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Droit
financier
Niveau d’étude : Troisième année
Année universitaire
2023-2024
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Plan de cours :
INTRODUCTION :
I- La notion de droit financier
II- L’évolution de la matière
III- L’objet de la matière : les valeurs mobilières
IV- Les textes règlementaires de la matière
CHAPITRE I : LES SOCIETES ET LES ORGANISMES FAISANT AP-
PEL PUBLIC A L’EPARGNE
SECTION I : LES CRITERES LEGAUX DE L’APPEL PUBLIC A L’EPARGNE
Paragraphe 1 : Le critère formel
A- Les sociétés qui sont déclarées comme telles par leurs statuts
B- Les sociétés dont les titres sont admis à la cote de la Bourse
Paragraphe 2 : Le critère matériel
A- Les banques
B- Les sociétés d'assurances
Paragraphe 3 : Le critère quantitatif
Paragraphe 4 : Le critère tiré des procédés de diffusion
A- Les organismes de placement collectif : OPC
1- Les organismes de placement collectif en VM
a- Les SICAV
b- Les fonds communs de placement en valeurs mobilières et les fonds commun de pla-
cement à risque.
2- Les fonds communs de créances
B- Les sociétés et organismes utilisant des procédés spécifiques pour le placement de leurs
titres
SECTION II : LES SOCIETES DONT LES TITRES SONT COTES EN BOURSE –
LA COTE DE LA BOURSE
Paragraphe 1 : Les règles communes à l’admission des valeurs mobilières à la cote
A- La demande d’introduction
B- La décision de la bourse
Paragraphe 2 : Les règles spécifiques à l’admission de chaque catégorie de valeurs mobi-
lières
A- Admission des titres de capital au marché principal
B- Admission des titres de capital au marché alternatif
C- Admission des titres de créance au marché obligataire
D- Admission au marché des fonds communs de créances
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2- L’injonction directe
B- Le pouvoir de sanction
1- Les sanctions disciplinaires
2- Les sanctions pécuniaires
Paragraphe 4 : La Coopération nationale et internationale
Paragraphe 5 : La Communication avec son environnemen
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Introduction :
I- La notion de droit financier est une notion nouvelle dans notre droit positif. Le droit
financier est une composante du droit des affaires qui traite la sphère financière, avec la
finance d’entreprise et la finance du marché. Le droit financier relève du droit des marchés.
Il correspond au droit des marchés financiers. Cette appellation est dominante chez les
professionnels de la finance.
La raison de cela tient sans doute à la place centrale occupée par les marchés financiers dans
nos économies modernes.
La notion de marché financier : Il est défini comme étant le lieu où s’effectuent les
transactions et où se rencontrent les acheteurs et les vendeurs 1.
En 1987, 18 ans après sa création, force de constater que la bourse de l969 n’a joué qu’un
rôle mineur dans la collecte et l’affectation de l’épargne dans les entreprises tunisiennes, le
volume de transactions en bourse ne dépassait pas, en 1987, les 30 millions de dinars3.
-La dérèglementation : fait corps avec le rythme accéléré de la réalité financière sur
le plan mondial et suite à l’échec de l’expérience du dirigisme. Le système de marché
1
Crozet (Y.), Belletante (B.), Gomez (P.), Laurent (B.), Dictionnaire de banque et de la bourse, Alain Colin,
1993, V° marché.
2
Loi publiée au JORT n° 8 du 04/08/1969 p 240.
3
Source : www.bvmt.com.tn.
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financier ne peut pas être perçu que dans un cadre libéral4, c'est-à-dire l’effacement du
rôle de l’Etat pour laisser la place aux organes de marché financier. La meilleure
solution consiste à donner à chaque secteur économique le soin de s’autoréguler avec
les organes indépendants par rapport à l’Etat qui établit la règlementation.
4
Le marché financier est le libre jeu de l’offre et la demande, la volonté des parties est l’élément principal du
marché.
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En effet, on étudiera donc, les acteurs du marché financiers sont les émetteurs ou
cédants de titres par appel public à l’épargne (Chapitre 1), les prestataires de services
au sein du marché financier (Chapitre 2) et le régulateur de ce marché (Chapitre 3).
IV-Les valeurs mobilières
Chapitre I- La notion de valeurs mobilières
La notion de valeurs mobilières est une notion essentielle en droit financier. Les valeurs
mobilières sont des biens meubles émis par des personnes morales. Ces biens sont
susceptibles d’être cotées en bourse. Elles sont susceptibles de procurer des revenus, soit
parce que leur titulaire est actionnaire, soit presqu’il est créancier.
Elles donnent accès directement ou indirectement, à une quotité du capital de la société
émettrice ou à un droit de créance général sur son patrimoine. Les valeurs mobilières sont
dématérialisées et représentent un titre de capital ou de créance.
-Le code des sociétés commerciales ne donne pas une définition de la notion de valeurs
mobilières, mais fixe un cadre juridique à certaines valeurs mobilières. Le CSC emploie les
termes « titres et produits financiers » et ce dans l’article 315.
-Plusieurs textes légaux s’intéressent aux valeurs mobilières. A titre d’exemple la loi n°94-
117 du 14 novembre 1994 portant Réorganisation du marché financier qui dans son article 2
et 23 utilise les expressions valeurs mobilières et produits financiers(5) comme s’il s’agit de
deux notions distinctes.
-Dans la loi n°2000-35 du 21 mars 2000, relative à la dématérialisation des titres, la notion
d’instruments financiers apparaît comme équivalente à la notion de valeurs mobilières.
Dès lors, on peut observer un flottement terminologique dans les textes. Mais, il faut noter
(5)
L’article 2 de la loi n°94-117 du 14 novembre 1994 portant réorganisation du marché financier
dispose que : « Sans préjudice des dispositions relatives aux publications exigées et prévues par la
législation en vigueur, toute société ou organisme qui émet des valeurs mobilières ou produits
financiers par appel public à l'épargne, doit chaque fois et au préalable, publier un prospectus destiné
à l'information du public et portant notamment sur l'organisation de la société ou de l'organisme, sa
situation financière et l'évolution de son activité ainsi que les caractéristiques et l'objet du titre ou du
produit émis. » ou encore l’alinéa 2 de l’article 23 de la même loi qui dispose que « Le Conseil du
Marché Financier est chargé de veiller à la protection de l'épargne investie en valeurs mobilières,
produits financiers négociables en bourse et tout autre placement donnant lieu à appel public à
l'épargne. Il est également chargé d'organiser et de veiller au bon fonctionnement des marchés de
valeurs mobilières et de produits financiers négociables en bourse »
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que la distinction entre produits financiers et instruments financiers n’emporte pas des
conséquences tant leur régime juridique est identique. En effet, d’une part, la loi de 2000 ne
reconnaît le qualificatif de valeurs mobilières aux instruments financiers que s’ils sont
négociables sur des marchés organisés. D’autre part, la loi 1994 ne considère comme produits
financiers que les produits admis à la négociation sur les marchés de la BVMT. Par
conséquent, la négociabilité sur un marché réglementé sert de critère pour la qualification des
produits ou instruments financiers.
Chapitre II : Les caractéristiques spécifiques des valeurs mobilières
+Les Valeurs Mobilières sont des titres négociables transmissibles selon les procédés du
droit commercial. La négociabilité se distingue de la cession civile où la cession n’est
opposable aux tiers que par la signification de la cession ou son acceptation par le débiteur,
par acte ayant date certaine. (L’article 205 du Code des obligations et des contrats).
Les valeurs mobilières sont négociées par leur transfert d'un compte à un autre. Les modalités
de transfert des VM dépendent du statut de l’émetteur. La loi 1994 opère une distinction selon
que la société émettrice fait ou non appel public à l’épargne.
- Négociation obligatoire des VM émises par les sociétés faisant APE
La négociation est obligatoire sur un marché. Selon l’article 70 de la loi de 1994, les
transactions doivent s’effectuer sur un marché de négociation dans les conditions fixées par
le Règlement Général de la BVMT. La négociation est effectuée par des intermédiaires en
bourse agissant en qualité de commissionnaires. Le prix est déterminé par le jeu de l’offre et
de la demande sur le marché.
- Négociation facultative des VM émises par les sociétés ne faisant pas APE
S’agissant des VM émis par une société ne faisant pas APE, l’article 71 de loi 1994 exige que
les transactions soient enregistrées auprès de la BVMT. La transaction est effectuée en dehors
du marché aux conditions de prix et de garantie que les parties auront arrêtées. La procédure
d’enregistrement est une formalité pour permettre à la bourse de vérifier si la transaction est
soumise à une négociation obligatoire sur le marché. Une fois enregistrée, la cession doit être
signifiée à la société émettrice selon l’article 205 du COC. Bien entendu, la cession hors
marché n’est qu’une faculté pour les parties qui peuvent avoir intérêt à effectuer une
négociation sur un marché organisé.
+Les valeurs mobilières sont des titres fongibles, c’est-à-dire qu’à l’intérieur d’une même
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émission, les titres ont une même valeur nominale et donnent les mêmes droits et emportent
les mêmes obligations.
+Les valeurs mobilières sont des titres susceptibles de procurer des revenus variables.
+Les valeurs mobilières sont des biens meubles, qui n’ont pas une existence matérielle.
+Les valeurs mobilières peuvent être émises par les collectivités publiques telles que les
bons de trésor, mais dans ce cours, on va s’intéresser seulement aux valeurs mobilières émises
par les collectivités privées.
-Les VM émises sur le territoire tunisien et soumises à la législation tunisienne doivent revêtir
la forme exclusivement nominative, elles sont en outre dématérialisées. Ces règles sont
doublement posées par l’article 314 du CSC et la loi 2000 relative à la dématérialisation des
titres.
1- La forme nominative
Avant la promulgation du code des sociétés commerciales, on distinguait entre les actions
nominatives et les actions au porteur.
-Le titre est dit nominatif lorsque le nom du titulaire est connu et porté sur les registres de la
société émettrice.
-Le titre est dit au porteur lorsque le nom du titulaire n’est pas identifié chez la société. Le
titre circule de main en main sans que l’identité du cessionnaire ne soit connue.
La loi n°2000-35 du 21 mars 2000, relative à la dématérialisation des titres, prévoit que « les
valeurs mobilières quelles que soit leur nature, émises sur le territoire tunisien et soumises à
la législation tunisienne, doivent être nominatives ». L’article 314 du CSC reprend la même
règle imposant la forme nominative des titres avec des expressions générales,
indépendamment de la nature de la société émettrice selon qu’elle est inscrite ou non à la cote
de la BVMT.
Le caractère nominatif des valeurs mobilières est intimement lié à leur dématérialisation.
L’inscription en compte est conditionnée par l’ouverture d’un compte auprès de la société
anonyme émettrice ou un intermédiaire agréé.
Ainsi, les VM se transmettent par transfert d’un compte à un autre.
Chapitre III : Les principales valeurs mobilières
Les deux principales valeurs mobilières négociées sur le marché financier tunisien sont
les titres de capital et les titres de créance. L’énumération légale des valeurs mobilières
semble ouverte puisque d’autres instruments financiers négociables sur des marchés
organisés sont aussi considérés des valeurs mobilières comme les parts des fonds
communs de placement en valeurs mobilières.
I- Les titres de capital
Les titres de capital représentent un outil efficace de collecte des capitaux en vue de les
utiliser au profit des projets économiques permettant aux entreprises de diversifier leurs
sources de financement.
Le législateur ne définit pas les titres de capital. On trouve une énumération de ces
titres au sein de l’article 35 du RGBVMT qui dispose que « Sont considérés comme
titres de capital, les actions ordinaires ou privilégiées, les actions à dividende prioritaire
sans droit de vote et les certificats d'investissement ».
1-Les actions ordinaires
L’action est un titre de capital émis en représentation d’un apport qui contribue à
former le capital social de l’entreprise émettrice. L’apport peut être en numéraire ou en
nature. Il s’agit d’un titre négociable par les voies du droit commercial, qui représente
le droit de l’actionnaire à une répartition éventuelle des bénéfices de la société et du
boni de liquidation.
Les actions ordinaires confèrent à leurs titulaires des droits de nature différente. Il s’agit
principalement des droits attachés aux VM (a), et des droits détachés des VM (b).
a- Les droits attachés aux Valeurs mobilières
*Droit à l’information : Permet de se faire une opinion personnelle sur la gestion de
la société en se faisant communiquer un ensemble de documents soit d’une manière
permanente et préalablement aux assemblées générales. Pour les sociétés faisant appel public
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à l'épargne, l'exercice du droit d'information est renforcé par le contrôle du Conseil du Marché
Financier. Le droit d'être informé sur les comptes de la société est un droit fondamental des
actionnaires, car il leur permet de voter en connaissance de cause et éventuellement de
sanctionner les dirigeants.
*Le contrôle de la gestion dans les SA, tout actionnaire peut poser des questions écrites. Le
conseil d'administration ou le directoire est tenu d'y répondre par écrit.
*Le droit de participer et voter aux assemblées générales
+Ce droit est attaché à une action
+Ce droit permet à son détenteur de participer aux principales décisions de l'entreprise. A
travers la participation aux assemblées générales afin de voter les décisions relatives à la vie
de la société. Ce droit est proportionnel à la fraction du capital dont l’actionnaire est
propriétaire.
*Droit aux dividendes : La possession d'actions ouvre un droit sur les bénéfices de
l'entreprise proportionnellement à la part du capital ainsi détenue. Il s'agit du droit au
dividende. Ce droit est variable d'une année à l'autre, découlant directement des résultats
annuels de l'entreprise. Il est distribué à la fin de chaque exercice comptable. La mise en
paiement des dividendes décidée par l'assemblée générale ordinaire d'une société faisant appel
public à l'épargne, doit avoir lieu dans un délai maximum de trois mois à partir de la décision
de l'assemblée générale. Également, la possession d’action confère un droit pécuniaire en cas
de liquidation de la société. Le boni de liquidation est réparti entre les associés
proportionnellement à leur participation dans le capital social (article 47 du CSC). Lorsque la
liquidation résulte de la dissolution de la société, les associés peuvent, après le paiement de
tous les créanciers, reprendre les biens meubles ou immeubles objet de leurs apports, sauf
stipulation contraire des statuts (article 46 du CSC).
En dernier lieu, l’actionnaire a le droit de négocier ses actions. Le principe est que
l’actionnaire ne peut en aucun cas être prisonnier de ses titres. Il peut vendre ses titres à un
autre actionnaire ou à un tiers étranger sans avoir besoin d’autorisation. Cette règle n’est
toutefois pas absolue. La négociation des actions de numéraires est possible à compter de
l’immatriculation de la société. Les actions en numéraires émises à l’occasion de
l’augmentation du capital sont négociables à partir de la réalisation de celle-ci ( article 320
CSC).
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6
Article 296 du CSC édicte que : « Les actionnaires ont, proportionnellement au montant de leurs
actions, un droit de préférence à la souscription des actions de numéraire émises pour réaliser une
augmentation du capital. Toute clause contraire est réputée non avenue. Pendant la durée de la
souscription, le droit préférentiel de souscription est négociable lorsqu’il est détaché des actions elles-
mêmes négociables. Dans le cas contraire, le droit préférentiel est cessible dans les mêmes conditions
prévues pour l’action elle-même. Les actionnaires peuvent renoncer à titre individuel à leur droit
préférentiel de souscription ».
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de capital.
2- Les actions à dividende prioritaire sans droit de vote
Les sociétés ont la possibilité, sous certaines conditions, d'émettre ou de créer des actions à
dividende prioritaire sans droit de vote. Elles peuvent le faire lors d'une augmentation du
capital (l’augmentation du capital peut résulter soit d’apport en numéraire soit d’apport en
nature) ou dans le cadre d'une opération de conversion d'actions ordinaires déjà existantes.
Le particularisme des actions à dividende prioritaire sans droit de vote consiste en l’absence
de droits de vote. Le versement du dividende y afférent s'effectue en priorité par rapport aux
actions ordinaires.
Ces actions confèrent donc à leur détenteur des droits moins importants, mais elles sont mieux
rémunérées : En d'autres termes, en renonçant à son droit de vote, le détenteur d'actions à
dividende prioritaire sans droit de vote bénéficie en contrepartie d'une dividende prioritaire.
Si le dividende ne peut être versé intégralement du fait de bénéfices distribuables insuffisants,
le solde par rapport au niveau minimum préalablement fixe est reporté sur les exercices
ultérieurs. Dans le cas où cette situation perdure plus de trois ans, le droit de vote est réintégré
et l'action à dividende prioritaire sans droit de vote redevient une action ordinaire.
3- Le certificat d'investissement
Le certificat d'investissement résulte d'une scission de l'action ordinaire en deux titres
distincts.
Le certificat d'investissement comporte l'ensemble des droits financiers associés à l'action
ordinaire et notamment le droit aux dividendes ; Il faut préciser d’emblée que le certificat
d'investissement est indiscutablement une valeur mobilière. Elle confère évidemment des
prérogatives pécuniaires à l’actionnaire, l’article 375 CSC énonce que « le certificat
d’investissement … représente les droits pécuniaires attachés à l’action ». La situation des
porteurs de certificat d'investissement est normalement exclusive de prérogatives politiques
ou de gouvernement, mais il y a lieu de se demander s’ils ne jouissent pas de droits
extrapatrimoniaux. En ce sens, l’article 382 CSC énonce que « Les porteurs de certificats
d'investissement ont le droit d'obtenir communication des documents sociaux dans les mêmes
conditions que les porteurs d’actions ».
II-Les titres de créances
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Sont considérés comme titres de créances, les obligations, les obligations convertibles en
actions et les titres participatifs.
1-L’obligation
Représente pour celui qui la détient un titre de créance à l’encontre d’une société anonyme.
Souscrire à une obligation revient donc à consentir un prêt à un certain taux sur une durée
précise (généralement 5 ans, 10 ans, 20 ans…) et connue dès le départ.7.
Les obligations sont des valeurs mobilières négociables qui représentent un droit de créance
sur la société.
Le CSC distingue deux types d’obligations : les obligations ordinaires
2-Les obligations convertibles en actions
L’émission d’obligations est soumise à des conditions de fond et de forme. Elle produit des
effets tant sur les obligataires que sur le fonctionnement de la société.
Les obligations sont donc des titres négociables, émis par une société qui emprunte un capital
important, généralement à long terme. Chaque obligataire a une créance ferme contre la
société pour le paiement de l’intérêt promis et le remboursement du capital prêté ; il s’oppose
par-là à l’actionnaire. Les emprunts obligataires présentent divers intérêts. Pour la société
émettrice, l’émission d’obligations permet à la société émettrice de se procurer des sommes
d’argent considérables sans subir de modifications sur sa structure. En effet, l’obligataire
n’étant qu’un créancier de la société, il n’influe pas sur la composition des assemblées
générales des actionnaires. Il constitue une alternative à l’augmentation du capital. En outre,
l’emprunt peut être moins onéreux qu’un prêt bancaire et l’indépendance de la société est plus
facile à préserver face à de multiples obligataires, même regroupés en masse, plutôt que face
à un créancier unique, prêteur professionnel, le banquier. Pour le souscripteur: D’abord :
priorité de remboursement. En effet, ce type de valeurs mobilières apparait moins risqué que
les actions puisque leur remboursement est prioritaire à ces derniers. Et il intervient à une
échéance déterminée et non à la dissolution comme pour les actions. Aussi, l’absence d’aléa
en ce qui concerne le revenu de l’obligation, en effet la société émettrice est garante du
versement d’un intérêt et du remboursement du capital prêté même en l’absence de tout
bénéfice. De ce fait, le souscripteur sait d’avance quelle rémunération lui sera servie
indépendamment des aléas de l’entité émettrice. Cependant, le choix d’acquérir ce type de
7
Article 327 du CSC.
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L’article premier de la loi du 14 novembre 1994 dispose que sont réputés sociétés ou
organismes faisant appel public à l'épargne les sociétés ou organismes qui répondent à
certains critères posés par ledit article. Il ne s’agit pas à proprement parler d’une
présomption légale mais d’une définition ou d’une règle de fond8. Après un exposé
des critères posés par la loi (S1) on examinera d’une manière plus approfondie le cas
des sociétés dont les titres sont cotés en bourse (S2).
8
La détermination des sociétés faisant appel public à l’épargne emporte plusieurs conséquences juridiques que l’on
verra plus loin.
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A/ « Les sociétés qui sont déclarées comme telles par leurs statuts »
Il s’agit à la fois d’un critère formel et subjectif. L’énonciation formelle dans les statuts
qu’il s’agit d’une société faisant appel public à l’épargne suffit pour sa qualification
comme société faisant appel public à l’épargne (c’est comme si on disait que la société
est une SARL, société anonyme, etc.). Il est évident que ce critère formel traduit une
volonté des actionnaires et en cela il est un critère subjectif, mais il reste à savoir si la
modification des statuts emportant suppression de cette mention est de nature à faire
sortir la société de cette catégorie des sociétés faisant appel public à l’épargne. On
trouve dans cette question la problématique générale de la détermination de l’époque à
partir de laquelle une société perd la qualité de société faisant appel public à l’épargne.
L’admission à la cote obéit à des règles édictées par le conseil du marché financier.
L’admission à la cote d’un marché boursier est un critère classique par lequel une
société est dite comme faisant appel public à l’épargne. Mais il faudra se rappeler que
9
Le critère tiré de l’admission à la cote est dépourvu d’effet lorsque la société anonyme est au stade de la création. En
effet, pour l’admission de ses actions à la cote de la bourse, une société par actions doit justifier d’une existence au moins
égale à trois ans (art. 35 du règlement général de la bourse des valeurs mobilières de Tunis, visé par arrêté du ministre
des finances du 13 février 1997).
10
Le démarchage s’entend l’activité de la personne qui se rend habituellement à la résidence de personnes, sur leurs lieux
de travail ou dans les lieux publics, en vue de leur proposer la souscription ou l’acquisition de titres. Est également
considéré comme démarchage, l’envoi de lettres, dépliants ou tous autres documents lorsqu’ils sont utilisés, de façon
habituelle, pour proposer la souscription ou l’acquisition de titres (art. 1 de la loi n°94-117 du 14 novembre 1994, portant
réorganisation du marché financier ; décision C.M.F. n°7 du 1 juin 2001, relative au démarchage financier). Selon la
doctrine du conseil du marché financier, une société faisant appel public à l’épargne peut augmenter son capital par
émission en numéraires, sans appel public à l’épargne. Il s’agit en fait d’opérations d’augmentation de capital réservées
ou destinées à une population dont le nombre est inférieur à cent, sans recours à des intermédiaires, ni à des procédés de
publicité ou de démarchage. Ce genre d’opérations ne nécessite pas la production de prospectus au sens de la
réglementation relative à l’appel public à l’épargne. Conseil du marché financier, Rapport annuel 2004, p. 19.
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toute société faisant appel public à l’épargne n’est pas nécessairement une société
cotée. La radiation de la cote peut être prononcée emportant par-là perte de la qualité
de société faisant appel public à l’épargne.
§2 : Le critère matériel
Ce sont les banques (A) et les sociétés d'assurances (B) quel que soit le nombre de leurs
actionnaires. Il s’agit d’un critère tiré de l’objet social. Le nombre des actionnaires est
indifférent.
A/ Les banques
Les banques sont des établissements de crédit prenant la forme d’une société anonyme.
L’expression banque désigne à la fois l’activité et la société qui exerce cette activité.
On doit toutefois noter tout établissement de crédit n’est pas nécessairement une
banque. Les établissements financiers ne sont pas ainsi considérés comme des
sociétés faisant appel public à l’épargne en raison de leur objet non bancaire. Les
banques sont divisées en deux catégories : Les banques universelles et les banques
d’affaires. La définition donnée par la loi 1994 permet d’englober les deux catégories
mais l’on peut douter de la pertinence de l’inclusion des banques d’affaires dans la
catégorie des sociétés faisant appel public à l’épargne surtout lorsqu’elles ne reçoivent
pas des dépôts de fonds du public. Le législateur a certainement voulu tenir compte de
la possibilité qu’ont les banques d’affaires de recevoir des fonds pour les englober dans
les sociétés faisant appel public à l’épargne.
B/ Les assurances
Les activités d’assurance peuvent être exercées soit par des sociétés anonymes soit par
des sociétés à forme mutuelle (MAE), soit par des caisses mutuelles agricoles
(CTAMA) constituées selon les textes particuliers les régissant. La question est de
savoir si loi de 1994 les vise toutes. Il ne fait pas de doute, cependant, que les sociétés
spécialisées en réassurance sont exclues de la catégorie des sociétés faisant appel public
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§4 Le critère quantitatif :
Ce sont les sociétés dont le nombre d'actionnaires est égal ou supérieur à cent. Il s’agit
d’un critère quantitatif tiré du nombre des actionnaires qui doit être égal ou supérieur
à cent. Il peut s’agir d’une société anonyme ou d’une société en commandite par
actions. Une société à responsabilité limitée dont le nombre d’associés est égal ou
supérieur à 50 doit se transformer en société anonyme.
Ce sont les organismes de placement collectif (A) et les sociétés qui utilisent des
procédés spécifiques pour le placement de leurs titres (B).
Ces organismes sont régis par un texte spécial, en l’occurrence la loi n° 2001-83 du 24
juillet 2001, portant promulgation du code des organismes de placement collectif. Sont
considérés comme organismes de placement collectif les organismes de placement
collectif en valeurs mobilières (a) et les fonds communs de créances (b).
Ils comprennent les sociétés d'investissement à capital variable (SICAV)11, les fonds
communs de placement en valeurs mobilières et les fonds commun de placement à
risque.
1- Les SICAV :
-Elles sont régies par les articles 2 à 9 du Code des OPC. Elles ont pour objet unique
la gestion d’un portefeuille de valeurs mobilières. Cette gestion consiste en
11
La SICAV doit être distinguée de la SICAF. Celle-ci a un objet large qui consiste selon la loi du 24 juillet 2001 qui
consiste à promouvoir les investissements et le développement du marché financier. En revanche, l’art 2 du COPC
limite l’objet de la SICAV «à la gestion d’un portefeuille de valeurs mobilières ». Son capital minimum est de un million
de dinars
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-Son capital ne peut être, à la constitution, inférieur à un million de dinars. Les actions
de ces sociétés sont émises sans droit préférentiel de souscription. Elles ne deviennent
négociables qu’après la constitution définitive de la société. Selon l’art 5 dudit Code,
les statuts des SICAV doivent spécifier expressément que le capital est susceptible
d’augmentation résultant de l’émission d’actions nouvelles et de réductions
consécutives au rachat par cette même société d’actions reprises aux détenteurs qui en
font la demande. Ils doivent également mentionner que tout actionnaire peut, à tout
moment, obtenir le rachat de ses actions par la société à un prix fixé (à leur valeur
liquidative art 25) sauf lorsque le capital atteint 500 000 dinars. Contrairement aux
règles du droit des sociétés commerciales, la variation du capital ne donne pas lieu ici,
ni à la modification des statuts, ni à la réunion d’une AGE, ni à une publicité imposée
par la législation en vigueur pour les autres sociétés.
-Concernant leur fonctionnement, elles peuvent assurer par elles-mêmes leur propre
gestion et décider de l’orientation de leur placement (comité de gestion composé de
trois personnes au moins reconnues pour leur expérience et leur compétence), soit par
l’intermédiaire d’une société de gestion en vertu d’un contrat de mandat soumis à
approbation du CMF.
pas des sociétés et même les règles de la société en participation ne leur sont pas
applicables. En effet, ces fonds ne sont pas des organismes occultes et les porteurs de
parts ne risquent pas de voir leur responsabilité personnelle et indéfinie engagée. Ils ne
sont tenus que dans la limite de leurs parts.
Mais ce sont des copropriétés de nature particulière puisque selon l’art 17 « les porteurs
de parts et leurs héritiers, les ayants droit et leurs créanciers ne peuvent provoquer le
partage en cours d’existence d’un fonds commun de placement en valeurs
mobilières ». Les investisseurs sont des porteurs de parts et non des actionnaires. Leurs
droits portent sur leurs parts respectives et non sur l’ensemble des actifs composant le
fonds.
Bien qu’ils soient dépourvus de personnalité morale, ces fonds sont dotés de patrimoine
propre distinct de celui des porteurs, de celui de la société de gestion et de celui du
dépositaire. En outre, ils sont titulaires de noms car leurs désignations se substituent,
selon l’art 11, à celles de leurs copropriétaires.
* Fonctionnement : Leur structure de fonctionnement est très souple (pas de conseil, ni
assemblée, ni personnel).
-La gestion du fonds est confié à un gérant qui est soit une banque soit un intermédiaire
en bourse ayant la forme d’une SA soit une société de gestion. On en déduit qu’une
personne physique ne peut plus gérer un FCP. Le recours à ce prestataire de service est
obligatoire car le FCP/VM n’a pas de personnalité morale. Il doit garder secrètes les
informations à caractère confidentiel. Il doit promouvoir les intérêts des porteurs de
parts et veiller à leur égalité de traitement. A cet effet, il doit exercer ses activités dans
le respect de l’intégrité, de la transparence et la sécurité du marché12. Bref, il doit être
diligent et loyal.
-La conservation des fonds et des titres revenant aux copropriétaires du fonds est
confiée à un dépositaire. Celui-ci peut être une banque ou l’une des personnes morales
ayant leur siège social en Tunisie et figurant sur une liste fixée par arrêté du ministre
12
Ch. et H. Dahdouh, Entreprises sociétaires et groupements privés, IHE Editions, ,2007
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Notons qu’un FCPR doit impérativement réunir un montant minimum de cent mille
dinars, lors de sa constitution15. Ces fonds représentent en fait des copropriétés de
13
Article 1 du code des OPC.
14
Les actifs d'un organisme de placement collectif en valeurs mobilières doivent être conservés par un dépositaire
unique qui peut être une banque au sens de la loi relative aux établissements de crédit ou l'une des personnes
morales ayant leur siège social en Tunisie et figurant sur une liste fixée par arrêté du ministre des finances.
Le dépositaire est désigné dans les statuts ou le règlement intérieur.
15
Article 12 du code des OPC. L’article 14 du même code prévoit que cette constitution est soumise à l’agrément du
conseil du marché financier.
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valeurs mobilières dépourvues de la personnalité morale16 et qui sont gérées par des
sociétés de gestion.
Cependant, aux termes de l’article 13 du code des OPC : « Les droits des
copropriétaires sont exprimés en parts ; chaque part correspond à une même fraction
de l'actif du fonds... Les parts du fonds sont des valeurs mobilières. La propriété des
parts résulte de l'inscription sur une liste tenue par le gestionnaire du fonds... Cette
inscription donne lieu à la délivrance d'une attestation nominative au souscripteur.»
-A ce titre, le gestionnaire du fonds peut être soit une banque, soit un intermédiaire en
bourse ayant la forme de société anonyme, ou encore la société de gestion visée à
l'article 31 du code des OPC17. Ce gestionnaire est tenu, entre autres, d’assurer la
gestion du fonds pour le compte de porteurs des parts, en conformité avec les
dispositions du code des OPC ainsi qu’à ce que prévoit le règlement intérieur du fonds.
Dans ce cadre, le gestionnaire du fonds représente les porteurs de parts dans toute
action en justice, ainsi que pour tous les actes intéressant leurs droits et obligations.
Cependant, il exerce, en particulier, les droits attachés aux valeurs mobilières
comprises dans le fonds.
-Les FCPR bénéficient de plusieurs avantages qui les distinguent des autres FCP/VM.
En effet, selon l’art 23 (nouveau) du Code des OPC précise que la libération des parts
des FCPR peut être faite en fonction des besoins des projets dans lesquels ces fonds
participent. De plus, aux termes de l’article 1er du décret n°2006-381 cité ci-dessus,
« le FCPR peut accorder des avances en compte courant associés au profit des
entreprises prévues par l’article 21 de la 88-92 du 2 août 1988 susvisée, et dans
lesquelles le fonds détient au moins 5% du capital à condition que le total de ces
16
Article 10 du code des OPC : « Les dispositions du code des droits réels relatives à l'indivision ainsi que les
dispositions régissant les sociétés en participation ne lui sont pas applicables. »
17
« Les sociétés de gestion sont des sociétés anonymes ayant pour objet unique la gestion des portefeuilles des
organismes de placement collectif en valeurs mobilières. Le capital des sociétés de gestion ne peut, à la constitution,
être inférieur à cent mille dinars. Les sociétés de gestion sont tenues de justifier, à tout moment, que leur capital est
au moins égal à 0,5% de l'ensemble des actifs qu'elles gèrent. Cette proportion n'est plus exigée lorsque le capital
atteint cinq cent mille dinars ».
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avances ne dépasse 15% des actifs du fond. » En effet, les FCPR ne peuvent employer
plus de 15% de leurs actifs (en participation et avances en compte courants associés)
au titre d´un même émetteur sauf pour les valeurs mobilières émises ou garanties par
l´Etat et les collectivités locales18.
A cela il faut ajouter les avantages fiscaux accordés à ces FCPR et leurs souscripteurs.
En effet, il est évident, de part le risque qu’ils acceptent de courir, de prévoir en faveur
de ce genre d’organismes ainsi qu’aux investisseurs qui y placent leurs argents, un
ensemble d’avantages fiscaux, qui seraient de nature à les encourager davantage à aider
les entreprises qui ne présentent pas forcément une bonne situation économique et qui
ne pourront pas, par conséquent, recourir facilement à d’autres moyens de
financement19. Il s’agit des entreprises qui réalisent des investissements dans les zones
de développement ; ou dans les secteurs de la technologie de la communication et de
l’information et des nouvelles technologies ; ou des investissements promus par les
nouveaux promoteurs ; ou de nouveaux investissements réalisés par les PME.
C’est un OPC. Son objet n’est pas la gestion d’un portefeuille de valeurs mobilières,
mais l’acquisition de créances notamment d’origine bancaire. C’est pourquoi il est l’un
des supports juridiques de la titrisation. Celle-ci est un procédé destiné à abaisser le
coût du crédit en élargissant les moyens de financement des banques. En effet, les
banques qui consentent des crédits à moyen ou long terme, notamment dans le secteur
immobilier ont besoin de mobiliser leur créance hypothécaire. Ils peuvent transformer
leurs créances sur les emprunteurs, en titres pour les céder à des fonds communs dont
18
Article 1 et 2 du Décret n°2006-381 du 3 février 2006, portant application des dispositions de l’article 22 bis du code
des organismes de placement collectif, promulgué par la loi n°2001-83 du 24 juillet 2001, tel que complété par la loi
n°2005-105 du 19 décembre 2005, relative à la création des fonds communs de placement à risque.
19
Y. Ben Hammadi et I. Rebaï, Les aspects juridiques et fiscaux des modes de financement des investissements de
l’entreprise en Tunisie, Mémoire de fin d’étude, IHEC 2008-2009, p.46 et s.
20
Les fonds communs de créances ne sont pas qualifiés par la loi de 1994 comme des organismes faisant appel
public à l’épargne puisque leur objet n’est pas le placement en valeurs mobilières. Art. 45 « La constitution du
fonds commun de créances ou sa liquidation anticipée, dans le cas autre que prévu par le règlement intérieur,
ainsi que la constitution de la société de gestion du fonds commun de créances sont soumises à un agrément
délivré par le conseil du marché financier.
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« Les sociétés et les organismes autres que les organismes de placement collectif en
valeurs mobilières qui, pour le placement de leurs titres, recourent soit à des
intermédiaires, soit à des procédés de publicité quelconques, soit au démarchage ».
« Le démarchage s'entend l'activité de la personne qui se rend habituellement à la
résidence de personnes, sur leurs lieux de travail ou dans les lieux publics, en vue de
leur proposer la souscription ou l'acquisition de titres ». « Est également considéré
comme démarchage, l'envoi de lettres, dépliants ou tous autres documents lorsqu'il est
utilisé, de façon habituelle, pour proposer la souscription ou l'acquisition de titres ».
Ce critère vise les modalités de la diffusion des titres dans le public. Il peut s’agir soit
de recourir à des intermédiaires, soit de faire de la publicité ou du démarchage. La
notion de démarchage est définie à la fois dans son sens habituel et dans le fait
Page 25 sur 69
Section II : Les sociétés dont les titres sont cotés en bourse – La cote de la bourse
Les valeurs mobilières sont admises à la cote de la Bourse dans les marchés de titres
de capital (qui comprennent le marché principal et le marché alternatif) ou dans le
marché obligataire ou dans le marché des fonds communs de créances.21 Il existe des
règles communes à l’admission de toutes les valeurs mobilières à la cote qu’il faut
examiner (§1), avant d’étudier les règles particulières à chaque catégorie de valeurs
mobilières (§2).
§1 Les règles communes à l’admission des valeurs mobilières à la cote
Ces règles seront appréciées à propos de la demande d’introduction (A), puis de la
décision de la bourse (B)
A/ La demande d’introduction
Toute autre valeur mobilière doit faire l'objet d'une demande d'admission à la cote par
l'entremise d'un intermédiaire en Bourse.22
L'admission est demandée pour tous les titres d'une même catégorie déjà émis23.
-Le dossier d'admission à la cote : Il comporte les documents juridiques, économiques,
financiers, et comptables de la société ou du fonds commun de créances qui requiert
l'admission24. La liste et la teneur de ces documents sont fixés par la Bourse25. Celle-
ci est habilitée à demander, à la collectivité émettrice, la production de toute
information complémentaire.
21
Article 22 (nouveau) (Arrêté du Ministre des Finances du 24 septembre 2007, art.1er.
22
Article 26. A l'exception des titres de créance émis par l'Etat et les collectivités publiques Locales, qui sont
admis à la cote selon la procédure définie à l'article 75 alinéa 3 de la loi n° 94-117 du 14 novembre 1994.
23
Article 27
24
Article 28(Arrêté du Ministre des Finances du 15 avril 2008 art.1er)
25
Voir……
Page 26 sur 69
26
Article 29
27
La STICODEVAM….
28
Voir pour le contrat de liquidité..
Page 27 sur 69
Les marchés de titres de capital sont ouverts aux sociétés anonymes qui répondent à
des critères d’ouverture au public, de taille, de performance, de liquidité et de
transparence tels que prévus par le règlement général de la bourse34 (A). Le marché
obligataire est ouvert aux titres de créance émis par l'Etat, ou les collectivités publiques
29
Article 30
30
Article 32
31
Article 31
32
Article 34 (nouveau) (Arrêté du Ministre des Finances du 24 septembre 2005, art.2)
33
Article 33
34
Article 23 (nouveau) (Arrêté du Ministre des Finances du 24 septembre 2007, art1er)
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locales, ainsi qu'à tous autres titres de créance émis par les organismes de droit privé
admis à la négociation sur ce marché35 (B). Le marché des fonds communs de créances
est ouvert aux titres émis par les fonds communs de créances36(C).
A/ L’admission des titres de capital
Sont considérés comme titres de capital, les actions ordinaires ou privilégiées, les
actions à dividende prioritaire sans droit de vote et les certificats d'investissement37.
Les titres de capital peuvent être admis au marché principal (a) ou au marché alternatif
(b).
a) Admission au marché principal
Les conditions de l’admission sont les suivantes :
1- Capital minimum et diffusion des titres : La société doit justifier d’un capital
minimum de trois millions de dinars le jour de l’introduction. Les titres des
sociétés détenus par le public et dont l'admission au marché est demandée,
doivent être répartis entre deux cents actionnaires au moins, au plus tard le jour
de l'introduction. Par public, on entend les actionnaires détenant
individuellement au plus 0,5 % du capital et les institutionnels détenant
individuellement au plus 5 % du capital. Par institutionnel, on entend les
Organismes de Placement Collectifs, les établissements de crédit, les
Assurances, les Sociétés d’Investissement à Capital Fixe, les Sociétés
d’Investissement à Capital Risque et les caisses de retraite. L'admission au
marché implique la diffusion dans le public d'un nombre de titres représentant
10 % au moins du capital social au plus tard le jour de l'introduction. Une
dérogation peut être accordée par la Bourse lorsque la collectivité émettrice
diffuse dans le public un minimum de 1 million de dinars38.
35
Article 25
36
Article 25 bis (Arrêté du Ministre des Finances du 15 avril 2008, art.2)
37
Article 35
38
Article 40 (nouveau) (Arrêté du Ministre des Finances du 24 septembre 2005, art.2)
Page 29 sur 69
2- Durée d’ancienneté : La société doit avoir publié les états financiers certifiés des
deux exercices précédant la demande d'admission. Toutefois, la Bourse peut
accorder une dérogation pour les sociétés dont l'entrée en activité est inférieure
à 2 ans.39
3- Informations financière et informations prévisionnelles : La société doit
présenter des informations prévisionnelles sur cinq (5) années assorties des
hypothèses sous-jacentes. Ces informations établies par le conseil
d’administration ou le directoire selon le cas et sous sa responsabilité, doivent
être accompagnées de l’avis du commissaire aux comptes. Cet avis est émis sur
la base de l’accomplissement des diligences conformément aux normes
professionnelles en vigueur en matière de vérification d’informations
prévisionnelles. Si, à la date de la décision d'admission, le dernier exercice a été
clôturé depuis plus de huit mois, le conseil d'administration ou le directoire de
la société doit établir et publier, sous sa responsabilité, les comptes du premier
semestre. Ces comptes doivent être accompagnés de l'avis du commissaire aux
comptes. La société dont les titres font l'objet d'une décision d'admission doit
tenir la Bourse informée des cessions ou abandons d'éléments d'actifs intervenus
avant son introduction40.
4- Les exercices bénéficiaires : Les deux derniers exercices doivent être
bénéficiaires. La condition de réalisation des bénéfices n’est pas exigée pour la
société qui demande l’admission de ses titres au marché par la procédure
d’inscription directe suite à une augmentation du capital dans le public.
5- Evaluation de la société : La société dont les titres font l'objet d'une demande
d'admission doit présenter un rapport d'évaluation de ses actifs effectué par un
expert membre de l'ordre des experts comptables de Tunisie, autre que le
39
Article 36 (nouveau) (Arrêté du Ministre des Finances du 24 septembre 2005, art.2)
40
Article 41
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commissaire aux comptes de la société ou par tout autre expert dont l'évaluation
est reconnue par le conseil du marché financier41.
6- Organisation de la société42 : La société dont les titres font l'objet d'une
demande d'admission au marché, doit justifier de l'existence :
- d'un manuel de procédure d'organisation, de gestion et de divulgation des
informations financières
- d'une structure d'audit interne qui doit faire l'objet d'une appréciation du
Commissaire aux Comptes dans son rapport sur le système du contrôle interne
de la société ;
- d'une structure de contrôle de gestion ;
b) Admission des titres de capital au marché alternatif
Les dispositions relatives à l’admission au marché principal sont en principe
applicables aux titres de capital admis au marché alternatif43. Toutefois, il leur est
apporté les dérogations suivantes44 :
-Suppression des conditions relatives aux bénéfices, au capital minimum et à
l’ancienneté : Les conditions de bénéfices et de capital minimum ne sont pas exigées
pour la société qui demande l’admission au marché alternatif. L’admission au marché
alternatif peut être demandée par une société en cours de constitution par appel public
à l’épargne, et ce, après visa du prospectus d'émission par le Conseil du Marché
Financier. Dans ce cas, l’admission est prononcée par le Conseil du Marché Financier
après examen de la demande.
-Répartition du capital : Les titres de la société détenus par le public et dont l'admission
au marché alternatif est demandée, doivent être répartis entre, au moins, cent
actionnaires ou cinq actionnaires institutionnels au plus tard le jour de l'introduction.
41
Article 37
42
Article 38 (nouveau)
43
Une société admise au marché alternatif peut demander le transfert de ses titres au marché principal dès lors
qu’elle réunit les conditions d’admission à ce marché. Dans ce cas, la société n’est pas tenue de fournir
l’évaluation prévue pour l’admission au marché principal.
44
Article 42 (nouveau)
Page 31 sur 69
-Evaluation de la société : La société dont les titres font l’objet d’une demande
d’admission au marché alternatif doit présenter un rapport d’évaluation de ses actifs
effectué par un expert comptable inscrit à l’ordre des experts comptables de Tunisie ou
par tout autre expert dont l’évaluation est reconnue par le Conseil du marché financier,
à condition qu’il ne soit ni son commissaire aux comptes ni le listing sponsor prévu par
l’article 36 bis du statut des intermédiaires en bourse45.
-La désignation d’un listing sponsor : La société doit désigner, durant toute la période
de séjour de ses titres au marché alternatif, un listing sponsor. La durée du mandat
conférée au listing sponsor ne doit être inférieure à deux ans.
En cas de résiliation du mandat, pour quelque motif que ce soit, la société doit sans
délai désigner un nouveau listing sponsor. Le conseil du marché financier doit être
informé de toute désignation46.
45
Listing sponsor
46
Article 43(nouveau)
47
Article 48
48
Article 47
49
Article 50
Page 32 sur 69
50
Article 49
51
Obligations convertibles en actions.
52
Article 52
53
Article 52 bis.
Page 33 sur 69
54
Article 52 ter
55
Article 52 quater:
56
Article 52 quinter
57
Article 52 sexis
Page 34 sur 69
Les intermédiaires en bourse sont les agents chargés, à l'exclusion de toute autre
personne, de la négociation et de l'enregistrement des valeurs mobilières à la Bourse
des Valeurs Mobilières de Tunis, droits s'y rapportant et des produits financiers. Ils
peuvent accomplir en outre, les opérations qui sont en relation avec ces missions.
L'activité d'intermédiaire en bourse doit être exercée à titre permanent. Elle est
incompatible avec toute autre activité exercée à titre professionnel58.
Les intermédiaires en bourse sont agréés par le Conseil du marché financier après avis
de l'Association des Intermédiaires en bourse59.
Les intermédiaires en bourse doivent être de nationalité tunisienne. Ils peuvent être soit
des personnes physiques soit des sociétés spécialisées60 de bourse ayant la forme de
société anonyme61.
58
Article 55
59
L’association …..
60
La société ne peut exercer aucune autre activité.
61
Article 57
62
Article 58. Décret n°99-2478 du 1er novembre 1999, portant statut des intermédiaires en bourse.
Page 35 sur 69
distingue les conditions applicables aux personnes physiques et celles applicables aux
personnes morales. Il organise une procédure d’agrément en deux temps.
63
Tel que modifié et complété par le décret n° 2007-1678 du 05 juillet 2007
Page 36 sur 69
64
Décret n° 2007-1678 du 5 juillet 2007, art.1er
Page 37 sur 69
Nul ne peut être salarié, simultanément d'un intermédiaire en bourse et d’un autre
intermédiaire en bourse, d’une société cotée ou d’un établissement de crédit.
Nul ne peut être intermédiaire en bourse personne physique ou dirigeant, à quelque
titre que ce soit, d'une société anonyme intermédiaire en bourse :
- s'il a fait l'objet d'une condamnation pour faux en écriture, pour vol, pour abus de
confiance, pour escroquerie, pour extorsion de fonds ou valeurs, pour soustraction
commise par dépositaire public, pour émission de chèque sans provision, pour recel de
choses obtenues à l'aide de ces infractions et pour infraction à la réglementation des
changes, ou pour infraction aux textes législatifs et réglementaires relatifs à la
répression du blanchiment d’argent
- s'il a fait l'objet d'une condamnation pour un délit intentionnel et pour laquelle il n'a
pas été réhabilité ;
- s'il tombe sous le coup d'un jugement définitif de faillite.
- s'il a été administrateur ou gérant de sociétés déclarées en faillite et que cette faillite
lui a été étendue personnellement ou s'il a été condamné en vertu des articles 288 et
289 du code pénal relatifs à la banqueroute.
d) La procédure d’agrément
L'agrément des intermédiaires en bourse comporte un agrément de principe et un
agrément définitif délivrés par le conseil du marché financier. Toutefois, le démarrage
effectif des opérations de négociation et d'enregistrement en bourse de valeurs
mobilières et produits financiers demeure subordonné à des autorisations d'accès à leur
système accordé, respectivement, par la banque des valeurs mobilières de Tunis et la
société interprofessionnelle de dépôt, de compensation et de règlement.
En cas de refus, le conseil du marché financier notifie au requérant une décision
motivée. Le conseil du marché financier peut limiter l'agrément de principe à certaines
des activités demandées par le requérant, notamment en raison de ses moyens
financiers et techniques et des garanties présentées. Une telle décision doit être
également motivée.
Page 38 sur 69
Tout projet d'extension ou de restriction des activités objet de l'agrément délivré donne
lieu à une demande de modification de l'agrément.
Les intermédiaires en bourse peuvent, dans les conditions qui sont fixées par décret, se
livrer aux activités suivantes :
Le conseil financier ;
Le démarchage financier ;
La contrepartie ;
La tenue de marché ;
Le portage d'actions.
Les intermédiaires en bourse sont tenus de constituer une association chargée de les
représenter collectivement pour faire valoir leurs droits et intérêts communs et de
donner son avis sur les questions intéressant la profession et de faire toute proposition
concernant le développement du marché financier. Ses statuts sont préalablement
Page 39 sur 69
agréés par le ministre des finances après avis du Conseil du marché financier. Cette
association est dénommée "Association des intermédiaires en bourse". Chaque
intermédiaire doit y adhérer 65.
Article 4 :
Les ressources du « fonds de garantie de la clientèle du marché des valeurs mobilières
et des produits financiers » proviennent de :
- 5% du montant des commissions perçues par la bourse des valeurs mobilières de
Tunis sur les transactions boursières sur le marché,
65
Article 61
66
Article 62 Sont considérés des risques non commerciaux, les défaillances d'un intermédiaire en bourse d'honorer ses
engagements concernant :
- la restitution des fonds déposés ou virés auprès de lui au profit de ses clients à quelque titre que ce soit,
- le paiement des sommes d’argent suite à une négociation de valeurs mobilières ayant fait l’objet d’un ordre transmis
conformément à la réglementation en vigueur,
- le paiement de sommes d’argent suite à une transaction soumise à enregistrement à la bourse des valeurs mobilières de
Tunis qui lui ont été versées ou virées par son co-contractant,
- la livraison de valeurs mobilières à la suite de négociation,
- la livraison de valeurs mobilières à la suite d’une transaction soumise à enregistrement à la bourse des valeurs mobilières
de Tunis qui lui ont été livrées par son co-contractant,
- la restitution de valeurs mobilières émises par appel public à l’épargne et inscrites dans les comptes de ses clients. Le
fonds intervient par avis du conseil du marché financier conformément aux dispositions fixées à l’article 5 du présent
arrêté.
67
Arrêté du ministre des finances du 1er avril 2009, fixant les conditions de constitution, d’organisation et de
fonctionnement du fonds de garantie de la clientèle du marché des valeurs mobilières et des produits financiers.
Page 40 sur 69
- une contribution annuelle d’un montant de 1000 dinars versée par chaque
intermédiaire en bourse avant la fin du mois de janvier de chaque année. Pour l’année
2009, cette contribution est versée dans un délai ne dépassant pas un mois à compter
de la date de la création du fonds,
- les produits de placement des ressources du fonds.
68
La contribution initiale est le premier versement effectué par chaque intermédiaire en bourse et dont le montant est fixé
par l'administration du Fonds. Cette contribution est réajustée, périodiquement, selon les modalités fixées par
l’administration du fonds ou l’institution qui en a la délégation.
69
La provision régulière est la contribution proportionnelle que doit verser chaque intermédiaire en bourse, en fonction
du risque qu’il fait encourir au marché. Le taux et les modalités de calcul et de versement de cette contribution sont fixés
par l’administration du fonds. Cette provision est calculée à l’issue de chaque séance de bourse par l’administration du
fonds ou l’institution qui en a la délégation
70
La contribution exceptionnelle est celle que doivent verser tous les intermédiaires en bourse, et dont le montant et la
date sont déterminés par l'administration du Fonds, lorsque le solde de celui-ci n'arrive pas à couvrir la totalité du montant
dû.
Page 42 sur 69
Les intermédiaires en bourse doivent constituer une société anonyme, ayant pour
mission la gestion du marché des valeurs mobilières. Son siège est à Tunis. Elle est
dénommée "Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis".
Elle est régie par les règlements du conseil du marché financier et par les dispositions
du code de commerce dans la mesure où il n'y est pas dérogé par la présente loi.
Son capital dont le minimum est fixé par arrêté du Ministre des Finances, est
exclusivement souscrit par les intermédiaires en bourse intégralement libéré en
numéraire et détenu en permanence à égalité par eux sauf dérogation spéciale accordée
par le Ministre des Finances, aux intermédiaires en bourse personnes physiques.
Les prix de souscription et de rachat des actions de la société sont approuvés par
décision du Conseil du Marché Financier sur rapport d'experts qu'il désigne à cette
fin72.
Le projet des statuts de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis, ainsi que les
modifications qui y sont apportées ultérieurement, doivent être approuvés par le
Ministre des Finances après avis du Conseil du Marché Financier73.
Un commissaire du gouvernement nommé par le Ministre des Finances est placé auprès
de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis avec pour mission de veiller au respect
des dispositions légales, réglementaires ainsi que celles prévues par les statuts de la
Bourse.
Il peut suspendre l'exécution de toute décision ou mesure qui lui paraîtrait contraire à
la loi ou aux règlements et en réfère à l'autorité compétente dans un délai ne dépassant
pas trois jours ouvrables.
71
Prévues au troisième alinéa du présent article
72
Article. 63
73
Article. 64
74
Article. 65
Page 44 sur 69
Passé le délai de trois jours ouvrables, et à défaut pour cette dernière de se prononcer
sur la levée ou le maintien de la suspension pour une nouvelle période, la décision ou
mesure suspendue devient exécutoire.
Les opérations qui ne donnent pas lieu à négociation sur le marché et qui sont
enregistrées par la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis donnent lieu au paiement,
75
Article. 66
76
Article. 67
Page 45 sur 69
au profit de celle-ci d'une commission par le vendeur et l'acheteur dont le barème est
fixé par arrêté du Ministre des Finances.
La Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis perçoit sur les valeurs mobilières et
produits financiers admis à la cote de la bourse une commission d'admission et une
commission annuelle de séjour acquittées par les organismes émetteurs et dont les taux
et les modalités de paiement sont fixés par arrêté du Ministre des Finances.
Outre les missions qui lui sont confiées par les lois, les règlements et par ses statuts, la
Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis est essentiellement chargée de :
- enregistrer les opérations effectuées et les cours établis sur ses marchés ;
77
Toutefois, le Ministre des finances et le Conseil du Marché Financier peuvent ordonner à la Bourse des Valeurs
Mobilières de Tunis de déclarer un produit financier négociable sur ses marchés.
Page 46 sur 69
- publier les informations relatives aux opérations, les cours, les avis et communiqués
dont la publicité est exigée par les lois et règlements :
- formuler, au Conseil du Marché Financier, les propositions et avis sur les questions
rentrant dans son objet et relatives au développement du marché.
Les décisions prises par la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis, ci-après dénommée
"la Bourse", dans son domaine de compétence, sont publiées sous forme de Règlements
de parquet lorsqu'elles concernent les règles de négociation78. Elles peuvent prendre
la forme de mesures d'ordre intérieur lorsqu'elles concernent les intermédiaires en
Bourse ou les collectivités émettrices. Elles sont prises sous forme d'avis lorsqu'elles
intéressent le public.
Les décisions et les avis de la Bourse sont publiés au Bulletin de la Bourse79
78
Délibération du conseil d’administration de la bourse en date du 30 octobre 2007
79
La Bourse publie un bulletin quotidien dénommé "Bulletin Officiel de la Bourse". Ce bulletin doit comporter
notamment les informations visées au paragraphe 5 de l'article 68 de la loi n° 94-117 du 14 novembre 1994 portant
réorganisation du marché financier.
Page 47 sur 69
La Bourse s'assure que les personnes placées sous sa propre autorité ou agissant pour
son compte, respectent leurs obligations professionnelles.
La fonction de surveillance du marché au niveau de la Bourse requiert la détention
d’une carte professionnelle. Les conditions d’attribution de ladite carte sont fixées par
décision générale du Conseil du Marché Financier.
Les personnes chargées d'une fonction de surveillance du marché ne peuvent opérer
pour leur compte propre ni pour le compte de leurs enfants mineurs sur les valeurs dont
elles ont la responsabilité.
La Bourse établit un règlement intérieur, incluant les règles de déontologie applicables
à son personnel. Ce règlement fixe les conditions du respect des principes posés dans
les articles 5 à 10 et de toute autre règle arrêtée en la matière par la Bourse. La Bourse
peut fixer des restrictions complémentaires aux opérations réalisées, pour leur propre
compte, par les membres de son personnel.
Section III : La Tunisie clearing : le dépositaire central
Les intermédiaires en Bourse sont tenus de constituer, sous la forme d’une société
anonyme, une société interprofessionnelle de dépôt, de compensation et de règlement
de titres, son capital peut être ouvert aux organismes dont la participation est agréée
80
Les articles 77,78,79 et 80 de la loi 1994.
Page 48 sur 69
81
Article 77 loi 1994.
Page 49 sur 69
Le dépôt des titres par les sociétés cotées : Les sociétés admises à la cote de la bourse
doivent obligatoirement déposer auprès de la société de dépôt, de compensation et de
règlement les valeurs mobilières les valeurs mobilières sous forme d’un titre collectif
est unique représentant le nombre de titres admis. Cette obligation ne pèse que sur les
sociétés cotées (dont ses titres sont admis à la cote de la bourse), pour les autres le
dépôt n’est pas obligatoire.
Le dépôt par les intermédiaires en bourse : l’intermédiaire en bourse vendeur doit
déposer les valeurs mobilières qu’il offre sur les marchés de négociation ou alimenter
son compte ouvert auprès de la société de dépôt, de compensation et de règlement de
titres, en titres similaires et droit s’y rapportant, et ce, avant l’exécution de l’ordre de
vente sur le marché.
2-Le dépôt facultatif des valeurs mobilières par les propriétaires : les
propriétaires des titres admis ou non à la cote de la bourse, peuvent déposer
matériellement auprès de la société de dépôt, de compensation et de règlement de titres
ou permettre à celle-ci de les recevoir de la société ou l’organisme émetteur ou
demander en remplacement, tout autre document en vue de le déposer chez elle au
profit de leurs propriétaires.
Le dépôt des titres dématérialisés s’effectuera par une inscription en compte à la
Tunisie Clearing.
Elle est chargée d’assurer la circulation des valeurs mobilières entre les teneurs de
comptes, leurs compensations et de veiller à la concomitance des règlements et des
livraisons tout en garantissant la sécurité des opérations et de contrôle des inscriptions
en compte. Elle régule également dans une certaine mesure l’activité des intermédiaires
en bourse puisque le démarrage effectif des opérations de négociations et
d’enregistrement par un intermédiaire en bourse est subordonné à une autorisation
d’accès par la Tunisie Clearing (Art.7 du décret de 1999 portant statut des
intermédiaires)
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Le Conseil du marché financier (CMF) a été créé par la loi n° 94-117 du 14 novembre
1994 portant réorganisation du marché financier. Son siège est à Tunis 82.
C’est une autorité administrative indépendante dotée de la personnalité civile et de
l’autonomie financière ce qui garantit sa neutralité et lui confère les prérogatives de
puissance publique lui permettant d’assurer son rôle de régulateur du marché financier
tunisien. A ce titre, le Conseil du Marché Financier dispose de toutes les prérogatives
nécessaires pour mener les missions qui lui sont attribuées en vertu des lois et
règlements en vigueur, ainsi que des prérogatives nécessaires à l’administration des
services qu’il crée à cette fin.
En tant qu’organe de régulation du marché financier tunisien, le CMF a pour mission
légale de :
Veiller à la protection de l'épargne investie en valeurs mobilières, produits
financiers négociables en bourse et tout autre placement donnant lieu à appel public à
l'épargne ;
Organiser et veiller au bon fonctionnement des marchés de valeurs mobilières
et de produits financiers négociables en bourse.
82
Article 23 loi 1994.
83
Ben Becher (H), La protection institutionnelle de l’épargne investie en valeurs mobilières : exemple de la Tunisie, thèse
de doctorat en droit privé, université de Toulouse, 2004-2005, p.225.
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84
Article 23 de la loi 1994.
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85
LES COMMISSIONS AD-HOC : Les commissions ad-hoc sont créées à l'initiative du collège ou du président chaque fois
que le besoin existe pour la durée nécessaire à l'accomplissement de leurs tâches. Les membres de la commission sont
désignés par le collège ou par le Président.
Elles sont présidées par un membre permanent du collège et composées des représentants des départements
concernés le cas échéant ou de collaborateurs extérieurs. Elles examinent les supports qui leurs sont soumis et
procèdent à l'élaboration d'un rapport.
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Les conditions d’éligibilité : Ils doivent être de nationalité tunisienne, jouir de leurs
droits civiques et politiques et répondre aux conditions énumérées à l’article 20 de la
loi 67-51 du 7 décembre 1967 réglementant la profession bancaire telle que modifiée
et complétés par les textes subséquents.
Les membres du Conseil du Marché Financier doivent déclarer sur l’honneur, au
Premier Président de la Cour des Comptes, les valeurs mobilières et les instruments
financiers négociables en Bourse qu’ils détiennent au moment de leur entrée en
fonction et ceux qu’ils viendront à détenir au cours de leur mandat.
Obligations : Les membres du Conseil du marché financier sont tenus au secret
professionnel.
Rémunération : Ils sont rémunérés selon le cas sous forme d’indemnités fixées par
décret86.
RQ : Le collège se réunit sur convocation du président du Conseil du Marché
Financier, ou à la demande de la moitié de ses membres, chaque fois que de besoin et,
au moins, une fois tous les deux mois. Il délibère et prend ses décisions à la majorité
des membres présents, et en cas de partage des voix, celle du président est
prépondérante. Les décisions du collège ne sont légalement prises qu’en présence de
la majorité de ses membres.
86
Article 25 loi 1994.
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87
Article 26 loi 1994.
88
Article 27 loi 1994.
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Le CMF peut prendre des règlements régissant les marchés et les divers intervenants
relevant de son autorité 89.
Ces règlements concernent :
-L'organisation et le fonctionnement des marchés placés sous son autorité en
particulier l'admission,
-la négociation et la radiation des valeurs mobilières ainsi que les conditions dans
lesquelles sont réalisées les opérations d'offres publiques 90. .
89
Article 28 loi 1994.
90
Article 29 loi 1994 : « Les règlements du Conseil du Marché Financier concernent :
1. L’organisation et les règles de fonctionnement des marchés placés sous son autorité. En particulier, le Conseil du
Marché Financier établit le règlement général de la bourse qui fixe notamment :
− les règles relatives à l’organisation et au fonctionnement du marché et à la suspension des négociations ;
− les règles relatives à l’admission, aux négociations et à la radiation des valeurs 18 mobilières et produits financiers ;
− les conditions dans lesquelles les projets d’acquisition de blocs de contrôle et de blocs de titres sont déclarés et
réalisés, ainsi que les offres publiques obligatoires et les offres publiques facultatives, les conditions dans lesquelles
elles sont initiées, acceptées, réalisées et réglées ainsi que les procédures à suivre et les moyens de défense et de
garanties.
2.Les règles de pratiques professionnelles qui s’imposent :
- aux personnes faisant appel public à l'épargne.
- aux intermédiaires en bourse et les personnes qui, en raison de leur activité professionnelle, interviennent
dans des opérations de contrôle comptable ou de montage juridique ou financier sur des titres ou produits
financiers placés par appel public à l'épargne.
- aux personnes qui assurent la gestion individuelle ou collective de portefeuilles de titres ou de produits
financiers
- à la société de dépôt, de compensation et de règlement de titres ».
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la négociation et la radiation des valeurs mobilières ainsi que les conditions dans
lesquelles sont réalisées les opérations d'offres publiques. Les règlements du
CMF sont publiés au Journal Officiel de la République Tunisienne après visa du
Ministre des Finances.
91
Article 36 de la loi de 1994.
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Ces investigations sont constatées par procès-verbal établi et signé par deux
enquêteurs du Conseil du Marché Financier qui doivent, au préalable, indiquer leur
identité et les pièces de leur habilitation.
Les conditions de validité du procès -verbal : Tout procès-verbal doit comporter le
cachet du service dont relèvent les enquêteurs ainsi que les déclarations de la personne
entendue ou son refus. La personne entendue lors de l’établissement du procès-verbal,
est tenue de le signer. Au cas où le procès-verbal est établi en son absence ou au cas où
elle refuse de le signer, mention en est faite sur le procès-verbal. Le procès-verbal doit
également mentionner la date, le lieu et la nature des constatations ou des contrôles
effectués et indiquer que la personne verbalisée a été informée de la date et du lieu de
sa rédaction et qu’elle a été convoquée par lettre recommandée avec accusé de
réception, sauf le cas de flagrant délit. Les procès-verbaux remplissant les conditions
ci-dessus énoncées sont transmis par le Conseil du Marché Financier au Procureur de
la République auprès du tribunal de première instance de Tunis accompagnés des
demandes93.
Paragraphe 3 : Le pouvoir de contrainte
Le pouvoir de contrainte du CMF peut aller de la simple injonction de procéder à
l'accomplissement de certains actes en vue de régulariser leurs situations ou de mettre
fin à des pratiques contraires aux règlements du CMF et qui sont de nature à fausser le
92
Article 37 loi 1994.
93
V. Les articles 36, 37 et 38 de la loi 1994.
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94
N. DECOOPMAN, le pouvoir d’injonction des autorités administratives indépendantes, JCP, 1987, II, éd, G 3303, n°5.
95
Art 44 de la loi 1994.
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2-L’injonction directe
Le CMF constate l’irrégularité des activités et le comportement déloyal et les
sanctionne lui-même. Il s’agit là d’une « arme juridique96» que possède le CMF contre
tout manquement aux règles qu’il édicte pour agir rapidement. Au terme de l’art 40 al
1 : « le conseil du marché financier peut ordonner toute personne de mettre fin aux
pratiques contraires à ses règlements lorsque ces pratiques ont pour effet de :
- Fausser le fonctionnement du marché ;
- Procurer aux intéressés un avantage injustifié qu’ils n’auraient pas obtenu dans
le cadre normal du marché ;
- Porter atteinte au principe d’égalité d’information ou de traitement des
épargnants ou à leurs intérêts ;
- Faire bénéficier les émetteurs et les épargnants des agissements d’intermédiaires
contraires à leurs obligations professionnelles ».
Toute intermédiaire en bourse qui agit contrairement aux règlements du CMF et par
conséquent porter atteinte aux intérêts des clients sera arrêté par le CMF97.
Suite au terme de l’article 40 deux conditions sont prévues pour que l’injonction soit
mise en œuvre :
1/ Les pratiques doivent être contraires aux règlements 98.
2/ Ces derniers doivent produire les effets précités.
Une simple lecture des effets prévus par l’article 40 précité semble avoir des limites.
Or, ces cas énoncés sont généraux. La généralité des termes permet d’étendre le champ
d’application du pouvoir d’injonction. Cette généralité peut être expliquée par la
96
Ch. GAVALDA, Commentaire de la loi du 2 août 1989 sur la transparence et la sécurité du marché financier, Revue
Banque 1990.
97
Le texte utilise le terme « toute personne ». En effet, outre l’intermédiaire en bourse, toute personne qui agit
contrairement aux règlements à savoir les dirigeants des sociétés, les PDG, les présidents directeurs, les commissaires
aux comptes peuvent être ordonnés de mettre fin aux pratiques contraires.
La condition de l’injonction consiste dans les pratiques contraires aux règlements que le CMF est habilité à prendre
selon les dispositions de l’art 28 de la loi de 1994.
98
La condition de l’injonction consiste dans les pratiques contraires aux règlements que le CMF est habilité à prendre
selon les dispositions de l’art 28 de la loi de 1994.
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B- Le pouvoir de sanction
La loi de 1994 a octroyé au conseil du marché financier un pouvoir de sanctions
disciplinaires (1) et pécuniaires (2).
1- Les sanctions disciplinaires :
La loi de 1994 a attribué au conseil du marché financier un large pouvoir de sanctions
disciplinaires à l’égard des intermédiaires en bourse, qu’il ne soit personne physique
ou morale, leurs dirigeants et les personnes placées sous leur autorité 99. Toute
infraction aux lois et au règlement ainsi que tout manquement aux règles et usages
professionnels applicables aux personnes visées à l’article 41 de la présente loi donnent
lieu à des sanctions par le collège du CMF érigé en conseil de discipline. Ces sanctions
sont annoncées par l’art 42 de la même loi à savoir : « l’avertissement ou le blâme et
l’interdiction à titre temporaire ou définitif de tout ou partie de l’activité
d’intermédiaire en bourse et le cas échéant, le retrait de l’agrément 100». Le législateur
vise essentiellement la protection des intérêts des clients. Cette protection nécessite
l’élimination des intermédiaires non habilités.
Concernant l’avertissement et le blâme, ils constituent « des sanctions disciplinaires
classiques101», ayant « pour fonction d’infliger une sanction morale 102 ».
99
Art 41 loi du 1994.
100
L’art 22 du SIB dispose que : « le CMF peut par décision motivée, après avis de l’association des intermédiaires en
bourse, suspendre l’agrément d’un intermédiaire en bourse… ».
101
N. DECOOPMAN, Conseil des bourses de valeurs, op. Cité, n°86.
102
MERKIN, « Conseil des bourses de valeurs », Dictionnaire Joly bourse et produit financiers, Tome I, 1990, n°226.
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103
V. Article 42 loi 1994.
Page 66 sur 69
1-Lorsque l'intéressé n'a pas fait usage de son agrément définitif dans un délai de 12
mois à compter de son obtention ou lorsqu'il n'exerce plus son activité depuis 6 mois
au moins sans accord préalable du conseil du marché financier,
2-Lorsque les causes d'une mesure de suspension d'agrément n'ont pas été levées 6
mois après son prononcé,
3-Lorsque l'intéressé continue à être en situation de non-conformité au regard de l'une
des règles prudentielles au-delà d'une période de 4 mois,
4-Lorsque l'intermédiaire en bourse ne répond plus aux conditions visées aux n° 1, 2,
3, 4, et 9 de l'article 1er ci-dessus, pour les personnes physiques, et à celles visées à
l'article 3 pour les sociétés anonymes104.
2-Les sanctions pécuniaires : Le CMF peut prononcer des sanctions pécuniaires 105
prévues par l’art 40 dont le champ d’incrimination est assez large et ne se limite pas
106
aux seuls faits des intermédiaires en bourse .
Dans ce cadre, le Conseil du Marché Financier, peut, après respect des procédures
garantissant les droits de défense, prononcer à l’encontre des auteurs des pratiques ci-
dessus visées une amende au profit du Trésor Public qui ne peut excéder 20 000 dinars
et lorsque des profits ont été réalisés, cette amende peut atteindre le quintuple du
montant des profits réalisés à condition que le montant de l’amende soit fonction de la
gravité des manquements commis et en relation avec les avantages ou les profits tirés
de ces manquements, Les intéressés peuvent assister personnellement aux réunions
susvisées ou se faire représenter.
Le Conseil du Marché Financier peut également ordonner aux frais des intéressés la
publication de ses décisions dans les journaux qu’il désigne dans les 15 jours qui
104
V. Article 23 du décret portant SIB.
105
« Les sanctions pécuniaires prononcées par des autorités administratives constituent en réalité des sanctions
répressives dans la mesure où elles ont pour objet de punir un manquement à une obligation ». Sur l’ensemble de
cette question, V. M DODKINE, l’ordre répressif administratif, D. S, 1993, p 157.
106
« Le CMF lors d’une réunion de son collège tenue à cet effet peut, après respect des procédures garantissant les
droits des défenses prononcer à l’encontre des auteurs des pratiques ci-dessus visées une amende au profit du trésor
publique… », art 40 al 2 de la loi de 1994.
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suivent l’ordre de publier. Les décisions du Conseil du Marché Financier sont motivées
et susceptibles d’appel devant la cour d’appel de Tunis. Le paiement de l’amende au
profit du Trésor Public emporte extinction de l’action publique. Le paiement des
amendes se fait au moyen d'état de liquidation dressé par le président du Conseil du
Marché Financier ou par son mandataire légal et rendu exécutoire par le président du
tribunal de première instance de Tunis 107.
107
Article 40 de la loi 1994.
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le domaine des enquêtes dans le cadre de l’exercice de ses missions conformément aux
conditions suivantes :
− les informations échangées doivent être nécessaires à l’accomplissement de la
mission de l’autorité homologue requérante et ne peuvent être utilisées qu’à cette fin ;
− le conseil du marché financier ne peut pas se prévaloir du secret professionnel en
matière d’échange d’information ;
− l’autorité homologue requérante doit sauvegarder la confidentialité des informations
et fournir les garanties nécessaires pour leur sauvegarde dans des conditions au moins
équivalentes à celles auxquelles est soumis le conseil du marché financier. Le Conseil
du Marché Financier refuse la demande d’échange d’information dans les cas suivants
:
− lorsque les informations sont susceptibles de porter atteinte à l’ordre public ou aux
intérêts vitaux de la Tunisie ;
− lorsque des poursuites judiciaires ont déjà été engagées pour les mêmes faits et à
l’encontre des mêmes personnes concernées par ces informations devant les tribunaux
tunisiens ;
− lorsque la demande concerne des personnes qui ont fait l’objet de jugements
définitifs pour les mêmes faits de la part des tribunaux tunisiens ;
− lorsque la demande est susceptible d’entrer en conflit avec la législation et la
réglementation interne ;
− lorsque la demande émane d’une autorité homologue qui ne coopère pas dans ce
domaine avec le conseil du marché financier.
Le CMF diffuse sur son site web des informations actualisées sur le marché financier
tunisien et la vie des sociétés faisant appel public à l'épargne.
Par ailleurs, le président du CMF présente chaque année au Président de la République
un rapport sur l'activité du Conseil du Marché Financier.
Par conséquent, la plénitude des pouvoirs dont dispose le conseil du marché financier
pourrait nous amener à conclure que l’intérêt de cette amplitude et d’assurer un certain
équilibre entre les différents acteurs du marché. Il est à noter que, le CMF bénéficie
d’une certaine autonomie, c’est une voie vers l’autorégulation du marché 108
108
L’autorégulation est le nom donné à la régulation d'un système par lui-même c’est-à-dire le CMF qui règlemente et
non pas le pouvoir législatif.