Vous êtes sur la page 1sur 7

Chapitre 2 : Généralité de réglementation

Introduction :
La réglementation bancaire est un pilier essentiel de la stabilité et de l'intégrité
du système financier mondial. Elle constitue un ensemble de lois, de normes et
de pratiques élaborées par les autorités de réglementation financière pour
encadrer les activités des institutions bancaires. Cette réglementation vise à
assurer la sécurité et la confiance des déposants, des investisseurs et de
l'ensemble de l'économie en régulant les opérations, les pratiques et les
comportements des banques.

Dans ce chapitre nous cherchons à définir, dans une première section, les
différents types de réglementation. Par la suite nous allons définir Les Normes
prudentielles

Section 1 : les différents types de réglementation


La réglementation bancaire comprend différents types de règles et de normes qui
visent à superviser et encadrer les activités des institutions bancaires.

1.1 Réglementation économique : La déréglementation signifie l'abolition de


la réglementation qui limite le jeu des forces de marché a fin de protéger le
secteur bancaire.

Cette « réglementation économique » englobe des contrôles sur les prix, les
profits et l'entrée dans un secteur. La déréglementation est née en fait, d'une
certaine ambiguité réglementaire : la réglementation est souvent instaurée sans
que ne soit au préalable menée une analyse coût-avantage suffisante. L'abus de
réglementation ou sa rigidité peut déclencher des comportements pervers. D'où
la tendance à la déréglementation.
1 .2 La réglementation prudentielle : Aujourd'hui, il est généralement admis
que la réglementation et la concurrence ne sont pas contradictoires, mais
complémentaires. La première établit le cadre dans lequel la deuxième peut
ensuite agir. Ainsi, ce deuxième type de réglementation est le plus adopté. Cette
réglementation prudentielle impose aux établissements de crédits des normes de
gestion prudente. Elle a été renforcée ces dernières années, par l'introduction des
normes de fonds propres et la mise en place des limites à l'exposition par rapport
à une contrepartie.

1.3 La réglementation de l'information : L. White (1994) distingue encore ce


troisième type de réglementation. La «réglementation de l'information » impose
en fait, aux firmes une information minimale qu'elles doivent attacher à leurs
produits, par exemple la publication des taux d'intérêt sur les dépôts et les
emprunts selon un format standardisé réduisant ainsi les coûts de transaction
pour les consommateurs désirant comparer les différents produits. En outre,
l'obligation de publication de données financières telles que le rapport annuel
constitue une autre caractéristique de cette réglementation. En rendant les
marchés plus transparents, ce type de réglementation a une certaine utilité.

Les différents types de réglementation bancaire visent à garantir la stabilité


financière, la protection des déposants, la transparence et la légitimité des
institutions bancaires, tout en minimisant les risques pour l'ensemble du système
financier. Les régulations varient d'un pays à l'autre, mais elles ont pour objectif
commun d'assurer le bon fonctionnement et l'intégrité du secteur bancaire.

Section 2 : Les Normes prudentielles


Les normes prudentielles de réglementation bancaire sont des règles et des
exigences spécifiques mises en place par les autorités de réglementation
financière pour assurer la solidité et la stabilité des institutions bancaires. Ces
normes visent à minimiser les risques financiers, à protéger les déposants et les
investisseurs, et à prévenir les crises financières.
2.1 L’accord du Bale sur le Fond Propre de 1998 : Ratio Cooke

Les premiers travaux de grande ampleur du Comité aboutissent à la publication, en 1988,


d'un accord sur un ratio international de solvabilité, baptisé "ratio Cooke", du nom de
l'instigateur du Comité. Ce ratio est au cœur des accords dits « Bâle 1 » et constitue un
élément fondateur de la régulation bancaire : chaque risque doit comprendre un certain
montant de fonds propres pour assurer la sécurité globale du marché et minimiser les risques
de nature systémique en évitant « l'effet domino ».

Ratio Cooke = Fonds propres / Risque >8%

Fonds propres Risques = risques « pondérés »

Capital et réserves (« Tier 1 ») Etat Risque à 0 %

+ Banque Risque à 20 %

Emprunts subordonnés (« Tier 2) Crédit Immobilier Risque à 50%

Autres Crédits Risque à 100 %

 Un amendement au ratio Cooke en 1998 pour prendre en compte les risques de marché

Risques de 400
= risques « pondérés » de 170

Etat 100 0% 0
Le ratio Cooke
Banque 100 20% 20
ne prend en
compte que les Crédit 100 50% 50
risques de immobilier
crédit Autres crédits 100 100% 100

Total 400 170

Le Comité de Bâle amende le ratio Cooke en 1996 pour prendre en compte les risques de
marché et ouvre la possibilité d’utiliser les modèles internes pour calculer les fonds propres
réglementaires sur ces risque
2 .2 Bâle 2 : les 3 piliers de la régulation bancaire :

 La complexité des évolutions des métiers bancaires impose une profonde révision
du cadre réglementaire

L'accord de Bâle de 1988 a été jugé insuffisant

Une conception des risques bancaires trop étroite, puisque limitée au seul risque de
crédit et depuis 1996 aux risques de marché.
Une mesure du risque insuffisamment affinée : pondération uniforme des entreprises à
100 %, même si elles étaient dotées de toutes les garanties et bien notées, alors que certains
États de l'OCDE, pourtant pondérés à 0 %, ont pu se révéler risqués.
Une grille de pondérations rigide car ne prenant pas en compte les techniques de
réduction des risques.

Pilier 1 Pilier 2 Pilier 3


Exigence Surveillanc Transpare
minimals e par les nce et
des fonds autorités descipline
propres supervision de marché
 un champ plus large pour les modèles : Mieux évaluer le risque de crédit et
élargir le champ des risques :

Ratio Cooke amendé (Bâle 1) Bâle 2

Risque de crédit Calcul forfaitaire Méthode standard fondé sur les notations
selon la contrepartie externes Systèmes de notations internes

Risque de marché Méthode standard Inchangé


Modèles internes

Risque Méthode standard Modèle interne


opérationnel
Pour le risque de crédit, l’approche standard donne la possibilité de mesurer le risque de la
contrepartie par les notes allouées par les agences de notation et les systèmes internes (plus
élaborés) sont fondés sur les données propres des banques et doivent être autorisés par les
superviseurs :

Une mesure dite fondation où la banque calcule la probabilité de défaut des


contreparties (PD) et le taux de perte en cas de défaut (LGD) est donné dans la réglementation
Une mesure dite avancée où la banque calcule tous les paramètres

2 .3 Bâle 3 : répondre à la crise de 2007/2008 et 2010 :


 Une crise financière, économique et de la dette souveraine

Un problème de marché : les crédits La valeur des biens et leur liquidité


subprimes, largement octroyés par des non-
banques et mis dans des produits structurés

Une crise bancaire car les marchés se sont La confiance


bloqués, les investisseurs refusant d’acheter
des titres, les banques refusant de se prêter
les unes aux autres

Une crise économique par la réduction du La place des banques dans le


financement du secteur privé et les impacts financement de l’économie
négatifs sur la consommation et l’emploi,
moteurs de croissance

Une crise de la dette souveraine liée à la Les liens entre risque souverain et risque
dégradation de la conjoncture (moindres bancaire
rentrées fiscales) et aux efforts des États
pour soutenir leurs secteurs financiers
 Combler les insuffisances et les défauts de la réglementation Bâle 2 ;

Insuffisances et défauts de Bâle 2 Comment renforcer le secteur


bancaire?

Du fait de la sensibilité aux risques, Bâle Renforcer les exigences de fonds propres
2 est une réglementation procyclique des opérations les plus risquées (par
(moins de fonds propres quand la exemple risques de marché)
situation est bonne, plus de fonds propres
quand la situation se détériore avec des
capitaux alors rares et chers

Sous pondération de certains risques Banques Too-big-to-fail


(risques de marché ou produits complexes Insuffisance de fonds propres
– titrisations)

Même si Bâle 2 a introduit le Pilier 2, la Problèmes de liquidité / refinancement


norme de Bâle n’est qu’une norme de Gouvernances déficientes
capital alors que les risques ne se limitent
pas aux questions de capital

 Bâle 3 finalisé donnera de la visibilité réglementaire :


En pratique, les travaux de finalisation de Bâle 3 portent sur :
Mesure du risque de crédit : révision en profondeur de l’approche standard et
encadrement accru de l’approche notations internes
Mesure du risque opérationnel : refonte du dispositif existant (nouvelle approche et
fin de l’utilisation des modèles internes)
Introduction d’un plancher (capital output floor) entre le calcul en méthode interne et
celui en méthode standard
Introduction d’une exigence de levier spécifique pour les banques systémiques (G-
SIBs), audelà de l’exigence de 3% de capital (Tier 1).

Les normes prudentielles sont conçues pour assurer la santé financière des banques, prévenir
les risques pour le système financier et garantir la confiance du public dans les institutions
bancaires
Conclusion :

Au terme de notre chapitre, nous allons constater que la notions de réglementations et


normes prudentielles varient d'un pays à l'autre, bien que de nombreux pays adoptent des
principes et des normes établis par des organisations internationales, telles que le Comité de
Bâle sur le contrôle bancaire, qui a élaboré les Accords de Bâle. L'objectif principal de ces
réglementations est de garantir la stabilité du système financier, de minimiser les risques
pour les déposants et les investisseurs, et de prévenir les crises financières.

Vous aimerez peut-être aussi