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Un modèle dynamique
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Yannick Bineau*
Bernard Dupont**
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INTRODUCTION
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STRUCTURE DU MODÈLE
1. Dans l’ensemble de l’article, les conventions suivantes sont adoptées. Les variables écrites en
majuscules correspondent à des niveaux, en valeur ou en volume. Les variables correspondantes en
minuscules sont les logarithmes népériens de leur valeur absolue. Les variables en minuscules
surmontées d’un point sont des taux de croissance instantanés (dérivées du logarithme népérien de
la valeur absolue des variables par rapport au temps). Les variables en minuscules surmontées de
deux points sont des accélérations instantanées.
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Ṫ t ⁄ T t = ẋ t – ( ṁ t + ṡ t )
Le taux de couverture est supposé constant à moyen terme. Le modèle
concerne alors des zones qui sont en moyenne importatrices nettes, exportatrices
nettes ou commercialement équilibrées sur une période donnée. Lorsque
T t = T, avec T ∈ +* , cela entraîne que Ṫ t = 0. L’équation précédente est
réduite à l’égalité du taux de croissance des exportations en volume à la somme
des taux de croissance des importations en volume et du taux de change réel :
ẋ t = ṁ t + ṡ t (3)
Autrement dit, à taux de couverture constant, le taux de croissance des expor-
tations est aussi égal au taux de croissance du solde commercial, qui lui n’a
aucune raison d’être constant.
La dernière équation du modèle présente la contrainte extérieure. Elle pose
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.
x
II
r
O t
III
IV
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r
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O t
III
IV
La position débitrice d’une nation est soutenable tant que les engagements
contractés ne sont pas remis en cause et n’obligent pas les autorités nationales à
modifier leur politique économique ou tant qu’une crise de change n’est pas
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1. Parmi les variables fréquemment adoptées lors de tests empiriques il est possible de citer, sans
exhaustivité, le taux d’endettement extérieur et la composition de l’encours, le taux d’exportations,
le régime de change, le niveau du taux de change réel, de l’épargne et de l’investissement, le solde
budgétaire, le taux d’intermédiation financière, le régime portant sur les flux du compte en capital, …
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sont les exogènes ż et ṡ ainsi que les valeurs des élasticités du commerce
extérieur. Le rôle des variations du change réel apparaît à nouveau crucial
puisque la croissance du revenu mondial est exogène.
Si la configuration des élasticités est telle que α 1 + β 1 > 1 + α 1 β 0 , la condi-
α0 ( β0 – 1 )
tion de soutenabilité est équivalente à ṡ -------------------------------------------- - z˙. Une position
α1 + β1 – 1 – α1 β0
débitrice nette qui évolue de façon explosive demeure néanmoins soutenable si
la condition de Marshall-Lerner est très « largement » vérifiée, sous contrainte
de dépréciation du change réel, notamment par le biais d’une dépréciation du
taux de change nominal. Au contraire, si les estimations d’élasticités du
commerce extérieur indiquent que la condition de Marshall-Lerner augmentée1
est mise en défaut, ( α 1 + β 1 < 1 + α 1 β 0 ), alors la condition de soutenabilité est
α0 ( β0 – 1 )
vérifiée si et seulement si ṡ --------------------------------------------
- z˙. Ce n’est plus la déprécia-
α1 + β1 – 1 – α1 β0
tion mais l’appréciation de la monnaie domestique qui apporte une réponse au
problème de la soutenabilité de la dette extérieure. Une nation adoptant cette
stratégie réduit en effet ses importations et finance plus aisément son poste des
revenus du capital.
CONCLUSION
L’article montre, à l’aide d’un cadre théorique qui se réfère aux modèles de
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1. Les travaux empiriques sur les estimations des fonctions d’exportation et d’importation du
commerce extérieur sont très divers. Leur interprétation et leur comparaison sont très délicates en
raison des échantillons, des séries et des fréquences temporelles et des techniques économétriques
utilisées qui diffèrent. Cependant, même en réalisant des comparaisons prudentes, ces travaux
permettent de mettre en avant de larges tendances dans les caractéristiques structurelles domestiques.
C’est le cas pour les élasticités du commerce extérieur.
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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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LANE P., MILESI-FERRETTI G.M. [2000], « The Transfer Problem Revisited: Net Foreign
Assets and Real Exchange Rate », Working Paper, FMI, n° 123.
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cations for US Current Account Adjustment », Harvard University, Mimeo.
OBSTFELD M. [2000], « International Macroeconomics: Beyond the Mundell-Fleming
Model », University of California, Berkeley.
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Paper, FMI, n° 69.
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WU J.-L., FOUNTAS S. et CHEN S.-L. [1996], « Testing for the Sustainability of the
Current Account Deficit in Two Industrial Countries », Economics Letters, 52.
ANNEXE
Ḟ Ḟ˙ Ḟ 2 Ḟ˙
Comme ----t = ----t – ----t , alors ----t = f˙˙t + f˙t2.
t
F F t
F t
Ft
rḞ t – Ḟ˙t f˙˙t
- = f˙t – ------------
Il en résulte que : ----------------- -.
rF t – Ḟ t r – f˙t
L’équation de la balance des paiements en taux s’écrit bien :
f˙˙t
Tẋ t – ( ṁ t + ṡ t ) + ( 1 – T ) f˙t – ------------
- = 0
r – f˙ t
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