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Projet fin d’études

L’activité bancaire et la
règlementation prudentielle

_________________________________________________________________

Réalisé par :
MADIH SALAHEDDINE.
MADINE INTISSAR.

Encadré par :
Mme BOUFNITCHIL SIHAM.

ANNEE UNIVERSITAIRE :2019/2020.
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Remerciement :

Au terme de ce travail, nous tenons à exprimer notre reconnaissance et nos


Remerciements Les plus sincères tout d’abord à notre professeur SIHAM
BOUFNITCHEL pour la qualité des conseils qu’elle nous a prodigués, son judicieux
encadrement ainsi que son assistance.
Nous tenons également, à remercier notre Faculté HASSAN II qui

nous a donné l’occasion de nous lancer dans la préparation d’un rapport du projet fin

d’études et nous permettant ainsi de faire face à de nouvelles expériences, et à avancer

de grands et sages pas dans le monde professionnel.

Nous saisissons cette occasion aussi, pour exprimer nos vifs remerciements à toute
personne ayant contribué, de près ou de loin, à la réalisation de ce travail.

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Résume :

Au cours de notre projet fin d’études nous avons essayé d’aborder le sujet suivant :
L’activité bancaire et la réglementation prudentielle.
L’objectif de cette étude est de savoir les risques encourus qui peuvent empêcher la continuité
d’exploitation de l’activité bancaire ou le système bancaire en général, et les règles prudentielles appliqués
par les autorités bancaires et leurs évolutions au fil du temps.

La problématique s’articuler autour d’une question primordiale, à savoir :


Quelles sont les nouvelles règles prudentielles établis par les autorités bancaires pour
maintenir la stabilité du système bancaire et financier face aux nouveaux défis qu’elles
rencontrent ?

Pour mieux appréhender cette thématique, notre projet fin d’études sera autour de l’activité bancaire et les
risques encourus. Ainsi que la définition des règles prudentielles et leurs objectifs.
Nous allons aussi mettre l’accent sur l’évolution des règles prudentielles (le passage de bale I vers bale IV).

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Sommaire :
REMERCIEMENTS
RESUME
INTRODUCTION
L’ACTIVITE BANCAIRE ET LA REGLEMENTATION PRUDENTIELLE.
CHAPITRE I : L’ACTIVITE BANCAIRE ET LES RISQUES ENCOURUS.
L’activité bancaire :
1. Le risque de crédit (de contrepartie)
2. Le risque du marché
3. Le risque opérationnel

CHAPITRE II : LES REGLES PRUDENTIELLES : DEFINITION ET OBJECTIFS.


1. Définition de la réglementation prudentielle
2. Objectifs de la réglementation prudentielle
a/Protection de l’épargnant
b/Protection de l’emprunteur
c/Prévention des crises financières

CHAPITRE III : LE PASSAGE DE BALE I VERS BALE IV.


Le comité de Bâle :
1/Bâle I
2/Bâle II
3/Bâle III
4/ Bâle IV

CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE

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Introduction :
« Ce sont le goût du risque et l'esprit d'aventure qui ont bâti le monde moderne »

Le Risque recouvre tout événement susceptible d'empêcher une organisation de réaliser ses objectifs ou de
maximiser ses performances. En général, il n'y a pas d'activité financière, ni économique, sans prise de
risques.

Contrairement à ce qu'une compréhension intuitive laisserait penser, ce sont les actifs de la banque qui sont en
risque. La concrétisation du risque a pour effet de diminuer la valeur de ces actifs ou d'empêcher la banque de
remplir ses objectifs de "création de valeur".

A l'ère de la globalisation, de la multiplicité des produits et des processus, les risques encourus par les banques
deviennent diversifiés et complexes. En effet, pour glaner le maximum de clients et de parts de marché, les
banques se sont lancées dans une course effrénée et parfois hasardeuse. Il en découle une croissance excessive
des bilans et hors bilan via une augmentation considérable des crédits, des produits dérivés et autres.

On relève aussi que le niveau des créances en souffrance est trop élevé et ne cesse de s'amplifier. Cela est en
partie généré par la détérioration de la qualité des Actifs des banques et celle des fonds propres destinés à
couvrir les risques.

Cette situation où le système bancaire s’est révélé incapable d’absorber les pertes, si elle perdure risque de
mettre en péril certaines banques hasardeuses et par ricochet tout le système bancaire au niveau international.

A cet effet, le comité de Bâle, a élaboré des règles et recommandations relatives à la maîtrise du risque. Ces
pratiques restent libres d'application dans chaque pays, mais sont souvent intégrées dans les réglementations
internes. Ce qui a obligé les établissements bancaires à former des cellules chargées d'instaurer des méthodes
liées au risque.

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Les accords de Bâle en tant que modèles de régulation de la gestion moderne du risque bancaire sauront-ils
prouver leurs efficacités face à la croissance excessive de l’activité bancaire d’une part et à la complexité
irréductible des risques encourus d’autre part ?

Avant de se prononcer il faut prendre un peu de recul pour mettre le point d’abord sur l’activité bancaire, la
réglementation prudentielle et les risques encourus, et ensuite sur les objectifs des règles prudentielles en mettant
en relief le passage de Bâle I à Bâle IV.

L’ACTIVITE BANCAIRE ET LA REGLEMENTATION


PRUDENTIELLE.

CHAPITRE I- L’ACTIVITE BANCAIRE ET LES RISQUES ENCOURUS.

L’activité bancaire :

L’activité d’un groupe bancaire peut être schématiquement divisée en cinq grandes catégories. Chaque contrat,
chaque compte et chaque opération bancaire financière ou administrative, peuvent être classés dans l’une des
cinq familles selon leur objet :

 L’intermédiation bancaire qui peut se définir comme l’activité traditionnelle de la banque, visant la collecte des
ressources et l’octroi des crédits. L’intermédiation peut être réelle lorsqu’elle figure au bilan ou latente s’il s’agit
d’engagement par signature (hors bilan)

 La gestion des moyens de paiement, qui regroupent les opérations et cartes de paiement permettant d’effectuer
des règlements.

 L’activité financière où figurent les comptes titres et les achats, ventes et autres opérations sur valeurs
mobilières pour le compte des clients.
 L’assurance qui est une catégorie bien individualisée dans les pays qui pratiquent la banque assurance.

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 Le reste qui sous le nom d’activités diverses, regroupe les activités connexes et toutes les opérations que la
banque effectue pour son propre compte : opérations de prise de participation.
Cette classification dans laquelle la famille est quelquefois appelée une fonction bancaire, est communément
admise dans la profession.

Les risques majeurs de l’activité bancaire :

Les risques majeurs peuvent être regroupés sous quatre catégories :


 Le risque de crédit
 Le risque de marché
 Le risque opérationnel
 Et les autres risques

1. Le risque de crédit (de contrepartie) :

 Le risque de crédit est défini comme étant « la perte potentielle consécutive à l’incapacité par un débiteur
d’honorer ses engagements. Cet engagement peut être de rembourser des fonds empruntés, cas le plus classique
et le plus courant ; risque enregistré dans le bilan. Cet engagement peut être aussi de livrer des fonds ou des
titres à l’occasion d’une opération à terme ou d’une caution ou garantie donnée ; risque enregistré dans le hors-
bilan ».1

Ce risque fait l’objet par les autorités de contrôle bancaire d’un dispositif quantitatif destiné à maintenir
un niveau minimum de fonds propres compatible avec le niveau des engagements et d’un dispositif qualitatif
pour inciter les établissements à maîtriser leurs risques par un contrôle interne efficace et efficient.
Par ailleurs, les crédits font courir un risque de liquidité. C’est en effet une mission essentielle des banques
de transformer des dépôts de la clientèle, par nature à court terme, en des crédits à long terme pour satisfaire les
besoins des agents économiques. Une banque pourrait se trouver dans l’incapacité de faire face à des retraits
massifs des déposants dans la mesure où ces fonds sont investis dans des actifs non liquides.
Enfin, tout crédit peut faire courir un risque de taux d’intérêt. Le refinancement du prêt peut s’avérer supérieur
au rendement du crédit en cas de variations des taux d’intérêts.

Ce risque fait l’objet depuis 1988, par l’introduction du ratio de solvabilité – dit aussi ratio « Cooke » - d’un
dispositif quantitatif destiné à maintenir un niveau minimum de fonds propres compatible avec le niveau des
engagements.

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Mais ce dispositif quantitatif s’est avéré insuffisant ; toutes les banques qui ont fait faillite respectaient
parfaitement le ratio de solvabilité. Aussi, un dispositif qualitatif est-il de plus en plus prescrit aux banques pour
les inciter à maitriser leurs risques par un bon système de contrôle interne.

2. Le risque du marché :

Les risques de marché sont les pertes potentielles résultant de la variation du prix des instruments financiers
détenus dans le portefeuille de négociation ou dans le cadre d’une activité de marché dite aussi de trading ou de
négoce.
Les pertes peuvent se produire sur tous les compartiments des marchés financiers : change, titres de créances,
titres de propriétés, matières premières, que ce soit par la détention directe de ces instruments ou par des produits
dérivés. Ils sont la conséquence des variations des cours de change, des taux d’intérêt, des actions ou des matières
premières.

Ces instruments financiers sont soumis au risque de change et de taux d’intérêt.

 Le risque de change : c’est le risque relatif à la possession d’actifs ou de contrats en monnaie étrangère. Il résulte
des variations des cours de devises. C’est un risque subi au moment de la conclusion du contrat, enregistré en
valeur historique, qui se poursuit jusqu’au moment du règlement effectif. Le risque de change remet en question
les opérations les plus banales, achats, ventes, prêts, emprunts et par conséquent les marges et les bénéfices
escomptés par l’entreprise sur ces opérations. Le risque de change est un facteur important d’érosion des résultats
et une contrainte importante de l’entreprise désirant vaincre ses concurrents sur le marché extérieurs et sur le
marché intérieur.

 Le risque de taux : C’est le risque de connaître une évolution défavorable des taux d’intérêt. Pour l’actif du bilan,
c’est de ne pouvoir replacer ses liquidités disponibles à taux qui garantisse le rendement antérieur. Pour le passif
c’est de ne pas pouvoir trouver des ressources à un taux aussi favorable que par le passé. Le risque de taux
comprend le risque de révision des taux et les risques liés à la corrélation imparfaite entre l’évolution des taux
reçus et des taux versés. Un exemple classique du risque de taux est celui ou des ressources mobilisées à taux
variable, par exemple, sont utilisées en emplois à taux fixe ou inversement, d’où la nécessité, pour ces
établissements de veiller à) une adéquation plus ou moins parfaite entre les conditions de mobilisation de
ressources et les conditions de leurs emplois.

3- Le risque opérationnel :

3.1- Définition du risque opérationnel


La définition des risques opérationnels ne fait pas l’objet d’un consensus. Elle diffère d’un organisme à un autre.

1. Définition du Comité de Bâle :

« Risque direct ou indirect de pertes résultants de processus internes, de personnes et de systèmes défaillants ou
inadéquats, ou d’évènements externes. » dans cette définition :
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 Les éléments suivants sont inclus : risque juridique, risque informatique, risque comptable, risque déontologique,
fraudes, pertes, vols ;

La particularité du risque opérationnel est qu’il n’est pas concentré dans un secteur d’activité particulier ; il est
partout présent ! Une perte de crédit peut avoir pour cause la défaillance d’un emprunteur mais aussi une cause
opérationnelle : erreur, négligence, fraude, etc.

4- Les autres risques :

 LE RISQUE DE LIQUIDITE.
 LE RISQUE DE TRANSFORMATION.
 LE RISQUE GLOBAL DE TAUX D’INTERET.
 LE RISQUE DE REPUTATION.
 LE RISQUE STRATEGIQUE.
 LE RISQUE STRATEGIQUE.

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CHAPITRE II- LES REGLES PRUDENTIELLES : DEFINITION ET
OBJECTIFS.

Définition de la Réglementation prudentielle :


Le secteur bancaire joue un rôle fondamental dans toute économie. Toutefois, la préservation de la solidité des
banques et la confiance des acteurs vis-à-vis des institutions financières représente une priorité pour toute
économie voulant préserver un équilibre durable. De ce fait, l’état peut intervenir à travers la mise en place
d’une réglementation prudentielle bancaire obligeant les banques à respecter un certain nombre d’exigences
minimales.

La réglementation prudentielle peut être définie comme « un ensemble de règles régissant la bonne conduite
des banques afin d’éviter les faillites en cascade. Cette réglementation édicte notamment des règles en
matière de fonds propres minimums [et de liquidité] à détenir. » Edubourse.com

La réglementation prudentielle peut également être définie comme « un ensemble des dispositifs mis en œuvre
par les autorités de supervision de la sphère bancaire et financière (banques centrales, organes de
réglementation et de contrôle, instances internationales de concertation et de consultation) en vue de
maintenir la stabilité de cette dernière ». Jézabel Soubeyran

Actuellement, les normes prudentielles mises en œuvre sont définies dans le cadre des accords de Bâle conclus
par le comité de Bâle sur le contrôle bancaire (BCBS) de la Banque des Règlements Internationaux (BRI /
BIS).

Objectifs de la réglementation prudentielle :


La réglementation prudentielle bancaire se justifie essentiellement par le rôle fondamental des banques dans le
financement de l’économie. Les banques collectent des dépôts et octroient des crédits à leurs clients. Elles
jouent le rôle d’acteur fondamental en termes de création monétaire et peuvent donc représenter un risque
systémique. De manière générale, la réglementation prudentielle aurait pour objectif la protection de
l’épargnant, de l’emprunteur, ainsi que la prévention des crises bancaires et financières.

a) Protection de l’épargnant :

Les banques sont des entreprises ayant la particularité d’être créancière vis à vis des clients. Les clients sont
ainsi incités à mettre leur épargne à disposition de la banque pour pouvoir disposer d’un certain nombre de
moyens de paiement et de services en parallèle. Toutefois, ils demeurent dans l’incapacité de contrôler la
politique de prise de risque par rapport aux des fonds confiés. Les pouvoirs publics doivent donc superviser
la sphère bancaire de telle sorte à préserver la relation de confiance entre les clients et la banque, étant
donné que la pérennité de relation de confiance serait indispensable pour garantir une continuité
d’exploitation de l’activité bancaire.

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La réglementation prudentielle peut être justifiée théoriquement par le biais de la théorie des contrats
incomplets. Dewatripont et Tirole (1993) stipulent que les déposants sont dans l’incapacité de contrôler la
gestion des banques, spécialement dans un contexte marqué par une forte asymétrie d’information. Selon ces
deux auteurs, le rôle de la réglementation prudentielle serait alors de représenter et de protéger les intérêts des
déposants.

Yves Ullmo (2004) stipule, quant à lui, que : « L’une des missions fondamentales assignées à la
réglementation est d’assurer la sécurité […] du système bancaire. II s’agit, en premier lieu, de protéger les
déposants, qui assurent […] la majeure partie des ressources des banques. »

La réglementation prudentielle serait alors mise en place dans le but de limiter la prise de risque excessive des
banques par rapport aux dépôts de la clientèle et de garantir ainsi la pérennité de la relation de confiance entre
les clients et la banque.

b) Protection de l’emprunteur :

En plus de l’obligation de protéger les épargnants, les superviseurs bancaires doivent prendre en considération
d’autres externalités qui peuvent être générées par les intermédiaires financiers aux dépens du reste de la
société.

Yves Ullmo (2004) stipule d’autre part que « la sécurité du système financier profite également aux
emprunteurs, qui ne trouveront les financements dont ils ont besoin qu’auprès d’établissements solides. »

Selon Bernanke (1983), « lorsqu’une banque solvable mais illiquide fait faillite, la relation avec les
emprunteurs peut être perdue. Il devient alors difficile pour certains emprunteurs de continuer à financer leurs
investissements. » Cela devra entrainer une diminution du volume de crédits octroyés, ce qui peut engendrer
par conséquence des difficultés macroéconomiques.

c) Prévention des crises financières :

Plusieurs travaux et études menés au regard de la sphère bancaire affirment la nécessité de mise en place
d’une réglementation prudentielle bancaire notamment à cause de la fragilité structurelle des banques.

L’expérience historique montre que les crises bancaires se produisent en moyenne une fois tous les 20 à 25
ans. Les d’études empiriques menées en ce sens supposent que les crises bancaires peuvent provoquer des
pertes importantes en termes de PIB. La chute moyenne du PIB pendant les périodes de crise se chiffre entre 9
et 10 %. Ces études supposent qu’un écart permanent entre le PIB de la période pré-crise et celui de la période
post-crise estimé entre 2 et 10% (avec une médiane d’environ 6%) serait observé.

Selon une étude menée par la BRI en 2010, on suppose que les crises bancaires intensifient la portée de la
crise, abandonnant derrière elles des effets plus profonds par rapport aux récessions typiques.

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Les auteurs supposent dès lors qu’une réglementation prudentielle plus stricte réduira forcément la probabilité
d’avènement d’une crise bancaire. Ils stipulent ainsi que le bénéfice annuel attendu découlant de la réduction de
la probabilité d’une crise bancaire se chiffre respectivement à 1, 2 voire à 3 points de pourcentage du PIB par an.

Lorsque les exigences de fonds propres et de liquidité sont plus élevées, ils sont susceptibles de réduire non
seulement la probabilité, mais aussi la gravité des crises bancaires. Intuitivement, des niveaux de capital et de
liquidité plus élevés devraient aider à isoler les banques plus solides des effets supportés par les plus faibles.

Chapitre III : Le passage de Bâle I vers Bâle IV :

Le Comité de Bâle :

Ces dernières années, et particulièrement depuis la crise financière de 2007/2008, les termes de « Comité de
Bâle », « accords de Bâle », « ratio de Bâle » ou encore de Bâle III » sont couramment cités dans les médias. Ces
termes font référence à la création en 1974 d’un comité de régulation financière internationale dénommé
« comité de Bâle pour le contrôle bancaire », dont les réunions ont lieu au siège de la Banque des Règlements
Internationaux (BRI) à Bâle en Suisse.

Ce comité a pour missions de renforcer la régulation des banques et de promouvoir et diffuser de meilleures
pratiques bancaires. Son principal objectif : assurer la stabilité du système financier à l’échelle mondiale. À
cet effet, il établit des normes internationales dans le domaine du contrôle prudentiel des banques et constitue une
instance de coopération internationale sur ces questions.

C’est en 1988 que naissent les premiers accords de Bâle, communément appelés « Bâle I ». Son dispositif
principal (ratio de Bâle I, dit ratio « Cooke » du nom du premier Président du Comité de Bâle) oblige les banques
actives à l’international à détenir un minimum de fonds propres au regard du montant de leurs engagements,
l’objectif étant de réduire le risque systémique.

Face à la complexification des produits financiers dans les années 1990, les membres du Comité de Bâle ont été
amenés à redéfinir, enrichir et améliorer les normes de régulation.

Ces initiatives ont débouché sur la signature d’un deuxième accord, appelé « Bâle II », en 2004 puis, avant
même la mise en œuvre complète des accords de Bâle II, d’un troisième (les accords de Bâle III) en novembre
2010 en raison du déclenchement de la crise financière de 2007/2008.

Ce dossier à pour objet de présenter les principales missions et travaux du Comité de Bâle, de mettre en
perspective le contenu des accords de Bâle III, notamment par rapport aux accords précédents, et d’en
souligner les impacts potentiels tant sur la rentabilité du secteur bancaire que sur le financement de l’économie. 

Bâle I :
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Définition et apports :
Bale 1 fait référence à un ensemble de recommandation formulées en 1988 par le comité de bale, un comité
rassemblant les banquiers centraux des payes du g-10 sous l’égide de la banque des règlements internationaux
(bri).
L’élément pivot des premiers accords de bale est la mise e place d’un ratio minimal de fond propres par rapport à
l’ensemble des crédits accordés par les banques, appelé aussi le ratios Cooke.

le ratio Bâle I (ou ratio Cooke) avait été créé pour limiter le risque de crédit, c’est-à-dire le risque de non
remboursement associé à un prêt accordé par une banque.
Égal à 8 %, ce ratio se mesurait en comparant le montant de ses fonds propres réglementaires au niveau des
engagements d’une banque (crédits et autres engagements, notamment ceux figurant au hors-bilan)
Les fonds propres réglementaires comprenaient les capitaux propres (fonds propres de base composés
essentiellement du capital social et des réserves) et les fonds propres complémentaires (qui comprenaient
notamment les provisions générales, les titres subordonnés à durée indéterminée et les obligations subordonnées
convertibles ou remboursables en actions).

Exemple :
Si la banque accorde un prêt à une entreprise pour un montant total de 100 millions d’euros, elle doit disposer d’un
minimum de 8 millions d’euros de fonds propres pour respecter la norme Bâle I.

Limites du Bâle I :

Malgré les points positifs apportés par la nouvelle réglementation prudentielle internationale, ce ratio présente
certaines faiblesses qui ont attiré l'attention des acteurs financier et bancaire.

En effet, plusieurs auteurs ont insisté sur les faibles notes suivantes :

 Pondérations de solvabilité rigides ne tenant pas compte de la qualité réelle des actifs du bilan ou des crédits.
 Prise en compte très limitée des sûretés et des garanties.
 Aucune prise en compte des nouvelles techniques de diminution des risques de crédit (p. ex. dérivés sur les
risques de crédit, conventions de netting bilanciel, titrisation de crédits, conventions relatives à la sûreté).
 Aucune prise en compte des durées.
 Aucune prise en compte de la diversification du portefeuille.
 Du point de vue des régulateurs, la prise en considération des risques bancaires n'est pas assez globale, c.-à-d.
que seuls les risques de crédit et de marché entrent en ligne de compte mais pas les risques opérationnels par
exemple.

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Le cumul de ces faiblesses est à l'origine d'un rapport incohérent entre le capital propre réglementaire et la gestion
des risques assurée par les banques ou le niveau de fonds propres requis d'un point de vue économique 51(*):

Ainsi l'évolution des marchés, le développement de la titrisation des portefeuilles de prêts ont rendu obsolète un
contrôle reposant uniquement sur des normes de fonds propres rigides.

A cet effet, une réforme de Bâle a été lancée en 1999, il s'agit d'un champ plus large : elle vise non seulement à lier
plus étroitement les normes de fonds propres au risque effectif mais aussi à renforcer le contrôle et à uniformiser
l'information financière avec un objectif de fond la garantie de la solidité du système bancaire international.

Le nouvel accord sur les fonds propres (Bâle II) est envisagé en vue de mieux aligner l'évaluation de l'adéquation
des fonds propres sur les principales composantes des risques bancaires, d'autant plus encourager les banques à
renforcer leurs procédures de mesure et de gestion du risque.

  Bâle II.
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Définition :
En juin 2004 un nouveau dispositif d’adéquation des fonds propres a été adopté par Le comité de Bâle en
remplaçant du ratios Cooke. Ce nouveau dispositif, désigne comme l’accord de Bâle II est entré en vigueur le 31
décembre 2006.Il prévoyait une couverture plus complète des risques bancaire, incitant les établissements à
améliorer la gestion interne de leurs risques et affine la méthode de calcul du ratio de solvabilité.

Les apports du Bâle II :


Les recommandations de Bâle II s’appuient sur trois piliers :
 L’exigence de fonds propres (ratios de solvabilité Mc Donough vient pour remplacer le ratio Cooke) : ce pilier a
pour principe d’améliorer le calcul de risque (de crédit, de marché, et le risque opérationnel) et moduler leur
couverture par les fonds propres.
 La procédure de surveillance de la gestion des fonds propres : Ce deuxième pilier des accords de Bâle
II organise un dialogue structuré entre les superviseurs bancaires et les établissements financiers placés
sous leur contrôle. À cet effet, il prévoit la mise en place par les banques elles-mêmes de processus internes de
suivi et de calcul des risques (y compris ceux du pilier 1) et des besoins en fonds propres associés

 La discipline du marché (transparence dans la communication des établissements) : Dans ce troisième pilier, la
discipline de marché prévoit que les institutions doivent publier périodiquement des informations quantitatives et
qualitatives détaillées sur leurs risques et leurs fonds propres.

Le ratio McDonough, aussi appelé ratio de solvabilité ou d'adéquation des fonds propres, cherche à mettre le
niveau des capitaux propres des établissements financiers en adéquation avec les risques qu’ils encourent
réellement. En effet, ces fonds propres sont le seul moyen d'absorber d’éventuelles pertes d'exploitation
financière.

Le ratio McDonough tient compte :

 Des risques opérationnels comme les fraudes et les pannes de système à hauteur de 20 % (ce que le ratio
Cooke ne faisait pas) ;
 Des risques de marché à hauteur de 5 % ;
 Des risques de crédit (insolvabilité du client emprunteur) à hauteur de 85 %.

Au total, ce ratio prévoit que les établissements de crédit disposent de fonds propres atteignant au minimum
8 % de ces crédits et des risques encourus hors bilan.

Schéma récapitulatif :

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Les insuffisances de Bâle II
La crise financière de 2007/2008 a mis en évidence le fait que les fonds propres des institutions financières
étaient insuffisants ou de mauvaise qualité. Certains risques avaient été peu ou mal identifiés et ce, pour
deux raisons :

 La complexification des opérations réalisées sur les marchés financiers (produits structurés, titrisation) ;
 La défaillance du contrôle interne et de la gouvernance des établissements bancaires (dans de nombreux cas)

 Les insuffisances du contrôle exercé par les régulateurs dans un univers où on faisait une confiance sans
doute excessive à l’autorégulation.
Les banques n’ont pas su apprécier correctement les risques qu’elles prenaient de sorte que leur niveau de
fonds propres s’est retrouvé en inadéquation avec la réalité des risques figurant à leur bilan ou dans leur
hors-bilan (voir notre article de décryptage sur les comptes d’une banque).
Le système bancaire s’est ainsi trouvé dans l’incapacité d’absorber ses pertes sur les activités de
négociation et de crédit, pertes qui ont alors pris une dimension systémique. En outre, beaucoup
d’établissements, qui avaient délaissé la gestion de leur risque de liquidité, ont été confrontés à de vives
tensions lorsque le marché monétaire s’est brutalement bloqué, obligeant les banques centrales à intervenir
pour assurer son bon fonctionnement et parfois pour soutenir certaines banques. 

Bâle III :

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Evolution prudentielle :

Définition Bâle III :

Entrée en vigueur en 2010, Bale III est une réforme financière qui a pour but de renforcer la sécurité et la
solidité du système bancaire. Cette réforme a été mise en place après la grande crise financière de 2007 afin
d’éviter que de tels événements se reproduisent. Elle a été mise au point par le comité de Bâle qui
coordonne l’efficacité du contrôle prudentiel et la coopération entre les principaux régulateurs bancaires de
la planète.

Apport du Bâle III :

Les nouveaux accords prévoient notamment un renforcement du niveau et de la qualité des fonds propres
bancaires ainsi qu’une gestion plus stricte des risques de liquidité.

Pour garantir une meilleure stabilité, Bâle III renforce plusieurs points.

Fonds propres réglementaires

Le niveau des fonds propres requis a été renforcé, imposant ainsi aux banques de réduire leur total de bilan
ou d’augmenter leur capital.

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Ce niveau de fonds propres est crucial puisqu’il garantit la solvabilité des banques face aux pertes qu’elles
pourraient endosser.

Depuis Bâle III, ce ratio de solvabilité a été porté à 10,5 % contre 8 % auparavant (Bâle II).

Effet de Levier

Cet effet mesure le rapport entre le total des actifs et les fonds propres de la banque. S’il est trop important et
que la valeur des actifs s’effondre, comme ce fut le cas durant la crise financière de 2008, les banques
peuvent être tentées de les brader, ce qui accentue la spirale des pertes.

Afin de les dissuader d’accroître leur endettement de façon déraisonnable en pariant sur des actifs plutôt que
de renforcer leurs fonds propres, Bâle III a fixé ce ratio à 3%.

Ratio de liquidités

Il permet d’évaluer la solvabilité d’une entreprise à court ou à long terme. Un ratio de liquidité
insuffisant peut déboucher sur une crise majeure, par exemple si une banque n’a pas assez de dépôts pour
faire face à des retraits d’argent massifs (bank run) en temps de crise.

Pour plus de clarté, il nous faut définir court et long terme :

 Court terme : pour limiter ce risque Bâle III a mis au point un ratio de liquidité à court terme
(LCR, Liquidity Coverage Ratio). Il prévoit que les réserves de liquidités des banques soient supérieures aux
sorties nettes de trésoreries sur un mois.
 Long terme : Avec son ratio structurel de liquidités à long terme (NSFR, Net Stable Fun ding Ratio) Bâle
III prévoit également que les banques soient capables d’exercer leurs activités dans un contexte de tensions
prolongées à concurrence d’un an. Ce NSFR établit un rapport entre les financements stables disponibles et
les besoins de financement stables. Il doit être supérieur à 100%.

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Bâle IV 

Définitions et apports :
 Bâle IV, simple finalisation de Bâle III 
Les accords de Bâle I sont entrés en vigueur en 1988, puis ont été enrichis par les accords de Bâle II au cours
des années 2000. La crise économique des subprimes, d’une ampleur inégalée depuis 70 ans, a ensuite
nécessité un nouveau cycle de discussions qui a abouti à Bâle III en 2010.
Depuis, les inquiétudes des pouvoirs publics quant à la pérennité de certaines grandes banques ne se sont pas
apaisées. C’est la raison pour laquelle une nouvelle série de réglementations nommées « Bâle IV » a été
adoptée fin 2017. Le but est toujours le même : durcir le mode de calcul du ratio entre fonds propres et
endettement, et empêcher les banques d’utiliser des modèles internes trop « créatifs ».
 Les accords de Bâle III ont conservé la façon d’estimer le risque de crédits, de marché et opérationnel. Cette
estimation se faisant notamment par des approches internes aboutit à une variabilité des Risk Weighted
Asset calculés selon les banques.
Ainsi pour réduire cette variabilité le comité de Bâle s’est à nouveau réuni pour négocier une finalisation de
Bâle III en s’attaquant aux règles de calcul des RWA. Ainsi les objectifs majeurs de cette réforme sur le risque de
crédit sont :
 Améliorer la comparabilité des approches de calculs de RWA
 Réduire leur complexité
 Limiter l’hétérogénéité des surcouches des régulateurs locaux

Definition du RWA (Risk Weighted Asset):

Les Risk-Weighted Assets (RWA), ou actifs à risques pondérés ou encore actifs pondérés par le risque,
correspondent au montant minimum de capital requis au sein d'une banque ou d'autres institutions financières en
fonction de leur niveau de risque. Ce montant se calcule sur la base d'un pourcentage des actifs, pondérés par
le risque.
À chaque actif est assigné un risque pondéré déterminé en fonction du montant du risque attaché. L'idée du
RWA est d'éviter de déterminer un montant fixe de capital à détenir, sans distinction et sans modularité. Par
exemple, des prêts garantis par une lettre de crédit seront davantage pondérés par le risque qu’un crédit
hypothécaire, peu risqué puisque garanti par l’hypothèque.

Conclusion
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Pour conclure, il me semble de dire que le système bancaire et financier joue un rôle vital dans la sphère
économique. Pourtant qu’il est menacé par le risque qui recouvre tout événement susceptible d'empêcher une
organisation bancaire de réaliser ses objectifs ou de maximiser ses performances. Donc la gestion de ces risques
présente une priorité absolue.
Le secteur bancaire doit conformer et s’adapter à l’élargissement et à l’évolution de leur activité et des
réglementations qui les accompagnent, les banques se doivent d’ajuster et de renforcer leurs compétences en
matière de contrôle et de gestion des risques. Afin d’accroitre ces objectifs ‘’ la création de valeurs ‘’.
Dans ce travail de recherche nous avons essayé de démontrer les risques assujettis à l’activité bancaire, et les
règles prudentielles établi par les autorités prudentielles pour faire face à ces risques et limitent son évolution
pour maintenir la stabilité du système bancaire et financier.
Par ailleurs, on a mis l’accent aussi sur l’évolution des règles prudentielles face aux nouveaux confis et aux
nouveaux changements, par l’application des nouveaux cadres réglementaires présentés par le comité de Bâle.

Bibliographie :
 Économie et gestion de la banque (Éric Lamarque, Vincent Maymo)
 Gestion de la banque 8 -ème édition (Sylvie de Coussergues, Gautier Bordeaux, Thomas Péran)
 Stratégie bancaire et réglementation (Camille Baudouin)

Webographie :
http://www.culturebanque.com/
http://finance.sia-partners.com/
http://www.lafinancepourtous.com/
https://www.societegenerale.com/fr/comprendre-la-banque/le-metier-de-banquier/la-gestion-des-
risques-bancaires
https://banque.ooreka.fr/753863/rubrique/754239/risques-et-controle

MERCI POUR VOTRE ATTENTION

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