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Bureau 04

Développement stratégique de l’entreprise

ZOPP
Planification des projets par objectifs
Un guide de planification pour des projets et
programmes nouveaux et en cours
GTZ-P-FORM 21-11-f

Deutsche Gesellschaft für


Technische Zusammenarbeit (GTZ) GmbH
Ce document a été rédigé à la demande du
Bureau « Développement stratégique de
l’entreprise » (04) de la GTZ par Stefan
Helming et Michael Göbel. Les auteurs
remercient leurs nombreux collègues et
amis pour leurs précieux conseils.

Publié par :
Deutsche Gesellschaft
für Technische Zusammenarbeit (GTZ) Gmbh
Bureau 04
Développement stratégique de l’entreprise
Dag-Hammarskjöldweg 1 – 5
65760 Eschborn
Allemagne
Rédaction :
Stefan Helming, Michael Göbel
Traduction française :
C. Isner-Kaeuffer
Mise en forme :
Stefan Mümpfer – grafic works –, 60316 Frankfurt
Page de couverture
La photo de la page de couverture a été gracieusement
mise à notre disposition par le projet « Urban Development
through Local Effects (UDLE) », Népal
Impression :
Multiprint, 60487 Francfort-sur-le-Main
Eschborn 1998
Gestion des projets par la GTZ

Guide Cadre
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DRP

Dans la publication « Cadre d’orientation cation de la GTZ. Ses principes de base


pour la mise en œuvre de projets et pro- sont l’orientation à la qualité et aux pro-
grammes de la Coopération technique alle- cessus. Le texte fait référence à une bro-
mande », la Direction générale de la GTZ chure compilant les méthodes et tech-
a expliqué la mission et le rôle de la GTZ et niques qui peuvent être appliquées dans
a encouragé ses collaborateurs et collabo- le cadre d’une planification des projets
ratrices à adopter une démarche souple ciblée sur les objectifs.
dans leur travail. Parallèlement, la GTZ publie une au-
Le guide « Gestion du Cycle de Projet tre brochure intitulée « Voies menant à
(GCP) et Planification des projets par ob- la coopération – De quelle manière fonc-
jectifs (ZOPP) » décrit les principes selon tionne la procédure standard ? », qui pré-
lesquels la GTZ planifie et pilote les pres- sente et décrit la procédure formelle que
tations qu’elle fournit dans le cadre de la la GTZ et le ministère fédéral allemand de
coopération. la Coopération économique et du Déve-
La présente brochure quant à elle se loppement (BMZ) sont convenus d’ap-
propose d’expliquer le rôle de l’approche pliquer aux projets et programmes de la
de planification des projets par objectifs Coopération technique ainsi que les inci-
(ZOPP). Le ZOPP, qui est le fruit de la dences de celle-ci sur les procédures in-
longue expérience de la GTZ en matière ternes à la GTZ et avec des organisations
de coopération, est l’instrument de planifi- partenaires.

1
Avant-propos

Depuis de longues années, l’acronyme général de la GTZ. Il doit illustrer la qualité


ZOPP est utilisé pour désigner la planifica- de la planification que la GTZ souhaite at-
tion des projets par objectifs. Ce sigle est teindre mais ne doit pas imposer les outils
devenu la marque distinctive de la GTZ et les méthodes à employer dans les diffé-
quand il s’agit de décrire les démarches de rentes étapes de planification.
planification participatives orientées aux La présente brochure est un guide
besoins des partenaires et des groupes destiné aux collaborateurs et collabora-
cibles. trices de la GTZ chargés de planifier des
La mise à jour du manuel ZOPP, utilisé projets et programmes nouveaux et en
depuis près de 10 ans maintenant, est de- cours. Ce guide ne constitue pas un « livre
venue d’autant plus nécessaire que la pla- de recettes » proposant des solutions toute
nification s’inscrit aujourd’hui dans un faites pour toutes les situations de planifi-
contexte entièrement nouveau. La réorga- cation futures. Il n’a pas non plus l’ambi-
nisation ayant eu lieu en 1989 a doté le tion d’avoir le dernier mot en matière de
siège de la GTZ d’une structure régionale planification et ses utilisateurs sont invités
et d’un département technique, le dépar- à faire preuve de créativité ! Il aura rempli
tement « Études et Développement ». A son office si nous pouvons, au cours des
l’heure actuelle, la GTZ décentralise les années à venir, mettre à jour et améliorer
responsabilités de gestion et assouplit les le texte en y incorporant vos expériences
procédures internes. Nous souhaitons en- et vos idées nouvelles.
courager nos collaborateurs et collabora-
trices à adopter une démarche de travail
proactive à tous les niveaux, notamment Franziska Donner
pour la planification des projets qui re- Directrice du Bureau 04
présente une fonction de gestion perma- Développement stratégique de l’entreprise
nente. Cet appel s’adresse en particulier
aux collaboratrices et collaborateurs de
projets dans les pays d’accueil ainsi qu’à
leurs partenaires qui, bien entendu, béné-
ficieront pour cela de l’appui du siège de
la GTZ à Eschborn.
Le guide ne propose aucune théorie
nouvelle sur la planification des projets
mais décrit plutôt la manière dont le ZOPP
peut être utilisé avec souplesse dans le
cadre de la Gestion du Cycle de Projet
(CGP) de la GTZ. L’expression ZOPP est
utilisée aujourd’hui dans un sens plus
large : elle ne désigne plus une séquence
préalablement définie de méthodes pres-
crites et d’étapes devant obligatoirement
être respectées. Le ZOPP doit plutôt être
considéré comme le cadre de planification

2
Sommaire

1 LE PROCESSUS DE PLANIFICATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 04
1.1 Coopération dans le projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 04
1.2 Qu’est-ce que la planification ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 05
1.3 Systèmes complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 08

2 OBJECTIFS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.1 Pourquoi avons-nous besoin d’objectifs ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.2 À quelles exigences les objectifs doivent-ils satisfaire ? . . . . . . . . . . . . . . 10
2.3 Catégories d’objectifs dans la coopération au développement . . . . . . . . . 11
– Objectifs de la politique du développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
– Objectifs globaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
– Objectif de développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
– Objectif du projet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.4 Comment traiter les objectifs dans les activités de projet concrètes . . . . . 14

3 ANALYSE DE LA SITUATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
3.1 Parties concernées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
3.2 Problèmes et potentiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
3.3 L’environnement du projet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

4 STRATÉGIE DU PROJET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
4.1 Résultats et alternatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
4.2 Activités et ressources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
4.3 Risques et facteurs externes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
4.4 Indicateurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

5 RESPONSABILITÉS ET RÔLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

6 ORGANISATION DU PROJET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

7 PARTICIPATION ET ATELIERS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
7.1 Participation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
7.2 Ateliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

8 LE TABLEAU SYNOPTIQUE DE PLANIFICATION DU PROJET (TSP) . . . . . 26

9 CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

ANNEXE 1 : BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

ANNEXE 2 : LES ANTÉCÉDENTS DE ZOPP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

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1. Le processus de planification

1.1 Coopération dans le nous coopérons généralement avec plu-


projet sieurs de ces partenaires. Les « groupes
cibles » sont les bénéficiaires des services et
Toutes nos opérations de Coopération tech- prestations fournis par nos partenaires.
nique ont généralement une structure de Ce modèle s’applique en principe à
base commune : la GTZ four- tous les types de projets. Il importe peu
Coopération à nit des prestations à des parte- dans ce contexte que le partenaire soit une
trois niveaux : naires désireux de réaliser un organisation gouvernementale, une ban-
GTZ – partenaires – projet de développement. Ce que, une association ou une organisation
groupes cibles projet s’adresse à des groupes non gouvernementale ou encore que le
cibles souhaitant améliorer groupe cible soit une entreprise privée
leur situation. Le partenaire est respon- et/ou la population d’un village. Ce
sable de son projet. La GTZ, quant à modèle de base s’applique de la
elle, est responsable d’assurer même manière à l’aide d’urgence
que le projet bénéficie du sou- Rétros- apportée à une région en crise
tien nécessaire pour que le déve- pectivement, même si, dans un tel cas, la GTZ
loppement auquel aspirent les tout plan assume certaines des fonctions
groupes cibles puisse effective- est faux dévolues aux organisations par-
ment s’accomplir. Cette structure tenaires et fournit directement des
de base de la Coopération est illustrée prestations aux groupes cibles.
par le « modèle à trois niveaux » (Fig.1). Les groupes sociaux sont rarement ho-
Nos « partenaires » sont les organisa- mogènes. Ils ont, par exemple, des intérêts
tions ou les unités de travail avec lesquels économiques différents, parfois contraires,
nous coopérons directement. Ils sont les et un autre statut social. Nos partenaires ont
clients auxquels nous destinons nos ser- pour tâche de veiller à ce que les points de
vices de conseil et nos autres prestations. vue des bénéficiaires de leurs prestations et
Dans le cadre de nos activités de projet, services soient pris en compte de manière

Processus de développement
État futur/améliorations
Situation de départ Activités des groupes cibles souhaitées
(processus d’autopromotion) (objectif de
développement)

Projet/programme des
organisations du pays partenaire

Figure 1 :
Le modèle
à trois Contribution de la CT
niveaux

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différenciée dans le processus de planifica- sortantes trouvent un emploi. Si le fait


tion, et donc de faire de ces derniers de véri- qu’un service des eaux soit opérationnel et
tables acteurs. L’expérience prouve en techniquement viable n’intéresse per-
effet que les projets doivent prendre sonne hormis les milieux profes-
appui sur les efforts déployés par sionnels, aider les populations à
les groupes cibles eux-mêmes Planifier avoir accès à de l’eau potable sur
s’ils veulent réussir durable- c’est remplacer des bases équitables et écologi-
ment. C’est pourquoi la GTZ de- le hasard par quement saines est un objectif
vrait encourager et aider ses par- l’erreur méritant d’être encouragé par la
tenaires à adhérer à ce point de politique du développement. Ce
vue. L’orientation aux groupes cibles qui compte, en dernier ressort, ce ne
est un facteur déterminant pour juger si sont pas les services offerts mais leur ré-
une organisation partenaire se prête ou non sultat, c’est-à-dire l’amélioration des condi-
à des activités de coopération. Un service de tions de vie de la population.
vulgarisation qui ne se soucie pas des be- L’enchaînement des différentes con-
soins de ses différents groupes de clients ne tributions à un projet de Coopération tech-
mérite pas d’être encouragé. La volonté et nique est illustrée par la Figure 2.
la capacité de nos partenaires à engager un Tout projet a un ou plusieurs groupes
dialogue constructif avec leurs différents cibles qui sont les destinataires des presta-
groupes cibles sont des critères importants tions et des services fournis par l’organisa-
pour la sélection de nos organisations parte- tion chargée de la mise en œuvre du projet.
naires. Selon le type de projet concerné, ceux-ci
La Coopération allemande au dévelop- peuvent être les « bénéficiaires finals » des
pement (CD) est financée par les contri- prestations de développement telles que dé-
buables. Elle est régie par des objectifs poli- crites ci-dessus, par exemple les habitants
tiques et des critères d’attribution, est tenue de quartiers urbains populaires ou d’autres
de rendre des comptes et est soumise au groupes de pauvres. Dans de nombreux cas
contrôle des pouvoirs publics. Les objectifs toutefois, les groupes cibles directs d’un
prioritaires de la Co- projet ne sont reliés à ces « bénéficiaires fi-
La Coopération au opération au dévelop- nals » que par des chaînes d’impact de lon-
développement est pement du gouverne- gueurs différentes. Citons, à titre d’illustra-
soumise à des ment fédéral allemand tion, l’exemple d’un projet dont l’objectif
objectifs politiques visent à lutter contre est de mettre en place un service de protec-
et au contrôle des la pauvreté et l’injus- tion de l’environnement ou une chambre de
pouvoirs publics tice sociale, à préser- commerce et d’industrie pour défendre les
ver l’environnement intérêts des entrepreneurs. Mais même dans
et les ressources naturelles et à améliorer la de tels cas, les avantages devant profiter aux
situation des femmes. Le contribuable at- « bénéficiaires finals » doivent être évidents.
tend de l’aide au développement qu’elle
améliore la situation des populations dans
les pays partenaires. 1.2 Qu’est-ce que la
C’est dans cet esprit que le BMZ passe planification ?
ses ordres et commandes à la GTZ. Les
mêmes principes s’appliquent aux clients La planification implique que
internationaux finançant des opérations de ● les groupes cibles et les organisations
Coopération technique remboursable. Ce partenaires,
qui importe, ce n’est pas que le centre de ● les organisations partenaires et la GTZ,
formation professionnelle ait été mis sur ● la GTZ et ses clients
pied et fonctionne mais que les promotions développent une compréhension commune

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L E P R O C E S S U S D E P L A N I F I C AT I O N

BMZ

Les pauvres
sont les groupes
Médiateur cibles privilégiés
Objectifs politiques par
et
critères d’attribution exemple
Organi-
sation(s) Bénéficiaires « promotion
partenaire(s) – finals de petits
Ordre

(projet) agricul-
teurs »

création
Organi-
d’une
sation(s) Autres Bénéficiaires
GTZ partenaire(s) – organisations
structure
finals
(projet) de vulga-
risation

Figure 2 :
Enchaînement
des contribu-
tions de la Bénéficiaires aide
finals d’urgence
Coopération
technique
= Prestations


des objectifs de la coopération : que ● les donateurs acceptent que le plan
voulons-nous réaliser ? (chapitre 2) soit utilisé pour justifier l’utilisation
● de la situation de départ : sur quelles des ressources.
bases démarrons-nous ? (chapitre 3) Les planificateurs doivent garder ces cri-
● de la stratégie à adopter en vue d’at- tères à l’esprit et structurer le processus de
teindre les objectifs, des risques inhé- planification en conséquence (planification
rents à cette stratégie et des critères de de la planification).
réussite : qu’est-ce qui doit changer ? Le plan devrait Ce que l’on veut
(chapitre 4), et enfin être le reflet de ce que faire,
● du plan d’action à mettre en œuvre en les principaux acteurs ce que l’on peut
vue de réaliser ce changement : qui est veulent faire (être un faire,
responsable de quoi ? (chapitre 5) compromis conciliant ce que l’on est
Si les parties concernées ont été capables différents intérêts), autorisé à faire
de trouver des réponses peuvent faire (être fai-
La qualité est une honnêtes et réalistes à ces sable et économiquement viable) et sont
notion relative questions, c’est que l’instru- autorisés à faire (conditions d’ensemble).
ment ZOPP a été appliqué Pour la GTZ, le projet est une grappe
de manière correcte et efficace. de mesures limitées dans le temps et dans
Il n’existe pas de plan de projet qui l’espace, qui sont mises en œuvre par une
puisse objectivement être considéré com- organisation partenaire en vue d’atteindre
me « bon ». Cependant la planification peut un objectif préalablement défini. La GTZ ne
être considérée comme étant relativement fait que participer à cet effort en y appor-
« bonne » lorsqu’elle satisfait aux critères tant une contribution propre. Or, les parte-
suivants : naires et les groupes cibles assimilent sou-
● la direction du projet et les groupes vent le projet aux activités et prestations de
cibles acceptent que le plan serve de la GTZ. Des compréhensions divergentes
base à leur action ; du projet peuvent conduire à mal interpré-

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L E P R O C E S S U S D E P L A N I F I C AT I O N

ter les rôles et les responsabilités de cha- toujours dans les systèmes sociaux de
cun. C’est pourquoi il est important même que dans les trames d’intérêts
que nous clarifions avec nos par- existants, et poursuit elle-même
tenaires et les groupes cibles ce Je le sais à des intérêts politiques. Cette
qu’est le projet et quelles sont partir du moment constatation peut être illustrée à
les responsabilités et les attribu- où je le vois l’appui de l’exemple suivant : un
tions de chacun. (Titre d’un essai vendeur d’eau privé perd une
sur la qualité)
Très souvent, les projets sont source de revenus lucrative lors-
intégrés à des programmes afin qu’un quartier urbain est raccordé
d’accroître leur impact de développe- au réseau de distribution d’eau public.
ment et de créer des synergies. Le présent Si un grand nombre de personnes tirent
guide s’applique de la même manière aux profit de ce projet de raccor-
projets et aux programmes étant donné dement au réseau public, La Coopération
que les exigences en matière de planifica- d’autres par contre sont per- technique est une
tion sont les mêmes dantes dans l’affaire. Con- intervention dans
Clarifier ce qu’est pour les uns et pour frontée à un tel conflit, la des systèmes
le projet et à qui le les autres et qu’il Coopération technique alle- sociaux établis
projet « appartient » n’existe pas de dis- mande défend les intérêts
tinction rigide entre du groupe social le plus faible. Quiconque
eux. L’exemple suivant illustre ce point de intervient dans un système social doit donc
vue : le ministre considère la réforme éco- accepter d’en endosser la responsabilité.
nomique comme étant « son » projet. Son di- Les planificateurs doivent être conscients
recteur de département évoque le pro- de la responsabilité morale qu’ils assument.
gramme de réforme fiscale qui en est déri- Face à cette situation, les collabora-
vé. L’introduction de la valeur ajoutée est teurs et collaboratrices de la GTZ peuvent
un projet individuel s’inscrivant dans le faire office « d’intermédiaires honnêtes » en
cadre de ce programme. contribuant à rendre plus transparents les
La planification d’un projet est un pro- rôles impartis aux différents acteurs et en
cessus de négociation continu entre les laissant ainsi le champ libre à l’action.
partenaires du projet, les groupes cibles et Il doit toujours être possible de s’accor-
les organisations donatrices. Le démarrage der sur la nécessité de modifier un plan. Il
de la phase de mise en serait faux de croire qu’il suffit d’établir un
Planifier c’est œuvre du projet ne si- plan une fois pour toutes et que l’on pourra
négocier gnifie pas que la plani- ensuite suivre ce plan à la
fication est achevée. lettre. Dans la pratique, les Les plans types
Un bon projet s’appuie toujours sur un intervenants ne cessent d’en appartiennent
consensus : tous les acteurs conviennent adapter les modalités de dé- au passé !
d’œuvrer à la réalisation d’un objectif com- tail. Bien qu’ils conservent
mun pendant une période de temps limitée. généralement leur validité pendant une pé-
Le but n’est pas de trouver le plus petit dé- riode de temps plus longue, les orientations
nominateur commun mais de s’accorder sur fondamentales et les objectifs du projet peu-
ce que l’on veut entreprendre ensemble vent néanmoins évoluer. Bien entendu, ceci
tout en conservant ses intérêts et points de ne doit pas signifier que les acteurs, à force
vue propres. Il vaut mieux accepter de refu- de planifier et de replanifier le projet, n’en
ser et d’abandonner l’approche du projet oublient le travail à accomplir. Il importe
ou de la transformer entièrement plutôt que aussi d’éviter à tout prix que chacun fasse
de la mettre en œuvre contre le gré des comme bon lui semble. La planification en-
principaux acteurs. gendre des coûts qui doivent pouvoir être
La Coopération technique intervient justifiés par les bénéfices que les ajuste-

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L E P R O C E S S U S D E P L A N I F I C AT I O N

ments apportés à la planification permet- la méthode à utiliser est un facteur clé


tent de réaliser. quand il s’agit de planifier le processus
Plus les projets ont tendance à s’inté- de planification. Les participants devraient
resser davantage aux processus de change- s’accorder sur les méthodes à employer.
ment social qu’aux résultats techniques, La déontologie de la planification veut
plus les planificateurs doivent se garder que, lorsqu’on recommande une certaine
de définir un trop grand nombre d’activités méthode aux partenaires, on ne fasse pas
et de postes de coûts à l’avance. Même simplement référence à des directives « im-
lorsque le projet revêt un caractère très posées du sommet ».
technique, comme dans le cas de la cons- Les organisations partenaires ap-
truction d’un barrage par exemple, certai- pliquent souvent leurs propres méthodes
nes hypothèses, comme celles concernant de planification. Travailler dans un esprit
les fondations, peuvent s’avérer fausses et de partenariat signifie
les plans de construction doivent être cor- que chacune des par- Les méthodes de
rigés en conséquence. ties doit reconnaître planification des
Un autre point important est qu’il et accepter les métho- partenaires doi-
n’existe guère de planification démarrant au des des autres comme vent être sérieuse-
point zéro. Dans la plupart les siennes propres. ment prises en
La planification doit des cas, des objectifs, des at- Les partenaires doi- considération !
avoir un caractère tentes et des intérêts sont vent s’entendre sur la
itératif exprimés bien longtemps à procédure à adopter dans le projet de co-
l’avance. Il importe de tenir opération. S’ils le souhaitent, la GTZ peut
compte de ces antécédents dans toute pla- bien entendu conseiller ses partenaires
nification nouvelle. dans ce processus de planification.
La majeure partie des travaux de plani-
fication sont effectués dans des projets en
cours, soit que les plans doivent être adap- 1.3 Systèmes complexes
tés à la situation donnée soit qu’ils sont ré-
examinés à l’occasion d’une mission d’éva- « Les projets de Coopération technique vi-
luation externe ou du suivi de l’avancement sent à accroître la capacité de performance
des projets. des individus et des organisations dans les
La question de savoir qui pose les pays en développement » (définition offi-
questions et qui définit les méthodes appli- cielle de la Coopération technique).
cables aux processus de pla- Ce qui importe avant tout c’est d’induire
Les méthodes ne nification, à savoir le siège des processus de changement au niveau des
sont jamais entière- de la GTZ, le Conseiller individus et des organisations. Ces pro-
ment objectives ! technique principal cessus sont soumis aux forces dyna-
(CTP), l’organisa- miques de systèmes complexes :
tion partenaire ou les groupes ZOPP : « Un acteur ressemble à un
cibles, n’est pas sans importan- « Zeroing in joueur d’échec contraint de
ce. Celui qui gère le processus On People and jouer sur un échiquier dont les
décide généralement de son Processes » pièces sont attachées les unes
contenu. Les méthodes employées aux autres par des liens élastiques
ne sont jamais neutres dans la mesure de sorte qu’il lui est impossible de ne
où elles peuvent privilégier ou défavoriser déplacer qu’une seule figure à la fois. De
certains groupes. Exemple : dans un sémi- plus, ses pièces et celles de son adversaire
naire où les contributions des participants se déplacent par elles-mêmes selon des
sont visualisées sous forme écrite, les anal- règles qu’il ne connaît pas exactement ou
phabètes n’ont aucune chance. Le choix de qu’il interprète en s’appuyant sur de fausses

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L E P R O C E S S U S D E P L A N I F I C AT I O N

hypothèses. Et pour couronner le tout, cer- laquelle ils ne savent pas ce que leur réserve
taines des pièces du joueur et de son adver- le lendemain mais se montrent confiants
saire sont enveloppées d’un épais brouillard qu’ils sauront, en collaboration avec leurs
et ne sont pas ou ne sont que difficilement partenaires, réagir de manière appropriée
reconnaissables » (Dietrich Dörner, Die Lo- pour atteindre les objectifs du projet.
gik des Mißlingens [La logique de l’échec]). Il ne s’agit pas en l’occurrence d’appré-
Cette illustration reflète bien la réalité hender et de saisir la complexité de la situa-
sociale de nombreux projets : les groupes tion dans tous ses détails car une telle dé-
cibles et les organisations partenaires ne marche est source de confusion et détourne
sont pas homogènes mais ont des intérêts et l’attention des enjeux véritables. Ce qui im-
des potentiels différents. Les grands exploi- porte avant tout c’est d’identifier les
tants agricoles, les petits paysans tradition- quelques liens très importants entre les
nels et les populations des centres urbains pièces de l’échiquier et de réduire l’image
veulent tous bénéficier d’un approvisionne- complexe à sa plus simple expression de
ment régulier et fiable en eau. Qui alors manière à rendre l’action
reste privé d’eau en situation de pénurie ? La possible. C’est ainsi que la Planifier signifie
réponse à cette question dépend de l’in- théorie de la planification simplifier
fluence politique des différents acteurs so- définit la réduction de la
ciaux. complexité. C’est aussi ce qui explique
Face à de telles situations, nous devons pourquoi toutes les méthodes de planifica-
abandonner l’idée que tion s’efforcent toujours d’identifier la
La modestie et « l’expert » doit être trame d’un tissu de relations complexes.
l’aptitude à maître de toutes les si- Nous ne devons pas nous leurrer et faire
s’accommoder tuations. Les planifica- comme si les pièces de l’échiquier n’étaient
du chaos sont teurs doivent être mo- pas attachées ensemble par des liens élas-
des qualités destes tout en possé- tiques, comme si nous connaissions les
importantes dant la faculté de vivre règles du jeu et comme si l’échiquier était
dans le chaos, c’est-à- bien éclairé. Sans une bonne dose d’opti-
dire de s’accommoder d’une situation dans misme ceci est bel et bien impossible.

9
OBJECTIFS

2 Objectifs

2.1 Pourquoi avons-nous dans les offres modificatives soumises au


besoin d’objectifs ? BMZ ainsi que lors des négociations inter-
gouvernementales.
Les objectifs servent d’orientation à l’ac-
tion des intervenants. Ce sont les objectifs
et eux seuls qui expliquent que les respon- 2.2 À quelles exigences
sables de projet puissent ob- les objectifs doivent-ils
Les objectifs servent tenir des fonds des contri- satisfaire?
à guider l’action buables. Pour pouvoir déve-
lopper des visions et des Les objectifs doivent être réalistes, c’est-
objectifs à partir de la situation actuelle, à-dire qu’ils doivent
nous devons nous laisser porter par nos pouvoir être obtenus Les objectifs doi-
émotions, nos intuitions et notre créativité. avec les ressources vent être réalistes
Pour retourner du niveau des objectifs à la dont on dispose dans
situation présente, nous devons faire usage les circonstances données.
de nos capacités d’analyse et de raisonne- Le BMZ impose des objectifs poli-
ment, de notre logique, de notre langue et tiques à la coopération bilatérale, à savoir :
de nos facultés de communication. Réduction de la pauvreté, protection
Si les objectifs conservent normale- de l’environnement et des ressources na-
ment leur validité pendant plusieurs an- turelles, éducation de base et formation
nées, ils n’en sont pas pour autant défini- professionnelle, intégration des femmes
tifs. C’est pourquoi, la direction du projet au développement, encouragement des
doit vérifier de temps à initiatives privées et des réformes écono-
Les objectifs autre s’ils ont encore leur miques. Des orientations politiques plus
peuvent perdre leur raison d’être, s’ils corres- détaillées sont définies dans les stratégies
raison d’être pondent encore à ce que régionales, sectorielles et intersectorielles
les participants au projet, du BMZ. Le BMZ a en outre énoncé cinq
notamment la GTZ, les partenaires et les critères applicables à tous les projets et
groupes cibles, veulent, peuvent et sont programmes de coopération : respect des
autorisés à faire. En autre cas, les inconvé- droits de l’homme, orientation à l’écono-
nients liés à un centrage de l’action sur les mie de marché, sécurité juridique, partici-
objectifs peuvent prendre le dessus : les pation de la population aux décisions poli-
objectifs perdent leur sens et paralysent le tiques et orientation de l’action des pou-
progrès au lieu de le stimuler. Réaliser le voirs publics vers le développement.
plan devient une fin en soi. Ceci ne signifie pas néanmoins que
Le ministère de tutelle du projet com- chaque projet individuel doit satisfaire à
prendra et appuiera la décision d’apporter tous les objectifs à la fois. Il ne faudrait
des changements plausibles aux objectifs pas, dans le souci de se prémunir contre
du projet si le bien-fondé d’une telle ré- toutes les éventualités, définir un seul ob-
orientation est évident et si le bénéfice re- jectif englobant tout ce qui serait souhai-
tiré justifie les coûts occasionnés. Dans la table d’un point de vue politique. Il vaut
Coopération technique bilatérale, de nou- mieux s’employer à décrire aussi précisé-
veaux objectifs peuvent être convenus ment que possible ce qui est voulu et ce

10
OBJECTIFS

qui ne l’est pas. La GTZ doit clarifier avec politique afin de négocier et de s’accorder
le BMZ quels sont les objectifs politiques sur les objectifs communs de leur poli-
qui doivent être poursuivis en priorité tique du développement ainsi que sur les
dans un projet concret. domaines d’action prioritaires de leur co-
Les objectifs sont la projection d’un opération. C’est sur cette base que les par-
état futur jugé souhaitable par les per- tenaires définissent les objectifs globaux
sonnes concernées. L’usage du participe des projets individuels et, en même temps,
passé pour décrire la stratégie de coopération à adopter. Les
Les objectifs doi- les objectifs (par ex- projets s’inscrivant dans la ligne de ces ob-
vent être énoncés emple, « la gestion est jectifs globaux peuvent en principe être
clairement ! améliorée ») s’est im- encouragés. Un projet peut poursuivre
posé dans le tableau plusieurs objectifs globaux. Les objectifs
synoptique de planification du projet (voir globaux livrent des critères pour la sélec-
chapitre 8). Cette pratique est certes rai- tion des projets susceptibles d’être soute-
sonnable étant donné que la planification nus dans le cadre de la coopération et ar-
repose sur un état futur désiré mais elle ne rêtent le cadre conceptuel des projets.
correspond plus au langage de la vie cou- Exemple : le BMZ est convenu avec le
rante et le discours peut sembler artificiel, gouvernement d’un pays partenaire que
voire même franchement académique. l’objectif global de leur coopération vise-
Nous ne devrions pas exiger que cette rait à améliorer la situation des popula-
forme verbale soit respectée à tout prix. tions rurales et urbaines pauvres. Il a été
décidé dans le même temps que des ONG
devaient être associées au projet, que les
2.3 Catégories d’objectifs initiatives privées devaient être renforcées
dans la coopération au et que les effets du projet devaient profiter
développement de la même façon aux hommes et aux
femmes. Le BMZ envisage à cet effet d’en-
La coopération au développement opère courager un projet d’irrigation du minis-
une distinction entre les catégories d’ob- tère de l’Agriculture pour autant que ce
jectifs suivantes : projet contribue clairement à la réalisa-
● objectifs de la politique du dévelop- tion d’un ou plusieurs de ces objectifs
pement, globaux. Le projet permettra-t-il de stabili-
● objectifs globaux, ser l’agriculture paysanne traditionnelle
● objectif de développement, de manière à satisfaire la demande alimen-
● objectif du projet. taire de la région ? Des organisations pri-
vées seront-elles associées au projet ? Des
Objectifs de la politique du questions stratégiques de ce type recèlent
développement souvent des conflits de pouvoir et d’inté-
À l’instar du BMZ, les gouvernements de rêt latents, par exemple pour la distribu-
nos pays partenaires ont formulé des objec- tion des terres et de l’eau, et influencent
tifs nationaux, sectoriels ou régionaux qu’ils grandement la conception du projet. Dans
veulent poursuivre au travers de leur poli- le but de stabiliser l’agriculture tradition-
tique du développement. La coopération nelle, il peut s’avérer nécessaire d’établir
repose sur des fondements solides lorsque un cadre juridique pertinent et d’en assu-
les objectifs de développement des deux rer le suivi. S’il s’avère en cours d’exécu-
parties se recoupent pour une large part. tion que l’orientation du projet d’irriga-
tion vers les petits exploitants n’est plus
Objectifs globaux garantie, le BMZ doit réexaminer s’il peut
Les gouvernements engagent un dialogue maintenir son appui au projet.

11
OBJECTIFS

Objectif de développement1 et par qui, et si un compromis viable peut


L’objectif de développement focalise l’at- être trouvé. Les groupes cibles sont rare-
tention de tous les acteurs et participants ment homogènes. Exemple : dans un pro-
au projet sur le processus de dévelop- jet d’appui à des organisations d’auto-
pement des groupes cibles. Les ef- promotion du secteur privé, il
fets produits à ce niveau sont Un objectif s’est avéré que les associations
jugés prioritaires dans la coopé- est le toit cou- professionnelles de l’industrie
ration au développement. vrant le sentiment et du commerce poursuivaient
Les projets sont entrepris d’un « nous » des intérêts divergents. Les
dans le but de stimuler des pro- collectif unes veulent imposer des droits
cessus de changement et concer- d’importation élevés, les autres
nent toujours des personnes et des des droits aussi réduits que possible.
organisations déterminées. Celles-ci ne Peuvent-elles s’accorder sur un objectif
sont pas les bénéficiaires passifs des pres- commun auquel les deux parties pourront
tations du projet mais des acteurs proac- souscrire ?
tifs qui veulent et doivent avoir voix au Un objectif commun est le résultat
chapitre pour décider de la direction que d’un compromis négocié entre les diffé-
doit prendre leur développement. La fonc- rents groupes. De telles négociations sont
tion d’un objectif de développement est laborieuses et prennent du temps.
de donner une perspective commune au L’objectif de développement doit cor-
processus de changement souhaité. respondre à ce que les groupes cibles veu-
L’objectif de développement décrit le lent, à leurs valeurs et à leurs aspirations. Il
changement auquel aspirent les groupes doit également s’orienter à ce qu’ils sont
cibles, c’est-à-dire les personnes aux- capables de faire car il provoquerait sinon
quelles s’adresse le projet. une attitude de découragement et de dé-
L’objectif de déve- Cet objectif peut être, par ception. Par ailleurs, aucun processus de
loppement décrit exemple, que « tous les en- développement ne peut être viable s’il
l’amélioration de la fants dans le district ont doit en permanence nager contre le cou-
situation souhaitée achevé un cycle d’études rant, c’est-à-dire s’il ignore ce que les
par le groupe cible primaires » ou que « le taux groupes cibles sont autorisés à faire dans
de criminalité dans les le contexte local donné.
zones résidentielles a baissé ». L’objectif de
développement fait clairement ressortir Objectif du projet
les bénéfices que les groupes cibles espè- La question qui se pose une fois que les
rent retirer de leur coopération avec le planificateurs ont défini l’objectif de déve-
projet. Pour pouvoir affirmer que la loppement et ont, par là même, déli-
coopération est couronnée de mité le processus de développe-
succès, il faut que l’objectif de ZOPP doit ment souhaité est la suivante :
développement ait été atteint. accorder quel doit être le point de départ
La première question à davantage des activités du projet pour ga-
poser au début de la planifica- d’importance rantir que ce processus est sou-
tion porte sur le type de change- au bon sens tenu de la manière la plus effica-
ment devant être induit. Quelle ce possible ? Citons pour illustrer
est l’orientation commune ? Les pla- ce propos l’exemple d’un projet
nificateurs doivent analyser de manière pour lequel l’objectif de développement
différenciée quels sont les buts poursuivis est le suivant : « Les habitants d’un district

1 Les offres d’exécution soumises au BMZ par la GTZ ne font pas nommément état de l’objectif de développement étant donné que
l’information sur les groupes cibles est déjà contenue au point 2.2.3 de l’offre.

12
OBJECTIFS

Situation de départ Objectif de


• Interruptions fréquentes Action au niveau de la communauté villageoise développement
de la distribution d’eau • Les utilisateurs finals réparent les fuites aux Les habitants du
• Pertes d’eau importantes points de prélèvement district peuvent
dans le réseau de • Les services communaux encouragent des mesures satisfaire leurs
distribution visant à économiser l’eau besoins en eau
• Contamination • Les éleveurs respectent les aires de protection
bactérienne des ressources en eau
• ..... • .....
• ..... Objectif du projet
La régie de distribution
d’eau assure un
entretien efficace des
installations

Processus de changement
au sein de la régie de
distribution d’eau

Prestations du projet Figure 3 :


Modèle à
trois
niveaux :

Prestations de la GTZ un exemple


concret.

peuvent satisfaire leurs besoins en eau que les groupes cibles soient effectivement
potable ». Le projet pourra soit ancrer son en mesure d’améliorer leur situation. L’ob-
action au niveau des communautés villa- jectif du projet peut égale-
geoises, s’il s’agit avant tout d’utiliser plus ment être décrit comme L’objectif du projet
rationnellement les ressources en eau étant un jalon sur la voie décrit comment les
disponibles, soit concentrer son effort sur vers l’objectif de dévelop- bénéficiaires des
la structure de distribution d’eau, si les pement. La réalisation de prestations du projet
principaux goulets d’étranglement se l’objectif du projet suppose modifient leurs
situent à ce niveau. Peut-être le projet la participation active des comportements et
devra-t-il exercer son effort dans les deux individus et organisations modes d’action
directions. La tâche de planification sui- appelés à modifier leurs
vante consiste alors à déterminer l’impact comportements et schèmes d’action. La
concret que le projet aura au niveau de la planification doit opérer une distinction
communauté villageoise ou de la compa- entre les prestations qui doivent être four-
gnie de distribution d’eau. Il s’agit là de nies et les effets que ces prestations doi-
l’objectif spécifique du projet qui, dans vent induire. Le projet peut se porter « ga-
notre cas concret, pourra être formulé de rant » de la fourniture des prestations mais
la manière suivante : « La compagnie de non pas des effets que celles-ci sont sen-
distribution d’eau assure un entretien effi- sées produire. Il importe de se demander
cace des installations ». sans cesse jusqu’où va la
L’objectif du projet décrit les change- responsabilité de la direc- Un projet ne peut
ments que l’on souhaite introduire au tion du projet. La direction pas garantir des
niveau des comportements et schèmes du projet doit en permanen- effets spécifiques
d’action des individus et des organisations. ce assurer le suivi des effets
Les prestations et services du projet sont du projet pour éviter que la fourniture de
conçus de manière à garantir que ces chan- prestations ne devienne une fin en soi et
gements interviennent effectivement et que la maxime : « nous devons redoubler

13
OBJECTIFS

d’efforts car nous avons perdu notre objec- dans lequel les projets peuvent être
tif de vue » ne devienne réalité. conçus et mis au point.
Nombre de planificateurs confirmés Pour garantir la participation d’un
sont d’avis qu’un projet devrait se borner maximum de personnes et d’organisations
à formuler un objectif de projet unique. concernées à la planification, il faut dispo-
L’argument disant que les activités et stra- ser de suffisamment de temps et de mé-
tégies n’ont de cadre de référence unifor- thodes appropriées. Lorsqu’elle procède
me que si le projet poursuit un objectif d’une démarche ascendante « de la base
unique est plausible. Toutefois, cette dis- vers le sommet » et sur une large participa-
cussion reste souvent purement théo- tion, la planification exige un effort consi-
rique. En effet, lorsqu’on définit plusieurs dérable. Les possibilités dont on dispose
objectifs de projet, le projet peut être sub- sont souvent limitées, en particulier au
divisé en différents sous-projets. stade de la préparation d’un projet. En
outre, l’adoption d’une telle démarche sou-
lève un point d’éthique. En effet, n’est-il
2.4 Comment traiter les pas irresponsable d’amorcer un large pro-
objectifs dans les activi- cessus participatif, susceptible d’éveiller
tés de projet concrètes de nombreuses attentes, avant même
d’être certain qu’un projet sera réalisé ?
Les projets ne peuvent être couronnés de Les planificateurs doivent décider, à la
succès que si les groupes cibles et les orga- lumière de la situation donnée, dans quel-
nisations partenaires les acceptent et s’en- le mesure une démarche « de la base vers
gagent activement à réaliser le développe- le sommet » est faisable et nécessaire pour
ment souhaité. Personne ne peut planifier garantir que l’idée que les groupes cibles
un projet sans savoir quel processus de dé- se font du processus de développement
veloppement ce projet doit soutenir et ce est prise en compte de manière appro-
qu’en pensent les per- priée dans la planification.
Les objectifs sont sonnes concernées elles- En règle générale, il existe déjà des
fixés à la « base » et mêmes. Pour parler de ma- études, des statistiques, des plans de déve-
au « sommet » nière imagée, on peut dire loppement communaux ou régionaux,
que le processus de planifi- etc. Les planificateurs peuvent également
cation se déroule de la base vers le som- s’entretenir avec des personnes connais-
met : il commence au moment où les sant bien la situation. Il est important,
groupes cibles expriment leurs besoins et dans ce contexte, d’impliquer des acteurs
leurs objectifs, et c’est de là que naît le qui soient véritablement acceptés par les
projet. Des pièces maîtresses de la hiérar- groupes cibles. Les planificateurs doivent
chie des objectifs d’un projet ont toutefois soigneusement s’enquérir des personnes
été fixées avant que ne commence la pla- mandatées à parler au nom des groupes
nification du projet. Les objectifs de la po- cibles et analyser sur quoi se fonde ce
litique du développement sont imposés de mandat. Les organisations non gouverne-
l’extérieur. Les organisations impliquées mentales qui œuvrent de longue date dans
alignent leur action sur des orientations une région représentent souvent une pré-
préétablies même si l’objectif global n’est cieuse source d’information.
précisé concrètement qu’en cours de pla- L’exemple suivant permet d’illustrer
nification du projet. Dans la perspective cette situation : les conclusions d’une
des planificateurs, les objectifs de la poli- première enquête préliminaire donnent
tique du développement et les objectifs à penser que l’amélioration du système
globaux sont imposés d’en haut (« du som- d’éducation de base jouit d’une haute
met vers la base »). Ils délimitent le cadre priorité pour un grand nombre de per-

14
A N A LY S E D E L A S I T U AT I O N

sonnes de la région et permettent de d’agriculteurs, d’une organisation fémi-


constater qu’il existe déjà un plan de déve- nine et de l’administration scolaire. Cette
loppement visant à assurer un enseigne- réunion permet de tirer certains faits au
ment de base à tous clair : si de nombreuses familles n’envoient
La clarification les enfants vivant pas leurs enfants à l’école c’est parce
des objectifs est dans la région. Cet qu’elles ont besoin d’eux pour les travaux
un élément impor- objectif de dévelop- des champs. Certains parents, et en parti-
tant de l’analyse pement sert d’orien- culier les pères, craignent en outre que
de la participation tation au processus l’enseignement n’éloigne les enfants des
de planification ulté- valeurs traditionnelles. Un projet qui par-
rieur. C’est en analysant pourquoi tant viendrait à induire des changements au ni-
d’enfants ne parviennent pas à achever un veau de ces facteurs permettrait probable-
cycle d’enseignement de base que l’on ment de lever d’importants obstacles sur la
pourra définir la nature du soutien pou- voie vers l’objectif de développement.
vant être apporté par un projet. L’équipe Lorsque ces points de départ ont été iden-
de planification organise plusieurs ré- tifiés, la prochaine étape de planification
unions avec des représentants des com- consiste à définir plus précisément les
munautés villageoises, d’une association prestations que le projet devrait fournir.

3 Analyse de la situation

Toutes les méthodes de planification com- leurs relations interpersonnelles. Cette ana-
portent une analyse de la situation dans la- lyse doit permettre de se faire une image de
quelle s’insère le projet, c’est-à-dire une la réalité sociale et des rela-
analyse tions de pouvoir. Parmi les Tenez compte des
● des parties concernées, acteurs importants figurent relations de pouvoir
● des problèmes et non seulement les gagnants, et des structures
● du contexte d’ensemble. c’est-à-dire les parties qui ti- sociales
reront profit du projet, mais
L’ordre chronologique dans lequel ces dif- également les perdants éventuels, c’est-à-
férents aspects sont analysés est déterminé dire les personnes et les groupes affectés
en fonction des particularités de chaque par les activités de projet.
projet. L’analyse de la participation doit servir
à clarifier les points suivants :
● On a vite fait de se forger une image
3.1 Parties concernées erronée des visions et des intérêts des
autres quand il n’est pas possible de
L’analyse des parties concernées met l’ac- s’entretenir directement avec eux. Un
cent sur les principaux acteurs, sur leurs in- grand nombre de projets reposent sur
térêts et leurs objectifs de même que sur de fausses présomptions, comme, par

15
A N A LY S E D E L A S I T U AT I O N

exemple : « la population profitera Pour l’analyse de la situation et des par-


d‘un approvisionnement en eau ties concernées, on peut avoir recours à dif-
potable saine et soutiendra donc le férentes méthodes, dont les suivantes : ana-
projet même si elle ne se lyse des groupes cibles, grille des relations
Donnez la parole aux rend pas compte de l’im- interpersonnelles, matrice des champs de
parties concernées portance de l’hygiène » ou force et relations de pouvoir, analyse des in-
elles-mêmes encore « la réforme éco- teractions entre les services, analyse organi-
nomique est rationnelle sationnelle, diagnostic participatif rapide.2
d‘un point de vue économique et sera
donc soutenue par les fonctionnaires ».
Lorsque ces présomptions sont 3.2 Problèmes et potentiels
fausses, le projet échoue. La leçon à en
tirer est qu’il faut toujours donner la Les problèmes n’existent pas indépendam-
parole aux parties concernées elles- ment des personnes qui les ressentent. Le
mêmes et leur permettre de s’expri- fait que nous percevions une situation
mer de manière différenciée. comme un problème
● Les hommes et les femmes ont sou- et soyons motivés à Les problèmes
vent des marges de manœuvre diffé- lui trouver une solu- existent parce
rentes et ne partagent pas toujours le tion dépend de l’in- qu’ils sont vécus
même point de vue. Il peut arriver, par tensité avec laquelle et ressentis
exemple, que les hommes refusent un ce problème nous fait comme tels !
nouveau système de distribution d’eau souffrir. Néanmoins,
parce qu’ils doivent en supporter le les problèmes ne sont pas toujours et tous
coût. Les femmes en revanche seraient source de souffrance. Si les parties concer-
heureuses de voir aboutir un tel projet nées ne pensent pas qu’un problème appa-
parce qu’il leur faciliterait le travail. remment « objectif », comme la qualité et la
Pour éviter que les intérêts des salubrité insuffisantes de l’eau potable par
femmes ne soient laissés de côté, les exemple, constitue un véritable problème
planificateurs doivent veiller tout par- pour elles, elles ne s’engageront pas pour
ticulièrement à ce que les femmes un projet d’approvisionnement en eau.
aient la possibilité de s’exprimer. C’est là la raison pour laquelle nous par-
● Les planificateurs doivent opérer une lons de « besoins ressentis ».
distinction entre les participants actifs Un problème est souvent décrit
et les personnes et groupes concernés comme étant le défaut des ressources né-
passifs. De nombreux projets s’em- cessaires pour le résoudre : « nous n’avons
ploient à faire des parties concernées pas de crédit, pas de semences, pas de lé-
de véritables participants. gislation ! ». Une grande prudence est de
● Il serait illusoire de croire que les parti- mise en présence de
cipants ont la faculté d’agir en toute telles formules car ces Prudence : ne
liberté car ils sont tous intégrés dans le « solutions toute trou- confondez pas le
milieu social auquel ils appartiennent. vées » ne permettent problème et
En voulant ignorer cette réalité, on généralement pas de l’absence de
risque de créer des « îlots de félicité » résoudre le problème solutions !
qui seront anéantis par les forces plus véritable. Un crédit
puissantes de l’environnement une ne sert à rien si la production qu’il per-
fois que l’aide extérieure aura cessé. met d’obtenir ne peut pas être écoulée

2 Certaines des méthodes citées ici et ailleurs sont présentées plus en détail dans une compilation préparée par la Division 402 de la
GTZ en vue de faciliter les tâches de planification dans le domaine de l’environnement. Cf. : bibliographie à l’annexe 1.

16
A N A LY S E D E L A S I T U AT I O N

par manque de débouchés. Le fait d’assi- naire, du BMZ ou d’autres commettants,


miler un problème existant à l’absence de du cadre juridique et économique, des acti-
solution incite à adopter une démarche vités d’autres organisations
très arrêtée à un stade trop précoce du donatrices, des technolo- Quelles sont les
processus de planification et empêche de gies mises en œuvre, des conditions externes
voir les autres options possibles. Pour re- concepts techniques, des revêtant de l’impor-
prendre l’exemple cité ci-dessus, on conti- conditions naturelles et de tance pour le projet ?
nue de s’accrocher au projet d’octroi de la situation géographique.
crédits bien que celui-ci ne débouche La plupart de ces facteurs environnemen-
nulle part. taux sont susceptibles d’évoluer et de se
Les planificateurs devraient employer modifier avec le temps.
des méthodes qui se fondent sur la percep- Lorsqu’ils se penchent sur un nou-
tion des personnes et groupes concernés veau projet, les planificateurs commen-
et qui comparent ces différentes percep- cent par explorer l’environnement dans
tions entre elles. lequel celui-ci s’insère et qui leur est in-
Le désir de résoudre un problème connu. Dans le cas de projets en cours, il
n’est pas toujours un moteur de change- s’agit avant tout d’observer les change-
ment. Le désir de changer d’emploi, par ments intervenus dans leur environne-
exemple, peut-être motivé par l’existence ment afin de déceler les opportunités et
de nouvelles perspectives attrayantes. Une les risques qui sont inhérents à celui-ci.
planification qui, dans une vision pure- L’environnement d’un projet peut être lui-
ment mécaniste, se borne à extrapoler ses même influencé par le projet bien que
objectifs des problèmes existants n’est sou- dans des proportions plus limitées. Le pro-
vent pas appropriée parce qu’elle considè- jet et son environnement s’influencent
re l’avenir comme étant le simple prolon- donc mutuellement.
gement du présent. Les potentiels et les vi- Tout au long de l’exécution du projet,
sions sont des moteurs de changement au la GTZ et ses partenaires doivent donc pro-
moins aussi puissants. céder à des mises à jour répétées de l’ana-
Les méthodes se prêtant à l’analyse des lyse de la situation. Ceci n’est pas aussi
problèmes et des potentiels sont les sui- facile qu’il peut paraître au premier abord
vantes : analyse des forces, faiblesses, possi- car la routine quotidienne rend aveugle et
bilités, menaces (F.F.P.M.), matrice des pro- les arbres finissent pas cacher la forêt. Il
blèmes et des objectifs, ordinateur papier, nous faut pratiquement monter à bord
construction d’arbres conceptuels, élabo- d’un hélicoptère et survoler la forêt pour
ration de scénarios, arbre des problèmes. observer le projet et notre intervention
d’en haut. Souvent, ceci ne va pas sans
aide extérieure. Les collègues de la GTZ
3.3 L’environnement du projet (conseillers techniques principaux affec-
tés à d’autres projets, conseillers du dépar-
L’analyse de la situation doit également en- tement Études et Développement) ou des
glober les conditions externes ayant une in- consultants externes peuvent assumer
cidence sur le projet, c’est-à-dire tout ce qui cette fonction d’appui à laquelle il importe
dans l’environnement du projet influence de recourir plus fréquemment qu’au ryth-
le processus de fourniture de prestations et me des missions d’évaluation du projet.
les effets attendus. L’analyse de l’environne- Un grand nombre de méthodes peu-
ment du projet donne un aperçu des condi- vent être utilisées pour procéder à cette
tions revêtant le plus d’importance pour le analyse de l’environnement du projet : or-
déroulement du projet. Il s’agit notamment dinateur papier, élaboration de scénarios,
des politiques et stratégies du pays parte- études spécialisées, analyses politiques.

17
S T R AT É G I E D U P R O J E T

4 Stratégie du projet

La stratégie du projet dépeint la manière gique de manière à s’assurer que les


dont le projet entend procéder pour at- normes, les valeurs et les attitudes tradi-
teindre ses objectifs. Elle décrit donc les tionnelles sont respectées. (3) Les collec-
résultats qui doivent être obtenus et les tivités locales impliquées organisent des
ressources nécessaires à cet effet. La stra- programmes d’information à l’intention
tégie du projet relève également les des pères et des personnes âgées.
risques inhérents à la démarche retenue. Conjointement avec des organisations
non gouvernementales, elles entrepren-
nent de former des équipes de con-
4.1 Résultats et seillers. (4) Elles organisent les transports
alternatives scolaires et (5) proposent des aides finan-
cières.
Les résultats sont les produits et les ser- « Tous les chemins mènent à Rome ».
vices que les organisations chargées de la Le rôle de la planification est de trouver le
mise en œuvre du projet doivent fournir meilleur d’entre eux. Ceci n’est possible
afin que les changements que si nous avons
Les résultats sont devant intervenir au niveau une idée claire de la Tous les chemins
les produits et les des bénéficiaires des pres- manière dont nous mènent à Rome.
services assurés tations (objectif du projet) pourrions procéder Le rôle de la
par le projet puissent se produire. Les autrement ainsi que planification
résultats sont les produits des avantages et in- est de trouver
que la direction du projet peut fournir convénients liés à le meilleur
elle-même et pour lesquels elle peut enga- ces autres approches d’entre eux
ger sa propre responsabilité. possibles. Les varian-
Exemple : l’objectif du projet est que tes possibles ne deviennent souvent
les enfants du district assistent régulière- visibles qu’à partir du moment où nous
ment à l’enseignement dispensé dans les parvenons à nous détacher entièrement
écoles primaires. Le projet ne peut pas de toutes les considérations faites jusque-
garantir que cet objectif sera atteint car là et où nous échafaudons des scénarios
l’intervention d’autres acteurs importants sur la base de notre connaissance de la
est également nécessaire à cet effet. Bien situation.
que la scolarité soit obligatoire, de nom- Pour évaluer les différentes stratégies
breux parents ne se conforment pas à la possibles, les partenaires de coopération
loi. Les parents font obstruction, et en doivent définir et arrêter des critères
particulier les pères et les personnes plus communs. La variante la plus avantageuse
âgées. Les résultats que le projet peut en est généralement celle qui permet
revanche garantir sont les suivants : (1) d’atteindre un objectif déterminé moyen-
l’administration scolaire aménage les nant les frais d’investissement et de fonc-
horaires de cours de manière à ce que les tionnement les plus faibles. Il est néan-
enfants puissent fréquenter l’école même moins souvent nécessaire de comparer
après s’être acquittés des travaux des toute une combinaison de facteurs et une
champs. (2) Elle remanie les programmes simple confrontation des coûts n’est pas
d’enseignement et le matériel pédago- suffisante. Dans de nombreux cas, les cri-

18
S T R AT É G I E D U P R O J E T

tères appliqués par les différentes parties financement. Cependant, cette obligation
concernées sont conditionnés par leurs ne devrait pas nous inciter à vouloir tout
systèmes de valeur et leurs politiques. planifier jusque dans le
S’agissant de la Coopération tech- moindre détail. Le BMZ est Déterminez
nique, le BMZ a énoncé certains principes parfaitement conscient de le niveau de détail
directeurs devant orienter l’action dans la situation complexe ré- adéquat !
ce domaine, en particulier en ce qui gnant dans les projets. Il ne
concerne les questions liées à la problé- souhaite pas se voir confronté à une plé-
matique hommes/femmes, à l’environne- thore de détails mais tient à ce que l’offre
ment et à la réduction de la pauvreté. La soit transparente, soit rédigée dans un lan-
GTZ évalue les stratégies possibles à l’aide gage clair et illustre en termes concrets
de critères élaborés sur la base de ces comment la conception proposée pour le
principes directeurs. projet s’intègre dans les objectifs de la po-
litique du développement (cf. 2.3).
La planification et la mise en œuvre
4.2 Activités et ne peuvent pas être dissociées de manière
ressources schématique mais vont de pair. Ceci si-
gnifie concrètement que
Les activités décrivent les étapes indivi- la planification des activi- La planification et
duelles conduisant à un résultat. Pour pou- tés peut dans un premier la mise en oeuvre
voir définir les activités, il est important temps se contenter d’une vont de pair !
de savoir dans quelle estimation grossière qui
Les activités phase de la planifica- sera ensuite progressivement affinée lors
sont les mesures tion nous nous trou- de la planification opérationnelle. De
individuelles vons. Lors de la con- plus, nous ne devons pas hésiter à appor-
prises pour ception globale d’un ter les corrections et changements néces-
atteindre un nouveau projet ou saires en cours d’exécution ! Pour autant
résultat. Les de la planification de que ces corrections n’entraînent pas une
activités servent la nouvelle phase modification des objectifs, du cadre esti-
de base à la d’un projet en cours, matif des moyens et des coûts ou de par-
détermination il n’est pas néces- ties importantes de la conception, il n’est
des ressources saire d’arrêter toutes pas absolument nécessaire de consulter
nécessaires les modalités d’exé- le BMZ3.
cution dans le détail
et longtemps à l’avance car nombre
d’entre elles se seront modifiées d’ici là 4.3 Risques et facteurs
et que la situation évolue souvent diffé- externes
remment de ce que l’on avait prévu. Dans
cette phase, il est souvent suffisant de dé- Les risques peuvent être inhérents au
crire dans ses grandes lignes ce que le pro- projet lui-même ou à son environnement.
jet doit faire. Un risque interne existe quand les par-
Il reste néanmoins que les activités ties concernées ne parviennent pas à se
servent de base à l’estimation des moyens mettre d’accord et s’éparpillent dans toutes
et des coûts, qui devra préalablement être les directions. Comme toutes les organi-
soumise dans l’offre remise par la GTZ sations d’appui extérieures, la GTZ court
au BMZ ou à d’autres organisations de le risque d’imposer une conception de

3 En ce qui concerne les offres modificatives, se reporter à la publication du Bureau 04 de la GTZ « Voies menant à la coopération –
De quelle manière fonctionne la procédure standard ? » (1997)

19
S T R AT É G I E D U P R O J E T

projet à laquelle les partenaires n’adhèrent voire même assure leur suivi régulier de
pas entièrement. Les conceptions secto- manière à se faire une idée de l’impor-
rielles et transectorielles élaborées dans tance des risques. Dès lors qu’un risque
les pays donateurs jouent un rôle impor- menace de compromettre la réussite du
tant dans ce contexte. projet, la conception doit être modifiée.
Ce n’est qu’en nous mon- Dans les cas extrêmes, il peut s’avérer
Risques internes trant ouverts et larges d’es- nécessaire de mettre fin au projet.
au projet : voulons- prit, en gardant le sens des Parmi les méthodes pouvant être utili-
nous la même réalités et en étant proches sées pour effectuer l’analyse des risques,
chose que nos de notre « clientèle » que il convient de citer les arbres concep-
partenaires ? nous pouvons nous pré- tuels, les arbres des problèmes, la matrice
munir contre ces causes des relations interpersonnelles, la grille
d’échec dont nous sommes nous-mêmes d’évaluation des facteurs externes.
responsables.
Un autre risque interne existe quand
les partenaires ne fournissent pas les pres- 4.4 Indicateurs
tations convenues. Dans un tel cas, nous
devons nous demander pourquoi il en est Les indicateurs précisent ce que les objec-
ainsi. Est-ce parce que ces prestations ont tifs, les résultats et les facteurs externes
été définies de manière non-réaliste ou du projet signifient exactement et ce
parce que les partenaires n’adhéraient pas qui permet de reconnaître qu’ils ont été
pleinement à la conception du projet de atteints ou se sont réalisés. Les indicateurs
sorte qu’ils ne sont pas disposés à investir renseignent également sur le niveau
outre mesure ? Dans les cas extrêmes et si de réalisation et les
le projet ne se fonde pas sur un véritable critères de réussite Consensus
partenariat, nous devons envisager de du projet. Les indi- sur le niveau à
mettre un terme à la coopération. cateurs sont les re- atteindre et
Les risques externes compromettent pères dont la direc- sur les critères
la bonne marche du projet mais ne peu- tion du projet se sert de réussite
vent guère ou pas être influencés par la di- dans ses activités de
rection du projet. suivi. Il n’existe pas d’indicateurs « pré-
Les conditions externes devant être fabriqués ». Les indicateurs doivent tou-
réunies pour garantir que le projet est op- jours être définis ad hoc. Ils sont le résul-
portun et réaliste sont ap- tat d’un consensus et reflètent la vision
Facteurs pélées facteurs externes. partagée par toutes les parties concer-
externes – Quels Exemple : la Banque cen- nées. L’absence d’indicateurs précis est
sont les risques ? trale conseille des petites source de malentendus et de conflits car
banques sur la manière de les parties concernées interprètent de
mettre en place et de gérer des structures manière différente le niveau à atteindre
de crédit pour les petits entrepreneurs. ou l’étendue des objectifs.
L’objectif du projet a été formulé comme Il peut arriver que nos partenaires
suit : « des micro-entreprises contractent se contentent d’une définition plutôt
des crédits bancaires aux conditions du générale de la qualité des objectifs alors
marché ». Un facteur externe pourrait être que nous voulons pour notre part « pré-
que les organisations non gouvernemen- ciser exactement » ce qui doit arriver.
tales intervenant dans la région d’action Dans de tels cas, nous devons faire preuve
du projet ne mettent pas de crédit sub- de compréhension et nous employer à
ventionné à disposition. La direction du trouver une solution satisfaisante pour
projet observe l’évolution de ces facteurs, toutes les parties. Ce serait commettre

20
RESPONSABILITÉS ET RÔLES

une erreur que de définir des indicateurs doivent être indépendants. Indépendant
pour la seule et signifie, par exemple, que le nombre et la
Les indicateurs unique raison que durée des cours mis en œuvre ne peut pas
décrivent les nous avons été priés servir de critère pour juger de la réussite
caractéristiques de le faire alors que d’une formation. Un indicateur approprié
essentielles des nos partenaires ne dans ce contexte pourrait être la dimi-
objectifs, des s’intéressent nulle- nution des défauts de qualité dans la pro-
résultats et des ment à ces indica- duction.
facteurs externes teurs et qu’il y a, par Les indicateurs peuvent se référer à
conséquent, peu de des résultats physiques (par exemple, ren-
chances qu’ils s’y tiennent. dements des cultures) ou aux change-
Les indicateurs doivent décrire les ments se produisant au sein d’une organi-
principales caractéristiques d’un objectif, sation (par exemple, la planification du
d’un résultat ou d’un facteur externe, et partenaire est de meilleure qualité).

5 Responsabilités et rôles

Le modèle à trois niveaux (cf. point 1.1) Dans le cadre de la planification, il im-
fait une distinction entre les activités de la porte de déterminer dans quelle mesure
GTZ, du partenaire et des groupes cibles. ● les groupes cibles peuvent modifier
Les groupes cibles as- leur situation par leurs propres
Chacun des sument la responsa- moyens et en quoi ils nécessitent
acteurs assume bilité du processus l’appui du projet ;
la responsabilité de développement, ● les partenaires peuvent obtenir les
de son processus le partenaire assume résultats visés par leurs propres
la responsabilité des moyens et en quoi ils ont besoin du
résultats et la GTZ apporte une contribu- soutien de la GTZ.
tion au projet du partenaire. Ceci ne signi-
fie pas toutefois que la GTZ ne doive pas Ceci permet de préciser plus clairement
assumer elle-même la responsabilité les responsabilités des différents acteurs.
d’une certaine partie des résultats et de la Avant de décider qui doit faire quoi
gestion du projet si ceci s’avère opportun et assumer quelles responsabilités, il con-
et raisonnable dans une optique de dura- vient de clarifier les rôles et les attentes
bilité. mutuelles des différents partenaires.

21
RESPONSABILITÉS ET RÔLES

● L’équipe GTZ doit-elle « conseiller » questions. Beaucoup d’entre elles ne


ou « faire elle-même les choses » ? peuvent être tranchées qu’à partir du
Cette clarification des moment où elles se posent. Il est recom-
Les attentes des rôles est moins simple mandé de noter par écrit tout ce qui a
différents acteurs qu’il n’y paraît à première été retenu en ce
sont-elles vue quand on sait que qui concerne ces Les rôles évo-
compatibles ? les conseillers de la GTZ divers points. Toute- luent et se modi-
gèrent la contribution fois, un accord vé- fient. Ils doivent
allemande au projet et exercent ritablement assumé donc sans cesse
leur contrôle sur l’utilisation des est plus important être redéfinis
fonds GTZ. qu’une formule de
● Comment l’équipe GTZ et les parte- compromis rédigée par écrit. Dans de
naires se partagent-ils la respon- nombreux pro-jets, il s’est avéré utile de
sabilité des fonctions de gestion, à faire appel à des conseillers externes au
savoir la planification du projet, la projet pour aborder certaines questions
planification opérationnelle, le suivi, délicates de la coopération ainsi que pour
le système d’information, le contrôle clarifier les rôles et les responsabilités de
de l’avancement du projet ? toutes les parties concernées. Les efforts
● Comment le projet coopérera-t-il consentis pour instaurer de bonnes rela-
avec d’autres projets ? tions sont souvent plus payants que toute
● De qui est le plan ? Qui échoue si une série d’actions sectorielles ou tech-
le projet échoue ? À qui en incombe niques.
la faute ? À qui vont les éloges en Parmi les méthodes utilisées pour
cas de réussite du projet ? déterminer les responsabilités et les rôles
● Qui paye quoi ? Qui reçoit quoi ? des différents acteurs, il convient de citer
Par exemple, qui est autorisé à notamment, la méthode d’analyse des
utiliser les véhicules de fonction forces, faiblesses, possibilités, menaces –
et à quelles fins ? F.F.P.M., l’analyse des interactions entre les
Il n’est pas possible de répondre défini- services et les ateliers de planification en
tivement et une fois pour toutes à ces équipe.

22
O R G A N I S AT I O N D U P R O J E T

6 Organisation du projet

Les organisations partenaires char- cune de ces organisations pour-


gées de la mise en oeuvre du Le ZOPP suit ses objectifs et ses intérêts
commence dès
projet ont été mandatées par que les CTP et
propres et a sa propre culture
une instance politique, géné- leurs partenaires se interne. Il n'est pas toujours fa-
ralement le ministère, qui est, mettent à réfléchir cile de concilier ces différents
conjointement avec le BMZ, ensemble aux intérêts.
objectifs du
également responsable de la te- projet La GTZ s'emploie à trouver
neur de l’arrangement intergouver- des partenaires
nemental. La GTZ, pour sa part, est man- ● qui veulent réellement le projet,
datée par le BMZ ou par d’autres organisa- ● qui sont acceptés par les différents
tions de financement. groupes cibles et qui sont en mesure
Plusieurs organisations différentes de communiquer et de coopérer effi-
peuvent participer à un projet, notamment cacement avec eux,
des organisations pu- ● qui ont la capacité juridique exigée
De nombreux bliques et non gouver- pour l’exécution du projet.
acteurs parti- nementales, des orga- Parmi les méthodes utilisées pour analyser
cipent et doivent nisations d’utilité pu- l’organisation du projet, il convient de
être intégrés blique et privées, des citer le diagnostic organisationnel, l’ana-
à l’organisation organisations de la ba- lyse des fonctions, la grille des relations
du projet se et d’appui, des or- interpersonnelles ainsi que d’autres métho-
ganisations de produc- des également employées dans l’analyse
tion et des prestataires de services. Cha- de la situation et des parties concernées.

GTZ

Organi-
Coopé-
Projet sation
rative
caritative

Service Opérateur Association Collectivité Usagers


public de du système des utilisant d’eau Figure 4 :
l’hydraulique d’irrigation usagers l’eau (entreprise Le « paysage
(système d’eau privée)
principal) organisa-
tionnel » d’un
Fournisseur système
d’intrants d’irrigation
(entreprise (Source :
privée) W. Huppert/
K. Urban, 1994).

23
PA RT I C I PAT I O N E T AT E L I E R S

7 Participation et ateliers

7.1 Participation signifie pas automatiquement décider. Sou-


vent, la participation peut se résumer à un
Dans la coopération au développement, la processus d’information et de consultation.
participation est souvent traitée comme s’il C’est pourquoi il convient, dans de
s’agissait d’un objectif en soi. Lorsque les nombreux cas, d’associer des personnes ou
parties concernées deviennent des acteurs, groupes différents aux diverses phases de la
c’est-à-dire qu’ils participent véritablement planification et de moduler la participation
au projet et prennent en mains l’améliora- en fonction du degré d’affinement de cette
tion de leurs conditions de vie, un pas a été dernière. La participation ne signifie pas que
franchi sur la voie menant au dévelop- des personnes ou groupes soient consultés
pement. sur des décisions qui n’exigeront aucune
À chaque étape de planification, il im- contribution de leur part et qui n’engage-
porte de se demander qui doit participer et ront pas leur responsabilité. Si ceci était le
selon quelles modalités : qui est susceptible cas, les plans produits manqueraient de réa-
de livrer des informations et de faire des lisme et n’auraient guère d’utilité pratique.
suggestions qui contribue- Mieux vaut renoncer à toute participa-
Prenez garde aux ront à améliorer la planifica- tion plutôt que de feindre la participation.
solutions élaborées tion ? Qui doit participer au Si dans un atelier de planification, par
sans la participation processus de planification exemple, un groupe élabore une concep-
des personnes parce qu’il doit être informé tion dans la ferme conviction qu’il sera res-
concernées de ce qui se passe dans le ponsable de la décision
projet ? Et surtout, qui sont prise sur cette base et Ne pas simuler
ceux dont l’engagement aura une importan- que cette conception une fausse
ce décisive pour la réussite du projet ? est ultérieurement mo- participation
Grâce à la participation, ce sont les points difiée à plus haut ni-
de vue des parties concernées qui donnent veau, il est probable qu’il perdra toute sa
forme à la conception du projet. motivation et refusera dorénavant de co-
La participation renforce la loyauté opérer. La question de savoir à qui donner
vis-à-vis de la conception du projet. Celui un droit de parole pour telle ou telle déci-
qui considère que le projet est « son enfant » sion doit donc être mûrement réfléchie afin
n’hésitera pas à fournir les prestations de ne pas éveiller de faux espoirs.
promises.
C’est sur ce point également que les
limites de la participation deviennent 7.2 Ateliers
évidentes. En effet, ne de-
La participation ne vraient être associées à la Les ateliers sont des instruments auxquels
confère pas auto- prise de décisions que les la direction du projet peut avoir recours
matiquement un personnes qui sont vérita- dans un but bien précis. On opère une dis-
droit de codécision blement concernées par un tinction entre les ateliers servant à
projet et qui contribuent à ● transmettre des informations et des
son succès. En d’autres termes, ceux qui as- connaissances,
sument la responsabilité du projet ont un ● améliorer les relations de travail au
droit de codécision. Toutefois, participer ne sein de l’équipe, et à

24
PA RT I C I PAT I O N E T AT E L I E R S

● soutenir certaines fonctions de atelier est particulièrement recommandée


gestion telles que la planification et quand il s’agit de valider les informations
l’évaluation. disponibles, de cristalliser une image parta-
Les ateliers complètent d’autres métho- gée de la réalité, de souligner les divers inté-
des de travail, comme les réunions ou la rêts et points de vue et de décider des me-
recherche documen- sures à prendre ultérieurement. Les ateliers
Les ateliers taire, mais ne les rem- se sont également avérés utiles pour clari-
ne sont pas une placent pas. Ils cons- fier directement avec les parties concernées
fin en soi tituent l’un des élé- les besoins ou les stratégies possibles ou
ments du processus pour informer les organisations de finance-
mais ne sont pas le processus lui-même. ment de résultats importants de la planifica-
Les ateliers représentent des phases de tion ou de décisions en suspens.
projet à haute intensité d’énergie. Leur coût C’est la direction du projet qui est res-
est relativement élevé et ils prennent du ponsable des ateliers et cette responsabilité
temps. Des ateliers peuvent être organisés ne peut pas être déléguée à des animateurs
afin de traiter de manière intensive cer- externes. Les experts externes qui assistent
taines questions spécifiques, qu’il serait dif- la direction du projet pour la planification
ficile d’aborder dans le cadre des activités devraient être plus que de simples anima-
de projet normales. L’énergie produite dans teurs. Il serait plus approprié de parler de
un tel atelier ne devrait pas être inutilement « consultants internes » ou de « consultants
dépensée pour des banalités. catalyseurs ».
Tout atelier ressemble à un petit projet : La planification est une tâche qui doit
les partenaires réfléchissent ensemble à ce être entreprise dans un esprit de partena-
qu’ils veulent obtenir et à la manière dont riat. Il serait contraire à cet esprit de parte-
ils peuvent l’obtenir. nariat que la GTZ prescrive la tenue d’un
Les ateliers doi- Ce sont ces délibéra- atelier, dresse une liste des parties concer-
vent être planifiés tions qui servent de nées et arrive avec des concepts tout prépa-
à la manière de base pour décider qui rés. Dans un tel cas en effet, les partenaires
petits projets doit participer à l’ate- seraient en droit de penser qu’ils ont été
lier, quelle sera la traités en sujets passifs, contraints de subir
durée de celui-ci et quelles sont les étapes l’épreuve d’un ZOPP.
de travail à prévoir. Chaque atelier doit être Les techniques de visualisation (ta-
conçu et organisé en fonction des objectifs bleaux d’affichage et fiches de couleur,
spécifiques qu’il se propose d’atteindre par exemple) se sont avérées très utiles
(lieu, restauration, hébergement, élé- pour le déroulement de tels ateliers.
ments de relaxation et de détente, La communication est améliorée
animation, langue utilisée, empla- ZOPP lorsque les participants à un ate-
cement des sièges, moyens de ne doit être lier non seulement entendent
visualisation, etc.). enveloppé mais voient les choses. La visua-
Le cercle des participants d’aucun mystère lisation empêche que des pen-
variera selon que l’objectif de ni brouillard sées soient oubliées et permet de
l’atelier est de diffuser des infor- s’assurer qu’une certaine attention
mations, de consulter des groupes sera prêtée aux opinions et points de
d’intérêt importants, de prendre des déci- vue de participants qui ne se seraient pas
sions ou d’atténuer les tensions au sein d’un manifestés autrement.
groupe. Il est souvent recommandé de Outre l’animation et la visualisation, le
convier différents groupes de participants travail de groupe et les enregistrements
dans les phases successives de l’atelier. vidéo sont des méthodes appropriées pou-
Dans le cadre de ZOPP, la tenue d’un vant être utilisées dans le cadre d’ateliers.

25
L E TA B L E A U S Y N O P T I Q U E D E P L A N I F I C AT I O N D U P R O J E T ( T S P )

8 Le tableau synoptique de
planification du projet (TSP)

Ce sont les besoins d’information des l’on attend concrètement d’eux et sur ce
organisations et personnes participant au qu’ils sont en droit d’attendre des autres.
projet qui déterminent les éléments qui Le tableau synoptique de planifica-
doivent être notés et enregistrés tout au tion du projet (TSP) s’est avéré être un
long du cycle du projet. moyen d’information approprié, en par-
Le gouvernement partenaire et le ticulier pour les organes de tutelle du
BMZ ont pour tâches d’arrêter les orien- projet et pour les acteurs opérant à plus
tations de la politique du développement, grande distance. Le tableau synoptique de
d’exercer un contrôle et de planification du projet s’inspire d’une ma-
Ce qui doit être débloquer les crédits né- trice qui a été développée aux États-Unis
noté, par qui et pour cessaires. Ils doivent, à cet et qui est connue sous le nom de cadre lo-
qui, dépend des effet, disposer d’informa- gique. Le TSP permet de se faire une idée
besoins d’infor- tions claires et compréhen- instantanée des principaux éléments du
mation des sibles sur le bien-fondé et plan et de leurs liens logiques. Il est utilisé
différents acteurs les objectifs du projet, sur sous une forme ou une autre par presque
la stratégie retenue et sur toutes les organisations de coopération au
les coûts estimés. Les organisations parte- développement. La GTZ l’utilise égale-
naires et la GTZ doivent assurer que les ment dans sa prise de décisions internes.
prestations à fournir dans le cadre de la Il n’est généralement pas possible de
coopération soient exécutées conformé- présenter toutes les informations perti-
ment à l’ordre qui leur a été passé et nentes dans un tableau synoptique
dans le respect des principes en Le tableau
de planification du projet unique.
vigueur au sein des organisa- synoptique de plani- Il est vrai que ceci n’est norma-
fication du projet est la
tions concernées. La direction pointe de l’iceberg que lement pas nécessaire car il est
les donateurs peuvent voir
de ces organisations nécessite à l’oeil nu. Le véritable projet rare que toutes les parties
à cet effet des informations ne peut être vu que des plon-
geurs portant un masque de
concernées aient besoin de
« cumulatives » sur le déroule- plongée adéquat et ayant l’ensemble des informations. La
suffisamment de
ment du projet et sur les effets de souffle. Figure 5 présente une variante
ce dernier. appropriée du TSP, laquelle livre les
Plus quelqu’un est proche du projet, informations de base nécessaires sur
plus son besoin d’information augmente. le projet.
Seule la direction du projet et l’équipe Les termes employés dans cette ma-
GTZ sur place nécessitent des informa- trice4 sont décrits dans les chapitres 2 à 4
tions détaillées sur le déroulement opéra- ci-dessus. Il existe plusieurs façon diffé-
tionnel et les effets du projet. Les groupes rentes d’utiliser le tableau synoptique de
cibles et les autres parties concernées du planification du projet. Pour un program-
projet doivent être informés sur ce que me par exemple, il peut s’avérer utile

4 Dans les offres soumises au BMZ par la GTZ, le TSP ne comporte que 4 niveaux de planification, à savoir l’objectif global, l’objectif
du projet, les résultats et les activités. Le niveau de l’objectif de développement n’est pas spécifié de manière explicite.

26
L E TA B L E A U S Y N O P T I Q U E D E P L A N I F I C AT I O N D U P R O J E T ( T S P )

Stratégie Indicateurs Facteurs externes Indicateurs des


facteurs externes

Objectif global :
orientation straté-
gique globale du
projet.

Figure 5 :
Objectif de Permettent de Tableau
développement : savoir si l’objectif synoptique de
amélioration de la de développement planification
du projet
situation souhaitée a été atteint ou
par les groupes non.
cibles.

Facteurs échappant
Objectif du projet : Permettent de à l’influence des Permettent de
changement dans savoir si l’objectif groupes cibles, qui savoir si un
doivent se produire
la façon d’agir des du projet a été facteur externe
pour que ces der-
bénéficiaires du atteint ou non. niers puissent attein- s’est produit.
projet. dre leur objectif de
développement.

Résultats : Caractéristiques Facteurs qui doivent Permettent de


produits et services essentielles se produire dans savoir si le facteur
assurés par la des résultats. l’environnement du externe s’est
direction du projet. projet pour que produit.
l’objectif du projet
puisse être atteint.

Activités Quantités et
nécessaires pour coûts.
atteindre les
résultats.

d’établir un schéma global et d’utiliser en- la contribution allemande). L’avantage de


suite une matrice sé- cette manière de procéder est qu’elle per-
Le TSP n’est parée pour chaque met de distinguer plus clairement le par-
pas rigide ! élément individuel. Il tage des responsabilités dans la coopé-
est également pos- ration.
sible de décrire le projet et la contribu- Si d’autres moyens de résumer ou de
tion allemande dans deux TSP distincts formaliser la planification ont été utilisés
qui seraient bien évidemment étroitement avec succès dans une situation donnée,
liés l’un à l’autre (c’est-à-dire un TSP pour ils peuvent être appliqués et repris ici.

27
L E TA B L E A U S Y N O P T I Q U E D E P L A N I F I C AT I O N D U P R O J E T ( T S P )

L’information peut alors être reportée ● Rédigé sous forme narrative, un plan
dans un tableau synoptique de planifica- peut donner l’impression d’être com-
tion du projet en-dehors du processus plet. Quand il est moulé dans un
de planification participative, pour autant tableau synoptique de planification
que les points convenus ne soient pas du projet, il peut révéler certaines
modifiés unilatéralement. lacunes, par exemple dans les cases
Le tableau synoptique de planification réservées aux indicateurs. Chacun
du projet vise à rendre la planification semble soudain ne plus voir que ce
transparente. Les liens logiques entre les qui manque. Ceci peut être un avan-
différentes cases de la matrice permettent tage, en montrant notamment que
de s’assurer de la l’orientation n’est pas complète, mais
Le TSP vise à cohérence du plan. peut également avoir un effet paraly-
améliorer la Nous devons néan- sant si, par souci de perfectionnisme,
transparence moins garder à l’es- nous en oublions d’agir.
de la planification prit que la recherche ● Un tableau synoptique de planifica-
d’un lien logique en- tion du projet exécuté à la lettre et
tre les objectifs et les résultats risque de sans aucun changement pendant
priver le tableau synoptique de planifica- plusieurs années de suite ne vaut
tion du projet de son utilité pratique. souvent pas grand chose. En prin-
Conseils pratiques pour travailler con- cipe, des changements peuvent être
crètement avec un TSP : apportés à tous les niveaux. Les
● Tout point inscrit dans le tableau changements sont d’autant plus
synoptique de planification du projet fréquents que le niveau de planifi-
semble plus vrai. cation est plus bas.

28
CONCLUSION

9 Conclusion

Le pas à franchir entre un guide théorique qui leur sera utile pour développer leurs
et l’action concrète est souvent très grand. propres idées sur la manière de donner
Ceux qui auront entrepris la lecture de ce forme à un processus de planification. Cer-
texte dans l’espoir d’y trouver une multi- tains autres penseront que les informa-
tude de conseils pratiques et d’outils de tions contenues dans le guide ne sont pas
planification, risquent d’être désappoin- suffisamment détaillées. Le vrai propos de
tés. Certains lecteurs salueront le caractè- ce dernier est d’offrir une plate-forme
re ouvert de cette publication qui renonce commune aux praticiens afin qu’ils puis-
délibérément à l’application de règles ri- sent défendre leurs points de vue et conti-
gides et de procédures schématiques et nuer à concevoir et à développer le ZOPP.

29
ANNEXE 1 : BIBLIOGRAPHIE

Annexe 1 : Bibliographie

GTZ Une entreprise en développement


GTZ Cadre d’orientation pour la mise en œuvre de projets et
programmes de la Coopération technique allemande (1995)
GTZ, Bureau 04 Gestion du cycle de projet (GCP) et planification des projets par
objectifs (ZOPP) – Un guide (1995)
GTZ, Bureau 04 Voie menant à la coopération. De quelle manière fonctionne la
procédure standard ? (1997)
GTZ, Bureau 04 Forster, Reiner / Osterhaus, Juliane : Analyse des groupes
cibles – Pourquoi, Quand, Quoi et Comment ? (1996)
Aperçu synoptique des questions, méthodes et ouvrages de
référence pertinents
GTZ, Bureau 04 Forster Reiner (éd.) : ZOPP marries PRA? Participatory Learning
and Action – A Challenge for our Services and Institutions.
Documentation d’un séminaire (1996)
Critique constructive mais pas toujours flatteuse de ZOPP
GTZ, Bureau 04 Mabille, Yvonne : Dare-to-share fair. A documentation (1995)
Information sur un marché où les idées stimulantes
foisonnent
GTZ, Bureau 04 Osterhaus, Juliane / Salzer, Walter : L’Approche Genre dans
le Cycle du Projet. Indications pour la planification, le suivi et
l’évaluation des projets (1995)
Traite de la petite différence si lourde de conséquences
GTZ, Division 402 Methodenkompaß, Eine praktische Orientierungshilfe für
Planungs- und Managementaufgaben im Umweltbereich, 1996,
402/21 d PVI (pour le moment, uniquement disponible en
allemand).
Compilation de méthodes d’analyse et de planification qui sont
axées sur la participation et le dialogue et qui s’intègrent bien
dans un environnement ZOPP. Bien qu’elle ait été spécialement
mise au point pour le domaine de l’environnement, cette
compilation peut être utilisée dans tous les secteurs.
Huppert, Walter Analysis of Service Production
(parution prochaine)

30
ANNEXE 2 : LES ANTÉCÉDENTS DE ZOPP

Annexe 2 : Les antécédents de ZOPP

1. Genèse 2. Cadre logique


Les antécédents de ZOPP remontent à l’an- La GTZ a incorporé le cadre logique et
née 1975, date à laquelle la GTZ a été fon- l’approche du même nom dans le ZOPP. À
dée en tant qu’entreprise de droit privé. l’origine, le cadre logique comprenait
L’intention générale d’assouplir la Coopé- seize cases comportant les principaux élé-
ration technique et d’optimiser son effi- ments conceptuels de l’approche de direc-
cience se reflète non seulement dans le tion par objectifs. Les cases de la grille
statut juridique donné à l’entreprise mais sont organisées de manière logique en
également dans la volonté d’introduire des quatre colonnes. La colonne de gauche est
outils de gestion modernes. L’intérêt s’est réservée à l’hypothèse de développement
très rapidement porté sur l’approche bien du projet avec « l’objectif global », « l’objec-
connue du « cadre logique », un instrument tif du projet », les « résultats » et les « activi-
de management complet pouvant servir tés », les différents niveaux s’enchaînant
de base à la planification, à la mise en par un lien logique : « si – alors ». La deu-
œuvre et à l’évaluation. xième colonne est réservée aux « indica-
Dès les années 70, le BMZ avait de- teurs objectivement vérifiables » de l’ob-
mandé à la GTZ de tester l’approche du jectif global, de l’objectif du projet et des
cadre logique dans divers projets de la co- résultats. La troisième colonne indique les
opération au développement Après de « sources de vérification » des indicateurs.
premières expériences encourageantes, la La quatrième colonne énumère les fac-
GTZ a appliqué l’approche du cadre lo- teurs externes se rapportant à chaque
gique dans une phase pilote en 1980/81 et phase de planification. La case réservée au
l’a développée pour en faire le système de « cadre estimatif détaillé des coûts » est rat-
planification des projets par objectifs, tachée à la case des activités. La responsa-
connu sous le sigle ZOPP (zielorientierte bilité de la direction du projet porte sur les
Projektplanung) La méthode ZOPP com- cases réservées aux résultats, aux activités
portait certaines étapes nouvelles, telles et au cadre estimatif détaillé (« facteurs
que l’analyse de la participation, l’analyse influençables »).
des problèmes et l’analyse des objectifs. Le
travail en équipe, au sein d’ateliers inter- 3. Introduction
disciplinaires réunissant la GTZ, ses orga- Sur un plan formel, l’introduction de l’ap-
nisations partenaires et les groupes cibles, proche ZOPP à la GTZ a d’abord été réali-
est devenu de règle. sée à titre facultatif, au moyen d’une ins-
Un nouveau profil professionnel a été truction d’organisation, en 1983. Son
créé, celui d’animateur d’ateliers ZOPP. application est devenue contraignante en
Des centaines d’animateurs d’ateliers 1987, avec la publication dans le manuel
ZOPP ont été formés en Allemagne et dans d’organisation de la GTZ du règlement
les pays partenaires. n° 4211 en vertu duquel le ZOPP devient
Les ateliers ZOPP s’appuyaient sur les partie intégrante du cycle du projet.
techniques de visualisation et utilisaient Jusqu’à la fin de 1988, la GTZ avait
des petites fiches de différentes couleurs formé tout le personnel hiérarchique et
mettant en relief les diverses étapes de tra- opérationnel concerné par la mise en
vail et les résultats. œuvre des projets ainsi que ses sous-

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ANNEXE 2 : LES ANTÉCÉDENTS DE ZOPP

traitants à la méthode ZOPP et à ses mo- de développement japonaise (FASID) et


dalités d’utilisation. La maîtrise de la mé- l’aide au développement suisse (DEH)
thode ZOPP était exigée comme condition ont témoigné d’un vif intérêt pour cette
essentielle de promotion et d’avancement méthode. L’initiation à la méthode ZOPP
professionnel. Des programmes de forma- a été intégrée dans les programmes
tion intensive à la méthode ZOPP conti- d’enseignement de nombreuses univer-
nuent d’être réalisés aujourd’hui encore à sités, en particulier dans ceux ayant trait
tous les niveaux, à la fois en Allemagne et à la politique du développement.
à l’étranger. ZOPP est devenu la « marque
de fabrique » de la GTZ dans ses pays par- 5. Critiques
tenaires. Dans les années 90, des voies critiques se
Lorsque la GTZ se fut réorganisée et sont élevées à l’encontre de la méthode
régionalisée en 1989 et que le départe- ZOPP, autant dans l’environnement des
ment « Études et développement » fut créé, projets qu’au sein même de la GTZ. Bien
les responsabilités concernant l’applica- que ni les documents ZOPP ni les cours de
tion de la méthode ZOPP se sont modifiées formation n’aient jamais laissé transpa-
mais son contenu et son caractère contrai- raître une quelconque intention dans ce
gnant sont restés inchangés. En concerta- sens, de nombreux ateliers ZOPP s’étaient
tion avec son sociétaire et principal com- transformés en rituels figés qui ne tenaient
mettant, le BMZ, la GTZ a progressivement pas suffisamment compte des situations
aligné tous ses instruments de gestion des variées rencontrées dans les projets.
projets sur la structure ZOPP. Ainsi, par Les participants aux ateliers ZOPP
exemple, les monographies de projet, les avaient parfois le sentiment d’être les figu-
rapports sur l’état d’avancement et les éva- rants d’un scénario qu’ils ne parvenaient
luations de projet étaient tous structurés pas à pleinement comprendre. De nom-
en fonction des éléments du ZOPP. breux collaborateurs de la GTZ, membres
d’organisations partenaires et représen-
4. Diffusion tants des groupes cibles vivaient le ZOPP
La réaction des organisations partenaires comme un instrument de pouvoir imposé
de la GTZ a dans l’ensemble été positive. par le siège de la GTZ et avaient le senti-
Dans ce contexte, la phrase suivante a sou- ment d’être les victimes du ZOPP. Les si-
vent été entendue : « c’est la première fois tuations d’atelier artificielles donnaient
que les donateurs nous écoutent réelle- naissance à des conceptions de projet qui
ment ». La logique d’intervention rigou- reflétaient les circonstances particulières
reuse, le centrage sur les problèmes et des journées d’atelier au lieu d’être des
l’approche participative transcendant tou- plans faisables et réalistes représentant un
tes les hiérarchies sont autant d’aspects compromis durable et viable. Pour un très
qui ont été particulièrement bien ac- large cercle de personnes, le ZOPP se ré-
cueillis. De nombreuses institutions parte- sumait à un atelier et à des petites fiches
naires commencèrent à appliquer une ap- de couleur qui n’avaient plus grand chose
proche similaire à celle du ZOPP au sein à voir avec la réalité concrète et le travail
de leurs organisations. quotidien des projets.
D’autres institutions de coopération Le fait de réduire la planification du
internationales, telles que l’organisme projet à ces ateliers a fait que, contraire-
norvégien pour le développement inter- ment à l’intention première de ZOPP, trop
national (NORAD), l’agence danoise de peu d’attention a été accordée à la partici-
développement international (DANIDA), pation des groupes cibles et à une percep-
la Banque africaine de développement tion différenciée des divers points de vue
(BAD), l’Union européenne, l’agence des personnes concernées.

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ANNEXE 2 : LES ANTÉCÉDENTS DE ZOPP

De nombreux planificateurs se sont A titre d’alternative au système ZOPP


sentis paralysés par le fait que le ZOPP tel qu’il était conçu initialement, de nou-
était axé de manière trop rigide sur les velles séquences ont été mises au point,
problèmes. Cette approche les obligeait comme SINFONIE par exemple, une boîte
en effet à considérer les choses en rétros- à outils méthodologique qui, en 12 étapes,
pective et les conduisait à attacher trop vise à faire mieux comprendre les relations
d’importance à la recherche des cou- systémiques et à développer des stratégies
pables. d’action dans des systèmes complexes.
Entre 1992 et 1995, la GTZ s’est em- La GTZ a décidé de « déréglementer »
ployée à remédier à ces faiblesses du systè- les procédures internes. Dès 1990, elle a
me ZOPP. Un projet interne intitulé « plani- publié dans son manuel d’organisation
fication et durabilité » a été mis sur pied. diverses recommandations sur la façon
Dans le cadre de ce projet, la GTZ s’est ef- d’utiliser le ZOPP de manière plus efficien-
forcée de mieux définir ce qu’il fallait en- te et plus souple. En 1996, le règlement
tendre par qualité dans la gestion des pro- 4211 a été remplacé par un guide sur la
jets, a assoupli le processus de préparation procédure standard (voir annexe 1). Enfin,
des projets et a développé l’instrument de la direction générale de la GTZ a pris la dé-
la « gestion du cycle de projet ». cision d’invalider toutes les directives se
rapportant à la gestion des projets, à l’ex-
6. Évolution ception de celles imposées à la GTZ de
Parallèlement à ces applications peu satis- l’extérieur, durant le processus de décen-
faisantes de la méthode mais aussi pour tralisation de l’entreprise (1996 à 1998).
réagir aux critiques à l’encontre du Les différentes étapes d’un projet peuvent
ZOPP, un grand nombre de nouvelles à présent être conçues selon des modalités
formes de planification des projets ont vu souples en accord avec toutes les parties
le jour dans la pratique. Des animateurs concernées.
d’atelier ont fait preuve de beaucoup de Entre 1993 et 1996, le BMZ a procédé
créativité à cet égard en incorporant des à une évaluation de l’approche ZOPP, telle
« éléments non programmés » dans les ate- qu’elle se présente en théorie et en pra-
liers, en changeant le mode de succes- tique. Cette évaluation a conclu que ZOPP
sion des différentes étapes du ZOPP, en devait à tout prix être maintenu mais que
supprimant certaines étapes ou en en in- des adaptations étaient nécessaires, tant
troduisant de nouvelles. Le ZOPP prenait au niveau de sa conception que de sa mise
enfin vie tout en étant mal coordonné et en œuvre, que le ZOPP devait devenir plus
en étant contraint de s’organiser au cas réaliste et qu’il devait mieux tenir compte
par cas. des réalités sociales différentes.

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Deutsche Gesellschaft für
Technische Zusammenarbeit (GTZ) GmbH

– Coopération technique allemande –


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Postfach 51 80
65726 Eschborn, Allemagne
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