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CHAPITRE 3 : LES RISQUES BANCAIRES ET ENVIRONNEMENTS

INTERNATIONAUX

La stabilité et la solvabilité du système bancaire sont une condition sine qua non pour le bon fonctionnement du système
financier. Afin d’adapter et d’augmenter la souplesse de l’actuel système de surveillance, les autorités en charge de la
régulation bancaire internationale ont engagé un processus de réforme du calcul des fonds propres nécessaires à la
couverture des risques et ce dans le cadre des Accords de Bâle.
La démarche est, certes, neuve mais elle s’appuie en revanche sur un principe déjà éprouvé. La réforme se fonde en effet
sur une responsabilisation de la profession bancaire à l’égard du régulateur et des marchés. Il s’agit de spécifier la nouvelle
orientation, et de définir d’abord les différents types de risques auxquels sont confrontées les banques dans leur gestion
quotidienne. « En fait Bâle I n’était qu’un ratio bancaire … et n’intégrait pas le fonctionnement interne de la banque … ».

Le nouvel accord sur les fonds propres a pour but de mieux aligner l’évaluation de l’adéquation des fonds propres sur les
principales composantes des risques bancaires et d’encourager les banques à renforcer leurs procédures de mesure et de
gestion du risque. L’approche basée sur la notation interne ou IRB (Internal Rating Based) proposée par le comité de Bâle
constitue un élément important dans le sens où les banques auront une approche statistique de leurs risques afin d’établir
une segmentation de l’ensemble des risques de crédits en portefeuilles homogènes. Cette approche a pour fin de faire
passer la mesure du capital réglementaire d’un calcul arithmétique (ratio Cooke) à un calcul probabiliste (ratio Mac
donough).

Mais avant de s’intéresser aux principaux apports de la nouvelle réglementation, il convient d’examiner la réglementation
en vigueur depuis 1988 et ses limites. L’ancien accord sur les fonds propres et ses limites : Depuis 1988, un ratio
international de solvabilité, le ratio Cooke, est appliqué par les banques. Il définit les exigences en fonds propres qu’elles
doivent respecter en fonction des risques pris.

I. LA REGLEMENTATION DEPUIS 1988

A. Les anciens accords sur les fonds propres

1. Le « Ratio de Cooke » ou « Ratio Bâle 1 » : Un ratio international de solvabilité


Ce ratio fait un rapport entre les fonds propres, composés d’un noyau dur (capital et réserves) et d’éléments
complémentaires tels que les provisions et les titres subordonnés, et l’actif du bilan et les engagements hors bilan pondérés
aux risques. Ce rapport ne doit, en principe, pas excéder 8% c’est à dire que pour un total actif de 100, la banque doit
avoir au moins 8 de fonds propres.
Ce ratio a permis de définir un minimum réglementaire commun de fonds propres en utilisant un système simplifié
d’évaluation du risque mais ce système présente des faiblesses, entre autres :
• Ce ratio ne prend pas en compte de manière pertinente la probabilité de défaut de la contrepartie, l’évolution
dans le temps et ne semble plus être adaptée aux nouveaux instruments financiers ;
• Le capital réglementaire ne reflète plus le capital économique, qui est calculé par les banques pour mesurer les
risques réels. Le calcul du capital économique est fondé sur les probabilités de défaillance liées aux
emprunteurs et tient compte des mécanismes de réduction des risques.

2. Le « Ratio de Cooke » : Avant tout, une norme européenne

Parfois appelé à tort « Ratio de Cooke », le ratio Cooke est également connu sous le nom de « Ratio Bâle 1 » puisqu’il a
été créé, en 1988, par le comité de Bâle, sous la présidence de Peter Cooke. Il ne s’agit pas d’un ratio financier particulier
mais d’un ratio de solvabilité bancaire.

Composé des représentants des banques centrales et des autorités publiques de réglementation bancaire et financières
de treize pays (Allemagne, Belgique, Canada, Espagne, États-Unis, France, Italie, Japon, Luxembourg, Pays-Bas,
Royaume-Uni, Suède et Suisse), le comité de Bâle est chargé, depuis sa création en 1974, de superviser le système
financier, d’en assurer le contrôle, la sécurité et la fiabilité.

Dans ce cadre, afin de réduire le risque de faillites des grandes banques internationales, il est créé le « Ratio Cooke » en
1988, un ratio de solvabilité qui fera l’objet d’une directive de la Communauté Économique Européenne l’année suivante,
créant ainsi le ratio de solvabilité européen (ou R.S.E.) pour ses douze pays membres.

Il est dit ratio de solvabilité car il doit permettre de s’assurer que les banques sont toujours solvables : elles doivent
pouvoir respecter leurs engagements, notamment leurs crédits, à partir de leurs fonds propres. Il est initialement fixé à
8%, ce qui signifie, par exemple, que pour prêter 100 millions d’euros une banque devait disposer d’au moins 8 millions
d’euros de fonds propres.
S’il a indéniablement contribué à améliorer la stabilité financière internationale, le « Ratio Cooke » ou « Ratio de Cooke »
n’était cependant pas sans défaut, surtout par rapport aux risques bancaires et au développement des investissement en
titres. C’est la raison pour laquelle il a ensuite évolué.

B. Les nouveaux accords sur les fonds propres

1. Les ratios de solvabilité successifs au ratio Cooke


Le ratio « Cooke/Bâle 1 » a été remplacé par le ratio McDonough, ou ratio Bâle 2, en 2006. Celui-ci reposait sur le même
principe mais prenait mieux en compte les risques, notamment grâce à de meilleures méthodes de calcul. Mais la crise
financière de 2007/2008 en a également montré les limites. Depuis, le ratio Bâle 3 a été adopté en septembre 2010,
augmentant le minium de fonds que les banques doivent détenir.

Les fonds propres réglementaires, décomposés depuis Bâle 2 en deux ratios (le « Tier 1 » qui correspond au capital réel
et le « Tier 2 », pour les fonds propres complémentaires, telles que les plus-values et les provisions), doivent toujours
être de 8 % mais ils sont désormais accompagnés d’un ratio de sécurité, égal à 2,5 %, qui est une sorte de réserve de
capital que les banques pourront utiliser en cas de difficultés. Ainsi, le ratio de solvabilité actuel, ou ratio Bâle 3 donc, est
de 10,5 %.

Si cette réglementation s’est avérée efficace dans son ensemble, limitant les prises de risque, elle a toutefois augmenté
le coût de l’activité bancaire et, par voie de conséquence, rendu le crédit plus difficile d’accès, mais aussi plus cher. Elle
présente néanmoins une faille puisque les banques peuvent évaluer elles-mêmes leur niveau de risque, et donc revoir à
la baisse le niveau de fonds propres requis. Pour y pallier, un plancher minimal sera adopté en 2022 (à hauteur de 50 %),
même si cela ne renforcera pas de manière significative les exigences en matière de fonds propres.

Pour finir, il faut noter que les six plus grandes banques françaises (BNP Paribas, Société Générale, Groupe Crédit Agricole,
Groupe BPCE, Crédit Mutuel et La Banque Postale) présentent des ratios de solvabilité plus élevés que ceux de leurs
homologues européennes, tous supérieurs à 10 %. Selon la Banque de France, leur ratio moyen fin 2018 était même de
13,6 %.

2. Le Ratio McDonough, ou Ratio Bâle 2


Les trois piliers du ratio McDonough :

▪ Pilier I : Il s’agit d’exigences minimales en fonds propres pour couvrir les actifs pondérés en fonction du risque :
- Des normes renouvelées pour mieux tenir compte des risques mais sans modification du niveau global des
fonds propres (8% en moyenne) ;
- Une meilleure prise en compte des techniques de réduction des risques ;
- Une prise en compte des risques opérationnels.

▪ Pilier II : Il légitime le contrôle accru par le régulateur, avec la possibilité d’un examen individualisé des
établissements bancaires :
- L’analyse du profil global de risque des établissements par les régulateurs ;
- Le contrôle des procédures et de la méthode interne d’affectation des fonds propres ;
- La possibilité de fixer des exigences individuelles supérieures au minimal réglementaire.

▪ Pilier III : Il s’agit de la plus grande discipline de marché avec une exigence accrue de transparence sur la
structure des fonds propres et les risques encourus. Les fonds propres doivent couvrir les risques de crédit et
de marché et les risques opérationnels.

Ratio McDonough : Fonds propres / Risques crédit + Marché + Opérationnels ≥ 8%

3. Les innovations de la réforme McDonough


En 1988, le Comité de Bâle I a proposé la mise en place du « Ratio Cooke », qui impose aux banques de disposer d’un
montant de fonds propres proportionnel à leur encours de crédit. Après avoir intégré les risques de marché au ratio Cooke
en 1996, le comité de Bâle présidé par W. McDonough en a décidé la refonte en 1999. La logique qui sous–tend cette
réforme est simple : elle suggère le passage d’une méthode purement quantitative et forfaitaire à une méthode ajoutant
le qualitatif au quantitatif, et partant, plus sensible à la qualité intrinsèque des risques. Plus précisément, elle vise à
réconcilier le capital économique et le capital réglementaire.

Les consultations soumises à la profession bancaire par le comité de Bâle, en vue de la mise en place d’un nouveau ratio
de solvabilité Mcdonough insiste sur les points suivants :
▪ Une plus grande différenciation dans le traitement des risques de crédits : L’incitation à adopter un
nouveau système de notation interne concernant le risque de crédit permettant aux banques d’estimer par elles-
mêmes, aux moyens de leurs informations internes, la charge en capital, c’est à dire le montant des fonds
propres nécessaires pour couvrir le risque de crédit. Pour ce faire, la banque note ses clients à partir
d’informations recueillies en internes et celles publiques, pour les classer ensuite en portefeuilles homogènes.
Cette note dérivera du calcul de la perte attendue définie comme étant le produit de la probabilité de défaut (qui
sera estimée par la banque), la perte en cas de défaut et de l’exposition au moment du défaut.

EL = PD x LGD x EAD
EL : Expected Loss ou perte attendue ;
PD : Default Probability ou probabilité que le débiteur ne veuille pas ou ne puisse pas remplir ses
engagements contractuels. La probabilité de défaut mesure le risque défaut du débiteur.
LGD : Loss Given Default ou perte occasionnée en cas de défaut du débiteur : il s’agit du pourcentage
de perte que la banque subirait par rapport au montant du crédit ouvert au moment du défaut.
EAD : Exposure At Default ou montant du crédit qui est exposé au moment du défaut.

Dans le cadre de l’approche IRB (Internal Rating Based) de base, la banque estimera uniquement la probabilité
de défaut et utilisera les données, concernant la perte en cas de défaut et l’exposition au moment du défaut,
fournies par l’autorité de tutelle. Dans l’approche IRB (Internal Rating Based) avancée, la banque estimera elle-
même tous ces facteurs de risque, auxquels on peut ajouter le facteur M ou Maturity (c’est-à-dire la durée
restante du crédit dont l’ampleur influence le risque de non-remboursement).

Le futur régime donnera aussi un rôle plus important aux autorités de surveillance. Conformément aux
dispositions prévues par le « Pilier 2 », et pour tenir compte du « profil risque » de chaque établissement, ces
autorités seront habilitées à imposer des exigences de fonds propres supérieures à celles résultant de la seule
application des formules réglementaires. A l’intérieur d’un groupe bancaire, elles pourront de même imposer le
respect des exigences sur une base sous-consolidée, voire même individuelle.

▪ L’importance de la discipline de marché reposant sur la communication régulière d’informations


par la banque au marché, ce qui accentue son pouvoir de contrôle et de sanction des banques : La
diffusion d’informations significatives par les banques apporte des éléments aux intervenants et facilite l’exercice
d’une discipline de marché efficace. Une amélioration de la transparence présentera des avantages pour les
banques bien gérées, les investisseurs et les déposants ainsi que pour le système financier d’une manière
générale, afin d’éviter le risque systémique.

4. La nouvelle architecture organisationnelle imposée par les réformes du « Comité


de Bâle II »
Le comité de Bâle propose aux banques les différentes formules de calcul du capital qui conditionneront le type
d’organisation que la banque adoptera. En principe, plus la formule de calcul permet d’espérer une réduction de la charge
en capital, plus l’organisation sera sophistiquée.

La mise en place de l’approche IRB (Internal Rating Based) aura pour essentielle conséquence organisationnelle la
distinction matérielle entre la gestion du risque des crédits et la gestion des crédits par deux bureaux distincts :
▪ En principe, le premier relèvera directement du conseil d’administration et de la direction
générale : La banque disposera d’une entité de contrôle du risque de crédit indépendante des entités qui ont
généré ce crédit ou cette exposition. Cette nouvelle entité a pour rôle d’estimer le risque de crédit, les facteurs
de risque PD, LGD, EAD et M sur la base d’informations internes et externes, et de modèles. Elle est chargée de
suivre et de tester ces mesures de risque, de produire des rapports, de mettre en œuvre des procédures qui
permettent la mesure du risque et garantissent la qualité et la prédictibilité de la mesure.
Cette nouvelle entité établit des rapports et des évaluations sur les risques à la direction générale qui les utilisera
dans les processus d’octroi du crédit, la gestion des risques, l’allocation interne du capital réglementaire et dans
les fonctions de gouvernement. Cette entité de contrôle du risque de crédit dépendra directement du conseil
d’administration.
▪ L’audit interne est chargé de vérifier le bon fonctionnement de l’entité de contrôle du risque de
crédit et la bonne interactivité entre cette entité et la direction générale : Finalement, le nouvel accord
de Bâle aura pour objectif de pousser les banques à ce qu’elles aient suffisamment de capital pour couvrir leurs
risques. La banque doit donc connaître et évaluer correctement son risque actuel, mais aussi la façon dont son
environnement actuel et futur affecte son niveau de risque, de sorte à pouvoir établir des prévisions en termes
de besoin en capital. Pour ce faire, le comité de Bâle a prévu cinq éléments pour garantir l’existence et le bon
fonctionnement du processus d’adéquation des fonds propres :
- La responsabilité de la direction et du conseil d’administration : Le management est responsable des
risques pris par la banque et doit donc veiller à la mise en place d’une gestion des risques adaptée. Ce
qui implique des règles, des procédures, un contrôle interne et une communication uniforme au sein
de l’organisation. De même, il est responsable du recouvrement entre le niveau de capital et les besoins
en capital.
- L’évaluation solide des besoins en capital qui provient d’une bonne gestion des risques : A chacun des
risques possibles, la banque associe un capital nécessaire dont les procédures et les règles seront
contrôlées par un audit interne et externe.
- L’évaluation complète du niveau de risque : Les risques à prendre en compte sont notamment le risque
de crédit, de marché, de taux, de liquidité, opérationnel. Lorsqu’un risque n’est pas mesurable, la
banque essayera d’estimer ce risque.
- Le suivi et le reporting : Un reporting interne permet au management de suivre et d’analyser les
expositions aux risques ainsi que la façon dont le niveau du capital est adapté au profil de risque.
- Le contrôle interne : Le comité souligne la nécessité d’un contrôle effectif du processus d’adéquation
du capital et ce sera le conseil d’administration qui aura en charge de vérifier régulièrement si les
systèmes de contrôle interne sont adaptés à une gestion prudente.

Selon le planning avancé par le comité, les banques devront être prêtes au plus vite en ce qui concerne le système de
gestion des risques et pour les données d’historiques de défaut (datant d’au moins deux ans).

Pour conclure, on est en droit d’affirmer que le dispositif McDonough favorise l’avènement d’un nouvel âge de métiers de
la banque, tant du point de vue de l’industrie bancaire elle-même que de son contrôle. Au cours de ces dernières décennies,
avec le rapide développement des montages financiers complexes, la banque s’est spécialisée. Mais elle n’en est pas moins
restée faillible. La préoccupation d’une meilleure maîtrise des risques a été confortée par le constat que le contrôle externe
pouvait être insuffisant et qu’il devait nécessairement trouver un relais au sein même des établissements.

La réforme McDonough est une forme de reconnaissance officielle de ces évolutions profondes et l’adaptation au futur
dispositif constitue un enjeu majeur pour toutes les banques. De nouvelles opportunités s’ouvriront pour les établissements
les mieux préparés. A l’inverse, des exigences de fonds propres renforcées menacent ceux qui auront tardé à s’y
conformer.

II. LES NORMES INTERNATIONALES DE MANAGEMENT DES RISQUES BANCAIRES

A. Les normes internationales de gestion des risques


1. Les Accords de Bâle : Bâle 1, Bâle 2 et Bâle 3
2. Le Système d’Information de Gestion des Risques (SIGR)
3. La Lutte contre le Blanchiment des Capitaux et le Financement du Terrorisme (LBC/FT)

B. Les normes internationales de management de la qualité et prévention des risques


1. Les normes ISO
2. Contrôle Interne
3. The Committee Of Sponsoring Organizations of the Treadway Commission (COSO)
CONCLUSION

Il y a toujours eu des risques dans le monde des affaires. En effet, pendant longtemps, l’entrepreneur a toujours été
considéré comme celui qui prend le risque d’entreprendre, celui qui risque son capital matériel et financier par opposition
au capital humain. Cependant, les managers et les actionnaires en ont toujours accepté les avantages et les inconvénients
et ont tenté de gérer et de réussir ces paris risqués. Leur approche du risque était peu organisée et trop souvent inefficace.

Les temps ont changé et les faits ont montré que la vieille approche des silos hiérarchiques (fabrication, études, ventes,
marketing, administration…) en management des risques n’était plus suffisante. Ainsi, une nouvelle approche du
management des risques a été développée. Elle s’appelle le management des risques d’entreprise qui prône une approche
intégrée et rigoureuse des risques, en évaluant et en localisant les risques dans toutes les zones qui pourraient avoir un
impact sur la stratégie de l’organisation et ses différents objectifs. Bien qu’il y ait de nombreux avantages à retirer du
management des risques d’entreprise, le principal avantage demeure sa capacité à éviter de grosses pertes. Si le risque
peut être pris en compte et bien géré, des pertes lourdes peuvent être évitées.

Les concepts du management des risques d’entreprise sont définis par l’environnement de l’organisation. Cette philosophie
du management des risques est la clé de voûte autour de laquelle toute l’architecture d’un programme de management
de risques doit être construite. La littérature à ce sujet définit un programme qui implique les processus d’identification,
dévaluation et de réponse au risque. Ces étapes nécessaires pour une bonne gestion des risques doivent être complétées
par des processus d’information et de communication, de monotoring et de contrôle. Des programmes de management
des risques d’entreprise sont de plus en plus acceptés et introduits dans les organisations à la demande des parties
prenantes. Les bénéfices qui en découlent sont trop importants pour être ignorés. Aucune organisation ne peut risquer de
ne pas adopter le management des risques d’entreprise.

En conclusion, on ne peut que rappeler quelques principes fondamentaux. D'une part, la première réponse au risque
consiste à se donner les moyens de le maîtriser ; ce qui suppose un ensemble d'investissements matériels, humains,
organisationnels, qui constituent la justification même du secteur bancaire. En la matière, l'amateurisme ou l'inefficacité
sont encore plus coûteux qu'ailleurs. En second lieu, la rentabilité des banques est une condition nécessaire du
fonctionnement du système financier, à la fois parce que la solidité des établissements dépend de leur richesse, et parce
qu'une banque en crise sera dangereusement tentée de prendre des risques excessifs. Il est en particulier urgent de
rétablir les marges des banques françaises ; et les ajustements structurels inévitables, pour coûteux qu'ils soient, ne
sauraient être différés beaucoup plus longtemps. Enfin, le rôle des autorités de tutelle est plus que jamais crucial. Seule
une supervision prudentielle attentive et performante permettra d'éviter les dangers majeurs qui nous menacent.

Aujourd’hui, peut-on réduire la gestion des risques bancaires à la gestion « Actif-Passif ».

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