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L’exigence minimale de fonds propres régle- Le « paquet bancaire Bâle III » a surtout Critères pris en compte
mentaires, fixée par Bâle 2, au regard des visé à renforcer la capacité des banques pour la notation
risques pondérés (entreprises) reste inchan- à résister à de futures crises. D’ailleurs, au La plupart des banques appliquent une
gée à 8 %. Mais la crise des subprimes étant niveau européen, la directive et le règlement notation interne pour leurs entreprises
passée par là, Bâle III impose aux banques sur les exigences de fonds propres se sont clientes, à partir d’un modèle qui leur est
de nouvelles normes de sécurité en capitaux fortement inspirés du dispositif de Bâle III 1. propre, validé et « agréé » par la commis-
propres et de risque de liquidités : Pour les banques françaises, signalons que le sion bancaire. Les éléments qui permettent
• renforcement de la structure du capital des niveau des fonds propres est généralement d’établir cette notation sont souvent les
banques avec amélioration de la qualité plus important que le montant imposé, suivants :
des fonds propres et un objectif de fonds celles-ci voient d’un mauvais œil ces nouvelles • r atios d’analyse financière ;
propres à atteindre de 10,50 % du total contraintes, d’autant plus que le comité de Bâle • fi
abilité des documents prévisionnels ;
des engagements en 2019. Les capitaux propose de nouvelles modalités d’application •é tude de la rentabilité ;
propres doivent représenter au moins 3 % de Bâle III (Bâle IV) sur une échéance comprise • respect des échéances clients et fournis-
du total de l’actif du bilan d’une banque. entre 2022 et 2027 qui conduiraient à une seurs ;
Le niveau de capital est crucial puisqu’il exigence de fonds propres plus importante. •p lace de l’entreprise sur le marché ;
garantit la solvabilité des banques face aux •q ualités du dirigeant ;
pertes qu’elles pourraient réaliser ; Les méthodes de notation •o rganisation interne de l’entreprise ;
• amélioration de la gestion de la liquidité : des entreprises par •g arantie du crédit accordé ;
l’établissement bancaire doit sélectionner • fonctionnement du compte ;
les banques françaises
des actifs facilement cessibles (sans perte • incidents de paiement ;
Issues de Bale II, il existe trois méthodes de
de valeur) pour alimenter sa trésorerie •d épassements des concours autorisés ;
notation :
en cas de difficulté ayant pour origine • relation entre mouvements remis et
• la méthode standard : un organisme externe
des retraits massifs de sa clientèle, ou un concours autorisés ;
(Banque de France, COFACE…) évalue la
assèchement du marché interbancaire : • etc.
note de crédit. Cette méthode est retenue
obligation de couvrir les sorties nettes de
par les petites et moyennes banques ; La notation attribuée en interne peut être
trésorerie pendant les trente prochains
• la méthode de notation interne fondation comparée à la notation attribuée par les
jours ;
(FIRB) ; agences de notation ; toutefois, peu d’entre-
• introduction d’un plafond d’effet de levier,
• la méthode de notation interne avancée prises françaises font l’objet d’une notation
dans le but de limiter le montant total des
(AIRB). par les agences.
actifs qu’une banque peut posséder en
fonction de ses fonds propres. Cette dernière méthode applicable depuis Depuis la mise en application de Bâle II,
Les banques devront également disposer le 1er janvier 2008 est celle retenue par les les banques qui ont pour la plupart utilisé
d’un « coussin contracyclique » de fonds plus grandes banques françaises. Elle permet leurs propres modèles de notation interne
propres, sorte de matelas de sécurité, qu’elles d’obtenir une notation plus fine et sur mesure ont réalisé de réelles économies de fonds
constitueront et alimenteront en phase de l’entreprise et du risque. propres (voir ci-après tableau de simulation
d’expansion et dans lequel elles pourront, à de la commission bancaire).
l’inverse, puiser, lors de récessions. Dates d’application de Bâle II en France Rappelons que la Banque de France (BdF)
L’accord de Bâle III est un chantier aujourd’hui • depuis le 1er janvier 2007 pour les éta- est reconnue comme organisme externe
terminé. blissements qui ont retenu la méthode d’évaluation du crédit.
standard ;
• depuis le 1er janvier 2008 pour les éta- Les banques peuvent s’appuyer sur la cota-
blissements qui appliquent leurs propres tion BdF pour déterminer le montant des
modèles de notation interne (FIRB ou fonds propres réglementaires nécessaires
1. Directive 2013/36/UE du 26 juin 2013 ; AIRB). pour couvrir les risques de leur activité de
Règlement (UE) 575/2013 du 26 juin 2013. crédit aux entreprises.
8% 8% 8% 8% 8% 100 %
Quota
× 20 % × 50 % × 100 % × 100 % × 150 % = ×8%
ou ratio de fonds propres Bâle II
= 1,6 % =4% =8% =8% 12 % =8%
***
tableau). Sans oublier que les taux sont parfois plus
dépendants de la concurrence entre les
Le capital à immobiliser par la banque pour Culturellement, le système bancaire français
banques que de la notation de l’entreprise…
respecter les règles de Bâle II sera de : est très différent du modèle anglo-saxon.
8 % × 150 % = 12 % du montant du prêt. Ainsi, en matière de crédit immobilier, en
Conseils aux entreprises
Soit, pour un emprunt d’un million d’euros : France, le montant du prêt est fonction de la
Le maître mot ou conseil à donner aux
1 000 000 × 12 % = 120 000 €. capacité de remboursement de l’emprunteur.
entreprises dans le contexte Bâle Il est « de
Dans de nombreux pays, à l’instar des États-
Dans ce cas la banque devra immobiliser communiquer ». En effet, parallèlement à la
Unis, il est calculé en fonction de la valeur
40 000 € de capital de plus que dans production de documents comptables de qua-
du bien. Aussi, sur le plan international, une
Bâle I. lité, les banques exigent de leurs clients des
harmonisation de pratiques semble difficile
Bâle II : 120 000 € renseignements plus précis, plus détaillés et
en raison d’une approche au niveau du risque
Bâle III : 80 000 € transparents. Ce qui n’est pas toujours perçu
tout à fait différente…, les banques améri-
≠ 40 000 € des chefs de petites et moyennes entreprises.
caines n’appliquant pas Bâle II.
Le chef d’entreprise devra donc :
En ce qui concerne l’incidence de Bâle 3
• faire en sorte que son banquier comprenne
Classification des entreprises sur l’économie réelle, d’après une étude de
son activité, ses produits, sa stratégie ;
dans Bâle II approche standard la Commission européenne 2, les exigences
• privilégier les relations avec son conseiller
Dans Bâle II, les entreprises sont classées de Bâle 3, en matière de fonds propres (exi-
clientèle et anticiper avec lui les difficultés
en fonction de leur chiffre d’affaires et des gences déjà réalisées et dépassées par les
financières. La communication avec le
montants des crédits accordés. grandes banques françaises) devraient réduire
chargé d’affaires de sa banque est dans ce
• Le portefeuille grandes entreprises les prêts d’environ 1,8 % et augmenter les taux
cas nécessaire et impérative ! ;
(Corporate) comprend celles dont le chiffre d’intérêt de 0,15 % environ. Rien d’inquiétant
• présenter régulièrement les forces de son
d’affaires est supérieur à 50 M€. en soit bien que l’appauvrissement du crédit
entreprise, les points positifs, les nouveaux
• Le portefeuille « PME » comprend celles se fera sentir essentiellement sur les entre-
atouts (ceci ne signifie pas de passer sous
dont le chiffre d’affaires est inférieur à 50 M€. prises en difficulté...
silence les points faibles à améliorer) ;
Notons toutefois qu’une PME peut être clas- • surveiller les dépassements d’autorisa-
sée dans la catégorie « Banque de détail » ou tion de découvert et avoir l’autorisation 2. CE, rapport du 17 juillet 2012.