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DES DEUX TYPES DE CONCURRENCE FISCALE POUR ATTIRER LES

FIRMES

Martin Kessler

La Découverte | Regards croisés sur l'économie

2007/1 - n° 1
pages 236 à 237

ISSN 1956-7413

Article disponible en ligne à l'adresse:


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http://www.cairn.info/revue-regards-croises-sur-l-economie-2007-1-page-236.htm
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Pour citer cet article :
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Kessler Martin, « Des deux types de concurrence fiscale pour attirer les firmes »,
Regards croisés sur l'économie, 2007/1 n° 1, p. 236-237. DOI : 10.3917/rce.001.0236
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236 Encadré

Des deux types de concurrence


fiscale pour attirer les firmes
Par Martin de RCE

Il y a deux façons pour un Etat d’attirer le capital (facteur « mobile ») : en le


taxant le moins possible [ Thierry Madiès, « La concurrence entre collectivités territo-
riales » ], mais aussi en fournissant un « facteur de production public » : infrastruc-
tures modernes, institutions efficaces, etc. Autrement dit, une entreprise viendra
s’installer dans un pays non seulement parce que ses profits seront peu taxés, mais
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aussi pour profiter des routes, de la protection légale de la propriété intellectuelle
et d’autres avantages fournis par la puissance publique. L’article fondateur de la
concurrence fiscale* « en bien public », celui de Zodrow et Mieszkowski (1988)
comportait une section sur cette seconde concurrence, mais ce n’est que dans la
seconde moitié des années 1990 qu’elle a pris une véritable importance théorique,
en venant éclairer des problèmes importants et concrets, souvent soulevés de
manière confuse dans le débat politique. On entend souvent parler de ces firmes
multinationales qui viennent profiter des infrastructures françaises tout en
exigeant des allègements de charges : cette littérature permet largement de clari-
fier et de préciser les enjeux réels derrière ces controverses. Keen et Marchand
(1997) montrent par exemple que sous certaines conditions, les Etats fournissent
Le Petit Encadré

trop de facteurs publics et pas assez de biens publics* par rapport à l’optimum : la
charge fiscale pèse sur le facteur le moins mobile (le travail, notamment peu quali-
fié), et la dépense profite au plus mobile (le capital). C’est de fait l’évolution que
dégage empiriquement Agnès Bénassy-Quéré [ Agnès Bénassy-Quéré, « Fiscalité
des entreprises en Europe : entre concurrence et harmonisation » ]. Cependant, la concur-
rence fiscale est aussi un aiguillon qui oblige les Etats à améliorer leur efficacité, en
les obligeant à faire une meilleure utilisation des ressources prélevées par l’impôt,
puisque ces dernières sont plus faibles. Comme le montrent Krugman et Baldwin
(2004), les pays à la périphérie des principales zones de production peuvent jouer
le rôle d’aiguillon, en maintenant des taux de taxe inférieurs à la moyenne, toute
en ne risquant pas d’attirer le « cœur » de la production : les coûts de transports
seraient trop élevés pour fournir le « grand marché » à des prix suffisamment
bas. C’est une vision nuancée entre concurrence fiscale « dommageable »* et con-
currence fiscale « régulière » qu’adoptent l’OCDE et l’Union européenne (voir
Raspiller (2005) pour un survol utile de ces notions). Le but de l’UE est d’assurer
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une harmonisation suffisante pour éviter les comportements opportunistes des


firmes (qui, en l’absence d’harmonisation, feraient jouer l’appel au plus offrant
en terme d’infrastructures, ou de baisses de charge fiscale), tout en maintenant
l’aspect « régulier » de la concurrence fiscale. Toutefois les analyses optimistes de
la « nouvelle économie géographique » restent fragiles, et la forme que prendra la
concurrence fiscale au sein de l’Union européenne demeure une question ouverte
aussi bien empiriquement qu’analytiquement.

Bibliographie

Baldwin R. et Krugman P., (2004), « Agglomeration, integration and tax harmonization », European
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Economic Review (48)
Keen, M. et Marchand, M., (1997), « Fiscal Competition and the pattern of public spending », Jour-
nal of Public Economics (66)
Raspiller, S., (2005), « La concurrence fiscale : principaux enseignements de l’analyse économique »,
document de travail de la Direction des Etudes et Synthèses Economiques, INSEE, http://www.in-
see.fr/fr/nom_def_met/methodes/doc_travail/docs_doc_travail/g2005-07.pdf

Le Petit Encadré

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