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Le néologisme bancassurance désigne une notion pouvant être interprétée de diverses façons.

On n'en trouve pas


de définition claire ni dans la pratique ni dans la théorie.

On peut en principe définir la bancassurance soit d’un point de vue fonctionnel soit d’un point de vue
institutionnel.

 Le premier s’entend comme des services financiers intégrant des produits de la banque et de l’assurance :
par exemple la souscription d'assurance des moyens de paiement (perte de carte, de chéquier…) ou
l'assurance de perte de revenus (chômage, invalidité…) associée à la tenue d'un compte courant.
 Le second concerne la manière dont est organisée la collaboration entre la banque et l’assurance ou
d’autres organismes non bancaires. Cela se traduit de plus en plus par la création ou l'achat de sociétés
d'assurances par des groupes bancaires, et en sens inverse par la diversification de groupes d'assurance
dans la banque. La plupart des banques aujourd'hui proposent des produits d'assurance classiques (IARD
et de complémentaire santé) et la plupart des assureurs offrent désormais des services bancaires (tenue de
compte, moyens de paiement, crédit…).

Dans le domaine de la bancassurance, on parle de « conseillers en bancassurance » ou de « bancassureurs ».

I- DEFINITION DES CONCEPTS

1. BANCASSURANCE

Le concept de BANCASSURANCE désigne le rapprochement des banques et des compagnies d'assurance,


soit par la création de sociétés d'assurance filiales captives des banques, soit par des participations des
groupes d'assurance dans des groupes bancaires. Il en résulte que les banques distribuent de plus en plus
des produits d'assurance, cette activité étant favorisée par les réseaux de guichets dont elles sont titulaires.

La bancassurance désigne l'activité qui s'est développée au sein des établissements de crédit qui, en plus de
leurs tâches traditionnelles de banquier, ont élargi la gamme des produits proposés à leur clientèle, en
offrant à la vente des produits d'assurance. Le terme couvre donc le large champ allant de la simple
distribution de produits d'assurance par les guichets bancaires jusqu'à l'intégration au sein d'un même
groupe d'un établissement bancaire et d'une société d'assurance en vue d'une exploitation maximale des
synergies potentielles, en passant par l'activité d'assurance prestée par une compagnie d'assurance au
bénéfice d'assurés qui sont clients de la banque.

2. ASSURANCE-VIE et BONS DE CAPITALISATION

Dans le domaine de la gestion du patrimoine, les banques offrent deux produits à savoir l'assurance-vie et
les bons de capitalisation.
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a. L'assurance-vie « est le contrat par lequel l'assureur s'engage envers le souscripteur, moyennant une
prime, à verser au bénéficiaire désigné une somme déterminée, l'exécution de son obligation dépendant de
la durée de la vie de l'assuré ». Elle est gérée en capitalisation, l'épargne produisant des intérêts qui
s'ajoutent au capital afin que ceux-ci produisent eux-mêmes des intérêts et donnent lieu au versement d'une
somme forfaitaire dont le montant est stipulé au contrat et qui prend la forme d'un capital ou d'une rente. Ce
système subit ainsi les conséquences de la dépréciation monétaire.

b. Les bons de capitalisation obéissent à des techniques similaires. Ces bons produisent des intérêts, eux-
mêmes capitalisés afin de générer des intérêts qui seront à leur tour capitalisés. Ces produits bénéficient
d'une grande sécurité, sont rentables et avantageux du point de vue fiscal.

3. ASSURANCE-CREDIT

L'assurance-crédit est une assurance par laquelle un créancier peut faire assurer la solvabilité de son
débiteur. Le code CIMA, dans son article 1er, exclut nommément l'assurance-crédit du domaine d'application
des règles générales communes au contrat d'assurance contenues dans le livre premier. Le fondement de
cette exclusion est la quasi-assimilation de l'assurance-crédit aux opérations de banque. L'assurance-crédit
aurait pour finalité essentielle de fournir à l'assuré des facilités bancaires. Il ne s'agirait pas, par
conséquent d'une véritable opération d'assurance.

De nos jours, l'opération d'assurance-crédit ne vise pas principalement à octroyer des facilités bancaires à
l'assuré mais à garantir le créancier des risques de non recouvrement de sa créance. En effet, les polices
d'assurance-crédit couvrent effectivement, en contrepartie des primes, le risque d'insolvabilité du débiteur.

II- NAISSANCE ET EVOLUTION DE LA BANCASSURANCE

Traditionnellement, l'activité des banques consiste à recevoir des fonds du public, à effectuer des opérations
de crédit, ainsi qu'à gérer des moyens de paiement. Compte tenu de l'évolution du paysage financier et
notamment des mouvements d'intégration qu'on a pu observer avec l'effacement des cloisons traditionnelles
qui s'ensuit, cette définition de l'activité bancaire ne révèle plus qu'une fraction de celle-ci et devient
insuffisante pour tenir compte des nombreux aspects que cette activité recouvre aujourd'hui.

Depuis longtemps les produits d'assurance-vie étaient proposés à la fois par les banquiers et les assureurs,
mais ce sont les groupes bancaires qui ont cherché les premiers à se diversifier en proposant des produits
d'assurance classiques (IARD…). Certains ont même utilisé le néologisme bancassurance comme marque
commerciale.

Les premiers bancassureurs font leur apparition dans les années 70 d'abord en France et en Espagne.

Plus récemment, ce sont cette fois les groupes d'assurance qui se diversifient à leur tour en proposant des
services bancaires et on a pu voir apparaître alors les néologismes « assurbanque » et « assurfinance ».

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Le processus s'est accéléré par des prises de contrôle de sociétés d'assurances par des banques et des
banques par des sociétés d'assurance, ou encore par la création de filiales associant les différents métiers.
Combiné avec d'autres activités financières (opérations de marché, ingénierie financière…) cela a abouti à la
création de groupes financiers à la fois très importants et diversifiés, parfois qualifiés de « supermarchés
financiers ».

Bien que peu perceptible au sein de l'espace OHADA, le phénomène de la bancassurance ne demeure pas
une hypothèse d'école. Il est vrai qu'un tel phénomène ne manquera pas de soulever de nombreux problèmes
juridiques dans la mesure où les sociétés de banque et d'assurance ainsi que leurs activités sont soumises à
des normes relevant d'ordres juridiques indépendants.

III- MOTIVATIONS POUR LE RAPPROCHEMENT DES DEUX ACTIVITES

Assurance et banque ont un point commun évident : l'une comme l'autre manipulent la monnaie ; passer d'une
activité à l'autre a toujours été une possibilité parfois explorée. Mais jusqu'à très récemment, les deux métiers
restaient suffisamment différents pour qu'une union soit peu intéressante. On se contentait, éventuellement, de
nouer des partenariats, les banques (dont le réseau d'agences était plus développé) orientant leurs clients
vers une compagnie d'assurance.

L'informatisation et la mise en place de la monétique ont constitué, pour les banques, un choc important. Plutôt
que de licencier massivement du personnel devenu inutile mais dont le dévouement ou la compétence
n'étaient pas en cause, elles ont fait le choix d'élargir leur palette d'activité. Ajouter une activité d'assurance
leur permettait d'utiliser le même réseau d'agences pour mieux le rentabiliser, vendre plus de produits à
chaque client (vente croisée : par exemple une assurance en même temps qu'un crédit logement ou
automobile), proposer des produits combinant les deux techniques (épargne sous forme d'assurance vie...),
gérer une plus grande quantité d'argent…

Cette évolution se fait au détriment des assurances, doublement perdantes : non seulement elles perdent le
partenariat d'une banque, mais en plus leur ancien partenaire leur fait maintenant concurrence. Et,
pratiquement dépourvu de réseau, elles peuvent difficilement en créer un pour développer, à leur tour, une
activité de banque de dépôt. Néanmoins, Internet a multiplié les possibilités de la banque à distance et cela
leur est maintenant possible.

Certains usagers préfèrent continuer à gérer séparément banque et assurance, mais d'autres peuvent trouver
plus pratique de n'avoir qu'un seul interlocuteur, ou plus avantageux des produits financiers « tout-en-un ».

Il y a aussi des inconvénients. Du côté légal, les deux secteurs se voient appliquer des règles distinctes :
exercer les deux métiers signifie donc être capable de gérer une double contrainte, spécialement pour les
produits relevant des deux secteurs à la fois, ainsi que pour les règles prudentielles.

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IV- AVANTAGES DE LA BANCASSURANCE

Ce succès de la bancassurance dans certains marchés peut être considéré comme la manifestation d'intérêts
individuels mis au service d'un partenariat, porteur finalement d'avantages communs.

Chaque acteur (banque, compagnie d'assurance, consommateur et législateur) doit, en effet, trouver son
profit à voir se développer avec succès le modèle bancassurance. Sans ces avantages, il est bien évident qu'il
n'y aurait pas de collaboration possible. Le modèle retenu sera ensuite fonction de la situation de chacun,
ainsi que des possibilités offertes par les autorités de chaque pays.

a- Avantages pour l'assureur

Grâce à ce nouveau réseau de distribution, l'assureur élargit de façon significative sa clientèle et peut
atteindre des clients qui étaient difficiles d'accès, il s'agit de profiter d'un réseau de distribution plus dense,
plus proche de la clientèle et mieux informé sur ses besoins et sa situation.

Ceci est bien entendu un avantage primordial qui suffit, à lui seul, à convaincre un assureur de développer
des accords avec une banque.

En addition, l'assureur a l'opportunité, non seulement, de varier ses modes de distribution, afin d'éviter une
dépendance trop grande à un réseau unique et par la suite limiter les risques, mais aussi de bénéficier de la
bonne image et de la confiance de ses clients en profitant d'un degré de confiance du public plus élevé dans
les institutions bancaires que dans celles de l'assurance.

L'assureur a l'avantage également de la réduction des coûts de distribution par rapport aux frais inhérents
aux agents traditionnels, puisque le réseau de vente est en général le même pour les produits bancaires et
les produits d'assurance. Cette économie de frais a pu être enregistrée de façon notable par bon nombre de
bancassureurs à travers le monde et est ainsi répercutée dans les frais inclus dans les contrats. Les produits
peuvent donc être proposés à un meilleur coût.

Enfin, l'assureur peut s'implanter rapidement sur un nouveau marché, en utilisant le réseau existant d'une
banque locale pour effectuer des ventes plus simplifiées et réaliser des économies d’échelle en confiant la
fonction de production à la banque, et en laissant à la charge de cette dernière d'obtenir les adhésions
nécessaires.

b- Avantages pour le consommateur

Le consommateur a une accessibilité plus grande à tous les services financiers, du fait d'une banque qui
propose à la fois des produits bancaires et des produits d'assurance ; Les coûts de distribution étant réduits
par rapport à un réseau de distribution traditionnel, le consommateur peut, la plupart du temps, bénéficier
de produits d'assurance à des prix plus intéressants que dans les réseaux traditionnels.

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Les modes de règlement des primes sont en outre simplifiés puisque celles-ci sont directement prélevées sur le
compte bancaire ;

De plus, la relation privilégiée qui peut exister entre un client et son banquier permet d'obtenir une meilleure
adéquation entre les besoins du client et les réponses qui lui sont apportées.

Pour résumer, nous dirons que le client profite de l'opportunité de se procurer des produits d'assurance
simples, souvent peu onéreux, avec un paiement des primes adapté à ses besoins (la plupart du temps, par
mensualités) et avec une accessibilité aisée puisque le réseau bancaire est généralement plus dense que celui
des agences d'assurance.

c- Avantages pour le législateur

Les autorités de contrôle ou le gouvernement lui-même ont pour rôle de légiférer pour que les risques pris
par les établissements financiers de leur pays soient maîtrisés et gérés activement, et ce de façon à préserver
la bonne santé du système financier d'un Etat. Il peut cependant exister des chocs hors du contrôle des
gestionnaires individuels et collectifs et qui peuvent affecter le système financier dans son ensemble. Ces
risques sont ce que l'on nomme le "risque systémique".

La bancassurance peut être un moyen, pour les établissements financiers, de limiter ce risque systémique car
la banque diversifie ses sources de revenus et rend ainsi son activité plus stable et donc plus sûre aussi pour
les clients.

Certaines autorités estiment au contraire qu'un excès de libéralisation des systèmes financiers d'un pays peut
engendrer une augmentation du risque systémique, c'est pourquoi, dans de nombreux pays encore, les
banques ne peuvent pas exercer d'activités étrangères à leur métier de base, afin d'éviter de nouvelles
occasions de prendre des risques.

Certains gouvernements ont décidé aussi de libéraliser le système financier, mais de façon graduelle,
permettant une meilleure maîtrise de cette ouverture.

d- Avantages pour la banque

La banque voit dans la bancassurance un moyen de créer un nouveau flux de revenus et de diversifier son
activité. Avantage d'autant plus réel que le début des années 90 a révélé une augmentation de la
concurrence entre les institutions financières et une diminution de la marge financière des banques et donc la
nécessité de trouver une nouvelle activité ;

La banque devient donc, une sorte de "supermarché", un fournisseur unique, le "one-stop-shop" de services
financiers, où le client peut trouver réponse à tous ses besoins, qu'ils soient financiers ou d'assurance, ainsi la
banque peut aspirer à une plus grande attractivité du fait de l'élargissement de sa gamme de produits et
peut renforcer la satisfaction et donc la fidélisation de ses clients ;

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D'autre part, les coûts de distribution peuvent être considérés comme marginaux puisque, dans la plupart des
cas, ce sont les employés de la banque eux-mêmes qui proposent à la vente les produits d'assurance.

Signalons aussi que la gestion des produits d'assurance-vie est très similaire à la gestion de produits
d'épargne bancaire. C'est aussi une source de commissions qui permet d'améliorer la rentabilité du réseau.

V- LIMITES ET RISQUES DES BANCASSURANCES

Bien que les contrats d'assurances vie proposés par les banques bénéficient d'avantages fiscaux accordés
par l'Etat et des rendements attractifs ; la Bancassurance présente certaines limites.

On risque de retrouver la réminiscence de l'image négative de l'assureur avec la bancassurance. Cette


séparation entre la vente d'un côté et la gestion des sinistres de l'autre doit permettre de limiter l'impact sur
la relation bancaire en cas de mécontentement d'un client. La qualité du service doit être parfaite afin
d'éviter que l'assuré résilie son contrat, qu'il ferme ses comptes bancaires et qu'il propage une image
négative de la banque. C'est pourquoi la banque doit assister le client et avoir une qualité de règlement du
sinistre irréprochable.

La bancassurance nécessite des efforts de marketing et une force de vente active : la vente de quelques
polices d'assurance-vie ne suffit pas pour faire d'une banque traditionnelle un véritable bancassureur. Pour
obtenir une rentabilité suffisante, l'activité de bancassurance exige des volumes importants. Ce n'est qu'à
partir d'un certain nombre de contrats, détenu dans son portefeuille que la banque peut rentabiliser sa
nouvelle activité.

En plus, bien que les produits proposés par chacune de ces deux professions, notamment dans l'assurance vie,
soient similaires, la banque et l'assurance ont des approches fondamentalement différentes du risque et de la
manière de l'assumer ; cette différence des stratégies entre les banques et les assurances génère des
difficultés commerciales ;

En effet, l'assurance vie se vend lorsque les commerciaux de l'assurance vie vont chercher des clients, alors
que les produits bancaires et l'assurance IARD, s'achètent puisque les commerciaux de la banque et de l'IARD
restent dans l'agence et attendent que les clients se présentent.

Les stratégies des deux institutions diffèrent également en matière de ciblage de la clientèle ainsi que des
objectifs qui peuvent être divergents avoir même incompatibles.

Les banques veulent attirer une clientèle de jeunes, même peu fortunée, pariant ainsi sur sa fidélité à moyen
terme. Par contre, cette clientèle n'est pas attirée par les compagnies d’assurance.

En effet la commercialisation des produits IARD constitue une limite majeure : elle nécessite un savoir-faire et
une compétence technique pointue qui permet de donner des conseils personnalisés aux clients sur des
produits assez complexes. Ainsi, dans la pratique lorsque la banque s'étend à l'assurance-dommage, elle se
limite généralement à la vente des produits simples et standards.
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Ce qui fait le succès des réseaux de distribution bancaire, c'est leur relation de proximité avec leurs clients, et
la préférence croissante de ceux-ci pour le traitement en une seule fois et en un seul lieu de l'ensemble de
leurs problèmes financiers au sens large du terme. La question essentielle est donc l'existence ou non d'un
réseau commercial de proximité. Or, un tel réseau logiquement dense est très onéreux et constitue une base
importante de frais fixes, pour l'entretenir, il faut maximiser son chiffre d'affaires en lui permettant d'offrir
une gamme de produits et de services aussi large que possible.

Il y'a néanmoins des limites : comme le service doit être de qualité, on ne peut offrir que des produits qui
entrent bien dans les compétences du conseiller du réseau concerné et qui répondent aux besoins que les
clients trouvent logique d'évoquer.

La quête de la distribution croisée pourrait s'avérer dérisoire avec le temps, en raison des éloignements
culturels entre les métiers et des risques propres issus de la confusion des métiers. Le risque est grand que
cette diversification n'aboutisse à la création d'un panier de produits ingérables et à une tendance à utiliser
les profits des branches performantes pour masquer et renflouer les pertes ou les moins bons résultats des
branches non ou peu performantes.

La Bancassurance souffre aussi de certaines limites imposées par le marché. En effet, la diffusion des produits
par le secteur complémentaire est limitée, d'abord par les réseaux de commercialisations déjà existants, puis
par la capacité du marché qui n'est pas indéfiniment extensible.

Le développement de ce modèle est aussi entravé par les intermédiaires qui opèrent déjà sur le marché, et
notamment les agents d'assurance, qui sont considérés pour longtemps comme la destination des clients pour
s'assurer.

VI- LA BANCASSURANCE DANS L’UMOA

La bancassurance pourrait être analysée d’une part comme une offre conjointe de services bancaires et
de produits d’assurance par un même réseau de distribution, se traduisant par des accords de partenariat,
et d’autre part comme le rapprochement structurel entre établissements bancaires et compagnies
d’assurance à travers des politiques de diversification.

La Commission Bancaire de l’UMOA, pour davantage appréhender l’importance des activités de


bancassurance, a procédé auprès d’un échantillon de trente-deux (32) banques (reparties dans six pays
de l’Union) à une enquête, au cours du premier trimestre 2012. Vingt-trois (23) de ces banques
appartiennent à un réseau bancaire ou financier.

Il en ressort que la quasi-totalité des banques, ayant répondu au questionnaire, commercialise des produits
assurantiels pour compte de tiers, dans le cadre de contrat de partenariat et dans une moindre mesure
d’intermédiation-distribution avec les sociétés d’assurances. Ces contrats sont rendus possibles par la
délivrance d’autorisations préalables de la Conférence Interafricaine du Marché des Assurances (CIMA)
aux sociétés d’assurance partenaires.

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Les produits assurantiels commercialisés dans le cadre de ces contrats peuvent être regroupés en deux
catégories : les produits subordonnés à l’existence d’opérations bancaires (comptes de dépôts, moyens de
paiement et opérations de crédit et de garantie) et les produits à titre exclusif sans lien avec les opérations
de banque.

La rémunération des banques sur la commercialisation de ces produits se fait principalement sous forme de
commissions comprises entre 5% et 25% des primes nettes des frais de gestion, selon le type de produit. Par
ailleurs, sur la base des statistiques, sur les trois dernières années, fournies par une minorité de ces banques,
les revenus assurantiels atteignent difficilement 1% des produits nets bancaires.

S’agissant de la gestion des activités de bancassurance, la quasi-totalité des banques interrogées


déclarent ne pas mettre en œuvre un dispositif spécifique de gestion de risques. En revanche, la
surveillance des risques liés à cette activité est prise en charge par le contrôle interne ou la direction de
l’exploitation. A cet égard, les risques recensés ont trait essentiellement aux risques opérationnels (erreurs,
fraudes), risques de non-conformité, risques juridiques et risques de ressources humaines.

Les banques relèvent néanmoins des avantages significatifs liés à l’exercice d’activités de bancassurance.
En effet, la commercialisation de ces produits favorise la diversification des produits et services offerts à la
clientèle, la fidélisation des clients à long terme et la collecte des placements des assureurs.

Cependant, l’expansion de cette activité est confrontée notamment au faible taux de bancarisation, à la
méconnaissance et la méfiance des populations vis-à-vis des produits d’assurance, exacerbées par la
lenteur dans l’indemnisation des clients, en cas de réalisation des dommages.
(Source : rapport de la Commission bancaire 2011)

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