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Risque de crédit : évaluation des probabilité de défaut

• Le risque de crédit est le risque de subir une perte dans le


cas où un emprunteur, un endosseur, un garant ou une
contrepartie ne respecterait pas son obligation de
rembourser un prêt ou verrait sa situation financière se
dégrader . Le risque de contrepartie est le risque de
crédit provenant des expositions actuelles et potentielles
découlant des opérations sur instruments financiers dérivés
au comptoir

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• Le risque de crédit traduit donc la défaillance
possible d’un emprunteur, d’un émetteur
d’obligations ou de contrepartie dans une
transaction financière. Le régulateur a depuis
longtemps demandé aux banques de détenir
du capital face à ce risque.

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Le Comité de Bâle
• Institué à la fin de 1974 sous l’appellation du « Comité des règles et
pratiques de contrôle des opérations bancaires », par les gouverneurs des
banques centrales des pays du Groupe des dix.

• Objectifs : Qualité et efficacité de la surveillance bancaire à l’échelle


mondiale.

• 3 axes privilégiés d’intervention :


– L’échange d’informations sur les pratiques nationales de contrôle
– L’amélioration de l’efficacité des techniques mises en œuvre pour la
surveillance de l’activité bancaire internationale
– La fixation de normes prudentielles minimales

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Bâle I : le ratio Cooke

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Bâle I : Le ratio Cooke
• Mis en place en 1988 et appliqué depuis 1992

• Objectifs :

– Renforcer la solidité et la stabilité du système bancaire international


– Promouvoir des conditions d’égalité de concurrence entre les banques à
vocation internationale

M. Bouchet
Bâle I : Le ratio Cooke
• Définition : Ratio prudentiel destiné à mesurer la solvabilité des banques.
Le ratio Cooke définit le montant des Fonds Propres minimum que doit
posséder une banque en fonction de sa prise de risque.

Le ratio Cooke impose 2 contraintes :


– (fonds propres + quasi fonds propres) >8%
ensemble des engagements

– fonds propres >4%


ensemble des engagements

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Bâle I : Le ratio Cooke
• Les limites :
– Inadaptation des pondérations
– Non prise en compte de l’évolution de la qualité de la signature des
contreparties
– Mauvaise prise en compte des risques souverains

• Le remaniement s’articule sur 3 axes :


– Affinement du traitement des risques de crédit
– Mise en place d’un dispositif de surveillance
– Meilleure transparence dans la politique de communication des
banques

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Bâle II, Mac Donough

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Bâle II, Mac Donough
• Principales composantes, 3 piliers complémentaires :
– Des exigences quantitatives minimales,
– Un processus de surveillance prudentielle plus élaboré,
– Une discipline de marché accrue.

• Un ratio de fonds propres (FP) sensible aux risques réellement assumés


par les banques.
– risque de crédit,
– risque opérationnel
– risques de marché

• Un cadre plus complet pour l’appréciation des risques bancaires.

• Pour chaque type de risques plusieurs options pouvant s’appliquer à


toutes les « banques significatives ».

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Bâle II, Mac Donough
Accord de Bâle II

Pilier 1 Pilier 2 Pilier 3


Exigences minimales Processus de surveillance prudentielle Discipline de marché
de Fonds Propres

Risque crédit Processus d'évaluation du niveau de FP Montant et structure des Capitaux Propres

Risque opérationnel Evaluation du processus par autorités Analyse de l'exposition

Risque de marché Niveau de FP > Ratios réglementaires FP et adéquation avec niveau de risque

Mesures correctives si non respect

M. Bouchet
Pilier 1 :
Exigence minimale de fonds propres
Plusieurs options pour calculer les exigences de FP
• Pour le risque de crédit :
• La méthode standard,
• La méthode de base des notations internes,
• La méthode avancée des notations internes (AMA).

• Pour les risques de marché:


• La méthode standard,
• La méthode des modèles internes.

• Pour le risque opérationnel:


• La méthode de l’indicateur de base,
• La méthode standard,
• Les méthodes avancées.

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Notation du risque de crédit
• Les agences de notation comme Moody’s et
Standard and Poor’s ont pour rôle essentiel
d’attribuer une note de crédit (rating) traduisant
la qualité de crédit d’un titre obligataire.
• Exemple: Pour Moody’s, la meilleure note est
Aaa, les obligations de cette catégorie n’ont
aucune chance de faire défaut. La seconde
meilleure note est Aa, ensuite A, Baa, Ba, B et
Caa. Les ratings correpondants chez S&P sont
AAA, AA, A, BBB, BB, B, CCC.

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Les notes (rating grades)
Echelle et note de créances à long terme
Indice d’investissement
AAA: Qualité de crédit la plus élevée. Les facteurs de
risques sont négligeables, étant légèrement
supérieurs à ceux des obligations d’Etat sans risque.
AA+; AA; AA-: Qualité de crédit très élevée. Les
facteurs de protection sont très forts. Les
changements néfastes au niveau des affaires, des
conditions économiques ou financières vont
accroître les risques d’investissement quoique de
manière très peu significative

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Les Notes (rating grades)
A+; A; A-: Qualité de crédit élevée. Les facteurs de
protection sont bons. Cependant, les facteurs de
risques sont plus variables et plus importants en
période de pression économique.
BBB+; BBB; BBB-: Facteurs de protection appropriés
et considérés suffisants pour des investissements
prudents. Cependant, il y a une variabilité
considérable de risques au cours des cycles
économiques.

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Les Notes (rating grades)
Indices de non-investissement
BB+; BB; BB-: En dessous de l’indice d’investissement
mais la capacité de remboursement en temps
opportun existe. Les facteurs actuels et futurs de
protection financière fluctuent en fonction des
conditions du secteur d’activité ou des résultats des
sociétés. La qualité globale peut fréquemment
évoluer à la hausse ou à la baisse dans cette
catégorie.
B+; B; B-: En dessous de l’indice d’investissement et il
existe des risques de ne pas voir les obligations être
respectées lorsqu’elles seront dues. Les facteurs de
protection financière vont largement fluctuer en
fonction de cycles économiques, des conditions qui
prévalent dans le secteur d’activité et/ ou des
résultats des sociétés.

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Les Notes (rating grades)
CCC: Titres bien en dessous de l’indice
d’investissement. Des incertitudes considérables
existent quant au remboursement du principal et des
intérêts en temps opportun. Les facteurs de
protection sont limités et les risques peuvent être
substantiels avec les conditions économiques et
sectorielles, et / ou avec des développements de
sociétés défavorables.
DD: Obligations de créance défaillantes. L’émetteur n’a
pas respecté le calendrier de remboursement du
principal et/ou des intérêts retenus.

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La notation d’un émetteur fournit de l’information sur les
probabilités de défaillance qui lui sont associées. Dès lors,
s’attendre à ce que les changements de notations d’un
émetteur aient un impact sur le prix des titres cotés. Dans
leur exercice, les agences de notations visent à assurer une
stabilité des notations et d’éviter ainsi des changements de
notes successifs trop fréquents.

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Notation interne
• De nombreuses banques disposent de méthodes pour
évaluer le risque de crédit de leurs clients. En effet, les
notes publiées par les agences de notations concernent
essentiellement des entreprises de grande taille. La plupart
des entreprises de taille moyenne ou petite n’ont aucune
obligation émise et cotée sur les marchés financiers et de
ce fait ne sont pas notées.
• L’approche des ratings internes proposée par Bale II permet
aux banques d’utiliser leur propre modèle d’évaluation des
probabilités de défaut (PD).

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• Le risque de crédit est dû principalement à deux facteurs:
Le risque de défaut: correspond à une évaluation objective de la
probabilité qu’une contrepartie soit en faillite ou la probabilité
de défaut combinée avec la perte en cas de défaut.
Le risque de marché: est liée à la valeur de marché de l’obligation
connu aussi comme l’exposition au crédit

Perte prévue = PD*LGD*EAD


PD: Probabilité de défaut
LGD: Perte en cas de défaut
EAD: Exposition en cas de défaut.

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• Il n’est pas nécessaire que le défaut se réalise pour que le
risque de crédit affecte négativement la valeur d’un actif ou
d’un portefeuille.
• Il suffit que la vraisemblance de l’évènement augmente
(dégradation d’un rating)
• Ce risque peut être évalué au niveau individuel ou au
niveau du portefeuille

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Le Z-score d’Altman (1968)
• Il a préconisé l’utilisation des ratios comptables dans la
prévision des défaillances des entreprises. Sur la base de
l’analyse discriminante, il a pu sélectionner un certain nombre
de ratios significatifs pouvant être intégrés dans la fonction Z.

Z  1,2R1  1,4R2  3,3R3  0,6R4  0,99R5

R1=BFR/TA
R2=Réserves/TA
R3=Résultat d‘exploitation/TA
R4=capitalisation boursière /valeur comptable des dettes
R5=ventes/TA

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Le Z-score d’Altman (1968)
Si Z-score est supérieur à 3, l’entreprise a peu de chances de faire défaut et
s’il se situe entre 2,7 et 3, l’entreprise est à surveiller. Pour un score
compris entre 1,8 et 2,7, la probabilité d’un défaut est importante. Enfin,
pour un score inférieur à 1,8, la probabilité d’un problème financier est
très élevée.

Le Z score a été établi sur la base d’un échantillon de 66 entreprises


industrielles cotées, dont 33 avaient fait défaut dans l’année. Ce modèle
offre de très bons résultats sur des échantillons d’entreprises qui n’ont pas
servi à la construction du score.

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Exemple
• BFR= 170000
• TA=670000
• RE=60000
• CA=2200000
• CB=380000
• Dettes=240000
• Réserves=300000
• Calculer le Z-score conformément à la formule d’altman et
commenter le résultat obtenu

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Probabilité de défaut historique

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Taux de défaut cumulés
Ce tableau répertorie l’évolution des taux de défaillance en fonction ‘un horizon
donné pour une entreprise (ou une obligation) située en début de période à un
niveau de rating donné. Par exemple, une obligation notée Baa a une probabilité
de 0,28% de faire défaut dans l’année, une probabilité de 0,836% de faire défaut
dans les deux années, etc.
La probabilité pour une obligation notée Baa de faire défaut la seconde année est
d’environ 0,836-0,28=

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Mesure de risque de crédit

• Pour développer un modèle de risque de crédit, il convient de commencer avec


un cas simple où les pertes sont dues au risque de défaut uniquement. (mode de
défaut). La distribution de pertes de crédit d’un portefeuille de N instruments
émis par différents débiteurs est décrit comme suit:

N
CL   b  CE  (1  f )
i i i
i 1
b : variable aléatoire (bernoulli ) qui prend la valeur 1
i
si le défaut intervient et 0 si non avec un probabilité p , E (b )  pi
i i
CE : credit exposure à l' instant de défaut
i
f : taux de recouvreme nt, ou LGD  1, f la perte en cas de défaut
i

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• Théoriquement, tous ces paramètres ci-dessus sont des variables aléatoires, s’ils
sont indépendants, alors la perte de crédit espérée est donnée par la formule
suivante:

Pour comprendre les facteurs de la distribution de crédit, il convient de


considérer un cas simple ou les créanciers ont la même distribution de défaut et
de perte en cas de défaut. L’exposition est limitée à 1 u.m

n : est le nombre actuel de pertes qui vari entre 0 et N. il s’agit d’une somme
de nombres aléatoires, chacun est compatible avec LGD.
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Il vient que:

Toutes choses étant égales par ailleurs, la perte de crédit espérée est linéaire par
rapport à la probabilité de défaut. Il est possible également, de mesurer la dispersion
de la perte de crédit (CL) par l’écart type. En effet la variance totale se détermine
comme suit:

Il s’en suit :

Où le premier terme est du au fait que la variance de la somme des variables indépendantes
Est égale à la somme des variances
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Il est clair que la volatilité de la perte de crédit est fonction de la variance de LGD et
l’indicateur de défaut.

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Exemple
• Portefeuille de 100 million de USD, composé de trois obligations A, B et C avec
différentes probabilités de défaut. Supposons que
• les expositions sont constantes ;
• Le recouvrement en cas de défaut est nul;
• Les évènements de défaut sont indépendants pour les trois émetteurs.
• Le tableau ci après, illustre présente les expositions et les probabilité de défaut.

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À partir du tableau ci dessus, il est possible de calculer la perte espérée
comme suit:

Ce calcul est très simple et ne nécessite pas une information particulière sur la
distribution autre celle de probabilités de défaut. Aussi, on note que nous définissons
la perte comme une valeur positive.
Par contre, il est plus commode de décrire toute la distribution de perte pour étudier
les différents scénarios possibles. Par exemple, d’après le tableau dans l’état 1,
absence de défaut, on trouve une probabilité

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• Dans l’état 2, l’obligation A fait défaut alors que les autres non, donc
la probabilité de cet événement est égale à :

Le niveau de perte pour une quantile de 95% est exprimé ainsi (le plus faible
nombre Cli telque :

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• Dans la mesure où les pertes sont considérées en valeurs
positives, la quantile est la plus faible pertes obtenues pour
une valeur supérieure où égale à 95%. D’après le tableau,
cette valeur correspond à une perte de 45 million de $. En
terme de déviations par rapport à la moyenne, ceci donne
une perte imprévue de 45-13,2=32 million de $, laquelle
correspond à la VaR de crédit.

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• Exercice :
• Un investisseur détenant un portefeuille de 100 million de $. Ce
portefeuille est composé d’obligations notées A d’une valeur de 40 million
de $ et d’obligations notées BBB (60 millions de $). Supposons que les
probabilités de défaut dans une année des deux types d’obligations sont
respectivement de 3% et 5 % (sont indépendantes). Si la valeur de
recouvrement des obligation de type A en cas de défaut est de 70% et
celle de BBB est de 45%, quelle serait la perte de crédit espérée de ce
portefeuille?

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Réponses

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Exemple 2
• Un portefeuille composé de 2 obligations. La VaR de crédit est définie
comme la perte maximale due au défaut à un niveau de confiance de
98 % sur un horizon d‘une année. La probabilité de défaut jointe de
deux obligations est de 1,27% et la corrélation de défaut est de 30%.
On a les données suivantes:
• Valeur de l’obligation 1 et 2 respectivement 1 000 000 $ et 600 000 $
• Probabilité de défaut 3% et 5%
• Taux de recouvrement 60% et 40%.
Déterminer la perte de crédit espérée de ce portefeuille.

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• Quelle sera la meilleure estimation de la perte de crédit imprévue
(l’écart par rapport à l’ECL) ou la var de crédit.

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Réponses
• Si les deux obligations font défaut, la perte est

Avec une probabilité de 1,27%

La perte maximale suivante est de 400 000 avec une probabilité de 3%- 1,27% = 1,73%
Sa probabilité cumulée devrait être 100-1,27=98,73%., légèrement en dessus de 98%,
donc 400 000 est la quantile à un niveau de cofinance supérieure ou égale à 98%. Sa
VaR= 400 000 – 30000= 370 000

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Corrélation binomiale

• Utilisée parfois par les agences de notation, elle correspond au


coefficient de corrélation entre:
• 1. une variable égale 1 si l’entreprise A fait défaut en 0 et T, et égale
à 0 sinon.
• 2. une variable égale 1 si l’entreprise B fait défaut en 0 et T, et égale
à 0 sinon.

P( A et B) correspond à la probabilité que A et B fassent toutes deux défaut entre 0 et T


P(A) et P(B) sont les probabilité cumulées de défaut de A et B

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