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Institut Africaine de Management

IAM

COURS DE DROIT DES AFFAIRES

Par :
Mamane Goumandeye

Année 2019-2020
INTRODUCTION GENERALE

Le droit commercial est généralement défini comme la partie du


droit privé qui réglemente les opérations faites par les opérations faites par les
industriels qui produisent et transforment et par les commerçants qui distribuent,
transportent les biens et font circuler les richesses. Le droit commercial
s'applique donc essentiellement à ces personnes qui sont les commerçants et a
certaines opérations (les actes de commerce) qui sont généralement faites par les
commerçants soit eux, soit avec leurs fournisseurs ou leurs clients.
Par sa vocation à s’
imposer à des actes et a des acteurs, le droit commercial
acquiert une importance croissante en raison du contexte économique dans
lequel il évolue.
Il est apparu très tôt que les activités commerciales appellent une règlementation
particulière compte tenu des impératifs de rapidité et de sécurité. C’ est pour
répondre à ces besoins de rapidité et de sécurité que l’ on a envisagé à créer un
corps de règles, appelé droit commercial. Le droit civil pouvait en effet
difficilement régir les activités commerciales car il est rigide et fixe alors que les
activités commerciales sont en perpétuelle mutation. Le droit commercial est
une discipline du droit privé même s’ il utilise des techniques particulières.

Des incertitudes subsistent cependant dans la terminologie. C’ est ainsi que


certains auteurs ont abandonné la notion de droit commercial au profit de celle
du droit des affaires, de celle du droit économique ou encore celle du droit de
l'entreprise.

L’ histoire du droit commercial nigérien ne peut être détachée de l’ histoire du


droit commercial français. Ainsi, pendant la période coloniale et jusqu’ à
l'indépendance du Niger et même après, le droit commercial était régi par les
textes français rendu applicables au Niger (loi de 1807 portant code de
commerce, celle de 1867 pour les procédures collectives etc.). Il a fallu attendre
les années 90 pour voir engagée une réforme très importantes dans le cadre d'une
harmonisation du droit des affaires en général. C’ est ainsi que va naitre
l'Organisation pour l’ harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA)
par la signature d’un traité signé le 17 Octobre 1993 à Port-Louis en Ile Maurice.
Traité qui prévoit l’ adoption d’ Actes uniformes directement applicables et
obligatoires dans les Etats membres qui sont au nombre de DIX SEPT (17).
Le droit des affaires est donc couvert par le droit de l’
OHADA qui en constitue
au jour d’aujourd’ hui la principale source même si ce n’
est pas la seule. Il faut
donc dire que les sources du droit commercial sont aussi bien internes(les lois
non contraires aux Actes uniformes de l’ OHADA), qu’ internationales (la
convention de la Haye sur la responsabilité du fait des produits notamment)
mais en grande partie et pour une large part communautaire (les traités,
directives et règlements de la CEDEAO, de l’ UEMOA et de l’ OHADA).

Ce cours sera consacré à l’ étude du commerçant au titre de personne physique


(consacré à la 1ère partie avec comme toile de fond l’ accès à la profession
commerciale (chapitre I); quant à l’ étude du commerçant au titre de personne
morale (réservée à la 2nd partie), elle fera l’
objet de l’
enseignement des sociétés
commerciales.
1èr e partie : Commer çant personne physique

Chapitre 1 : l’
accès à la profession commer ciale
Section 1: La définition du commer çant

Aux termes de l’ art 2 de l’ Acte uniforme relatif au droit commercial


général « Est commerçant celui qui fait de l’ accomplissement d’ actes de
commerce par nature sa profession ».

Cette définition amène à dire que le commerçant est celui qui accompli son
activité professionnelle de manière habituelle et à titre personnel. Cette
deuxième exigence n’ apparait pas expressément dans le texte de la disposition
mais résulte d’une interprétation jurisprudentielle.

Section 2 : Les conditions d’


accès à la profession commer ciale
Le principe est que toute personne physique qui désire accomplir des actes de
commerce doit justifier :

v D’ une capacité d’
exercer le commerce,
v Ne pas être frappé d’ interdiction, de déchéance ou d’
incompatibilité
d'exercer le commerce
v De l’accomplissement d’ un acte de commerce
v De l’immatriculation au RCCM
Paragraphe 1 : La capacité d’
exer cer le commer ce

Les professions commerciales sont source de risque. De ce fait, il est donc


normal d’écarter de ces professions ceux qui peuvent être facilement vulnérables.
C’est pourquoi l’ art.6 de l’ AUDCG dispose à juste titre que « nul ne peut
accomplir des actes de commerce à titre de profession, s’ il n’
est juridiquement
capable d’ exercer le commerce ». Il résulte a contrario de ce texte que les
mineurs non émancipés et les majeurs incapables ne peuvent pas être des
commerçants. C’ est ainsi que l’
art. 7 de l’
AUDCG quant à lui est très explicite
par rapport à ce point en précisant clairement que « le mineur sauf s’ il est
émancipé, ne peut avoir la qualité de commerçant ni effectuer des actes de
commerce ». La solution est justifiée car les intéressés sont très jeunes pour
mesurer les risques qu’ils courent en accomplissant des actes de commerce.
Aucune autorisation ou aucun procédé détourné ne peut lever cette incapacité
puisqu’
il s’
agit d’une incapacité de jouissance et non d’
exercice. En effet, la
sanction de l’
incapacité du mineur est double : il ne peut entre autres acquérir la
qualité de commerçant, il ne peu ni faire l’objet d’ un redressement judiciaire
d'une part et d’autre part les actes de commerce, même isolés conclus par le
mineurs sont nuls.
Il faut cependant préciser que comme dans le droit antérieur applicable aux
activités commerciales (le droit civil), le mineur émancipé peut avoir la qualité
de commerçant comme ‘ ailleurs l’
affirme l’art. 7 de l’
AUDCG.
En ce qui concerne le conjoint du commerçant, il n’ aura la qualité de
commerçant en vertu de l’Art.7 précité que s’
il accomplit des actes de commerce
séparément de ceux de son époux.
Paragraphe 2 : les inter dictions, déchéances et incompatibilités d’
exer cer le
commer ce

En ce qui concerne les interdictions, il faut de prime à bord souligner que


l'AUDCG exclu du champ d’ activité commerciale les personnes ayant fait l'objet
d’ une interdiction générale définitive ou temporaire prononcée par une
juridiction de l’ un des Etats membres de l’ OHADA. Peu importe que la
condamnation ait été prononcée comme peine principale ou complémentaire et
ce, conformément à l’ art. 10 de l’ AUDCG. Toutefois, l’ interdiction à titre
temporaire d’ une durée supérieure à 5 ans de même que l’ interdiction à titre
définitif peuvent être levées à la demande de la personne interdite par la
juridiction qui a prononcé cette interdiction en application de l’ art. 11 de
l'AUDCG. Il convient de relever que les actes accomplis par un interdit selon
l'art. 12 sont inopposables aux tiers de bonne foi mais ils sont toutefois
opposables à l'interdit.
Relativement aux incompatibilités, ce sont des interdictions faites à une
personne exerçant une profession déterminée d’ en exercer une autre. Après avoir
posé le principe selon lequel il n’
ya pas d’
incompatibilité sans texte, l’
AUDCG
prévoit que l’ exercice d’ une profession commerciale est incompatible avec
l'exercice des professions énumérées dans l’art. 9. Les professions ainsi visées
sont les suivantes :

Ø Fonctionnaire et personnels des collectivités publiques et des entreprises à


participation publique,
Ø officiers ministériels et auxiliaires de justice (avocats, commissaires
priseurs, huissiers, agents de change, notaires, greffiers, administrateurs et
liquidateurs judiciaires
Ø experts comptables agrées et comptables agrées, commissaires aux
comptes et aux apports, conseillers juridiques, courtiers maritimes
Quant aux déchéances, elles constituent une sanction qui s’ applique à des
personnes ayant été condamnées pénalement, justifiant qu’ elles soient
momentanément écartées de l’ activité commerciale, c’est une sanction ajoutée en
plus d’ une condamnation. Le tribunal de commerce peut aussi prononcer une
interdiction de gérer à un commerçant ou à un artisan, c’
est aussi une déchéance.
Paragraphe 3 : L’
accomplissement d’
acte de commer ce

L’accès à la profession commerciale est subordonné à l’ accomplissement d’ actes


de commerce puisque cette règle est énoncée dans l’ art.2. Si l’
art. 3 a défini et
clarifié la notion et aussi le caractère de l’acte de commerce par nature, l’ art.4 a
quant à lui évoqué l’ existence d’actes de commerce par leur forme. La nécessité
d’accomplir des actes de commerce s’ illustre par la détermination.
A- Les actes de commer ce prévus par la loi

1. L’
acte de commer ce par nature
Le plus commun est certainement l’ achat des marchandises en vue de leur
revente. L’ acte de commerce par nature est commercial en raison de son
objet. Mais la commercialité ne se traduit pas selon la seule nature de l’ acte.
La jurisprudence exige ainsi encore deux conditions cumulatives.
D’ une part, il faut la spéculation, les activités désintéressées(ou gratuits) ne
sont donc pas commerciales.
D’ autre part, il faut une répétition des actes
Ainsi, l’acte de commerce par nature est désormais défini par l’ art.3 en ces
termes : « l’ acte de commerce par nature est celui par lequel une personne
s’entremet dans la circulation des biens qu’ elle produit ou achète ou par
lequel elle fournit des prestations de service avec l’ intention d’en tirer un
profit pécuniaire ».
Il ressort de ce fait que l’ acte de commerce par nature est subdivisé en
deux catégories d’ activités à savoir, les activités de distribution et les
activités de service.
a) Les activités de distr ibution

Cette activité implique la réunion de trois éléments constitutifs : il s’


agit de
l'achat, de la revente et du but spéculatif.
Elle regroupe donc toutes les activités d’ achat pour revendre dans un but lucratif.
C’ est pourquoi on a pu à juste titre la considérer comme étant l’ activité
commerciale par excellence. Le commerçant qui achète en vue de revendre doit
le faire dans le but d’ en tirer profit. Il importe peu qu’ il réalise ce profit, seul
l'intention à elle seule compte.

Le commerçant peut être détaillant ou grossiste, l’ important est que les achats
qu'il effectue en vue de la revente soit fait dans le but de lui procurer le profit.
b) Les activités de service

Ce sont celles qui consistent à fournir des prestations. On en dénombre plusieurs


dans l’
énumération de l’ art.3 de L’AUDCG.

Il s’
agit notamment des activités financières comme :
Les opérations de banque, de bourse, de change et d’
assurance.

A ces activités, il faut ajouter les activités de courtage et de transit.


2. L’
acte de commer ce par la forme

Les actes de commerce par la forme ou objectifs, sont les actes de qui pris
isolément (sans donc forcément être répétitif comme dans le des actes de
commerce par nature) sont toujours commerciaux en raison de leur forme ou de
leur objet quelle que soit la personne qui les accompli.

Aux termes de l’ art. 4 « ont notamment le caractère d’ actes de commerce par leur
forme, la lettre de change, le billet à ordre et le warrant ».
a) Les effets de commer ce

Ils sont régis pour l’ essentiel par le règlement n°15/2002/CM relatif aux
systèmes de paiement dans les Etats de l’ UEMOA. Comme effets de commerce
cités par le législateur OHADA nous avons :

ü La lettr e de change ou traite est l’


acte par lequel une personne appelée
tireur donne à un débiteur dénommé tiré l’ ordre de payer à une date
déterminée une somme d’ argent a une troisième personne dénommée
bénéficiaire ou porteur.
ü Le billet à ordr e est un titre par lequel une personne dite souscripteur
s'engage a payé à une date déterminée une certaine somme d’ argent à un
bénéficiaire.
ü Le warr ant est un titre délivré au déposant de marchandises dans un
magasin général

Ces trois actes (lettre de change, billet à ordre et warrant) sont


obligatoirement soumis au droit commercial quelle qu’en soit la personne
(fut-elle commerçante ou non) même s’ ils sont passés en raison d’ une
dette civile.

B- Les actes de commer ce non pr évus par la loi


1. L’
acte de commer ce par accessoire
L’acte de commerce par accessoire est un acte juridique dont l’
objet est
purement civil mais qui est considéré comme commerciale parce qu’ il est
accompli par un commerçant à l’ occasion de son commerce.
Pour être commercial, l’
acte doit remplir deux conditions :

-il doit avoir été accompli par un commerçant


-il surtout être accompli dans l’
intérêt du commerce

2. L’
acte de commer ce mixte
L’acte mixte n’ est pas prévu par l’acte uniforme. C’ est l’
acte qui est commercial
pour l’une des parties et civil pour l’ autre. Le droit commercial s’ appliquera à
une partie (le commerçant) et le droit civil à l’
autre partie ( le non commerçant).
Aucun texte ne traite de l’ acte mixte ni dans sa notion encore moins dans son
régime. Ce sont la jurisprudence épaulée par la doctrine qui en ont forgé la
théorie afin de résoudre un certain nombre de difficultés pratiques.

Alors que la preuve écrite est généralement requise pour les actes non
commerciaux, l’existence et le contenu d’ un acte de commerce peut se prouver
par tous moyens conformément à l’ art.5 de l’AU. Dans le même sillage, les
livres peuvent être admis par le juge pour constituer une preuve entre
commerçants.
Relativement au régime juridique de l’ acte mixte il faut souligner que tout
dépend de la qualité de celui qui a la charge de la preuve. Si c’
est le commerçant
qui a la charge de la preuve on applique les règles du droit civil. En revanche
lorsque la charge de la preuve pèse sur le civil, il peut être fait application de la
liberté de la preuve.
Paragraphe 4 : l’
immatriculation au registre du commer ce et du cr édit
mobilier (RCCM)

L’ immatriculation au RCCM est aussi une condition nécessaire pour avoir la


qualité de commerçant. Par rapport à l’ utilité du RCCM, il faut d’abord dire que
son organisation découle de l’ application des dispositions des art. 34 à 78 de
l'AU. Le registre du commerce est un registre important car c’ est un instrument
d'information pour les pouvoirs publics qui ont besoin de renseignement et de
statistique pour diriger l’
économie.
C’est aussi un instrument d’ information pour les tiers. En effet, il est nécessaire
que le tiers appelé à faire crédit à des commerçants puisse obtenir rapidement les
renseignements susceptibles de justifier l’ octroi de ce crédit ou de légitimer une
prudente réserve.
Section 3 : Les pr érogatives reconnues aux commer çants pour faciliter
l'exercice de leur activité
Les droits attachés au statut du commerçant sont : la liberté de preuve ; la
prescription quinquennale ;

Paragraphe 1 : La liber té de la preuve


Les commerçants bénéficient de la liberté de preuve. Le domaine de cette règle
est d’autant plus étendu que tous les actes civils accomplis par le commerçant
pour les besoins de son commerce subissent l’ attraction du droit commercial. En
effet, tous les modes de preuve (entre autres on peut citer l’ écrit, l’
aveu
extrajudiciaire, le témoignage) y sont admissibles dès l’ instant qu’ ils ont été
régulièrement obtenus. Il n’ ya pas non plus de hiérarchisation des modes de
preuve.

Paragraphe 2 : La prescription quinquennale ou commer ciale


Tout comme la liberté de la preuve, la prescription commerciale est un droit
reconnu au commerçant. Cette prescription comme son nom l’ indique est de
cinq(5) ans. C’ est une prescription qui prend en compte l’
idée de célérité ou de
rapidité qui caractérise le monde des affaires.
Section 4 : Les obligations du commer çant

Elles sont au nombre de deux (2).


Paragraphe 1 : La tenue d’
une comptabilité r égulière

Tous les commerçants doivent tenir des livres de compte dont le livre journal qui
a pour objet d’
enregistrer au jour le jour toutes les opérations commerciales.

Les livres de compte doivent indiquer le numéro d’ immatriculation du


commerçant au RCCM et doivent être côtés et paraphés par le président de la
juridiction compétente. Il faut également noter qu’ aucun blanc ni altération
d'aucune sorte ne doit figurer dans les livres de commerce.

Paragraphe 2 : L’
immatriculation au RCCM
Toutes les sociétés commerciales et commerçants personnes physiques établis
dans un Etat membre de l’ OHADA ainsi que toute succursale d’ une société
commerciale étrangère doivent être immatriculés au RCCM dans le mois qui suit
leur établissement ou leur constitution.
Les documents requis pour l’ immatriculation aux commerçants personnes
physiques sont énumérés dans les art. 44 et 45 de l’
AUDCG.

Section 5 : L’
entreprenant
L’ innovation du législateur communautaire relatif au nouvel AUDCG a permis
la consécration du statut de l’
entreprenant. L’ encadrement juridique de ce statut
trouve son siège dans les dispositions des art. 30 à 33.
Aux termes de l’ art. 30 al 1er « l’
entreprenant est un entrepreneur individuel,
personne physique qui, sur simple déclaration prévue dans le présent Acte
uniforme exerce une activité professionnelle civile, commerciale, artisanale ou
agricole ». De ce point de vue, l’ entrepreneur est commerçant dans l’ espace
OHADA, qu’ il soit artisan ou agriculteur ou qu’ il exerce une activité
commerciale voire civile.

Toutefois, « l’ entreprenant conserve son statut si le chiffre d’ affaires annuel


généré par son activité pendant deux ans successifs n’ excède pas les seuils fixés
dans l’ Acte uniforme portant organisation des comptabilités des entreprises au
titre du système minimal ». Il en découle que l’ entrepreneur peut perdre son
statut si son chiffre d’affaires annuel généré par son activité ne satisfait pas aux
exigences de l’ Acte uniforme portant organisation des comptabilités des
entreprises au titre du système minimal.

L’entreprenant qui est dispensé d’ immatriculation au RCCM est tenu de déclarer


son activité tel qu’
il est prévu dans l’
AUDCG. Ce dernier a des obligations dont
celles comptables.

En effet, il existe des cas où l’


agriculteur est considéré comme commerçant. Il en
est ainsi lorsque l’ activité de transformation des produits à laquelle se livre
l'agriculteur est supérieure à l’activité de production.

Section 6 : Le statut des inter médiair es

Ils sont tous commerçants art. 138 al.1er. Ils doivent à ce titre remplir toutes les
conditions prévues par les art. 6 à 12. Ils peuvent être personne physique ou
personne morale. Les intermédiaires sont mandataires. C’ est ce qui explique
l'application de règles du mandat aux relations entre intermédiaire, le représenté
et le tiers. Ces règles sont complétées par les dispositions de l’
AUDCG.

Paragraphe 1 : Les règles propres aux commissionnair es


Elles sont fixées par les art. 192 à 207. Selon l’
art. 194, le commissionnair e, en
matière de vente ou d’ achat est celui qui se char ge d’ opérer en son nom
propre mais pour le compte du commettant à la vente ou à l’ achat de
mar chandises moyennant une commission. Le contrat de commission fait
naître des obligations à la charge du commissionnaire et du commettant.
ü du commissionnaire : il doit exécuter conformément aux directives
du commettant les opérations faisant l’ objet du contrat. Il doit agir
avec loyauté pour le compte du commettant.
ü Les obligations du commettant : le commettant doit payer une
rémunération ou une commission, et celle-ci est due lorsque le
mandat est exécuté. Quel que soit le résultat donc, elle est due même
si l’
opération est déficitaire.

Paragraphe 2 : Les règles propres aux cour tiers


Leur statut est fixé par les art. 208 à 215. Selon l’
art. 208 « le cour tier est un
professionnel qui fait mettre en rapport des personnes en vue de faciliter ou
de faire aboutir la conclusion de conventions entre ces personnes. »
ü Les obligations du courtier : il doit demeurer indépendant à l’
égard des
parties et s’abstenir d’intervenir personnellement dans une transaction
sans l’accord de celles-ci. Il doit faire tout ce qui est utile pour la
conclusion du contrat. Il doit donner aux parties des renseignements utiles
à la conclusion du contrat. Il doit s’abstenir de réaliser des opérations de
commerce pour son propre compte conformément aux art. 209 et 210.
ü Les droits du courtier : le courtier a droit à une rémunération constituée
par un pourcentage du montant de l’ opération. La rémunération est
supportée par le donneur d’ ordre ; ça peut être le vendeur tout comme ça
peut être le vendeur. En plus de la rémunération, le courtier a droit au
remboursement des dépenses effectuées si cela avait été convenu.
Paragraphe 3 : Les règles spécifiques aux agents commer ciaux

Le Les statut de l’Agent commercial est fixé par les art. 216 à 233. Selon l’art.
216 l’ AC est un mandataire, qui à titre de profession indépendante, est
char gé de façon permanente de négocier, et éventuellement de conclure des
contrats de vente, d’ achat, de location ou de prestation de services au nom
et pour le compte de producteurs, d’ industriels, de commer çants ou
d'autres agents commer ciaux sans être lié envers eux par un contrat de
travail. Le contrat d’ agent fait naître un certain nombre d’ obligations et de
droits à l’
égard de l’
AC.

ü obligations : l’ AC a une obligation de loyauté et un devoir


d'information. Ses obligations pèsent sur le mandant. Il a
l'obligation de restituer à la fin du contrat tout ce qui lui a été remis
pour la durée du contrat soit par le mandant, soit par un tiers pour
le compte du mandant. Cette obligation qui au demeurant pèse
aussi sur le mandant ne fait obstacle à l’ exercice du droit de
rétention.
Il ne peut accepter la représentation d’ une entreprise concurrente sans
l'accord du mandant. Il ne peut même pas après la fin du contrat utiliser ou
révéler les informations qui présentent un caractère confidentiel.
ü Les droits : l’
AC a droit à une rémunération qui dans le silence du
contrat prend la forme d’ une commission calculée conformément
aux usages pratiqués dans le secteur d’ activité couvert par le
mandat. Il a droit au remboursement aux frais et débours qu’ il a
assumé en vertu d’ une instruction spéciale du mandat. Ce droit au
remboursement ne couvre pas les frais et débours résultant de
l'exercice normal de son activité.
CHAPITRE 2 : BAIL COMMERCIAL
Le bail commercial est régi par les articles 69 à 102 dont la plupart des dispositions sont d'ordre
public (cf. article 102).

Section 1 : Domaine d'applicat ion


Ces dispositions sont applicables, dans toute ville de plus de 5000 habitants, aux baux portant
sur des immeubles entrant dans les catégories suivantes :
Ø locaux ou immeubles à usage commercial, industriel, artisanal ou professionnel ;
Ø locaux accessoires dépendant d'un local entrant dans la précédente catégorie et dont
l'utilisation jointe a été connue et acceptée par le ou les bailleurs ;
Ø terrains nus sur lesquels ont été édifiés des locaux entrant dans la première catégorie à
condition que ce soit avec l'accord du bailleur (article 69).
Elles sont applicables à tous les commerçants, industriels, artisans et professionnels, y compris
aux personnes morales de droit public à caractère industriel ou commercial et aux sociétés à capitaux
publics, qu'elles agissent en qualité de bailleur ou de preneur (article 70).
Toute convention écrite ou verbale permettant à un preneur d'explorer une activité commerciale,
industrielle, artisanale ou professionnelle est réputée être un bail commercial (article 71).

Section 2 : Régime jur idique du bail commer cial


I. Dur ée (article 72)
Le bail peut être à durée déterminée ou indéterminée et les parties sont libres de fixer la durée
déterminée comme elles l'entendent.
Il est réputé à durée indéterminée lorsqu'il n'est pas passé par écrit ou qu'aucun terme n'est
stipulé.
II. Obligations du bailleur (ar ticles 73 à 79)
Les obligations du bailleur sont celles du droit commun du bail. Faisons simplement observer
que ni la cession de l'immeuble ni le décès de l'une ou l'autre des parties ne mettent fin au bail.
III. Obligations du pr eneur (ar ticles 80 à 85)
Comme tout preneur, celui du bail commercial a l'obligation de payer le loyer et d'utiliser le
local selon la destination prévue au contrat sous peine d'encourir la résiliation du bail. Il est tenu des
réparations d'entretien.
Le loyer est librement fixé entre les parties sous réserve des dispositions législatives ou
réglementaires applicables ; c'est là un renvoi au droit national des États parties. Il est révisable dans
les conditions fixées par les parties ou, à défaut, à l'exception de chaque période triennale. À défaut
d'accord entre les parties sur le nouveau montant du loyer, le tribunal compétent saisi par l'une des
parties, fixe le montant du nouveau loyer en tenant compte des éléments visés par l'article 85.
IV. Cession du bail et sous-location (ar ticles 86 à 90)
La cession du bail est possible à condition d'être notifiée au bailleur qui peut s'y opposer pour
justes motifs dans le délai d'un mois.
La sous-location totale ou partielle est interdite sauf clause contraire. La sous-location, si elle
est possible, doit être notifiée au bailleur pour lui être opposable.

V. Dr oit au r enouvellement du bail (ar ticles 91 à 100)


Lorsque le preneur a exploité l'activité prévue au bail pendant deux ans au moins, il a droit au
renouvellement du contrat.
Bail à dur ée détermin ée. Sous peine de déchéance, le preneur doit faire la demande de
renouvellement, par acte extrajudiciaire, trois mois au moins avant son expiration. Si le bailleur n'a pas
fait connaître sa réponse avant l'expiration du bail, il est réputé avoir accepté le principe du
renouvellement du bail.
Bail à dur ée indétermin ée. Chacune des parties peut mettre fin au bail moyennant un préavis
de six mois donné par acte extrajudiciaire. Le preneur peut contester le congé émanant du bailleur au
plus tard, le jour où ce congé expire, faute de quoi, le bail cesse à la date d'expiration du congé.
Le bailleur peut s'opposer au droit au renouvellement du bail en réglant au locataire une
indemnité d'éviction. À défaut d'accord sur le montant de cette indemnité, celle-ci est fixée par le
tribunal compétent qui tient compte, notamment, du chiffre d'affaires, des investissements réalisés par
le preneur et de la situation géographique du local.
NB : Le sous-locataire peut demander au locataire principal le renouvellement de son bail dans
les mêmes conditions que le preneur (article 98).
Absence d'indemnité d'éviction. Le bailleur peut s'opposer au renouvellement du bail sans
payer d'indemnité d'éviction dans deux cas (article 85) :
Ø s'il justifie d'un motif grave et légitime contre le preneur sortant ;
Ø s'il envisage de démolir l'immeuble comprenant les lieux loués et de le reconstruire.
Le bailleur peut reprendre les locaux d'habitation accessoires aux locaux professionnels sans
verser d'indemnité d'éviction pour les habiter lui-même ou les faire habiter par les personnes désignées
par l'article 96.
En cas de renouvellement, et sauf accord différent entre les parties, la durée du nouveau bail
est de trois ans.
En cas de non renouvellement, le preneur a droit au remboursement des constructions et
aménagements qu'il a faits dans le local avec l'autorisation du bailleur.
VI. Résiliation judiciair e du bail (article 101)
En cas d'inexécution de l'une quelconque de ses obligations par le preneur, le bailleur pourra
demander la résiliation judiciaire du bail après avoir fait délivrer, par acte extrajudiciaire, une mise en
demande lui indiquant que faute d'exécuter de ses obligations dans le délai d'un mois il encourt la
résiliation judiciaire.
Le bailleur doit informer les créanciers inscrits de sa demande de résiliation et le jugement ne
peut intervenir avant un mois au moins suivant cette notification.

CHAPITRE 3 : FONDS DE COMMERCE


La définition du fonds de commerce est restée classique : un ensemble de moyens qui
permettent au commerçant d'attirer et de conserver une clientèle (article 103). Il regroupe differents
éléments corporels et incorporels dont une liste indicative est donnée par l'article 105 mais en tout état
de cause, il doit comporter obligatoirement : la clientèle et l'enseigne ou la clientèle et le nom
commercial (article 104) ; c'est à dire, d'une part, le résultat (la clientèle) et, d'autre part, le moyen
minimal pour l'attirer ou la conserver, l'enseigne ou le nom commercial, signes permettant de
distinguer et de localiser le commerçant et son fonds de commerce. Autant dire que si l'une ou l'autre
de ces alternatives ne se vérifie pas, il n'y a pas de fonds de commerce.

Section 1 : Location-gérance du fonds de commer ce


Définition : le contrat de location-gérance est une convention par laquelle le prioritaire d'un fonds de
commerce en concède la location à un gérant qui l'exploite à ses risques et périls (article 106).
I. Conditions
1. Les personnes qui concèdent une location-gérance doivent avoir été commerçantes ou
avoir exercé des fonctions de gérant ou de directeur commercial ou technique d'une société pendant au
moins deux ans ; avoir exploité le fonds mis en gérance pendant au moins un an en qualité de
commerçant.
Le tribunal peut accorder des dispenses de délai en cas d'impossibilité d'exploiter directement le
fonds ou par l'intermédiaire de préposés.
Ces conditions de délai ne sont pas applicables aux personnes citées dans l'article 111.
Ces personnes ne doivent pas être déchues ou interdites du droit d'exercer une profession
commerciale.
2. Le contrat de location-gérance doit être mentionné au RCCM (rubrique de propriétaire
du fonds de commerce) et publié sous quinzaine dans un journal d'annonces légales.
Dans tous les documents commerciaux et financiers concernant le FC, le locataire gérant doit
indiquer sa qualité (sous peine de sanction pénale : article 108, alinéa 2).
II. Effets
Le locataire gérant a donc la qualité de commerçant ; il doit être immatriculé au RCCM et
toutes les obligations qui découlent de cette qualité.
Jusqu'à la publicité du contrat de location-gérance, le propriétaire du fonds est solidairement
responsable des dettes du locataire-gérant. Mais la solidarité entre le loueur de fonds et le locataire-
gérant instituée par le droit antérieur pendant six mois après la publicité a disparu.
Les dettes du loueur de fonds peuvent être déclarées immédiatement exigibles par le tribunal s'il
estime que la location-gérance les met en péril.
A la fin du contrat de location-gérance, les dettes de locataire-gérant relatives à l'exploitation du
fonds sont immédiatement exigibles.

Section 2 : Cession du fonds de commer ce


La cession du fonds de commerce est soumise au droit commun de la vente, aux textes
spécifiques à certaines activités commerciales (renvoi aux droits nationaux sur ces deux points) et aux
articles 115 à 136 de l'acte uniforme sur le droit commercial général.
I. Conditions
1. La loi permet la vente du fonds par éléments séparés. Mais lorsqu'il y a vente d'un fonds
de commerce, celle-ci doit comprendre obligatoirement les éléments visés par l'article 104 ; elle peut
également porter sur ceux visés par l'article 105.
2. La vente peut se faire par acte authentique ou sous seing privé.
L'acte de vente doit comporter, obligatoirement, les mentions prévues par l'article 118. La
sanction de l'omission ou de l'inexactitude de ces mentions est la nullité de la vente, à la demande de
l'acquéreur, dans le délai d'un an, à condition de prouver que cette omission ou cette inexactitude a
affecté la consistance du fonds et qu'il en est résulté un préjudice.
3. La vente du FC doit être publiée au RCCM et dans un journal d'annonces légales
(articles 120 et 121).
II. Effets
A. À l' égard des par ties
1. Obligations du vendeur
Le vendeur est tenu de mettre le fonds à la disposition de l'acquéreur à la date prévue dans l'acte
de cession ; il peut en retenir la délivrance jusqu'à complet paiement du prix sauf s'il a été stipulé un
terme.
Il doit s'abstenir de tout acte de nature à gêner l'acquéreur dans l'exploitation du fonds (garantie
des troubles de fait).
Il a une obligation de non concurrence ou de non rétablissement ; les clauses de non
rétablissement sont valables à condition d'être limitées dans le temps ou dans l'espace ou dans le temps
et dans l'espace.
Le vendeur doit garantie d'éviction ou contre les troubles de droit de son fait ou du fait des tiers.
Si l'acquéreur est évincé partiellement ou s'il découvre des charges qui n'étaient pas déclarées
dans l'acte de vente ou encore s'il est affecté de vices cachés il peut demander la résolution de la vente
à condition que la diminution de jouissance qu'il subit soit d'une importance telle qu'il n'aurait pas
acheté le fonds s'il les avait connus.
2. Dr oit s du vendeur
Lorsque le prix n'est pas payé comptant, le vendeur bénéficie d'un privilège sur le fonds de
commerce vendu et d'une action résolutoire qu'il ne peut exercer que s'il les a inscrits au RCCM (voir
supra) et en respectant une procédure particulière (articles 134 à 136).
3. Obligation de l'achet eur de payer le prix
Est nulle toute contre-lettre ayant pour objet de dissimuler une partie du prix d'une cession de
fonds de commerce.
Le prix doit être payé à la date fixée dans l'acte de vente au notaire ou à l'établissement bancaire
désigné d'accord parties qui conservera les fonds en qualités de séquestre jusqu'à l'expiration du délai
d'opposition (30 jours après la publicité de la vente dans un JAL).
Si dans ce délai, il n'y a pas d'opposition, le prix est versé au vendeur ; s'il y a eu des
oppositions, le vendeur ne pourra percevoir le prix que s'il justifie de la mainlevée de toutes les
oppositions.
B. À l' égar d des tier s
1. Tout créancier du vendeur peut faire opposition au paiement du prix par acte
extrajudiciaire notifié au séquestre, à l'acquéreur et au greffe pour inscription au RCCM. Cet acte doit
contenir indication du montant et de la cause de la créance et élection de domicile. Ces formalités sont
édictées à peine de nullité.
L'opposition est suivie d'une saisine du tribunal compétent pour faire constater la créance et
obtenir son paiement, dans le délai d'un mois, sous peine de mainlevée.
Le vendeur peut obtenir mainlevée de l'opposition soit à l'amiable soit par la voie judiciaire.
2. Tout créancier inscrit sur le fonds de commerce ou ayant fait opposition peut former une
surenchère du sixième du prix global du fonds (articles 131 à 133).

CHAPITRE 4 : L'ARBITRAGE EN DROIT DES AFFAIRES


INTRODUCTION
Le règlement des litiges par voie d'arbitrage, qui constitue le mode de règlement préféré des
opérateurs internationaux, revêt une importance particulière dans le cadre du processus
d'harmonisation OHADA. En effet, avant la mise en place de ce processus, peu d'États membres
avaient développé ce mode de règlement des litiges dans leur législation interne, et les opérateurs
économiques en Afrique y recouraient peu fréquemment, précisément en raison de l'inexistence, des
lacunes ou du caractère désuet de la majorité des législations existantes.
Le grand intérêt de la réforme opérée par le législateur OHADA réside dans la mise en place à la
fois d'une loi moderne - l'Acte Uniforme relatif au droit de l'arbitrage, qui s'applique dans tous les États
mambres - et d'une procédure institutionnelle prévue par le traité OHADA. Cette procédure, placée
sous l'égide de la CCJA agissant comme centre d'arbitrage, est régie par un Règlement d'arbitrage
adopté le 11 mars 1999 ("Règlement CCJA"), qui reprend et complète les dispositions du traité.

SECTION 1 : Le juge ad hoc


En conséquence de la réforme, il est dorénavant possible de prévoir soit un arbitrage ad hoc, soit un
arbitrage régi par le Règlement de la CCJA qui, comme il sera vu, présente des avantages certains,
notamment au stade de l'exécution de la sentence. Dans tous les cas, les dispositions de l'Acte
Uniforme s'appliqueront le cas échéant pour compléter les règles choisies par les parties elles-mêmes.
Outre le caractère ad hoc ou institutionnel de la procédure, il existe plusieurs différences essentielles
entre un arbitrage régi simplement par l'Acte Uniforme et un arbitrage régi par le traité et le Règlement
CCJA. Parmi ces différences peuvent être mentionnées, notamment la procédure de nomination des
arbitres, ainsi que les voies de recours et les procédures d'exécution. Avant de signer un contrat
comportant une clause compromissoire, les parties devront, en conséquence, en vérifier très
soigneusement les termes, afin de s'assurer qu'elle prévoit bien la solution qu'elles recherchent.

SECTION 2 : La convention d'ar bitrage


L'Acte Uniforme reconnaît les deux formes classiques de convention d'arbitrage : la clause
compromissoire et le compromis.
La convention d'arbitrage doit être faite par écrit "ou par tout autre moyen permettant d'en
administrer la preuve". Le sens de cette dernière partie de la disposition n'est pas très clair, quoiqu'il
soit indiqué par ailleurs que de tels moyens comprendraient notamment la référence faite à un autre
document stipulant une convention d'arbitrage, ce qui serait le cas, par exemple, si un contrat renvoyait
simplement aux conditions générales appliquées par l'une des parties, lesquelles à leur tour
contiendraient une clause compromissoire. Cette disposition est conforme à la tendance actuelle,
constatée en France et dans d'autres pays, de reconnaître comme valables les clauses compromissoires
par référence, et illustre de nouveau l'importance pour les parties d'être vigilantes au moment de la
conclusion de leur contrat.
L'Acte Uniforme laisse par ailleurs entendre que, outre les clauses compromissoires par référence,
d'autres moyens de conclure une convention d'arbitrage pourraient être utilisés, comme par exemple la
convention orale devant témoins, ces derniers pouvant par la suite attester de l'existence de la
convention. Toutefois, et même si cela était possible (sachant que la CCJA n'a pas encore eu l'occasion
de se prononcer à cet égard), ce moyen est à déconseiller, car l'Acte Uniforme lui-même dispose
(comme la loi de bien d'autres pays) que l'original ou une copie de la convention d'arbitrage doit être
produit lors d'une procédure d'exequatur dans un État membre.
Si le Règlement CCJA ne pose pas expressément de règles relatives à la forme de la convention
d'arbitrage, il est à noter que la demande d'arbitrage "doit contenir" cette convention, ce qui laisse
supposer qu'il vaut mieux adopter la forme écrite en cas de recours à l'arbitrage CCJA.

SECTION 3 : Le tr ibunal ar bitr al


Selon l'Acte Uniforme, le tribunal arbitral peut être composé soit d'un seul arbitre, soit de trois
arbitres. L'Acte Uniforme énumère en ce sens une hiérarchie des méthodes qui doivent être suivies en
vue de la nomination d'un arbitre complémentaire lorsque les parties ont désigné les arbitres en
nombre pair ou lorsqu'un arbitre précédemment désigné ne peut plus siéger au tribunal arbitral, pour
quelque raison que ce soit. Il est clair que l'objet essentiel de cette disposition impérative est d'interdire
la constitution d'un tribunal arbitral composé d'un nombre pair d'arbitres. Toutefois, il existe un risque,
si la convention des parties prévoyait un tribunal composé de cinq arbitres, que ce tribunal pourrait
être considéré comme ayant été irrégulièrement constitué, ce qui pourrait avoir pour conséquence
l'annulation de sa sentence.
De même que l'Acte Uniforme, le Règlement CCJA prévoit la possibilité d'un arbitre unique ou d'un
tribunal composé de trois arbitres. Il appartient aux parties de choisir l'une ou l'autre formule mais, en
l'absence d'un tel choix, la CCJA nomme un arbitre unique, à moins que le différend ne lui paraisse
justifier la désignation de trois arbitre.

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