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Emmanuel Thibault
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• BILAN / ESSAI
de croissance avec accumulation de capital
Emmanuel Thibault*
Dans cet article nous nous proposons de retracer les grandes lignes de la controverse
théorique sur l’efficacité ou la neutralité de l’émission d’une dette publique. Il ressort de
l’étude de différents modèles de croissance à générations imbriquées que, davantage
que la durée de vie ou l’horizon de calcul d’un agent, c’est sa décision de laisser ou pas
un héritage à ses enfants qui détermine la validité du théorème d’équivalence ricar-
dienne. La contrainte de positivité des legs se trouvant au centre du débat macroéco-
nomique sur la neutralité de la dette publique, nous examinons quels sont, dans la
littérature, les facteurs qui incitent un parent à laisser ou non un héritage.
dette publique - modèles de croissance - altruisme
In this paper we focus on the theoretical issue of the efficiency or neutrality of public
debt in growth models with capital accumulation. We show, considering several OLG
models, that this is the decision of the households in terms of bequests that matters for
the validity of the Ricardian equivalence theorem rather than the length of their plan-
ning horizon or their life duration. Consequently, we study the economic conditions that
lead parents to leave a positive bequest to their children.
public debt - growth models - altruism
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1. Pour une présentation claire de cette controverse, le lecteur peut se référer à Descamps
et Page [1994]. Seater [1993] propose une étude très détaillée du débat empirique sur l’équi-
valence ricardienne. Pour des tests sur des données des pays de l’OCDE, le lecteur peut se
reporter à Kessler, Perelman et Pestieau [1986].
gne des individus, Franck Ramsey montre que l’émission d’une dette
publique n’entraîne aucun effet de richesse agrégé et n’a de ce fait aucun
impact sur la consommation agrégée.
Cependant, cette intuition est infirmée par l’analyse d’un certain type de
modèles à générations imbriquées connus sous le nom de modèles de jeu-
nesse perpétuelle (modèles de Blanchard [1985], Buiter [1988] et Weil
[1989]). En effet, lorsque nous prenons en compte les effets richesse dues à
la croissance de la population, l’existence d’agents à durée de vie ou horizon
de calcul infinis n’est ni nécessaire, ni suffisante pour obtenir le théorème
d’équivalence ricardienne.
Intuitivement, les agents présents au moment de l’émission d’une dette
augmentent leurs consommations non parce qu’ils savent qu’ils ont des
chances d’échapper à la future hausse d’impôt que le remboursement de la
dette ne manquera pas d’entraîner, mais parce qu’ils anticipent l’arrivée de
nouveaux individus qui les aideront à la supporter. Ainsi, d’après Weil [1989,
p. 183/196] : « The length of consumers’ planning horizons bears no logical
relation to the issues raised by the Ricardian debt neutrality proposition or
the efficiency of competitive equilibria [...] The crucial ingredient is the conti-
nuous arrival into the economy of new, infinitely-lived dynasties which are,
by definition, not part of pre-existing families in the sense that they are not
linked to older cohorts through operative interdynastic transferts. »
C’est donc l’étude des liens qui unissent les individus qui meurent et ceux
qui naissent qui détermine si oui ou non l’émission d’une dette publique est
neutre. Nous retrouvons alors l’argument développé par Robert Barro dès
1974 : la présence de transferts intergénérationnels engendre des dynasties
d’agents altruistes qui peuvent permettre de valider l’argument ricardien.
D. Elmendorf et G. Mankiw [1999] (Handbook of Macroeconomics) souli-
gnent l’importance que ce célèbre article de Barro occupe dans le débat sur
l’argument ricardien : « In a way, Barro can be viewed as the Christopher
Columbus of Ricardian equivalence. Columbus was not the first European to
discover America, for Leif Ericsson and others had come before. Instead,
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2. Le lecteur peut se référer à Masson et Pestieau [1991] ou Laferrère [1997] pour une
présentation des modèles d’héritages et une étude de leurs implications.
5. Le lecteur peut se reporter à Michel [1992] pour une étude précise du modèle de
Ramsey en temps discret et à Venditti [1996] pour une étude détaillée des propriétés des
modèles de croissance optimale.
6. L’apport des modèles à générations imbriquées en macroéconomie est étudié par Mi-
chel [1993].
dt
Ct = ct + = f 共 kt 兲 − 共 1 + n 兲 kt [3]
1+n + 1
11. Pour une exposition détaillée de ce résultat le lecteur peut se référer à Michel [1993] ou
Blanchard et Fischer [1989].
certain d’avoir à supporter plus tard la hausse des taxes qu’entraîne imman-
quablement la précédente baisse. Pour valider cette intuition, Blanchard
[1985] élabore un modèle de croissance dans lequel chaque individu fait
face à une probabilité de décès tout au long de sa vie.
Par simplicité, ce risque de décès, noté q, est supposé constant. Cette
hypothèse de modélisation est cruciale car elle revient à supposer qu’à
chaque période t un agent a une probabilité 1 − q de vivre la période t + 1.
Ainsi, l’espérance de vie résiduelle :
t=+ ∞
E共v兲 = 兺
t=0
t
共 1 − q 兲 = 1/q
est la même quel que soit l’âge auquel nous la calculons. Une personne
ayant la même espérance de vie résiduelle tout au long de sa vie, ce type de
modèle à générations imbriquées est connu sous le nom de modèle de
jeunesse perpétuelle.
A chaque période nous supposons que naît une cohorte de mesure q. A la
période t, la taille d’une cohorte née en s < t est alors égale à
t − s
q × 共1 − q兲 , c’est-à-dire, la taille initiale de la cohorte multipliée par la
probabilité d’être encore vivant à la période t.
Un système parfait de rente viagère ou d’assurance-vie est nécessaire
pour que les agents ne meurent pas en laissant une richesse positive non
consommée ou des dettes non remboursées. Ce système, qui incite les
créanciers à prêter, permet aux débiteurs d’emprunter. Concrètement, les
individus assurent l’ensemble de leur richesse (humaine et non humaine),
at. La compagnie paie une prime qat à chaque période. En échange, elle
récupère at à la mort de l’agent12.
De façon à simplifier l’agrégation des variables de l’économie, nous sup-
posons que l’utilité instantanée d’un consommateur est logarithmique. Nous
notons cs, t la consommation d’un agent né en s vivant à la période t. L’in-
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兺
z=t
K
z − t
ln cs, z
12. Ainsi, les agents ne laissent pas d’héritage (ni positif, ni négatif) et cela nous permet,
comme le titre de cette sous-section l’indique, d’étudier la validité de l’argument ricardien
dans un cadre sans transferts entre générations où l’horizon de calcul est infini et la durée de
vie finie.
13. Bien que sa durée de vie soit finie, l’agent maximise son utilité instantanée jusqu’à
l’infinie car son horizon de calcul est infini. En effet, à chaque période où il est encore vivant,
il a une probabilité positive de continuer à vivre.
Ct = 兺
s=− ∞
q共1 − q兲
t − s
cs, t
Pour financer ses dépenses, l’État prélève une taxe forfaitaire Tt et s’en-
dette auprès du secteur privé. De façon à équilibrer ses comptes, la valeur
courante de la dette doit être, à chaque période, égale à la valeur actualisée
des surplus primaires.
Supposons que l’État, tout en conservant sa trajectoire de dépenses, dé-
cide à la période t de baisser les impôts. De façon à ne pas violer sa
contrainte de solvabilité, il devra compenser, à une certaine date t + j, le
manque à gagner induit par la baisse des impôts en t. Ce dernier est égal à
la valeur de la diminution des impôts plus les intérêts composés de cette
baisse.
En notant C x t la consommation agrégée des agents lorsque l’État ne pré-
lève que Tx t au lieu de Tt à la période t et compense ce manque à gagner j
périodes plus tard, il est possible de montrer que :
x − Ct = − c 共 1 − 共 1 − q 兲 兲 共 Tx t − Tt 兲
j
C [4]
Ainsi, lorsqu’on prend en compte les effets richesses dues aux variations
de la taille de la population, le fait que la durée de vie des individus soit finie
ou infinie n’est ni nécessaire ni suffisant pour valider ou infirmer l’argument
ricardien.
D’une part, l’ajout d’un « ingrédient » (ici l’introduction d’une croissance de
la population) a pour conséquence la non validité du théorème d’équivalence
ricardienne dans un modèle à durée de vie infinie14. D’autre part l’hypothèse
de durée de vie finie de l’agent n’est pas forcément un obstacle à l’argument
ricardien et les travaux de Weil [1989] précisent que ce sont les liens qui
unissent les individus qui sortent de l’économie et ceux qui y rentrent qui
déterminent si oui ou non l’émission d’une dette publique est neutre.
Les transferts intergénérationnels privés sont la principale source de
connection possible entre les générations. En effet, quelle qu’en soit la mo-
tivation, la transmission d’un héritage crée un lien fort entre le donateur et le
donataire. Dès 1820, Ricardo est conscient de l’impact que les héritages
peuvent avoir sur les politiques fiscales. Selon lui, si les générations sont
liées par des transferts ( i.e., des legs), la famille peut être considérée
comme une entité économique à horizon de calcul infini. Le terme le plus
souvent employé est celui de dynastie. La présence de transferts intergéné-
rationnels engendre des dynasties d’agents altruistes qui peuvent, dans cer-
tain cas, permettre de retrouver l’argument ricardien.
Le rôle et l’importance de l’introduction de l’hypothèse d’altruisme dans
les modèles de croissance ainsi que ses conséquences en termes de politi-
ques économiques font l’objet de la prochaine section.
14. Tel est aussi, par exemple, le cas lorsque nous introduisons une fiscalité distorsive, des
contraintes de liquidité ou certains types de déséquilibres (réaction à un choc,...).
vt = U 共 ct, dt + 1兲 + bvt + 1 *
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15. Comme le souligne Seater [1993, p. 148], le legs altruiste n’est probablement pas le
seul qui permette de retrouver l’équivalence ricardienne ; mais c’est le seul qui ait été étudié.
qu’il laisse à chacun de ses enfants. Ce legs doit être positif ou nul. Cette
hypothèse est parfaitement justifiée dans la mesure où nous étudions des
décisions d’agents privés : les enfants ne sont pas, d’après la loi, tenus
d’accepter l’héritage de leur parents.
Par substitution successive de vt + 1, vt + 2, ..., le programme d’un altruiste
né en t ayant reçu un legs xt est formellement équivalent à :
∞
vt = max 兺b
兵 ci, di + 1, xi + 1 其 i∞= t i = t
i − t
U 共 ci, di + 1兲
s.c. ∀ i ≥ t wi + xi = ci + si [5]
共 1 + ri + 1兲 si = di + 1 + 共 1 + n 兲 xi + 1 [6]
xi + 1 ≥0
共 1 + rt + 1兲 s̃t = dt + 1 + 共 1 + n 兲 x̃t + 1
wt + 1 + x̃t + 1 − bt 共 1 + rt + 1 兲/ 共 1 + n 兲 = ct + 1 + st + 1
关 共 1 + n 兲 − b 共 1 + r 兲 兴 U′d 共 c, d 兲 = 0 [9]
k* = f′
− 1
共 1 +b n 兲
Lorsque les agents sont liés par des transferts positifs, l’économie
converge vers le stock de capital k* de la règle d’or modifiée par le degré
d’altruisme. Ce stock de capital k* est inférieur à celui kor de la règle d’or.
Ainsi, contrairement au modèle à générations imbriquées avec individus
égoïstes, l’équilibre d’une économie avec agents liés par de l’altruisme dy-
nastique est unique et optimal au sens de Pareto.
REP 113 (2) mars-avril 2003
186 —————————————————————————————————————————————————— Emmanuel Thibault
− 1
k* = f′ 共 共 1 + n 兲/b 兲 ∼ 1 + r* = 共 1 + n 兲/b ∼ w* = f 共 k* 兲 − 共 1 + n 兲 k*/b
16. Même si l’altruisme dynastique permet de retrouver l’argument ricardien, il pose tou-
tefois certaines difficultés. Par exemple, si l’État emprunte à un taux inférieur au taux d’em-
prunt des ménages l’équivalence ricardienne n’est pas vérifiée. De plus, comme le souli-
gnent Bernheim et Bagwell [1988], la neutralité aux politiques de redistribution est si forte
qu’elle peut même impliquer une neutralité aux variations des taxes distorsives.
17. Ainsi pour Mankiw [2000 p. 121] :« ... we need a new macroeconomic model of fiscal
policy. Both the Barro-Ramsey model and the Diamond-Samuelson model are inconsistent
with the empirical finding that consomption tracks current incarne and with the numerous
households with near zero wealth. In addition, the Diamond-Samuelson model is inconsis-
tent with the great importance of bequests in aggregate wealth accumulation [...] There is a
need for a model in which some consumers plan ahead for themselves and their descen-
dants, while others live paycheck to paycheck. »
Ainsi, quel que soit leur proportion dans la population, les altruistes im-
posent leur point de vue : l’équilibre stationnaire est celui de la règle d’or
modifiée et le taux d’intérêt dépend de leur degré d’altruisme.
Pour comprendre l’intuition de ce résultat nous pouvons le mettre en
perspective avec celui obtenu par Robert Becker [1980]. Ce dernier montre
dans le cadre d’un modèle où les agents ont une durée de vie infinie et des
taux de préférence pour le présent hétérogènes que l’accumulation du capi-
tal à long terme résulte des décisions des individus les plus patients. Dans la
société considérée par Michel et Pestieau [1998], ce sont les altruistes qui,
étant les plus patients, imposent leurs décisions d’épargne.
A la règle d’or modifiée, les rémunérations r* et w* du capital et du travail
sont indépendantes de la proportion d’agents altruistes. Ce n’est cependant
pas le cas du legs stationnaire, noté x*, que fait chaque altruiste. En effet :
共 1 + n 兲 k* − ew* n
x* = où e = [11]
p共e + 共1 − e兲兲 b 1+n
st = 冉 冊
rt − n
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共1 − p兲 s b 共 1 + r* 兲
xa = w* + x* + et x = x* +
p p共1 + n兲
3. La contrainte de positivité
des héritages
st = s 共 wt + xt, − 共 1 + n 兲 xt + 1, 1 + rt + 1兲
= argmaxs U 共 wt + xt − s, 共 1 + rt + 1兲 s − 共 1 + n 兲 xt + 1兲
18. En considérant un modèle dans lequel l’altruisme est à la fois ascendant et descen-
dant, Abel [1987] généralise la condition de Weil. Cependant, l’étude de Weil remonte à 1984
alors que celle d’Abel date de 1986.
Weil [1987] utilise alors19 s pour construire une fonction X qui reflète la
règle de décision d’épargne des parents selon le niveau de legs x et le stock
de capital k :
s 共 f 共 k 兲 − kf′ 共 k 兲 + x, − 共 1 + n 兲 x, f′ 共 k 兲 兲
X 共 k, x 兲 =
1+n
Cette fonction va permettre de paramétrer les équilibres de long terme du
modèle de Barro par rapport au legs stationnaire x. Une condition néces-
saire pour que le couple 共 k*, x* 兲 soit un équilibre stationnaire est que
X 共 k*, x* 兲 soit égal à k* ; sans cette condition l’équation d’accumulation du
capital n’est pas satisfaite.
Weil [1987] fait alors deux hypothèses qui, bien que très restrictives, sont
standard. Il considère à la fois que l’équation X 共 k, 0 兲 − k = 0 admet une
unique solution notée kD et que la fonction X 共 k, 0 兲 − k décroît avec k. Ces
hypothèses entraînent que le modèle de Diamond20 possède un unique
équilibre kD globalement stable (voir Figure 1).
D
Figure 1. Hypothèses d’unicité et de stabilité de k (Weil [1987])
1+n
b> D
[12]
1+r
A partir d’un certain degré d’altruisme un agent choisit de laisser un
héritage à ses enfants. Intuitivement, il faut que les parents se préoccupent
assez de leurs enfants pour que ceux ci perçoivent un legs.
19. Si les consommations des deux périodes de vie sont des biens normaux, la fonction s
croît en son premier argument et décroît en son second. Plus le revenu de première période
de l’altruiste est élevé, plus son épargne est importante. Plus l’altruiste veut laisser un
héritage important, plus il épargne.
D
20. Lorsque les legs sont nuls la fonction s coïncide avec la fonction d’épargne s du
modèle de Diamond définie par l’équation (1).
1+n
bN > D
1+r
21. L’altruisme dans les modèles à générations imbriquées est étudiée en détails par Vidal
[1996a].
22. En effet, s’il existe l ∈ 兵 0, ..., N − 1 其 tel que xl > 0 alors la relation (9) ne peut être
vérifiée par les dynasties j où j ∈ 兵 l + 1, ..., N 其 .
23. Diamond [1965, p. 1134] : « As portrayed in Diagram 3, and as will be assumed throu-
ghout this paper, the economy has a single, stable eguilibrium point. »
24. Weil [1987, p. 385] : « Were we abandon Assumption 2, our results would be reversed
and our model would yield counterintuitive conclusions as would Diamond’s [1965]. »
25. Ni les conditions d’Inada, ni les hypothèses de croissance et de stricte concavité sur les
préférences et la technologie ne permettent de garantir l’existence et/ou l’unicité d’un équi-
libre dans le modèle de Diamond.
26. A l’aide d’un exemple simple, Thibault [2001] montre que même si le modèle de
Diamond possède un unique équilibre globalement stable, le degré d’altruisme peut être
négativement corrélé avec le niveau d’héritage. C’est une hypothèse sur la concavité de la
fonction de production qui est nécessaire pour éviter ce résultat contre-intuitif.
27. Plus précisement X 共 k, x 兲 croît avec x, lim X 共 k, x 兲/k = 0 et lim X 共 k, x 兲 = + ∞.
k→ +∞ x→ +∞
des héritages (13). En effet, elle peut être reformulée seulement en fonction
des fondamentaux de l’économie puisque les altruistes laissent un héritage
à leurs enfants si et seulement si leur degré d’altruisme est supérieur au
taux marginal de substitution entre leurs consommations des deux périodes
évaluées en le stock de capital de la règle d’or modifiée28.
Cette condition de positivité des legs permet d’établir trois nouveaux ré-
sultats concernant les modèles de croissance à générations imbriquées :
28. Plus précisément, les legs sont positifs si (et seulement si) :
b > U′d 共 w* − k*, k*R* 兲/U′c 共 w* − k*, k*R* 兲.
*
* *
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29. Pour un survol plus détaillé, le lecteur peut se reporter à Seater [1993] ou au Chapitre 1
de Thibault [2000b].
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