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Ministère de l’Enseignement Supérieur

et de la Recherche Scientifique
Institut Supérieur de Gestion de Sousse

« GESTION
BANCAIRE »
Chargé du cours : HEDI KAHLA
Année Universitaire : 2023 / 2024
Ministère de l’Enseignement Supérieur
et de la Recherche Scientifique
Institut Supérieur de Gestion de Sousse

Chapitre 3 :
Les activités des firmes
bancaires
Chargé du cours : HEDI KAHLA
Année Universitaire : 2023 / 2024
Depuis le milieu des années quatre-vingt, le modèle de banque
universelle s’est imposé dans plusieurs pays du monde.

La banque universelle agrège des métiers distincts, sous des


recoupements différents d’un établissement à l’autre, mais qu’on peut
regrouper en cinq grandes lignes métiers :

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 Banque de détail (Retail Banking), assurance et services financiers
spécialisés.

 Banque de financement (des grandes entreprises et des


institutionnels) et d’investissement (Corporate and Investement
Banking).

 Banque privée (Private Banking).

 Gestion d’actifs (Asset Management).

 Conservation d’actifs (Custody).

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Section 1 : Les métiers de la banque de détail (Retail
Banking), assurance et services financiers spécialisés
1) Les métiers de la banque de détail « BDD » ou banque de
réseau

Les métiers de la banque de détail (ou banque de réseau) renvoient


aux opérations de banque telles qu’elles sont définies dans le code
monétaire et financier :

 Collecte des dépôts aux guichets via des comptes à vue ou des
comptes d’épargne (épargne sur livret, compte à terme) ;
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 Octroi de crédits à la clientèle des particulier, des professionnels
(artisans, commerçants, professions libérales) et des entreprises ;

 Mise à disposition de clientèle des instruments de paiement


scripturaux (chèques, cartes bancaires, autorisation de prélèvement,
virements…) permettant de mobiliser les avoirs détenus sur leurs
comptes-courants.

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 Le financement de l’exploitation des entreprises (escompte
d’effets de commerce, avances en comptes débiteurs, crédits de
trésorerie) et de leurs projets d’investissement (crédits
d’équipement) est rattaché à la banque de réseau au sein de
centres d’affaires dédiés aux entreprises.

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 Les crédits aux très grandes entreprises et / ou institutionnels
relèvent en revanche de la banque de financement et
d’investissement, notamment lorsqu’il s’agit de montage
complexes, associant opérations de capital et produits dérivés par
exemple et / ou impliquant éventuellement un pool de plusieurs
banques (financements structurés).

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À noter que les présentations des résultats des banques par
lignes de métiers distinguent souvent les activités de banques
de détail nationales et banque de détail internationales pour
les filiales de groupes bancaires nationaux implantées à
l’étranger.

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On peut éventuellement rattacher à la banque de détail l’activité de
distribution de produits d’épargnes collectives (OPCVM) et d’assurance
vie par le réseau d’agences ou la banque à distance.

 Cette activité constitue une source de commissions (de courtage ou


de placement) pour les banques mais pas une source de collecte de
ressources supplémentaires, rappelons-le.

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Dans la présentation des résultats par lignes métiers, cette
activité relève fondamentalement de la gestion d’actifs, l’agence
bancaire n’étant que l’un des points de distribution de ces
produits d’épargne auprès de la clientèle.

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2) L’assurance
Depuis plusieurs années, les banques utilisent leur réseau pour
proposer sous leur marque commerciale des services d’assurances,
générateurs de commissions supplémentaires.

Les produits d’assurance proposés portent tant sur les biens


(automobile, logement…) que sur les personnes (accidents corporels,
maladie, invalidité…).

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L’agence bancaire est conçue aujourd’hui comme une boutique de
distribution de produits de financement, d’épargne mais aussi
d’assurance, ce qui contribue à rentabiliser les coûts fixes que présente
l’exploitation de réseau d’agences « en dur ».

C’est le principe du « One Stop Shopping » : l’agence constitue un point


d’entré unique vers différents produits ayant trait aux différents
besoins financiers de la clientèle des particuliers et des professionnels.

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La « Bancassurance » s’est développée depuis la fin des années quatre-
vingt . Il convient toutefois de relativiser la porté de ce néologisme qui
laisse entrevoir, à travers la fusion des mots banque et assurance, que
les métiers seraient désormais également intégrés.

Il s’agit en effet d’une vision en trompe d’œil. Les produits d’assurance


sont distribués par le réseau mais leur gestion relève toujours de
sociétés d’assurance.

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3) Les services financiers spécialisés
Les pôles de financement spécialisés regroupent les activités de crédit
à la consommation, de crédit-bail, d’affacturage, location-financement
longue durée, …etc.

Celles-ci sont le plus souvent filialisées et entrent parfois en


concurrence avec la maison mère.

C’est le cas pour les crédits à la consommation qui peut être proposé
par une banque de réseau ou par une filiale dédiée à cette activité.
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Section 2 : Les métiers de banque de financement et
d’investissement ( Corporate and Investement Banking )

La banque de financement et d’investissement « BFI » désigne un


ensemble hétérogène d’activité dont le point commun est d’être une
activité « de gros » (destinée aux grandes entreprises, aux états, aux
collectivités ou encore aux fonds d’investissement, aux sociétés de
gestion d’organismes de placement collectifs).

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Toutes ces activités sont en lien avec les composantes du marché des
capitaux (marché interbancaire, marché des titres de créance
négociables, marché obligataire, marché actions, marché dérivés).

Les salles de marché des « BFI » sont organisées autours de tables de


marché (desks) spécialisées par actifs financiers (actions, produits de
taux de change..) ou par type d’opérations (syndication,
structuration…) à traiter.

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Marché Primaire Marché Secondaire Autres Activités

 Solutions de couverture
 Montage d’émissions
(instruments dérivés)
(dette, actions).  Tenue de marché,
 Produits
 Placement des titres. Arbitrage.
d’investissement
 Financement  Trading pour
complexes
structurés. compte propre.
 Conseil et recherche
 Prêts aux grandes  Courtage.
(structure financière,
entreprises.
fusions-acquisitions)

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On peut distinguer deux grands pôles au sein de la « BFI » :

 La banque de financement « BF » : elle fournit des services de


conseil, d’ingénierie et de financement complexes à destination
notamment d’une clientèle de grandes entreprises, d’Etats ou de
collectivités.

 La banque d’investissement « BI » : elle regroupe principalement les


activités de marché (pour compte de tiers ou pour compte propre).

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1) La banque de financement (BF)
La « BF » est partie prenante des financements de grandes entreprises,
de l’Etat mais aussi des collectivités territoriales, sous forme de crédits
ou d’émission de titres sur le marché (actions ou obligations).

a) Les crédits corporate :

Les crédits corporate sont souvent structurés (emprunts à taux


variables auxquels sont adossés des produits dérivés de couverture,
contre la hausse des taux par exemple).
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Lorsqu’ils atteignent des tailles importantes, au point qu’ils
dépassent les capacités d’un établissement à s’engager à lui tout
seul sur une opération de grande envergure, les financements
sont syndiqués, c’est-à-dire qu’ils sont pris en charge par un
consortium de banques (syndicat de banques ou encore pool
bancaire).

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b) Participation au montage des financements :
Par émission de titres sur le marché primaire (bookbuilding) par les
entreprises et les Etats.

 Pour les entreprises :

La « BF » définit les caractéristiques du programme d’émission


d’actions ou d’un emprunt obligataire (taux fixe et / ou variable, devise,
durée modalité de remboursement).

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Elle conduit ensuite la composition d’un syndicat de banques chargé de
placer les titres auprès des investisseurs, et souvent d’un syndicat de
garantie appelé à souscrire à une partie de l’emprunt qui ne trouvait
pas preneur auprès des investisseurs.

La banque qui mène l’opération de structuration se pose comme lead


management ou chef de file (on parle aussi de fonction d’arrangeur).

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 Pour les Etats :
Dont les titres sont placés par un mécanisme d’enchères
(adjudications), la BF peut avoir le statut de spécialiste en valeurs du
Trésor (SVT) . Le « SVT » participe aux adjudications et est chargé du
placement des nouveaux titres d’Etat auprès des investisseurs.

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La BF intervient également dans les opérations de
restructuration de l’appareil de production (acquisition cession
d'une activité), de fusions-acquisitions, de privatisation et
d'introduction en bourse d'une entreprise (opérations d'IPO ).

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La BF désigne enfin, par extension, ce que l'on appelait
autrefois la banque d'affaires (l'ensemble des activités visant
à prendre des participations dans le capital d'entreprises).

Lorsqu'une banque entre dans le capital d'une entreprise non


cotée (lors d'une création par exemple) via un fonds, on parle
d'activité de « Private Equity ».

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2) La banque d’investissement « BI »
La « BI » est au cœur des différentes activités traitées au sein des salles
de marché. Elle gère principalement les opérations suivantes :

a) Formation et fourniture d’un prix aux clients :


La « BI » intervient en qualité de « Market Maker » : elle affiche une
fourchette de cotation dite « Bid-Ask » sur les actifs financiers dont elle
se porte contrepartie :

 Le prix « Bid » correspond au prix auquel elle est disposée à acheter


l’actif financier ;

 Le cours « Ask », le prix auquel elle est disposée à le vendre. KAHLA HEDI 27
Sur le marché interbancaire, le marché obligataire ou encore le
marché des changes, les banques d'investissement sont « Market
Makers » et affichent en permanence les fourchettes « Bid-Ask »
des différents actifs dont elles assurent la cotation.

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La banque propose :
EUR 3 MOIS  De prêter à 0,2215 % à une contrepartie
Marché
bancaire qui souhaite emprunter à 3 mois.
interbancaire 0,2210 % - 0,2215 %  D’emprunter à 0,2210 % pour cette même
échéance de 3 mois.

La banque propose :
 D’acheter une OAT à 99,125 % de sa valeur
OAT 10 ANS nominale à un investisseur qui lui
Marché
souhaiterait la vendre.
Obligataire 99,125 % - 99,365 %  De vendre à un investisseur qui
souhaiterait acheter ce titre à un prix de
99,365 % de sa valeur nominale.

Marché des EUR – USD La banque est disposée :


changes au  À acheter 1 EUR à 1,3139 USD
comptant 1,3139 – 1,3141  Le vendre à 1,3141 USD

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Pour les emprunts d'État, les banques ayant le statut de spécialiste en
valeurs du Trésor « SVT » sont chargées d'animer le marché
secondaire (marché de la négociation des titres anciennement
émis).

Elles ont une fonction de « Market Maker » sur ces titres d'État (bons
du trésor, BTAN, OAT) qu'elles cotent à l'achat et à la vente.

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Dans cette fonction de « Market Maker », la banque est véritablement
la contrepartie du marché : elle est la contrepartie vendeuse des
acheteurs et acheteuse des vendeurs.

Cette activité ne doit pas être confondue avec celle de courtier


« Broker » où la banque met seulement en relation des acheteurs et
des vendeurs (de titres, de devises par exemple), un peu à l'image
d'un agent immobilier.

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Lorsqu'elle est « Broker », la banque se contente de cette mise en
relation et se rémunère par une commission de courtage (et non par
une marge d'intermédiation), sans prendre de position de bilan (elle
n'est pas la contrepartie de l'acheteur ou du vendeur).

Cette forme d’intermédiation n’est donc pas inscrite au bilan puisque


la banque n'acquiert aucun actif pour compte propre (à l'actif du bilan),
pas plus qu'elle n'en émet (au passif).

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b) Refinancement :

La « BI » gère les soldes de trésorerie de la banque. Lorsque la banque


présente dans son ensemble un besoin de trésorerie (liée par
exemple à une insuffisance de ressources pour financer les emplois),
la salle des marchés « trésorerie » intervient sur le marché
interbancaire pour emprunter auprès d'une autre banque (sous forme
d'opérations « en blanc » ou de pensions de titres) ou de la Banque
centrale (dans le cadre des opérations principales de refinancement
par exemple).

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c) Trading :
Il s'agit de l'activité de négociation où la « BI » prend des positions :

 Pour compte propre de la banque :

Achat / vente de titres, de devises, de produits dérivés. La loi de


séparation et régulation des activités bancaires impose désormais aux
banques de loger ces activités dans des filiales .

 Pour compte de tiers :

par exemple pour une entreprise souhaitant acheter ou vendre des


titres.
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d) Couverture :

La « BI » propose des produits dérivés de couverture contre les risques


de marché (produits de gré à gré ou produits négociables sur des
marchés organisés).

Il est à noter que la banque de détail constitue un client « interne


» de la « BI ». Elle fait appel à ses services pour répondre à des
besoins spécifiques (par exemple pour une opération de change, une
couverture des risques de marché pour une entreprise ).

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Section 3 : Les métiers de gestion d’actifs (Asset
Management)

La gestion d'actifs désigne l'activité des fonds investis dans des


titres pour le compte de clients particuliers ou institutionnels.
Souvent, ce marché est dominé par les « OPCVM » dont les sociétés de
gestion sont souvent des filiales de banques ou de sociétés d'assurance.

Ces produits d'épargne collective sont distribués par les réseaux


bancaires (et les compagnies d'assurances). Ils permettent aux
investisseurs d'acheter une part représentative d'un collectif de titres.
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Les « OPCVM » regroupent les « SICAV » (sociétés d'investissement à
capital variable) et les « FCP » (fonds communs de placement).

Les sociétés de gestion constituent des portefeuilles titres en fonction


des profils de risque / rendement :

 OPCVM monétaires : ils sont investis en titres du marché monétaire


(bons du Trésor, certificats de dépôt, billets de trésorerie).

 OPCVM obligataires : ils sont investis en obligations, souvent des


titres de la dette souveraine.

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 OPCVM actions : les plus risqués mais aussi potentiellement les
plus rémunérateurs.

 OPCVM mixtes (ou hybrides) : ils conjuguent titres de propriété


(actions) et titres de créance (obligations, BTAN et BMTN).

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Créés à la fin des années 70 en France sur le modèle des « Mutual
Funds » américains, les OPCVM se sont fortement développés dans
les années 90 à la faveur de la mobiliérisation des financements (forte
croissance des émissions de titres, notamment obligataires à la fois
par les entreprises, les banques et les États).

Ils ont en effet constitué un débouché pour ces titres, qui peinaient à
être placés directement auprès de particuliers traditionnellement
rétifs à toute idée d'épargne investie en titres.

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Il est important de rappeler que cette activité de distributeur de
produits d'épargne est source de commissions pour la banque. Elle
n’est donc pas rangée à ce titre au sein de la catégorie de la gestion
d’actifs mais dans celle de courtage pratiquée par le réseau d’agences
(vente d’instruments financiers collectifs).

Rappelons qu’il ne s’agit pas, à la différence des produits d’épargne sur


livrets ou compte à terme, d’une épargne bilancielle puisque les fonds
collectés n’entrent pas au bilan des banques.

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Section 4 : Les métiers de la banque privée (private
banking)
La banque privée « Private Banking » désigne la gestion du patrimoine
de la clientèle « haut de gamme ». Cette activité s’entend comme une
présentation de service visant à offrir à cette clientèle des
investissements adaptés et personnalisé faisant appel à des
combinaisons plus ou moins complexes de produits de taux, de titres de
propriété auxquels peuvent être adossés des dérivés.

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La gestion alternative est l’illustration la plus récente de cette
offre de services hautement sophistiqués à une clientèle
particulièrement exigeante et soucieuse de bénéficier de produits
financiers « de Lux », parfois d’une optimisation fiscale.

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Fondamentalement, les produits d’épargne « non collectives » se
distinguent des « OPCVM « par cette approche haut de gamme,
marqués par un profilage « ad hoc » des produits proposés au client en
fonction de ses attentes.

La construction est cependant pour l’essentiel la même que pour un


« OPCVM ». Des produits d’épargne alternative (Hedge Funds)
peuvent être proposés par les gestionnaires de patrimoine aux clients
les moins « averses » aux risques.

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Section 5 : Les métiers de conservation d’actifs
(custody)
L’activité de conservation d’actifs désigne la gestion administrative du
stock des titres détenus par les investisseurs (particuliers ou
institutionnels).

Outre la « garde » des titres dans ces livres pour le compte de ces
investisseurs (tenue de comptes-titres), la conservation désigné
également la gestion de tous les événements affectant la « vie » des
titres ainsi conservés (détachement de coupons, paiement des
dividendes, augmentation de capital…).
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L’industrie de la conversation d’actifs, suivent filialisée, a connu ces
dernières années un mouvement de concentration.

Certaines banques assurent la conservation d’actifs pour le compte


d’autres banques ou de grands investisseurs internationaux. Le
secteur s’est donc consolidé autour de conservateurs globaux (global
custodians) comme « BNP Paribas securities services », « Bank of New
York » ou encore « Statestreet ».

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