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Aujourd’hui, on parle soit de droit boursier, soit de droit des marchés financiers. Ces
notions sont quasiment synonymes. La Bourse au sens matériel est un lieu où se rencontrent les
professionnels pour échanger des titres (la Bourse de New-York, de Paris, de Londres). Toute
Bourse est un marché financier au sens de marché organisé (vente de valeurs mobilières, actions
et obligations). Mais tout marché n’est pas une bourse (Bourse de commerce, Bourse du
travail).
Quant au marché financier, c’est « un marché contrôlé, où les prix (le cours) des valeurs qui y sont
cotées dépend directement de la loi de l’offre et de la demande »1 Le marché financier constitue un circuit
de financement spécialisé. C’est un lieu de rencontre entre une offre et une demande de
capitaux à long terme dont le support est une valeur mobilière (actions, obligations).
Les États membres de l’UEMOA (Union économique et monétaire Ouest africaine) vont
créer à la suite du marché financier d’Abidjan un marché financier régional en 1996. Il s’agissait,
lors de sa création, de l’unique marché financier au monde commun à plusieurs États (Bénin, le
Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo). Divers
objectifs furent assignés à ce marché financier régional à savoir : trouver une solution aux
problèmes de financement des économies de l’Union, remédier à la faiblesse de la culture
boursière, instaurer un climat de confiance, mobiliser l’épargne régionale et internationale, créer
un marché conforme aux standards internationaux.
A l’instar des pays membres de l’UEMOA, les États membres de la CEMAC2 vont
également se doter d’un marché financier régional.
1
Maurice COZIAN et Alain VIANDIER, Droit des sociétés, 11ème édition, Paris Litec, 1998, p. 396.
2
Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale.
1
Les règles régissant ces différents marchés vont constituer le droit des marchés financiers.
Celui-ci peut être défini comme l’ensemble des règles applicables aux activités des marchés
financiers et relevant du droit de la bourse et des marchés financiers.
Le CREPMF étant une autorité de régulation, elle émet de nombreuses instructions (qui
ont pour objet de préciser la portée des règlements) qui constituent des sources importantes du
droit des marchés financiers régional UMOA. On peut citer quelques instructions telles que :
l’instruction n°40/2009 relative à la structure de gestion des intervenants commerciaux du
marché financier UMOA. L’instruction n°6/97 relative à l’habilitation des apporteurs d’affaires,
conseils en investissements boursiers et démarcheurs. L’instruction n°37/2009 relative aux
conditions d’exercice de l’activité d’agence de notation sur le marché financier régional.
2
- Le Règlement général de la BRVM
Selon la législation qui leur est applicable, il est également possible de distinguer les
marchés financiers. On distingue le marché réglementé ou organisé qui bénéficie d’une certaine
reconnaissance officielle (c’est un marché géré par une entreprise de marché ayant la forme d’une
société commerciale), des marchés qui en sont dépourvus et dont la réglementation diffère. Un
marché non réglementé est un marché où les valeurs ne font pas l’objet d’une procédure
d’admission et où les sociétés cotées ne sont pas soumises à des obligations de diffusion
d’informations3. Autrement dit, les opérations d’échange, de retrait ou de rachat des titres inscrits
sur un marché non réglementé sont réalisées hors intervention et contrôle des autorités de
marché.
3
Anne-Dominique Merville, L’essentiel du Droit financier, éditions Gualino, 2016, p. 22.
3
C. Intérêts et dangers du recours aux marchés financiers
Intérêts. S’agissant des intérêts du recours aux marchés financiers, il en existe deux
principaux. Le premier est pour les émetteurs : ce sont les États et les entreprises. La Bourse leur
permet de se financer sur les marchés boursiers en émettant des titres et en les vendant.
A la suite de cette introduction, les développements qui suivront se feront selon le plan
suivant :
Hormis la régulation des marchés financiers, l’activité du secteur financier a fait l’objet
d’un encadrement. En effet, les structures et acteurs du marché financier ont fait l’objet d’une
réglementation. Après avoir présenté le régulateur financier régional (Chapitre 1), il convient
d’aborder les acteurs du marché financier régional (Chapitre 2).
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La création d’un organe de régulation des marchés financiers n’est pas spécifique à
l’espace UEMOA. Au niveau de la zone CEMAC4, on a la Commission de Surveillance du
Marché Financier (COSUMAF)5. Au niveau de la France, on l’autorité des marchés financiers
(AMF).
Après avoir effectué une présentation générale de la CREPMF (Section I), il convient
d’énoncer ses pouvoirs (Section II).
Afin de mieux cerner cette autorité de régulation, il convient de préciser ses missions (A),
sa composition (B) et ses moyens et ressources (C).
Le Conseil Régional est chargé d'une mission générale de protection de l'épargne investie
en valeurs mobilières et tout autre placement donnant lieu à une procédure d'appel public à
l'épargne dans l'ensemble des États membres de l'Union Monétaire Ouest Africaine. Il est seul
habilité à :
- Réglementer et à autoriser, par la délivrance d'un visa, les procédures d'appel public à
l'épargne par lesquelles un agent économique émet des titres ou offre des produits de placement
dans l'Union, que ceux-ci fassent ou non l'objet d'une inscription à la cote de la Bourse Régionale
-Formuler le cas échéant, un veto sur l'émission et sur le placement par appel public à
l'épargne de nouveaux produits financiers susceptibles d'être négociés en bourse ;
-Habiliter et contrôler l'ensemble des structures privées du marché. A cet effet, il agrée la
Bourse Régionale et le Dépositaire Centrale/Banque de règlement ainsi que les intervenants
commerciaux: les sociétés de gestion et d'intermédiation, les sociétés de gestion de patrimoine, les
sociétés de conseils en valeurs mobilières, les apporteurs d'affaires et les démarcheurs ;
-Autoriser les agents des structures privées à exercer les métiers de la Bourse par la
délivrance de cartes professionnelles.
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La Communauté Économique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC) est une organisation sous régionale
d’intégration économique qui regroupe six pays d’Afrique Centrale : Cameroun, Congo, Gabon, Guinée
Équatoriale, République Centrafricaine, Tchad.
5
Daniel Ebénézer KEUFFI, La régulation des marchés financiers dans l’espace OHADA, Thèse Doctorat Droit,
Universités de Strasbourg (France) et de Dschang (Cameroun), 2010, p. 28 et s.
5
B. La composition du CREPMF
- Un représentant de chaque État membre, nommé par le Conseil des Ministres de l'Union
Monétaire Ouest Africaine (UMOA) sur proposition de l'État concerné, en raison de sa
compétence et de son expérience en matière financière, comptable ou juridique.
- Un magistrat spécialisé en matière financière, nommé par le Conseil des Ministres de l'UMOA
sur la base d'une liste proposée par le Président de la Cour de Justice de l'UEMOA ;
- Un expert-comptable réputé, nommé par le Conseil des Ministres de l'UMOA sur la base d'une
liste proposée par le Président de la Cour des Comptes de l’UEMOA.
Les membres du Conseil Régional nommés par le Conseil des Ministres de l’UMOA le
sont pour un mandat de trois ans, renouvelable une fois. Le Président du Conseil Régional est
nommé par le Conseil des Ministres parmi les représentants des États qui exercent cette charge à
tour de rôle. La durée de son mandat est également de trois ans, renouvelable une fois.
Les membres du Conseil Régional ainsi que toutes les personnes qui concourent à son
fonctionnement ne peuvent, dans le cadre de l'exercice de leur mission, faire l'objet de poursuite
civile ou pénale, ceci pour garantir l'indépendance et l'efficacité du Conseil Régional. Le Conseil
Régional se réunit en session ordinaire au moins deux fois par an.
Les ressources du Conseil Régional sont constituées par les commissions, redevances,
frais ou toute autre recette qu'il perçoit au titre de ses activités, notamment lors de la délivrance
des visas et des cartes professionnelles, de l'agrément des structures du marché ainsi que les
commissions sur les transactions boursières.
Le budget annuel du Conseil Régional est soumis au Conseil des Ministres de l'UMOA
pour approbation. La Cour des comptes de l'UEMOA assure le contrôle de l'ensemble des
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comptes du Conseil Régional. Le Conseil Régional peut également recevoir toute subvention,
donation ou legs de toutes personnes morales ou physiques, des États, des Gouvernements et
organismes étrangers, à condition que l'utilisation de ces ressources n'affecte pas son autonomie
et son indépendance.
L’organe de régulation doit mettre en œuvre des règles qui sont fondées sur le pouvoir
réglementaire délégué dont il est investi (Parag.I). Il dispose en outre d’un pouvoir de contrôle
(Parag.II) et d’un pouvoir de sanction (Parag. III).
Le CREPMF doit fixer à travers ses règlements généraux les principes qui régissent
l’organisation des marchés et l’intermédiation financière (A). Les activités du marché financier
reposent sur des principes déontologiques définis par le régulateur, lesquels principes doivent être
respectés par l’ensemble des acteurs du marché (B).
Les autorités de régulation ont le pouvoir de fixer les principes généraux d’organisation et
de fonctionnement des marchés ainsi que les règles relatives à l’exécution des transactions sur ces
marchés.
Les autorités CREPMF vont également définir le statut des structures de marché, et
désigner les entreprises qui vont jouer ce rôle. Aux termes de l’article 12 du Règlement « Au regard
des impératifs de protection de l’épargne investie en valeurs mobilières cotées, d’une compétition honnête et équitable
entre les intermédiaires boursiers, il échoit au Conseil Régional d’agréer en qualité de Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières, une société de droit privé constituée en société anonyme.
Sur le même fondement, il revient au Conseil Régional d’agréer une société de droit privé constituée en société
anonyme à l’effet d’assumer les fonctions de Dépositaire Central/Banque de Règlement. »
L’article 14 dudit Règlement précise que « Dès leur agrément par le Conseil Régional, la Bourse
Régionale des Valeurs Mobilières et le Dépositaire Central/Banque de Règlement acquièrent le statut
d’Institutions Financières Spécialisées.
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Ces deux structures du marché financier régional que sont la BRVM et le DC/BR
bénéficient d’une concession exclusive de service public sur l’ensemble des territoires des États
membres de l’UMOA à compter de leur agrément.
Tous les professionnels intervenant sur les marchés financiers, y compris les régulateurs
eux-mêmes, sont tenus au respect de règles déontologiques. La déontologie, qui peut se définir
comme un "ensemble de devoirs et de règles qu’impose à des professionnels l’exercice de leur
métier", est destinée, en matière financière, à assainir et moraliser le marché par une
autodiscipline des professionnels.
Par le biais des Règlements Généraux, la CREPMF va fixer les principes déontologiques
applicables tant aux régulateurs financiers qu’aux structures du marché.
L’obligation de discrétion qui pèse sur les membres du CREPMF a pour objet la
protection du secret des affaires. Dans le cadre de leurs fonctions, les membres du CREPMF à
travers leurs pouvoirs de réglementation, d’injonction, de sanction et de règlement des différends
ont connaissance de certaines informations dont la divulgation pourrait causer des préjudices
considérables aux acteurs du marché. C’est ce qui justifie qu’en plus d’encourir des sanctions
disciplinaires en cas de violation d’une telle obligation, les membres du CREPMF peuvent être
poursuivis à titre individuel en réparation par les personnes lésées du fait de cette indiscrétion.
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C. La supervision de l’intermédiation financière
Les structures du marché que sont la BRVM et le DC/BR peuvent, en tant qu’institutions
spécialisées, édicter leurs propres règlements généraux qui vont s’appliquer aux intermédiaires
financiers à l’égard desquels elles disposent de pouvoirs d’autorisation, de contrôle et de sanction.
Il faut souligner que la mise en œuvre des décisions des structures de marché précitées est
soumise à l’approbation du CREPMF qui peut à cette occasion exercer sa faculté d’opposition.
Les règlements généraux des structures de marché doivent être approuvés par l’organe de
régulation. De même que certaines décisions telles que la suspension ou la radiation de la côte,
qui doivent être confirmées lorsqu’elles ne sont pas initiées directement par l’organe de
régulation. Selon l’article 178 dudit Règlement Général relatif à l’Organisation et au
fonctionnement du CREPMF, « Le Conseil Régional, apprécie la nature, la licité et la proportionnalité des
sanctions prises à titre conservatoire par la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières et le Dépositaire
Central/Banque de Règlement ». Notons enfin, que les régulateurs disposent d'un pouvoir permanent
de contrôle et d'enquête sur l'activité des entreprises de marché ainsi que sur toutes les personnes
agissant pour leur compte.
La CREPMF est chargé de contrôler l’appel à l’épargne public. Il veille au respect, par les
émetteurs de titres, des obligations auxquelles ils sont soumis en matière d'appel public à
l'épargne.
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Le Conseil Régional contrôle l'activité de tous les intervenants, notamment les structures
de gestion du marché et les intervenants commerciaux agréés conformément à l’article 23 de
l’Annexe portant organisation, composition du CREPMF. Il peut diligenter des enquêtes auprès
des actionnaires, des sociétés-mères et des filiales, de toute personne morale ou physique ayant un
lien direct ou indirect avec les intervenants
Il peut effectuer des contrôles sur pièces. Au cours des contrôles, il peut exiger la
production d’informations régulières, dont il fixe la teneur et les conditions de transmission. Il
arrête les dispositions comptables applicables aux intervenants du marché.
Le Conseil Régional peut convoquer et entendre toute personne susceptible de lui fournir
des informations. Les personnes convoquées ont le droit de se faire assister d’un conseil de leur
choix.
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a) d’une manipulation du marché,
d) d’une utilisation non autorisée de l’épargne des investisseurs à des fins personnelles,
Les sanctions pécuniaires susceptibles d’être prononcées par le régulateur régional doivent
répondre aux critères de proportionnalité conformément à l’article 31 de l’Annexe à la
Convention qui ajoute « le montant des sanctions pécuniaires décidées par le Conseil Régional est fonction de la
gravité des fautes, omissions et violations commises et en relation avec les avantages ou les profits tirés de ces
actes. ».
Soulignons enfin que les textes régissant les marchés financiers de l’espace OHADA ne
semblent pas interdire le cumul entre décisions de sanctions administratives et sanctions pénales.
Ainsi, en plus des sanctions pécuniaires prononcées par le régulateur, les personnes
contrevenantes peuvent se voir infliger sur la base du même fait des peines d’amende ainsi que
des peines privatives de droits et de liberté. Ce cumul de sanctions peut enfreindre la règle pénale
de non bis in dem
Les sanctions disciplinaires ont pour objet de punir les mauvais comportements au sein
d’une profession réglementée. Aux termes de l’article 35 de l’Annexe à la Convention portant
composition du CREPMF, « Lorsque le Conseil Régional constate une infraction à la réglementation, et sans
préjudice des sanctions pénales ou autres encourues, il prononce une ou plusieurs des sanctions disciplinaires
suivantes : l’avertissement, le blâme, l’interdiction à titre temporaire ou définitif de tout ou partie des activités, la
suspension ou la démission d’office des dirigeants responsables, le retrait temporaire ou définitif d’un agrément ou
d’un visa accordé ou encore la radiation des listes professionnelles tenues par le Conseil Régional. »
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Ce pouvoir disciplinaire dont jouit la CREPMF lui permet de sanctionner toute faute de
nature à compromettre la profession. Constituent des sanctions disciplinaires par excellence, les
sanctions privatives de droits tels que le retrait d’agrément ou l’interdiction d’activité.
- soit une injonction à l’effet notamment de prendre, dans un délai déterminé, les mesures de redressement
nécessaires ou toutes mesures conservatoires qu’il juge appropriées.
L’intervenant, qui n’a pas déféré à cette injonction, est réputé avoir enfreint la réglementation. »
Le régulateur régional peut mettre en garde les acteurs commerciaux qui ne respectent pas
les règles déontologiques auxquelles ils sont soumis. Il s’agit d’un avertissement avant une
éventuelle sanction.
Il peut également mettre en garde les investisseurs lorsqu’il constate une offre de produits
contraire aux lois et règlements. Sur son site internet, il peut donner des conseils aux investisseurs
afin qu’ils diversifient leurs risques, et les aider à prendre la mesure de leurs engagements
financiers afin de s’engager en connaissance de cause. Conformément à sa mission générale de
protection de l’épargne publique investie dans les produits financiers, le CREPMF peut, à des fins
pédagogiques, dénoncer au public, les agissements suspects. Il peut également mettre en garde le
public contre les appels publics de l’épargne qui ne respectent pas les exigences réglementaires.
C’est ainsi que le 13 juin 2006, le CREPMF a appelé le public à la vigilance face aux
agissements de certaines structures d’investissement qui collectaient des fonds du public en vue
du placement via internet moyennant promesse de retour de rendements allant de 100 à plus de
500% de la mise initiale. Il a exigé des promoteurs de ces structures à cesser leurs agissements et à
se mettre en conformité avec la réglementation sous peine de sanctions. Par conséquent, les
mises en garde ont un caractère simplement informatif. La mise en place, à l’instar de la France
avec l’AMF, de dispositifs d’information et d’écoute du public par l’ouverture des bureaux auprès
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des antennes régionales de la BRVM serait salutaire; ce qui favorisera l’information et la
protection du public de l’espace UEMOA.
** Les injonctions
Les décisions du Conseil Régional sont exécutoires de plein droit sur le territoire de
chacun des États de l'UMOA dès leur notification à l'intéressé ou leur publication.
Les recours contre les actes du Conseil Régional, qui ont un caractère réglementaire ou
qui sont relatifs à l'agrément des intervenants du marché, sont soumis à la Cour de Justice de
l'UEMOA. Sont donc de la compétence du juge communautaire de l’UEMOA les décisions
individuelles concernant l’octroi ou de retrait d’agrément.
Les recours contre les autres actes du Conseil Régional relèvent de la compétence des
Tribunaux judiciaires des États. -Les juges judiciaires des États sont compétents, conformément à
l’article l’alinéa 2 de l’article 49 de l’Annexe à la Convention portant composition du CREPMF,
pour connaître tous les autres actes pris par le CREPMF. Peuvent ainsi être soumis aux
juridictions nationales les décisions du régulateur relatives à l’octroi ou au refus de visa à un
émetteur, les décisions de sanction infligées aux non professionnels, les décisions de sanction
infligées aux professionnels mais n’ayant pas trait à l’agrément.
Les recours doivent être formés dans un délai de deux mois à compter de la notification
de la décision au requérant, de la publication ou à défaut du jour où celui-ci en a eu connaissance.
Ces recours n'ont pas d'effets suspensifs.
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Qu’en est-il des décisions de sanctions disciplinaires prononcées par le régulateur régional
à l’encontre d’un professionnel ? Le législateur UMOA est silencieux sur la question. il convient
de recourir à la jurisprudence étrangère. En France, il est admis que le recours devant le Conseil
d’État est de pleine juridiction en matière de sanction.
b) les intervenants commerciaux : les Sociétés de Gestion et d'Intermédiation (SGI), les Sociétés de Gestion de
Patrimoine (SGP), les Conseils en Investissements Boursiers, les Apporteurs d'Affaires et les Démarcheurs.
Il résulte de l’analyse du texte précité que les acteurs du marché sont les structures de
marché (Section I) et les intervenants commerciaux (Section II). A la suite de leur présentation,
il convient d’énoncer sommairement leurs obligations (Section III).
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marchés financiers nationaux. Il ne peut y avoir de coexistence entre les marchés financiers
nationaux avec le marché financier régional ou avec des antennes nationales du marché financier
régional. Nous allons présenter la BRVM (Parag. I) ensuite le DC/BR (Parag. II).
Parag. I. La BRVM
La BRVM qui est une société anonyme a pour missions principales: l’organisation du
marché boursier, la publication des transactions boursières, la diffusion des informations sur la
Bourse, la promotion et le développement du marché.
Elle établit ses propres règlements et instructions qui doivent être conformes au
Règlement Général de l’autorité de tutelle, le CREPMF. Les décisions de la BRVM sont soumises
à l’approbation du CREPMF, organe de surveillance, qui peut à cette occasion exercer sa faculté
d’opposition. Les règlements généraux de la BRVM doivent être approuvés par l’organe de
régulation. Il en est de même de nombreuses décisions comme par exemple la suspension ou la
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radiation de la cote qui doivent être confirmées lorsqu’elles ne sont pas initiées directement par
l’organe de régulation.
Selon l’article 187 du Règlement précité, la décision de l’instance de recours est rendue en
dernier ressort à l’égard de chacune des parties concernées.
****Pouvoir d’avis
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Dans le cadre de sa mission, la BRVM s’assure que les personnes placées sous sa propre
autorité ou agissant pour son compte respectent leurs obligations professionnelles. La détention
d’une carte professionnelle est obligatoire pour certaines fonctions au sein de la Bourse
Régionale.
La Bourse Régionale veille à la régularité des opérations effectuées par les Sociétés de
Gestion et d’Intermédiation (SGI) ou par des personnes agissant pour le compte de ces sociétés.
Elle exerce ces contrôles notamment par la présence des responsables de la Bourse Régionale sur
le site Central et sur les Antennes Nationales lors des séances de cotation.
Après avoir présenté ses missions (A), il convient d’énoncer ses pouvoirs (B).
-la centralisation de la conservation des comptes courants des valeurs mobilières pour le compte
de ses adhérents ; Le dépositaire central tient à jour dans ses comptes, pour chaque émission dont
il a connaissance, la quantité totale de titres émis et la quantité détenue par chaque établissement
inscrit en compte chez lui (ce qui simplifie l’administration des titres)
-Le règlement et la livraison des opérations de bourse en organisant pour chaque Société de
Gestion et d'Intermédiation (SGI), la compensation valeur par valeur entre les titres achetés et
vendus (plus simplement une fois l'opération négociée, l'investisseur se tourne vers son
dépositaire afin que celui-ci prenne en charge la partie "post-marché". En effet pour que
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l'opération soit dûment enregistrée il faut procéder à l'échange des titres fournis par le vendeur
contre les espèces fournies par l'acheteur. C’est le règlement-livraison.
-le règlement des soldes résultant des compensations relatives aux opérations de marché et le
paiement des produits (intérêts, dividendes, etc.) attachés à la détention des valeurs mobilières ;
***Pouvoir de sanction
***Pouvoir de contrôle
Il exerce son contrôle dans le cadre de ses activités. Toute irrégularité, infraction ou
manquement aux règles de marché et/ou aux principes qui régissent la conservation des valeurs
mobilières et le processus de règlement/livraison des opérations, susceptible de nuire ou de
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porter atteinte à la sécurité et à l’intégrité du marché ou à la sécurité et à l’intégrité des avoirs des
titulaires, doit être immédiatement signalé au CREPMF qui est habilité à diligenter des missions
de contrôle au sein des Adhérents concernés.
Ces intermédiaires à compétence générale sont désignés dans l’espace UEMOA sous la
dénomination de Sociétés de Gestion et d’Intermédiation (SGI). Les Sociétés de Gestion et
d’Intermédiation sont une catégorie d’établissements financiers expressément soustraite à la
réglementation bancaire. Elles sont obligatoirement constituées sous la forme juridique de
sociétés anonymes. Elles ont reçu l’agrément du CREPMF pour exercer l’activité de négociateur
en bourse. Comme condition à leur agrément, les SGI doivent présenter des garanties suffisantes,
notamment en ce qui concerne la composition et le montant de leur capital, leur organisation,
leurs ressources humaines, techniques et financières, l’honorabilité de leurs dirigeants ainsi que les
dispositions propres à assurer la sécurité de la clientèle (contrôle interne).
Outre ces mesures préventives, chaque SGI est tenue de contribuer à un Fonds de
protection des épargnants chargé d’indemniser la clientèle en cas de défaillance de la SGI.
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On distingue les SGP (1), les conseillers en placement (2), les conseillers en
investissements boursiers (3), les apporteurs d’affaires (4), les démarcheurs (5).
Les SGP sont des personnes morales qui, par le biais de placements et négociations en
bourse effectués par les SGI, interviennent discrétionnairement dans la gestion des titres qui leurs
sont confiés sur la base d’un mandat de gestion établi avec leurs clients. Ces sociétés ne doivent
pas détenir les titres et/ou les fonds de leurs clients. Les Sociétés de Gestion de Patrimoine
doivent justifier de l’honorabilité et de l’expérience professionnelle de leurs dirigeants, salariés et
mandataires en contact direct avec la clientèle. En vue de solliciter leur agrément, les SGP sont
tenues de fournir un dossier dont le contenu est précisé par une instruction du Conseil Régional.
Ce sont les personnes physiques ou morales qui orientent le choix de leurs clients sans se
substituer à eux quant à leurs décisions finales. Il est fait interdiction aux Conseils en
investissements boursiers, personnes physiques ou morales, de recevoir de leurs clients des
dépôts de fonds, de titres ou de transmettre des ordres de bourse aux SGI pour le compte des
clients qu’ils conseillent. Notons enfin, que nul ne peut, à titre de profession habituelle, sans
habilitation préalable du CREPMF, fournir des conseils en matière d’investissements, à caractère
boursier notamment, à des tiers.
Les Apporteurs d’Affaires sont des personnes physiques ou morales qui transmettent les
ordres de leurs clients aux SGI et (ou) qui mettent en relation un client avec une SGI ou une SGP
pour l’ouverture d’un compte de titres et pour les conseils en placement ou la gestion sous
mandat. Les personnes physiques ou morales agréées à cet effet, les établissements bancaires sont
autorisés à effectuer des activités d’Apporteurs d’affaires.
4. Les démarcheurs
Les OPCVM sont tenus de solliciter le visa du Conseil Régional avant le début des
opérations de souscription. Peuvent créer les OPCVM, les banques, les SGI et toute autre
structure habilitée à cet effet par le CREPMF.
Les agences de notation sont des établissements indépendants qui évaluent la qualité des
émetteurs et leur attribuent une note établissant leur fiabilité en tant que débiteurs. Dans la
pratique, l’agence mandatée a accès à l’ensemble des documents et des responsables de son client.
Au terme du processus d’évaluation, l’agence donne une notation à son client. Si le client n’est
pas satisfait de sa notation, il peut refuser celle-ci. Dans une telle hypothèse, la note ne sera pas
publiée. Si le contrat avec l’agence est maintenu, la notation est en principe rendue publique.
Les notations des instruments de financement à moyen terme (plus d’un an) ou long
terme (10 ans ou plus), vont de AAA (triple A), qualité de crédit la plus élevée, à D, défaut de
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paiement constaté ou imminent. La notation à court terme juge de la capacité du débiteur à
remplir ses engagements à un an au plus.
-pour une entreprise : des critères comptables, de gestion, d’examen des risques, de perspectives
économiques
- pour une opération : la modélisation de l’opération et de ses flux financiers permettant une
évaluation du risque de défaut et de la perte possible.
B. Les garants
En finance, un garant désigne une personne qui apporte une garantie financière lors d'une
transaction. Plus largement, le garant est une personne, physique ou morale, ayant souscrit un
engagement légal qui lui impose de servir de garantie. C’est l’instruction n°38/2009 relative à
l’approbation des garants dans le cadre des opérations d’appel public sur le marché financier
régional de l’UMOA qui traite des intervenants. Sont habilitées à être garants les personnes
morales suivantes : les organismes financiers internationaux et régionaux, les institutions
publiques d’aide au développement, toute entité approuvée par le CREPMF. Les garants sont la
BOAD, le Fonds de Solidarité Africain, GUARANTCO LTD, PROPARCO.
Les obligations qui pèsent sur les agents commerciaux sont assez nombreuses et
différentes les unes des autres. Il peut s’agir d’obligations prudentielles et comptables, de
l’adhésion à un mécanisme de garantie des titres, et de participation à la lutte contre le
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blanchiment d’argent. Nous en présenterons quelques unes en distinguant les obligations
générales des obligations relevant du contrat et celles concernant l’obligation d’information.
Les normes ou règles prudentielles désignent l’ensemble des règles de gestion globalement
destinées à assurer la stabilité financière des établissements de crédit 6, d’un secteur économique
donné. Ces normes visent à garantir la solvabilité et l’équilibre de la structure financière des
acteurs commerciaux. Les règles prudentielles applicables aux émetteurs, aux intermédiaires
financiers et aux structures de marché relèvent du CREPMF en zone UEMOA.
Les règles prudentielles sont issues de l’AU/DSCGIE et sur l’acte uniforme sur
l’harmonisation des comptabilités. Il s’agit des dispositions de nature quantitative et qualitative
qui s’appliquent aux sociétés faisant publiquement appel à l’épargne ou dont les titres sont cotés à
la bourse des valeurs d’un ou de plusieurs États parties au Traité OHADA. L’article 824 de
l’AU/DSC-GIE fixe le capital social minimum des sociétés anonymes faisant appel public à
l’épargne à au moins 100.000.000 de francs CFA. Ce capital doit être maintenu à ce seuil
minimum, en deçà, la société en question doit se transformer en une société d’une autre forme, ce
qui a pour conséquence la cessation de l’appel public à l’épargne et donc, le changement d’activité
pour la plupart des entreprises concernées. Cette exigence du capital social minimum s’applique
aux sociétés émettrices, mais aussi aux intermédiaires financiers et aux structures du marché qui
ne peuvent pour la plupart être constitués que sous la forme de sociétés anonymes (Voir
instruction n°40/2009 relative à la structure de gestion des intervenants commerciaux du marché
financier régional de l’UMOA qui vise les SGI, SGP, les SICAV). Si le capital de ces dernières
sociétés venait à tomber en dessous du seuil minimum de 100.000.000 de francs CFA, elles
perdraient de ce fait leur agrément dans la mesure où elles seraient obligées d’adopter une forme
sociale non compatible avec l’exercice d’une activité boursière. Le contrôle du respect de cette
règle est assuré par les commissaires aux comptes dont au moins deux principaux et deux
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Anne-Dominique Merville, L’essentiel du Droit financier, éditions Gualino, 2016, p. 94.
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suppléants sont obligatoirement désignées dans toutes les sociétés anonymes consistant à certifier
que les états financiers de synthèse sont réguliers et sincères.
Une règle prudentielle de base imposée aux SGI est le paiement de cotisations versées au
Fonds de Garantie du Marché dans les conditions fixées par la BRVM.
Le système financier peut être utilisé pour recycler de l’argent dont la provenance est
douteuse. Les sommes peuvent être déposées et permettre l’achat de produits financiers. Ils sont
ensuite convertis, échangés, puis réintégrer dans les circuits divers afin de conférer au fonds une
apparence de légalité.
Le CREPMF met à la charge des différents acteurs du marché financier régional une
obligation de déclaration de soupçon. Ils doivent procéder à la déclaration d’opérations suspectes.
Ils doivent déclarer auprès de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières
(CENTIF) les opérations portant sur des sommes qui pourraient s’inscrire dans un processus de
blanchiment de capitaux (sommes remises par la clientèle qui pourraient provenir du trafic de
stupéfiants ou du crime organisé ; opérations qui portent sur des sommes qui pourraient provenir
du trafic de stupéfiants ou du crime organisé ; toute opération dont l’identité du donneur d’ordre
ou du bénéficiaire est douteuse).
En vertu de l’obligation générale de vigilance qui pèse sur les acteurs du marché, ceux-ci
sont tenus de mettre en œuvre les procédures adaptées de manière à permettre la détection des
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opérations susceptibles de constituer une opération d’initié ou une manipulation de cours. Après
s’être forgé une opinion sur le caractère suspect de l’opération, il doit en informer le CREPMF. Il
existe des signaux constitutifs d’abus connus des acteurs commerciaux.
Nous évoquerons deux obligations principales à savoir les obligations relevant du contrat
liant le prestataire au client, les obligations d’informations dues aux clients.
L’intermédiaire financier est lié à son client (investisseur ou émetteur) par un contrat régit
à la fois par le droit des marchés financier et le droit commun des contrats. Ces obligations
résultent du mandat qui lie le prestataire à son client. Selon l’article 1991 du code civil, le
mandataire est tenu d’accomplir le mandat tant qu’il en demeure chargé et répond des
dommages-intérêts qui pourraient résulter de son inexécution. Conformément à l’article 1993 du
code civil, il a l’obligation de rendre compte au mandant de l’exécution de sa mission. Il pèse ainsi
sur le mandataire une obligation de diligence et de loyauté.
La jurisprudence étrangère a considéré que commet une faute, le gérant de portefeuille qui
ne respecte pas son obligation contractuelle d’informer ses clients de l’évolution de leur
portefeuille notamment en pleine crise financière ce qui prive ces derniers d’une chance de
prendre les mesures nécessaires pour limiter leurs pertes. Toutefois, la théorie de l’aléa financier
interdit toute action fondée sur la baisse de cours des titres détenus.
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TITRE II. LES INSTRUMENTS FINANCIERS ET LES OPERATIONS DE
MARCHE
La Bourse Régionale offre trois types de produits financiers à savoir les actions, les
obligations et les droits
L’action est une part du capital d’une société par actions. C’est un titre de propriété (ou
titre de participation) qui confère à son détenteur la propriété d’une fraction d’une entreprise
(société). En d’autres termes, l’action représente un droit de propriété ou un titre de participation
dans une société.
Il y a plusieurs types d’actions. L’action ordinaire qui est un titre représentatif d’une
participation ou d’une part de propriété dans une entreprise. Il donne un droit de vote lors des
assemblées des actionnaires. L’action ordinaire est la plus connue des actions. L’action privilégiée
qui est une action d’une société accordant à son détenteur le droit de recevoir un dividende fixe
avant les actions ordinaires et une somme fixe en cas de liquidation. Notons enfin, que le marché
des actions est le plus connu de la BRVM.
- Droits non pécuniaires de l’actionnaire : il bénéficie d’un droit de vote à l’assemblée générale
des actionnaires ; chaque action ordinaire donnant droit à une voix. De façon générale, il a un
droit d’information sur la société. L’actionnaire peut à tout moment prendre connaissance des
documents sociaux (rapport annuel, résolution d’assemblée générale etc.). Il peut décider de la
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politique future de l’entreprise (investissement à réaliser, élargissement des secteurs d’activité,
ouverture internationale, etc.)
Une obligation est un titre de créance. Ce sont des titres de créances représentatifs de
dettes. Une obligation donne droit au paiement d’un intérêt et au remboursement du capital.
- lui payer un intérêt sur la somme empruntée : cet intérêt est aussi appelé coupon.
Les droits de souscription visent à préserver les intérêts des anciens actionnaires dont la
part dans l’entreprise risque d’être réduite par l’arrivée de nouveaux investisseurs. Les anciens
actionnaires bénéficient d’une priorité d’achat sur les nouvelles actions émises, représentées par
un droit de souscription ou d’attribution. Le droit de souscription ou d’attribution peut être coté
pendant la durée de l’opération capitalistique.
Les obligations émises par les sociétés et les emprunts des États sont admis au
compartiment obligataire. Le compartiment obligataire de la BRVM n’est accessible qu’aux
emprunts dont le nombre total à l’émission est supérieur à 25.000 titres. La valeur nominale
minimale de l’émission est de 500 millions F CFA.
Les ordres d’achat et de vente saisis par la SGI à l’Antenne Nationale de Bourse de l’un
des pays de l’UEMOA, sont acheminés dans le système de négociation, situé au siège social à
Abidjan, via le réseau satellite.
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2) Enregistrement et saisie, par la SGI, de l’ordre dans le système de négociation à l’Antenne
Nationale de Bourse.
3) Centralisation au Site Central de tous les ordres d’achat et de vente venus de toutes les
Antennes Nationales de Bourse.
4) Après confrontation des ordres d’achat et de vente, et détermination des prix, la transaction est
enregistrée, puis confirmée successivement par courrier par la Bourse à la SGI, puis par la SGI au
client.
Les séances de cotation ont lieu trois fois par semaine : lundi, mercredi et vendredi. La
Bourse envisage d’évoluer vers une séance quotidienne pour atteindre des séances de cotation en
continu. Le montant de la transaction et les frais d’intermédiation sont réglés le jour même.
Il faut noter que pour les ordres d’achat, le donneur d’ordre doit obligatoirement avoir en
compte auprès de la SGI, les fonds nécessaires au règlement de la transaction. Celle- ci entraînera
simultanément le crédit du compte titre et le débit du compte espèces, et ce pour permettre à la
SGI d’honorer ses obligations vis-à-vis du Dépositaire Central / Banque de Règlement (DC
/BR), le 5e jour ouvert suivant le jour de la transaction.
Pour les ordres de vente, le donneur d’ordre de vente doit avoir les titres en compte
auprès de la SGI, au moment de passer son ordre. La transaction entraînera, le débit du compte
titre et le crédit du compte espèces, ceci à la suite du virement ordonné par le DC / BR au profit
de la SGI, le 5e jour ouvré suivant le jour de transaction.
L’ensemble des offres publiques visant les sociétés cotées sur le marché financier
UEMOA doivent respecter les règles établies par le CREPMF. Les offres publiques sont
soumises au préalable au CREPMF qui contrôle et publie un certain nombre d’informations sur
leur déroulement et se prononce sur leur recevabilité : l’avis de dépôt du projet d’offre, l’examen
du prix, le calendrier de l’offre, le contrôle de l’information diffusée par les sociétés concernée
(l’initiateur et la cible) et le résultat de l’offre. On distingue plusieurs types d’offres publiques.
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L'Offre Publique d'Achat "OPA" s'entend de la procédure par laquelle une personne
physique ou morale fait connaître publiquement qu'il s'engage à acquérir à un prix déterminé une
quantité de titres d'un autre émetteur.
L'Offre Publique d'Échange ou "OPE" est une opération par laquelle une personne
physique ou morale annonce publiquement aux actionnaires d’une société cotée (la cible) qu’elle
s’engage à acquérir les titres en échange d’autres titres. L’OPE ne diffère de la procédure d'OPA
qu'en ce que les titres visés par l'initiateur de l'offre sont payés en d'autres titres et non en
numéraire.
Cette procédure d’achat ou d’échange se fait selon certaines conditions strictes et sous
certains délais. Dans le cadre d’une OPA, l’initiateur propose un prix d’achat des titres de la cible.
Quant à l’OPE, l’initiateur propose aux actionnaires de la cible, la remise en échange d’un autre
titre que le leur (émis ou à émettre)
S’agissant de l’Offre Publique de Vente, "OPV", c’est la procédure par laquelle un(ou
plusieurs) détenteur (s) de titres fait connaître publiquement son intention de céder une quantité
déterminée de titres à un prix ferme et définitif.
L'Offre Publique de Retrait, ou "OPR" s'entend d'une offre publique d'achat qui vise les
actionnaires minoritaires d'une société, avec l'objectif avoué de faire procéder par les actionnaires
majoritaires, à la radiation des titres de cet émetteur de la cote.
-le retrait peut être demandé par un minoritaire : les minoritaires vont contraindre les majoritaires
à acheter leurs titres lorsque le poids de ceux-ci et la perte de liquidité dévalorisent leurs
participations ou lorsque la société connaît des changements substantiels de nature à affecter la
rentabilité de ces participations.
- le retrait demandé par un majoritaire : le ou les actionnaires majoritaires qui détiennent au moins
95% des droits de vote d’une société dont les actions sont admises aux négociations sur un
marché réglementé ou cessé de l’être peuvent déposer un projet d’offre publique de retrait visant
les titres de capital non détenu par eux.
-Le retrait en cas de transformation de la société : Lorsqu’une société anonyme dont les titres au
capital sont admis sur un marché réglementé est transformée en société en commandite par
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actions, la ou les personnes qui contrôlaient la société avant sa transformation ou le ou les
associés commandités sont tenus dès l’adoption de l’AG des actionnaires de la résolution tendant
à la transformation de la société, de déposer un projet d’offre publique de retrait.
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-Les pratiques d’initié
Il existe deux types de sanctions des pratiques d’initiés. Il y a deux sanctions possibles
pour réprimer un même comportement. Ces sanctions comportent des éléments communs
comme les personnes visées, l’information et les modes de commission et les différences comme
le caractère intentionnel du délit et les peines et sanctions.
Une information privilégiée est une information non publique, particulière et précise qui, si elle était rendue
publique, pourrait avoir une incidence sur la valeur d’un actif ou sur le cours d’un produit coté. »
Le délit est une infraction pénale relevant de la procédure (procès, instruction) et des
juridictions pénales. Il est punissable d’amendes ou de peines de prison. La condamnation
suppose que l’intention de celui qui a commis le délit soit établie.
Est « initiée » une personne qui détient une information précise sur un instrument
financier, qui n’a pas encore été rendue publique, et qui, si elle l’était, aurait un impact significatif
sur le cours de cet instrument financier. Un « initié » commet un délit d’initié s’il utilise cette
information ou la transmet à une autre personne.
Il faut distinguer les initiés primaires : c’est à le Président, les directeurs généraux, les
membres du directoire d’une société, les personnes physiques ou morales exerçant dans cette
société les fonctions d’administrateur ou de membre du conseil de surveillance ainsi que les
représentants des personnes morales.
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Les initiés secondaires : personnes disposant de l’information privilégiée à l’occasion de
leur profession exemple le secrétaire général, le commissaire aux comptes, l’avocat
Les initiés tertiaires : toute autre personne « possédant en connaissance des informations
privilégiées »
A. L’élément matériel
Il y a deux conditions :
B. L’élément moral
Le délit d’initié requiert la preuve d’un élément moral c’est-à-dire l’intention coupable de
son auteur. Il faut établir la volonté d’utiliser une information que l’on sait privilégiée avant que le
public en ait connaissance.
La répression du manquement d’initié ne vise pas ici la société émettrice en tant que telle,
mais plutôt les dirigeants et de façon générale toutes les personnes qui sont susceptibles de se
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trouver en possession de l’information privilégiée à l’occasion de l’exercice de leurs professions
ou de leurs fonctions.
-précise (exemple information sur un projet de prise de participation au capital d’une société. elle
doit être assortie d’éléments suffisants)
- non connue du public : l’information devient publique lorsqu’elle est donnée dans un
communiqué de la société
B) l’obligation d’abstention
La personne qui détient une information privilégiée doit s’abstenir de l’utiliser (sauf motif
impérieux)
C) éléments moral
L’information donnée doit être exacte, précise et sincère. Les informations publiées au
titre de l’information périodique et permanente constituent des informations réglementées.
Le CREPMF peut prononcer une sanction contre toute personne ayant porté atteinte à la
bonne information du public par la communication d’une information inexacte, imprécise ou
trompeuse.
B. L’élément moral
Pour constituer un abus de marché, la diffusion de fausse information doit être faite
sciemment. Il faut distinguer la communication de fausses informations de la diffusion de fausses
informations :
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CHAP. III. Les sanctions des manipulations des cours
Les manœuvres doivent porter sur le marché. Ce délit requiert une intervention sur le marché
B. L’élément moral
La volonté de nuire au marché doit être clairement établie. L’objet des manœuvres c’est
de fausser le jeu normal du marché. La mauvaise foi peut se déduire des conditions matérielles
des manœuvres malhonnêtes
- Passer des ordres sans intention de les exécuter (placer des ordres dans le seul but de donner
une impression trompeuse sur le niveau de l’offre ou de la demande au prix donné et les retirer
ensuite du marché
-Donner une fausse impression (effectuer une transaction ou une série de transaction afin de
donner l’impression d’une forte activité ou d’un mouvement de cours)
-« bouilloire » ou Trash & cash : opérations consistant à acheter/vendre les actions d’une société
puis à diffuser des informations positives /négatives sur ces titres afin de les rendre attrayants ou
de provoquer une désaffection à leur égard et à les revendre /les racheter à un prix supérieur
/inférieur.
Bibliographie indicative
- Maurice COZIAN et Alain VIANDIER, Droit des sociétés, 11ème édition, Paris Litec, 1998,
- Daniel Ebénézer KEUFFI, La régulation des marchés financiers dans l’espace OHADA, Thèse Doctorat
Droit, Universités de Strasbourg (France) et de Dschang (Cameroun), 2010,
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