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risques bancaires
Pour faire face à un suivi efficace des risques les acteurs du système bancaire
ont mis en place un ensemble de procédures passant de la maitrise et couverture
des risques à leur gestion à travers les dispositifs de contrôles.
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Chapitre 4 : La maitrise et la couverture des risques
Les métiers de la banque, qu’il s’agisse des activités de la banque de détail ou des
activités de la banque des investissements, sont générateurs des risques, qui sont aujourd’hui
particulièrement importants en raison des transformations qui ont affectés l’économie
mondiale (concurrence accrue dans de nombreux secteurs, ouverture croissante sur
l’extérieure, forte volatilité des variables financières, etc.). Un mauvais contrôle de ces risques
pourrait avoir un impact sur la rentabilité de l’activité bancaire. La maitrise des risques est
donc très importante pour les banques car elle leur permet de surveiller les risques afin de se
protéger contre tout événement aux conséquences néfastes.
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Assurer la pérennité de l'établissement, par une allocation efficiente des
ressources et une allocation adéquate des fonds propres qui permettra une
meilleure couverture contre les pertes futures.
Elargir le control interne du suivi des performances au suivi des risques associés.
Faciliter la prise de décision pour les opérations nouvelles et permettre de les
facturer aux clients.
Rééquilibrer le portefeuille de l'établissement, sur la base des résultats et des
effets de diversification.
Pour atteindre ces objectifs une démarche se composant de quatre étapes a été mise en
place.
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Les limites de risque et la politique d'une entreprise doivent être cohérentes ;
Le contrôle des
risques Les rapports doivent procurer de façon adéquate aux membres de la direction
et du groupe une information facile à exploiter, complète et à temps sur
l'exposition au risque.
Face à l’incertitude du monde financier, les banques prennent plusieurs en fonction de leurs
activités, la réalisation de ces risques peut entrainer des pertes financières.
Pour pallier à ces risques, établissements de crédit utilisent des instruments traditionnels de
couverture des risques et des instruments financiers de couverture de risques appelés produits
dérivés.
D’une façon générale, pour se prémunir contre les risques inhérents à son activité la banque
met en place un ensemble d’actions destinées à les ramener dans les limites fixées. Il s’agit
notamment de la prise des garanties, de la diversification du risque et des garanties de
compagnies d’assurances.
Par définition, « On entend par garantie un mécanisme permettant de protéger un créancier
contre une perte pécuniaire ». Les garanties servent à anticiper et couvrir un risque futur
possible de non-remboursement du crédit. Elles sont généralement prises lors de l’accord de
financement ou au cours de la réalisation lorsque la situation de la contrepartie se dégrade.
Les garanties présentent un caractère optionnel. En effet, leur mise en jeu n’intervient que si
la contrepartie, à l’échéance de la dette garantie, n’est pas en mesure de rembourser le crédit.
Elles doivent faire l’objet d’un suivi régulier. Plusieurs opérations sont menées entre banques
et leurs clients (Etat, banques, entreprises, etc.).
Les prêts ou opérations de crédit sont parmi les plus classiques. Il est normal de se protéger
contre le risque lié à ces crédits par des garanties Dans les opérations de prêts, les garanties
portent essentiellement sur les avoirs de la contrepartie auprès de la banque ou auprès d’autres
établissements de crédit, mais aussi sur des actifs (garanties réelles ou personnelles), ou
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encore sur des actifs tels que les titres et effets bien notés, c’est-à-dire pour lesquels l’aptitude
au paiement est satisfaisante. La première fonction de la garantie est qu’elle permet de diminuer
l’exposition au risque. En effet, le montant de l’exposition effective au risque est obtenu en diminuant
du total en capital et intérêt, la valeur estimée de la garantie. L’exposition nette au risque est donc
exprimée comme suit :
La diversification est un des moyens les plus anciennes de réductions des risques. Elle permet
aux banques de se prémunir contre une perte trop lourde, pouvant conduire à une défaillance.
En effet, une banque a intérêt à répartir les risques entre un grand nombre de contreparties
pour que la probabilité de perte soit faible, puisque les risques de contreparties sont
faiblement corrélés entre eux.
A l’inverse, une concentration trop importante des risques sur un nombre de contreparties
fragilise la gestion de la banque et met en danger sa pérennité en cas de défaillance de l’une
des contreparties les plus importantes. D’ailleurs, les PME offrent cette possibilité de
diversification de risque crédit de contrepartie pour la banque, car la clientèle PME appartient
à un monde d’entreprises fort hétérogène.
Une banque peut minimiser son exposition aux risques en bénéficiant des garanties des
compagnies d’assurance. Par exemple pour se prémunir contre le risque d’insolvabilité les
banques peuvent souscrire à une assurance-crédit ou contre le risque de change à des
assurances qui ont pour objet de permettre aux entreprises exportatrices de passer des contrats
en devises sans encourir le risque de variation des cours de change.
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Cette assurance-crédit est garantie par des compagnies locales au cas où la contrepartie est
dans le même pays que l’assuré, ou par des compagnies d’assurance des opérations
extérieures, si la contrepartie est étrangère. Parmi ces dernières, on retrouve notamment la
FCIA (Foreign Credit Association) aux USA, la COFACE (Compagnie Française
d’Assurance pour le Commerce Extérieur) en France et ACA (Agence pour l’assurance du
Commerce en Afrique).
Si la créance est irrécupérable, la compagnie d’assurance n’indemnise qu’une quote-part de la
perte subie. Cette assurance-crédit ne garantit le créancier que sur le court ou le moyen terme.
Ce mécanisme d’assurance permet non seulement de rembourser l’assuré en cas
d’insolvabilité de sa contrepartie, mais également de fournir à celui-ci des renseignements sur
la solvabilité de ses contreparties.
Un instrument financier de couverture est un produit financier dérivé qui permet de réduire ou
d’annuler le risque inhérent à un élément couvert appelé sous-jacent.
Les banques recourent à des produits dérivés afin de se prémunir contre les risques liés à son
activité. Ainsi dans le domaine bancaire de nombreux instruments sous-jacents peuvent faire
l’objet d’une opération de couverture, nous citons notamment, les actions, les obligations, les
devises, les matières premières et les taux.
Parmi les instruments de couverture les plus fréquents, nous citons les contrats d’options et les
contrats à terme.
Pour se couvrir contre les risques bancaires les banques ont recourt aux options. Une option
est un contrat qui donne à son porteur le droit et non l’obligation d’exercer son option de
vendre ou d’acheter un actif sous-jacent à un prix prédéterminé et ce à une date fixée à
l’avance si c’est une option européenne, ou au cours d’une période convenue si c’est une
option américaine. Une option d’une longue durée est appelée warrant.
Les principaux risques associés aux options sont : risque de contrepartie, risque de liquidité,
risque de change et le risque de taux.
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Le contrat à terme, est un contrat signé entre une banque et sa contrepartie qui s’accordent
d’acheter ou à vendre un sous-jacent (les devises, taux d’intérêt, matières premières, etc.) à un
certain prix fixé, à une certaine quantité, et à une date bien définie dans le futur.
Les principaux contrats à terme sont : le future, le forward et le swap.
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CHAPITRE 5 : LES DISPOSITIFS DE GESTION DES
RISQUES
Dans les années 90, le contrôle interne s'est trouvé au cœur même de la discussion sur le
gouvernement d'entreprise. En 1991, la société de conseil en affaires Coopers & Lybrand aux
Etats-Unis a élaboré, sous les auspices de la Tradeway Commission, un cadre conceptuel de
réflexion sur le contrôle interne (COSO ou Committee of Sponsoring Organisations) qui a eu
de l'influence par la suite. Le COSO et d'autres documents similaires ont élargi le concept de
contrôle, facilitant l'alignement de la gestion des risques sur le gouvernement d'entreprise.
Selon le COSO le contrôle interne est « un processus conçu pour donner une assurance
raisonnable au management et au conseil d’administration, de la réalisation de leurs objectifs
dans trois domaines :
1. L’efficacité des activités opérationnelles ;
2. La fiabilité des comptes et du reporting financier ;
3. La conformité aux lois et règlements. »
L’AMF (Autorité des marchés financiers) présente le contrôle interne comme un dispositif de
la société défini et mise en œuvre sous sa responsabilité pour servir à la maitrise de
l’ensemble de ses activités en permettant à mieux gérer les risques significatifs, qu’ils soient
opérationnels, financiers ou de conformités. Autrement dit on peut le percevoir comme un
service d'un établissement financier qui a pour rôle de vérifier et de surveiller l'ensemble des
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activités et des opérations financières. Le contrôle interne bancaire est une obligation légale
qui entre dans le cadre de la gestion des risques.
Dans une perspective de maîtrise des risques et d’optimisation de la rentabilité, les autorités
de contrôle bancaire, dans plusieurs pays du monde, ont généralisé pour tout établissement
bancaire, l’obligation de se doter d’un système de contrôle interne dont les objectifs essentiels
sont :
La vérification de la conformité des opérations de l’organisation et des procédures ;
Le contrôle du respect des procédures et des prises de risque ;
La vérification de la qualité de l’information comptable et financière ;
La vérification du respect des normes et usages professionnels et déontologiques.
Le Contrôle Interne est l’affaire de tous, des organes de gouvernance (organe délibérant,
organe exécutif) à l’ensemble des collaborateurs de la banque. Le système de contrôle des
opérations est structuré autour de deux fonctions de contrôle qui ensemble, forment une
structure de contrôle à 3 niveaux.
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a. Les fonctions du contrôle interne
Le contrôle interne bancaire doit prendre la forme d'un contrôle permanent et d'un contrôle
périodique.
Le contrôle permanent :
Le contrôle permanent constitue l’une des briques incontournables d’un dispositif de contrôle
interne. Ce niveau de contrôle comprend deux étages indissociables : le contrôle permanent
de niveau 1 et le contrôle permanent de niveau 2. Le contrôle permanent interagit en totale
complémentarité avec le contrôle périodique assuré traditionnellement par l’Inspection
Générale ou l’Audit interne. Il a pour mission selon la réglementation est de « s’assurer de la
conformité, de la sécurité et de la validation des opérations réalisées et du respect des autres
diligences liées aux missions de la fonction de gestion des risques ». Au niveau 1 il recense
les contrôles réalisés par les opérationnels au fil de l’eau complété par les contrôles de leur
hiérarchie. Au deuxième niveau il s’assure de la fiabilité des contrôles réalisés par le niveau 1
mais également diligente ses propres contrôles.
Le contrôle périodique :
Les principales innovations du règlement 97-02 sont peut-être la distinction qui est introduite
entre le contrôle permanent et le contrôle périodique. Dans les banques, cette distinction
recouvre différents niveaux de contrôle.
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Les personnes qui initient une opération (un guichetier dans une agence, un trader dans une
salle de marché, …) doivent assurer un premier contrôle, ainsi que leur hiérarchie immédiate.
Il est représenté par les auditeurs internes qui s’assurent, dans le cadre de leurs missions
d’audit, de la conformité et de l’efficacité de l’ensemble du dispositif de contrôle interne.
c. Les acteurs
L’organe délibérant
On entend par organe délibérant le conseil d’administration. Il était nécessaire que des
compléments soient apportés au dispositif réglementaire relatif au contrôle interne, afin que
les établissements de crédit se dotent de systèmes de contrôle performants et adéquats par
rapport aux risques encourus.
En premier lieu, la responsabilité et la nécessaire implication du conseil d’administration ont
été réaffirmées.
Il doit veiller à l’instauration d’un système de contrôle interne approprié, fixer
les grandes stratégies et principales politiques ainsi que la structure
organisationnelle globale.
Il a désormais un rôle actif dans le processus de surveillance et de maîtrise des
risques. En effet, il est informé, au moins deux fois par an, par l’organe
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exécutif et le responsable du contrôle interne de l’activité et des résultats du
contrôle interne. Tous les rapports établis à la suite de contrôles lui sont
communiqués. De même, il dispose du rapport annuel sur le contrôle interne. Il
s’implique également dans la compréhension des principaux risques encourus
par les établissements de crédit. Il doit les connaître et approuver la façon dont
ils sont évalués et maîtrisés. A ce titre, il fixe des niveaux acceptables pour
chaque risque, dits limites globales, et veille à ce que des procédures soient
établies pour réduire l’exposition de l’établissement de crédit vis à vis des
risques encourus. L’organe exécutif, lui, fait une présentation annuelle sur la
mesure des risques et sur la fixation et le respect des limites. Il assure donc le
contrôle de l’orientation de l’activité : il accompagne l’action des dirigeants
par le contrôle qu’il exerce.
Il est chargé de nommer le responsable du contrôle interne et s’il le souhaite, il
peut créer un comité d’audit pour l’assister dans sa mission de surveillance.
L’organe exécutif
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Pour assurer tout cela, il doit se doter de moyens humains, de matériel approprié et doit
définir une politique de sécurité.
Pour qu’il y ait un bon système de contrôle interne dans l’entreprise, il faut au moins cinq
composantes.
Pilo
tage
Activités de
controle
évaluation du risque
environnement de controle
INFORMATION ET
COMMNICATION
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Evaluation des risques : il s’agit de définir l’ensemble des facteurs susceptibles d’affecter
l’activité bancaire ce qui nécessite un processus dynamique et itératif d’identification, de
mesure et d’analyse des risques susceptibles d’affecter l’ensemble de l’activité.
Activités de contrôle : il s’agit de l’ensemble des mesures prises par la direction générale, le
conseil et d’autres parties pour maitriser les risques et assurer la réalisation des objectifs et
buts fixés par l’organisation.
Pilotage : il s’agit d’une évaluation permanente et ponctuelle des activités de contrôle interne
et la mise à jour des procédures en fonction des besoins à tous les niveaux de l’organisation.
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Surveiller l'activité bancaire internationale par la mise en place d'une coopération entre
les différentes autorités monétaires internationales.
Fixer des normes prudentielles afin d'éliminer la source d'inégalité concurrentielle due
aux différenciations de normes de fonds propres d'un pays à l'autre.
a. L’accords de Bale 1
Le premier comité est présidé par M. Cooke qui donnera son nom au premier ratio de
solvabilité dit ratio Cooke ou ratio de solvabilité, mis en place en juillet 1988 qui a pour
objectif essentiel de limiter le risque de défaillance de la contrepartie (de crédit). Il définit les
exigences en fonds propres que les banques doivent respecter en fonction des risques pris,
elles doivent ainsi disposer d'un montant de fonds propres égal à 8% de leur actif pondéré
c’est-à-dire sur un total d'actif de 100%, la banque doit avoir au moins 8% de fonds propres.
b. L’accord de Bale II
Le Nouvel Accord prudentiel de Bâle de 2004, ou « Bâle II », visait à mieux évaluer les
risques bancaires et à imposer un dispositif de surveillance prudentielle et de transparence.
Le ratio Cooke présentait une approche quantitative (la principale variable prise en compte au
dénominateur du ratio était le montant du crédit distribué) : la qualité de l'emprunteur était
négligée, et donc le risque de crédit qu'il représente. Le Comité de Bâle a donc proposé un
nouvel ensemble de recommandations, avec une mesure plus fine du risque de crédit, et a
introduit dans le calcul, de ce dernier les risques de marché et les risques opérationnels.
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Ce ratio maintient inchangé à 8% le niveau des fonds propres réglementaires couvrant les
risques encourus. En revanche, un calibrage du risque en fonction de sa qualité est exigé. A
cet effet, on introduit la prise en compte des risques opérationnels (fraudes et erreurs) en
complément du risque de crédit ou de contrepartie et des risques de marché. Le Nouvel
Accord impose aux établissements financiers de détenir un niveau de fonds propres adéquat
avec les risques encourus.
L’objectif du pilier 2 est double : d’une part, inciter les banques à développer des techniques
de gestion de leurs risques et de leur niveau de fonds propres et, d’autre part, permettre aux
autorités de régulation de majorer les exigences de capital réglementaire en cas de nécessité.
Cette nécessité doit s'appliquer de deux façons :
Le back testing : la banque doit prouver la validité de ses méthodes statistiques sur
des périodes assez longues (5 à 7 ans).
Le stress testing : La banque doit prouver, lors de simulations de situations extrêmes,
la validité de ses fonds propres en cas de crise économique. Le régulateur pourra en
fonction de ces résultats imposer la nécessité de fonds propres supplémentaires.
Cet accord vise à renforcer la résilience des banques (capacité à absorber des chocs liés à des
conditions de marché défavorables). Les enjeux de cette réforme sont considérables, non
seulement pour le secteur bancaire et la stabilité des marchés financiers, mais aussi pour
l’économie dans son ensemble.
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L'accord se concentre ainsi sur cinq points d’attention majeurs.
Le nouveau dispositif prudentiel élaboré par la COBAC repose simultanément sur les directives du
Comité de Bâle et les caractéristiques des économies de la sous-région. Il associe les aspects
quantitatifs et qualitatifs de la réglementation bancaire.
1. Le ratio de couverture des risques par les fonds propres est fixé à 8% depuis 2006.
Cependant, contrairement au ratio de solvabilité du Comité de Bâle qui exclut les
risques souverains, celui de la COBAC les intègre.
2. Le ratio de division des risques est fixé à 45% contre 25% pour la norme standard.
Ceci, pour tenir compte de l’étroitesse de la base de l’économie des États membres.
3. Le ratio de couverture des immobilisations à 100% pour empêcher les banques
d’affecter les dépôts au financement de leurs immobilisations et donc à financer
celles-ci par leurs fonds propres ou des ressources permanentes.
4. La limitation des prises de participation au capital des entreprises à 15% des fonds
propres nets et dont l’ensemble ne doit pas dépasser 45%.
5. La limitation à 15% des fonds propres nets, des concours octroyés aux actionnaires,
associés, administrateurs, dirigeants et au personnel. Par ailleurs, si ces engagements
excédent 5% des fonds propres nets, ils viennent en déduction du montant de ceux-ci.
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La dimension qualitative de la réglementation bancaire concerne essentiellement la
gouvernance des établissements de crédit. Celle-ci permet de remplir trois principaux rôles :
collaborer à la préservation de la confiance des investisseurs et des déposants, contribuer à
l’amélioration des performances économiques des différents établissements concernés et
finalement, contribuer à la réalisation de la stabilité du système bancaire. Dans la CEMAC
particulièrement, la prise en compte de cette dimension de la réglementation bancaire s’est
traduite par la mise sur pied, en 2001, du Règlement COBAC R-2001/7sur le contrôle interne.
Il s’agit en fait d’un ensemble de règles qui permettent de conforter la gestion transparente des
établissements de crédit en atténuant les risques d’abus de certains organes exécutifs et
délibérants. Ce faisant, elles constituent un excellent moyen de détection précoce des
difficultés des établissements de crédit.
Tableau : Nombre de banque en conformité avec les normes prudentielles en ZONE CEMAC
Au plan prudentiel, une diminution globale a été observée. Sur la base des états déclaratifs à
fin 2019, la situation se présente comme suit :
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· 32 banques ont présenté un ratio de couverture des immobilisations par les ressources
permanentes supérieur ou égal au minimum de 100 %, contre 36 banques à fin 2018.
L’appréciation des risques pesant sur le système bancaire de la zone CEMAC s’est appuyée
sur six catégories d’entre eux : risque de crédit, risque de marché, risque de liquidité et risque
opérationnel.
a. Le risque de crédit
Le risque de crédit est ressorti élevé à fin 2018, en raison de la dégradation de la qualité du
portefeuille de créances des établissements de crédit. Ainsi, les créances en souffrance des
banques se sont accrues de 28 % pour s’établir à 1 845,9 milliards, soit 21,3 % des crédits
bruts contre 17,1 % en 2017. La problématique de l’accroissement du volume des créances en
souffrance est au centre des préoccupations du système bancaire de la CEMAC, le risque de
crédit étant identifié comme le principal risque dans la sous-région.
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Crédits bruts, créances en souffrance et taux de créances en souffrance
10,000,000 25.00%
9,000,000 8,465,529 8,672,989
21.3%
8,000,000 20.00%
7,000,000 17.1%
6,000,000 15.00%
5,000,000
4,000,000 10.00%
3,000,000
1,845,959
2,000,000 1,446,874 5.00%
1,000,000
- 0.00%
31 31/12/2018)
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Ces créances en souffrance sont pour partie la conséquence directe des retards de paiement
des États envers les banques mais aussi envers les entreprises privées qui peinent en
conséquence à assumer leur propres échéances de recouvrement auprès des banques. Les
banques ont depuis longtemps privilégié les crédits aux États ou aux agents économiques qui
leur sont liés ainsi qu’aux crédits garantis par l’État. En plus de cette forte exposition au
risque souverain qui empiète sur le crédit au secteur privé, les banques souffrent également de
la faiblesse du marché interbancaire qui ne permet pas de transferts efficaces des banques
excédentaires vers les banques déficitaires de trésorerie.
b. Le risque de marché
Les marchés financiers sont encore peu développés pour représenter un véritable risque pour
la CEMAC, au regard du faible nombre d’émetteurs, du manque de diversité d’instruments et
de la faible liquidité du marché.
c. Le risque de liquidité
La liquidité du secteur bancaire de la sous-région s’est consolidée suite à l’augmentation des
dépôts. Cette évolution a été essentiellement imputable à la hausse des réserves des banques
(20,6 % soit 326,4 mds Fcfa). Sous l’angle prudentiel, 45 banques ont présenté un rapport de
liquidité supérieur ou égal au minimum de 100 % en 2018, contre 40 banques en 2017.
GRAPHIQUE : Contribution des banques au risque de liquidité à fin 2018 (Mesurée par le
poids dans l’exigibilité à vue)
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d. Le risque opérationnel
Ce risque a été évalué comme étant élevé, pour refléter la vétusté des réseaux de
télécommunication des systèmes administrés par la BEAC (SYSTAC, SYGMA et SWIFT), le
faible degré de reporting mensuel et le manque de formation des exploitants, nonobstant les
réformes engagées par la Banque centrale.
Dans le secteur bancaire, ce risque s’est manifesté dans la sous-région sous forme de fraudes
internes et externes, imputables à des carences dans les dispositifs de sécurité du système
d’information et de contrôle interne.
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