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Chapitre 1 : Fonctions , formes , et agrégats de la monnaie :

- Def de François Perroux :

La monnaie est un instrument de paiement intermédiaire, général, immédiat et


indéterminé .

- Fonctions de la monnaie :

Unité de - Elle permet de mesurer les différents biens et services et de réduire les multiples
Compte dévaluations d’un bien en d’autres biens à 1 seule évaluation monétaire .
- Introduire un bien , comme unité de compte , afin de réduire le nombre de
rapport des prix .
- A partir de cette fonction , on peut considérer la monnaie comme un instrument
de paiement indéterminé , général et immédiat .
Intermédiaire - La monnaie permet d’éviter les inconvénients du troc qui se résument dans :
des échanges * Les coûts de recherche : Double Coïncidence des besoins des coéchangistes.
*Les coûts de l’attente : Frais d’immobilisations et de stockage
* Les coûts de transport : Frais directs et indirects des biens qu’il faut échanger
Réserve de - Même si la monnaie est faite pour circuler , elle peut être thésaurisée .
Valeur -La monnaie devient un moyen de reporter le pouvoir d’achat dans le futur .
- Dimension inter temporelle .

- Formes de la monnaie :

- Pour qu’un bien soit accepté par tous les individus , il doit être très utilisé
Les monnaies M/se ou bien symbolique dans la vie courante .
ou paléo-M/se *Consommables : Ex : Sucre , sel , blé , tissus , têtes de bétail …
* Non consommables : Ex : Le « Couri » -> Coquillage .
- Pièce de métal dont la valeur nominale correspond à celle du métal .
* La monnaie pesée : Vu les diverses formes et aspects des métaux , il fallait
à chaque fois peser ces métaux sous la présence d’un expert .
* La monnaie comptée : Les métaux sont transformés en pièces de petite
taille dont la dimension est normalisée pour chaque paiement .
*La monnaie frappée : La frappe de la monnaie est l’opération qui consiste à
Les monnaies fabriquer des pièces de monnaie et à produire des empruntes sur les deux
Métalliques faces de la pièce dans les «Hôtels de monnaie »
+ Frappe libre : La frappe était à la portée des possesseurs des métaux .
+ Frappe légale : Par la suite , la frappe va devenir un droit Régalien .
x A pouvoir libératoire : Fabriquer avec une même quantité de métal
plus de pièces de monnaie .
x Bimétallisme : Un système où l’or et l’argent circulent , la valeur de la
monnaie est définit par rapport à ces deux métaux .
x Mono-métallisme : Un système dans lequel la valeur de la monnaie
est définie par rapport à un seul métal : l’or ou l’argent .
- Le billet de banque est un certificat de dépôt d’une quantité de métaux
Les billets de précieux dans des banques , ou dans des maisons spécialisées ou chez des
banque ou orfèvres .
certificats d’Or - Ce certificat permettait aux marchands de récupérer à tout moment après
avoir payer un « droit de garde » , les mêmes objets qu’ils avaient déposés .
Les billets d’Etat - Des reçus parfaitement identiques aux certificats d’Or mais en contrepartie
de reconnaissance de dettes .
- C’est un papier monnaie émis par l’Etat avec comme contrepartie des
créances sur l’Etat .
- Elle correspond à la monnaie divisionnaire (monnaie métallique) et aux
La monnaie billets de banque (monnaie de papier) .
fiduciaire * La monnaie divisionnaire : Ce sont les pièces de monnaie (1,2,5,10…dhs)
* Les billets : Monnaie de papiers (20,50,100,200 dh)
- C’est une monnaie d’écriture .
- Selon M.Ansiaux : « C’est une monnaie qui passe de compte à compte , au
lieu de circuler de la main à la main » .
- Il s’agit des dépôts à vue ouverts auprès des banques commerciales ou
banque des dépôts , BAM , du trésor , et du service des chèques postaux .
- Il s’agit d’un dépôt non rémunéré où le détenteur peut à tout moment
retirer sous forme de monnaie fiduciaire ou utiliser par un des moyens de
circulation de la monnaie scripturale .
- 3 avantages :
1- Elle permet le règlement sans déplacement physique des personnes .
2- Elle offre des garanties plus grandes contre la perte ou le vol .
3- Elle entraîne des écritures dans la comptabilité bancaire qui sont source de
preuve en cas de litige .
La monnaie * Les principaux instruments de mobilisation de la monnaie scripturale :
scripturale + Le chèque : Le chèque est un ordre de paiement écrit et adressé à la
banque « tiré » que le payeur « tireur » remet à un tiers « bénéficiaire » .
x Les chèques pré-barrés et non endossables :
1- Ces chèques ne peuvent être établis au porteur .
2- Ils ne sont transmissibles par endos .
3- Ils ne sont pas encaissables en espèce au guichet d’une banque .
4- Ils ne peuvent être encaissés que par l’intermédiaire d’une banque ,
de la poste ou de tout organisme assimilé .
x Les chèques non barrés et endossables :
Ces chèques conservent toutes les caractéristiques d’un chèque normal.
+ Le virement : C’est un ordre écrit donné à sa banque par un client pour
débiter son compte et créditer le compte du bénéficiaire dans ses livres ou
de créditer ce compte s’il est tenu par une autre banque .
+ L’avis de prélèvement : Il permet à un débiteur qui a donné à sa banque
une autorisation permanente de prélèvement de régler son créancier sans
avoir à renouveler l’ordre à chaque opération .
+ La carte Bancaire : Elle permet à son détenteur d’effectuer des retraits
auprès des distributeurs automatiques de billets(DAB) ou des guichets
automatiques de banques(GAB) .
- Les mesures ou les agrégats de la monnaie :

- Pour quantifier avec exactitude la monnaie en circulation .


- Tout ceci pour éviter l’inflation . On distingue :
* L’inflation par la demande : Lorsque la croissance de la mosse monétaire
Pourquoi dépasse celle du PIB .
mesurer la * L’inflation par les coûts : Lorsque la hausse des prix est causée par la hausse des
monnaie ? prix d’un élément entrant .
- Les coûts de l’inflation :
* Sur l’économie : Les produits nationaux deviennent moins compétitifs .
* Sur le social : La baisse du pouvoir d’achat , chômage .
* Les principales qualités d’un agrégat monétaire :
+ Fiabilité : Les données collectées doivent être exactes et précises .
+ Disponibilité : Les autorités monétaires doivent disposer des données
Les instruments concernant les instruments de mesure de la monnaie dans des délais très courts ,
de mesure de la de manière à permettre une adéquation rapide de la politique monétaire .
monnaie au + Représentativité : Les agrégats doivent refléter de la manière la plus fidèle et
Maroc la plus précise possible , la capacité globale de dépense des agents non financiers .
+ Cohérence : Il s’agit de regrouper en sous ensembles des actifs monétaires
présentant une certaine homogénéité .
* Les instruments de mesure de la monnaie avant la réforme de 1997 :
+ Disponibilité monétaire : Moyens de paiement immédiats (MF et MS) , les
avoirs à vu sous forme de compte sur carnet auprès des banques,du trésor, du CCP
et de la BAM
+ La qasi-monnaie : Avoirs sous forme de dépôts à terme auprès des banques .
* Les instruments de mesure de la monnaie après la réforme de 1997 :
+ M1 : Monnaie Fiduciaire + Monnaie Scripturale .
+ M2 : M1 + Comptes sur carnet + Comptes sur livret .
+ M3 : M2 + Comptes à terme + Bons à échéance fixe + Certificats de dépôts
négociables.
- On distingue encore 3 agrégats de placement liquide (détenus par les agents non
financiers) :
+ PL1 : Bons de trésor à 6 mois (émis dans le public)
Bons du trésor émis par adjudication (ouverts à tout le monde)
Billets de trésorerie (court terme, échéance de 10j à 1an émis par les E/se)
Bons des sociétés de financement(BSF) : échéance entre 2 et 7 ans , ils
sont émis par les sociétés financières .
+ PL2 : Les OPCVM : Obligations de placement collectif à valeurs mobilières .
+ PL3 : Les OPCVM diversifiés et OPCVM actions .
Chapitre 2 : Le financement de l’économie et la création monétaire (offre de monnaie)

- Les modes de financement :

Le financement peut se réaliser sur la base des ressources d’épargne ou monétaires .

Le financement à partir des ressources d’épargne peut prendre la forme d’un


autofinancement ou celle d’un emprunt .

Dans une économie donnée , certains agents ont une épargne disponible qu’ils ne
comptent pas utiliser et qu’ils peuvent mettre à la disposition de l’économie , alors que
d’autres ont des dépenses supérieures aux recettes .

Les premiers sont des agents à capacité de financement(ACF), tandis que les seconds sont
des agents à besoin de financement(ABF) .

- Le transfert de l’épargne peut d’abord se réaliser dans le cadre des marchés de


capitaux.
* Financement par le marché de capitaux :
+ Marché Financier : 1- C’est un marché de fonds prêtables à long terme .
2- Il permet de mobiliser l’épargne Nationale sous forme de
valeurs mobilières .
3- Il est composé d’un marché primaire(émission des nouvelles
valeurs) et d’un autre secondaire(négociation par l’offre et
La demande)
+ Marché Monétaire : C’est un marché de capitaux à court et moyen terme .
Il est composé de plusieurs compartiments :
x Le marché interbancaire : Il permet aux banques d’ajuster à l’équilibre leurs
trésoreries respectives en compensant entre elles les déficits et les excédents .
La finance x Le marché de titre de créance négociable : Il permet aux banques , aux
directe agents non financiers et aux personnes physiques d’échanger leurs titres spécifiques
portant une reconnaissance de créance contre des ressources financières
immédiatement disponibles .
Ex : Bons de trésor négociables , Certificats de dépôts négociables, les billets de
trésorerie , les bons de sociétés de financement .
x Le refinancement auprès de BAM (Pension) : Depuis 1995 , les banques
commerciales peuvent également se financer auprès de BAM . On distingue :
1- Les pensions à 1 semaine : Elles ont pour objectif de mettre en
concurrence les différentes banques demandeuses de monnaie .
2- Les pensions à 24 heures : Elles peuvent se réaliser à la demande soit des
banques soit de BAM au taux d’enfer .
+ Marché Hypothécaire : Créé en 1999 , il a pour objectif de permettre aux
établissements de crédits de trouver de nouvelles ressources financières .
- Dans ce cas, les ACF confient leurs fonds à des établissements de crédit . Ces derniers
octroient des prêts aux ABF .
* Les banques commerciales : Au Maroc , ils diffèrent selon la nature de leur capital et
leur statut en banques privées , semi publiques ou publiques et en banques offshores .
Ils ont pour fonction : 1- La réception des fonds publics .
2- La distribution des crédits.
3- La mise à la disposition de la clientèle des moyens de paiement.
4 - Opérations connexes tel que le conseil , change , placement…
* Les sociétés de financement : A la différence des banques, elles ne sont pas habilitées
à recevoir des fonds en dépôts pour des périodes inférieures ou égales à 2 ans .
Ils ont pour fonction : La réalisation des différentes opérations de crédits liées à des
domaines particuliers tels que la consommation , l’achat de véhicules de tourisme ,
l’acquisition des biens immobiliers …
* Les institutions de contrôle : Le système financier au Maroc est sous le contrôle de
La finance deux organes : Le Ministère des Finances et la BAM .
indirecte + Ministère des Finances : Surveiller les activités bancaires .
Réglementation et contrôle des établissements de crédits.
+ BAM : Intervient directement sur le marché monétaire ou indirectement en
influençant les décisions des organes de consultation dans lesquels BAM est représentée
* Les organes de consultation et de représentation : On distingue :
+ Le Conseil National du Crédit et de l’Epargne (CNCE) : Il est consulté sur toute
question intéressant les orientations de la politique monétaire et du crédit ainsi que les
moyens de sa mise en œuvre .
+ Le Comité des Etablissements de Crédit (CEC) : Présidé par le gouverneur de BAM , il
donne son avis conforme au Ministre des Finances sur les questions intéressant l’activité
des établissements de crédit .
+ La Commission de Discipline des Etablissements de Crédit (CDEC) : Chargée
d’instruire les dossiers disciplinaires et de proposer les sanctions susceptibles d’être
prononcées à l’encontre des établissements de crédit par le Ministre des Finances ou
par le Gouverneur de BAM (ex : retrait d’agrément , amendes , emprisonnement..)
+ Association Professionnelle des Sociétés de Financement (APSF) : Les
établissements de crédit agréées en tant que société de financement sont tenus
d’adhérer à l’APSF
+ Le Groupement Professionnel des Banques du Maroc(GPBM) : Les banques sont
tenues d’adhérer au GPBM , ainsi que les banques offshores .
- La Création Monétaire (Offre de Monnaie) :

- Les banques créent de la monnaie en distribuant des crédits aux agents


Les principes généraux économiques , en souscrivant aux titres émis par ces agents , en monétisant
de la création les devises ou en achetant des actifs réels .
monétaire - La destruction monétaire : Le contraire de la création monétaire .
Ex : Le remboursement des crédits , la reprise des titres financiers et des
actifs réels par le secteur non bancaire , la sortie des capitaux …
* Création de la monnaie banque : Voir les différents cas dans le cours .
* Création de la monnaie centrale : Voir les différents cas dans le cours .
* Création monétaire par le trésor : Le trésor est le caissier de l’Etat , il est
chargé d’encaisser les recettes et régler les dépenses publiques prévues
Les modalités et les dans le budget de l’année .
mécanismes de la Ainsi , le trésor crée directement la monnaie scripturale à chaque fois que
création monétaire l’Etat paie ses dettes envers ses agents non financiers détenteurs des
comptes à vue auprès des CCP ou du trésor .
Ex : Versement de salaire d’un fonctionnaire de l’Etat titulaire d’un compte
auprès du trésor ou auprès du CCP .
Aussi , le trésor crée indirectement la monnaie pour financer le déficit
budgétaire , et ce à travers les avances de BAM ou l’émission des titres
publics auprès des banques .

- Les contreparties de la masse monétaire :

* Les Avoirs Extérieurs Nets (Créance sur l’extérieur) -> Les devises de BAM et
Contreparties des banques :
concernant la Cette contrepartie mesure l’incidence sur les avoirs monétaires des résidents :
création monétaire 1-Du solde de transactions courantes de la balance des paiements.
d’origine externe 2- Du solde des mouvements des capitaux à court et à long terme des
agents non financiers .
Contreparties *Les créances sur l’Etat (trésor) : Cette contrepartie représente la partie du
concernant la déficit budgétaire qui n’est pas financé par les ressources d’épargne .
création monétaire * Les créances sur l’économie : Elles représentent l’ensemble des crédits
d’origine interne accordés aux entreprises et l’ensemble des prêts octroyés aux ménages .

- Les limites de création monétaire :

La demande de la Les banques créent la monnaie mais seulement en réponse à une demande de
monnaie monnaie des agents non financiers . Les besoins en liquides de ces derniers
constituent bel et bien une limite à la création monétaire .
Les besoins des Les banques ne créent que la monnaie scripturale , donc elles doivent se
banques en billets procurer le montant nécessaire auprès de la banque centrale .
Le contrôle de la La BC peut faciliter le refinancement des banques en offrant davantage de
banque centrale liquidités et en baissant le taux d’intérêt.
(BC) La BC peut freiner la création monétaire en réduisant l’offre de sa propre
monnaie et en élevant le taux d’intérêt .
* Les fuites sous forme de monnaie fiduciaire :
La monnaie fiduciaire constitue un facteur permanent de pression sur la
liquidité bancaire puisque à chaque fois que les banques créent de la monnaie
scripturale , une partie est transformée en billets .
*Le besoin en devises :
L’achat de devises de la part des clients importateurs auprès des banques
détériore la liquidité bancaire .
Les facteurs de la * Les fuites vers le circuit de trésor :
liquidité bancaire Une partie de la monnaie scripturale créée par le circuit bancaire se retrouve
sous forme de dépôt au niveau de circuit de trésor et ce à hauteur de sa part
de marché .
*Les fuites sous forme de réserve monétaire :
BAM impose aux banques de second rang (banques de dépôts) de détenir
auprès d’elles sous forme de réserve un pourcentage de leur exigibilité à vue.
A travers ces fuites artificielles , BAM exerce une pression supplémentaire sur
la liquidité bancaire .

- Multiplicateur et diviseur de crédit :

Pour les auteurs classiques , néoclassiques et surtout les monétaristes qui se sont inscrits
dans le prolongement de l’école de la circulation , l’offre de la monnaie est exogène dans
le sens qu’il ne dépend pas de la demande .

Tandis que pour les auteurs Keynésiens et Post-Keynésiens qui se sont inscrits dans le
prolongement de l’école de la banque : l’offre de la monnaie est au contraire endogène et
dépend de ce fait de la demande , c'est-à-dire de l’activité économique .

Cette contreverse concernant l’exogénéité ou l’endogénéité de l’offre de monnaie s’est


poursuivie au 20ème siècle et a donné naissance à 2 approches : Une approche
traditionnelle celle du multiplicateur de crédit et une nouvelle approche , celle du diviseur
de crédits .

* Le multiplicateur de crédit :

Selon la théorie de multiplicateur de crédits , à chaque fois que le système bancaire


dispose de réserves excédentaires , il doit les distribuer sous forme de crédits jusqu’à leur
épuisement total .

* Présentation du multiplicateur de crédit :

K = 1/ (b+r-rb)

Avec b = B/M : La part de la masse monétaire détenue par les agents économiques sous
forme de billets , r= le taux des réserves obligatoires sur les dépôts à vue .

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