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COURS de « 

OPERATIONS BANCAIRES »

CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR L’ENTREPRISE BANCAIRE ET L’OFFRE DE


PRODUITS BANCAIRES 

Ce chapitre sur les généralités répond aux questions de savoir qu’est un


établissement de crédit ou une banque et quels sont les produits
commercialisés.
Il est organisé en 5 sections :
• Définition et classification des établissements de crédit ;
• Les institutions de microfinance ;
• Les activités et les produits bancaires ;
• Le système de tarification (le pricing) des opérations bancaires.
• Outre l’offre, certains éléments du mix marketing constituent les facteurs
de la performance des établissements de crédit.

SECTION 1 : DEFINITION ET CLASSIFICATION DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT

De la Grèce antique aux époques actuelles, le domaine de la banque a


enregistré dans le temps et l’espace, sous l’effet du développement des
échanges économiques, une multitude de transformations, voire des
métamorphoses, qui se sont traduites par un nombre considérable des
entreprises évoluant dans le secteur financier et une complexité de ses
opérations.

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Aujourd’hui, on observe que les vocables de banque ou d’établissement de
crédit sont utilisés indistinctement pour caractériser la même réalité.

Ces deux notions devraient-elles être confondues ? Recouvrent-elles le même


contenu ? Qu’est-ce qu’un établissement de crédit ? Qu’est-ce qu’une
banque ? Quelles offres de produits font-elles à destination de la clientèle ?

Définition

Les établissements de crédit sont des personnes morales qui effectuent à titre
de profession habituelle des opérations de banque.

Les opérations de banque, monopole des établissements de crédit, sont


réparties en trois catégories :
 La réception de fonds du public (ou collecte de dépôts),
 Les opérations de crédit (ou distribution de crédits),
 La mise à disposition ou la gestion des moyens de paiement.

Par ailleurs, les établissements de crédit effectuent :


 D’autres opérations dites connexes : opérations de change ; les
opérations sur or, métaux précieux et pièces ; l’émission, le placement, la
souscription, l’achat, la gestion, la garde et la vente de valeurs mobilières
et prise de participations dans des entreprises existantes ou en création.

La loi distingue deux groupes d’établissements de crédit selon qu’ils sont


habilités ou non à recevoir du public des fonds à vue ou à moins de 2 ans de
terme.

Les deux différentes catégories d’établissements de crédit

 Les établissements de crédit habilités à recevoir du public des fonds à


vue :

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Cette catégorie regroupe :

 Les banques commerciales qui sont des établissements de crédit qui


peuvent collecter les ressources à vue, effectuer toutes les opérations de
crédit et mettre des moyens de paiement à la disposition de la clientèle.
Ils sont organisés sous forme de S.A ;
 Les banques mutualistes ou coopératives en raison de leur forme
juridique (sociétés à statut spécial : capital variable, application du
principe de la mutualité…) par exemple le groupe des banques
populaires-caisse d’épargne, le crédit mutuel. Elles peuvent effectuer
toutes les opérations dans le respect des limites résultant de textes
législatifs et réglementaires qui les régissent.

En résumé, les établissements de crédit appelés « banques », exerce ainsi les


métiers suivants :

 D’intermédiation bancaire (= de bilan) ;


 D’intermédiation de marché ;
 De prestataire de services pour compte de tiers, liés à l’intermédiation
bancaire (moyens de paiement, opérations de change) ou à
l’intermédiation de marché (ingénierie financière, la conservation et la
gestion de valeurs mobilières).

La théorie monétaire reconnait à cette catégorie le pouvoir de création


monétaire.

 Les établissements de crédit non habilités à recevoir du public des


fonds à vue :

Il s’agit des sociétés financières et des institutions financières spécialisées.

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Ce sont deux institutions financières non bancaires.

Ils ne peuvent collecter dans le public des dépôts à vue ou à moins de deux ans
de terme ou que leur activité est limitée par des dispositions législatives et
réglementaires (nature de l’agrément).

 Les sociétés financières financent les achats à crédit (auto,


électroménager), font du crédit-bail, de l’affacturage ou des opérations
de caution. Sont considérées par exemple comme sociétés financières :
les établissements de promotion de la consommation - les
établissements de promotion des investissements – les établissements
d’affacturage (ou factoring) – les établissements de crédit-bail (régi par la
loi du 10 décembre 2010 au Cameroun).
 Les institutions financières spécialisées qui se caractérisent par un seul
élément : l’accomplissement d’une mission d’intérêt public décidée par
l’autorité du pays qui les crée.

Ce sont par exemple, AFD (Agence Française de Développement), le Crédit


Foncier de France, EURONEXT PARIS.

Quelques exemples au Cameroun : Douala Stock Exchange, SNI, PRO PME,


Express Union, Crédit du Sahel, SCE, Agence de Crédit pour l’Entreprise Privée
(ACEP).

Quant à ce groupe, la théorie monétaire ne lui reconnait pas le pouvoir de


création monétaire.

La typologie des métiers de la banque

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En fonction des critères tels le mode de collecte des ressources, la clientèle
ciblée, le type d’activité, les produits à distribuer, etc.., on distingue quatre
types de banque :

La banque généraliste, appelée également banque à tout faire ou banque


universelle :

Présent sur tous les segments de marché : activité domestique et


internationale, particuliers et entreprises, tous types de financements et de
prestations de services ; elle est habilitée d’une façon générale à recevoir tout
fonds du public (dépôts de fonds à vue et à terme), à effectuer toutes
opérations de crédit et toutes opérations connexes. Il n’y a pas, en principe, de
restriction dans leurs activités, sauf en matière de prises de participations dans
les sociétés industrielles ou commerciales (toutefois, cette limitation ne
s’applique pas aux participations prises dans d’autres banques et
établissements financiers ou dans les sociétés nécessaires à son exploitation et
chargées de la gestion soit de son patrimoine immobilier soit des services
d’étude relevant de la profession bancaire).

Qui dispose d’un réseau de guichets lui permettant de collecter auprès de la


clientèle.

La banque spécialiste est un établissement de crédit :

 Présent sur un segment de marché. Ce segment peut être une clientèle


ou un secteur d’activité (PME, particuliers fortunés, crédit agricole, crédit
au commerce extérieur), un produit (crédit à long terme : crédit au
logement, prise de participation…), ou une aire géographique (banque
locale) ;

 Qui selon les cas, dispose ou non d’un réseau de guichets ;

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 Réalise les opérations de banque dans la limite de la décision d’agrément
qui le concerne ou des dispositions statutaires, législatives et
réglementaires ;

 Habilité d’une façon générale à recevoir tout fonds du public mais se


distinguant par le caractère restrictif de leur champ d’activité.

La distinction banque généraliste – banque spécialiste ne recouvre pas


intégralement celle de banque de détail (retail banking) et de banque de gros
(wholesale banking).

La banque de dépôts qui est une banque à réseau mais pas obligatoirement
une banque généraliste. Certains de ces établissements n’ont pas d’activité
internationale (les Caisses d’épargne), d’autres sont installés sur un segment de
clientèle limité (le Crédit coopératif).

La banque d’affaires qui est une banque accomplissant traditionnellement deux


activités complémentaires :

 Sur le créneau des grandes entreprises industrielles et commerciales, des


opérations de financement et de prestation de services (ingénierie
financière, rapprochement d’entreprises…).

 La gestion pour son propre compte d’un portefeuille de participations.

Le Cameroun compte aujourd’hui 15 banques agréées qui sont : la Société


Générale Cameroun, Afriland First Bank, Union Bank Cameroon, Banque
Internationale pour le Crédit et l’Epargne du Cameroun, Société Commerciale
de Banque Cameroun, Union Bank of Africa Cameroun, ECOBANK Cameroun,
Standard Chartered Bank Cameroun, Citibank Cameroun, BGFI Bank Cameroun,
Banque Atlantique du Cameroun, NFC Bank, Commercial Bank of Cameroon,

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Banque Camerounaise des Petites et Moyennes Entreprises, Crédit
Communautaire d’Afrique.

Suivant le règlement COBAC R-2009/02 portant fixation entre autres des


activités autorisées aux établissements bancaires, ceux-ci peuvent être classées
schématiquement en deux catégories :

 Les banques universelles ou généralistes, appelées aussi banques de


détail (retail banking), disposant d’un réseau : il s’agit du panel le plus
représentatif du système bancaire camerounais (13 ou 14 sur 15);
 Les banques spécialisées, telles la Banque Camerounaise des Petites et
Moyennes Entreprises, la Citibank Cameroun qui peut être considéré par
ailleurs comme une banque d’affaires.

SECTION 2 : LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE

Définition de la microfinance :

Les EMF sont des établissements qui offrent des produits financiers et non
financiers visant à satisfaire les besoins des personnes n’ayant pas ou disposant
peu de revenus.

La microfinance est surtout présente dans les pays émergents ou en


développement.

En 2017, on compte 411 EMF autorisés à exercer au Cameroun dont :

- 116 de 1ère catégorie,


- 47 de 2ème catégorie,
- 3 de 3ème catégorie dont : ADVANS, ACEP, MC2 ;
- 169 du réseau Cameroon Cooperative Credit Union League (CAMCCUL)

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- 7 du réseau Cooperative Credit Unions (RECCUCAM).

Les activités autorisées :

 Aux établissements de 1ère catégorie : collecte l’épargne de leurs


membres et octroi des crédits exclusivement aux membres ;
 Aux établissements de 2ème catégorie : collecte l’épargne et octroi des
crédits exclusivement aux membres et aux tiers ;
 Aux établissements de 3ème catégorie : octroi des crédits exclusivement
aux tiers sans collecte de l’épargne.

La règlementation des établissements de crédit :

Les règlements COBAC portant fixation du capital minimum obligatoire pour les
établissements de crédit en zone CEMAC :

R 2009/01, 10 milliards F CFA pour les banques et 2 milliards F. CFA pour


les établissements financiers ;

EMF R 2017/03 pour les EMF des 2èmes et 3ème catégories :


• 300 millions F CFA pour les établissements de 2ème catégorie ; 
• 150 millions F CFA pour les établissements de 3ème catégorie.

Pour les établissements de 1ère catégorie : capital minimum non exigible –


un minimum de 30 membres pour les EMF indépendants, 15 pour les EMF en
réseau. 

Le règlement COBAC EMF R 2017/01 fixe les formes juridiques des


établissements de microfinance :

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 Les établissements de 1ère catégorie : ces établissements de microfinance
sont constitués exclusivement sous la forme de société coopérative avec
conseil d’administration ;
 Les établissements de 2ème catégorie : ces EMF sont constitués
exclusivement sous la forme de société anonyme avec conseil
d’administration ;
 Les établissements de 3ème catégorie : ces EMF sont constitués
exclusivement sous la forme de société anonyme avec conseil
d’administration.

Règlement COBAC EMF R-2017/04 relatif au gouvernement d’entreprise dans


les établissements de microfinance. Ce règlement a pour objet d’établir et
d’asseoir les bonnes pratiques en matière de gouvernement d’entreprise dans
les établissements de microfinance.
Règlement COBAC EMF R-2017/05 fixant les conditions et modalités
d’agrément des établissements de microfinance, de leurs dirigeants et de leurs
commissaires aux comptes.
Règlements COBAC sur les normes prudentielles des EMF.

Conditions de pérennité d’une EMF :

Elle doit :

 Devenir autonome à la fois :


• Financièrement : couvrir ses coûts de fonctionnement ; en effet les taux
d’intérêt pratiqués doivent être supérieurs aux taux qui permettent de
couvrir les coûts de fonctionnement (dont le coût de traitement d’un
prêt…) ;
• Techniquement : disposer des compétences nécessaires pour assurer la
gestion de son activité ;

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 Développer de bonnes pratiques de gouvernance ;

 Disposer :
• D’un système de gestion formalisé ;
• D’une bonne politique de crédit avec des procédures adéquates d’octroi et
de gestion des crédits qui assurent la transparence dans la gestion de ces
crédits.  

BANQUES ET EMF : complémentarités et différences

Ce sont deux types d’intermédiaires financiers d’essences différentes qui


poursuivent le même objectif : collecter l’épargne des agents économiques
excédentaires pour le financement de projets jugés rentables. Leur activité de
collecte de ressources et d’octroi de crédit se fonde principalement sur la
confiance.

Toutefois, les fondements de cette confiance diffèrent d’une institution à


l’autre.

L’intermédiation micro financière utilise des mécanismes financiers appropriés


pour la collecte de l’épargne : utilisation d’agents de crédit qui est un homme
de terrain. Il est le lien direct entre l’IMF et le client. C’est lui qui va à la
rencontre des clients et établit ainsi la relation de confiance, essentielle à
l’activité de la microfinance.

Les techniques (procédures) de sélection des risques de crédit : pour la banque,


la méthode du « screening » basée sur l’usage des documents comptables
(formels) pour une analyse financière du risque – le recours aux garanties
matérielles pour couvrir les risques – Dans l’intermédiation micro financière la
confiance repose sur des éléments immatériels ; elle va s’appuyer sur l’usage

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de l’information locale, la solidarité du groupe (responsabilité conjointe), la
pression sociale et la moralité du client, avec de nouveaux mécanismes tels le
prêt de groupe (vs le crédit individuel), avec caution solidaire (garantie social),
le système de prêt progressif…

Leurs différences : portent sur :

Leur statut juridique et des réglementations spécifiques.


L’échelle des opérations.
La temporalité des contrats.
Leurs logiques d’intermédiation :

La technologie bancaire et micro financière : les mécanismes usités dans la


sélection (évaluation) et la surveillance (suivi de l’exécution) des projets – la
technologie d’intermédiation utilisée pour parer aux risques liés aux
imperfections de l’information.

Sur le plan théorique, les banques sont investies du pouvoir de création


monétaire, ce sont des institutions financières monétaires, alors que les
institutions de microfinance ne disposent pas de ce pouvoir. Elles font des
opérations de financement de projets qu’à partir des ressources collectées, ce
sont des institutions non monétaires

Leur complémentarité

Mais, ils sont complémentaires :

Par rapport aux cibles visées : clientèles aisées/populations pauvres (qui


ont des faibles revenus), ne pouvant pas accéder au système bancaire.
La microfinance concourt à augmenter le taux de bancarisation.

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L’offre de la microfinance vise à favoriser et accroître l’entrepreneuriat :
le microcrédit (financement d’activités génératrices de revenus ou
améliorer les conditions de vie d’un foyer) ...
L’intermédiation micro financière fait appel à des techniques et
compétences qui sont spécifiques ;
Par leur coopération ou partenariat financier : l’épargne collectée par les
institutions de microfinance redéposée dans les banques vient accroître
l’épargne collectée par les banques – le refinancement des IMF.

SECTION 3 : LES ACTIVITES ET PRODUITS BANCAIRES

L’ensemble des opérations effectuées par les banques, découlent des métiers
qu’elles ont choisis et exercent.

Définition du produit bancaire :

Le produit bancaire, de caractère immatériel, est demandé, initié par le client ;


sa prestation (livraison), suppose l’exécution d’un ensemble de tâches, à
caractère administratif le plus souvent.

Les opérations bancaires sont très souvent des produits liés.

En effet, l’offre ou la demande d’un produit entraîne celle d’un autre produit.
Le produit lié se définit au niveau de la production et au niveau de la
consommation.

Exemples :

Du côté de la production, on observe qu’un compte à vue fonctionne


obligatoirement avec certaines opérations comme les dépôts et les retraits
d’espèces, ou que l’ouverture d’un compte ou plan d’épargne logement
entraîne en général l’octroi d’un crédit à l’issue de la période d’épargne.

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Du côté de la consommation, on note qu’un client qui cherche à faire un
transfert d’argent en faveur d’un fournisseur à l’étranger, doit ouvrir un
compte dans une banque et versé l’appoint nécessaire pour faire exécuter son
opération.

Le produit bancaire comprend, outre les opérations exercées sous l’égide du


monopole bancaire (la réception de fonds du public, les opérations de crédit et
les services bancaires de paiement), les services purs qui ne mettent pas en jeu
des capitaux.

Les établissements de crédit (banques) offrent ainsi une gamme de produits


constitués :

1. Des produits de l’intermédiation bancaire : ils relèvent du métier


traditionnel des banques. Ses opérations consistent à :

 La collecte des dépôts : les dépôts à vue, les comptes à terme ; les
dépôts à régime spécial ;

 La distribution de crédits : crédits aux entreprises (équipement


trésorerie) ; crédits aux particuliers (habitat, trésorerie) ;

 Les prêts et emprunts de liquidités sur le marché interbancaire ;

 Les services spécialisés associés à l’intermédiation bancaire : les


engagements de financement (crédit-bail) et de garanties
(caution), les opérations d’affacturage, les engagements sur
instruments financiers à termes, destinés à couvrir les risques de
prix liés aux activités d’intermédiation.

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 Les services matériels (services de caisse, location de coffres, etc.)
et les services intellectuels (conseils, gestion de portefeuille,
gestion de patrimoine, etc.).

2. Des activités et produits de l’intermédiation de marché

Avec la réduction des rendements de l’intermédiation bancaire, les banques


ont tendance à rechercher des revenus dans les activités d’intermédiation de
marché pour son compte propre ou pour compte de tiers.

On distingue 3 grands types d’intermédiation de marché :

 Le trading : il s’agit - d’opérations spéculatives sur les titres, les changes


ou les taux ainsi que les instruments qui leur sont dérivés – d’opérations
d’arbitrage sur les mêmes supports.

 Le market-making : la banque intervient sur les marchés en tant


qu’animateur du marché. Elle affiche des cours à l’achat et la vente
d’instruments financiers. Elle exerce une activité de marché en
assumant les risques.

 Le portage (conservation) des titres lors d’une introduction d’actions en


Bourse ou lors d‘émission d’emprunt obligataire par un syndicat
bancaire.

Dans la prestation de services pour compte de tiers, qu’ils soient liés à


l’intermédiation bancaire ou à l’intermédiation de marché (ingénierie
financière), l’objectif de la banque est de percevoir des commissions sur les
services accordés. Les services offerts sont :

 Au niveau de l’intermédiation bancaire :

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a) La gestion d’actif pour compte de tiers, la gestion collective
(OPCVM), la gestion privée (particuliers, entreprises), la
conservation de titres ;

b) La Gestion des moyens de paiement : la tenue de compte (chèque,


virements), la carte bancaire et autres cartes de crédit, la location
de coffre-fort, etc.

 Au niveau de l’ingénierie financière :

a) l’origination : il s’agit d’une activité de l’ingénierie financière qui


consiste à être à l’origine de l’émission de valeurs mobilières tant
sur les marchés domestiques et qu’étrangers ou internationaux.
Les opérations réalisées sont : la syndication obligataire (mot
anglais qui désigne le regroupement de plusieurs banques afin de
réaliser une opération, par exemple un emprunt obligataire),
l’augmentation de capital, l’introduction en Bourse, les opérations
de privatisations ;

b) Le conseil : opérations de fusions-acquisitions, les opérations de


montages financiers, l’activité de conseil et d’arrangeur, les
restructurations d’entreprises.

SECTION 4 : LE SYSTEME DE TARIFICATION (LE PRICING) DES OPERATIONS


BANCAIRES

Les opérations bancaires sont, soit gratuites (services de caisse), soit facturées.
Les opérations bancaires faisant l’objet de rémunération le sont :

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 Soit par paiement d’intérêts créditeurs au profit des clients déposants
laissant des soldes créditeurs ; sauf pour les dépôts à vue qui ne sont pas
rémunérés ;

 Soit par perception de commissions uniquement, pour les prestations de


services, non consommatrices de capitaux ; elles sont calculées de
manière forfaitaire ou en fonction du nombre de services rendus ; celle-
ci peut être facturée :

• Au client qui initie l’opération,


• Ou aux deux parties concernées, initiateur et destinataire.

 Soit par prélèvement, au profit de la banque, d’intérêts débiteurs et de


commissions pour les opérations consommatrices de capitaux (crédits
octroyés aux clients).

 Un certain nombre de prix sont fixés par les autorités monétaires : taux
de rémunération des comptes sur livrets, épargne-logement ; la
rémunération des dépôts à vue étant interdite.

 En revanche, exception faite des jours de valeurs, les autres prix


(conditions tarifaires, débitrices ou créditrices sur les placements à
terme) sont librement fixées par chaque établissement bancaire ou
négociés entre la banque et le client, pourvu que la législation sur le taux
de l’usure soit respectée.

 Chaque banque est tenue de mettre à jour et publier régulièrement à


leurs guichets, Les barèmes y relatifs.

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 Avec le développement de la concurrence et la libération des conditions
de banque, la clientèle dispose de plus en plus de pouvoir de
marchandage.

Les différentes opérations réalisées par les banques contribuent à leur Produit
Net Bancaire de la manière suivante :

Opérations Produit net bancaire


Intermédiation bancaire  Prêter  marge d’intérêt
 Placer
Intermédiation de marché  arbitrer  plus ou moins-value
 spéculer
Services financiers  bancaire  revenus nets des
 marché commissions

SECTION 5 : OUTRE L’OFFRE, CERTAINS ELEMENTS DU MIX MARKETING


CONSTITUENT LES FACTEURS DE LA PERFORMANCE DES ETABLISSEMENTS DE
CREDIT

Dans l’univers des services bancaires, l’offre seule ne suffit pas pour assurer la
performance des établissements de crédit. A cet égard, il convient de signaler
que cette performance dépend d’un ensemble d’éléments du mix marketing
qui constituent en fait des facteurs clés (des déterminants) de cette
performance, en ce sens qu’ils impactent le développement du PNB.

i. Au premier rang de ces éléments, la gamme de produits


bancaires (opérations) objet de cet enseignement : dans la mesure où
leurs caractéristiques, concourant à la satisfaction des attentes du client,
vont constituer des arguments commerciaux contribuant à leur

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commercialisation et donc à la réalisation de la performance de
l’établissement en terme de PNB.

En complément à ce déterminant, il convient de savoir, qu’il y a d’autres qui


interviennent en synergie, comme :

ii. La politique de tarification (prix) adoptée par l’établissement de crédit


sur les produits non règlementés par les autorités monétaires
(rémunération des comptes sur livrets, épargne-logement) : elle doit être
pertinente, en raison de la concurrence et de sa répercussion sur le PNB
et la marge bénéficiaire.
iii. Les process mis en œuvre pour fournir le service de qualité : des process
adaptés au bon fonctionnement de l’établissement garantissent sa
compétitivité et donc sa profitabilité ;
iv. Les hommes : ils sont essentiels à la satisfaction des attentes des clients
dans la mesure où ils sont les acteurs d’un service de qualité, à condition
que l’entreprise :
• Mette en place une culture d’entreprise et que les employés y
adhèrent ;
• Engage une politique de gestion des ressources humaines
cohérente qui mobilise et motive le personnel.
v. Le mode de distribution : par quel canal vendre le service ? Le choix du
circuit de commercialisation est important ;
vi. Tout comme la communication, pour faire connaitre et vendre l’offre de
produits.

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En conclusion de ce chapitre introductif, il convient de retenir que la stratégie
d’offre de produits (opérations) bancaires, destinés à satisfaire les besoins de la
clientèle, dépend de la combinaison des paramètres suivants :

 Le choix de métiers bancaires effectués par un établissement de crédit,


 Les cibles (segments) de clientèle visées,
 Les dispositions réglementaires et législatives en vigueur,
 Et enfin de l’organisation de l’action commerciale (les moyens mis en
œuvre).

Selon un auteur, « la stratégie est une sorte de lien entre l’entreprise et son
environnement ». De l’analyse de l’environnement (opportunités et des
menaces sur le marché, la concurrence, le positionnement) et de l’entreprise
(forces et faiblesses), il en résulte des décisions stratégiques en termes de
domaines d’activité à développer et en conséquemment de produits à
proposer à la clientèle.

La suite de ce cours va donc se focaliser sur la présentation de l’offre classique


de produits, au sens générique, faites par les banques (à noter que chaque
banque donnant une dénomination à ces produits pour le différencier de l’offre
de la concurrence), afin de répondre aux attentes des différents clientèles-
cibles qui peuvent être :

 Les particuliers et les professionnels,


 Les entreprises (PME, grandes entreprises),
 Les collectivités publiques.

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