribuent pas explicitement une fonction aux mécanismes de
gouvernement, en proposent cependant des explications partielles. Par exemple, pour la
théorie de la dépendance envers les ressources, au cœur des approches stratégiques, le conseil
d'administration n'est pas un mécanisme disciplinaire, mais un moyen d'accéder à certaines
ressources.
L’idée de la théorie de dépendance envers les ressources est que la survie et la réussite
d’une organisation dépendent de sa capacité à acquérir et maintenir les ressources essentiels :
capital financier, ressources humaines, information,….etc. Pour ce faire, l’entreprise est en
contact permanent avec son environnement, et se trouve soumise à un ensemble de pressions
et demandes émanent de différents sources de dépendance externe.4
1
G. Charreaux, Op-Cit, 1997, p445.
2
F. Parrat, Op-Cit, 1999, p 58.
3
G. Charreaux, Op-Cit, 1997, p446.
4
K. Le Joly, B. Moingeon, Gouvernement d’entreprise : débats théoriques et pratiques, Ellipses, Paris, 2001,
p82.
111
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
En effet, alors que l’actionnariat diffuse handicape les petits porteurs d’accéder
facilement à l’information requise à cause du coût élevé qu’engendre cette acquisition ou
d’influencer le cas échéant les décisions prises en assemblée, la détention de la plupart des
titres par un actionnaire majoritaire (ou même plus) le favorise en termes d’exercice de
contrôle et d’influence de la gestion et d’accès à l’information interne.
Ainsi, les détenteurs de blocs d’actions votantes peuvent influencer les votes lors des
assemblées générales, vu le nombre important de voix qu'ils possèdent et vu qu’ils sont
supposés être mieux informés que les autres actionnaires.
Ils peuvent également mobiliser plus aisément des moyens plus importants pour
contrôler les dirigeants (cabinet d’expert, avocats…) et protéger leurs investissements.1
B. la participation institutionnelle
1
P. Dumontier, S. Chtourou, S. Ayedi, « La qualité de l’audit externe et les mécanismes de gouvernance des
entreprises : une étude empirique menée dans le contexte tunisien », Comptabilité, Contrôle , Audit , et
Institution , Tunisie, May 2006, p6.
112
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Lapointe affirme que la présence des investisseurs institutionnels peut avoir un effet
direct sur les coûts d’agence résultant de la séparation entre propriété et contrôle, notamment
dans le cadre des entreprises à structure d’actionnariat diffuse.
C. L’endettement
En effet, selon la théorie d’agence, Jensen (1986) suggère que les entreprises choisissent
un niveau élevé d’endettement en vue de limiter les cash-flows libres, source d’expropriation
de la richesse des actionnaires et d’éviter la consommation privée des dirigeants.
1
P. Dumontier, S. Chtourou, S. Ayedi, Op-Cit, 2006, p7.
2
H. Gharbi, X. Lepers, « Actionnariat salarié et enracinement des dirigeants un essai de compréhension »,
Innovations, 2008/1, N° 27, France, P121.
113
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Stiglitz et Edlin (1992) suggèrent un autre levier d'enracinement ; les dirigeants auraient
intérêt à accroître l'incertitude sur les caractéristiques des investissements (notamment sur la
profitabilité), de manière à décourager leurs concurrents. L'incertitude conduit à sous-estimer
l'intérêt du remplacement des dirigeants actuels.3
1
G. Charreaux, Op-Cit, 1997, p438.
2
F. Parrat, Op-Cit,1999, p 65.
3
G. Charreaux, Op-Cit, 1997, p438.
4
F. Parrat, Op-Cit, 1999, p 70.
114
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Comme toute fonction récente, l’audit interne donne lieu à des pratiques évolutives qu’il
est possible de percevoir au travers d’un élargissement du champ d’intervention d’audit
interne, cette évolution est représentée par quatre catégories de la fonction à savoir : L’audit
de régularité ; l’audit d’efficacité, l’audit de management, et l’audit de stratégie.
Les deux premières missions d’audit interne sont traditionnelles et reconnues par les
professionnels, elles renvoient clairement à une dimension disciplinaire de la gouvernance et
mettent donc l’organisation sous contrôle. Le rôle de l’audit interne est de s’assurer de la
fiabilité et de l’efficacité du contrôle interne, il permet donc de se positionner quant à la
fiabilité des informations produites, ce qui conduit à réduire l’asymétrie de l’information entre
les dirigeants et les actionnaires. L’audit interne constitue par conséquence un mécanisme de
mise sous contrôle de l’organisation et peut être considéré comme un système de « corporate
governance » dans une approche disciplinaire.
Les deux autres missions, pas forcément reconnues par l’ensemble des professionnels,
renvoient à une dimension cognitive « habilitante » de l’audit interne dans le système de
gouvernance de l’entreprise. Dans ce contexte, l’audit interne est perçu comme un instrument
pour le management , et un moyen d’aide dans la conduite des affaires et de mise en évidence
d’une volonté de transparence sur le marché des affaires de l’entreprise vis-à-vis des tiers.
1
C. Godowski, Op-Cit, 2007, p150.
115
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Par ailleurs la création d’une fonction d’audit interne au sein de l’organisation peut être
expliquée par ces deux théories :
En outre la théorie économique des cessions internes offre la même explication, selon
Bouquin lorsque les entités ont la liberté d’acheter ou de vendre aussi bien en interne ou en
externe, les prix internes jouent un rôle déterminant dans l’obtention et l’utilisation des
ressources.
La fonction d’audit interne apparaît ainsi comme le cadre institutionnel propice à une
bonne gouvernance dans la mesure où il permet une réduction des coûts et par conséquent une
amélioration des performances.
B. La théorie de l’agence
Selon Jensen et Meckling , l’entreprise est caractérisée par des rapports contractuels , la
relation d’agence est crée lorsqu’une entreprise ou une personne confie la gestion de ses
propres intérêts à une tierce personne. La relation principale est celle qui relie le propriétaire
du capital financier (actionnaire) appelé « principal » et les dirigeants de l’entreprises appelés
« agents », cette relation est caractérisée par le conflit d’intérêt entre les deux parties, qui sont
facteurs de coût. L’audit externe est un mécanisme de surveillance et de contrôle qui permet
de discipliner l’agent (le manager).
L’audit interne, dépendant de la direction générale, n’a pas été considéré par la théorie
de l’agence comme mécanisme surveillance au sein de la relation d’agence. Toutefois, les
développements récents de cette théorie tendent à intégrer l’audit interne comme un
116
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Pour les théoriciens de la dépendance envers les ressources (Pfeffer et Salancik, 1978),
l’organisation est dépendante de son environnement en matières premières, en capital, en
travail, en équipements, en débouchés pour ses produits et ses services.
Les investisseurs (les fonds de pension) agissant en qualité de fiduciaires ont pris
conscience du rôle qu’ils jouent en faveur de l’adoption de pratiques de gouvernance
d’entreprises saines, garantes de la valeur de leurs investissements.
1
C. Benali, C. Lesage, « Les auditeurs financiers face aux conflits d’agence : une étude des déterminants des
honoraires d’audit en France », Comptabilité, Contrôle, Audit, Tome 19, Vol1, Paris, avril 2003, p64.
2
E.E. Wa Mandzila, « Organisation et méthodologie de l’audit interne », dans Audit interne enjeux et pratiques
à l’international, Eyrolles Editions d’organisation », Paris,2007, p23-24.
117
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Mckinsey (2002) a mené plusieurs études empiriques auprès des investisseurs qui
confirment que les décisions des opérateurs de s’engager dans certaines compagnies ou
certains pays est tributaire de l’adoption des principes de bonne gouvernance.
Selon la même étude, les investisseurs sont disposés à payer une prime pour une
économie bien gouvernée variable selon les pays de l’ordre de 12 à 15% pour l’Amérique du
nord, de 20 à 25% pour l’Amérique latine et plus de 30% pour l’Europe de l‘Est et l’Afrique.
Cette prime qui apparaît plus conséquente pour les anciens pays communistes et africains est
une incitation à l’adoption des principes de bonne gouvernance.
Selon Schneider et Wilner (1990 ) ; Hansen (1997), la fonction d’audit interne améliore
la gouvernance de l’entreprise notamment au niveau de la qualité des reporting et au niveau
des performances de la firme. Ce point de vue est également partagé par Gordon et Smith
(1992) qui considèrent que la fonction d’audit est bénéfique en termes d’amélioration des
performances pour l’entreprise.1
La définition de l’audit interne donnée par l’IIA en 1999, stipule que l’audit interne doit
évaluer le processus de gouvernance d’entreprise, « Il (audit interne) aide cette organisation à
atteindre ses objectifs en évaluant par une approche systématique et méthodique, ses
processus de management des risques, de contrôle, et de gouvernement d’entreprise , et en
faisant des propositions pour renforcer leur efficacité ».
Cet élargissement de missions d’audit interne tend à le placer à un risque fort d’audit.
L’audit interne peut-il être à la fois partie prenante au processus de gouvernance et juge de ce
dernier ?
1
E. E. Wa Mandzila, Audit interne et gouvernance d’entreprise : lectures théoriques et enjeux pratiques, p8.
118
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Au sein des normes de fonctionnement de l’audit interne, édictées par l’IIA, la norme
2130 explicite la mission d’évaluation du processus de gouvernance d’entreprise, elle précise
les attentes concernant cette mission comme suit :1
2130 A1-l’audit interne doit évaluer la conception, la mise en œuvre et l’efficacité des
objectifs, des programmes et des activités de l’organisation liés à l’éthique.
2130 C1-les objectifs de la mission de conseil doivent être en cohérence avec les valeurs
et objectifs généraux de l’entreprise.
La norme 2130 précise que l’audit interne doit prendre position sur la capacité du
processus de gouvernance à garantir une gestion efficace des performances de l’organisation,
assortie d’une obligation de rendre compte, cependant, le non atteint de cet objectif peut
1
C. Godowski, Op-Cit, 2007, p151.
119
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
signifier que la fonction d’audit interne n’est pas exercée totalement pour apporter une valeur
ajoutée dans l’organisation.
En outre, la norme précise que l’audit interne doit émettre une opinion quant à l’aptitude
du processus de gouvernance de communiquer les informations relatives aux risques et
contrôles, le non atteint de cet objectif , peut conduire que l’audit interne n’a pas respecter la
norme 2110 « management des risques », qui stipule que l’audit interne doit concourir
efficacement aux systèmes de gestion des risques et de contrôles.
De plus, la norme 2130 indique que l’audit interne doit évaluer si le processus de
gouvernance d’entreprise fournit une information adéquate au conseil, aux auditeurs internes
et externes et au mangement, et assurer une coordination efficace de leurs activités, en
revanche le non atteint de cet objectif renvoi à la norme 2060 –Rapport au conseil et à la
direction générale - , qui recommande que l’audit interne doit rendre compte périodiquement
au conseil et à la direction générale, des missions, des pouvoirs et des responsabilités et des
résultats obtenus par rapport au programme prévu.
Ce risque d’objectivité, est renforcé lorsque l’audit interne est rattaché à la direction
générale, considéré comme employé de celle-ci, et appeler à évaluer le processus de
gouvernance. A cet effet, le rapport sera probablement rédigé dans l’intention de conforter la
direction générale au détriment des actionnaires. L’apport de la fonction d’audit interne dans
la réduction des conflits dirigeant-actionnaire est minime dans ce cas.
Selon Piot, les sociétés susceptibles d’avoir des besoins importants en termes de
gouvernance, et donc exposées à des coûts d’agence élevés, devraient trouver un intérêt
économique dans le développement d’un comité d’audit. En outre, l’efficacité du comité
d’audit ainsi formé devrait être d’autant plus importante que les conflits d’agence sont élevés.
Toutefois, il se peut également que le développement des comités d’audit ne résulte que d’un
120
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
phénomène de masse visant la conformité institutionnelle des entités cotées, auquel cas il
s’avère délicat d’inférer toute relation de cause à effet entre les problèmes de gouvernance et
la demande de qualité de l’audit.1
Cependant, la présence des comités d’audit ne suffit pas pour assurer la qualité du
processus d’audit notamment l’audit interne, elle doit être efficace. Les rapports de Treadway
et Cadbury précise que le comité d’audit doit être indépendant, informé, et vigilant pour
assurer la qualité du processus d’audit.
Ces définitions illustrent la finalité des comités d’audit et fournissent un palonnier des
déterminants fondamentaux de l’efficacité des comités qui sont au nombre de quatre : la
composition (l’expertise, l’indépendance, l’intégrité, l’objectivité), l’autorité (les
responsabilités, l’influence), les ressources (le nombre pertinent de membres du comité,
l’accès à la direction, aux auditeurs externes et internes) et les diligences (motivation,
persévérance).4
1
C. Piot, « Chapitre 6.Qualité de l'audit, information financière et gouvernance : enjeux et apports » , in Alain
Finet, Gouvernement d'entreprise, De Boeck Supérieur, 2005, p181.
2
C. Piot, L. Kermiche, « A quoi servent les comités d’audit ? Un regard sur la recherche empirique »,
Comptabilité-Contrôle- Audit, 2009, p14.
3
C.P. Dit. Hauret, comité d’audit et gouvernance des sociétés cotées : une analyse comparative Etats-Unis
France, p6.
4
Idem, p7.
121
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Concernant la composition des comités d’audit, les organismes de contrôle des marchés
boursiers exigent que les comités d’audit soient composés d’au moins trois membres
indépendants, ayant une culture financière, et que l’un d’entre eux possède une expertise
élevée dans le domaine comptable et financier.
Jenning, Pany, et Reckers, dans une étude expérimentale ont mis en évidence la relation
entre la force de la gouvernance et l’objectivité de la rotation d’audit.1
L’institut de KPMG sur les comités d’audit a évalué en 2001 la perception des membres
des comités d’audit sur l’utilisation effective de la fonction d’audit interne. Les recherches
menées ont montré une grande disparité dans la nature et l’étendue des revues des travaux des
auditeurs internes.
Selon DeZoort, les directeurs des services de contrôle interne soutiennent l’idée que des
programmes de communication structurés entre les auditeurs internes et les comités d’audit
peuvent améliorer la qualité de la gouvernance des entreprises.2
1
M. Jennings, K. Pany, P. M.J. Reckers, « Internal control audits: Judges perceptions of the credibility of the
financial reporting process and likely auditor liability», Advances in Accounting , incorporation Advances in
International Accounting, N° 24, 2008, USA, p183.
2
C.P. Dit. Hauret, Op-Cit, p9.
122
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
L’ensemble des lois et codes sur la gouvernance promulgués dans différents pays au
monde ont pour objectif d’accroitre la transparence financière comme meilleur moyen
d’instaurer la bonne gouvernance.
Le concept de la transparence financière qui est utilisé dans les différentes lois, normes
comptables et codes de bonne conduite, n’a pas une définition précise en science de gestion. Il
renvoie cependant au concept d’asymétrie d’information. Ce dernier est un concept de base
dans l’ensemble des théories d’organisation : théorie des droits de propriété, théorie de
l’agence, théorie des coûts de transaction, théorie des mandats. Ces théories considèrent la
firme comme un nœud de contrat et donnent un rôle central à l’asymétrie de l’information.
Cette asymétrie peut donner lieu à des effets négatifs comme l’anti sélection le hasard moral.
Au niveau de la réduction des asymétries d’information, il est admis que par rapport aux
actionnaires, le dirigeant dispose outre de l’information comptable et financière mais aussi
d’une information complète, issue de la comptabilité de gestion et du rapport d’audit interne
dont il était le seul destinataire.
L’audit interne par son attachement à la direction, n’était pas considéré comme un outil
de réduction de l’asymétrie d’information auparavant. Cependant, le rattachement
hiérarchique de l’audit interne au conseil d’administration et/ou au comité d’audit offre à
l’audit interne la possibilité de contribuer désormais à la réduction de l’asymétrie
d’information existant entre les différentes parties prenantes du gouvernement d’entreprise.
1
D. Bessire, « Gouvernance d’entreprise : que cache le discours sur la transparence », cahier de recherche N°
03-2003, Laboratoire Orleanais de Gestion , IAE Orléans, Janvier 2003, p5.
123
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Une fonction d’audit interne effective, assiste le comité d’audit par : une assurance des
activités de contrôle, une évaluation indépendante du processus comptable et financier,
évaluation des risques, analyses des fraudes et investigation spécifiques.2
Douglas F. Prawitt, Jonson L. Smith, et David A. Wood, dans une recherche intitulée
«Internal audit quality and earnings management », 2008, ont examiné la relation entre la
qualité de la fonction d’audit interne et la gestion des résultats, ils ont conclu que la qualité
de l’audit interne est corrélée négativement avec la gestion des résultats.
1
E. E. Wa Mandzila, Audit interne et gouvernance d’entreprise : lectures théoriques et enjeux pratiques, p5.
2
A. Barua, D. V Rama, V. Sharma, «Audit committee characteristics and investment in internal auditing»,
J. Account. Public. Policy, N° 29, 2010, USA, p 504.
3
S. Boulerne, Jean-Michel Sahut, « Les sources d'inefficacité des mécanismes de gouvernance d'entreprise »,
Management & Avenir, 2010/3 ,N° 33, p379.
124
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Schneider et Wilner (1990) ont trouvé que l’audit interne minimise les irrégularités dans
les états financiers.
Shu Lin et autres (2010) ont trouvé une association positive entre la qualité de l’audit
interne et la communication des erreurs matériels.1
Mat Zain et al. (2006) révèlent que les caractéristiques de la fonction d’audit interne
(taille, expertise) influencent positivement la qualité des états financiers.
1
Shu lin, Mina pizzini , Mark Vargus, Indranil Bardhan, the role of internal audit function in the disclosure of
material weaknesses, 2010, p29. Disponible sur :www.ssrn.com
125
Chapitre 02 : Les rôles de l’audit interne
Conclusion du chapitre 02
La fonction d’audit interne est une fonction d’assurance quant à l’atteinte des objectifs
et la maitrise des opérations. Pour ce faire, elle doit évaluer le système de contrôle interne, de
gestion des risques et de gouvernance.
La série des scandales financiers et la crise financière, ont renforcé le rôle de l’audit
dans la promotion de la bonne gouvernance, par la réduction des conflits d’intérêts et de
l’asymétrie d’information.
L’audit interne doit émettre une opinion quant à la capacité du système de gouvernance
pour promouvoir des règles d’éthiques et de transparence, garantir une gestion efficace des
performances, et fournir une information pertinente aux intéressés. L’audit interne est appelé
a apprécier en outre le fonctionnement du système de contrôle interne et de gestion des
risques, pour faire face à l’ensemble des risques encourus.
La réalisation de cette mission peut poser un problème d’objectivité, de fait que l’audit
interne est un mécanisme de gouvernance d’une part, et doit l’évaluer d’autre part, autrement
dit est juge et partie en même temps. La présence d’un comité d’audit efficace, est alors, une
solution pour échapper ce risque, et renforcer l’objectivité et l’indépendance de l’audit
interne.
126
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
128
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
1
C. Diard, S. Trébucq , analyse exploratoire des normes internationales d’audit interne, IAE Bordeaux , France,
p 3.
129
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
1
www.theiia.org/ consulté le 18/11/2016 à 11 :00.
2
Idem.
130
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
2.2.1. L’intégrité
2.2.2. Objectivité
131
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
examiné. Les auditeurs internes évaluent de manière équitable tous les éléments pertinents et
ne se laissent pas influencer dans leur jugement par leurs propres intérêts ou par autrui.
Les auditeurs internes :
Ne doivent pas prendre part à des activités ou établir des relations qui pourraient
compromettre ou risquer de compromettre le caractère impartial de leur jugement. Ce
principe vaut également pour les activités ou relations d’affaires qui pourraient entrer
en conflit avec les intérêts de leur organisation.
Ne doivent rien accepter ce qui pourrait compromettre ou risquer de compromettre
leur jugement professionnel.
Doivent révéler tous les faits matériels dont ils ont connaissance et qui, s’ils n’étaient
pas révélés, auraient pour conséquence de fausser le rapport sur les activités
examinées.
2.2.3. Confidentialité
Doivent utiliser avec prudence et protéger les informations recueillies dans le cadre de
leurs activités.
Ne doivent pas utiliser ces informations pour en retirer un bénéfice personnel, ou
d’une manière qui contreviendrait aux dispositions légales ou porterait préjudice aux
objectifs éthiques et légitimes de leur organisation.
2.2.4. Compétence
132
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
Ne doivent s’engager que dans des travaux pour lesquels ils ont les connaissances,
le savoir faire et l’expérience nécessaires.
Doivent réaliser leurs travaux d’audit interne dans le respect des Normes
Internationales pour la Pratique Professionnelle de l’Audit Interne (Standards for
the Professional Practice of Internal Auditing).
Doivent toujours s’efforcer d’améliorer leur compétence, l’efficacité et la qualité
de leurs travaux.1
Les normes sont des dispositions obligatoires fondées sur des principes. Elles sont
constituées :
133
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
d’interprétations clarifiants les termes et les concepts utilisés dans les Normes.
Les normes sont composées de deux catégories, les normes de qualification et les
normes de fonctionnement, chaque catégorie est associée par des normes de mise en
œuvre qui illustrent la mise en œuvre de ces normes par rapport au type de missions,
assurance ou conseil.1
Les normes de mise en œuvre concernant les missions d’assurance sont indiquées par la
lettre A après le numéro de la norme, et les normes de mise en œuvre concernant les missions
de conseil sont indiquées par la lettre C après le numéro de la norme.
Nous présentons ci-après la dernière version des normes publiée par l’IIASB (The
International Internal Audit Standards Board) en octobre 2016 et applicable a partir de janvier
2017.
2.3.1. Les normes de qualification et les normes de mise en œuvre associées
C’est la série des normes de 1000 à 1322, elles énoncent les caractéristiques des entités
et des personnes qui réalisent des activités d’audit interne.
Tableau N° 09 : normes de qualification
Numéro Titre Principales déclarations
d’audit interne. l’audit interne doit être reconnu dans la charte d’audit
interne.
1
IIA , Normes internationales pour la pratique professionnelle de l’audit interne, octobre 2016, p1, disponible
sur : www.theiia.org. Consulté le 10/03/2017.
134
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
135
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
136
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
Utilisation de la mention Indique que l’audit interne est conforme aux normes
« conforme aux normes internationale pour la pratique professionnelle de l’audit
1321 internationales pour la pratique interne est approprié seulement si, les résultats du
professionnelle de l’audit programme d’assurance et d’amélioration qualité le
interne » confirment.
137
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
2000 Gestion de l’audit interne cette activité de façon à garantir qu’elle apporte une
valeur ajoutée à l’organisation.
l’organisation.
138
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
139
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
compte;
-La communication aux services concernés des
informations relatives aux risques et aux contrôles ;
-La coordination des activités et la communication des
informations entre le Conseil, les auditeurs externes, les
auditeurs internes, les autres prestataires d’assurance, et
le management.
systèmes.
2210 Objectifs de la mission Les objectifs doivent être précisés pour chaque mission.
140
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
2230 Ressources affectées à la Les auditeurs internes doivent déterminer les ressources
2310 Identification des Les auditeurs internes doivent identifier les informations
informations suffisantes, fiables, pertinentes et utiles pour atteindre les
objectifs de la mission.
141
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
142
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
L’enquête CBOK 2006 diligentée par l’IIARF (IIA Research Foundation) auprès des
auditeurs internes de 91 pays avec 9366 réponses exploitables. L’objectif principal était de
mesurer la conformité des pratiques aux Normes, et ainsi de contribuer à leur bonne
adaptation aux besoins des auditeurs. Le rapport de cette enquête révèle ce qui suit :
81.9% des répondants en moyenne se conforment aux prescriptions des normes dans
leur totalité ou en partie avec disparité entre les normes. Les normes 2000 et 2200
sont appliquées à 91.5%, tandis que la norme 1300 n’est appliquée que par un tiers des
répondants.
Les raisons communément invoquées par les auditeurs internes, qui n’adhèrent pas à
ces normes, sont : la non-compétence du personnel (12,6 %), le manque de conviction
du management quant à la valeur ajoutée de ces normes (12,2%), des normes pas trop
consommatrices de ressources (12,2 %).
Enfin, pour plus de 80 % des répondants, la conformité aux normes n’est pas
1
explicitement contrôlée.
143
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
culturelles influencent les pratiques professionnels y compris l’audit interne. Ils ont testé la
relation entre la conformité des pratiques aux normes et les variables culturelles : aversion aux
incertitudes, assertions et l’orientation humaine.
Ils ont trouvé que l’aversion à l’incertitude est négativement reliée à l’utilisation des
normes ; cependant, ils n’ont pas trouvé d’un impact significatif de cette variable sur la
conformité aux normes.
La majorité des recherches en la matière considèrent que cette "qualité d’audit" dépend
essentiellement de la "qualité de l’auditeur" lui-même, et notamment de son indépendance et
de ses compétences. Néanmoins, d’autres recherches récentes contestent ces composantes en
démontrant que la relation positive entre la qualité d’audit et la qualité de l’auditeur n’est pas
toujours vérifiée. Sur un plan conceptuel, la compétence et l’indépendance sont vulnérables à
certains risques courants dans l’entreprise, tels que la sélection adverse et la dépendance
envers les dirigeants. La mise en œuvre empirique de cette approche est aussi critiquable vu la
variabilité des tendances dégagées et leur incapacité dans la prédiction de la qualité des
travaux d’audit réalisés (Lang et Chang, 1994 ; Fuerman, 2004).2
1
Mohammad J. Abdolmohammadi , Gerrit Sarens , «Cultural Dimension as an Explanatory Variable in Use and
Compliance with Internal Auditing Standards in Nineteen Countries », CAAA annual Conference paper, 2009,
p23.
2
M. Chemangui, «La problématique de mesure de la qualité d’audit : proposition d’une approche de
conception », In Comptabilité et Connaissances, France, May 2005, p 4.
144
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
Cette définition peut être empruntée pour l’audit interne avec deux niveaux de nuance,
d’une part, l’audit interne permet de détecter d’autres irrégularités, aussi significatives et
pertinentes pour la gouvernance de l’entreprise, même si elles sont neutres sur le plan
financier.
D’autre part, l’audit interne a le statut d’un salarie au sein de l’entreprise et il est
soumis à une dépendance hiérarchique. Ce qui représente le caractère particulier de
l’indépendance de l’audit interne et pose la question de la capacité de l’auditeur interne à
révéler les anomalies et irrégularités détectées ainsi que la nature des personnes bénéficiaires
de cette divulgation.
La qualité de l’audit interne peut être défini en effet, comme : « la probabilité jointe
que l’auditeur va à la fois :
1
N. Gonthier-Besacier, G. Hottegindre, S. Falcy, « L’impact des changements réglementaires récents sur la
qualité perçue de l’audit: Etude exploratoire auprès des préparateurs d’information financière », In
Comptabilités, économie et société, France, May 2011, p6.
2
G. Hottegindre et C. Lesage , « Un mauvais auditeur : manque d'indépendance et/ou de compétence ? Étude
exploratoire des motifs de condamnation des commissaires aux comptes sur le marché de l'audit en France »,
Comptabilité - Contrôle - Audit, 2009/2 ,Tome 15, p 90.
145
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
La compétence de l’auditeur interne a fait l’objet d’une étude importante entreprise par
Birkett et al (1999) dans une recherche importante ont examiné l’interrelation entre le profil
escompté des auditeurs interne et trois secteurs d’activité : le secteur financier, l’industrie et
transport, et le secteur publique.
Dans le secteur financier (banques et assurances), l’audit interne est orienté vers le
contrôle des flux financiers.
1
M. Chemingui , Conceptualisation et validation d’une échelle de mesure de la qualité des travaux d’audit
externe et interne, thèse de doctorat, Université Franche-comte,2004, France, p46.
146
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
Asairy (1993) a évalué la qualité d’audit interne des sociétés saoudiennes cotées, il
confirme que l’indépendance de l’audit interne par rapport aux autres fonctions était à
l’origine de son efficacité, ainsi la performance de l’audit interne est affectée par le soutien
qu’elle reçoit de la part du management, des autres employés et de l’audit externe. En outre,
la qualité de l’audit interne est déterminée par le savoir, la formation, l’expérience et la
qualification professionnelle des auditeurs internes.2
Douglas F. Prawitt, Jonson L. Smith, et David A. Wood, (2008) dans une recherche
intitulée «Internal audit quality and earnings management », ont examiné la relation entre la
qualité de la fonction d’audit interne et la gestion des résultats, ils ont conclu que la qualité
de l’audit interne est corrélée négativement avec la gestion des résultats.
Pour mesurer la qualité de l’audit interne, ces chercheurs ont exploité un ensemble
d’indicateurs inspirés des normes américaines d’audit externe, notamment la norme SAS
65 de l’AICPA. Ces indicateurs couvrent les aspects suivants : la compétence, l’objectivité, et
l’évaluation de processus comptable et financier, à savoir :
1
M. Chemingui, Op-Cit, p47.
2
T. Karagiorgos, G. Drogalas , et N. Giovanis, «Evaluation of the Effectiveness of Internal Audit in Greek
Hotel Business», In International Journal of Economic Sciences and Applied Research , vol. 4 N1, p22.
3
Douglas F. Prawitt, Jonson L. Smith, et David A. Wood, «Internal audit quality and earnings management», In
The Accounting Review, 2009, Vol. 84, N° 4, p1264.
147
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
Pour la compétence globale, le normalisateur, stipule que le personnel qui sera affecté à
l’audit interne doit avoir la compétence et la formation compatibles avec les audits à effectuer,
dont le profil doit être diversifié. La norme de qualification N°1210 concernant la
compétence, affirme :
Les auditeurs internes doivent posséder les connaissances, le savoir-faire et les autres
compétences nécessaires à l'exercice de leurs responsabilités individuelles. L’équipe d’audit
interne doit collectivement posséder ou acquérir les connaissances, le savoir-faire et les autres
compétences nécessaires à l'exercice de ses responsabilités.
1210. A2 – Les auditeurs internes doivent posséder des connaissances suffisantes pour
évaluer le risque de fraude et la façon dont ce risque est géré par l’organisation. Toutefois, ils
ne sont pas censés posséder l'expertise d'une personne dont la responsabilité première est la
détection et l'investigation des fraudes.
1210. A3 - Les auditeurs internes doivent posséder une connaissance suffisante des
principaux risques et contrôles relatifs aux technologies de l'information, et des techniques
d'audit informatisées susceptibles d'être mises en œuvre dans le cadre des travaux qui leur
sont confiés. Toutefois, tous les auditeurs internes, ne sont pas censés posséder l'expertise d'un
auditeur dont la responsabilité première est l'audit informatique.
148
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
L’IIA a promulgué ainsi un référentiel de compétences de l’audit interne, qui définit les
compétences requises pour répondre aux exigences du CRIPP (cadre de référence
international des pratiques professionnelles de l’audit interne) et contribuer à la réussite de la
profession. Ce référentiel détermine dix domaines de compétences recommandées pour les
principales fonctions : les auditeurs internes, les managers, et les responsables de l’audit
interne. Les domaines de compétences sont :
1
IIA, les normes internationales pour la pratique professionnelle de l’audit interne, octobre 2016, p6, disponible
sur : https://global.theiia.org/standards-guidance/mandatory-guidance/Pages/Standards.aspx. Consulté le
10/03/2017.
149
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
L’indépendance peut être considérée comme un état d’esprit que l’auditeur doit
atteindre (indépendance réelle) et démontrer (indépendance perçue). Elle dépend largement
des pressions auquel l’auditeur doit faire face. Un auditeur indépendant, parce que moins
exposé aux pressions économiques, sociales et personnelles en provenance des dirigeants,
communiquera a priori son opinion de manière plus sincère.2
C’est aussi la direction générale qui recrute les auditeurs internes, qui décide du niveau
de leur rémunération et de leur carrière. L’indépendance économique aussi bien
qu’hiérarchique de l’auditeur peut apparaître comme un luxe, compte tenu des enjeux
économiques, humains et psychologiques que recouvre une mission d’audit. En effet,
Bazerman, Morgan et Loewenstein (1997) parlent même de l’impossible indépendance des
auditeurs internes.3
1
IIA, Référentiel de compétences de l’audit interne de l’IIA , septembre 2013, p3, disponible sur :
www.theiia.org, consulté le 10/03/2017.
2
L. P. Sirois, S. Marmousez, D. A. Simunic, « Proposition d’une nouvelle approche de la relation entre la taille
de l’auditeur et la qualité de l’audit : l’importance de la technologie d’audit », In Comptabilité - Contrôle -
Audit, 2016/3 (Tome 22), p114.
3
E.E. Wa Mandzila, Op-Cit, 2004, p157.
150
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
Clarck et al. (1981) ont trouvé que l’indépendance du département d’audit interne et le
niveau de rattachement hiérarchique sont les principaux critères qui influencent l’objectivité
de leurs travaux.
Plumlee (1985) s’est intéressé aux risques potentiels inhérents à l’objectivité de l’audit
interne, notamment la participation dans l’élaboration du dispositif de contrôle interne qui
influence par la suite le jugement de l’auditeur quant à la qualité du ce dispositif.
Ponemon (1991) a conclu que trois facteurs affectent l’objectivité de l’audit interne en
l’occurrence : la position sociale des auditeurs internes au sein de l’organisation, leur relation
avec le management, et l’existence d’un canal de communication pour révéler les erreurs et
les irrégularités.1
Une étude menée par l’IIA en 2002 s’est intéressée aux conditions permettant de
renforcer l’indépendance et l’objectivité de la fonction d’audit interne. Elle montre que la
position de la fonction au sein de l’organisation et la nature des activités qu’elle effectue sont
les principaux déterminants de l’état des conflits d’intérêts et pressions subis par les auditeurs.
1
A. A.M. Al-Twaijry, J. A. Brierley, et D. R. Gwilliam, «The development of internal audit in Saudi Arabia:
an institutional theory perspective», In Critical Perspectives on Accounting , 2003, N°14, p514.
151
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
L'audit interne doit être indépendant et les auditeurs internes doivent effectuer leurs
travaux avec objectivité.
Le responsable de l'audit interne doit relever d’un niveau hiérarchique suffisant au sein
de l’organisation pour permettre au service d’audit interne d’exercer ses responsabilités. Le
responsable de l’audit interne doit confirmer au Conseil, au moins annuellement,
l’indépendance de l’audit interne au sein de l’organisation.
1110. A1 - L'audit interne ne doit subir aucune ingérence lors de la définition de son champ
d'intervention, de la réalisation du travail et de la communication des résultats.
1
M. Chemingui , Op-Cit, p 55.
152
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
Les auditeurs internes doivent avoir une attitude impartiale et dépourvue de préjugés, et
éviter tout conflit d'intérêt.
Est considérée comme un conflit d’intérêt, une situation dans laquelle un auditeur
interne, qui jouit d’une position de confiance, a un intérêt personnel ou professionnel venant
en concurrence avec ses devoirs et responsabilités. De tels intérêts peuvent empêcher
l’auditeur d’exercer ses responsabilités de façon impartiale. Un conflit d’intérêt peut exister
même si aucun acte contraire à l’éthique ou malhonnête n’a été commis. Un conflit d’intérêt
peut créer une situation susceptible d’entamer la confiance en l’auditeur interne, vis-à-vis du
service d’audit interne et en la profession. Un conflit d’intérêt peut compromettre la capacité
d’un individu à conduire ses activités et exercer ses responsabilités de manière objective.
Si l'indépendance ou l'objectivité des auditeurs internes sont compromises dans les faits
ou même en apparence, les parties concernées doivent en être informées de manière précise.
La forme de cette communication dépendra de la nature de l'atteinte à l'indépendance.
1130. A1 – Les auditeurs internes doivent s'abstenir d'auditer des opérations particulières dont
ils étaient auparavant responsables. L'objectivité d'un auditeur interne est présumée altérée
lorsqu'il réalise une mission d'assurance pour une activité dont il a eu la responsabilité au
cours de l'année précédente.
1130. A2 – Les missions d'assurance concernant des fonctions dont le responsable de l'audit a
la charge doivent être supervisées par une personne ne relevant pas de l'audit interne.
153
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
1130. C1 – Les auditeurs internes peuvent être amenés à réaliser des missions de conseil liées
à des opérations dont ils ont été auparavant responsables.
Néanmoins, cette indépendance doublement affirmée dans son principe est souvent
controversée, en particulier par les acteurs extérieurs à l’entreprise qui perçoivent mal
comment on peut affirmer une indépendance alors qu’on se situe dans une dépendance
hiérarchique. L’indépendance de l’auditeur interne est soumise à une double limitation. D’un
côté, l’auditeur interne doit, comme tout autre responsable dans l’entreprise, se conformer à la
stratégie et à la politique de la direction générale. D’un autre côté, l’auditeur doit respecter les
règles d’indépendance en s’alignant aux normes et standards de l’audit interne.
Prosser (1995) met l’accent sur l’importance de cette indépendance de l’auditeur interne
dans le cadre des entreprises publiques américaines et présente un ensemble de techniques
organisationnelles permettant de garantir cette indépendance (meilleur rattachement
hiérarchique, meilleure organisation des activités de la fonction, mise en place d’un système
de communication directe avec les administrateurs, etc.).
1
IIA, les normes internationales pour la pratique professionnelle de l’audit interne, octobre 2016, p 4-5,
disponible sur : https://global.theiia.org/standards-guidance/mandatory-guidance/Pages/Standards.aspx. Consulté
le 10/03/2017.
2
R. Manita, « La qualité du processus d’audit : une étude empirique sur le marché financier tunisien »,
La place de la dimension européenne dans la Comptabilité -Contrôle -Audit, May 2009, France, p 2.
154
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
L’indépendance de l’auditeur interne est influencée par les rapports de force entre
l’audit interne et le management. L’audit interne est employé par le management et est tenu
d’évaluer ses performances. De plus, l’audit interne fournit des services de conseil pour
l’amélioration des processus de gestion de la firme. L’ensemble de ces combinaisons
relationnelles constituent le risque fondamental lié à l’indépendance de la fonction.
Dans ce contexte, les dirigeants peuvent adopter une stratégie d’enracinement via les
auditeurs internes en concluant des contrats implicites, qui incitent les auditeurs internes à
reliés leur sort à ceux des dirigeants en contre partie d’accroissement des avantages.2
1
M. Chemingui, Op-Cit, 2004, p56.
2
Idem, p60.
155
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
Par ailleurs, Dittenhofer (2001) a évalué l’efficacité de la fonction d’audit interne via
une nouvelle approche nommée « examen des résultats », cette approche consiste à identifier
les objectifs des audités et à définir les critères d’appréciation de l’atteinte des ces objectifs.
Van Gansberghe (2005) a évalué ainsi la qualité de l’audit interne, par rapport aux
perspectives de la fonction, sa perception par les propriétaires, cadre de la gouvernance, la
réglementation, le professionnalisme, cadre conceptuel et ressources.1
En outre, Vikram Desai, Robin W. Roberts, and Rajendra Srivastava, ont développé un
modèle d’évaluation de la qualité de la fonction d’audit interne fondé sur trois critères, en l’oc
currence : la compétence, l’objectivité, et l’efficacité des travaux d’audit effectués. 2
De plus Mina Pizzini, Shu Lin, Douglas Ziegenfuss,(2012) dans une recherche
intitulée : « The Impact of Internal Audit Function Quality and Contribution on Audit
Delays» , ont examiné l’impact de la qualité de la fonction d’audit interne sur les délais
d’audit externe ; dans ce cadre, ils ont exploité trois paramètres pour mesurer la qualité
1
T. Karagiorgos, G. Drogalas, and N. Giovanis, « Evaluation of the Effectiveness of Internal Audit in Greek
Hotel Business», In International Journal of Economic Sciences and Applied Research, 2011, Vol . 4, Issue 1,
p22.
2
Vikram Desai, Robin W. Roberts, and Rajendra Srivastava , «An Analytical Model for External Auditor
Evaluation of the Internal Audit Function Using Belief Functions», University of central Florida, 2006, USA,
p17.
156
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
E.E. Wa Mandzila propose des critères quantitatifs et qualitatifs pour évaluer l’audit
interne.
« Les critères quantitatifs sont :
Deux variables permettent de mesurer les économies réalisées (Baulon, 1983, p.18) :
-la méthode du compte de résultat qui « consiste à essayer d’évaluer la rentabilité
des recommandations de l’audit, en chiffrant les économies certaines qu’elles permettront
de réaliser et en comparant ces dernières aux dépenses du service». Le rapport
3
M. Pizzini, Shu Lin, D. Ziegenfuss, «The Impact of Internal Audit Function Quality and Contribution on
Audit Delays», September 2012, p12, disponible sur : https://ssrn.com/abstract=1673490.
157
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
souhaitable, entre les économies réalisées et le coût de l’audit qui se traduit par la formule:
économies réalisées/coût de l’audit doit être de 3.
-La deuxième variable permettant de mesurer les économies générées est celle des
coûts comparés entre ceux engendrés par l’exécution d’une mission par un auditeur
interne et ceux de l’auditeur externe. Il peut être aussi intéressant d’analyser
mensuellement les temps passés par équipe d’auditeurs, par section, par région pour le
service tout entier et de le comparer aux temps prévus (Morris, 1992). Cette variable doit
être maniée avec beaucoup de précaution car une équipe d’auditeurs peut consacrer plus
de temps à procéder à des contrôler (sur des unités qui ne présentent pas beaucoup
d’intérêts ou de risques majeurs) détaillés non pertinents.
Les critères quantitatifs permettent ainsi de suivre les performances d’un service
d’audit. Mais, ils ne suffisent pas. Ils doivent être complétés par des critères qualitatifs.
158
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
- Le turn-over des auditeurs en le comparant avec celui des périodes antérieures, des
moyennes pour l’entreprise ou pour la profession permet d’apprécier le degré de
satisfaction ou de motivation des auditeurs, ce qui peut avoir une influence sur la qualité
des travaux réalisés ;
1
E. E. Wa Mandzila, Op-Cit, p175-176.
159
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
Dominic S.B. et Nonna Martinov-Bennie déclarent que la qualité de l’audit interne est
mesurée par deux critères essentiels, la conformité des travaux d’audit au plan d’audit, et le
temps passé pour accomplir les missions.
Les facteurs qui favorisent l’investissement dans une fonction d’audit interne
constituent aussi un centre d’intérêt de la part des chercheurs afin d’essayer d’expliquer les
divergences entre les entreprises en terme d’investissement dans une telle fonction. Dans
l’audit externe, les recherches antérieures se sont focalisées sur les facteurs associés aux
honoraires de vérification (Simunic, 1980 ; Hay, Knechel & Wong, 2006). La recherche
antérieure sur l’audit interne (Goodwin & Kent, 2006) a examiné les facteurs associés à
l’existence d’une fonction d’audit interne.
Wallace & Kreutzfeldt (1991) s’intéresse aux facteurs associés à l’existence d’une
fonction d’audit interne dans les entreprises clientes d’un même cabinet. Les facteurs : taille,
décentralisation, secteur d’activité, existence de comités d’audit, les sécurités informatique et
la pression à réaliser les objectifs, expliquent la présence de la fonction audit interne.
Goodwin stewart et Kent (2006) ont examiné l’utilisation de la fonction d’audit interne
dans les compagnies australiennes cotées et ont trouvé qu’un tiers seulement de l’échantillon
dispose d’une fonction d’audit interne. Ils ont relevé que la taille du client et le niveau
d’engagement dans le management des risques sont positivement reliés avec la présence
d’une fonction d’audit interne.
1
S. M Hodge , The use and effectiveness of the internal audit function on an external audit, 2014,USA, p18.
160
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
Gronewold et Heerlien (2009) ont trouvé que la taille des firmes, l’importance du
marché financier pour la compagnie, les objets d’audit couvert par l’audit interne,
décentralisation de l’audit interne, et le secteur d’activité sont positivement corrélés avec la
qualification du staff d’audit interne dans les compagnies Allemandes.
Carcello et al. (2005) ont documenté que le budget d’audit interne est déterminé par : la
taille des compagnies, l’innovation, cash flow opérationnels, et le secteur d’activité.1
A. Barua, D. V. Rama et V. Sharma (2010) dans une étude intitulée « Audit committee
characteristics and investment in internal auditing » ont examiné l’interrelation entre
l’investissement dans l’audit interne et les caractéristiques des comités d’audit, ils concluent
que l’investissement dans l’audit interne (budget de l’audit interne) est négativement corrélé
avec la présence des experts dans les comités d’audit et la moyenne des membres permanents
des comités d’audit , mais positivement relié avec le nombre de réunions des comités d’audit.
En plus la théorie d’agence a eu son mot à dire dans le champ de l’audit interne. En
effet, Carey et al (2000) ont utilisé cette théorie afin d’examiner la demande de l’audit interne
et externe dans les entreprises familières en Australie dans le but de savoir si les deux formes
d’audit se complètent ou se substituent. Les résultats de l’étude font plutôt preuve de
substitution et montrent que les coûts d’agence et les dettes de l’entreprise sont associés à la
demande de l’audit externe. Par contre, la taille et les dettes ne sont pas associées à l’existence
d’une fonction d’audit interne.2
1
A. Barua, D. V. Rama, V. Sharma, « Audit committee characteristics and investment in internal auditing»,
J. Account. Public policy, 2010, N° 29, USA, P505.
2
S. Ammar, « Le rôle de l’audit interne dans le processus de gouvernance à travers l’évaluation du contrôle
interne », p8. Disponible sur : www.ssrn.com
161
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
J. Nahariah, A. Abdul Rani et autres dans une recherche intitulée : « The participation
of women in internal auditing profession : malaysian perspective », déclarent que lorsque la
taille de l’entreprise augmente la demande pour l’audit interne augmente ainsi.
Dominic S.B. et Nonna Martinov-Bennie déclarent que les facteurs instrumentaux qui
contribuent dans l’efficacité de la fonction d’audit interne sont liés à la structure, le statut, et
les compétences du staff d’audit interne. Le staff d’audit interne nécessite une variété de
compétences : finance, audit, opérationnel, technologie, et légal.
Khanna et palepu (2004) argumentent l’adoption des bonnes pratiques en audit interne
par l’avantage concurrentiel, plus la compagnie est intégrée dans le marché international plus
est soumise aux conditions de compétitivité, et plus elle est motivée pour l’adoption des
bonnes pratiques.
L’adoption des bonnes pratiques est expliquée par un ensemble de facteurs : l’existence
d’un comité d’audit, l’utilisation des normes internationales d’audit interne, et l’évaluation
externe de l’audit interne, la présence des entreprises sur le marché international, la structure
de propriété des entreprises, la taille des entreprises, l’âge de la fonction d’audit interne au
sein de l’entreprise.
Ils on trouvé que les pays émergents convergent vers les bonnes pratiques plus que les
pays développés.
Fan et Wong (2005) ont montré que les firmes familiales asiatiques sont capables de
prouver leur transparence aux investisseurs minoritaires par le biais de choisir un audit de
162
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
qualité. Dans la même tendance, les firmes familiales américaines signalent leur transparence
par le choix des auditeurs de qualité, et l’exigence plus de diligence à ces auditeurs.1
Stephen Asare, et autres (2003), pour leur part ont examiné l’impact de la stimulation
du management et la qualité des comités d’audit sur la planification des travaux et les
décisions des auditeurs interne, ils ont concluent que les budgets des heurs allouées aux
travaux d’audit interne est influencé par la variation dans la stimulation du management et
non par la variation dans la qualité des comités d’audit. 2
1
B. Srinidhi, Shaohua He , M. Firth , « Choice of board governance and auditing in U.S. family firms», 2010,
p4, disponible sur :www.ssrn.com.
2
Stephen Asare, R. A. Davidson, Audrey A. Gramling, «The effect of management incentives and audit
committee quality on internal auditors’ planning assessments and decisions», 2003, p23, disponible sur :
www.ssrn.com.
163
Chapitre 03 : La qualité de l’audit interne, indicateurs de mesure
et déterminants
Conclusion du chapitre 03
L’IIA par la promulgation d’un cadre de référence pour la pratique de l’audit interne
va permettre la promotion de la fonction et fournit un cadre exhaustif pour l’évaluation de
cette dernière.
La qualité de l’audit interne peut être apprécie par une démarché indirecte basée sur la
compétence et l’indépendance de l’auditeur, ou une démarché directe axée sur l’adéquation
des travaux d’audit en plus de sa compétence et son indépendance.
164
Chapitre04: Etude empirique
Ce chapitre est consacré à l’étude terrain afin de tester en pratique les hypothèses
retenues, il se décompose en deux sections. La première présente l’approche méthodologique
empruntée pour l’étude terrain, la définition des variables, la technique d’échantillonnage, et
la structuration du questionnaire. La deuxième analyse les résultats et teste les hypothèses, à
l’aide des techniques statistiques.
Pour la collecte des données nous avons opté pour l’enquête par questionnaire qui
représente un modèle d’évaluation de la qualité d’audit interne, ainsi que les entretiens semi
directifs avec trois experts en audit.
166
Chapitre04: Etude empirique
2.1. Les limites temporelles : les résultats de notre étude sont conditionnés par la période
durant laquelle l’enquête a été réalisée, elle s’étale du 10 janvier 2016 au 15 juin 2017.
2.2. Les limites spatiales : l’étude a été réalisé en Algérie pour apprécier la qualité de l’audit
interne auprès des entreprises algériennes et analyser les déterminants de cette qualité et
l’apport de l’audit interne dans la transparence financière.
2.3. Les limites humaines : L’étude est basée sur les opinions des spécialistes d’audit interne
auprès des entreprises de l’échantillon.
2.4. Les limites objectives : l’étude est consacrée au sujet de la qualité d’audit interne et
l’analyse des facteurs qui favorisent cette qualité.
L’audit interne est une fonction récente dans le contexte algérien, et elle est présente
dans un nombre limité des entreprises algériennes, l’association algérienne des auditeurs et
consultants internes, compte 150 membres représentant leur entreprise, cependant ce chiffre
ne reflète pas le nombre réel des entreprises ayant une structure d’audit interne.
Nous n’avons pas trouvé une autre source qui fournit le nombre réel des entreprises
disposant de la fonction d’audit interne.
167
Chapitre04: Etude empirique
Nous avons distribué 250 questionnaires, et nous avons collecté 57 questionnaires, soit
un taux de réponse de 23%, deux questionnaires incomplets ont été écartés, ce qui ramène le
total des questionnaires exploitables à 55.
168
Chapitre04: Etude empirique
Section 2 : Analyse des données, discussion des résultats et test des hypothèses
Le test qualitatif d’un questionnaire signifie le test des items auprès d’un petit
échantillon sélectif pour remédier aux problèmes de compréhension ou de confusions (M.
Chemingui, 2004).
,964 ,964 58
169
Chapitre04: Etude empirique
Nombre
Alpha de Cronbach
d'éléments
,753 6
Alpha de Cronbach est de 0.753 cela signifie que les items du premier axe sont fiables.
Nombre
Alpha de Cronbach
d'éléments
,841 7
En ce qui concerne l’axe 02 moyens humains, le coefficient Alpha de Cronbach est de 0.841,
donc les items de cet axe sont très stables.
Alpha de
Cronbach Nombre d'éléments
,651 2
Pour les moyens matériels le coefficient d’Alpha Cronbach est de 0.651, ce qui signifie
la stabilité des items, toutefois, ce taux est inférieur par rapport à l’axe précédent de fait que
cet axe ne contient que deux items.
Axe 04 : indépendance
,843 5
170
Chapitre04: Etude empirique
La fiabilité de cet axe est confirmée, puisque alpha de cronbach égale 0,843 .
Axe 05 : déroulement
Alpha de
Nombre d'éléments
Cronbach
,917 13
Le coefficient d’alpha est de 0.917 très proche de 1 donc, les treize items de l’axe 05
se caractérisent par une grande fiabilité.
Axe 06 : communication
Tableau (11.e) Statistiques de fiabilité
Nombre
Alpha de Cronbach
d'éléments
,821 6
Le coefficient alpha est de 0.821 donc, la fiabilité des six items est bien confirmée.
Nombre
Alpha de Cronbach
d'éléments
,840 4
171
Chapitre04: Etude empirique
Nombre
Alpha de Cronbach
d'éléments
,805 5
Le coefficient alpha est de 0.805, cela indique la fiabilité des 5 items appartenant à cet axe.
,754 4
La fiabilité et la stabilité des quatre items est bien vérifiée de fait qu’alpha égale 0,754.
3. Statistiques descriptives
Pourcentage Pourcentage
Fréquence Pourcentage
valide cumulé
172
Chapitre04: Etude empirique
Pourcentage Pourcentage
Fréquence Pourcentage
valide cumulé
173
Chapitre04: Etude empirique
Pourcentage Pourcentage
Fréquence Pourcentage
valide cumulé
174
Chapitre04: Etude empirique
38% des répondants sont des auditeurs internes, 18% sont des directeurs d’audit interne,
12% des directeurs des finances et comptabilité, et 30 % autres fonctions notamment des
cadres dirigeants et membres des comités d’audit.
Pourcentage Pourcentage
Fréquence Pourcentage
valide cumulé
175
Chapitre04: Etude empirique
statut juridique
Pourcentage Pourcentage
Fréquence Pourcentage
valide cumulé
176
Chapitre04: Etude empirique
type de propriété
Pourcentage Pourcentage
Fréquence Pourcentage
valide cumulé
177
Chapitre04: Etude empirique
mode de gouvernance
Pourcentage Pourcentage
Fréquence Pourcentage
valide cumulé
178
Chapitre04: Etude empirique
Tableau N°19 : La structure d'audit interne est rattachée directement au comité d'audit
Pourcentage Pourcentage
Fréquence Pourcentage valide cumulé
Pourcentage Pourcentage
Fréquence Pourcentage valide cumulé
Pourcentage Pourcentage
Fréquence Pourcentage valide cumulé
L’analyse des tableaux ci-dessus permet de déduire ce qui suit : la structure de l’audit
interne est rattachée à la direction générale dans 83, 6 %, et rattachée au conseil
d’administration dans 16,4%, dont 11 % bénéfice d’un double rattachement au comité
d’audit.
179
Chapitre04: Etude empirique
Très faible Assez Importance Assez Très forte moyenne Déviation Ecart tendanc
importance importance
fréquence 3 - 8 16 28 Import
fréquence 1 - 3 13 38 Import
Fréquence 4 - 13 12 26 Import
fréquence 3 2 22 15 13 Import
fréquence - 7 13 21 14 Import
Fréquence 2 4 14 20 15 Import
180
Chapitre04: Etude empirique
Q1.2.1. Pensez-vous que les auditeurs internes possèdent la compétence nécessaire pour
atteindre leur objectif ?
Q1.2.2. Pensez-vous que le nombre d’auditeurs est suffisant pour avoir une bonne efficacité
de la fonction ?
Q1.2.3. Pensez –vous que les auditeurs internes ont une bonne connaissance des normes
internationales d’audit interne et ils les appliquent dans leur mission ?
181
Chapitre04: Etude empirique
Q1.2.4. Quelle est votre appréciation du budget de formation alloué à la structure d’audit
interne ?
Q1.2.5. Pensez-vous que les auditeurs internes ont une bonne connaissance de l’entreprise et
de domaine d’activité ?
Q1.2.6. Les auditeurs internes ont-ils l’expérience nécessaire pour l’accomplissement des
missions ?
Q1.2.7. Comment appréciez-vous la capacité des auditeurs internes pour la détection des
erreurs et fraudes ?
Très faible Assez Importance Assez forte Très forte moyenne Déviation Ecart tendance
Importance
Fréquence 2 11 18 20 4
Q1.2.1. 3.24 0.132 0.981
Taux 3.6 20 32.7 36.4 7.3
Fréquence 5 12 23 12 3
Q1.2.2. 2.93 0.137 1.016
Taux 9.1 21.8 41.8 21.8 5.5
Fréquence 7 15 16 10 7
Q1.2.3. 2.91 0.165 1.221
Taux 12.7 27.3 29.1 18.2 12.7
Fréquence 15 10 17 12 1
Q1.2.4. 2.53 0.158 1.168
Taux 27.3 18.2 30.9 21.8 1.8
Fréquence 1 7 19 21 7
Q1.2.5. 3.47 0.127 0.940
Taux 1.8 12.7 34.5 38.2 12.7
Fréquence 2 14 21 16 2
Q1.2.6 3.04 0.124 0.922
Taux 3.6 25.5 38.2 29.1 3.6
Fréquence 1 12 28 13 1
Q1.2.7 3.02 0.105 0.782
Taux 1.8 21.8 50.9 23.6 1.8
182
Chapitre04: Etude empirique
Les statistiques descriptives de l’axe 02 moyens humains, montrent une faible moyenne
pour l’ensemble des items oscillante de 2.53 à 3.47, et la moyenne globale est de 3.01, donc
les moyens humains ne revêtent l’importance nécessaire au sein des entreprises de
l’échantillon, ce qui contraint la fonction d’audit interne dans sa mission.
Q1.3.1. Pensez vous que la structure d’audit interne est équipée suffisamment de moyens
matériels ?
Très faible Assez Importance Assez forte Très forte Moyenne Déviation Ecart Tendance
Importance
Fréquence 4 16 20 11 4
Q1.3.1. 2.91 0.140 1.041
Taux 7.3 29.1 36.4 20 7.3
Fréquence 30 11 5 7 2
Q1.3.2. 1.91 0.165 1.221
Taux 54.4 20 9.1 12.7 3.6
183
Chapitre04: Etude empirique
La moyenne globale de l’axe 03 moyens matériels est de 2.4, et l’écart type est de 0.97, donc
les moyens matériels sont très insuffisants.
Q2.5. Croyez-vous que les missions de conseil effectuées par l’audit interne n’influencent pas
négativement son indépendance ?
Q2.6. Pensez vous que l’auditeur interne est libre dans la dénonciation de tout un acte qui
peut influencer son indépendance ?
184
Chapitre04: Etude empirique
Très faible Assez faible Importance Assez forte Très forte moyenne Déviation Ecart Tendance
Items
Fréquence 7 13 11 10 14
Q2.2 3.2 0.188 1.393
Taux 12.7 23.6 20 18.2 25.5
Fréquence - 10 17 16 12
Q2.3 3.55 0.139 1.033
Taux - 18.2 30.9 29.1 21.8
Fréquence 1 8 16 23 7
Q2.4 3.49 0.129 0.960
Taux 1.8 14.5 29.1 41.8 12.7
Fréquence 6 14 13 16 6
Q2.5 3.040 0.162 1.201
Taux 10.9 25.5 23.6 29.1 10.9
Fréquence 7 15 13 13 7
Q2.6 2.96 0.168 1.247
Taux 12.7 27.3 23.6 23.6 12.7
185
Chapitre04: Etude empirique
La moyenne globale de l’axe 04 indépendance est de 3.24 et l’écart type est de 0.92,
donc le niveau d’indépendance de la fonction d’audit interne au sein des entreprises de
l’échantillon revêt une importance modérée.
L’axe 05 concerne l’évaluation de la mise en œuvre des travaux d’audit interne au sein
des entreprises de l’échantillon, il contient les items suivants :
186
Chapitre04: Etude empirique
Fréquence 5 7 11 13 19
3.62 0.179 1.326
Q3.2 Taux 9.1 12.7 20.0 23.6 34.5
Fréquence 8 8 15 9 15
3.27 0.188 1.394
Q3.3 Taux 14.5 14.5 27.3 16.4 27.3
Fréquence 3 11 18 13 9
3.26 0.155 1.136
Q3.4 Taux 5.5 20 32.7 23.6 16.4
Fréquence 1 5 11 25 13
3.8 0.131 0.970
Q3.5 Taux 1.8 9.1 20 45.5 23.6
Fréquence 1 6 13 25 10
3.67 0.130 0.963
Q3.6 Taux 1.8 10.9 23.6 45.5 18.2
Fréquence 1 7 25 14 8
3.38 0.128 0.952
Q3.7 Taux 1.8 12.7 45.5 25.5 14.5
Fréquence 3 14 18 17 3
3.05 0.136 1.008
Q3.8 Taux 5.5 25.5 32.7 30.9 5.5
Fréquence 5 14 12 17 7
3.13 0.162 1.203
Q3.9 Taux 9.1 25.5 21.8 30.9 12.7
Fréquence 7 10 20 13 5
2.98 0.155 1.147
Q3.10 Taux 12.7 18.2 36.4 23.6 9.1
Fréquence - 4 17 19 15
3.82 0.125 0.925
Q3.11 Taux - 7.3 30.9 34.5 27.3
Fréquence - 4 12 19 20
4.00 0.127 0.943
Q3.12 Taux - 7.3 21.8 34.5 36.4
Fréquence 5 19 12 9 10
3.00 0.172 1.277
Q3.13 Taux 9.1 34.5 21.8 16.4 18.2
187
Chapitre04: Etude empirique
La moyenne globale de l’axe 05 est de 3.43 et l’écart type 0.79, elle est supérieure à la
moyenne théorique 3, donc le déroulement de la fonction d’audit interne au sein des
entreprises de l’échantillon tend vers les orientations des normes internationales d’audit
interne.
Q4.1. Le rapport d’audit est-il conforme aux orientations des normes dans sa forme et son
fond ?
Q4.6. Pensez-vous que votre communication est basée sur les nouvelles technologies
d’information ?
188
Chapitre04: Etude empirique
Très faible Assez faible Importance Assez forte Très forte Moyenne Déviation Ecart Tendance
Fréquence 1 7 20 18 9
Q4.1 3.49 0.132 0.979
Taux 1.8 12.7 36.4 32.7 16.4
Fréquence 3 7 10 18 17
Q4.2 3.71 0.161 1.197
Taux 5.5 12.7 18.2 32.7 30.9
Fréquence - 9 20 24 2
Q4.3 3.35 0.108 0.799
Taux - 16.4 36.4 43.6 3.6
Fréquence 10 9 16 13 7
Q4.4 2.96 0.174 1.290
Taux 18.2 16.4 29.1 23.6 12.7
Fréquence 1 12 10 27 5
Q4.5 3.42 0.134 0.994
Taux 1.8 21.8 18.2 49.1 9.1
Fréquence 6 15 22 9 3
Q4.6 2.78 0.139 1.031
Taux 10.9 27.3 40 16.4 5.5
189
Chapitre04: Etude empirique
La moyenne globale de l’échantillon est de 3.28 et l’écart type est de 0.103, elle est
légèrement supérieure à la moyenne théorique, la qualité de la communication d’audit interne
au sein des entreprises de l’échantillon est d’une importance modérée.
Cet axe mesure la conformité des pratiques d’audit interne aux normes internationales
d’audit interne, il cumule les items suivants :
Q5.1. votre procédure d’audit interne tient compte-t-elle des normes internationales d’audit
interne ?
Q5.2. La direction d’audit interne communique-t-elle les normes d’audit interne qu’elle
n’applique pas ?
Q5.3. L’auditeur interne illustre-t-il les effets négatifs du non-respect des normes au comité
d’audit ?
Q5.4. La direction d’audit interne explique-t-elle les raisons du non-respect des normes ?
Très faible Assez faible Importance Assez forte Très forte Moyenne Déviation Ecart Tendance
Fréquence 7 12 9 15 12
Q5.1 3.24 0.183 1.360
Taux 12.7 21.8 16.4 27.3 21.8
Fréquence 19 14 9 10 3
Q5.2 2.35 0.173 1.280
Taux 34.5 25.5 16.4 18.2 5.5
Fréquence 16 10 15 11 3
Q5.3 2.55 0.170 1.259
Taux 29.1 18.2 27.3 20 5.5
Fréquence 21 7 11 12 4
Q5.4 2.47 0.187 1.386
Taux 38.2 12.7 20 21.8 7.3
190
Chapitre04: Etude empirique
Q6.1. Croyez-vous que votre audit interne participe dans l’efficacité du management ?
Q6.2. Croyez-vous que votre audit interne contrôle l’ensemble des responsables?
Q6.3. Dans votre avis, la fonction d’audit interne évalue-t-elle les performances des
dirigeants ?
Q6.4. Dans votre avis, la fonction d’audit interne contrôle-t-elle les avantages en nature et
pécuniaires donnés aux cadres ?
Q6.5. Dans votre avis, la fonction d’audit interne évalue-t-elle l’utilisation des ressources ?
191
Chapitre04: Etude empirique
Très faible Assez faible Importance Assez forte Très forte Moyenne Déviation Ecart Tendance
Fréquence 4 10 8 26 7
Q6.1 3.4 0.155 1.148
Taux 7.3 18.2 14.5 47.3 12.7
Fréquence 6 15 11 16 7
Q6.2 3.05 0.167 1.239
Taux 10.9 27.3 20 29.1 12.7
Fréquence 14 13 14 7 7
Q6.3 2.64 0.180 1.338
Taux 25.5 23.6 25.5 12.7 12.7
Fréquence 15 6 14 14 6
Q6.4 2.82 0.185 1.376
Taux 27.3 10.9 25.5 25.5 10.9
Fréquence 6 6 11 24 8
Q6.5 3.40 0.161 1.196
Taux 10.9 10.9 20 43.6 14.5
192
Chapitre04: Etude empirique
Cet axe évalue le système de gestion de la qualité de l’audit interne au sein des
entreprises, il se compose des items suivants :
Q7.1. La fonction d’audit interne est-elle soumise annuellement à une évaluation interne ?
Q7.2. La fonction d’audit interne est-elle soumise à une évaluation externe tous les 3 ans ou 5
ans ?
Q7.4. La direction d’audit interne cherche-t-elle toujours à mettre en place les nouvelles
approches d’audit interne ?
Très faible Assez faible Importance Assez forte Très forte Moyenne Déviation Ecart Tendance
Fréquence 14 13 7 10 11
Q7.1 2.84 0.202 1.5
Taux 25.5 23.6 12.7 18.2 20
Fréquence 27 10 7 4 7
Q7.2 2.16 0.194 1.437
Taux 49.1 18.2 12.7 7.3 12.7
Fréquence 6 10 19 12 8
Q7.3 3.11 0.161 1.197
Taux 10.9 18.2 34.5 21.8 14.5
Fréquence 3 9 18 17 8
Q7.4 3.33 0.147 1.090
Taux 5.5 16.4 32.7 30.9 14.5
193
Chapitre04: Etude empirique
Ce teste est réalisé afin de confirmer si les variables suivent la distribution normale,
cette vérification est nécessaire pour le teste des hypothèses, de fait l’ensemble des testes
paramétriques exigent que la variable suit la distribution normale.
N 55 55 55
a,b
Paramètres normaux Moyenne 4,0030 3,0182 2,4091
Ecart type ,65773 ,72482 ,97701
Différences les plus Absolue ,189 ,092 ,190
extrêmes Positif ,098 ,092 ,190
Négatif -,189 -,090 -,103
Statistiques de test ,189 ,092 ,190
c c,d c
Sig. asymptotique (bilatérale) ,000 ,200 ,000
Source : résultats du programme spss.
194
Chapitre04: Etude empirique
N 55 55 55
a,b
Paramètres normaux Moyenne 3,2473 3,4330 3,2848
Ecart type ,92213 ,79728 ,77025
Différences les plus Absolue ,107 ,153 ,101
extrêmes Positif ,094 ,078 ,050
Négatif -,107 -,153 -,101
Statistiques de test ,107 ,153 ,101
c c c,d
Sig. asymptotique (bilatérale) ,171 ,003 ,200
N 55 55 55
a,b
Paramètres normaux Moyenne 2,6500 3,0618 2,8591
195
Chapitre04: Etude empirique
Les significations estimées des variables axe 07, axe 8 sont inférieures à 0.05 ; en effet, ces
variables ne suivent pas la distribution normale ; par contre, pour la variable axe 09 la
probabilité (signification estimée) est supérieure à 0.05, elle suit la distribution normale.
qualité de l'audit
interne
N 55
a,b
Paramètres normaux Moyenne 3,1074
Ecart type ,66370
Différences les plus Absolue ,072
extrêmes Positif ,072
Négatif -,066
Statistiques de test ,072
c,d
Sig. asymptotique (bilatérale) ,200
La variable globale de la qualité d’audit interne regroupe les axes de 01 à 09, le test de
normalité pour cette variable est confirmé puisque la probabilité (signification estimée) est
supérieure à 0.05.
L’hypothèse 01 :
Cette hypothèse est représentée par l’axe 01, le test de normalité pour cet axe est défavorable,
cependant, de fait que la taille de l’échantillon dépasse 30, donc, on peut utiliser le test
paramétrique « T » unilatéral à droite pour un seul échantillon, au seuil de signification de
5%, le tableau suivant illustre les résultats du test :
H0: les objectifs de l’audit interne au sein des entreprises de l’échantillon ne se correspondent
aux orientations des normes internationales d’audit interne.
Pour tester cette hypothèse, nous allons comparer les moyennes de la variables axe 01, avec
la moyenne théorique de l’échelle lickert qui est 3, donc les hypothèses du test s’écrivent
comme suit :
196
Chapitre04: Etude empirique
H0 : m=3
H1 : m>3
Moyenne erreur
N Moyenne Ecart type standard
La moyenne de la variable axe 01 est égale 4.003, avec erreur standard de 0.8869, le T
calculé égale 11,310, est supérieur à T tableur de 1.676, et la signification observée est de
0.000 inférieure à 0.05 donc on rejette l’hypothèse HO et on retient l’hypothèse H1, les
objectifs de l’audit interne au sein des entreprises de l’échantillon se correspondent à ceux
prévus par les normes internationales d’audit interne.
Les moyens humains et matériels alloués à la fonction d’audit interne sont suffisants.
L’axe 02 permet de mesurer les moyens humains avec 7 items, et l’axe 03 mesure les
moyens matériels avec 02 items, donc l’hypothèse 02 sera subdivisée en deux sous-
hypothèses.
Hypothèse 02 a : les moyens humains alloués à la fonction d’audit interne sont suffisants.
H0 a : Les moyens humains alloués à la fonction d’audit interne ne sont pas suffisants.
197
Chapitre04: Etude empirique
Moyenne erreur
N Moyenne Ecart type standard
La moyenne de la variable axe 02, est de 3.01, avec erreur standard de 0.09773, le T
calculé est de -1,235 inférieur à T tableur 1,676, et le seuil de signification observé est de
0.111 supérieur à 0.05, donc, on retient l’hypothèse nulle, les moyens humains alloués à la
structure d’audit interne ne sont pas suffisants, notamment en matière de compétence, et
d’expérience des auditeurs internes.
Hypothèse 02 b :
H0 b : les moyens matériels alloués à la structure d’audit interne ne sont pas suffisants.
Moyenne erreur
N Moyenne Ecart type standard
liberté moyenne
198
Chapitre04: Etude empirique
standard
199
Chapitre04: Etude empirique
L’hypothèse 04 :
La mise en œuvre des missions d’audit interne auprès des entreprises de l’échantillon ne se
conforme pas aux orientations des normes internationales d’audit interne.
H0 : La mise en œuvre des missions d’audit interne auprès des entreprises de l’échantillon ne
se conforme pas aux orientations des normes internationales d’audit interne.
Moyenne erreur
N Moyenne Ecart type standard
H0 : la fonction d’audit interne au sein des entreprises de l’échantillon ne réalise pas une
communication pertinente.
Moyenne erreur
N Moyenne Ecart type standard
200
Chapitre04: Etude empirique
L’hypothèse 6 : le respect des normes internationales n’est pas exigé au sein des entreprises
de l’échantillon.
Moyenne erreur
N Moyenne Ecart type standard
201
Chapitre04: Etude empirique
Moyenne erreur
N Moyenne Ecart type standard
L’hypothèse 8 : la fonction d’audit interne au sein des entreprises de l’échantillon est dotée
d’un système d’assurance et d’amélioration qualité
H0 : la fonction d’audit interne au sein des entreprises de l’échantillon n’est pas dotée d’un
système d’assurance et d’amélioration qualité.
202
Chapitre04: Etude empirique
Moyenne erreur
N Moyenne Ecart type standard
L’hypothèse 9 : la qualité de l’audit interne au sein des sociétés de l’échantillon est très
satisfaisante.
H0 : la qualité d’audit interne au sein des entreprises de l’échantillon n’est pas satisfaisante.
Moyenne erreur
N Moyenne Ecart type standard
203
Chapitre04: Etude empirique
La moyenne de la variable globale de la qualité d’audit interne est égale à 3.107 très
proche de la moyenne théorique 3, avec un écart type de 0.663 et une erreur standard de
0.089, le T calculé 1.2 est inférieur à t tableur 1.676, et la signification observée est de 0.117
supérieur à 0.05, donc on accepte l’hypothèse nulle, la qualité d’audit interne n’est pas
satisfaisante, ce résultat est confirmé par les hypothèses précédentes, dont plusieurs
indicateurs ne sont pas performants, ainsi que par les entretiens menés avec les experts en
audit interne qui se contentent que la qualité de l’audit interne n’est pas satisfaisante au sein
des entreprises algériennes.
Les caractéristiques intrinsèques des sociétés (taille, forme juridique, type de propriété,
mode de gouvernance, secteur d’activité) ont une influence d’une signification statistique sur
la qualité de l’audit interne.
Pour tester cette hypothèse, nous utilisons le T test pour deux échantillons indépendants
pour la taille, ainsi que le test non paramétrique, Kruksal Wallis, pour les autres facteurs.
La signification observé est de 0.2 supérieure à 5% pour les deux groupes PME et
grande entreprise, donc, la variable qualité d’audit interne suit la distribution normale pour
les deux groupes, à cet effet, nous allons utiliser le test T pour deux échantillons indépendants
pour tester l’impact de la variable taille sur la qualité de l’audit interne.
204
Chapitre04: Etude empirique
Test de
Levene sur
l'égalité des
variances Test t pour égalité des moyennes
Intervalle de
Différence confiance de la
qualité de Hypothèse
l'audit de
,423 ,518 ,204 53 ,839 ,04466 ,21863 -,39386 ,48318
interne variances
égales
Hypothèse
de
,202 17,374 ,842 ,04466 ,22105 -,42095 ,51027
variances
inégales
La signification observée est de 0.839 supérieure à 5%, donc on retient Ho, il n’y a pas
de différence d’une signification statistique entre les groupes, donc la taille des entreprises
n’a pas d’impact sur la qualité d’audit interne. Ce résultat n’est pas cohérent avec les autres
recherches menées dans les pays anglo-saxons ou Européens.
Ce résultat montre que le niveau de la qualité de l’audit interne ne se diffère pas par
rapport à la taille des entreprises, donc les grandes entreprises ne sont pas confrontées à des
risques et incertitudes qui requièrent d’investir davantage dans l’audit interne.
205
Chapitre04: Etude empirique
H0 : Il n’est existe pas une interrelation d’une signification statistique entre la forme juridique
et la qualité d’audit interne
Tableau N° 47: Test K-W qualité d’audit interne & forme juridique
Statistiques descriptives
Percentiles
Ecart 50e
e
N Moyenne type Minimum Maximum 25e (médiane) 75
qualité de l'audit
55 3,1074 ,66370 1,74 4,60 2,5060 3,1791 3,5807
interne
statut juridique 55 1,82 1,389 1 5 1,00 1,00 3,00
qualité de l'audit
interne
Khi-deux 2,924
Ddl 3
Sig. Asymptotique ,403
206
Chapitre04: Etude empirique
Descriptives
qualité de l'audit interne
Intervalle de confiance à 95 %
pour la moyenne
Borne
N Moyenne Ecart type Erreur standard Borne inférieure supérieure
Descriptives
Minimum Maximum
Khi-deux 4,021
Ddl 2
Sig. Asymptotique ,134
Source : résultats spss.
207
Chapitre04: Etude empirique
La différence n’est pas significative mais elle est présente, la meilleure qualité se trouve
chez les sociétés mixtes, puis les sociétés privées, et les entreprises publiques en dernier lieu.
Pour les entreprises publiques, la présence de la fonction d’audit interne est juste une réponse
à des obligations réglementaires sans chercher l’efficacité derrière.
Les entreprises privées sont généralement des petites entreprises familiales dont le
propriétaire est bien intégré dans la vie de l’entreprise, le capital n’est pas diffus, la
comptabilité ne reflète pas la réalité de l’entreprise, une partie significative de l’activité de
l’entreprise est cachée pour l’évasion fiscale, dans ce type d’entreprises on ne trouve pas une
fonction d’audit interne.
Par contre, d’autres entreprises privées sont confrontées à des défis de concurrence et
de compétitivité, et cherchent à renforcer leur contrôle à travers la mise en place d’une
fonction d’audit interne, malgré qu’elle n’est pas exigée pour eux, donc le chef d’entreprise
n’accepte pas de supporter le coût de mise en place de la fonction d’audit interne sans avoir
l’efficacité.
208
Chapitre04: Etude empirique
Par ailleurs, les sociétés étrangères cherchent toujours à avoir une meilleure qualité
d’audit interne, pour se conformer à leur stratégie, et préserver leur réputation.
Statistiques descriptives
Percentiles
Ecart 50e
e e
N Moyenne type Minimum Maximum 25 (médiane) 75
qualité de l'audit
55 3,1074 ,66370 1,74 4,60 2,5060 3,1791 3,5807
interne
mode de
55 2,78 ,896 1 4 3,00 3,00 3,00
gouvernance
209
Chapitre04: Etude empirique
Statistiques descriptives
Percentiles
Ecart 50e
e
N Moyenne type Minimum Maximum 25e (médiane) 75
qualité de l'audit
55 3,1074 ,66370 1,74 4,60 2,5060 3,1791 3,5807
interne
secteur d'activité 55 2,53 ,979 1 4 2,00 3,00 3,00
qualité de l'audit
interne
Khi-deux 1,916
Ddl 2
Sig. Asymptotique ,384
La signification observée est égale à 0.384, supérieure au seuil de signification de 0.05, donc,
on retient l’hypothèse nulle, il n’y a pas des différences statistiques significatives entre les
groupes, ceci dit, il n’existe pas une interrelation d’une signification statistique entre le
secteur d’activité et la qualité d’audit interne. Le secteur d’activité n’influence pas la qualité
de l’audit interne au sein de l’échantillon.
210
Chapitre04: Etude empirique
Selon les entretiens menés avec les experts, la qualité de l’audit interne se converge
entre les secteurs, cependant, le secteur industriel est mieux structuré et organisé en matière
d’audit interne, le schéma ci-dessus confirme ce constat.
211
Chapitre04: Etude empirique
Conclusion du chapitre 04
Cette étude a permis de se statué sur la qualité d’audit interne au sein des entreprises
algériennes par l’interrogation des auditeurs internes sur l’organisation de la fonction d’audit
interne et la mise en œuvre des missions d’audit interne, ainsi que l’influence des
caractéristiques intrinsèques des sociétés sur la qualité d’audit interne , les résultats obtenus
peuvent être résumés ainsi :
-Les objectifs de l’audit interne au sein des entreprises de l’échantillon se correspondent
à ceux prévus par les normes internationales d’audit interne.
- Les moyens humains et matériels alloués à la fonction d’audit interne au sein des
entreprises de l’échantillon ne sont pas suffisants.
- La mise en œuvre des missions d’audit interne auprès des entreprises de l’échantillon
se conforme aux orientations des normes internationales d’audit interne.
- Le respect des normes n’est pas exigé au sein des entreprises de l’échantillon.
-La qualité d’audit interne au sein des entreprises de l’échantillon n’est pas satisfaisante.
- Les facteurs intrinsèques des sociétés à savoir : la taille, et le type de propriété ont une
influence sur la qualité d’audit interne, cependant, le mode de gouvernance, la forme juridique
et le secteur d’activité, n’ont pas une influence significative sur la qualité de l’audit interne.
212
Conclusion générale
L’objet de ce travail était d’évaluer la qualité de l’audit interne au sein des entreprises
algériennes sur la base d’un modèle inspiré des normes internationales d’audit interne, et
l’analyse de l’influence des facteurs liés à l’entreprise sur cette qualité.
Pour ce faire, cette contribution était structurée en quatre chapitres, trois théoriques et un
chapitre empirique.
Dans le premier chapitre, nous avons tenté d’illustrer les aspects théoriques de la
fonction d’audit interne, l’évolution historique, la définition de l’audit interne, les formes
d’audit interne, la méthodologie de l’audit interne, ainsi que les techniques et outils de
l’audit interne.
Nous avons constaté que la fonction d’audit interne s’est évoluée pour s’appliquer à
toutes les fonctions et toutes les organisations, elle est qualifiée d’une fonction universelle, et
elle est placée au cœur du processus de création de la valeur.
Le deuxième chapitre a été consacré au rôle de la fonction d’audit interne, qui s’articule
en trois socles, l’évaluation du système du contrôle interne, de gouvernance et du
management des risques.
Le quatrième pour sa part était réservé à l’étude terrain, nous avons présenté notre
méthodologie empirique, et nous avons discuté les résultats obtenus et testé les hypothèses
avancées.
À l’issue de cette étude, nous pouvons résumer les résultats obtenus comme suit :
214
Conclusion générale
La fonction d’audit interne est une fonction universelle qui s’applique à toutes les
organisations, quelque soit leur taille, dimension locale ou multinationale, secteur d’activité,
et forme juridique, elle s’applique même dans les administrations publiques.
Cette fonction s’applique ainsi à toutes les fonctions de l’organisation et ne se limite pas
à la fonction comptable et financière, elle s’étend pour couvrir les fonctions : commerciale et
logistique, production, informatique, gestion ressource humaine et fonction managériale,
gestion des risques, informatique et système d’information, ….et autres.
La fonction d’audit interne est une fonction d’assurance quant à l’atteinte des objectifs
et la maitrise des opérations. Pour ce faire, elle doit évaluer le système de contrôle interne, de
gestion des risques et de gouvernance.
L’audit interne doit émettre une opinion quant à la capacité du système de gouvernance
pour promouvoir des règles d’éthiques et de transparence, garantir une gestion efficace des
performances, et fournir une information pertinente aux intéressés. L’audit interne est appelé
à apprécier en outre le fonctionnement du système de contrôle interne et de gestion des
risques, pour faire face à l’ensemble des risques encourus.
La réalisation de cette mission peut poser un problème d’objectivité, de fait que l’audit
interne est un mécanisme de gouvernance d’une part, et doit l’évaluer d’autre part, autrement
dit est juge et partie en même temps. La présence d’un comité d’audit efficace, est alors, une
solution pour échapper ce risque, et renforcer l’objectivité et l’indépendance de l’audit
interne.
215
Conclusion générale
La qualité de l’audit interne peut-être apprécie par une démarché indirecte fondée sur
la compétence et l’indépendance de l’auditeur. Cette démarche a fait l’objet de plusieurs
critiques de la part des chercheurs, en proposant une démarché directe axée sur l’adéquation
des travaux d’audit en plus de son compétence et son indépendance.
Les moyens humains alloués à la fonction d’audit interne ne sont pas suffisants,
notamment le budget de formation réservé à la profession, et le manque de compétence des
auditeurs internes en matière des normes internationales d’audit interne, ce qui contraint
l’atteinte des objectifs arrêtés de la fonction d’audit interne.
La fonction d’audit interne au sein des entreprises de l’échantillon n’est pas dotée de
suffisamment de moyens matériels notamment l’utilisation des nouvelles TIC.
L’indépendance de la fonction d’audit interne par rapport aux autres fonctions est
globalement bien appréciée au sein de l’échantillon, elle bénéfice d’un rattachement à haut
niveau de la hiérarchie, direction générale et conseil d’administration, cependant, les auditeurs
internes ne sont pas libres à dénoncer tout acte qui peut remettre en cause leur indépendance.
Cette indépendance est relative lorsqu’il s’agit des dirigeants.
La mise en œuvre des missions d’audit interne au sein des entreprises de l’échantillon
converge globalement vers les orientations des normes internationales d’audit interne.
216
Conclusion générale
Le respect des normes internationales d’audit interne n’est pas exigé au sein des
entreprises de l’échantillon, les auditeurs interne ne sont tenus de citer les normes non-
appliquées et les raisons de non application, et ce malgré que les procédures d’audit interne
sont élaborées généralement par référence aux normes internationales d’audit interne, on peut
déduire que la conformité aux normes internationales d’audit interne au sein des entreprises
de l’échantillon est actuellement au niveau de la forme et n’a pas atteint le fond.
La fonction d’audit interne au sein des entreprises de l’échantillon n’est pas dotée
d’un système d’assurance et d’amélioration qualité comme le stipule les normes
internationales d’audit interne, le développement et l’amélioration de la qualité de la fonction
d’audit interne ne sont pas espérés dans ce contexte.
Les caractéristiques intrinsèques des sociétés (taille, et type de propriété) ont une
influence sur la qualité d’audit interne, cependant, la forme juridique, secteur d’activité, et le
mode de gouvernance n’ont pas une influence d’une signification statistique sur la qualité de
l’audit interne au sein des entreprises de l’échantillon, contrairement aux résultats des autres
recherches menées dans d’autres contextes.
Ce résultat peut être interprété par le fait que le contexte algérien est marqué par
certaines spécificités à savoir : l’absence d’une séparation réelle entre la propriété et le
mangement, la concentration du capital, l’absence d’un environnement concurrentiel, la
faible culture des managers, l’inefficacité du marché financier, …etc.
217
Conclusion générale
À la lumière des résultats obtenus nous pouvons émettre les recommandations suivantes:
218
Conclusion générale
Notre étude, à l’instar d’autres recherches, n’est épargnée de limites, nous citons quelques
un :
En outre, l’autre limite est liée à l’étude terrain, malgré l’envoi de plus de 250
questionnaires, nous n’avons pu obtenir que 55. Ce résultat limite la représentativité de la
population étudiée et nous conduit à relativiser des tests réalisés sur cette population. Pour la
même raison, les résultats et les interprétations doivent être pris dans le contexte de cette
étude et ne peuvent être généralisés.
Certes, nous sommes conscients des limites de notre étude, comme nous l’avons
signalé. Mais nous pensons avoir apporté un début de réponse à la question de la qualité
d’audit interne peu abordée dans les recherches notamment en Algérie.
Les futures recherches peuvent continuer dans cette démarche et approfondir l’analyse
des déterminants de la qualité d’audit interne pour appréhender les raisons de son
développement.
219
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.5000 ،5 العدد،5 اجملدل، اجملةل الاردنية يف ادارة الاعامل،دراسة حتليلية من وهجة نظر مدققي احلساابت اخلارجيني و ادلاخليني يف الردن
،5 العدد،32 اجملدل، دراسات العلوم الادارية، مدى تأثري موقع التدقيق ادلاخيل يف الهيلك التنظميي يف حتقيق الشفافية املالية، ذنيبات عيل.3
.5002
جودة تكنولوجيا املعلومات وأثرها يف فاعلية التدقيق ادلاخيل يف الرشاكت الصناعية واخلدمية، طالل محدون شكر، فالح العرود شاهر.4
.5010 ، العدد الثاين، اجملدل اخلامس والعرشون، سلسةل العلوم الانسانية والاجامتعية، مؤتة للبحوث وادلراسات،املسامهة العامة الاردنية
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233
Annexe 01 : Préquestionnaire
Annexe 03 : Glossaire
Annexe 04 : Entretiens
Annexe 01 : pré questionnaire
Université d’Alger 3
Monsieur, Madame,
Je vous transmets ce questionnaire pour solliciter votre concours afin d’apporter des éléments de
réponse à la problématique posée en évaluant la réalité de la pratique de l’audit interne au sein des
sociétés activant dans l’environnement algérien. Je vous saurai gré de compléter et retourner ce
questionnaire dans un délai permettant de l’exploiter et d’en tirer profit.
Tout en restant à votre entière disposition pour toutes clarifications, je vous remercie d’avance pour
votre collaboration, et vous pries d’agréer mes sincères salutations.
Pour les questions accompagnées d’une échelle de notation de 1 à 5 vous voudrez bien mettre (x)
dans la case correspondante :
3 : Importance modérée,
En choisissant l’une des cases vous nous indiquerez l’importance des travaux d’audit selon la
pratique au sein de votre entreprise.
235
Annexe 01 : pré questionnaire
1. Etablissement :…………………………………………………………………………………….
Cadre Dirigeant
Master
Auditeur
Magister
Directeur d’audit
Doctorat
DFC
Autre à préciser
Autre à précisé……………
236
Annexe 01 : pré questionnaire
1 2 3 4 5
Baccalauréat
Licence
DEUA
2.1. Quel est le niveau d’études des auditeurs internes dans l’entreprise ?
Master ou
magister
doctorat
Autre
2.2. Quel est le nombre d’années d’expériences des auditeurs internes de la Expérience Nombre
fonction ?
Moins de
2ans
Entre 2 et
237
Annexe 01 : pré questionnaire
5ans
Plus de 5ans
Au comité d’audit
Au conseil directoire
Au conseil d’administration
A la direction générale
1 2 3 4 5
2.4. Les auditeurs internes ont une bonne connaissance des normes
internationale d’audit interne et ils les appliquent dans leur mission.
2.1. La fonction d’audit interne évalue les risques majeurs inhérents aux
activités de l’entreprise.
2.4. Le plan d’audit interne est conçu en tenant en compte l’évaluation des
risques futurs.
interne.
3.2. La fonction d’audit interne est soumise à une évaluation externe tous
les 3 ans ou 5 ans.
4. Procédures de contrôle 1 2 3 4 5
239
Annexe 01 : pré questionnaire
de l’entreprise.
5. La gouvernance 1 2 3 4 5
5.4. Le seuil des risques tolérés par la direction générale est défini lors de
l’établissement du plan d’audit interne.
6. Communication 1 2 3 4 5
240
Annexe 01 : pré questionnaire
6.5. Une copie du rapport d’audit est soumise à l’auditeur externe pour
exploitation.
7.2. L’auditeur interne illustre les effets négatifs du non-respect des normes
au comité d’audit.
241
Annexe 02 : Questionnaire final
Université d’Alger 3
Monsieur, Madame,
Je vous transmets ce questionnaire pour solliciter votre concours afin d’apporter des éléments de
réponse à la problématique posée en évaluant la réalité de la pratique de l’audit interne au sein des
sociétés activant dans l’environnement algérien. Je vous saurai gré de compléter et retourner ce
questionnaire dans un délai permettant de l’exploiter et d’en tirer profit.
Tout en restant à votre entière disposition pour toutes clarifications, je vous remercie d’avance pour
votre collaboration, et vous pries d’agréer mes sincères salutations.
Pour les questions accompagnées d’une échelle de notation de 1 à 5 vous voudrez bien mettre (x)
dans la case correspondante :
3 : Importance modérée,
En choisissant l’une des cases vous nous indiquerez l’importance des travaux d’audit selon la
pratique au sein de votre entreprise.
242
Annexe 02 : Questionnaire final
1. Etablissement :…………………………………………………………………………………….
2. Lieu du siège social :……………………………………………………………………………….
3. Activité :
4. Type de l’établissement :
Société privée x , société publique , société mixte x
x x
5. Forme juridique :
EURL x , SNC x , SARL x , SPA x ,
x x
Autre :…………………………………… x x
6. Mode de gouvernance :
Actionnariat familiale x , Actionnariat élargie x , Partenariat x ,
Actionnariat étatique x x x
x
x
7. Le directeur (responsable) de votre entreprise est :
Son propriétaire
x , L’un des associés x , Un gérant x ,
autre :………………………
x x x
243
Annexe 02 : Questionnaire final
Licence
x , Magister / Master x , Doctorat x , Autre :
…………………………….
x x x
244
Annexe 02 : Questionnaire final
245
Annexe 02 : Questionnaire final
2. Indépendance 1 2 3 4 5
Au comité d’audit
Au conseil d’administration
A la direction générale
Sous-traitance externe
246
Annexe 02 : Questionnaire final
Q2.6. Pensez vous que l’auditeur interne est libre dans la dénonciation
de tout un acte qui peut influencer son indépendance ?
3. Déroulement 1 2 3 4 5
Q3.4. Le plan d’audit interne est conçu en tenant en compte les risques
inhérents
247
Annexe 02 : Questionnaire final
Q3.9. Les contrôles sont effectués sur la base d’une analyse des risques.
Q3.12. Les résultats obtenus s’appuient sur les analyses et les preuves
nécessaires.
4. Communication 1 2 3 4 5
248
Annexe 02 : Questionnaire final
Q4.6. Pensez-vous que votre communication est basée sur les nouvelles
technologies d’information ?
249
Annexe 02 : Questionnaire final
7. Perspective d’amélioration 1 2 3 4 5
250
Annexe 03 : Glossaire
Conseil : organe qui gouverne une organisation. Il peut s’agir d’un conseil d’administration,
d’un conseil de surveillance, de la direction d’une administration ou d’une instance
législative, d’un conseil des gouverneurs ou des administrateurs d’une organisation à but
non lucratif.
Contrôle : toute action engagée par la direction, le Conseil et d’autres parties pour gérer le
risque et accroître la probabilité que les objectifs définis seront atteints. La direction planifie,
organise et dirige l’exécution des actions qui apporteront l’assurance raisonnable que ces
objectifs seront atteints.
Entreprise : toute organisation créée dans le but d’atteindre un ensemble donné d’objectifs.
Facilitation : travailler avec un groupe (ou des individus) afin que ce groupe ait davantage
de facilité à atteindre les objectifs qu’il a acceptés, pour une réunion ou pour l’activité. La
facilitation consiste à écouter, contester, observer, interroger et soutenir le groupe et ses
membres. Elle ne suppose ni de faire le travail ni de prendre les décisions.
251
Annexe 03 : Glossaire
Réactions face au risque : moyens par lesquels une organisation choisit de gérer chaque
risque. Les principales possibilités sont les suivantes : tolérer le risque ; le traiter en
réduisant son impact ou sa probabilité ; le transférer à une autre organisation ou mettre fin à
l’activité à l’origine du risque. Les contrôles internes constituent un moyen de traiter le risque.
Risque : possibilité qu’un événement se produise et qu’il ait des conséquences sur la
réalisation des objectifs. Le risque se mesure en termes de conséquences et de probabilité.
Services d’assurance : examen objectif des preuves dans le but d’apporter une évaluation
indépendante des processus de gestion des risques, de contrôle et de gouvernance pour
l’organisation. La mission peut porter sur les données financières, les performances, la
conformité aux normes, le système de sécurité ou avoir pour objet un contrôle diligent.
252
Annexe 04 : Entretiens
Entretien N° 01
Expert X
normale.
La compétence est moyenne voir faibles dans certains cas, notamment en ce qui
concerne l’analyse des risques, les testes spécifiques, la maitrise des risques. Dans ce cadre, il
évoque l’expérience d’une EPE, où le DG a confié la fonction d’audit interne à deux cadres
licenciés en finance sans une expérience en audit interne, afin de lever les réserves du CAC.
L’indépendance est limitée notamment dans les grandes entreprises, l’expert avoue qu’il
était obligé de démissionner de son poste d’auditeur interne à cause de l’influence de son DG.
interne.
la qualité d’audit interne, par ailleurs, le secteur industriel est généralement mieux structuré
253
Annexe 04 : Entretiens
l’information financière, il demeure modéré du moment que l’informel reste dominant dans le
contexte algérien, même pour les entreprises enregistrées officiellement, on constate la tenue
de double comptabilité, une comptabilité qui reflète les chiffres réelles adressée au
propriétaire, et une autre dont les chiffres sont fabriqués pour le besoin de l’administration
fiscale.
254
Annexe 04 : Entretiens
Entretien 2
Expert Y
L’expert présente un état des lieux de la pratique de l’audit interne au sein des
Les Multinationales : l’audit interne est bien appliqué et mené à tous les niveaux, par
l’entreprise.
Les entreprises publiques : l’audit est bien organisé, et l’entreprise publique se donne les
Les entreprises privées : l’audit interne est généralement absent dans les entreprises
les incite pas à mettre en place l’audit interne ou chercher la qualité d’audit interne.
Par ailleurs, si l’on considère l’interaction entre la qualité d’audit interne et la taille des
sociétés, la qualité d’audit interne est recherchée généralement dans les grandes entreprises,
Si l’on considère la forme juridique, la demande d’une meilleure qualité d’audit interne
est appréciée aux SPA, puisque les actionnaires cherchent l’efficacité de l’audit interne.
Quant à l’indépendance, l’auditeur interne n’est pas influencé par le DG au sein des
multinationales, via la présence d’un comité d’audit. L’organisation est transversale, et même
parfois l’audit interne est rattaché directement au CA. Dans les EPE, l’indépendance de
255
Annexe 04 : Entretiens
Entretien 03
Expert Z
L’expert considère que la pratique de l’audit interne au sein des entreprises algériennes
se diverge par rapport au référentiel international, et ce en l’absence des facteurs d’incitation
environnementaux.
L’ensemble des facteurs suscités n’incitent pas les entreprises à adopter les bonnes
pratiques en gouvernance notamment l’audit interne.
256