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Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

SENACE 4
SUPPORT DE COURS D’INTRODUCTION A L’AUDIT
LICENCE CCA

ABOUDOU M. T. Watara
amtwatara@hotmail.com
amtwatara@gmail.com

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IV. Déroulement de la mission d’audit
Notamment aux normes d’exercice professionnel relatives à l’audit (voir ci-dessus)
cinq grandes étapes :
 acceptation de la mission ;
 évaluation des risques et planification ;
 procédures mises en œuvre à l’issue de l’évaluation des risques ;
 travaux de fin de mission ;
 établissement du rapport d’audit.

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Étapes de travail Principales tâches

Acceptation de la Prise de connaissance globale, lettre de mission (NEP 210)


mission

Prise de connaissance de l’entité y compris son contrôle interne


Évaluation des (NEP 315) : évaluation des risques d’anomalies significatives
risques et seuil de signification (NEP 320), plan de mission (NEP 300)
et planification

Procédures mises
Adaptation de la démarche d’audit (NEP 330)

en oeuvre à l’issue de
l’évaluation des
Appréciation du contrôle interne par des tests de procédures (NEP 500)

risques
Contrôle de substance : éléments probants et procédures analytiques
(NEP 500 À 540)

Taux de fin de Événements postérieurs (NEP 560), lettre d’affirmation (NEP 580), revue
mission de la documentation d’audit (NEP 230), etc.

Rapports Rapport général, rapport spécial, rapport au conseil d’administration,


et communications rapport sur le rapport du conseil d’administration sur le contrôle interne
(NEP 700, 705 et 9505)

1. L’acceptation de la mission
Après avoir pris connaissance de l’entité, l’auditeur devra définir les termes et les
conditions de la mission. La formulation de ces éléments s’effectuera par le biais d’une
lettre de mission.
1.1 Définition des termes et conditions de la mission
L’auditeur et la direction de l’entité doivent convenir des termes et conditions de
mission. Les termes convenus sont consignés dans une lettre de mission d’audit ou dans
tout type de contrat adéquat En cours de mandat et pour les exercices suivant celui de
sa nomination, l’auditeur détermine si les circonstances exigent une révision des termes
et conditions de la mission et s’il est nécessaire de rappeler à la direction de l’entité les
termes et conditions de la mission en vigueur.
1.2 Contenu de la lettre de mission
La lettre de mission doit notamment comporter les éléments suivants :
 l’identité des parties ;
 la présentation globale de la mission ;
 la nature et l’étendue des interventions que l’auditeur entend mener
conformément aux normes d’exercice professionnel ;
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 la façon dont seront portées à la connaissance des organes dirigeants
les conclusions issues de ses interventions ;
 les dispositions relatives aux signataires, aux intervenants et au
calendrier ;
 la nécessité de l’accès sans restriction à tout document comptable,
pièce justificative ou autre information demandée dans le cadre de ses
interventions ;
 le rappel des informations et documents que la personne ou l’entité
doit lui communiquer ou mettre à sa disposition ;
 le souhait de recevoir une confirmation écrite des organes dirigeants
de la personne ou de l’entité pour ce qui concerne les déclarations faites à
l’auditeur en lien avec sa mission ;
 le budget d’honoraires et les conditions de facturation ;
 des clauses diverses : possibilité de réalisation du contrat, clauses de
responsabilité, extension possible de la mission (notamment dans le cadre
d’un a dit contractuel), exercice du secret professionnel…
2. Évaluation des risques et planification
L’auditeur doit planifier le travail d’audit pour que celui-ci soit réalisé de manière
efficiente.
Elle comprend notamment les étapes suivantes : la prise de connaissance de l’entité et
de son secteur d’activité, l’évaluation des risques, la détermination du seuil de
signification, l’élaboration du programme de travail.
2.1 Prise de connaissance de l’entité et du contrôle interne
a) Prise de connaissance de l’entité
La prise de connaissance de l’entité par l’auditeur sera plus ou moins approfondie selon
la mission qui lui est dévolue (audit, examen limité, opération contractuellement définie)
et le niveau du risque estimé.
La prise de connaissance permet à l’entité de mieux comprendre les événements
pouvant avoir une incidence significative sur les comptes, et de tenir compte de ces
éléments dans la planification de sa mission.
La prise de connaissance permettra à l’auditeur d’orienter sa mission et d’appréhender
les domaines et systèmes significatifs.
L’acquisition de la connaissance générale de l’entreprise doit être préalable aux autres
phases de la mission, puisqu’elle conditionne leur bonne exécution. Elle commencera
le plus tôt possible, parfois même avec l’acceptation de la mission. Compte tenu de la
masse d’informations à obtenir et à maîtriser, cette étape de la démarche sera
particulièrement importante la première année de la mission.
Toutes les informations recueillies au cours de la prise de connaissance permettront de
constituer la base du dossier permanent.
La connaissance de l’entreprise se prolongera et se complétera tout au long de
l’exécution de la mission annuelle. Elle doit être régulièrement mise à jour.
 de la mesure et de l’analyse des indicateurs de performance financière
de l’entité ; ces éléments indiquent à l’auditeur les aspects financiers que la
direction considère comme constituant des enjeux majeurs ;

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 des éléments du contrôle interne pertinents pour l’audit
La prise de connaissance de l’entité permet à l’auditeur de constituer un cadre de
référence dans lequel il planifie son audit et exerce son jugement professionnel pour
évaluer le risque d’anomalies significatives dans les comptes et répondre à ce risque
tout au long de son audit.
L’auditeur doit prendre connaissance :
 du secteur d’activité de l’entité, de son environnement réglementaire,
notamment du référentiel comptable applicable et d’autres facteurs externes
tels que les conditions économiques générales ;
 des caractéristiques de l’entité qui lui permettent d’appréhender les
catégories d’opérations, les soldes des comptes et les informations attendues
dans l’annexe des comptes. Ces caractéristiques incluent notamment la nature
de ses activités, la composition de son capital et de son gouvernement
d’entreprise, sa politique d’investissement, son organisation et son financement
ainsi que le choix des méthodes comptables appliquées ;
 des objectifs de l’entité et des stratégies mises en oeuvre pour les
atteindre dans la mesure où ces objectifs pourront avoir des conséquences
financières et de ce fait une incidence sur les comptes

b) Prise de connaissance du contrôle interne


Cette prise de connaissance, dont l’objectif est de déterminer l’importance du risque lié
au contrôle.
2.2 Évaluation des risques
Les missions demandées à l’auditeur peuvent avoir des natures diverses (audit, examen
limité, procédures convenues) qui impliquent des niveaux d’assurance différents.
L’auditeur se doit donc, en même temps qu’il prend connaissance de l’entreprise,
effectuer une mesure préalable du risque de la mission. Ce risque est appelé risque
d’audit.
a) Risque d’audit
L’audit financier se définissant comme étant l’examen critique auquel procède un
professionnel indépendant et externe à l’entreprise en vue d’exprimer une opinion
motivée sur la fidélité de l’image donnée par les documents financiers de l’entreprise,
l’objectif essentiel de l’auditeur est donc bien de se forger une intime conviction, et
d’émettre une opinion sur les documents qui lui sont présentés. Face à cet objectif, les
contraintes s’exercent à trois niveaux :
 le caractère limité du budget de temps de l’auditeur ;
 les diligences précisées sous forme de normes ;
 la responsabilité (civile, pénale, professionnelle) de l’auditeur.
On peut donc dire que, de par ses objectifs et ses contraintes, la mission d’audit
comptable et financier comporte des risques dont l’importance relève de l’organisation
et de l’esprit existant dans l’entreprise mais aussi et surtout des moyens mis en œuvre
par l’auditeur pour assurer la réalisation complète de la mission.
Ce risque, appelé risque d’audit par l’IAASB, correspond à la possibilité pour l’auditeur
de formuler une opinion inappropriée eu égard aux circonstances : par exemple,

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formuler une opinion sans réserves alors que les comptes présentent une anomalie
significative.
Le risque d’audit comprend deux composantes : le risque d’anomalies significatives
dans les comptes et le risque de non-détection de ces anomalies par l’auditeur.
Le risque d’anomalies significatives dans les comptes est propre à l’entité ; il existe
indépendamment de l’audit des comptes. Il se subdivise en risque inhérent et risque lié
au contrôle.
Le risque inhérent correspond à la possibilité que, sans tenir compte du contrôle
interne qui pourrait exister dans l’entité, une anomalie significative se produise dans
les comptes.
Le risque lié au contrôle correspond au risque qu’une anomalie significative ne soit ni
prévenue ni détectée par le contrôle interne de l’entité et donc non corrigée en temps
voulu.
Le risque de non-détection est propre à la mission d’audit : il correspond au risque
que l’auditeur ne parvienne pas à détecter une anomalie significative.
L’auditeur réduit le risque d’audit à un niveau suffisamment faible pour obtenir
l’assurance recherchée nécessaire à la mission.
À cette fin, il évalue le risque d’anomalies significatives et conçoit les procédures
d’audit à mettre en oeuvre en réponse à cette évaluation, conformément aux principes
définis dans les normes.
Plus l’auditeur évalue le risque d’anomalies significatives à un niveau élevé, plus il met
en oeuvre de procédures d’audit complémentaires afin de réduire le risque de non-
détection.

LIENS ENTRE RISQUES D’AUDIT

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Risque d‘audit

Entité
Auditeur

Risque d’anomalies Contrôle Risques de non


significatives interne détection
e

Risque inhérent
Risque lié au contrôle

b) Risque inhérent
Le risque inhérent (ou risque général de l’entreprise) est le risque qu’une erreur
significative se produise compte tenu des particularités de l’entreprise révisée, de ses
activités, de son environnement, de la nature de ses comptes et de ses opérations : on
peut ainsi affirmer, par exemple, que le risque d’erreur sur dépréciations pour stocks est
plus important dans les secteurs à obsolescence rapide ou que le risque d’irrégularités
comptables est plus grand dans une entreprise en difficulté.
On peut analyser ces risques de la manière suivante.
– risques liés à l’activité. Par exemple :
 taille de l’entreprise,
 nombre de centres de production et dispersion de leur implantation
géographique,
 marchés et produits de l’entreprise,
 sources d’approvisionnement,
 opérations en monnaies étrangères,
 dates de transfert de propriété difficiles à déterminer,
 mise en cause de la garantie,
 fluctuation de l’activité (sous activité),
 risques et non recouvrement des créances,
 évaluation des travaux en cours ;
– risques liés à la structure du capital. Par exemple :
 risque lié à l’existence d’un dirigeant/associé majoritaire : confusion
du patrimoine,
 risque d’abus de biens,
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 risque de non-déductibilité des charges,
 risque de « manipulation » du résultat ;
– risques liés à la structure financière. Par exemple :
 insuffisance de fonds de roulement,
 insuffisance de capitaux propres,
 problèmes de gestion de trésorerie ;
– risques liés à l’organisation. Par exemple :
 insuffisance du personnel administratif,
 insuffisance du système d’information,
 clients nouveaux (procédures spécifiques),
 risque fiscal ;
– risques liés à l’importance de certains postes du bilan. Par exemple lorsque ceux-
ci sont supérieurs à 10 % du total du bilan ;
– risques liés à certains actifs ou catégories d’opérations :
 vulnérabilité des actifs aux pertes et détournements,
 enregistrement d’opérations inhabituelles ; ou complexes,
 opérations de redressement au titre d’exercices antérieurs,
 opérations reposant en grande partie sur des estimations.
c) Risque lié au contrôle (par l’entreprise)
Le risque lié au contrôle est le risque que le système de contrôle interne n’assure pas la
prévention ou la correction des erreurs. Ce risque lié au contrôle doit être évalué dans
la phase d’appréciation du contrôle interne. Une bonne connaissance du contrôle interne
de l’entreprise permet en effet à l’auditeur :
 d’identifier les types d’erreurs rendues possibles par les lacunes du
système ;
 de mesurer le risque de survenance de ces erreurs.
d) Risque de non-détection (par l’auditeur)
Le risque de non-détection peut être défini comme le risque que les procédures mises
en oeuvre par l’auditeur ne lui permettent pas de détecter d’autres erreurs significatives.
Ce risque est lié à l’importance du programme de contrôle des comptes et des comptes
annuels mis en place par l’auditeur.
e) Relation entre les composantes du risque d’audit
L’ensemble de la démarche d’audit peut se mesurer par cette équation :
L’auditeur se fixe un risque d’audit acceptable : il ne lui reste plus qu’à évaluer chacune
des composantes (à noter qu’il y a souvent corrélation entre risque inhérent et risque lié
au contrôle).
La matrice suivante établie par 1’IAASB permet d’estimer le risque de non-détection
acceptable en fonction du risque inhérent et du risque lié au contrôle :

L’auditeur a estimé le risque lié au contrôle


Élevé Moyen Faible
L’auditeur a estimé le Élevé Minimum Faible Moyen
risque Moyen Faible Moyen Élevé
inhérent Faible Moyen Élevé Maximum

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Il ressort de ce tableau qu’il doit exister une relation inversement proportionnelle entre
le degré combiné du risque inhérent et du risque lié au contrôle et celui du risque de
non détection fixé par l’auditeur. À titre d’exemple, lorsque l’auditeur estime que le
risque inhérent et le risque lié au contrôle sont élevés, le risque de non-détection
acceptable doit être faible de façon à maintenir le risque d’audit à un niveau acceptable
et compatible avec l’importance significative de l’information. Au contraire, si le risque
inhérent et le risque lié au contrôle sont faibles, l’auditeur peut accepter un risque de
non-détection plus élevé tout
n maintenant son risque d’audit à un niveau bas et acceptable.
f) Incidence du risque d’audit sur la mission
La planification de la mission doit permettre de maintenir le risque d’audit à un niveau
acceptable.
Le plan d’audit doit tenir compte des risques analysés à ses différents niveaux :
 recensement des risques lors de la prise de connaissance ;
 évaluation des risques du contrôle interne ;
 évaluation du risque financier par un examen analytique ;
 programme de contrôle adapté.
L’auditeur doit apprécier conjointement le seuil de signification et les différents risques
lors de la préparation du programme d’audit et de la détermination de la nature, du
calendrier et de l’étendue des travaux d’audit qui sont appropriés au cas particulier de
la mission.
g) Procédures d’audit mises en place par l’auditeur à l’issue de son évaluation des
risques
Après avoir pris connaissance de l’entité et évalué le risque d’anomalies significatives
dans les comptes, l’auditeur adaptera son approche générale, concevra et mettra en
oeuvre des procédures d’audit lui permettant de fonder son opinion. Il pourra
notamment :
 affecter à la mission des collaborateurs plus expérimentés ou
possédant des compétences particulières ;
 recourir à un ou des experts ;
 renforcer la supervision des travaux ;
 introduire un degré supplémentaire d’imprévisibilité pour l’entité
dans les procédures d’audit choisies ;
 apporter des modifications à la nature, au calendrier ou à l’étendue
des procédures d’audit.
Ainsi, s’il existe des faiblesses dans l’environnement de contrôle, l’auditeur pourra
choisir :
 de mettre en œuvre des contrôles de substance plutôt que des tests
de procédures ;
 d’intervenir plutôt après la fin de l’exercice qu’en cours d’exercice ;
 d’augmenter le nombre de sites à contrôler.
Il pourra aussi concevoir et élaborer des procédures d’audit complémentaires à celles
réalisées pour son évaluation.

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2.3 Fixation du seuil de signification
L’évaluation du caractère significatif (ou seuil de signification) d’une constatation faite
par l’auditeur est sans doute l’une des tâches les plus délicates de sa mission. C’est
avant tout une question laissée au jugement d’un professionnel qui se doit d’être
indépendant et compétent.

Le seuil de signification est défini par la norme d’exercice professionnel NEP 320
relative aux anomalies significatives et au seuil de signification comme le « montant
au-delà duquel les décisions économiques ou le jugement fondé sur les comptes sont
susceptibles d’être influencés ».
Il n’existe pas en la matière de règles donnant des seuils de signification qu’il suffirait
d’expliquer purement et simplement. Néanmoins, l’indication d’un certain nombre de
lignes directrices dégagées par la doctrine comptable est de nature à aider l’auditeur et
à faciliter la tâche des utilisateurs.
a) Constatations significatives
L’auditeur peut être amené à faire des constatations significatives aux différents stades
de la préparation des états financiers : évaluation, présentation ou contrôle.
Les constatations peuvent porter sur l’évaluation d’un élément déterminé (erreur dans
le calcul d’une donnée, divergence d’appréciation dans l’évaluation d’une donnée,
application d’une procédure comptable non conforme aux principes généralement
admis). Elles peuvent porter également sur la présentation d’un élément (utilisation
de rubriques trop générales, mauvais classement d’une information, omission d’une
information).
Elles peuvent porter également sur le contrôle d’un élément lorsque par exemple,
l’auditeur conclut que les vérifications qu’il a faites sur un poste déterminé ne sont pas
satisfaisantes parce que le contrôle interne est défectueux ou que les pièces justificatives
ne sont pas suffisamment probantes.
On distingue les constatations dont l’incidence est susceptible d’être quantifiée et celles
dont l’incidence est indéterminée, par leur nature même ou en raison des circonstances.
Dans toute la mesure du possible, l’auditeur doit s’attacher à quantifier l’incidence, sur
les états financiers, des constatations qu’il a faites, ou tout au moins de fixer la limite
maximale de cette incidence.
À l’expérience, il apparaît que la plupart des constatations significatives peuvent se
rattacher directement à un poste des documents comptables présentés et faire l’objet
d’une estimation.
Selon la nature des documents affectés par les constatations de l’auditeur, on distingue :
 les constatations qui portent sur des éléments ayant une influence sur
le résultat de l’exercice, dénommés redressements ;
 les constatations qui portent sur des éléments n’ayant d’influence que
sur la présentation des états financiers, dénommés reclassements.
b) Appréciation de l’importance relative
L’appréciation du caractère significatif de certaines constatations implique deux
démarches successives, de caractère, l’un quantitatif, l’autre qualitatif.
La première consiste à rapprocher l’estimation faite du montant du poste concerné

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d’une part et du montant de résultat d’autre part et ce pour en mesurer l’importance
relative.
Dans la seconde, il s’agit de corriger éventuellement une première appréciation, sur le
caractère significatif de la constatation par la prise en considération d’autres éléments
tels que : l’environnement économique de l’entreprise, sa situation financière, son
évolution dans le temps, l’interaction des diverses constatations jugées a priori
significatives (neutralisation, amplification).
La Compagnie nationale des commissaires aux comptes a présenté dans sa « note
d’information » relative à l’orientation et à la planification de la mission de certification
un schéma d’appréciation de l’importance relative. Ce schéma fait notamment ressortir
qu’il y importance relative (sauf s’il existe des circonstances particulières, comme une
non-continuité d’exploitation, par exemple, pour rendre l’élément moins important)
lorsque :
 l’élément considéré a une incidence sur l’actif net de 5 % à 10 %, ou
plus ;
 l’élément considéré a une incidence sur le bénéfice net après impôt de
5 % à 10 %, ou plus ;
 l’élément considéré a une incidence sur des rubriques du bilan de plus
de 10 %.
c) Détermination du seuil ou des seuils de signification
Lors de la planification de l’audit, l’auditeur doit déterminer :
– un seuil de signification au niveau des comptes pris dans leur ensemble ;
– le cas échéant, des seuils de signification de montants inférieurs pour certaines
catégories d’opérations, certains soldes de comptes ou certaines informations fournies
dans l’annexe.

La détermination du seuil ou des seuils de signification relève du jugement


professionnel de l’auditeur.
Ce dernier identifiera des critères pertinents à partir desquels, par application de taux
ou d’autres modalités de calcul, il déterminera le seuil ou les seuils de signification. Ces
critères peuvent être, par exemple :
 le résultat courant ;
 le résultat net ;
 le chiffre d’affaires ;
 les capitaux propres ;
 l’endettement net.
Le choix de ces critères dépend notamment :
 de la structure des comptes de l’entité ;
 de la présence dans les comptes d’éléments auxquels certains
utilisateurs se fondant sur les comptes sont susceptibles d’être particulièrement
attentifs ;
 du secteur d’activité de l’entité ;
 de la structure de l’actionnariat de l’entité ou de son financement ;
 de leur variabilité dans le temps.

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Pour apprécier si des seuils de signification d’un montant moins élevé que le seuil de
signification retenu au niveau des comptes pris dans leur ensemble sont nécessaires
pour certaines catégories d’opérations, certains soldes comptables ou certaines
informations fournies dans l’annexe, l’auditeur prendra notamment en compte :
 les informations sensibles des comptes en fonction du secteur
d’activité de l’entité ;
 l’existence de règles comptables ou de textes légaux ou
réglementaires spécifiques à l’entité ou à son secteur ;
 la réalisation d’opérations particulières au cours de l’exercice.
d) Prise en compte de la possibilité de fraudes lors de l’audit des comptes
Alors que le terme « erreur » désigne une inexactitude involontaire dans les comptes, y
compris l’omission d’un chiffre ou d’une information, le terme « fraude » désigne un
acte intentionnel commis par un ou plusieurs dirigeants, personnes constituant le
gouvernement d’entreprise, employés ou tiers, impliquant des manœuvres dolosives
dans l’objectif d’obtenir un avantage indu ou illégal.
Lorsque l’auditeur relève une anomalie, il doit s’interroger sur sa nature et notamment
si elle peut constituer l’indice d’une fraude. Si tel est le cas, l’auditeur doit s’interroger
sur la qualité des éléments probants déjà collectés compte tenu des doutes qui peuvent
peser sur la sincérité et l’exhaustivité des déclarations de la direction et sur
l’authenticité des enregistrements comptables et leur documentation.
e) Conséquences de l’existence de constatations significatives
Lorsque l’auditeur estimera que les constatations faites sont significatives, il devra,
selon la gravité des faits relevés :
 soit formuler des réserves (ces réserves doivent être précises quant à
leur objet et si possible quantifiées quant à leur incidence sur les états
financiers) ;
 soit refuser de certifier ;
 soit constater qu’il lui est impossible de formuler un avis, s’il juge que
l’entreprise ne lui a pas fourni sur tout ou partie des états financiers soumis à
son contrôle des éléments suffisants.
Il lui est donc nécessaire de fixer a priori un seuil de signification.

2.4 Planification, élaboration du plan de mission et du programme de travail


a) Planification
L’audit des comptes fait l’objet d’une planification. Cette planification est formalisée
notamment dans un plan de mission et un programme de travail.
La planification consiste à prévoir :
 l’approche générale des travaux ;
 les procédures d’audit à mettre en œuvre par les membres de l’équipe
d’audit ;
 la nature et l’étendue de la supervision des membres de l’équipe
d’audit et la revue de leurs travaux ;
 la nature et l’étendue des ressources nécessaires pour réaliser la
mission, y compris le recours éventuel à des experts ;

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 le cas échéant, la coordination des travaux avec les interventions
d’experts ou d’autres professionnels chargés du contrôle des comptes des
entités comprises dans le périmètre de consolidation.
La planification est réalisée de façon à permettre à l’auditeur, notamment sur la base
d’échanges entre le signataire et les autres membres clés de l’équipe d’audit, de porter
une attention appropriée aux aspects de l’audit qu’il considère essentiels, d’identifier et
de résoudre les problèmes potentiels dans des délais adaptés et d’organiser la mission
de façon efficace.
La planification est engagée :
 après la mise en œuvre des vérifications liées à l’acceptation et au
maintien de la mission, en particulier de celles liées aux règles déontologiques ;
 après prise de contact avec l’auditeur prédécesseur dans le respect des
règles de déontologie et de secret professionnel, en cas de changement
d’auditeur ;
 avant la mise en œuvre des procédures d’audit.
L’auditeur établit par écrit un plan de mission et un programme de travail relatifs à
l’audit des comptes de l’exercice. Ces documents reprennent les principaux éléments
de la planification et font partie du dossier de l’auditeur.
b) Plan de mission
Le plan de mission décrit l’approche générale des travaux, qui comprend notamment :
 l’étendue, le calendrier et l’orientation des travaux ;
 le ou les seuils de signification retenus ;
 les lignes directrices nécessaires à la préparation du programme de
travail.
c) Programme de travail
Le programme de travail définit la nature et l’étendue des diligences estimées
nécessaires, au cours de l’exercice, à la mise en œuvre du plan de mission, compte tenu
des prescriptions légales et des normes d’exercice professionnel ; il indique le nombre
d’heures de travail affectées à l’accomplissement de ces diligences et les honoraires
correspondants.
Il a pour but :
 de fixer le contenu des interventions ;
 de négocier les tâches entre collaborateurs et fixer le temps pour
chacun d’eux ;
 de coordonner le planning de la mission et le plan de charge du
cabinet ;
 de répartir les interventions dans le temps de manière à respecter les
délais.
L’élaboration du programme de travail comprend :
 une première étape de « planification générale » des interventions
à venir. Cette étape permet de définir la mission dans ses grandes lignes et
doit aboutir à l’élaboration de quatre supports distincts :
- la fiche d’orientation générale des travaux ;
- l’échéancier ;

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- la fiche de planification générale ;
- le (ou les) planning(s).
 plusieurs étapes d’établissement des programmes correspondant
à chacune des phases techniques d’exécution de la mission,
essentiellement :
- programme d’appréciation du contrôle interne ;
- programme d’observations physiques ;
- programme de confirmations directes ;
- programme de contrôle des documents ;
- programme de contrôle des comptes ;
- etc.
L’expérience révèle que le temps de planification d’une mission ne doit pas être trop
faible (ni trop important) et qu’il dépend de la complexité de la mission et des
contraintes qui pèsent sur cette mission. On peut cependant estimer qu’en moyenne le
temps consacré à l’organisation de la mission doit représenter environ 10 % du temps
total consacré à l’ensemble de la mission.

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