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(ULPGL)
Troisième Graduat
PRESENTATION
Le droit financier revêt aujourd’hui une ampleur et une diversité de
dispositions telles qu’il mérite un intérêt croissant, aussi bien des praticiens
que des juristes.
De même qu’on ne peut devenir un bon joueur d’un sport en se limitant à
pratiquer ce sport, sans s’intéresser aux règles ni suivre les indications de
l’arbitre, de même les praticiens de la finance ne peuvent se contenter
d’effectuer des opérations, sans porter attention au cadre juridique dans
lequel ces opérations s’insèrent. La rentabilité de leurs activités, comme la
maîtrise de leurs risques, imposent au contraire de connaître de manière
suffisamment précise la nature des instruments utilisés, les conditions de
réalisation des opérations, le rôle et les moyens des autorités de contrôle.
L’enseignement du droit financier sera centré sur ces questions.
Après les notions liminaires, seront présentés les éléments du droit financier
ainsi que les banques et institutions financières selon le plan suivant :
Titre I. Eléments de droit financier
Chapitre I. Les titres financiers
Chapitre II. L’autorité de régulation des activités financières
Chapitre III. Les opérations de marché
Chapitre IV. Les infractions liées à l’intervention sur les marchés
financiers
Titre II. Banques et autres institutions financières
Chapitre I. Les banques et les opérations de banque
Chapitre II. Les autres institutions financières
1
CHAPITRE INTRODUCTIF
Comme ces services se traduisent par des interventions sur les marchés
financiers, le droit financier est un droit des marchés.
§3. Le droit financier : un droit acteurs
Comme d’autre part, ces services ne peuvent être délivrés que par des
prestataires de services d’investissement, c’est un droit des acteurs : l’accès
à ces services est lié à l’obtention de l’agrément financier auprès des
autorités de contrôle et l’exercice se caractérise en particulier par le
monopole qui leur est reconnu.
Aussi le droit financier apparaît-il comme un droit professionnel, c’est-à-dire
comme un droit qui tire son unité du fait qu’il concerne « un certain milieu
social centré autour d’une technique ou d’une activité professionnelle ».
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3. Les conventions-cadres
Doivent être encore mentionnées les conventions-cadres dont les modèles
sont généralement élaborées par la Place, dans laquelle on peut voir une
communauté d’individus dotée d’un pouvoir normatif. Il s’agit de normes
privées qui bénéficient néanmoins d’une reconnaissance officielle lorsque les
textes les visent afin en particulier d’assurer la sécurité des opérations
qu’elles régissent.
III. La jurisprudence
Si la jurisprudence est peu abondante, son rôle ne doit pas être méconnue
en tant que source de droit. La jurisprudence a ainsi dégagé le principe
d’égalité dans la compétition. Elle a imposé une obligation d’information
relative aux risques encourues sur les marchés à terme, information qui
s’impose quelle que soit la relation contractuelle existant entre le client et
l’intermédiaire financier.
V. Droit communautaire
Le droit communautaire financier prend appui sur les Traités de création des
communautés et repose sur des directives dont les plus importantes sont
celles qui reconnaissent aux entreprises d’investissement les libertés
d’établissement et de prestations de services.
VI. Les sources internationales
Les sources internationales sont diverses. Elles peuvent consister en des
conventions internationales conclues sous l’égide d’organismes
internationaux.
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Elles peuvent également résider dans des accords conclus entre les autorités
(Accords d’assistance mutuelle et accords de reconnaissance mutuelle).
De même, les lois sur l’usure sont aussi anciennes que le crédit et les
premières bourses de valeurs n’ont pu être créées qu’après l’adoption, par
un certain nombre de participants, de règles précises de fonctionnement. En
effet, alors que la plupart des activités économiques comportent la
production ou l’échange de biens ou de services aisément identifiables, les
activités financières reposent presque exclusivement sur des obligations
réciproques, dont le respect implique l’existence de dispositions juridiques
appropriées : contrats, règlements professionnels, lois spéciales, procédures
de résolution d’éventuels litiges.
Mais ces dernières années ont également été marquées par une rénovation
presque totale du cadre juridique des activités plus traditionnelles
(fonctionnement des établissements de crédits, opérations de bourse,
chèques, taux d’usure, etc.).
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2. Evolution
A. Situation antérieure
B. Situation actuelle
Le droit financier actuel est donc en large mesure un droit récent, dans sa
forme comme dans son fond. En effet, même si des dispositions adoptées au
cours de ces quinze dernières années ont souvent repris des principes
antérieurs, elles tiennent également compte d’exigences nouvelles, telles
que la libre détermination des conditions, l’égalité de la concurrence, la
transparence des prix et des tarifs, l’exigence de contrats écrits, le maintien
de la confidentialité des informations individuelles, etc. La rénovation
entreprise n’est toutefois pas complète. Certaines dispositions, par exemple
en matière de démarchage financier, devront encore être révisées pour tenir
compte des nouvelles exigences internationales.
Mais le secteur financier est, le seul où ces quatre objectifs soient poursuivis
simultanément.
L’une des spécificités du droit financier réside, en outre dans son mode
d’élaboration. D’une manière générale, les règles de droit peuvent résulter de
la loi, du règlement, de la jurisprudence, ainsi que de la volonté des parties,
exprimée dans les contrats individuels ou, le cas échéant, dans des accords
collectifs (conventions collectives, accords de place).
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1. Le règlement
Les décisions des juridictions jouent, en matière financière comme dans tous
les domaines, un rôle déterminant. En particulier, en matière de crédits, de
règlements scripturaux, des fonctionnements de comptes de dépôts, d’offres
publiques d’achat ou d’échange, la jurisprudence est particulièrement
importante. Mais il faut constater (qu’en France) que les litiges financiers
sont souvent réglés à l’amiable ou par voie d’arbitrage, notamment lorsque
les parties sont des institutions financières ou de grandes entreprises. En
outre, dans la mesure où de nombreuses dispositions du droit financier sont
encore récentes, bien des domaines n’ont pas été soumis à l’appréciation des
tribunaux ou n’ont donné lieu qu’à un nombre très limité de décisions de
justice.
Une autre particularité du droit financier actuel réside dans son caractère
déjà transnational.
Certes, le droit financier s’insère dans le droit national de chaque Etat. Les
textes normatifs, les contrats, les éventuelles décisions judiciaires obéissent
aux principes généraux applicables dans le pays.
Néanmoins, tant l’élaboration des textes que la portée des règles et des
contrats revêtent un caractère de plus en plus transnational. A une époque
marquée par la facilité des communications et par la liberté totale des
mouvements de capitaux, des règles strictement nationales perdent
largement leur efficacité et la réalisation des objectifs spécifiques au droit
financier notamment la protection de la clientèle comme la surveillance de la
stabilité des intermédiaires, implique l’adoption de normes communes.
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Une fois que des normes ont été définies dans ces instances, chaque autorité
nationale est en fait contrainte, pour des raisons juridiques ou pour des
raisons pratiques, notamment de concurrence, d’adapter ses propres règles
de manière à respecter, au minimum, les standards ainsi définis. En
pratique, en raison de la mondialisation, des opérations financières et de la
nécessité, pour chaque pays, de garantir la compétitivité de ses marchés et
de ses institutions, une part croissante du droit financier revêt désormais un
caractère transnational.
L’étude des caractères communs des titres financiers précédera celle de leurs
spécificités.
I. Processus d’émission
Les titres sont des instruments financiers « émis », c’est-à-dire, créés par
une entité (l’émetteur), en exécution d’un contrat liant l’entité aux futurs
souscripteurs. Le processus d’émission s’amorce par la formation d’un
contrat et s’achève par la création et la délivrance du titre : ces deux étapes
sont d’importance égale dans le processus global ; elles se succèdent et ce
n’est que par l’achèvement de la seconde que l’opération sera réalisée. La
création du titre est indissociable de la passation du contrat.
Les contrats à l’origine des titres sont divers : contrat de société, contrat de
prêt, contrat sui generis… ils peuvent être collectifs (emprunt obligataire),
collectifs plurilatéraux (société), bilatéraux (contrat de prêt donnant
naissance à un titre de créance négociable)… Les droits qu’ils engendrent
ont en commun d’être des droits principalement personnels : droit de
créance de somme d’argent, droit de créance complexe… Lorsque les
contrats sont collectifs, les droits sont identiques et les titres sont émis par
stocks homogènes et fongibles au sein de la même catégorie.
I. Inscription en compte
Titre ou preuve de titre ? Sur cette question, la doctrine n’est pas unanime.
1. La fonction probatoire
I. Définition
Les titres de capital comprennent les actions et les autres titres donnant ou
pouvant donner accès au capital ou aux droits de vote.
Sous cette formulation, le législateur vise deux catégories de titres : des
titres « simples » - les actions – et des titres composés – les valeurs
mobilières donnant accès au capital, telles que les obligations convertibles,
échangeables, remboursables en actions.
A. Idée générale
Les titres de capital représentent, dès leur émission, une fraction du capital
social de l’émetteur. Ils sont délivrés aux souscripteurs en contrepartie d’un
apport concourant à former le capital social de l’organisme émetteur et
confèrent à leurs titulaires un droit incertain au remboursement et à la
rémunération de cet apport, compensé par un droit de participation aux
décisions collectives. Ils ne peuvent être émis en principe que par les sociétés
par actions, seuls groupements autorisés par le législateur à émettre des
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titres de capital négociables, autrement dit des titres de capital qui aient la
nature d’instruments financiers.
B. Distinctions
On distingue les actions ordinaires des actions de préférence.
a) Actions ordinaires
L’action ordinaire est un titre de capital qui confère à son titulaire un droit
d’associé.
L’action est émise en représentation d’un apport qui peut être en numéraire,
c’est-à-dire en argent, ou prendre la forme du transfert de propriété ou de la
mise à disposition d’un bien meuble ou immeuble, corporel ou incorporel, on
parle alors d’apport en nature. Selon la nature de l’apport, l’action est une
action de numéraire ou une action d’apport. Les actions de numéraire
peuvent être libérées pour une partie de leur valeur nominal
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I. Notion
Les titres d’emprunt sont remis par l’émetteur aux prêteurs en contrepartie
de la mise à disposition d’une somme d’argent ; ils représentent leur droit de
créance à son encontre ; ce droit se décline en un droit au remboursement et
un droit à la rémunération de la somme prêtée.
Comme les titres de capital, ces titres d’emprunt sont des instruments de
financement de l’émetteur, mais à la différence des premiers, ils ne
concourent pas à former le capital social et peuvent donc être émis par des
organismes autres que les sociétés par actions : Etat, associations, etc.
II. Types
Lorsque les titres sont issus d’une émission globale, ils représentent, à
concurrence de leur montant nominal, une fraction d’un emprunt. Il s’agit
d’un contrat unique et non de prêts juxtaposés, conclu entre les
souscripteurs des titres et l’émetteur. Exemple : une société qui emprunte
50.000.000 FC en émettant 50.000 obligations de 1.000 FC. Le caractère
collectif du contrat influe sur les caractères et le régime des instruments
financiers. Les titres ainsi émis sont fongibles et leurs titulaires sont groupés
de plein droit dans une masse pour la défense de leurs intérêts communs.
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B. Typologie
a) Les obligations
1° La notion d’obligation
Les obligations sont définies comme des titres négociables qui, dans une
même émission confèrent les mêmes droits de créance pour une même
valeur nominale.
La créance représentée par l’obligation a un objet précis : il s’agit d’une
prestation monétaire née, à la charge de l’émetteur, d’un contrat d’emprunt
obligataire conclu avec les souscripteurs. Le droit de l’obligataire est donc
avant tout le droit du prêteur. Dans sa version la plus simple, il se décline
en un droit au remboursement à échéance et un droit de percevoir un
intérêt.
3° Echéance
4° Intérêt
Dans la plupart des cas, l’obligation donne droit à un intérêt annuel fixe : on
dit aussi que l’obligation est à « coupon fixe ».
Les titres de créances complexes notamment les certificats, sont des titres
conférant un droit de créance sur l’émetteur et qui :
- soit présentent des caractéristiques particulières quant aux modalités de
remboursement ou de rémunération ;
- soit comportent d’autres droits (indexation, faculté d’option à l’initiative du
porteur ou de l’émetteur, …).
A côté des titres issus d’une émission globale en exécution d’un contrat
collectif, il y a place pour des titres d’emprunt, émis en exécution d’un
contrat bilatéral conclu entre l’émetteur et un souscripteur. Ces titres sont
regroupés sous l’appellation de « titres de créances négociables » ou
« TCN ».
1
Art. 6, Loi 005-GXPDLUHODWLYHjODFRQVWLWXWLRQjO¶RUJDQLVDWLRQHWDXIRQFWLRQQHPHQWGHOD
Banque Centrale du Congo.
26
1
Article 36, 2, Loi bancaire
2
Article 36, 2, Loi bancaire.
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1. Les instructions
2. Les recommandations
Les décisions générales sont de deux ordres. Ce sont d’abord des « décisions
d’approbation » de règles de marché ou d’infrastructures de marché :
entreprise de marché, dépositaire central, chambre de compensation… Ce
sont ensuite des décisions définissant les « pratiques de marchés » admises à
l’Autorité de régulation.
4. Les positions
5. Le rescrit
6. Les communiqués
1. Autorisations et oppositions
B. Prestataires
D. Marchés
2. Injonctions
A. Injonction directe
B. Injonction indirecte
1. Contrôle
L’Autorité de régulation organise des contrôles dans le cadre de la
surveillance régulière des professionnels soumis à sa tutelle. Le contrôle est
conçu comme un moyen de s’assurer que les intervenants sur le marché
financier respectent bien leurs obligations professionnelles résultant, pour
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l’essentiel des différents textes. Le contrôle s’effectue sur pièce et, le cas
échéant, sur place1.
2. Enquêtes
1
Article 37, Loi bancaire.
2
Article 39, Loi bancaire.
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2. Les manquements
Pour un juriste, une chose fait l’objet d’un contrat ou d’une convention.
Cette terminologie est généralement écartée par les règles de marché et on
préfère parler d’opération, de négociation ou de transaction, sans doute
d’une part, parce que le terme « contrat » est déjà utilisé à propos de certains
instruments financiers et qu’il paraît réducteur de certaines opérations de
marché et, d’autre part, parce que ces termes peuvent paraître équivalents.
Mais ils ne le sont que dans une certaine mesure.
2. Les précisions
A. La transaction
B. La négociation
I. Droit commun
A. La règle
Selon le Code Civil, la vente « est parfaite entre les parties, et la propriété
est acquise de droit à l’acheteur à l’égard du vendeur, dès qu’on est
convenu de la chose et des prix, quoique la chose n’ait pas encore été
livrée ni payée ». Le transfert de propriété s’accomplit ainsi par le seul effet
du contrat, dès l’échange des consentements et sans aucune formalité, tout
au moins en principe. Cette règle, qui s’explique par l’évolution de l’ancien
droit, n’a pas été altérée par la dématérialisation, de sorte que le transfert de
propriété des titres scripturaux, c’est-à-dire des titres inscrits en compte,
s’opérait selon la Cour de cassation, entre les parties, solo consensus,
l’inscription en compte n’étant qu’une formalité d’opposabilité aux tiers.
B. Le fondement de la règle
2. Inconvénients
A. Principaux inconvénients
B. Autres inconvénients
II. Réformes
Les offres d’acquisition présentent ainsi une originalité certaine par rapport
aux offres de vente qui sont toujours volontaires de la part de leurs auteurs
et des investisseurs. La liberté de ces dernières n’est toutefois pas aussi
totale qu’il y paraît puisque l’obligation de déposer un projet d’offre
d’acquisition les concerne si l’offre de vente les conduit à acquérir la quantité
de titres qui la génère.
Sont ainsi prévues, sous peine notamment de privation des droits de vote,
des déclarations en cas de franchissements de certains seuils de
participation dans le capital ou les droits de vote d’une société dont les
actions sont admises aux négociations sur le marché boursier.
Le libre jeu des offres et des surenchères postule l’égalité des compétiteurs,
également dénommé principe de liberté de compétition, leur inégalité
faussant ce libre jeu.
Les offres publiques de retrait ne peuvent en effet pas être justifiées par le
principe d’égalité puisqu’aucun changement de contrôle n’intervient. Il est
néanmoins procédé à des modifications substantielles – par exemple la
transformation de la société anonyme en société en commandite par actions
– qui affectent la situation des minoritaires et donc le contrat
d’investissement qui les lie aux actionnaires majoritaires : ces modifications
justifient que l’on leur reconnaisse un droit de sortie de la société.
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1. L’action de concert
A. Notion
Sont considérées comme agissant de concert les personnes qui ont conclu
un accord en vue d’acquérir ou de céder des droits de vote ou en vue
d’exercer des droits de vote, pour mettre en œuvre une politique vis-à-vis de
la société.
B. Dualité d’accords
Deux types d’accords sont visés : l’un concerne le transfert des droits de
vote tandis que l’autre est relatif à leur exercice. Mais ceux-ci sont soumis
à une même condition : la mise en œuvre d’une politique vis-à-vis de la
société, c’est-à-dire d’une stratégie, d’une action que les concertistes
déterminent ensemble pour la réalisation d’objectifs vis-à-vis de la société :
par exemple, la conservation du pouvoir ou encore le maintien de la cohésion
du noyau d’actionnaires dans l’objectif de garantir la continuité et la
pérennité des orientations stratégiques de l’entreprise.
Ainsi finalisée, l’action de concert peut se déduire de clauses aussi diverses
que les clauses de préemption, d’inaliénabilité, de sortie conjointe et de non-
dilution. Elle peut encore résulter d’accords, qui, sans transférer des droits
de vote, organisent une concertation préalable au vote ou à une gestion
commune des droits de vote par la mise en place d’une structure adaptée,
par exemple une société en participation constituée pour gérer les droits de
vote apportées par ses membres.
2. Le prix d’acquisition
A. Problématique
La question du prix est une question commune à l’ensemble des offres
publiques d’acquisition de titres de capital.
En toutes hypothèses, le prix doit être suffisamment attractif afin d’assurer
le succès de l’offre et d’éviter les risques de contestation des actionnaires
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B. Fixation du prix
b) Offres obligatoires
Les offres publiques obligatoires sont soumises à une règle de prix simple : le
prix de l’offre est en effet fixé à partir d’un seul critère : le prix le plus élevé
payé par l’offrant (ou par les personnes agissant de concert avec lui).
La méthode multicritère n’est toutefois pas totalement exclue puisqu’elle
peut être retenue, mais uniquement dans certaines circonstances par
exemple le sauvetage d’une entreprise en détresse.
c)Retrait obligatoire
d) Garantie de cours
I. Idée générale
Elles ne peuvent être mises en œuvre que si une quantité minimale de titres
est à céder. L’offre de vente doit porter sur une quantité de titres
représentant soit 10% au moins du nombre de titres de capital de même
valeur de la société concernée.
V. Contrôle
L’autorité de marché doit viser les notes d’information, elle n’apprécie pas la
recevabilité de l’offre de vente qui relève de la compétence de l’entreprise de
marché.
VI. Procédure
Les pays dotés d’un marché financier se sont aujourd’hui organisés pour
lutter contre les opérations d’initiés. Cette lutte prend d’abord la forme d’un
dispositif de prévention des opérations d’initié. La sanction consomme
l’échec de la prévention. Elle prend la forme d’une double incrimination,
pénale (délits) et administrative (manquement d’initié).
I. Les délits
1. Le délit d’initié
A. Personnes punissables
a) L’auteur du délit
L’auteur du délit, autrement dit « l’initié », est défini à partir d’une distinction
entre trois catégories : les initiés primaires, les initiés secondaires, et les
outsiders.
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•- Définition
Les initiés secondaires sont définis comme les personnes qui, à l’occasion de
leur profession ou de leurs fonctions, disposent d’informations privilégiées.
La catégorie est très large.
•- Personnes visées
Elle comprend tout d’abord ceux qui sans exercer de fonctions de direction
travaillent dans la société dont les titres ont été négociés. Elle comprend
ensuite, toutes les personnes extérieures à la société dont les fonctions ont
cependant un lien direct ou indirect avec la société : liquidateur, journaliste,
architecte, banquier, actuaire, mais aussi commissaire aux comptes, expert,
avocat, conseil…
Dans ces différents cas, on peut considérer que pèse sur ces personnes une
obligation de loyauté d’origine contractuelle ou d’ordre déontologique qui
interdit l’exploitation dans un intérêt personnel d’informations obtenues
dans le cadre professionnel. L’obtention de l’information peut résulter de
l’accès à certains documents ou « d’un fait matériel fortuit ou encore d’une
confidence » dès l’instant où elle est intervenue à l’occasion de l’exercice
d’une profession. Encore faut-il rapporter la preuve de la connaissance par
ces personnes de l’information privilégiée. En matière pénale, le juge peut
former son intime conviction à partir des différents indices.
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3° Les outsiders
b) Les complices
B. Comportements délictueux
Les opérations litigieuses doivent avoir été réalisées avant que le public ait
eu connaissance de l’information détenue par l’initié. Pour apprécier cette
condition, on prend en compte l’interprétation jurisprudentielle du caractère
confidentiel de l’information, dans le cadre de la qualification de
l’information privilégiée.
b) Information privilégiée
1° Le caractère de précision
2° Le caractère de confidentialité
3° Le caractère sensible
L’information n’est privilégiée que si elle est une information sensible, c’est-
à-dire de nature, si elle était rendue publique, à influer sur le cours de telle
valeur ou de tel contrat de marché financier.
4° Le caractère déterminant
C. L’élément moral
A. Les instruments
Les instruments concernés sont ceux qui sont admis aux négociations ou
pour lesquels une demande d’admission sur un tel marché a été présentée.
B. Les opérations
Lorsque l’instrument est coté sur un marché réglementé, peu importe que
l’opération litigieuse ait été réalisée sur ou hors marché.
Lorsque l’instrument est admis aux négociations sur un système multilatéral
de négociation organisé, il semble que seules les opérations réalisées sur le
système peuvent être appréhendées.
C. Les personnes
Les personnes punissables sont définies en deux temps :
a) Le premier cercle
Un premier cercle comprend toute personne qui détient une information
privilégiée en raison de :
1° sa qualité de membre des organes d’administration, de direction, de
gestion ou de surveillance de l’émetteur ; sans que soit précisé ce qu’il
faut comprendre par « organe de gestion »,
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b) Le deuxième cercle
2° Précisions complémentaires
- L’objet de l’information
- La confidentialité
La confidentialité est exprimée par la périphrase : « qui n’a pas été rendue
publique ». Des rumeurs ne suffisent pas à conférer à l’information un
caractère public.
- La précision
Une information est réputée précise s’il est fait mention d’un ensemble de
circonstances ou d’un événement qui s’est produit ou qui est susceptible de
se produire et s’il est possible d’en tirer une conclusion quant à l’effet
possible de ces circonstances ou de cet événement sur le cours des
instruments financiers concernés ou des instruments financiers qui leur
sont liés. La précision s’oppose ici à la rumeur ou à la spéculation au sens
de supputation. L’information n’a pas besoin d’être complète pour être
précise ; chaque stade d’une même opération financière peut constituer une
information privilégiée sans qu’il soit nécessaire d’attendre la finalisation de
l’opération.
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- La sensibilité
La sensibilité est délicate à apprécier.
- Deux approches
Dans une première approche, la sensibilité apparaît comme un élément
quantitatif, il y aurait un « seuil de sensibilité » sur le cours, en deçà duquel
l’information ne serait pas considérée comme privilégiée.
Dans une deuxième approche, on définit le caractère sensible à partir du
« test de l’investisseur raisonnable », revenant d’une certaine manière à une
appréciation qualitative de la sensibilité plus proche de celle qui est
utilisée en matière pénale : « l’information qu’un investisseur raisonnable
serait susceptible d’utiliser comme l’un des fondements de ses décisions
d’investissement.
- Synthèse
On comprend bien que les deux définitions sont liées : c’est parce que
l’information est de celles qu’un investisseur raisonnable serait susceptible
d’utiliser comme l’un des fondements de sa décision, qu’elle est susceptible
d’avoir une influence sensible sur le cours et vice-versa. Il n’est pas sûr
toutefois que la démarche probatoire soit la même dans les deux cas. Le test
de l’investisseur raisonnable ne complique-t-il pas l’administration de la
preuve ?
3° L’utilisation
Le comportement le plus fréquemment sanctionné au titre des manquements
d’initié, et le plus délicat à cerner est l’utilisation de l’information privilégiée
par l’initié.
Le comportement litigieux est défini très largement ; il est constitué a
minima, par une tentative d’opérations. Au-delà de cet élément objectif –
l’opération –, faut-il caractériser l’utilisation ? La question est au cœur du
débat.
- Une opération ou une tentative d’opération
Le comportement appréhendé est défini en termes très larges : une tentative
d’achat ou de vente ou des achats ou des ventes, pour compte propre ou
pour compte d’autrui, directement ou indirectement, portant sur les
instruments financiers auxquels se rapporte l’information ou des
instruments auxquels ces instruments sont liés.
Sont donc appréhendés, tant les transactions que les ordres. La question de
savoir si l’ordre doit être annulé par son auteur si, avant qu’il ne soit devenu
irrévocable, celui-ci vient à détenir une information privilégiée est délicate.
La transaction elle-même sera réalisée en possession de l’information.
Ces tentatives ou ces opérations sont constitutives du manquement qu’elles
soient réalisées pour compte propre ou pour compte d’autrui, directement ou
indirectement.
- « L’utilisation » de l’information
Pour qu’une opération soit qualifiée d’opération d’initié prohibée, est-il
suffisant qu’un initié en possession d’une information privilégiée effectue
une opération de marché sur les instruments financiers auxquels se
rapporte cette information ou est-il, en outre nécessaire d’établir que cette
personne a « utilisé » cette information ?
La question est controversée. Alors même qu’il y aurait utilisation de
l’information – opération influencée par l’information détenue – cette
utilisation serait-elle nécessairement constitutive d’une opération d’initié ?
La réponse affirmative ne faisait aucun doute jusqu’à ce que la Cour de
Justice de l’Union européenne introduise la distinction au sein des
55
B. L’élément moral
Les agissements ne peuvent être appréhendés que s’ils ont pour objet
d’entraver le fonctionnement du marché en induisant autrui en erreur.
« Avoir pour objet » marque la mesure du délit : il s’agit d’un délit formel – il
est indifférent que la manœuvre ait abouti ou échoué -, il faut que la
manœuvre ait été réalisée en vue d’entraver le fonctionnement du marché en
induisant autrui en erreur.
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A. Position du problème
B. Les exemptions
Deux pratiques sont préservées de la qualification de manquement de
manipulation de cours en raison de leur intérêt économique : il s’agit des
opérations sur actions propres effectuées dans le cadre de programmes
de « rachat » et aux mesures de stabilisation d’un instrument financier.
1. Le délit
A. L’élément matériel
L’élément matériel du délit est constitué d’une part, par la nature des
informations et d’autre part, par la diffusion des informations.
a) La nature des informations
L’information appréhendée est définie par son objet et son caractère.
b) La diffusion de l’information
1° La diffusion
2° Les destinataires
B. L’élément moral
2. Le manquement
A. L’élément matériel
B. L’élément moral
Section 2. La répression
Les abus de marché sont également des infractions pénales et des fautes
civiles obligeant leur auteur à réparation lorsqu’elles sont à l’origine d’un
préjudice.
61
1
La loi bancaire congolaise opère cependant une distinction.
62
I. Définition
2. La banque au Moyen-Âge
Les grandes cités italiennes, les Flandres, les Pays-Bas voient circuler des
monnaies et des traites de tous les pays. Sans doute, l’Eglise condamne le
prêt à intérêt et la spéculation, mais les Juifs n’ont pas à obéir à ses
commandements : en France, en Italie, en Angleterre, ils s’adonnent au
commerce de l’argent, malgré les confiscations et les expulsions qui souvent
les atteignent.
D’ailleurs, l’Eglise fut bien obligée de tolérer certaines opérations, d’autant
que les croisades nécessitaient de nombreux appels de fonds. Les templiers
devinrent les banquiers des croisades et aussi ceux des rois. Les monastères
même pratiquent le crédit. Les premiers banquiers italiens furent de
modestes changeurs (campsores, cambiatores). Quand leur situation
s’améliora, ils se dirent banchieri. C’est le nom qui est resté : il vient du banc
primitif du changeur. Souvent, les banquiers constituent des sociétés
familiales. Ils sont naturellement groupés dans une corporation.
A côté de ces banquiers privés, certaines villes créent des montes chargés de
recevoir les capitaux des emprunts forcés et les faisant fructifier par le prêt à
intérêt.
3. La création des banques modernes
Aux 15e et 16e siècles, la découverte du nouveau monde, la création de
nouvelles routes maritimes, des grandes foires, les appels des souverains au
crédit, transforment l’économie.
64
1
Art. 7, al.1, Loi n°005-UHODWLYHjODFRQVWLWXWLRQjO¶RUJDQLVDWLRQHWDXIRQFWLRQQHPHQWGHOD%DQTXH
Centrale du Congo.
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d’autre part que la mission des banques serait une mission de service public
et qu’un service public doit être ouvert à tous.
L’opinion générale est cependant fixée en sens contraire à cause de l’intuitu
personnae qui domine toutes les opérations de banque. Un banquier peut
refuser l’ouverture d’un compte à un client qu’il juge indésirable. Il est
certain en tout cas que le droit à l’ouverture du compte n’implique ni droit à
un crédit, ni droit à la délivrance de formules de chèque.
•- Vérifications à faire
Préalablement à l’ouverture d’un compte, le banquier doit vérifier le domicile
et l’identité du postulant, qui est tenu de présenter un document officiel
dont les caractéristiques et les références sont enregistrées par le banquier.
L’ouverture d’un compte sans vérification suffisante peut permettre à un
client malhonnête d’émettre des chèques sans provision, ou d’encaisser des
chèques barrés volés ou falsifiés. La responsabilité civile de la banque peut
être engagée à l’égard des tiers qui démontrent que le défaut de vérification
leur a causé un préjudice. La responsabilité du banquier peut même être
retenue si celui-ci a découvert des anomalies qui auraient dû le conduire à
procéder à des vérifications supplémentaires avant de délivrer un carnet de
chèques.
b) Capacité et pouvoir
Il s’agit de la capacité du titulaire du compte et du pouvoir du mandataire
éventuel.
1° La capacité du titulaire du compte
Le compte étant ouvert, le titulaire a le droit de considérer sa position
créditrice comme une provision des effets et des chèques qu’il peut tirer sur
la banque. Il faut donc que le titulaire du compte ait la capacité non
seulement de déposer des fonds, mais de les retirer. Le compte ne peut être
ouvert que pour une seule personne ayant la pleine capacité ou dûment
habilitée, ou pour le représentant légal d’un incapable.
2° Le pouvoir du mandataire
Le titulaire d’un compte peut constituer un mandataire pour le
fonctionnement de son compte. Même le principe d’une procuration post
mortem dont les effets se poursuivent après le décès du titulaire pour
69
Une société n’a pas la personnalité tant qu’elle n’est pas immatriculée au
registre du commerce et des sociétés et les fonds composant le capital sont
bloqués pendant la période constitutive.
2° L’aménagement du principe
Il n’est pas interdit à une banque d’ouvrir un compte à une société en cours
de constitution, voire de délivrer en conséquence des formules de chèques,
mais le fonctionnement de ce compte doit être entouré de précautions. En
particulier, le banquier doit effectuer à l’égard des fondateurs, les
vérifications qui précèdent habituellement l’ouverture d’un compte. Le cas
échéant, il faut appliquer les règles concernant la reprise par la société des
opérations de la période constitutive. Le banquier qui ouvre un compte à une
société définitivement constituée doit vérifier, outre son immatriculation au
registre du commerce et des sociétés, les pouvoirs du représentant qui
prétend agir en son nom.
e) Comptes ouverts à plusieurs titulaires
Il est fréquent qu’un compte soit ouvert au profit de plusieurs titulaires.
Parfois, une personne se trouve dans des situations différentes (comptes en
usufruit et nue-propriété). Le plus souvent, le compte réunit les titulaires
dont la situation est identique : les applications les plus fréquentes sont le
compte collectif simple et le compte-joint.
1° Le compte en usufruit et nue-propriété
Dans le compte en usufruit et nue-propriété, l’un des titulaires est
usufruitier et l’autre et nu-propriétaire. L’usufruitier peut percevoir sous sa
seule signature les intérêts des fonds déposés, et même, en vertu des règles
du quasi-usufruit sur les sommes d’argent, il peut disposer librement des
fonds déposés, sous réserve d’en restituer le montant à l’expiration de
l’usufruit. Son décès donne au nue propriétaire tous les droits sur le compte.
2° Le compte collectif simple ou compte indivis
Il est soumis au droit commun de l’indivision. L’hypothèse pratique est celle
d’une succession non encore partagée qui comprend un compte en banque.
Le banquier ne doit consentir aucune opération sans la signature conjointe
de tous les indivisaires, à moins que l’un d’entre eux ne reçoive de tous les
autres, le mandat de faire fonctionner le compte.
71
3° Le compte-joint
Le compte-joint est caractérisé par une double solidarité active et passive.
Grâce à la solidarité active, chaque titulaire peut effectuer toutes opérations
sur le compte sous sa seule signature.
f) Comptes entre banquiers
Les banquiers qui ont des relations d’affaires sont en compte. Chacun d’eux
joue à la fois le rôle de client et celui du banquier. Ils distinguent en général
les opérations qu’ils font en l’une ou l’autre qualité. Chacun d’eux tient un
compte (loro) pour les opérations qu’il fait pour le compte de ses
correspondants et sur leur ordre (d’où la dénomination) ; un compte (nostro)
pour les opérations qu’il donne à ses correspondants l’ordre de faire pour
lui. Cette distinction est intéressante quand les deux comptes sont tenus en
monnaie différente à raison du lieu où se font les opérations. Ces comptes
entre banquiers sont toujours des comptes courants.
C. Le fonctionnement du compte
a) Tenue du compte
Le compte est tenu par le banquier. La signature du titulaire est conservée
sur une fiche aux fins de vérification des ordres signés par lui. La
procuration qu’il délivre souvent, en général à son conjoint ou à un proche
parent, est conservée par la banque avec la signature du mandataire.
Le fonctionnement d’un compte comporte habituellement l’utilisation de
chèques par le client. Le banquier peut refuser des formules de chèques aux
titulaires d’un compte.
1° Passation en compte
Toutes les fois que le client du banquier devient, pour une cause
quelconque, créancière ou débitrice de la banque, le montant de cette
créance ou de cette dette est passé en compte. S’il a été passé à tort, on ne
peut pas modifier matériellement le compte en effaçant l’inscription, il faut
faire une nouvelle inscription en sens contraire de la première, qui est dite
contre-passation.
72
Par exemple, si le banquier a passé au crédit de son client un chèque qui lui
a été remis et que ce chèque ne soit pas payé par le tiré, il portera au débit
de la même somme, ce qui annulera juridiquement la première inscription.
Pour éviter ces contre-passations, les banquiers, sauf au cas de compte
courant, ne portent pas au crédit le montant des effets remis ou des valeurs
mobilières vendues avant d’en avoir encaissé le montant ou le prix.
2° Principe de non-ingérence
c) Intérêts
Le fonctionnement des comptes peut donner lieu à des intérêts qui courent
au profit des banquiers (intérêts débiteurs) ou au profit du client (intérêts
créditeurs).
b) Durée du compte
c) Effets de la clôture
2. Le virement
A. La notion de virement
fonds de la banque, ce n’est pas spécialement cette somme qu’il retirera, car
elle a perdu par son inscription au compte, son individualité juridique.
Le virement présente en outre l’avantage de se prêter facilement au
traitement automatique sans impliquer comme le chèque, le contrôle d’un
titre.
C. Variétés de virement
Le virement est une opération simple quand c’est le même banquier qui tient
les deux comptes à débiter et à créditer. Il est plus compliqué quand les
comptes sont tenus par des banquiers différents ou quand il s’agit d’un
règlement collectif entre les banquiers.
a) Virement fait par un seul banquier
1° L’ordre de virement
Le banquier opère sur l’ordre de virement qui lui est adressé. L’ordre de
virement est un titre bancaire. Une banque peut virer sur un ordre
quelconque, par exemple une lettre missive, mais elle peut aussi convenir
que les ordres seront donnés sur un imprimé spécial.
2° Exécution du virement
3° Nature juridique
Cette analyse n’est pas exacte. Dans la délégation, le délégué s’engage envers
le délégataire sur l’ordre du délégant. Dans le virement, le banquier devient
débiteur du bénéficiaire comme s’il avait reçu les fonds en dépôt du
bénéficiaire lui-même. La cause juridique de la créance du bénéficiaire n’est
pas l’ordre de virement, c’est l’inscription au crédit de son compte.
Le virement se décompose en deux opérations, la seconde est la conséquence
de la première ; mais chacune de ces opérations est à deux personnages et
leur succession n’est pas une union juridique. La situation du bénéficiaire
est la même, que le banquier ait fait le virement sur un ordre régulièrement
donné ou qu’il l’ait fait avec la croyance inexacte que le donneur d’ordre
disposait d’un crédit suffisant.
•- Effets du virement
•- Date du virement
- Date du virement
1° Exécution du virement
Si le donneur d’ordre doit remettre une somme à un bénéficiaire qui n’a pas
le même banquier que lui, l’opération est théoriquement plus compliquée. Le
donneur d’ordre invite son banquier à débiter son compte. Ce banquier
met à la disposition du banquier du bénéficiaire un crédit qui permet à
ce second banquier de créditer son propre client. Il y aura ensuite, entre
ces deux banquiers, un règlement de comptes qui s’effectuera par le biais
de la compensation.
2° Nature juridique
Il est vain de chercher dans ce cas l’analyse de l’opération dans les règles du
droit civil. Le banquier du donneur d’ordre ne joue pas le rôle de délégué
puisqu’il ne s’engage pas envers le bénéficiaire. Le banquier du bénéficiaire
ne l’est pas davantage puisqu’il n’était pas débiteur du donneur d’ordre.
En réalité, par un jeu d’écritures, une somme d’argent est censée avoir
passé de main en main et finalement elle est déposée à la banque du
bénéficiaire et portée au crédit du compte de celui-ci. Le virement est la
remise d’une monnaie scripturale.
3° Date de l’opération
A. Définition
Le compte courant est un instrument bancaire. Pour qu’il puisse être utilisé,
il faut une convention. Quand deux personnes sont en relations d’affaires et
ne règlent pas au comptant leurs opérations, chacune d’elles tient le compte
de ce qui lui est dû ; mais il n’y a pas pour autant compte courant entre
elles, car l’existence du compte courant empêche que le règlement puisse
être demandé et elle transforme le caractère des créances portées en compte.
Il faut qu’une convention intervienne entre elles pour établir le compte
courant. On dit que les deux parties travaillent en compte courant.
D. Parties au contrat
Cela ne signifie pas qu’une telle convention ne puisse être passée qu’avec
une banque. Deux commerçants peuvent être en compte courant pour leurs
fournitures réciproques. Il faut aussi admettre qu’une personne non
commerçante peut être en compte courant avec son banquier.
Mais une telle conception est contraire à la pratique bancaire habituelle. Les
banques dénomment « compte de dépôt » ou « compte de chèques » celui qui
est tenu pour un non-commerçant et réservent la dénomination de compte
courant au compte ouvert à un commerçant pour ses opérations
commerciales.
79
Les effets ne tiennent pas à l’application des règles du code civil, mais au
caractère du mécanisme. Pour mieux rendre le fonctionnement de ce
mécanisme, on compare le compte courant à un creuset dans lequel on
jette les créances ; elles se fondent et de cette fusion naît un résidu qui
est le solde du compte.
Dans certains cas, la sûreté est reportée sur le solde qui apparaîtra lors de la
clôture du compte.
Dans d’autres cas, la créance garantie fait l’objet d’une affectation spéciale
qui le maintient en dehors du compte.
84
A. Signification de la règle
B. Effets de la règle
1° Mécanisme de la fusion
En réalité, les créances en compte sont éteintes par leur entrée dans un
mécanisme dont le règlement global est renvoyé à la clôture du compte.
2° Effets de la fusion
•- Impossibilité d’extraire un article déterminé du compte
Comme les différents articles sont liés en vue du règlement final, il n’est pas
possible d’extraire du compte un article individualisé pour servir de support
à une opération déterminée.
Celui qui a une position créditrice est considéré comme créancier de l’autre
partie par l’application des règles suivantes :
- il a le droit de tirer un chèque sur son banquier à raison de la provision
constituée par sa créance ;
- il peut exercer l’action paulienne en sa qualité de créancier pour faire
révoquer les actes par lesquels l’autre partie disposerait de ses biens alors
qu’elle est insolvable ;
- il doit déclarer le montant de sa créance au cas d’apport du fonds de
commerce de l’autre partie, s’il veut que la société qui a accepté l’apport en
soit tenue ;
- le montant créditeur au jour du mariage constitue une créance antérieure
au mariage pour le fonctionnement du régime matrimonial ;
- les créanciers d’un client peuvent pratiquer une saisie sur la position
créditrice de leurs débiteurs.
•-Conséquences de la position débitrice
Les conséquences de la position débitrice sont aussi importantes :
- la sûreté consentie en garantie d’un compte courant au cours de son
fonctionnement peut être considérée à certaines conditions (si le client a
une position débitrice) comme constituée par une dette antérieure et, à ce
titre peut tomber, au cas d’une mesure collective contre le client, sous le
coup de la nullité de droit ;
- au cas de donation par contrat de mariage comprenant un état de dettes
et charges, il y a lieu de faire figurer parmi les dettes, le montant de la
position débitrice en compte courant ;
- dans le cas de compte courant avec une société en nom collectif, le
banquier peut poursuivre un associé pour le montant de son compte
créditeur au jour où cet associé a quitté la société ;
- dans les bilans des sociétés, la position débitrice doit être portée au passif
de la société.
87
B. La créance du solde
a) Détermination du solde
Le compte étant clôturé, il y a lieu d’établir la balance des articles pour faire
apparaître le solde. Le solde qui résulte de la compensation effectuée sur la
dernière remise n’est pas nécessairement définitif car il faut tenir compte de
la liquidation des opérations en cours : ainsi une écriture de crédit
correspondant à une opération d’escompte n’est inscrite que sous réserve
d’encaissement.
b) Nature de la créance
c) Pluralité de comptes
d) Effet de contre-passation
I. Position du problème
1. Notions générales
A. Définition
Le dépôt est un contrat par lequel une personne remet une certaine somme
d’argent à un banquier qui s’engage à la lui restituer sur sa demande.
Comme la chose déposée est une somme d’argent, le banquier dépositaire en
a l’usage et il est seulement tenu de restituer la somme reçue.
B. Historique
L’emploi par la banque des fonds déposés crée un danger : c’est que la
banque n’ait pas dans ses caisses les liquidités nécessaires pour faire les
remboursements qui lui seraient demandés. Le danger apparaît très grand
lorsqu’une crise politique ou économique pousse les déposants aux guichets
des banques pour obtenir des fonds.
De règles de gestion doivent être imposées aux banques pour assurer leur
solvabilité et maintenir leur liquidité notamment, il y a lieu de mettre au
point un système d’intervention destiné à garantir la restitution des dépôts
aux clients en cas de défaillance.
2. Le contrat de dépôt
A. Nature du contrat
D. Preuve du contrat
Les banques émettent quelques fois, en représentation des capitaux qui leur
sont confiés pendant un certain temps des titres par lesquels elles
s’engagent à rembourser la somme reçue à l’échéance fixée. Ce sont des
bons à échéance fixe que la pratique dénomme volontiers « bons de
caisse ».
Les banques emploient les fonds déposés à des opérations de crédit à court
ou moyen terme. Le dépositaire est un simple débiteur de la somme
déposée. Cette somme étant portée au compte du client, il est débiteur du
solde du compte. Il ne peut donc pas y avoir de la part du dépositaire qui ne
restitue pas les fonds, délit d’abus de confiance. Peut-être pourrait-on relever
ce délit pénal si le banquier avait détourné tous les fonds déposés de leur
destination normale.
La remise des fonds peut être faite au banquier pour servir à une opération
déterminée : souscription d’actions, achat de titres, règlement d’une dette
par exemple. On dit dans ce cas, qu’elle a une affectation spéciale. En
réalité, il ne s’agit plus alors d’un dépôt, mais de l’exécution d’un autre
contrat. Le banquier joue le rôle de mandataire et l’abus de confiance
pourrait être relevé s’il venait à détourner les fonds.
95
Le dépôt est par sa nature un contrat à titre gratuit mais il peut être salarié.
En principe le dépôt en banque ne l’est pas, car le banquier tire un avantage
du dépôt. Par un renversement de la situation normale, c’est le banquier qui,
en général, paie à titre de rémunération, un intérêt des sommes déposées.
1. Généralités
Le crédit à court terme, en règle générale, est celui qui est consenti pour une
durée inférieure à deux ans. Il représente la plus grande partie des
opérations de crédit, à la fois parce qu’il conserve à la trésorerie des banques
le maximum de liquidités et parce qu’il permet aux banques de développer
au maximum le nombre de leurs opérations, donc de multiplier leurs profits.
96
B. Modalités diverses
Au lieu d’immobiliser leur trésorerie par les prêts qu’ils consentent, les
banquiers s’efforcent, aussi souvent que possible de mobiliser leurs crédits
auprès d’autres établissements financiers. Ils se procurent des ressources
nouvelles en disposant de leurs créances contre leurs clients. Le crédit peut
être personnel ou réel. Dans le premier cas, le banquier fait crédit en raison
de la confiance que lui inspire la personne de son client, exclusivement. Le
second est à base de sûreté.
97
2. L’ouverture de crédit
a) Définition et fonctionnement
1° Définition
L’ouverture de crédit est la convention par laquelle un banquier s’engage à
mettre à la disposition d’un de ses clients pour un temps déterminé ou
indéterminé un certain crédit pour un temps dont le bénéficiaire usera à sa
guise soit en touchant les fonds, soit en tirant une traite ou un chèque sur le
banquier.
2° Fonctionnement
b) Nature de la convention
c) La preuve
L’ouverture de crédit porte intérêts sur les sommes avancées au taux fixé par
les parties à partir du jour de l’utilisation. Le taux de l’intérêt convenu doit
être fixé par écrit et accepté par le client ; à défaut, le taux légal est seul
applicable.
e) Fin du contrat
B. La lettre de crédit
a) Définition
b) Utilité
c) Formes
Il est souvent établi notamment pour les lettres circulaires, un double titre :
la lettre et un carnet d’indication. Les deux titres doivent être présentés
ensemble au correspondant et il est recommandé ; pour éviter le
détournement, de les conserver séparément. Le banquier correspondant doit
vérifier la signature du présentateur qui figure à la fois sur la lettre et sur le
carnet. Pour plus de sûreté, la lettre de crédit est souvent avisée, c’est-à-dire
qu’elle n’est payable que sur l’avis envoyé par le banquier émetteur qui
transmet en même temps la signature du présentateur.
d) Nature juridique
C. L’accréditif
3. Types de crédits
a) Les avances
1° Nature juridique
L’avance des fonds est un contrat de prêt d’argent. Ce prêt est commercial
dans l’hypothèse normale où il est consenti à un commerçant, il est civil
pour le client lorsqu’il est octroyé à un client civil. Il peut être ou non garanti
par une sûreté.
2° Rémunération du banquier
3° Remboursement
b) L’escompte
1° Définition
2° La nature juridique
•- Le rôle du banquier
2° Le cautionnement
•- Définition
•- Nature du contrat
- Formes
- Effets
La banque qui paye en qualité de caution est subrogée dans les droits
qu’avait le créancier contre le débiteur. Mais en matière fiscale, cette
subrogation n’est pas opposable au fisc.
Les crédits à moyen terme s’étalent sur une durée approximative de deux à
sept ans. La forme la plus simple est celle du crédit à moyen terme non
mobilisable. Il s’agit de prêts consentis soit par le trésor (prêts spéciaux
à la construction), soit par les banques ou établissements spécialisés qui
se procurent les ressources nécessaires par des augmentations de
capital, l’émission d’obligations ou de bons de caisse, des dépôts à terme.
•- Idée générale
•- La pratique
3° Le crédit-bail mobilier
•- Définition
•- Déroulement de l’opération
4° Crédit-bail immobilier
La formule du crédit-bail a été entendue aux immeubles à usage
professionnel. Le crédit-bail immobilier est de même nature que le crédit-bail
mobilier mais le caractère original des opérations immobilières a imposé
quelques solutions particulières. La convention est de longue durée (10 à 25
ans).
a) Généralités
1° Définition
Le vendeur était donc en fait mal protégé contre la rouerie d’un acheteur qui
refusait de lever les documents ; très souvent uniquement parce qu’une
baisse du cours des marchandises s’était produite dans l’intervalle qui avait
séparé la conclusion du marché et la présentation des documents.
La clause « documents encore acceptation » ; loin d’améliorer une situation,
l’aggravait, car elle obligeait le vendeur à se dessaisir des documents au
profit de l’acheteur, c’est-à-dire d’abandonner son privilège contre une
simple acceptation dont le paiement pouvait toujours être aléatoire. C’est de
cette insécurité qu’est née l’institution du crédit documentaire qui, pour
produire toute son utilité, doit comporter, de la part du banquier désigné par
l’acheteur, une promesse irrévocable de payer ou d’accepter, une lettre de
change dès le moment où lui sont remis les documents spécifiés par le
donneur d’ordre.
Le but économique désiré est ainsi rempli puisque le vendeur obtient, s’il se
conforme aux dispositions, une certitude de paiement, par un tiers,
évidemment solvable. L’engagement de ce tiers est personnel et autonome en
ce sen qu’il est indépendant des difficultés qui peuvent surgir entre les
parties au contrat commercial.
Si, après paiement, un litige survient quant à l’exécution du marché, le
vendeur bénéficiera de la position favorable de défendeur et devra
normalement être cité devant les tribunaux de son propre pays.
•- Evolution après la 1ère guerre mondiale : exigence de garanties
encore plus efficaces
Après la guerre 1914-1918, qui provoqua une longue interruption dans les
relations internationales, et l’intervention des commerçants nouveaux et
inconnus, un relâchement des mœurs commerciales se produisit, qui incita
les vendeurs à se garantir plus efficacement contre la défaillance de leurs
acheteurs, en exigeant que ceux-ci leur délivrent un engagement direct et
personnel d’un banquier.
C’est à partir de ce moment que l’instrument de crédit documentaire connut
une grande utilisation, qui alla croissant à l’approche du conflit mondial.
Celle-ci se développa encore, dans des circonstances très semblables après
la seconde guerre.
111
Cet accroissement est dû aussi au fait que, dans tous les pays, un plus
grand nombre de firmes que jadis s’intéressent au commerce extérieur.
une protection plus grande contre les manœuvres du donneur d’ordre peu
scrupuleux qui, sachant les marchandises embarquées, essaierait de
profiter d’une situation de fait pour réclamer un rabais.
On peut également considérer que le crédit documentaire révocable est
utile :
en ce qu’il constitue une confirmation supplémentaire de certains termes
du contrat de base ;
lorsqu’il apporte la preuve qu’une licence d’importation a été accordée.
b) Le cautionnement
c) La lettre d’intention
Dans le 1er cas, la responsabilité du souscripteur est dégagée s’il prouve qu’il
a fait des « efforts suffisants ». Dans le second cas, le souscripteur doit
indemniser le bénéficiaire en cas de défaillance du débiteur principal, sauf
cas de force majeure.
117
d) L’assurance-crédit
L’assurance-crédit a pour objet d’assurer le fournisseur d’une marchandise
ou d’un service contre le risque de non-paiement des créances qu’il possède
contre ses clients. Il en existe deux formes dans le commerce intérieur :
l’assurance-aval et l’assurance insolvabilité. L’assurance-crédit pour le
commerce extérieur sera également analysée.
•- Assurance-aval
•- Assurance-insolvabilité
a) L’hypothèque immobilière
Les mêmes principes se retrouvent pour les sûretés qui portent sur certains
meubles jugés suffisamment stables pour servir de support à une publicité
et auxquelles leur nature indécise a valu le nom de nantissement :
nantissement du fonds de commerce, nantissement de l’outillage ou du
matériel d’équipement.
e) Le nantissement de marché
Il s’agit :
- des coopératives d’épargne et de crédit ;
- des caisses d’épargne ;
- des institutions financières spécialisées ;
- des sociétés financières.
1
$UWHW/RLQGXIpYULHUUHODWLYHjO¶DFWLYité et au contrôle des établissements de crédit.
2
Art. 3, al.5 de la loi bancaire.
121
1
Art. 3, al.3 et 4, Loi bancaire.
2
Article 5, Loi bancaire.
3
Art. 10, Loi bancaire
4
Art. 11, al.1, Loi bancaire.
5
Art. 11, al. 3, Loi bancaire.
122
1. Demande d’agrément3
1
Art. 11, al. 3, Loi bancaire.
2
Art. 14, Loi bancaire.
3
Art. 12, Loi bancaire.
4
Art. 16, al. 1, Loi bancaire.
5
Art. 16, al. 4, Loi bancaire.
123
1
Art. 19, Loi bancaire
2
Art. 19, al.2, Loi bancaire
124
1° Idée générale
La division des risques est une façon de limiter l’ampleur du préjudice en cas
de défaillance du débiteur. Elle a pour objet d’interdire de mettre « tous les
œufs dans un même panier » autrement dit, elles visent à limiter le montant
des engagements au regard d’un même client, en imposant un rapport
maximum entre l’ensemble des risques qu’ils encourent du fait de leurs
opérations avec un même bénéficiaire et le montant de leurs fonds propres.
1
Art. 27, al.1, Loi bancaire
2
Art. 31-35, Loi bancaire
3
Art. 74, Loi bancaire
126
2. Règles d’organisation
Les règles d’organisation figurent au nombre des règles de bonne conduite
imposées aux établissements de crédit.
Les plus importantes des règles d’organisation sont celles qui concernent le
dispositif de contrôle, les conflits d’intérêts et la protection des avoirs des
clients auxquelles on ajoute d’autres règles d’organisation interne.
A. Le dispositif de contrôle
a. Le contrôle de la Banque Centrale1
La Banque Centrale est chargée notamment de :
- veiller au respect par des établissements de crédit, des dispositions
légales et réglementaires qui leur sont applicables ;
- examiner les conditions d’exploitation des établissements de crédit ;
- veiller à la qualité de la situation des établissements de crédit et au
respect de bonne conduite de la profession.
b. Le contrôle des commissaires aux comptes
Les commissaires aux comptes soumettent annuellement à l’Assemblée
générale des actionnaires un rapport sur les comptes annuels de
l’établissement de crédit conformément aux normes professionnelles en la
matière2.
B. Les conflits d’intérêts
Les établissements de crédit doivent prendre toutes les mesures pour
empêcher les conflits d’intérêts de porter atteinte aux intérêts des
épargnants.
Ainsi, « nul ne peut être commissaire aux comptes auprès d’un
établissement de crédit s’il a ou acquiert autrement qu’en qualité de
déposant, un intérêt quelconque dans l’établissement de crédit ou s’il a
exercé ou exerce une autre fonction de nature à mettre son indépendance en
caisse3.
1
Art. 36, Loi bancaire
2
Art. 55, Loi bancaire
3
Art. 53, al.2, Loi bancaire
127
D. Organisation interne
1. Sanctions professionnelles
2. Sanctions pénales
1
Art. 76, al.1, Loi bancaire
2
Art. 14, Loi bancaire
3
Art. 77, Loi bancaire
4
Art. 80-85, Loi bancaire
128
3. Sanctions civiles
L’établissement de crédit est responsable civilement des amendes
prononcées contre toute personne qui participe, directement ou
indirectement, à leur administration, gestion ou contrôle1.
§3. La perte du statut
L’exclusion d’un établissement de crédit de la profession résulte, soit d’une
radiation, soit d’un retrait d’agrément.
L’ouverture d’une procédure collective à l’encontre d’un établissement de
crédit, lorsqu’elle débouche sur une liquidation, entraîne aussi l’exclusion de
l’établissement de crédit.
I. La radiation
La radiation est la conséquence du retrait d’agrément. L’établissement de
crédit dont l’agrément est retiré est radié de la liste des établissements de
crédit.
C’est la sanction la plus grave. Elle entraîne automatiquement la liquidation.
II. Le retrait d’agrément
1. Compétence
La Banque Centrale prononce le retrait de l’agrément lorsque certaines
conditions sont réunies.
2. Conditions requises
Le retrait d’agrément est prononcé lorsque l’établissement :
- renonce à l’agrément ;
- ne remplit plus les conditions auxquelles l’agrément est subordonné ;
- n’a pas commencé ses opérations dans les douze mois à dater de son
agrément ;
- a cessé d’exercer son activité depuis six mois au moins ;
- a commis une infraction aux dispositions de la loi bancaire et de ses
mesures d’exécution.
1
Art. 81, al.1, Loi bancaire
129
III. La liquidation
La liquidation d’un établissement de crédit dissous par décision de
l’Assemblée générale des actionnaires, associés ou sociétaires s’effectue
conformément au droit commun1.
La liquidation des établissements de crédit ayant fait l’objet d’une
dissolution forcée est organisée par la Banque centrale2. La dissolution est
dite forcée lorsque la décision émane de la Banque centrale ou de l’autorité
judiciaire3.
1
Art. 59, Loi bancaire
2
Art. 60, 62-72, Loi bancaire
3
Art. 56, al. 2, Loi bancaire