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TPE DROIT COMMERCIAL

Sujet Cas pratique

En l’espèce d’anciens camarades de classe se sont rencontrés après plusieurs années. Ainsi au cours
de leurs discussions l’un d’entre eux affirment qu’il cultive la terre et élève des animaux, un autre
déclare qu’il est spécialisé dans l’achat, la revente et le transport de ces produits. Pour les deux
autres ils sont respectivement bijoutier et huissier de justice.

Les faits présentés impliquent des activités variées et semblent être relatifs à des activités
commerciales.

En effet le problème juridique qui se pose est celui de savoir : Quels sont les actes dont
l’accomplissement rend l’auteur commerçant ?

Aux termes des dispositions de l’article 2 de l’Acte uniforme portant sur le droit commercial
général:<<est commerçant celui qui fait de l’accomplissement d’actes de commerce par nature sa
profession>>.

Ainsi de la définition apportée par l’article 2 de l’Acte uniforme, l’acquisition de la qualité de


commerçant est subordonnée à trois conditions : l’exercice d’actes de commerce par nature,
l’exercice de ces actes a titre de profession et la capacite d’exercer le commerce.

Toutefois l’acte de commerce est organisé par l’article 3 qui dispose que :<< L’acte de commerce par
nature est celui par lequel une personne s’entremet dans la circulation des biens qu’elle produit ou
achète ou par lequel elle fournit des prestations de service avec l’intention d’en tirer un profit
pécuniaire>>. Outre la définition qu’il apporte à la notion d’acte de commerce par nature, l’article 3
AUDCG fait une énumération de ces actes.

Cependant des termes de la loi, il résulte que 3 conditions sont nécessaires pour que l’acte de
commerce soit réalisé. Il en est ainsi de l’existence d’un meuble ou d’un immeuble, de l’exigence
d’un acte d’achat et enfin de l’intention de revendre.

L’exigence d’un achat préalable exclue certaines activités du commerce. Ainsi la vente par
l’agriculteur des produits de son exploitation n’est pas un acte de commerce. Il en est aussi des ainsi
de celle du bétail qu’il a nourri et engraissé avec les produits de son sol. Cependant accomplit des
actes de commerce, l’agriculteur qui nourrit essentiellement ses animaux avec des produits achetés
et, de manière générale, tout éleveur si les animaux avec des aliments achetés à l’extérieur de
l’exploitation. Compte tenu de ces précisions on peut en déduire que Moody ne peut être considéré
comme un commerçant.

Concernant François, le statut de bijoutier peut varier entre celui d'artisan et de commerçant, en
fonction de la nature de son activité. Si le bijoutier conçoit et fabrique des bijoux de manière
artisanale, il est souvent considéré comme un artisan. En revanche, s'il se spécialise principalement
dans la vente de bijoux sans les fabriquer lui-même, il pourrait être considéré comme un
commerçant. La distinction entre artisan et commerçant dépend souvent de la part de fabrication ou
de transformation réalisée par la personne dans son activité.

Par ailleurs Bouba est pour sa part spécialiste dans l’achat, la revente et le transport de ce type de
produits. Ce dernier se confie à Babacar et lui notifie qu’il n’a jamais fait de démarches
administratives.

Les faits tels que présentés se rapportent au défaut d’immatriculation.


Des lors le problème de droit qui se pose est celui de savoir : quelles sont les conséquences du défaut
d'immatriculation ?

L'immatriculation est la procédure par laquelle un commerçant personne physique ou morale se fait
inscrire sur le registre du commerce et du crédit mobilier en vue de se faire reconnaître la qualité de
commerçant ou d'acquérir la personnalité juridique. La demande doit être introduite dans le premier
mois de l'ouverture de son commerce par le commerçant ou de la constitution de la société s'il s'agit
d'une personne morale. En l’espèce Booba exerce des actes de commerce et au sens de l’article 2
AUDCG est toutefois tenu de s'immatriculer au registre du commerce et du crédit mobilier. Les
conséquences du défaut d'immatriculation sont multiples. Premièrement, la personne physique
assujettie à l'immatriculation qui n'a pas demandé celle-ci dans les délais prévus, ne peut se
prévaloir, jusqu'à son immatriculation, de la qualité de commerçant aussi bien à l'égard des tiers,
qu'à l'égard des administrations. Toutefois, elle ne peut invoquer son défaut d'immatriculation pour
se soustraire aux responsabilités et aux obligations inhérentes à cette qualité. En d'autres termes, le
défaut d'immatriculation prive l'assujetti du bénéfice des règles propres au commerçant mais ne lui
permet pas de se soustraire aux charges inhérentes à cette qualité.

Bouba dit également à Babacar que cette activité est très rentable et l’invite à s’y lancer. Par ailleurs
il encourage sa fille de 17 ans à aider son gendre, un jeune avocat qui s'est récemment lancé dans
une activité commerciale lucrative en acquérant un fonds de commerce.

Ces faits sont relatifs d’une part à la capacité d’exercer le commerce et d’autre part aux
empêchements a l’exercice du commerce.

Dès lors les problèmes de droit qui se pose sont celles de savoir : Un mineur peut-il exercer une
activité commerciale ? La profession d’avocat est elle compatible avec l’exercice de la profession
commerciale ?

La liberté de commerce et de l’industrie est affirmée dans la plupart des constitutions de nos Etats.
Cependant cette liberté n’est qu’un principe. L'Acte uniforme relatif au droit commercial général
prévoit néanmoins certaines incapacités à l'exercice du commerce.

Les mineurs, sauf s'ils sont émancipés, ne peuvent ni avoir la qualité de commerçant ni effectuer des
actes de commerce 50. Le mineur est la personne physique qui n'a pas encore atteint l'âge fixé par
chaque droit national 51. L'incapacité de commerce du mineur non émancipé est absolue et ne peut
être levée par aucune autorisation. En l’espèce la fille de Bouba étant âgée de 17 ans ne peut par
conséquent accomplir des actes de commerce.

Quand bien même une personne se voit reconnaître la capacité juridique de faire le commerce,
certains empêchements à l'exercice de l'activité commerciale peuvent exister.

On distingue les incompatibilités, qui ont pour effet de restreindre l'accès au commerce.

Les incompatibilités sont les interdictions faites à une personne exerçant une fonction déterminée
d'en exercer une autre. L'article 8 de l'Acte uniforme relatif au droit commercial général dispose que
« nul ne peut exercer une activité commerciale lorsqu'il est soumis à un statut particulier établissant
une incompatibilité »

L'article 9 de l'Acte uniforme relatif au droit commercial général donne une liste indicative des
fonctions incompatibles avec l'exercice de la profession de commerçant. L'idée sous-jacente est que
l'esprit de spéculation qui caractérise l'activité commerciale est inconciliable avec l'honneur et la
dignité de certaines fonctions ou responsabilités . Les professions considérées
comme incompatibles avec la profession de commerçant sont :

Les fonctionnaires et personnels des collectivités publiques et des entreprises à participation


publique ; - les officiers ministériels et auxiliaires de justice : avocat, huissier, commissaire-priseur,
agent de change, notaire, greffier, administrateur et liquidateur judiciaire ;

- les experts-comptables agréés et comptables agréés, commissaires aux comptes et aux apports,
conseils juridiques, courtiers maritimes ;

- et plus généralement, toute profession dont l'exercice fait l'objet d'une réglementation interdisant
le cumul de cette activité avec l'exercice d'une profession commerciale. En l’espèce le gendre de
Bouba qui est avocat de profession fait l’objet d’exclusion a la profession commerciale de même que
Babacar qui de son côté est huissier.

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