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Le droit commercial 

Introduction :

Le code de commerce de 1996 s’applique aux activités commerciales et aux commerçants.

Plan du cours :

Chapitre1 : personnes aux quelles s’applique le code de commerce.

Chapitre2 : le code de commerce.

Code de commerce : définition : c’est l’ensemble des règles appartenant à la loi de 1996 destinées à régir les
activités commerciales et les actes des commerçants.

L’article premier du code de commerce stipule à propos de la loi n° 15-95 formant code de commerce : « la
présente loi régit les actes de commerce et les commerçants ».

Cette loi a prévu un ensemble de conditions et de règles à respecter pour devenir commerçant.

Cela nous amène à poser les questions ci après :

Quelles sont les règles et les conditions à acquérir pour devenir commerçant ?

On devient commerçant par un choix personnel en respectant les conditions et les règles prévues par la loi pour
devenir commerçant. (1ère partie du cours).

A partir du moment où un individu devient commerçant, quelles sont les modalités d’application de la loi ?

Quelles sont les lois et quelles sont les obligations ? 

 Pourquoi la qualité du commerçant est importante ?

Car cela implique que la personne n’est plus considérée comme personne civile : tous ce qui concerne l’activité
commerciale sont assujettis aux règles du droit commercial (code de commerce) et pas aux règles du droit
civil(D.O.C).

Le droit commercial est un ensemble de règles fondamentales et de principes généraux qui sont appliqués sur les
commerçants

Il s’applique s’il ya une relation qui met en commun des professionnels commerçants.

La question qui se pose pour le moment : qui peut acquérir la qualité d commerçant ?

La loi impose des conditions et des obligations pour être considéré commerçant et acquérir cette qualité.

Il faut satisfaire aux règles prévues par la loi pour être commerçant même si l’activité repose sur des opérations de
vente et d’achat.

Quelles sont les conditions prévues par la loi ?


La loi impose des conditions relatives à l’activité et des conditions personnelles.

I) Par l’activité : à partir de quel moment, considérer une personne comme commerçante ?
a)l’exercice d’une activité commerciale.
Qu’est ce qu’une activité commerciale ?
Les articles 6 et 7 du code de commerce énumèrent la liste des activités commerciales.
Si une telle activité est exercée, on satisfait donc à la première condition.
Mais l’esprit du législateur est d’élargir au maximum des secteurs divers de l’économie nationale.
Est-ce que la liste des articles 6 et 7 du code de commerce est limitative ?
Se sont des activités qui évoluent, des activités qui apparaissent et des activités qui disparaissent selon l’évolution
de la société, donc pour surmonter cette difficulté, le législateur a prévu les articles 6 et 7 mais il ne s’est pas arrêté
là, dans un pareil cas, il faut à chaque fois modifier le code donc il a prévue l’article 8 qui stipule : « la qualité de
commerçant s’acquiert également par l’exercice habituel ou professionnel de toutes activités pouvant être
assimilées aux activités énumérées aux articles 6 et 7 »  .
Pour la mise à disposition de l’article 8 c’est le tribunal qui juge que l’activité ressemble à celles énumérées aux
articles 6 et 7 du code de commerce.
Comment ? La loi n’a pas prévue de règles, la loi est muette à ce niveau, pas par oublie mais parfois le législateur
essai de ne pas imposer des règles rigides et de laisser la porte ouverte à l’appréciation du tribunal pour apprécier
cas par cas et le tribunal a une large liberté dans ce cas.
Quelques critères dans ce cas sont prévues par la doctrine mais ils n’obligent pas le tribunal : ce qui oblige le
tribunal est la loi, le juge n’est jamais obligé d’appliquer autres choses que la loi même la jurisprudence.
Les critères de la doctrine restent facultatifs.
Une question qui se pose : quel est le tribunal habilité à statuer dans des telles situations ? Le tribunal
commercial ou bien un tribunal civil selon les cas (la réponse à cette question fera objet des prochaines séances de
ce même cour).
Exemple : une personne décide de lancer une affaire : crémerie, elle procède à la location d’un local pour exercer
cette activité.
Passés 2 ans d’activités, le bailleur veut récupérer son magasin (son droit) le locataire demande des indemnités
relatives au fond de commerce (indemnités d’éviction prévues par dahir de 1955).
Au tribunal, le juge pose la question : est ce que cette personne est considérée comme commerçante ou non ?
Pratiquement il exerce le commerce mais il faut vérifier si le locataire est considéré par la loi comme commerçant ?
Est ce qu’il respecte l’ensemble des conditions prévues par la loi ?
(Quand on ignore la loi, la loi refuse de nous protéger).
(N.B : La polycopie du droit commercial n’a pas tenue compte des nouveautés relatives à la majorité).
Quelles sont les conditions exigées par la loi pour être considéré comme commerçant ?
a) Conditions relatives à l’activité exercée :
La loi ne peut considérer une personne comme commerçant que si : (c’est une condition indispensable)
o Cette personne exerce une activité commerciale d’une manière habituelle ou professionnelle.
A partir de quel moment, on considère une activité comme commerciale ?
La loi a fixé l’ensemble des activités commerciales aux articles 6 et 7 du code de commerce, or les activités
commerciales évoluent, et pour ne pas modifier la loi à chaque fois, le législateur a prévu l’article8 qui traite les
activités assimilées.
La comparaison est procédée par le juge(le tribunal qui a la charge de juger de la commercialité d’une activité en
procédant à une comparaison : points de ressemblance avec les activités prévues par la liste : la comparaison est
subjective car il n’existe pas de texte de loi qui fixe les critères pour procéder à la comparaison, seule la méthode et
la conviction du juge font foi). D’où l’exclusion des activités saisonnières ou limitées dans le temps.
La condition relative à l’activité exercée est nécessaire mais insuffisante, au regard de la loi, il ya d’autres
conditions :
o Cette personne est majeure
Une condition relative à la personne : est ce que j’ai l’âge requis pour exercer une activité commerciale ?
A) Les restrictions légales :
1) Restrictions relatives à la capacité
a)L’âge de la majorité commerciale (capacité commerciale)
L’âge de la capacité commerciale est fixé à 18ans comme en droit civil (art12 du code du commerce).
Le code de la famille a prévue 3 étapes :
Entre 0 et 12ans, la personne est sous tutelle (tutelle légale, tutelle matrimoniale ou tutelle par jugement de
tribunal)
Entre 12 et 16ans, 2 situations possibles :
a) L’enfant peut faire des actes mais dont la validité repose sur l’acceptation du tuteur.
b) La situation de ce qu’on appelle l’expérience de majorité, en mettant à la disposition du mineur certains
biens pour les gérer tout seul. Si le mineur donne satisfaction, on passe à la déclaration anticipée de majorité et à
ce moment, il aura pleine aptitude d’exercer ses activités commerciales.

Donc la 2ème condition c’est d’avoir la majorité commerciale et pour cette condition, le code de commerce nous
renvoi au code de la famille.

b) Les personnes Incapables majeures : (les majeures frappés de la démence, le tribunal interdit le dément sur la
base d’un dossier médical, les majeures frappés de prodigalité sur la base d’une décision du tribunal). Pour recourir
à la loi, il faut que la personne qui a recouru ait un intérêt.

2) les interdictions.

Deux raisons sont liées à ces interdictions :

→Monopole de l’Etat en raison de leur caractère stratégique ou de leur rentabilité. Ex : l’extraction et l’export du
phosphate, le transport ferroviaire (ONCF).

→considérations de moralité : activités portant sur des produits illicites (stupéfiants). Certaines professions sont
soumises à autorisation : banque, assurance, pharmacie.
3) Les incompatibilités : les fonctionnaires ne peuvent pas exercer une activité commerciale, les fonctions libérales
aussi : avocats médecins.
4) les déchéances
Les personnes déchues ou les déchéances : qui ont été interdites par le tribunal d’exercer une activité commerciale,
ce sont des commerçants mais interdits pendant un certain temps pour non respect de la loi , il s’agit des
commerçants ayant omis une comptabilité régulière, ayant détourné ou dissimulé tout ou partie de l’actif ou ayant
gonflé frauduleusement le passif ,
B. Restriction conventionnelles.
Ils sont le résultat d’une relation contractuelle, trois clauses se présentent à ce propos :
a) La clause de non rétablissement inclus dans les contrats de ventes des fonds de commerce. C’est une
clause qui interdit au cédant de se rétablir à proximité où se trouve le fonds vendu. C’est une clause limitée
dans le temps et dans l’espace.
b) la clause de non concurrence : c’est une clause liée en général au contrat de travail, elle vise à interdire au
salarié d’exercer une activité concurrente à celle de son ancien employeur en cas de rupture de contrat ou
bien d’interdire au salarié d’intégrer une entreprise concurrente.
c) La clause d’exclusivité : c’est une clause qui oblige le commerçant à s’approvisionner d’un seul fournisseur
déterminé.
N.B Les restrictions conventionnelles ne sont pas prévues par la loi mais par le contrat.

Distinction entre acte de commerce et acte civil


Après avoir acquit la qualité de commerçant, qui ce qui se passe après ?
Des conséquences et des répercussions sur la vie de la personne
La personne se mettra à un ensemble d’obligations ;
L’acquisition de la qualité de commerçant a des conséquences : les règles de droit s’appliquent aux commerçants
d’une manière différente que celles appliquées aux personnes civiles (les règles du D.O.C appliquées aux
personnes civiles sont différentes de ceux appliquées aux personnes commerçantes).
Les mêmes règles s’appliquent mais d’une autre manière.
03 types de relations sont possibles : relation commerciale qui lie des commerçants, relation commerciale qui lie
2 personnes civiles, relation commerciale mixte (qui lie un commerçant à une personne civile ; donc 3 voies, 3
possibilités d’appliquer la règle de droit.
La distinction entre ces différents types de relation est épinglée à 2 niveaux :
I) Sur le plan des règles de compétence.
Il s’agit de la répartition entre les tribunaux (relation entre commerçants [personne physique ou morale])
2 types de compétence à ce propos :
En 1er lieu, une compétence d’attribution qui se détermine en référence à la nature de la relation ou de droit en
général (quel type de compétence avant d’introduire une instance, il faut poser la question : devant qui ?)
En 2ème lieu, une compétence territoriale : elle consiste à la détermination de la compétence par zone
géographique qui est sous la juridiction du tribunal.
 Relation entre 2 commerçants :
Dans ce cas, c’est le tribunal de commerce qui est compétent mais il faut remplir 2 conditions : qu’il s’agit bien de 2
commerçants, et que la relation se rapporte aux conditions professionnelles c.à.d. aux activités de commerce.
Par fois il se peut qu’il ait des relations commerciales dont la compétence revient aux tribunaux de 1 ère instance,
exemple : les affaires dont le montant n’excède pas 20000dhs.
 Relation mixte :
Quand il s’agit de relation mixte dans ce cas qu’il est le tribunal compétant ?
Cela dépend de la situation ou de la personne qui va faire appel à la justice et le problème est réglé de la manière
suivante :
La personne civile qui va recourir au tribunal a le choix entre tribunal civil (1ère instance) et tribunal de commerce.

Est-ce qu’il ya des règles, des principes ou des critères pour ce choix ? Il n’y a pas de règles mais l’intérêt de la
personne qui veut recourir qui détermine est ce qu’on saisi le tribunal de commerce ou le tribunal de 1 ère instance ?

La seule référence est l’intérêt de la personne.

Si la personne commerçante qui fait recours au tribunal, dans ce cas cette personne est tenue de saisir le tribunal
de 1ère instance et ne dispose pas de privilège de faire un choix.

Pourquoi ?

Parce que le rapport de force n’est pas équilibré donc pour instaurer cet équilibre, ce privilège est accordé
exclusivement à la personne civile (la personne civile est considérée la plus faible).

II) Application de la loi


Certaines règles de la loi s’appliquent de manières différentes selon la situation.
Quel est l’élément clé dans un procès ?
C’est la preuve, le tribunal construit son choix, sa conviction sur les moyens de preuves apportées : la preuve la
plus sérieuse, la plus certaine.
Pour la preuve qui est considérée comme moyen de conviction est administrée selon la nature de la relation
(commerçants/ commerçant ou mixte).
En droit, la preuve est libre, quelque soit la situation, utiliser touts les moyens pour prouver le droit.
Relation entre commerçant et commerçant :
En droit civil, à partir du moment où la somme dépasse un montant, la preuve doit être écrite par contre en droit
commercial, on apporte toutes preuves (fax, facture, email, etc.….).
Les relations commerciales reposent sur le principe  de la rapidité : une transaction ne peut pas attendre
(légalisation de contrat etc. …), juste une facture fait preuve, il faut instaurer une certaine et de simplicité qui sont
des éléments clés pour faire du commerce.
Pour maintenir cette rapidité, il a été prévu le principe de liberté : n’importe quel moyen pourra être utilisé comme
preuve.
Relation mixte :
A chaque fois on privilège la partie civile parce qu’il s’agit de la partie faible dans la relation.
Dans ce cas la situation s’inverse, le principe de liberté est reconnu à la partie civile et ce privilège n’est pas
reconnu à la personne commerçante : on lui applique la règle de l’écrit à partir où le montant dépasse 1000dhs.

Après avoir acquis la qualité de commerçant, ce dernier est soumis à certaines obligations qui lui sont
particulières :

a) L’inscription au registre de commerce


b) Tenir une comptabilité
Registre de commerce :
Le registre de commerce est constitué par des registres locaux et un registre central.
A) Le registre local :
Il est tenu par le tribunal : tribunal de commerce en principe dans les villes où existe un tribunal de
commerce et aux T.P.I pour les villes où il n’en existe pas.
A quoi sert ce registre de commerce ?
Un registre de commerce comprend les inscriptions des commerçants
Il ya trois types d’inscription :
1) Les immatriculations : les commerçants qui débutent leurs activités déposent un dossier composé
d’un certain nombre de documents auprès du secrétariat greffe du tribunal compétent registre de
commerce : c’est un acte volontaire qui permet à la personne e s’inscrire au registre de commerce.
2) Les inscriptions modificatives : elles concernent les modifications de certaines mentions contenues
dans le registre de commerce (ex : avant 3ans je dispose d’une cafeteria qui s’appelle la liberté, je veux
changer la dénomination et l’appeler l’indépendance donc je vais faire une inscription modificative) on
modifie donc une mention porté sur le registre de commerce.
Même chose si j’achète un fonds de commerce, on procède à une modification (c’est presque la même
chose que le service de la conservation foncière pour les immeubles).
Toute opération portant sur le commerce est portée sur le registre de commerce : c’est une carte grise du
commerçant.
Si j’aperçois une affiche concernant un fonds de commerce et je veux l’acheter, je dois avoir une idée sur
ce fonds de commerce : s’il ne fait pas objet de nantissement, frappé d’un crédit. Toutes ces informations
sont vérifiées au registre de commerce ;
Donc le registre de commerce permet d’avoir une idée précise et complète sur ce fonds de commerce.
3) Les radiations.
B) le registre central
Le registre central est tenu par l’administration  l’ONPIC : l’office national de propriété industrielle et
commerciale.
Ce registre est consulté auprès des délégations du ministère de commerce
Quel est le rôle du registre central ?
Il centralise les informations pour l’ensemble du royaume ;
Il délivre les certificats négatifs (si je veux créer une société, je dois lui choisir un nom : une dénomination
sociale et il ya un risque d’utiliser une dénomination sociale déjà utilisée que la loi interdit).
Donc on rempli un formulaire par 05 propositions à propos de la dénomination, au registre central, ils
procèdent à la vérification pour accepter ou non la dénomination proposée.
C’est une forme d’attestation qui atteste que la dénomination n’a pas été utilisée et protéger la
dénomination.
En cas de radiation ou de modification la dénomination n’est plus utilisée.
La fonction essentielle du registre de commerce se rapporte à la qualité de commerçant :
Quelle est la relation entre l’inscription au registre de commerce et la qualité de commerçant ?
 Pour les personnes morales : les sociétés l’inscription au registre de commerce leur permet de
jouir de la personnalité morale.
Si une société n’est pas inscrite au registre de commerce, elle n’a pas d’existence juridique même s’elle
exerce une activité commerciale, l’inscription lui confère la personnalité morale.
 Pour les personnes physiques, l’inscription au registre de commerce de commerce est une
présomption simple de commercialité, c.à.d. le fait de s’inscrire ne veut pas dire commerçant et vice
versa.
Ex : si une personne qui exerce le commerce sans inscription au registre de commerce, en cas de litige
avec une personne, cette dernière va faire appel au tribunal de commerce et il doit passer devant le
tribunal de commerce même s’il n’est pas inscrit au registre de commerce. Le fait de ne pas s’inscrire ne
lui permet pas de fuir de la loi.
Si une personne qui n’exerce pas d’activités commerciale mais inscrite au registre de commerce, le
tribunal va la pénaliser par ce qu’elle est inscrite au registre de commerce.
Pour chaque personne qui essai de profiter de la loi, elle est pénalisée par la loi.
L’inscription protège le commerçant
Le non inscription est préjudiciable.
Séance du 07/05/2010
La comptabilité.
Quel est le rôle de la comptabilité ?
Pour l’Etat et pour les tiers ?
Pour les tiers la comptabilité lui permet d’avoir une preuve
On s’intéresse pas à la situation comptable, elle constitue son affaire avec l’Etat.
La situation comptable nous intéresse en cas de litige si je veux prouver l’existence d’une relation
commerciale.
N.B la comptabilité ne peut être utilisée comme preuve qu’en cas de relation liant deux commerçants.
Mais en cas de relation mixte ?
La loi essai de favoriser le non commerçant.
La personne civile peut demander au tribunal de vérifier la comptabilité comme preuve par contre, le
commerçant ne peut pas utiliser sa comptabilité comme preuve contre la personne civile.
Ex : 2 commerçants qui se lient par une activité commerciale .chacun d’eux effectue sa propre
comptabilité, ils doivent avoir la même opération figurant dans les deux comptabilités.
S’ils ne produisent pas la même chose, cela pose un problème

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