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Le droit commercial est défini comme l’ensemble des règles de droit privé applicables aux
commerçants et aux actes de commerce.
D’après le code de commerce : « Les commerçants sont des personnes physiques ou morales
qui accomplissent, en leur nom et pour leur compte, des actes de commerce et qui en font
leur profession habituelle. »
Un commerçant
Indépendants (en
Actes de Profession
leur nom et pour
commerce habituelle
leur compte
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D’après cet article 6, sont considérés actes de commerce par nature : les activités de distribution,
de production, de finance, et d’intermédiation.
Remarque : la liste des activités commerciales citées ci-dessus dans les articles 6 et 7 du code
de commerce ne sont pas exhaustives. L’article 8 du même code dispose que la qualité de
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commerçant peut être acquise par l’exercice de toute activité similaire à ceux citées dans les
articles 6 et 7.
Les actes de commerce en raison de la forme ont toujours le caractère commercial, quels que
soient l’objet et le but de l’acte, et quelle que soit la personne qui les accomplit même si c’est
un non-commerçant.
La règle est que les actes accomplis par un commerçant à l’occasion de son commerce, sont des
actes de commerce.
Par exemple, l’acquisition d’un mobilier de bureau, c’est un acte civil, mais il devient
commercial en vertu de la théorie de l’accessoire parce qu’il est fait par un commerçant dans
l’intérêt de son commerce.
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Les actes mixtes sont ceux qui présentent un caractère commercial pour une partie et un
caractère civil pour l’autre partie.
Lorsque l'acte est commercial pour un contractant et civil pour l'autre, les règles du droit
commercial s'appliquent à la partie pour qui l'acte est commercial ; elles ne peuvent être
opposées à la partie pour qui l'acte est civil, sauf disposition spéciale contraire (article 4 du code
de commerce).
Exemple : l’achat ou la vente n’est commercial que pour celui qui a l’intention de spéculer
(réaliser un profit).
1. Définition du commerçant
Un commerçant est toute personne, physique ou morale, qui exerce des actes de commerce à
titre habituel et professionnel en son nom et pour son propre compte.
Les conditions d’accès à la qualité de commerçant sont tantôt liées à la personne du postulant
tantôt à l’activité professionnelle.
Dans son article 35, la constitution de juillet 2011 a élevé le principe de la liberté d’entreprendre
au rang des principes constitutionnels. A ce principe, des entraves toujours plus importantes
sont apportées. Ces conditions assurent une double protection ; tantôt il s’agit de protéger la
personne qui veut entreprendre une activité commerciale en exigeant d’elles des conditions de
capacité ; tantôt il s’agit de sauvegarder l’intérêt général en écartant du circuit commercial des
personnes qui ne paraissent pas avoir leur place dans de telles professions, et ce pour les raisons
les plus diverses.
• La capacité juridique
Toute personne ayant atteint l'âge de la majorité, jouit de la pleine capacité pour exercer ses
droits et assumer ses obligations, à moins qu'un motif quelconque établi ne lui limite ou ne lui
fasse perdre cette capacité (Article 210 du code de la famille).
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Titulaires de la capacité civile d’exercice, les majeurs disposent - c’est le principe - de la pleine
capacité commerciale. Cette règle n’est démontrée qu’en ce qui concerne le mineur (A), et les
incapables majeurs (B). La situation des étrangers (C) et de la femme mariée (D) doit aussi
retenir notre intérêt.
A. Le mineur :
Est considéré comme mineur quiconque n’a pas atteint l’âge de la majorité qui, en vertu de la
loi, est fixée à 18 ans grégoriens révolus (Article 209 code de la famille).
Le mineur peut être émancipé dès l’âge de 16 ans par son tuteur, s’il est jugé apte à être affranchi
de la tutelle.
L’émancipation telle qu’édictée par l’article 218 du code de la famille a l’avantage de conférer
au mineur la pleine capacité et aucune limite n’est apportée à l’exercice par lui du commerce.
Ils sont assimilés au mineur non émancipé. Ce sont le prodigue ou le faible d’esprit. Afin de les
protéger contre eux-mêmes, ils font l’objet d’une mesure de tutelle (régime de la représentation)
ou de curatelle (régime de l’assistance).
Leur éloignement du circuit commercial est parfaitement logique, car ils ne pourraient pas lutter
à armes égales avec leurs concurrents. Comme le soulignait si bien THALLER, le droit
commercial est le droit des forts.
C. La déchéance
C’est une interdiction de faire le commerce concerne les personnes condamnées à une peine
d’emprisonnement pour crime, ceux qui ont fait l’objet d’une condamnation à une peine égale
ou supérieure à trois mois d’emprisonnement sans sursis, pour certains délits d’affaires (Vol,
abus de confiance, escroquerie, usure..) ou certains délits contre la morale (outrage aux bonnes
mœurs).
Il en est de même des commerçants et des dirigeants sociaux ayant fait l’objet d’une procédure
de redressement ou de liquidation judiciaire et contre lesquels ont été relevés des faits dénotant
de leur mauvaise gestion et de leur mauvaise foi (Voir les articles 747 et 748 du Code de
Commerce).
D. L’incompatibilité
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A. L’habitude
Par l’habitude, il faut entendre la répétition d’actes de commerce par nature. L’habitude suppose
également un élément intentionnel. Par conséquent, ne devient pas commerçant le simple
particulier qui achète accidentellement un bien pour le revendre. L’activité du commerçant doit
être habituelle.
B. La profession
La profession est l’activité habituellement exercée par une personne pour se procurer les
ressources nécessaires à son existence. La profession implique aussi, une activité déployée de
façon continue, régulière et indépendante. A ce titre, le professionnel s’oppose à l’amateur dans
la mesure où le premier agit dans un but de spéculation afin de se procurer les moyens réguliers
d’existence. Même si la personne exerce plusieurs professions, il suffit que l’une d’elles soit
commerciale pour avoir la qualité de commerçant...
C. Il faut également que ces actes soient accomplis par le commerçant en son nom et
pour son compte.
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Article 18 : Tout commerçant, pour les besoins de son commerce, a l’obligation d’ouvrir un
compte dans un établissement bancaire ou dans un centre de chèques postaux.
Article 19 : Le commerçant tient une comptabilité conformément aux dispositions de la loi n°
9-88 relative aux obligations comptables des commerçants promulguée par le dahir n° 1-92-138
du 30 Joumada II 1413 (25 décembre 1992).
Article 37 : Sont tenues de se faire immatriculer au registre du commerce toutes les personnes
physiques et morales, marocaines ou étrangères exerçant une activité commerciale sur le
territoire du Royaume.
Article 27 : Le registre du commerce est constitué par des registres locaux et un registre central.
Article 31 : Le registre central du commerce est tenu par l'Office marocain de la propriété
industrielle et commerciale.
Article 36 : Les inscriptions au registre du commerce comprennent les immatriculations, les
inscriptions modificatives et les radiations.
Article 37 : Sont tenues de se faire immatriculer au registre du commerce toutes les personnes
physiques et morales, marocaines ou étrangères, exerçant une activité commerciale sur le
territoire du Royaume.
Article 58 : Toute personne physique ou morale immatriculée au registre du commerce est
présumée, sauf preuve contraire, avoir la qualité de commerçant avec toutes les conséquences
qui découlent de cette qualité.
Article 59 : Les personnes physiques ou morales assujetties à l'immatriculation au registre du
commerce et qui ne se sont pas fait immatriculer ne peuvent se prévaloir, jusqu’à
immatriculation, à l’égard des tiers de leur qualité de commerçant mais n'en sont pas moins
soumises à toutes les obligations découlant de cette qualité.
Article 62 : A l'expiration d'un délai d'un mois à compter de la mise en demeure adressée par
l'administration, encourt une amende de 1.000 à 5.000 dirhams tout commerçant, tout
gérant ou membre des organes d'administration, de direction ou de gestion d'une société
commerciale, tout directeur d'une succursale ou d'une agence d'un établissement ou d'une
société commerciale, tenu par les dispositions de la présente loi à se faire immatriculer au
registre du commerce, qui ne requiert pas dans les délais prescrits les inscriptions
obligatoires.
Article 70 : Le droit de faire usage du nom d’un commerçant ou d’une raison de commerce
inscrit au registre du commerce et publié dans un journal d’annonces légales,
Source : Loi n° 15-95 formant code de commerce.
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Le registre de commerce est un répertoire officiel des entreprises commerciales, précisant leur
condition ainsi que celle de leurs dirigeants. À l’origine, l’immatriculation au registre était
facultative. Mais le Dahir du 1er Septembre 1926 a rendu obligatoire l’immatriculation au
registre de commerce.
a. Tenue du registre
Au Maroc le registre de commerce est constitué de deux éléments :
- Le registre local tenu par le secrétariat greffe de chaque tribunal de commerce ou à défaut du
tribunal de 1ère Instance, sous la surveillance du Président du Tribunal ou d’un juge qu’il
désigne chaque année à cet effet (article 28 du code de commerce).
- Le registre central tenu par l’administration (notamment l’office de la propriété industrielle
de Casablanca) (Article 29 du Code de Commerce). Il est constitué des doubles des déclarations
remises aux greffiers des tribunaux compétents et transmises par ces derniers à l’office. Il a
pour tâche de centraliser pour l’ensemble du Royaume, les renseignements mentionnés dans les
divers registres locaux, de veiller à l’exacte application des dispositions légales applicables aux
personnes instruites ou à leurs entreprises, et de mettre à la disposition des administrations ou
organismes intéressés les renseignements recueillis (Art. 13).
b. Inscription au registre
Toutes les personnes physiques, et morales marocaines ou étrangères, exerçant une activité
commerciale sur le territoire marocain doivent dans les trois mois de l’ouverture de
l’établissement (pour les personnes physiques), de la création ou de la constitution (pour les
personnes morales) requérir du secrétariat greffe du tribunal compétent leur immatriculation au
registre de commerce (Article 75 du Code de commerce). Tous les faits et actes entraînant une
modification des mentions inscrites doivent faire l’objet d’une demande d’inscription
modificative dans le délai d’un mois (Article 75, al. 4).
La demande d’immatriculation doit être requise par le commerçant lui-même ou son mandataire
(Art. 38, al. 1) auprès du greffe du tribunal dans le ressort duquel est situé l’établissement
(Article 39, al. 2).
S’agissant d’une société la demande d’immatriculation doit être requise par le représentant légal
de ladite société (Art. 38, al. 2) au lieu du siège social (Art. 39).
Quand un commerçant cesse d’exercer son commerce ou vient à décéder, ou quand une société
est dissoute, il y a bien de procéder à la radiation de l’immatriculation qui peut être requise par
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le commerçant ou ses héritiers, ou par la liquidation pour ce qui concerne les sociétés (Article
51).
Enfin, le commerçant doit classer et conserver, pendant dix ans, les originaux des
correspondances reçues et les copies de celles envoyées.
3. La tenue de la comptabilité
Selon l’article 1 de Loi n ° 9-88 relative aux obligations comptables des commerçants. Toute
personne physique ou morale ayant la qualité de commerçant au sens du Code de commerce
est tenue de tenir une comptabilité dans les formes prescrites par loi.
4. La publication