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ENAM/ENP

COURS DE POLICE
ADMINISTRATIVE
D. OUILMA

2011
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1ère PARTIE. CADRE RÈGLEMENTAIRE

INTRODUCTION

DEFINITION

OBJET

CARACTÈRES

RÉGIME JURIDIQUE

DOMAINE

CHAPITRE 1. LES TYPES DE POLICE ADMINISTRATIVE

SECTION 1. LES POLICES ADMINISTRATIVES GÉNÉRALES

SECTION 2. LES POLICES ADMINISTRATIVES SPÉCIALES

CHAPITRE 2. LES AUTORITÉS DE POLICE

SECTION 1. AUTORITÉS NATIONALES

SECTION 2. AUTORITÉS LOCALES

2ème PARTIE.   LA FONCTION DE POLICE DU MAIRE.

CHAPITRE 1. LES MISSIONS DU MAIRE

SECTION 1. COMPÉTENCES GÉNÉRALES DU MAIRE

SECTION 2. POUVOIRS DE POLICE DU MAIRE

CHAPITRE 2. LA POLICE MUNICIPALE

SECTION 1. MISSIONS

SECTION 2. CONTRÔLES DE POLICE

CONCLUSION

Rapports du Maire avec la Police d'État et la Gendarmerie Nationale

Rapports entre la Police Municipale, la Police Nationale et la Gendarmerie Nationale

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1. Définition.

La Police Administrative est définie comme une action unilatérale des autorités administratives ;

elle se manifeste par des prescriptions tendant à préserver ou à rétablir l'ordre public, sous la forme

de restrictions des libertés.

Il convient d'entendre par pouvoir réglementaire le pouvoir dont disposent les autorités exécutives

et administratives de prendre unilatéralement (c'est-à-dire sans l'accord des destinataires) des

actes exécutoires comportant des dispositions générales et impersonnelles.

La police administrative constitue une mission essentielle de l’administration.

Elle regroupe l’ensemble des moyens juridiques et matériels ayant pour objectif d’assurer le

maintien de la tranquillité, de la sécurité et de la salubrité publique.

2. Objet de la police administrative.

La police administrative a pour objet de maintenir l'ordre public. Pour ce faire, elle prend des

mesures qui s'imposent autoritairement aux administrés.

L'administration est toujours libre de décider de la modification ou l’abrogation d'une mesure de

police qui, en règle générale, ne crée pas de droits acquis pour un motif d'intérêt général.

3. Caractères de la police administrative.

L'intervention des autorités de police administrative se manifeste par des actes matériels et des

actes juridiques.

Les actes matériels sont de nature variée : injonction de réaliser des travaux sur des édifices

menaçant ruine, démolition d'un édifice menaçant ruine, dispersion d'un attroupement, évacuation

d'une zone inondée, réglementation de l'affichage, de la circulation automobile, interdiction de la

tenue de réunions, de l'exposition ou de la vente de certaines revues, fermeture de certains

établissements comme les débits de boissons, expulsion de certaines personnes comme les étrangers

en situation irrégulière.

Ils ne posent de problèmes que sur le plan de leur exécution.

Les actes juridiques, au contraire, s'analysent en actes réglementaires ou en mesures individuelles

contrôlés par l'autorité de tutelle et soumis à l'éventuelle sanction du juge administratif.

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 Les arrêtés réglementaires limitent l'exercice de certaines libertés individuelles au nom de

l'intérêt général ; les décisions d'interdiction doivent se limiter au strict nécessaire et ne

doivent être générales et absolues.

 Les mesures individuelles constituent des mises en demeure de respect de la règlementation

ou des autorisations.

Dans tous les cas, les arrêtés municipaux doivent être publiés sur le territoire de la commune ou

notifiés aux intéressés en cas d'arrêté individuel.

Ces actes possèdent un régime original qui répond aux caractéristiques suivantes :

- Caractère obligatoirement unilatéral des actes de police administrative.

 Les autorités de police administrative ne peuvent, sans aucune exception, recourir à une

technique d'ordre contractuel. Le fondement du caractère unilatéral des actes de police

repose sur le principe que les compétences de police sont d'ordre public et ne doivent pas

être modifiées, ni aliénées, même par la volonté de leurs titulaires qui ne sauraient

légalement en disposer. En effet, tout contrat implique une aliénation totale ou partielle

des droits des parties ; or, les compétences de police sont imprescriptibles et inaliénables ;

on ne saurait invoquer des droits face à l'ordre public ; le procédé du contrat doit donc être

exclu du domaine de la police administrative ;

 Caractère généralement préventif des actes de police administrative.

Selon la doctrine, le trait commun aux diverses décisions prises en matière de police administrative

est leur caractère préventif ; elles visent à prévenir les troubles qui sont susceptibles de menacer

l'ordre public. Ainsi, l'interdiction d'une manifestation est-elle édictée a priori pour éviter que le

rassemblement ou le cortège prévu ne trouble la tranquillité publique et la sécurité des biens.

Les règlements de police tendent donc à prévoir une situation future et à pallier les inconvénients

de celle-ci en apportant des restrictions à la liberté des administrés.

4. Police administrative et police judiciaire.

La jurisprudence distingue l'une de l'autre en s’attachant à leurs finalités respectives.

Elle ne peut l’être par un critère organique, car ce sont les mêmes autorités et le même personnel

qui agissent selon les cas au titre de la police administrative ou de la police judiciaire.

 La police judiciaire a un but répressif.

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Elle est l’activité qui vise à rechercher les auteurs d’une infraction déterminée et à les déférer aux

tribunaux.

 La police administrative a un but préventif.

La police administrative, selon la définition classique, a pour objet une mission générale de

protection de l’ordre public et pour objectif d'éviter des désordres par la prise de mesures

préventives.

La police administrative a donc un but préventif ; elle est chargée de l'ordre public et de la

prévention des infractions, car elle vise à prévenir les troubles à l’ordre public.

Apparemment simple en théorie, le critère finaliste entraîne parfois de réelles difficultés

d'appréciation (ainsi des contrôles d’identité lors desquels les agents de police peuvent avoir pour

but de maintenir l’ordre public ou de réprimer une infraction).

La distinction est d'autant plus malaisée qu'une même opération peut se transformer en cours

d’exécution.

Une opération de police administrative peut se transformer en opération de police judiciaire ou une

opération peut se décomposer en plusieurs phases qui ressortissent aux deux types de police (la

mise en fourrière des véhicules, avec l’enlèvement du véhicule, acte de police judiciaire, qui a pour

but de réprimer l’infraction de stationnement irrégulier et la garde du véhicule en fourrière,

consécutive à l’enlèvement, acte de police administrative).

Il appartient donc au juge de requalifier des mesures de police présentées comme relevant plutôt

de tel ou tel type.

En conclusion, la différence entre ces deux polices est importante car les autorités compétentes ne

sont pas les mêmes. Cette distinction est importante pour désigner la juridiction compétente.

5. Le caractère supposé discrétionnaire des actes de police administrative.

Selon une thèse généralement répandue, le domaine de la police administrative relève du domaine

du pouvoir discrétionnaire, l'administration disposant de prérogatives exceptionnelles en la matière.

Selon ce raisonnement, le pouvoir discrétionnaire de l'autorité de police administrative est :

- d'une part, lié à un pouvoir d'appréciation lui permettant d'agir ou de s'abstenir, les textes

d'habilitation étant, en la matière, vagues et imprécis ; il en résulte que le rôle du juge se

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bornera à vérifier si le but de la décision litigieuse est bien conforme à la réglementation en

vigueur et si les motifs allégués sont matériellement exacts (l'étranger expulsé menaçait-il

l'ordre public ?)

- d'autre part, lorsque l'on compare les compétences de police aux pouvoirs habituellement

reconnus à l'administration dans d'autres domaines, on note quatre différences exorbitantes

du droit administratif général qui concernent, soit les compétences de police elles-mêmes,

soit leur mode d'exécution :

¤ En premier lieu, l'existence de sanctions administratives apparaît doublement exorbitante

puisque l'administration cumule non seulement le pouvoir d'édicter des normes et de punir les

contrevenants (exception à la séparation des pouvoirs), mais le mécanisme de ces sanctions fait

peser sur l'administré une véritable présomption de culpabilité ; ces sanctions constituent une

importante dérogation au droit administratif commun.

¤ En second lieu, le maire, autorité de police municipale, s'est vu reconnaître un droit de

réquisition ; même si le contrôle juridictionnel insiste sur son caractère exceptionnel lié à l'urgence,

il n'en demeure pas moins que ce pouvoir de réquisition demeure une particularité notable.

¤ En troisième lieu, l'exécution des mesures de police est facilitée par la procédure d'exécution

d'office (police des immeubles menaçant ruine) ; l'exécution forcée, même illégale, est rarement

constitutive d'une voie de fait.

¤ Enfin, deux procédés de protection des administrés contre l'exécution abusive par l'administration

de ses propres décisions sont partiellement exclus du champ de la police administrative ; ainsi le

référé administratif est écarté pour "les litiges intéressant l'ordre et la sécurité publique" ; pour le

sursis à exécution, il est interdit aux tribunaux de prescrire qu'il soit sursis à l'exécution de décisions

intéressant le maintien de l'ordre, la sécurité et la tranquillité publique (permis de conduire, police

des établissements classés).

6. Le régime juridique des mesures de police administrative : Police administrative et

contrôle du juge administratif.

Les mesures prises dans le cadre de la police administrative sont placées sous le contrôle du juge

administratif, en particulier celles qui ont des répercussions sur l'exercice des libertés publiques.

Le juge administratif, soucieux de protéger les libertés publiques, soumet à un contrôle approfondi

les mesures de police.

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Celui-ci vérifie l’adéquation de la décision de police par rapport aux circonstances ; il contrôle

notamment que les atteintes aux libertés soient nécessaires et justifiées par le risque d’atteinte à

l’ordre public.

C’est ainsi que sont censurées les mesures soumettant les libertés publiques à un régime

d’autorisation ou de déclaration préalable.

Selon le Conseil d’État, le législateur est seul compétent pour décider de soumettre à un régime

d’autorisation ou de déclaration préalable l'exercice d’une liberté publique.

Il n’y a de dérogation que lorsque l’exercice de la liberté en cause suppose une occupation privative

du domaine public.

Le juge administratif veille à ce qu'en outre les autorités de police administrative générale ne

portent pas atteinte à l’exercice d'une liberté publique, au-delà de ce qui est nécessaire au

maintien de l’ordre.

Afin d’empêcher tout arbitraire de l'administration en la matière, il les soumet à un contrôle dit

"maximum".

Ce contrôle consiste à vérifier la proportionnalité de la mesure de police attaquée par rapport au

motif invoqué par l'autorité administrative pour la justifier.

Toute disproportion, même légère, entraîne la censure de la mesure.

Pour le juge administratif, "la liberté est la règle et la restriction de police l'exception".

Dans cet esprit, le juge administratif manifeste aussi son hostilité à toutes les mesures de police

d’interdictions "générales et absolues".

Le juge va vérifier que le cas d’espèce des mesures moins sévères n'auraient pas été suffisantes

pour le maintien de l'ordre public.

Dans le cas où il est impossible de maintenir l’ordre public par des mesures moins contraignantes,

des interdictions totales peuvent néanmoins être admises.

Mais le juge censure aussi le refus d’agir des autorités de police administrative qui ne feraient pas

usage de leurs prérogatives pour faire face à un trouble éventuel de l’ordre public.

L’autorité de police administrative est par exemple obligée d’édicter un règlement de police

lorsque celui-ci est nécessaire pour faire cesser un trouble grave à l’ordre public ou d’appliquer les

règlements légaux en vigueur, ou enfin d'édicter des actes individuels de police, d'autant que par

ailleurs sa responsabilité pénale sera fréquemment recherchée.

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Sa responsabilité en cas d’abstention sera sanctionnée aussi par le juge administratif.

7. Domaine de la police administrative : L’ordre public.

L'ordre public est défini par la doctrine comme "un état de paix de l'agglomération municipale,

résultant de sa protection contre les différents dommages qui pourraient atteindre la collectivité de

ses habitants".

Au plan réglementaire, l'ordre public est défini comme un ensemble d'activités auxquelles doivent

veiller les autorités disposant d’un pouvoir de police administrative.

Ces activités sont :

- la salubrité publique,

- la tranquillité publique,

- la sécurité publique.

Assurer l'ordre public, c'est prendre des mesures, mais aussi engager les actions qui ont pour objet

d'empêcher ou de faire cesser les atteintes à cette trilogie ; à cette trilogie traditionnelle s'ajoutent

de nouvelles finalités liées à des préoccupations plus factuelles :

* le bon ordre public (esthétique architecturale, préservation de l'environnement) ;

* la moralité publique (projection de films) ;

* la dignité humaine (la protection contre soi-même tel le port du casque et éventuellement de la

ceinture de sécurité obligatoires).

Les pouvoirs de police dont disposent les autorités de police administrative ne peuvent être mis en

œuvre que pour prévenir les troubles qui menacent l'ordre public ou pour rétablir ce dernier.

La notion d'ordre public délimite donc le domaine de la police administrative ; c'est le but

obligatoire et le critère de légalité des interventions de police.

8. Ordre public, critère d'application des compétences de police.

Les décisions des autorités de police ne sont légales que si elles sont fondées sur la nécessité de

maintenir ou de rétablir l'ordre. Les sanctions contentieuses de cette règle sont très logiquement le

détournement de pouvoir et la violation de la loi.

9. Éléments constitutifs de l'ordre public.

L’ordre public est une notion relative et contingente, fruit d'une construction

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jurisprudentielle ; sous cet angle, l'appréciation des nécessités de l'ordre public reste toujours

évolutive et subjective.

Il s'agit de l'ensemble des règles obligatoires qui touchent à l'organisation du pays, à l'économie, à la

morale, à la santé, à la sécurité, à la paix publique, aux droits et aux libertés.

Aux termes de la loi n° 055-2004 du 21 décembre 2004 portant code général des collectivités

territoriales au Burkina Faso, l'ordre public comprend trois composantes : il s’agit de la tranquillité

(qualifiée aussi de "bon ordre" par les trois textes), de la sécurité (ou "sûreté"), et de la salubrité.

Ces textes ne se rapportent qu’à la "police municipale", c’est-à-dire à la police administrative

générale des maires.

Toutefois, le juge administratif, à propos du pouvoir de police administrative générale du chef du

gouvernement a repris ces éléments.

L'ordre public regroupe ainsi trois critères, décomposés en éléments simples et constants :

- La tranquillité publique.

Elle consiste à faire régner la paix publique ; il peut s’agir de rixes, d’attroupements dans les lieux

publics, de réunions publiques, bals publics, spectacles, rassemblements nocturnes, comportements

indécents, exploitation de débits, bruits, y compris les bruits de voisinage.

- La sécurité publique.

Elle englobe diverses fonctions liées au maintien de l’ordre et à la sécurité ; elle tend à éviter les

dangers qui menacent la collectivité ou les particuliers ; elle comprend aussi bien la prévention des

complots contre la sûreté de l'État que les secours en cas de survenance de sinistres, la police de la

circulation, celle du stationnement, la réglementation des professions exercées sur la voie

publique, la police des immeubles menaçant ruine, etc.

- La salubrité publique.

Elle comprend le maintien du bon ordre et la décence dans les cimetières, le soin de faire cesser les

pollutions de toutes natures, le contrôle des débits de boissons, l’inspection sur la fidélité du débit

des denrées qui se vendent au poids ou à la mesure, le contrôle de la salubrité des comestibles

exposés à la vente, la réglementation de la propreté sur la voie publique, etc."

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1ère Partie. CADRE REGLEMETAIRE.

CHAPITRE 1. LES TYPES DE POLICE ADMINISTRATIVE.

Il convient de distinguer entre les polices générales et les polices spéciales.

SECTION 1. LES POLICES ADMINISTRATIVES GENERALES.

La police administrative dite "générale" remplit une mission de protection de "l'ordre public", qui

regroupe l’une de trois activités citées.

Les titulaires du pouvoir de police administrative sont toujours des représentants d'une personne

publique.

La jurisprudence refuse en effet qu’on puisse le confier à une personne privée.

En effet, la police administrative est une activité de service public qui ne peut faire l'objet de

délégation à une personne privée.

Dans le cadre d’une police administrative générale, l’autorité compétente peut prendre des

mesures se rapportant à l’ensemble de l’activité des citoyens : c’est la police qui " est exercée

d’une manière indifférenciée à l’égard de n’importe genre d’activité ".

En d’autres termes, lorsque l’autorité intervient pour prévenir des atteintes à l’ordre public, il

s’agit d’une police administrative générale.

Concrètement, les mesures de police susceptibles d’être adoptées par l’autorité compétente

peuvent consister dans l’adoption de réglementations, d’interdictions (par exemple de

manifestations), de suspensions (d’autorisations administratives ou de permis) ou encore de saisie

(d’un journal ou d’un livre).

On signalera qu'en matière de police administrative générale, une autorité inférieure n’a pas le

droit de prendre une mesure moins rigoureuse que celle édictée par une autorité supérieure.

En revanche, elle peut prendre une mesure plus rigoureuse si des circonstances locales la justifient.

SECTION 2. LES POLICES ADMINISTRATIVES SPECIALES.

Comme la police administrative générale, les polices administratives spéciales sont des activités de

surveillance qui visent à maintenir la paix sociale.

Mais alors que la première remplit cette mission en protégeant l'"ordre public" en général, les

secondes la remplissent en régissant certaines activités ; ainsi, divers textes prévoient l’existence

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de polices spéciales qui sont spécifiques soit à une catégorie d’individus (exemple de police des

étrangers) soit à une catégorie d’activités (exemples de la police des édifices menaçant ruine, de la

police de la chasse).

CHAPITRE 2. LES AUTORITES DE POLICE.

Elles sont de deux ordres.

SECTION 1. AUTORITES NATIONALES

Le rôle d’autorité de police administrative générale au nom de l’État est reconnu au chef de l'État ;

il lui est assigné la mission de prendre les règlements de police applicables à l’ensemble du

territoire national.

Le Premier Ministre est également investi d'un pouvoir de police générale.

Les ministres sont titulaires du pouvoir réglementaire général s'ils sont spécifiquement habilités par

des textes, ce qui leur permet d'exercer le pouvoir de police au niveau national par la prise de

mesures de police.

SECTION 2. AUTORITES LOCALES.

Au niveau régional, le gouverneur de région dispose du pouvoir de police administrative générale au

nom de la région.

Le haut-commissaire et le préfet disposent des mêmes compétences.

Au niveau communal le maire est l'autorité de police au niveau communal.

Le conseil municipal ne dispose d'aucune compétence en la matière.

Ce pouvoir de "police municipale" fait du maire le gardien de l’ordre public local.

Au nom de la commune, il peut prendre toutes les mesures qui sont de nature à préserver la

tranquillité, la sécurité, la salubrité ou la moralité publiques.

C’est ainsi qu’il peut interdire les réunions susceptibles de troubler l''ordre public ou réglementer

les activités susceptibles de porter atteinte à la tranquillité publique.

Attributions respectives.

Décret n° 2005-045 du 03 février 2005 portant attributions du Gouverneur de région, du Haut-

commissaire de province et du Préfet de département.

Chapitre 3. Du maintien de l'ordre et de la protection civile.

Art.19. Le Gouverneur est responsable des mesures de maintien ou de rétablissement de l'ordre

public dans la Région. A ce titre :

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- il veille au respect des libertés et de l'ordre public ainsi qu'au respect des bonnes mœurs ;

- il assure la sécurité des personnes, des biens et des institutions.

Il peut mettre en mouvement la force publique pour assurer le maintien et le rétablissement de

l'ordre public.

Il est également responsable de la protection civile dans sa circonscription.

Il est informé des mesures prises par les Hauts-Commissaires placés sous son autorité dans le cadre

du maintien et du rétablissement de l'ordre public dans les provinces. Il coordonne leurs actions

lorsque les troubles dépassent le cadre d'une province.

Art.20. Le Gouverneur dispose du droit de requérir les forces armées dans les conditions fixées par

les textes en vigueur.

Il rend compte régulièrement de l'évolution de la situation dans sa Région au Ministre chargé  de

l'administration  du territoire.

Art.21. Le Gouverneur est responsable de l'organisation de la protection civile dans sa

circonscription.

Il dispose, à ce titre, d'un droit de réquisition générale sur les personnes, les biens et les

administrations.

Il est chargé d'élaborer et de proposer au Ministre chargé  de l'administration  du territoire et aux

Ministres concernés  des plans de prévention et de secours dans le cadre des  risques naturels ou

technologiques, dans les conditions fixées par les textes  en vigueur.

Art.22. En cas de catastrophe naturelle ou technologique, il assure la coordination des opérations

de secours ainsi que la répartition des moyens nécessaires.

Il rend régulièrement compte de l'évolution de la situation au Ministre chargé de l'administration du

territoire.

……………

Chapitre 4. Du rôle du Haut-Commissaire dans le maintien de l'ordre et de la protection civile.

Art.65. Le Haut-Commissaire est responsable du maintien et du rétablissement de l'ordre public

dans la Province. A ce titre :

- il veille au respect des libertés et de l'ordre public ainsi qu'au respect des bonnes mœurs ;

- il assure la sécurité des personnes, des biens et institutions ;

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- il peut mettre en mouvement la force publique pour assurer le maintien ou le rétablissement de

l'ordre.

Art.66. Le Haut-Commissaire est responsable de la protection civile dans sa circonscription. En cas

de catastrophe naturelle ou technologique, il assure la coordination des opérations de secours.

Art.67. Le Haut-Commissaire dispose d'un droit de réquisition générale sur les personnes, les biens

et les administrations.

Il rend régulièrement compte de l'évolution de la situation au Gouverneur.

Art.68. Le Haut-Commissaire représente l'Etat en justice dans les actes de la vie civile.

Art.69. Le Haut-Commissaire est officier de police judiciaire. A ce titre, et dans le respect du code

de procédure pénale il peut :

- constater les crimes et délits intéressant la sûreté de l'Etat et livrer leurs auteurs à la justice ;

- mettre en mouvement la force publique pour exécuter les décisions de justice.

………………………

Chapitre 3. Du maintien de l'ordre et de la protection civile.

Art.89. Le Préfet est officier de police judiciaire et responsable du maintien de l'ordre et de la

sécurité publique dans sa circonscription.

En cas de trouble dans le département, il informe les autorités supérieures et prend toutes mesures

utiles pour le rétablissement de l'ordre public.

Il adresse au Haut-Commissaire un rapport circonstancié après le rétablissement de l'ordre public

dans son département.

Art.90. Le Préfet est responsable des mesures d'urgence prises dans le cadre de la protection civile

dans le Département. En cas de catastrophe naturelle, il dirige les opérations de secours et rend

compte régulièrement de la situation au Haut-Commissaire.

Il dispose d'un droit de réquisition générale sur les personnes, les biens et les administrations.

Loi n° 055-2004 du 21 décembre 2004 portant code général des collectivités territoriales.

Art.179. …Le président du conseil régional est officier de police judiciaire.

………………

Art.212. Le président du conseil régional exerce son pouvoir règlementaire par voie d'arrêté.

Art.213. Les actes du président du conseil régional ne sont exécutoires et/ou opposables aux tiers

qu'après avoir été portés à la connaissance des intéressés par voie de publication ou d'affichage,

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toutes les fois qu'ils contiennent des dispositions générales et, dans les autres cas, par voie de

notification individuelle.

Art.214. Tout citoyen peut ester en justice contre les actes du président du conseil régional lui

faisant grief.

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2ème Partie. LA FONCTION DE POLICE DU MAIRE.

Le Cadre réglementaire de la fonction de police municipale est défini par les articles 261et 262 du

CGCT.

Loi 055-2004 du 21 décembre 2004 portant code général des collectivités territoriales au Burkina

Faso.

Art.261. La fonction de police municipale du Maire comprend :

1- la protection du domaine et des lieux publics, les mesures de police administrative visant à

assurer la commodité de la circulation, la protection des aliénés, l'occupation régulière du domaine

public, l'exercice de la profession de marchand fixe ou ambulant ;

2- la protection des personnes et de leurs biens ;

3- les mesures visant à assurer la salubrité et l'hygiène publique et qui concernent les opérations

funéraires, le contrôle sanitaire des établissements recevant de public, la lutte contre les fléaux,

les calamités et les produits incommodes ou dangereux pour la santé publique ;

4- les mesures visant à assurer le droit à la tranquillité et au repos et qui concernent les mesures

contre les bruits, les tapages, les indécences ;

5- l'application des mesures prises en matière de divagation des animaux.

Art.262. Le maire assure la police des routes à l'intérieur du territoire communal, dans les limites

des règlements en matière de circulation.

A cet effet, il délivre :

- les permis de stationnement ou de dépôt temporaire sur la voie publique et autre lieux publics,

sous réserve que mesure ne gêne pas la circulation ;

- les autorisations d’alignement individuel et de construire et les autre permissions de voirie à titre

précaire et essentiellement révocable, ayant pour objet notamment l’établissement dans le sol de

la voie publique de canalisations destinées au passage ou à la conduite de l’eau, d'électricité, de

gaz, du téléphone.

Chapitre 1. Les missions du maire.

Section 1. Compétences générales.

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Le maire est à la fois l'agent exécutif de la commune et le représentant de l'État.

En sa qualité d'agent exécutif, il est investi d'une compétence générale de police administrative au

niveau communal ; c'est à ce titre qu'il lui revient d'assurer l'ordre public local ; le respect du bon

ordre se réfère à toutes les prescriptions découlant du décret du 28 février 1997 portant définition

et répression des contraventions.

En sa qualité de représentant de l'État, le maire est officier d'état-civil (exécution des actes de

l'état qui y sont relatifs) et de police judiciaire (attribution de droit sans habilitation préalable) ; à

ce titre, il est placé sous la surveillance du procureur du Faso.

Paragraphe 1. Agent exécutif de la commune.

Les pouvoirs de police du maire sont fixés par le CGCT et d’autres textes particuliers ; le CGCT

donne notamment une liste détaillée mais non limitative des matières dans lesquelles ce pouvoir de

police municipale s'exerce ; cette liste témoigne de la diversité et aussi de la complexité des

missions ainsi confiées au maire.

La prise des mesures de police se manifeste sous la forme d’un arrêté qui est défini comme l'acte

par lequel une autorité administrative prend les décisions qui relèvent de sa compétence.

Le maire exerce au moyen d'un arrêté de police général ou individuel ses pouvoirs de police dans le

domaine de la salubrité, tranquillité, sécurité publique, voirie municipale ; par "arrêté de police du

maire", il faut entendre les arrêtés de police signés par le maire ou pris par délégation ; pour être

légal, cet arrêté doit être inspiré par le souci de maintenir le bon ordre et la tranquillité publique ;

dans tous les cas, les mesures prises doivent être adaptées aux circonstances ; aucune interdiction

ne peut être générale et absolue ; l'arrêté de police n'est exécutoire qu'après l'exécution de mesures

de publicité par affichage ou publication pour les mesures réglementaires en ce qui concerne la

population et notification aux intéressés pour les mesures individuelles.

Les buts de la police municipale sont d’assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité

publiques ; le maire confie les tâches relevant de sa compétence aux agents de police municipale

qui les exécutent, dans la limite de leurs attributions, sans préjudice de la compétence générale de

la police nationale et de la gendarmerie nationale ; ces agents exercent leurs fonctions de police

judiciaire sur le territoire de la commune dans les conditions prévues par l’article 28 du code de

procédure pénale.

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Les pouvoirs de police du maire ont néanmoins certaines limites ; d'une part, le préfet dispose d'un

pouvoir de substitution qui l'autorise à prendre pour la commune et dans tous les cas où il n'y aurait

pas été pourvu par l'autorité municipale, les mesures nécessaires au maintien de la salubrité, de la

sûreté et de la tranquillité publiques et d'autre part, les règlements pris par les autorités

supérieures constituent une seconde limite aux pouvoirs du maire en matière de police municipale ;

si le maire a la possibilité de prendre des mesures plus sévères que celles fixées par le règlement

(en matière de police de la circulation par exemple), il ne peut prendre des arrêtés assouplissant

ces règlements ; ces mesures restrictives doivent toutefois être strictement nécessaires pour

assurer l'ordre public et doivent respecter le principe d'égalité, les discriminations étant en

conséquence illégales ; les interdictions générales et absolues sont en tout état de cause

prohibées ; enfin le maire ne doit pas commettre de détournement de pouvoir en usant de ses

prérogatives dans un but autre que celui en vue duquel elles lui ont été confiées.

Les pouvoirs de police du maire s'exercent en outre dans le cadre légal sous le contrôle du juge

administratif.

Paragraphe 2. Représentant de l'Etat.

A. Officier de l'état-civil.

Le maire et les adjoints sont officiers de l’état civil et agissent sous l’autorité du procureur du Faso.

Ils sont personnellement responsables des actes d’état civil, même en cas de délégation. Ils ne

peuvent se soustraire, ni à la tenue des registres, ni à la délivrance des actes qui leur sont

demandés par les usagers que ceux-ci résident ou non dans la commune.

Le maire reçoit les déclarations de naissance et les reconnaissances, procède à la célébration des

mariages, dresse les actes de décès et, d’une manière générale, enregistre la mise à jour des actes

d’état civil en fonction des événements qui modifient l’état ou la capacité des personnes.

A. Officier de police judiciaire.

Historiquement, les maires tirent leur qualité d'OPJ du fait que dans le passé, les moyens de

communications étaient peu développés, et la présence étatique extrêmement réduite ; le maire

était le seul représentant de l'autorité, si bien que la qualité d'OPJ lui a été attribuée pour lui

permettre d'intervenir dans un cadre légal et garder "sous main de justice" tout individu interpellé

en flagrant délit, et ce dans l'attente de l'arrivée des forces de l'ordre.

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Section 2. Les pouvoirs de police du maire.

Paragraphe 1. Les pouvoirs de police judiciaire.

Différents personnels concourent à l'exercice de la mission de police judiciaire ; le code de

procédure pénale identifie clairement ces personnes et l'étendue de leurs pouvoirs qui diffèrent en

fonction de leur recrutement et affectation.

Les personnels décrits à l'article 15 du code de procédure pénale sont répartis en trois catégories en

fonction de l'étendue de leurs prérogatives ; il s'agit des officiers de police judiciaire, des agents de

police judiciaire et des fonctionnaires et agents auxquels sont attribués par la loi certaines

fonctions de police judiciaire ; on observera que les personnes visées ne bénéficient de la qualité

d'OPJ que si elles sont affectées à des missions de police judiciaire.

A. Les officiers de police judiciaire.

Les personnels ayant la qualité d'officier de police judiciaire ne peuvent exercer les attributions qui

leurs sont reconnues par le code de procédure pénale que s'ils sont affectés à un emploi comportant

l’exercice habituel de missions de police judiciaire (art.18 CPP in fine) ; cette limitation vise à

faciliter le contrôle de l’autorité judiciaire sur les actes de procédures qui lui sont transmis et

permet de vérifier la compétence matérielle et territoriale de celui qui a établi la procédure.

B. L'exercice de la police judiciaire par les maires et leurs adjoints.

État du droit.

Code de procédure pénale.

Art.16. Ont qualité d'officiers de police judiciaire :

9° : les maires et leurs adjoints.

Décret n° 2005-045 du 03 février 2005 portant attributions du Gouverneur de région, du Haut-

commissaire de province, et du Préfet de département.

Art.8.

Le Gouverneur est officier de police judiciaire. A ce titre et dans le respect du code de procédure

pénale il peut :

18
19

- constater les crimes et les délits intéressant la sûreté de l'Etat et livrer leurs auteurs à la justice ;

- mettre en mouvement la force publique pour exécuter les décisions de justice.

Art.69. Le Haut-Commissaire est officier de police judiciaire. A ce titre, et dans le respect du code

de procédure pénale il peut :

- constater les crimes et délits intéressant la sûreté de l'Etat et livrer leurs auteurs à la justice ;

- mettre en mouvement la force publique pour exécuter les décisions de justice.

Art.89-1. Le Préfet est officier de police judiciaire et responsable du maintien de l'ordre et de la

sécurité publique dans sa circonscription.

Loi n° 4-93 du 12 mai 1993 portant organisation municipale.

Art.91-4 et 5.Le maire est officier de police judiciaire. A ce titre, et de concert avec les services

spécialisés :

- il peut constater les crimes et délits, et livrer leurs auteurs à la justice ;

- il peut mettre en mouvement la force publique pour assurer le maintien et le rétablissement de

l'ordre ou pour exécuter les décisions de justice.

Loi n° 055-2004 du 21 décembre 2004 portant code général des collectivités territoriales.

Art.264.Le maire est officier de police judiciaire.

Code de procédure pénale.

Art.40.Le procureur du Faso procède ou fait procéder à tous les actes nécessaires à la recherche et

à la poursuite des infractions à la loi pénale.

A cette fin, il dirige l’activité des officiers et agents de police judiciaire dans le ressort de son

tribunal. En cas d’infractions flagrantes, il exerce les pouvoirs qui lui sont attribués par l’article 66.

Art.78-5.Le juge d’instruction procède ou fait procéder, soit par des officiers de police judiciaire,

conformément à l’alinéa 3, soit par toute personne habilitée par le ministre de la justice, à une

enquête sur la personnalité des inculpés, ainsi que sur leur situation matérielle, familiale ou

sociale. Toutefois, en matière de délit, cette enquête est facultative.

L'accomplissement des actes d'enquête de police judiciaire par les maires et les adjoints.

Situation actuelle.

19
20

Investis de plein droit de la qualité d'officier de police judiciaire par le code de procédure pénale

du seul fait de leurs fonctions, les maires et les adjoints peuvent, en principe, accomplir tous les

actes d'enquête de police judiciaire que leur attribue cette qualité.

Ils sont donc compétents pour rechercher en vue de constater par procès-verbal les contraventions

de police ; ils peuvent recevoir des rapports, plaintes et dénonciations relatifs aux crimes, délits et

contraventions.

En cas de flagrant délit, ils peuvent accomplir tous les actes d’enquêtes judiciaires normales,

arrêter ou détenir les auteurs présumés d'infractions pour les remettre à la police ou à la

gendarmerie, dresser procès-verbal des différentes opérations effectuées, entendre les témoins et

consigner leurs déclarations, procéder à des saisies, apposer des scellés, dresser procès-verbal des

différentes opérations effectuées, etc., mais uniquement dans le ressort du territoire de leur

commune.

Lorsqu’ils agissent en tant qu’OPJ, ils doivent pouvoir, à tout moment, justifier de leur qualité.

En conséquence, il leur est recommandé d’être munis d’une pièce justificative, voire d’être ceints

de leur écharpe pour que les prérogatives et les protections que confère le statut d'OPJ leur soient

reconnues.

La question se pose alors de savoir si la valeur juridique que leur confèrent cette qualité et les

actes accomplis à l'occasion sont conditionnés par le port de ces signes distinctifs, sachant que

l'article 19-2 du code de procédure pénale exige seulement que la mention de la qualité d'OPJ

figure sur les procès-verbaux ?

La qualité d'officier de police judiciaire que confère l'article 16 du code de procédure pénale aux

maires et à leurs adjoints n'est en aucun cas subordonnée au port de quelque signe distinctif ou à

une quelconque habilitation.

Les maires peuvent donc procéder à tous les actes nécessaires à la recherche et à la poursuite des

infractions à la loi pénale (article 40 du code de procédure pénale) ou être amenés sur demande du

juge d’instruction, à diligenter des enquêtes sur la personnalité des personnes poursuivies ainsi que

sur leur situation matérielle, familiale ou sociale (article 78-5 du code de procédure pénale).

En pratique, ces missions sont surtout confiées aux maires des communes où il n’existe pas d’autres

officiers de police judiciaire.

En liaison étroite avec le procureur, les maires ont :

20
21

- le devoir de signaler à l'autorité judiciaire les infractions dont il a connaissance,

- la charge de renseigner le procureur,

- la compétence pour constater par procès-verbal toutes contraventions dans tous les domaines,

mais ils peuvent aussi en laisser le soin à un autre officier de police judiciaire compétent,

fonctionnaire de la police nationale ou militaire de la gendarmerie, mais pas à un agent de police

municipale, lorsqu’il ne s’agit pas d’une contravention à un arrêté de police municipale.

En tout état de cause, il importe que toute intervention du maire se fasse en liaison étroite avec le

parquet qui doit être informé sans délai des actes de police judiciaire qu’il se propose d’accomplir

ou qu’il vient d’accomplir, car l’exercice de la mission de police judiciaire s’effectue sous le

contrôle du procureur du Faso.

Remarque.

Les maires ou leurs adjoints victimes d'une infraction dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de

leurs fonctions, peuvent-ils la constater eux-mêmes ?

Il ressort de la lecture croisée des articles 14, 17 et 19 du code de procédure pénale que si tout

officier de police judiciaire est habilité à constater les infractions à la loi pénale, il doit informer

sans délai le procureur du Faso de celles dont il a connaissance, étant entendu qu'il appartient à ce

dernier d'ordonner, comme dans toute procédure judiciaire, les mesures d'instruction nécessaires à

la manifestation de la vérité.

La mise en œuvre des pouvoirs de police judiciaire par le maire.

De nombreuses difficultés liées à la mise en œuvre des pouvoirs de police judiciaire existent et

concernent :

- la limitation de leur champ de compétence territoriale qui s’arrête au périmètre communal ;

- l'absence de qualification professionnelle. La pratique habituelle de la police judiciaire suppose

une spécialisation poussée en droit pénal et procédure pénale et une longue expérience des

investigations sur le terrain.

Par méconnaissance de la pratique des investigations judiciaires, la matière comporte des risques

d’erreurs, même pour un OPJ confirmé, et ne peut donc être que difficilement maîtrisée par un non

spécialiste qui, même avec le souci constant d’observer la plus stricte légalité, aura de la peine à

éviter de commettre des actes irréguliers susceptibles d’être annulés ;

- le défaut de personnel, moyens et structures adaptés à l'accomplissement de la mission ;

21
22

- les limitations imposées par le code de procédure pénale qui imposent au procureur de recourir de

préférence à d'autres OPJ ; dans les communes où ne résident pas d’autres OPJ, les maires peuvent

apporter une aide efficace au procureur, notamment par leur connaissance personnelle de la plus

grande partie des habitants de la commune ;

- enfin et surtout, le maire n'est pas au nombre des fonctionnaires et agents des administrations

publiques chargés d'un service de police ou de répression. Il se trouve donc exclu des dispositions

qui accordent aux fonctionnaires de la police et de la gendarmerie nationale le droit de détenir par

dépôt une arme de service dite encore arme administrative ou de dotation, et même la qualité

d'officier de police judiciaire ne lui confère pas le droit à la détention et au port d'une arme à feu ;

on ne voit donc pas comment le maire pourrait accomplir des missions de police judiciaire pour

lesquelles le port d'une arme à feu est nécessaire.

Sans qu’il puisse être question d’affranchir les maires de l’obligation qui leur incombe de prêter

leur concours à l’autorité judiciaire, les missions de police judiciaire des maires risquent cependant

de devenir pour eux une cause de difficultés avec certains de leurs administrés.

Chaque fois qu’il n’existe pas urgence ou flagrance, et que la mise en œuvre des pouvoirs de police

judiciaire peut comporter des risques, le maire doit, de préférence, avoir recours à la gendarmerie

ou à la police, et leur laisser le soin d’exercer les missions pour lesquelles ils sont parfaitement

préparés.

Il en résulte que les rapports entre le maire et les OPJ professionnels sont de nature fonctionnelle

et le maire ne dispose d'aucun pouvoir hiérarchique sur les personnels de la police d'Etat ou de la

gendarmerie.

Concrètement, les maires et les adjoints doivent donc s'abstenir de mettre en œuvre leurs pouvoirs

de police judiciaire, sauf si leur commune est dépourvue de commissariat de police ou de brigade

de gendarmerie ; à ce moment, le maire est compétent pour constater les délits, participer à des

saisies exécutions, viser des mandats d'amener, etc.; le procureur du Faso doit, en tout état de

cause, être avisé de toute opération de police judiciaire effectuée par le maire ou les adjoints.

Il peut toutefois arriver que le procureur du Faso adresse au maire des demandes de renseignements

qui peuvent revêtir un simple caractère administratif et dans ce cas, le maire répond en tant

qu’autorité administrative, ou prendre place dans une procédure judiciaire et, dans ce cas, celui-ci

répond en tant qu’autorité de police judiciaire.

22
23

Ces demandes doivent clairement préciser le cadre administratif ou judiciaire dans lequel elles se

situent et, en cas de demandes à caractère judiciaire, la réponse fournie par le maire en sa qualité

d’OPJ est nécessairement versée au dossier.

Par conséquent, compte tenu du caractère contradictoire de la procédure pénale, elle peut être

portée à la connaissance de l’avocat de la partie poursuivie.

Paragraphe 2. Attributions des officiers de police judiciaire.

Les attributions reconnues aux OPJ sont principalement les suivantes :

- recevoir les plaintes et dénonciations,

- constater les crimes, délits et contraventions,

- procéder à des enquêtes préliminaires, de flagrant délit ou sur commission rogatoire,

- décider de mesures de garde à vue à l'encontre de personnes suspectées d'avoir commis une

infraction, sous le contrôle du procureur,

- se transporter sur les lieux pour y procéder à toutes constatations et saisies utiles,

- procéder à des perquisitions et des saisies à domicile de personnes paraissant avoir participé à une

infraction ou paraissant détenir des pièces ou objets relatifs à ladite infraction,

- déférer aux réquisitions et exécuter les délégations des juridictions d'instruction,

- aviser le parquet si les faits sont graves ou importants,

- interdire aux personnes de s’éloigner des lieux jusqu’à clôture de ses opérations,

- vérifier ou établir l’identité des personnes par tous moyens techniques appropriés,

- procéder s'il y'a lieu aux vérifications concernant l'état alcoolique,

- convoquer et entendre tous témoins et tous individus suspects,

- garder à sa disposition tous témoins réticents ou individus soupçonnés, la rétention de ces derniers

pouvant même être prolongée dans certains cas,

- auditionner le plaignant,

- arrêter l'auteur de l'infraction,

- effectuer des palpations de sécurité,

- procéder à la fouille du suspect, de ses bagages ou de son véhicule,

- procéder à l'appréhension des objets ou documents découverts,

- arrêter et déférer au parquet les individus paraissant sujets à inculpation,

- contrôler les agents de police judiciaire effectuant des actes d'enquête.

23
24

Les actes accomplis par les officiers de police judiciaire sont consignés dans des écrits appelés

procès-verbaux (PV) dont l’ensemble, pour une affaire déterminée, prend l’appellation "Procédure".

Compétence territoriale.

Compétence territoriale ordinaire.

L'officier de police judiciaire ne peut exercer ses fonctions que sur une portion de territoire

déterminé ; cette compétence territoriale répond à un principe général posé par l'article 18-1 du

code de procédure pénale :

"Les officiers de police judiciaire ont compétence dans les limites territoriales où ils exercent leurs

fonctions habituelles".

La compétence, c'est-à-dire l'aptitude à remplir les fonctions confiées par l'art.17 CPP (qualification

judiciaire) s'étend, selon la catégorie de services ou unités dans lesquels les officiers de police

judiciaire agissant ès qualité sont administrativement affectés, au ressort territorial suivant :

- circonscriptions de sécurité publique (une ou plusieurs communes),

- services régionaux de la sûreté de l’Etat (département ou région),

- services régionaux de police judiciaire (plusieurs départements),

- services des directions centrales (territoire national).

Compétence territoriale extraordinaire des officiers de police judiciaire.

Ce principe comporte des dérogations et des extensions de compétence (fait de sortir de sa

compétence territoriale ordinaire) sont prévues par l’article 18-2 du code de procédure pénale en

matière de flagrance ou sur commission rogatoire.

La première extension de compétence est mise en œuvre par l’officier de police judiciaire lui-

même en se faisant éventuellement assister d’agents de son service ; la seconde résulte d'une

commission rogatoire expresse.

Pour ce faire, l'officier de police judiciaire doit observer certaines formalités :

- aviser avant son déplacement le procureur du Faso du lieu où il doit se rendre ainsi que l'OPJ

territorialement compétent ; en ce lieu, ses opérations achevées, un compte rendu sera fait au

procureur du Faso de la localité des opérations menées et à l'OPJ territorialement compétent si ce

dernier n'a pas assisté aux opérations,

- ces avis sont consignés dans le procès verbal.

24
25

L'OPJ avise également le procureur du Faso dont il dépend, car l'enquête qu'il diligente reste sous sa

direction.

Paragraphe 2. Les pouvoirs de police administrative.

La fonction de police municipale du maire consiste à réglementer, contrôler ou interdire par arrêté

les activités menées dans la commune par la prise de mesures de police, en vue du maintien de

l'ordre public ; la mesure de police prise par le maire peut :

- viser à réglementer l'exercice de certaines activités quant aux lieux et au moment de leur

déroulement ;

- lorsque les textes le prévoient, le maire peut aussi contrôler certaines activités notamment celles

qui sont soumises à déclaration préalable ;

- enfin, le maire peut interdire l'exercice de certaines activités susceptibles de troubler l'ordre

public, mais cette mesure doit être motivée par la nécessité du maintien de l'ordre public et

proportionnée à l'objectif visé.

Les pouvoirs de police du maire ont néanmoins certaines limites ;

D'une part, le préfet dispose d'un pouvoir de substitution qui l'autorise à prendre pour toutes les

communes du département ou pour plusieurs d'entre elles et, dans tous les cas où il n'y aurait pas

été pourvu par les autorités municipales, les mesures nécessaires au maintien de la salubrité, de la

sûreté et de la tranquillité publiques.

D'autre part, les règlements pris par les autorités supérieures constituent une seconde limite aux

pouvoirs du maire en matière de police municipale ; si le maire a la possibilité de prendre des

mesures plus sévères que celles fixées par le règlement (en matière de police de la circulation par

exemple), il ne peut prendre des arrêtés assouplissant ces règlements ; ces mesures restrictives

doivent toutefois être strictement nécessaires pour assurer l'ordre public et doivent respecter le

principe d'égalité.

A. En matière de tranquillité.

1. La police des débits de boissons.

2. Etat du droit interne.

3. Les problèmes récurrents.

 Définition insuffisante de la notion de débits,


 Classification discutable de la catégorie des débits, du fait de l'insertion de la bière,
boisson alcoolisée, dans le groupe 1,

25
26

 Groupe de boissons, même réflexion que pour le point N°2, d'où la nécessité peut être de
l'adapter à la grille des licences, si le principe d'un groupe de boissons ne comportant pas
une boisson alcoolisée est retenu,
 La déclaration d'activités : le problème de son assimilation à l'autorisation d'ouverture
administrative ; les établissements de fait,
 Les relations "Débitants/Clients : droits et devoirs respectifs,
 Affichage de la loi sur l'ivresse,
 Les débits temporaires,
 Les zones protégées,
 Les heures de fermeture (débits et édifices installés sur la voie publique),
 La durée de fermeture administrative et judiciaire,
 La réglementation de l'ouverture des débits,
 La discussion sur les transferts de débits,
 La compréhension de la pluralité des débits,
 L'effectivité des pouvoirs du maire,
 La situation administrative et l'hygiène du personnel féminin,
 Les problèmes de mœurs,
 Les nuisances,
 La situation administrative des crêperies, pâtisseries, salons de thé, foyers, etc.,
 La publicité des boissons alcoolisées,
 La sécurité dans les débits en tant qu'Etablissements Recevant du Public,
 La disparition administrative d'un débit,
 Le nombre de débits de boissons à Ouagadougou (débits de boissons légaux et illégaux),
 La répartition des débits de boissons et leur conformité avec la réglementation,
 L'individualité de la licence.

2. La police des nuisances sonores.

1. Etat du droit interne.

2. Les problèmes récurrents.

 La multiplicité des textes réglementaires,

 La conception culturelle de la notion de 'bruit",

 L'absence de système de mesure acoustique,

 La situation des lieux du culte,

 L'insécurité dans les établissements recevant du public,

 L'effectivité des pouvoirs de police du maire.

3. La police des réunions publiques.

1. Etat du droit interne.

2. Les problèmes récurrents.

 Autorisation préalable, déclaration préalable et tolérance administrative,

 La réquisition complémentaire spéciale,

 Franchises universitaires et conditions d'accès des forces de l'ordre dans les locaux et

enceintes universitaires,

26
27

 La responsabilité des maires.

B. En matière de sécurité.

1. La police des Etablissements Recevant du Public.

Etat du droit interne.

Les problèmes récurrents.

 La réalité du contrôle administratif,

 L'insécurité dans les établissements recevant du public.

A. La police de la voie publique.

1. Etat du droit interne.

2. Les problèmes récurrents.

 L'occupation anarchique du domaine public communal,

 L'inadéquation de la réglementation.

C. En matière de salubrité.

La police des opérations funéraires.

Etat du droit interne.

Les problèmes récurrents.

 La non application de la réglementation administrative des décès,

 La non application de la réglementation administrative portant sur la police des

cimetières,

 Le problème de la police des funérailles.

 Les opérations consécutives au décès.

……………………………………………………………………………………………………………….

Chapitre 2. La police municipale.

Section 1. Missions des APM.

L'agent de police municipale (APM) est un agent chargé de protéger la sûreté des personnes et des

biens, de faire respecter les règlements de police municipale, d’assurer l’exécution des arrêtés de

police du maire, de prêter son concours aux autres services publics et d'assurer les services

d'honneur lors des cérémonies et manifestations communales.

27
28

A la différence des services de l'Etat qui disposent d'une compétence générale, les polices

municipales n'ont vocation à connaître que des tâches en relation avec la prévention et la

surveillance du bon ordre communal.

Les agents de police municipale sont des fonctionnaires territoriaux aux emplois hiérarchisés,

recrutés par concours et nommés par le maire ; certains d’entre eux sont assermentés ; il s'agit des

officiers et officiers supérieurs de la police municipale qui doivent prêter serment devant le tribunal

de grande instance du ressort de leur lieu de service, en ces termes : "Je jure et promets de bien et

fidèlement remplir mes fonctions et d’observer en tout les devoirs qu’elles m’imposent".

L'assermentation vise deux objectifs :

- au plan judiciaire, les procès-verbaux établis par les personnels de la police municipale font foi

jusqu'à preuve contraire ; cette procédure d'assermentation est destinée, par sa solennité, à leur

faire prendre conscience de la responsabilité qui leur incombe, lorsqu'ils accomplissent leurs

missions de police judiciaire ; la prestation de serment constitue donc un engagement solennel de

respecter les règles de droit communes à tout agent chargé de fonctions de police judiciaire ;

- au plan administratif, le policier municipal concerné s'engage à se mettre au service de la

population de la commune, dans le respect de la loi, de l'ordre et de la sécurité ; l'assermentation

est toutefois limitée au ressort territorial de la commune.

Les missions de police administrative des policiers municipaux s'exercent essentiellement par leur

présence physique et visible sur la voie publique et dans les lieux publics ; elles s'inscrivent dans le

cadre de la police de proximité, ce qui suppose une coordination des activités avec celles des autres

forces de police (police et gendarmerie) susceptible d'être formalisée par la signature d'une

Convention de Coordination.

Paragraphe 1. Rôle de la Police Municipale.

Organisation de la Police Municipale.

La "Direction de la Police Municipale" ou le "Commandement de la Police Municipale" selon

l'importance et les moyens de la commune est placée sous l'autorité du maire en vue de l'assister

dans l'exercice de sa fonction de police municipale.

Missions de la Police Municipale.

La Police Municipale constate par voie de procès-verbaux pour les faits suivants :

28
29

- infractions aux arrêtés municipaux pris par le maire dans le cadre de ses pouvoirs de police ;

- infractions d'ordre contraventionnel aux dispositions du code de la route, de l'hygiène publique ou

du code de l'environnement.

Paragraphe 2. Domaine d'intervention.

Dans le cadre des dispositions prévues par le décret 95-291 du 20 juillet 1995 portant création et

attributions de la Police Municipale, celle-ci est placée sous l’autorité du Maire et sous le pouvoir

hiérarchique du Secrétaire Général de la mairie.

La Police Municipale intervient dans le domaine de :

- la circulation et le stationnement ;

- les halles et marchés, les foires et gares routières ;

- la prévention de la voie publique (entrée et sortie des lieux publics, écoles, stades, cinémas, etc.)

- l’environnement, l’hygiène, l’assainissement ;

- les lieux touristiques, arènes de lutte et hippodromes ;

- la surveillance des bâtiments communaux bâtis et non bâtis ;

- la divagation des animaux.

Le maire peut également solliciter la police municipale dans le cadre d'actions de bon ordre et de

salubrité en matière de :

- désencombrements de la voie ou des lieux publics ;

- déguerpissements.

Le personnel de la police municipale surveille les entrées et sorties des établissements scolaires,

prête son concours aux autres services publics, assure le service d'ordre à l'occasion des

manifestations locales ainsi que les services d'honneur de la mairie.

D'une manière générale, la police municipale veille à la bonne application des arrêtés du maire,

surveille et protège les immeubles communaux, assure la police des foires et des marchés, contrôle

l'exercice de la profession de marchand ambulant et celui de la police funéraire.

Les agents de police municipale, sous l'autorité du maire, sont chargés d'assurer les missions de

police administrative générale, c'est-à-dire la prévention, la surveillance du bon ordre, la

tranquillité, la sécurité et la salubrité publique, qui relèvent de la compétence de l'autorité

territoriale ;

29
30

Les agents sont dotés de bâtons de police, de menottes et de grenades lacrymogènes ; ils peuvent

être dotés d'armes de poing acquises par la commune pour l'accomplissement des missions de police

pour lesquelles le port d'une arme à feu est nécessaire ; l'aval du procureur sera requis.

La délégation de la qualité d'OPJ ne peut en aucun cas leur être attribuée par le maire.

Section 2. Les contrôles de police administrative.

Paragraphe 1. Contrôles de voie publique.

Paragraphe 2. Contrôles des lieux publics.

Conclusion.

Rapports du Maire avec la Police d'État et la Gendarmerie Nationale.

Dans les communes où il n'existe pas de police municipale, la police d'Etat exerce les attributions de

police municipale sous les ordres du maire ; ce dernier ne dispose toutefois d'aucun pouvoir

hiérarchique sur les personnels de police ; il incombe à la police étatisée :

- d’exécuter les arrêtés de police du maire ;

- de réprimer les atteintes à la tranquillité publique ;

- d’assurer le bon ordre quand il se fait occasionnellement de grands rassemblements de personnes.

Le maire peut également bénéficier du concours de la brigade territoriale de gendarmerie.

Le maire peut également procéder à diverses réquisitions, notamment celles des administrés pour

toute opération de sécurité publique ; le refus de déférer à la réquisition est passible d'une

contravention ; le maire dresse, selon les cas, procès-verbal en visant l’article 5-7 du décret du 28

février 1997 portant définition et répression des contraventions ou les articles 59-3 ou 72-3 du code

de procédure pénale.

Rapports entre la Police Municipale, la Police Nationale et la Gendarmerie Nationale.

La police municipale et les forces de sécurité de l'Etat ont vocation, dans le respect de leurs

compétences propres, à intervenir sur la totalité du territoire de la commune.

Il n'existe pas de dispositif juridique imposant sous une forme conventionnelle une Convention de

Coordination déterminant les modalités selon lesquelles les interventions de la police municipale

sont coordonnées avec celles des forces de sécurité de l'Etat.

30
31

Dans la pratique, cette opérationnalité d'actions est réelle et se matérialise généralement sous la

forme de réunions périodiques d’échanges d’informations sur la nature et les lieux d’interventions

relatives à l'ordre, la sécurité et la tranquillité publics dans la commune.

31
32

POLICE ADMINISTRATIVE DES DEBITS DE BOISSONS.


DEFINITION.
Le débit de boissons est un établissement dans lequel on offre ou vend des boissons alcoolisées ou
non, destinées à être consommées sur place ou emportées.
Le dolo (bière de mil), le bangui (vin de palme) et l’hydromel sont soumis à une réglementation
spéciale, si bien qu'ils ne relèvent pas de la règlementation générale des débits de boissons.
CLASSIFICATION.
Les débits de boissons sont divisés en trois catégories.
Les débits de boissons de 1ère catégorie, comportant la licence de 1ère catégorie ne sont autorisées
à vendre que les boissons du 1er groupe ; le premier groupe comprend principalement les boissons
suivantes : eaux minérales ou gazéifiées, jus de fruits ou de légumes, sirops, lait, café, bière, cidre
etc.
Les débits de boissons de 2ème catégorie disposant de la licence afférente sont autorisés à vendre
les boissons des deux premiers groupes ; le second groupe regroupe les boissons alcoolisées
provenant de la fermentation naturelle du vin.
La licence de 3ème catégorie comporte l’autorisation de vente des boissons des trois groupes ; le
troisième groupe comporte toutes les autres boissons alcoolisées autres que celles appartenant au
deuxième groupe.
La vente sur la voie publique de boissons alcoolisées est interdite ; la vente des alcools et spiritueux
est interdite dans les économats ainsi que sur le lieu d’emploi des travailleurs.
Les boissons sont réparties en 3 groupes.
GROUPE I
Boissons telles qu’eaux minérales ou gazéifiées, jus de fruits ou de légumes, limonades, sirops,
infusions, lait, café, thé, chocolat, bière, cidre.
GROUPE II
Boissons alcoolisées provenant de la fermentation naturelle de vin, vins doux naturels.
GROUPE III
Boissons alcoolisées suivantes : vin de liqueur, apéritif à base de vin, vins doux naturels autres que
ceux appartenant au groupe II, liqueurs, rhum, alcool provenant de la distillation de vin, cidre,
purées, fruits sans addition d’essence, toutes les autres boissons dont la fabrication et l’importation
ne sont pas interdites.
LA LICENCE.
La licence est le document fiscal qui permet l'exploitation du débit de boissons. Elle est personnelle
et valable pour un seul établissement et un seul emplacement; il ne peut être délivré qu’une seule
licence par personne physique et morale dans chaque localité; le propriétaire de la licence est tenu
d’être immatriculé à la mairie ou au chef lieu de la circonscription administrative dont il dépend.
Est considéré comme définitivement fermé tout débit de boissons dont le propriétaire aura
transféré la licence à un tiers sans autorisation préalable des autorités compétentes.
Le débit de boissons en question ne pourra s’ouvrir sans une nouvelle autorisation administrative.

32
33

La non exploitation d’un débit de boissons pendant 4 mois entraîne l’annulation de la licence sauf si
la suspension est motivée par des réparations, transformations des locaux ou cas de maladie ou
autres cas de force majeure signalés aux autorités administratives et fiscales.
CONDITIONS D'EXPLOITATION D'UN DEBIT DE BOISSONS.
OUVERTURE.
Aucun débit de boissons ne peut être ouvert sans l’autorisation préalable du préfet ou du maire,
délivrée après avis du comité local de salubrité publique et du service des impôts.
Toute personne sollicitant l’autorisation d’ouvrir un débit de boissons doit adresser au préfet ou au
maire un dossier dont la composition sera fixée par décret.
1° Une demande timbrée à 200 francs précisant l’enseigne de l’établissement;
2° Un acte de naissance ou jugement supplétif en tenant lieu;
3° Un extrait de casier judiciaire datant de moins de 3 mois;
4° Un certificat de visite et contre-visite délivré par un médecin;
5° Un certificat de résidence;
6° Un plan détaillé de l’établissement;
7° Un récépissé de déclaration d’activités délivré par le service des impôts.
Les sociétés et associations fourniront outre la demande timbrée précisant l’enseigne de
l’établissement, le plan détaillé de l’établissement et le récépissé de déclaration d’activités, leurs
statuts.
LIMITATION.
Le nombre de débits de boissons dont l’ouverture est soumise à une autorisation préalable est fixé
comme suit :
1 pour 2 000 habitants dans les agglomérations de plus de 10 000 habitants;
1 pour 1 000 habitants dans les agglomérations de 1 000 à 10 000 habitants;
1 pour les agglomérations de moins de 1 000 habitants.
Toutefois, dans un but de protection de la santé publique et lorsque les nécessités l’exigeront, les
chefs de circonscriptions administratives pourront refuser l’autorisation d’ouverture de nouveaux
débits de boissons même si le nombre total de ces débits tel qu’il résulte des dispositions ci-dessus
n’est pas atteint, à charge pour eux d’en informer le ministre de (l’Administration Territoriale et de
la Sécurité) après avis du comité local de lutte contre l’alcoolisme.
En cas de refus non motivé de l’autorisation administrative, l’intéressé peut saisir la chambre
administrative de la Cour Suprême.
DEBITS DE BOISSONS TEMPORAIRES.
Des licences temporaires peuvent être accordées à l’occasion d’événements exceptionnels
(kermesses, festivals, foires, etc.). Elles sont délivrées par le préfet ou le maire qui devra en
informer le ministre de tutelle. La durée de cette licence ne peut excéder quinze jours.
ZONES PROTEGEES.
Aucun débit de boissons alcoolisées ne pourra s’établir à moins d’une distance de 400 mètres des
écoles, hôpitaux, maternités, dispensaires, édifices du culte, cimetières, centres sociaux et
organismes publics créés en vue du développement physique et moral de la jeunesse.

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Aucun débit de boissons ne pourra s’établir à moins d’une distance de 400 mètres des casernes,
camps et tous bâtiments occupés par les troupes.
Cette distance est calculée à vol d’oiseau à partir des limites extérieures des concessions dans
lesquelles sont bâtis les édifices à protéger.
MUTATION.
Est considérée comme ouverture d’un nouvel établissement et devra faire l’objet de la présentation
d’un dossier réglementaire prévu à l’article 13 :
- toute mutation dans la personne du propriétaire; et dans ce cas une demande de mutation;
- le transfert de l’établissement d’un lieu à un autre.
INTERDICTIONS.
Est interdite la vente sur la voie publique des boissons alcoolisées. En ce qui concerne les boissons
non alcoolisées, leur vente est interdite lorsque celles-ci sont offertes dans les récipients autres que
ceux capsulés chez le fabricant légalement autorisé.
Il est interdit d’employer dans un débit de boissons des mineurs, à l’exception de l’épouse et des
membres de la famille du débitant.
INCAPACITES.
Les mineurs et les majeurs incapables.
INCOMPATIBILITES.
L’incompatibilité est absolue par exemple entre la profession de débitant de boissons et de
fonctionnaire (policier), notaire, huissier, avocat, etc.
Cette obligation trouve son prolongement sur le plan de la vie privée de l’agent, par l’obligation qui
lui est faite de déclarer la situation professionnelle de son conjoint ; si ce dernier exerce une
activité privée lucrative incompatible avec les fonctions du conjoint, l’administration locale peut
ordonner la cessation de cette activité ou prendre toute autre mesure dans l’intérêt du service.
L’exigence d’honorabilité s’étend à la famille du fonctionnaire de police qui peut être mis en
demeure par ses supérieurs de faire cesser l’activité professionnelle de son conjoint ou de sa
concubine, si cette activité est de nature à jeter le discrédit sur la fonction policière ou créer une
situation d’équivoque préjudiciable à celle-ci.
Cette mise en demeure intervient généralement quand il s’agit d’exploitation de débits de boissons
ou d’hôtels ; ces dispositions s’appliquent également à l’agent vivant en concubinage notoire avec
une personne exerçant l’une de ces activités.
L’exigence d’honorabilité justifie également la compétence du ministre en charge de la sécurité à
intervenir dans la vie privée de l’agent de police.
Ainsi, avant de contracter mariage, l’agent est tenu d’obtenir une autorisation du ministre qui
fera procéder à une enquête de moralité sur la personne concernée.

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FERMETURE.

La fermeture de l’établissement par le préfet ou le maire pourra être prononcée dans les cas
suivants :
- récidives pour infractions prévues à l’article 17 de la loi régissant les débits de boissons;
- lorsque l’ordre et la santé ne sont pas préservés;
- lorsque le propriétaire aura cédé l’exploitation;
- lorsque la moralité publique n’est pas respectée;
- lorsqu’il existe des locaux à usage de chambre ne possédant pas un statut d’hôtel;
- lorsqu’il est employé des mineurs de moins de 13 ans pour les garçons et moins de 16 ans pour les
filles.
- condamnation du propriétaire pour crime de droit commun, vol, recel, escroquerie, abus de
confiance, recel de malfaiteur, outrage public à la pudeur, incitation de mineurs à la débauche,
proxénétisme, vente de marchandises falsifiées ou nuisibles à la santé;
- non-paiement des impôts directs, taxes et droits indirects et des cotisations à la Caisse Nationale
de Sécurité Sociale.
Quiconque contrevient à une mesure de fermeture dictée en exécution de l’article 18 de ladite loi
est passible d’une amende de 100.000 à 250.000 francs et d’un emprisonnement de dix jours à deux
mois ou l’une de ces deux peines seulement.
En cas de récidive, l’amende sera doublée et la peine de prison ne sera jamais inférieure à trois
mois.
La répression de l'ivresse publique et manifeste.
Est punie d'une contravention de première classe toute personne trouvée en état d’ivresse
manifeste sur la voie publique et dans les lieux publics ; pour que la contravention soit caractérisée,
il faut d’une part que l’état d’ivresse soit manifeste (évidente, apparente et visible de tous), et
d’autre part qu’il soit constaté sur la voie publique ou dans un lieu public.
La protection des mineurs.
L’accès des bars, dancings et salles de spectacles et distractions est également interdit aux mineurs
de moins de dix-huit ans non accompagnés de leurs parents ou tuteurs ; cette interdiction ne
s’applique pas aux spectacles et distractions spécialement organisés et autorisés pour la jeunesse.
Est punie d’un emprisonnement de deux à six mois et d’une amende de 50.000 à 150.000 francs ou
de l’une de ces deux peines seulement toute personne qui, gérant un établissement interdit aux
mineurs de moins de dix-huit ans les laisse y pénétrer ; en cas de récidive, la fermeture temporaire
ou définitive de l’établissement est prononcée pour une durée qui ne peut excéder cinq ans ;
Est punie des mêmes peines toute personne qui, gérant un établissement, sert de la boisson
alcoolisée à un mineur de moins de dix-huit ans même accompagné par ses parents ou tuteurs.
Ne peuvent exploiter les débits de boissons les mineurs et les interdits, de même que les individus
condamnés pour crime de droit commun.

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LE RESTAURANT.
Le restaurant est un établissement destiné à la restauration des clients et dans lequel les boissons
n’y sont servies qu’à l’occasion des principaux repas et comme accessoires de la nourriture.
Les restaurants qui ne sont pas titulaires d’une licence de débit de boissons doivent être pourvus de
la licence restaurant qui permet de vendre les boissons des deux premiers groupes ; pour la vente
des boissons du 3ème groupe, même à l’occasion des repas, la possession de la licence
correspondante est obligatoire.

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POLICE DES NUISANCES SONORES.


DEFINITION.
Les bruits constituent des nuisances sonores.
Ils concernent tous comportements bruyants ayant pour but manifeste de troubler la tranquillité
publique ; sont notamment concernés tous les bruits créant un trouble excédant les inconvénients
normaux de la vie en société ainsi que ceux constitutifs de l'infraction de tapage nocturne.
REGLEMENTATION.
Afin de protéger la santé et la tranquillité publiques, tout bruit gênant causé sans nécessité ou dû à
un défaut de précaution est interdit, de jour comme de nuit.
VOIES ET LIEUX ACCESSIBLES AU PUBLIC.
Sur la voie publique, les voies privées accessibles au public et les lieux publics, sont interdits les
bruits gênants par leur intensité, leur durée ou leur caractère agressif ou répétitif quelle que soit
leur provenance, tels ceux produits par :
1 - les publicités diffusées par cris, par chants ou par avertisseurs sonores,
2 - l'usage de tout appareil de diffusion sonore à moins que ces appareils ne soient utilisés
exclusivement avec des écouteurs,
3 - des réparations ou réglages de moteurs, à l'exception des réparations de courte durée
permettant la remise en service d'un véhicule immobilisé par une avarie fortuite en cours de
circulation,
4 - la production de musique électroacoustique (instruments de musique équipés d'amplificateur),
5 - l'utilisation des pétards et des pièces d'artifice.
Dérogations exceptionnelles.
Des dérogations individuelles ou collectives peuvent être accordées, par arrêté, pour une durée et
une intensité déterminées, lors de circonstances particulières ou exceptionnelles telles que
manifestations commerciales, sportives ou musicales, fêtes ou réjouissances, pour l'exercice de
certaines professions ou d'activités à caractère saisonnier.
Les demandes écrites doivent parvenir en Mairie, avant la date de la manifestation.
En cas de non-respect des prescriptions relatives à la durée ou à l'intensité fixées dans l'arrêté
dérogatoire ou en cas de trouble manifeste à l'ordre public, l'autorisation pourra faire l'objet d'une
révocation immédiate.
Alarmes sonores, pétards et les pièces d'artifice.
En ce qui concerne les dispositifs d'alarme sonore audibles de la voie publique, les pétards et les
pièces d'artifice, leur vente et leur utilisation sont soumises aux prescriptions réglementaires en
vigueur, notamment l'art.4-1 du décret du 28 février 1997 et le communiqué n° 99-020 du ministre
du commerce, de l’industrie et de l’artisanat du 28 décembre 1999 sur les jouets explosifs.
Sonorisation des magasins et galeries marchandes.
La sonorisation des magasins et galeries marchandes est tolérée, dans la mesure où elle reste
inaudible de l'extérieur et ne constitue pas une gêne pour le voisinage.

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ACTIVITES PROFESSIONNELLES ARTISANALES ET DE LOISIRS.


Outils, équipements ou appareils bruyants.
Toute personne utilisant dans le cadre de ses activités professionnelles, à l'intérieur des locaux ou
en plein air, sur la voie publique ou dans des propriétés privées, des outils, des véhicules, des
appareils de chantier, des équipements ou appareils, de quelque nature qu'ils soient, susceptibles
de causer une gêne pour le voisinage en raison de leur intensité sonore ou des vibrations transmises,
doit interrompre ces travaux pendant les heures prévues par la règlementation municipale, et toute
la journée des dimanches et jours fériés, sauf en cas d'intervention urgente.
Dérogations exceptionnelles.
Des dérogations exceptionnelles pourront être accordées par arrêté, sur demande écrite et
motivée, formulée un mois au moins à l'avance ou en cas d'urgence, trois jours avant, s'il s'avère
nécessaire que les travaux considérés doivent être effectués en dehors des heures et jours
autorisés.
Tous moteurs de quelque nature qu'ils soient, ainsi que tous appareils, machines, dispositifs de
transmission, de ventilation, de réfrigération, de climatisation, de production d'énergie, utilisé dans
des établissements dont les activités ne relèvent pas de la législation relative aux installations
classées pour la protection de l'environnement, doivent être installés et aménagés de telle manière
que leur fonctionnement ne puisse en aucun cas troubler le repos ou la tranquillité des riverains et
ce de jour comme de nuit.
Equipements mobiles.
Cette obligation vise également les équipements mobiles tels que les groupes réfrigérants de
camions, quel que soit leur lieu d'arrêt ou de stationnement.
Stations automatiques de lavage de véhicules automobiles.
Les propriétaires ou exploitants de stations automatiques de lavage de véhicules automobiles sont
tenus de prendre toutes dispositions afin que le bruit émanant de ces établissements ou résultant
de leur exploitation ne puisse, à aucun moment, troubler le repos ou la tranquillité du voisinage et
ce, de jour comme de nuit.
Etablissements ouverts au public.
Les propriétaires, directeurs ou gérants d'établissements ouverts au public, tels que cafés, bars,
bars à ambiance musicale, restaurants, bals, salles de spectacles, discothèques, cinémas, campings,
villages de vacances, hôtellerie de plein air…, doivent prendre toutes mesures utiles pour que le
bruit émanant de ces établissements ou résultant de leur exploitation ne puisse, à aucun moment,
troubler le repos ou la tranquillité du voisinage et ce de jour comme de nuit. En aucun cas le bruit
ne doit être audible de l'extérieur des établissements.
Snacks, boulangeries, pizzeria.
Les exploitants de snacks, boulangeries, pizzeria et autres établissements de vente de produits à
consommer sur place ou à emporter, doivent également prendre toutes dispositions pour que
l'exploitation de leur commerce ne soit pas de nature à troubler la tranquillité publique.

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Haut-parleurs, diffuseurs, enceintes acoustiques.


L'emploi de haut-parleurs, diffuseurs, enceintes acoustiques est interdit à l'extérieur des
établissements précités, et à l'intérieur des cours et jardins, sans autorisation du maire.
Exploitations agricoles.
Les propriétaires ou exploitants agricoles sont tenus de prendre toutes dispositions afin que leur
activité ne soit pas à l'origine de nuisance pour les riverains (élevages non classé).
Etudes acoustiques.
Dans les zones d'habitation ou à proximité de celles-ci, en fonction des risques de nuisances sonores
encourus par la population avoisinante, les exploitants d'établissements susceptibles de causer des
nuisances sonores devront prendre toute précaution afin de préserver la tranquillité des riverains.
Sont concernés notamment :
- les établissements recevant du public, et notamment cafés, bars à ambiance musicale,
restaurants, bals, salles de spectacles, discothèques, cinémas, campings, village de vacances,
hôtellerie de plein air, salles communales, gymnases, salles polyvalentes….
- les activités de loisir, et notamment les sports mécaniques, terrains de sport, piscines….
- les activités industrielles, commerciales, artisanales et agricoles ne relevant pas de la législation
relative aux installations classées pour la protection de l'environnement.
ACTIVITES NON PROFESSIONNELLES.
Travaux effectués par les particuliers.
Tous travaux effectués par des particuliers à l'aide d'outils ou d'appareils susceptibles de causer une
gêne pour le voisinage en raison de leur intensité sonore, des vibrations transmises ou de leur
caractère répétitif, en quelque endroit que ce soit, à l'intérieur des locaux ou en plein air, sur la
voie publique ou dans les propriétés privées, ne peuvent être effectués qu'au regard du respect de
la règlementation municipale.
Propriétaires d'animaux et détenteurs d'animaux.
Les propriétaires d'animaux et détenteurs d'animaux, en particulier de chiens, sont tenus de
prendre toutes mesures propres à éviter une gêne pour le voisinage.
LOCAUX D'HABITATION.
Les éléments et équipements des bâtiments doivent être maintenus en bon état, de manière à ce
qu'aucune diminution des performances acoustiques n'apparaisse dans le temps.
Les travaux ou aménagements, les transformations ou adjonctions d'équipements individuels ou
collectifs, quels qu'ils soient, effectués dans les bâtiments ne doivent pas être à l'origine de bruits
ou de vibrations troublant le voisinage ou la tranquillité d'autrui.
CONSTATATION DES INFRACTIONS ET SANCTIONS.
Outre les officiers et les agents de police judiciaire agissant dans le cadre des dispositions du Code
de Procédure Pénale, les agents de la police municipale et les inspecteurs de salubrité assermentés
dans les conditions prévues à l'article 6 du code de l’hygiène publique, sont chargés de procéder à
la recherche et à la constatation des infractions aux dispositions de la loi susvisée et des textes et
décisions pris pour son application.

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POLICE DES REUNIONS ET MANIFESTATIONS PUBLIQUES.


REUNIONS PUBLIQUES.
Les réunions publiques constituent un groupement momentané d’un nombre indéterminé de
personnes formé en vue d’entendre l’exposé d’idées ou d’opinions, en vue de se concerter pour la
défense d’intérêts communs.
Déclaration préalable.
Les réunions publiques sont soumises à déclaration préalable adressée à l’autorité administrative
compétente.
La déclaration préalable est définie comme étant une information écrite adressée à l’autorité
administrative ; elle doit être transmise au moins soixante-douze heures ouvrables avant la date
prévue par les organisateurs de la réunion.
L’autorité qui reçoit la déclaration en délivre immédiatement un récépissé ; ce récépissé ne
constitue pas une autorisation préalable.
Réglementation relative au lieu.
Les réunions publiques sont des réunions dont l’accès est libre et ouvert à tous, peu importe que la
réunion ait lieu dans un endroit privé clos ou non ou dans un lieu public, même si elle ne concerne
qu’une catégorie de citoyens.
Réglementation relative au temps.
Les réunions publiques ne peuvent, sans autorisation, se prolonger au delà de 23 heures ;
cependant, dans les localités où la fermeture des établissements publics a lieu plus tard, elles
peuvent se prolonger jusqu’à l’heure fixée pour la fermeture de ces établissements.
Réglementation applicable aux organisateurs.
Chaque réunion publique doit avoir un bureau composé de trois personnes au moins dont un
président ; ce bureau est chargé de maintenir l’ordre, d’empêcher toutes infractions aux lois et
règlements, de conserver à la réunion le caractère qui lui a été donné par la déclaration,
d’interdire tout discours contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs, ou contenant provocation
à un acte qualifié crime ou délit.
A défaut de désignation par les signataires de la déclaration, les membres du bureau seront élus par
l’assemblée ; les membres du bureau et, jusqu’à la formation du bureau, les signataires de la
déclaration, peuvent être poursuivis pour les infractions commises au cours de la réunion.
Les autorités administratives compétentes peuvent, à la demande des organisateurs de la réunion,
déléguer des fonctionnaires de police pour y assister en vue de prévenir d’éventuels troubles à
l’ordre public.
Rétablissement de l’ordre par le bureau.
Le bureau n’a pas qualité pour requérir la force publique ; pour rétablir l’ordre, il dispose de trois
solutions :
- soit rétablir l’ordre lui-même,
- soit lever la séance,
- soit requérir le représentant de l’autorité.

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Rétablissement de l’ordre par les forces de l’ordre.


Les fonctionnaires de police délégués ont pour mission de constater par procès-verbal les infractions
éventuellement commises au cours de la réunion ; ils choisissent leur place dans l’assemblée et
disposent du droit de suspension ou de dissolution de la réunion si le maintien de l’ordre public
l’exige ; ils ne dirigent pas le débat mais doivent intervenir dans les cas suivants :
- sur réquisition du bureau,
- fuite du bureau,
- dans le cas où surviendraient des collisions et voies de fait.
Dans ces hypothèses, et porteur des insignes de la fonction, ils doivent faire sommation aux
assistants d’avoir à se séparer et d’évacuer les lieux ; au cas de résistance, il peut être fait emploi
de la force armée pour disperser la réunion ; une réunion dont le bureau a quitté les lieux doit être
tenue pour terminée.
Il s’ensuit qu’en l’absence de bureau, la réunion constitue un attroupement qui doit se disperser à
la première injonction des fonctionnaires de police ; enfin, il est interdit à tout participant à une
réunion publique d’être porteur d’une arme ou d’un objet représentant un danger pour l’assistance.
Réunion illégale.
Une réunion est illicite :
* lorsque les organisateurs n’ont pas respecté la procédure de la déclaration préalable,
* lorsqu’ils auront fait une déclaration incomplète ou inexacte de nature à tromper l’autorité
administrative,
* lorsque les participants à la réunion seront convaincus d’avoir participé sciemment à l’organisation
d’une réunion publique non déclarée ou interdite.
Interdiction de réunion.
Si la réunion publique est de nature à troubler l’ordre public, c’est-à-dire lorsqu’il apparaît que la
tenue de la réunion apporterait un trouble grave à l’ordre public et que la mesure d’interdiction est
le seul moyen d’éviter le trouble, ou que la réunion est organisée pour permettre la commission de
troubles, l’autorité investie de pouvoirs de police peut, pour des motifs tirés de l'ordre public et
pour prévenir des troubles qu'il ne pourrait empêcher autrement, l’interdire par un arrêté
mentionnant les troubles à l’ordre public.
L'interdiction n'est légale que si les menaces sont réelles ; cette décision est notifiée
immédiatement aux signataires de la déclaration au domicile élu ; cet arrêté n’est exécutoire
qu’après avoir été porté à la connaissance des intéressés (notification) et du public (publicité de
l’interdiction) ; l’arrêté d’interdiction est susceptible d’être déféré devant les juridictions
administratives ; il doit être motivé de façon explicite.
MANIFESTATIONS PUBLIQUES.
Définition.
La manifestation peut se définir comme le fait pour un groupe de personnes d’utiliser la voie
publique pour exprimer publiquement une volonté collective.
Si elle est mobile ou itinérante, c’est un cortège ou un défilé.
Si elle est fixe ou immobile, c’est un rassemblement ; à l'inverse de la réunion publique, la

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manifestation ne comporte ni discours, ni échange d'idées ; elle a pour but d'exprimer, sans prise de
parole, soit une opinion hostile, soit un soutien ; le nombre minimal d'individus composant une
manifestation n'est pas fixé par la loi.
Réglementation relative au lieu.
La manifestation se déroule sur la voie publique ; la liberté de manifester est un droit tant qu’elle
ne porte pas une atteinte excessive à l’ordre public.
Réglementation relative au temps.
Les manifestations sur la voie publique ne peuvent se prolonger au-delà de vingt-trois heures ;
cependant, dans les localités où elles ont lieu plus tard, elles peuvent se prolonger jusqu’à l’heure
de fermeture fixée pour ces établissements ; toutefois, à l’occasion des campagnes électorales et
dans les cas jugés exceptionnels, des autorisations spéciales délivrées par les autorités compétentes
sur demande motivée des organisateurs.
Réglementation applicable aux organisateurs.
Toute manifestation sur la voie publique et dans les lieux publics est soumise à déclaration
préalable auprès de l’autorité administrative compétente ; cette déclaration doit faire connaître
l’identité complète des trois principaux organisateurs, le jour et l’heure de la manifestation, son
objet ainsi que l’itinéraire prévu pour le cortège ou le défilé ; la déclaration doit être faite au
moins soixante-douze heures ouvrables avant la date du rassemblement.
La déclaration ne préjuge pas des éventuelles demandes d’occuper les lieux ou de bénéficier de la
protection de la manifestation par les autorités chargées de la sécurité.
Interdiction de la manifestation.
La loi laisse à l'autorité administrative un pouvoir d'appréciation du risque, de la nature et de
l'intensité du trouble à l'ordre public ; c’est ainsi qu’elle peut, à tout moment, et nonobstant
l’absence d’interdiction initiale, mettre fin à toute réunion, tout cortège, défilé, rassemblement
sur la voie publique et dans les lieux publics si le maintien de l’ordre ou si les circonstances locales
l’exigent.
L’arrêté d’interdiction est immédiatement notifié aux organisateurs signataires de la déclaration au
domicile élu qui en reçoivent copie ; si la notification à la personne même ne peut être faite,
l’arrêté d’interdiction devra par tous moyens appropriés être porté à la connaissance tant des
organisateurs que du public ; cependant, l’arrêté n’est fondé qu’autant que cumulativement :
- la manifestation projetée est de nature à créer des troubles graves à l’ordre public,
- il n’existe pas d’autre moyen efficace de maintenir l’ordre public.
Les interdictions de manifestations ne peuvent donc être légalement prononcées que pour un motif
tiré d’un risque d’atteinte à l’ordre public de sorte que, si le risque de désordre n’est pas manifeste
eu égard aux possibilités d’assurer le maintien de l’ordre, l’autorité de police doit laisser la
manifestation se dérouler ; les interdictions de manifestations ne peuvent donc présenter qu’un
caractère exceptionnel, tenant compte de risques particuliers et de circonstances locales.
La décision de mettre fin à la manifestation est susceptible de recours devant les juridictions
compétentes.

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Le port d'arme dans les réunions publiques est proscrit, même si son titulaire dispose d'un permis de
port d’arme.
Manifestation illégale.
Toute manifestation n’ayant pas fait l’objet de déclaration préalable doit être considérée comme
illicite ; il en sera de même lorsque les organisateurs auront fait une déclaration incomplète ou
inexacte de nature à tromper sur les conditions de la manifestation projetée ou qui, soit avant le
dépôt de la déclaration, soit après l’interdiction, auront adressé par un moyen quelconque une
convocation à y prendre part.
ATTROUPEMENTS PUBLICS.
Définition.
L’attroupement est un rassemblement prémédité ou occasionnel de personnes sur la voie publique,
susceptible de créer des désordres.
Réglementation.
Attroupement illégal.
Pour qu’il y ait attroupement illégal, il faut que le rassemblement de personnes qui le constitue soit
illégal (manifestation interdite ou non déclarée, cortège autorisé qui modifie le parcours imposé ou
qui ne se disloque pas à l’endroit prévu devenant de ce fait illégal, réunion publique sans bureau ou
dont le bureau a quitté les lieux, rassemblement armé sur la voie publique, collisions et voies de
fait survenues au cours d’une réunion), et que des sommations aient été faites par les autorités
qualifiées (Haut-commissaire, Préfet, Maire, Commissaire de Police, ou tout autre Officier de Police
Judiciaire).
Attroupement non armé.
L’attroupement non armé n’est pas interdit tant qu’il ne trouble pas la paix publique.
Attroupement armé.
L’attroupement armé est toujours interdit ; l’attroupement est considéré comme armé si l’un des
individus qui le composent est porteur d’une arme apparente ou cachée, ou si plusieurs membres de
l’attroupement sont porteurs d’armes ou objets quelconques, apparents ou cachés, ayant servi
d’armes ou apportés en vue de servir d’armes.
L’arme est définie comme un instrument d’attaque ou de défense ; le port d'arme dans les réunions
publiques est proscrit, même si son titulaire dispose d'un permis de port.

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POLICE DE LA VOIE PUBLIQUE.


Définition.
Le terme "ambulants" regroupe l’ensemble des personnes qui exercent des professions ou activités
ambulantes (marchands ambulants); par «"profession ou activité ambulante", il faut entendre toute
profession ou activité exercée sur la voie publique, sur les halles, marchés etc., ou par voie de
démarchage dans les lieux privés.
Les commerçants ambulants sont des personnes physiques ou morales qui exercent une activité ou
une profession non sédentaire.
Règlementation.
Toute personne désirant exercer une profession ou activité ambulante sur la voie publique,
distribuer ou offrir au public des journaux, imprimés etc., installer des kiosques ou éventaires sur la
voie publique doit solliciter une autorisation administrative ou municipale; les personnes autorisées
seront munies d’un permis de stationnement ou d’une permission de voirie contre justification de
l’acquittement de la patente afférente au commerce visé et du versement entre les mains du
receveur municipal du montant de la taxe de stationnement prévue.
Le permis de stationnement indique expressément l’état civil du bénéficiaire avec sa photographie,
le numéro de l’autorisation et la date de la délivrance, la profession autorisée, les emplacements
où l’exercice de la profession est autorisé.
L’autorisation est valable un an et peut être renouvelée.
Elle est personnelle et ne peut être ni prêtée, ni donnée, ni vendue; elle doit être présentée à
toute réquisition des agents de la police municipale; elle devra être déposée à la mairie ou à la
préfecture au cas où son bénéficiaire renoncerait à l’exercice de la profession.
L’occupation du domaine public, lié nécessairement à l’activité des marchands ambulants est
généralement constituée par l’étalage ou la présentation à même le sol de marchandises; à ce titre,
les services de police peuvent être amenés à constater les infractions suivantes: infractions au code
de la route (stationnement abusif, gênant ou dangereux), embarras de la voie publique et diverses
infractions aux règlements sur la police des lieux.
L’occupation du domaine public sans titre est interdite à toute personne qui offre à la vente des
produits ou qui propose des services en utilisant, dans des conditions irrégulières, le domaine public
de l’Etat, des collectivités locales et leurs établissements publics; les titres autorisant l’occupation
du domaine public sont :
* Le permis de stationnement pour une occupation sans emprise.
Le permis de stationnement correspond à une occupation privative superficielle du domaine public,
sans emprise en sous-sol, sans incorporation au sol, qui ne modifie pas l’assiette du domaine public
(tables, bacs, étalage, kiosques démontables, terrasses de cafés, pose d’échafaudages,
stationnement provisoire de véhicules ou d’engins, etc. ; le permis de stationnement ou de dépôt
temporaire sur la voie publique et autres lieux publics est autorisé, sous réserve que cette mesure
ne gêne pas la circulation.

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* La permission de voirie pour une occupation avec emprise; l’expression "occupation avec emprise"
signifie installation nécessitant des points d’ancrage dans le sol : (kiosque à journaux scellé dans le
sol).
Les permissions de voirie sont des autorisations administratives données à une personne physique ou
morale, d'effectuer des travaux comportant occupation et emprise sur le domaine public routier.
Cette autorisation est toujours délivrée unilatéralement à titre rigoureusement personnel et est
toujours précaire et révocable en raison du principe de l'indisponibilité du domaine public.
La permission de voirie concerne les objets ou ouvrages qui ont une emprise sur le domaine public ;
elle implique des travaux qui modifient l’assiette du domaine occupé sous la forme d'une occupation
profonde qui comporte emprise du sol ou du sous-sol au moyen d'ouvrages y adhérant et modifiant
l'assiette de la voie publique (kiosques à journaux, postes d’essence, canalisations, palissades de
chantier enfoncées et scellées dans le sol de la voie publique,), etc.
L’occupation d’un terrain privé par des marchands ambulants, propriétaires ou locataires des
terrains sur lesquels ils sont installés, pose un problème de sécurité du fait de l’utilisation de
l’accotement de la route pour que les clients puissent accéder aux points de vente; d’une manière
générale, l’utilisation de l’accotement constitue un usage anormal de la voie publique et nécessite
une autorisation.
La vente à la sauvette est une offre, une mise en vente ou exposition sans autorisation de
marchandises dans les lieux publics, en infraction aux dispositions réglementaires sur la police des
lieux.
Installation et exploitation d'édifices publics sur le domaine public communal.
Toute installation sur le domaine public est soumise à autorisation préalable ; l'autorisation est
individuelle et personnelle et ne peut faire l'objet d'aucune transaction ; elle est annuellement
renouvelée.
Seuls pourront être autorisés l'aménagement ou l'édification sur les voies publiques, des parkings ou
des abris ci-après : l'auvent, la cafétéria, l'abri vent, l'abri bar, le kiosque et l'atelier :
- le parking est une aire délimitée, aménagée ou non destinée à recevoir les engins à deux roues
motorisés ou non et/ou les véhicules en stationnement prolongé ou temporaire,
- l'auvent est un petit toit en appentis couvrant un espace libre du domaine public devant une
façade,
- le kiosque s'entend de tout abri édifié sur la voie publique pour la vente de journaux, livres,
fleurs, cassettes, disques,
- la cafétéria est élevée sur la voie publique pour la vente de produits comestibles sur place tels
que : sandwich, omelette, crème, pâtisserie, yaourt, lait, café, thé, limonades, sirops, sucreries de
fabrication locale ou importée et toutes boissons non alcoolisées,
- l'abri vent est une construction préfabriquée ou non, installée sur la voie publique pour la vente de
fruits, légumes ou poissons frais, de boissons non alcoolisées, de cigarettes, des produits de
l'artisanat et assimilés,

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- l'atelier vise tout abri quel qu'il soit, élevé sur la voie publique et destiné à l'usage d'artistes ou
d'artisans, peintres, sculpteurs, chorégraphes, dactylographes, écrivains publics, coiffeurs
modélistes, tailleurs, mécaniciens, horlogers, menuisiers, soudeurs.
La sécurité et la tranquillité publiques.
Il est interdit aux usagers de ces installations de stationner sur la portion de voie publique ouverte à
la circulation ; les tenanciers devront veiller au strict respect de cette interdiction ; la vente de
boissons alcoolisées, d'aliments déclarés incomestibles par les services de santé ou de stupéfiants
est strictement interdite.
Les heures d'ouverture et de fermeture pour les cafétérias et abri vent sont, quel que soit le jour de
6 heures à 24 heures.
Il est interdit aux tenanciers d'organiser des manifestations dansantes ou récréatives sur les lieux
des cafétérias et abri vent ; l'animation musicale n'y est permise que pour la clientèle et devra être
réglée juste pour l'audition de celle-ci ; il est fait obligation à tout exploitant de respecter la
réglementation relative à la police des voies publiques.

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POLICE DES MALADES MENTAUX.


Définition.
Les aliénés sont des malades mentaux dont le comportement est susceptible de troubler l'ordre
public ; lorsqu’une personne atteinte de troubles mentaux constitue une menace ou un danger pour
sa famille ou pour autrui, elle peut faire l'objet de mesures de placement ; la police peut aussi être
amenée à intervenir dans certains cas.
Les mesures de placement.
Le placement volontaire.
Il s'agit d'une mesure d’assistance demandée par un membre de la famille, les parents ou toute
personne ayant des relations avec le malade et prenant son intérêt (assistante sociale).
Ce placement concerne un malade dont les troubles mentaux rendent irrecevable son
consentement à l'hospitalisation en milieu psychiatrique alors que son état de santé impose
médicalement cette hospitalisation pour des soins immédiats avec surveillance constante en milieu
hospitalier ; le placement est dit volontaire parce qu’il est demandé volontairement par l’entourage
sans obligation imposée par les pouvoirs publics.
Il est nécessaire de présenter à l'admission une demande manuscrite et signée d'une tierce
personne, membre de la famille du patient ou susceptible d'agir dans l'intérêt de celui-ci, à
l'exclusion du personnel soignant de l'établissement d'accueil, appuyée par deux certificats
médicaux circonstanciés, dont le premier établi obligatoirement par un médecin extérieur à
l'établissement d'accueil ; le directeur de l'établissement s'assure des identités du patient et de la
tierce personne.
Le placement d’office ordinaire ou hospitalisation d'office.
Ce mode de placement peut être envisagé lorsque l’état du malade, constaté par un médecin, est
susceptible de compromettre l’ordre public ou la sûreté des personnes ; dans le cadre de cette
procédure, l'hospitalisation dans un établissement psychiatrique ne requiert pas le consentement de
ses parents ou de son représentant légal.
Le seul certificat médical circonstancié est nécessaire, certificat émanant obligatoirement d'un
médecin autre qu'un psychiatre de l'établissement d'accueil.
L'autorité administrative, lorsqu'elle prononce l'hospitalisation d'office d'une personne, doit
indiquer, dans sa décision, les éléments de droit et de fait qui justifient cette mesure ; si elle peut
satisfaire à cette exigence de motivation en se référant au certificat médical circonstancié qui doit
être nécessairement établi avant la décision administrative, c'est à la condition de s'en approprier le
contenu et de joindre ce certificat à la décision.
Le placement d’office en urgence.
Dans le cadre de la procédure d'urgence, il y a un danger imminent pour la sûreté des personnes,
attesté par un avis médical ou, à défaut, par la notoriété publique.
Dans ce cas le maire, le commissaire de police ou le commandant de la police municipale arrête, à
l'égard des personnes dont le comportement révèle des troubles mentaux manifestes, toutes les
mesures provisoires nécessaires, à charge d'en référer dans les 24 heures au préfet qui statue sans

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délai et prononce, s'il y a lieu, un arrêté d'hospitalisation d'office ; les mesures provisoires sont
caduques au bout de 48 heures.

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POLICE DE LA SECURITE DANS LES ETABLISSEMENTS RECEVANT DU PUBLIC.


Définition.
Les établissements recevant du public sont définis comme tous bâtiments, locaux et enceintes dans
lesquels des personnes sont admises, soit librement, soit moyennant une rétribution ou une
participation quelconque, ou dans lesquels sont tenues des réunions ouvertes à tout venant ou sur
invitation, payantes ou non (salles de cinéma, stades, etc.) ; sont considérées comme faisant partie
du public, toutes les personnes admises à quelque titre que ce soit en plus du personnel.
Réglementation.
Catégories d'Etablissements Recevant du Public.
1ère catégorie : au-dessus de 1.500 personnes ;
2ème catégorie : de 701 à 1.500 personnes ;
3ème catégorie : de 301 à 700 personnes ;
4ème catégorie : 300 personnes et au-dessous, à l’exception des établissements compris dans la
cinquième catégorie ;
5èmecatégorie : établissements dans lesquels l’effectif du public n’atteint pas le chiffre minimum
fixé par le règlement de sécurité pour chaque type d’exploitation.
Types d'Etablissements Recevant du Public.
Les établissements sont répartis en types selon la nature de leur exploitation :
A = scène comportant un dessous ;
B-C = scène ne comportant pas de dessous ;
H = installations cinématographiques pour films montés sur un support ;
J = structures d'accueil pour personnes âgées et personnes handicapées ;
L = salles d’auditions, de conférences, de réunions, de spectacles ou à usages multiples ;
M= magasins de vente, centres commerciaux ;
N= restaurants, débits de boissons ;
O= hôtels et pensions de famille ;
P = salles de danse et salles de jeux ;
R = établissements d’enseignement, colonies de vacances ;
S = bibliothèques, centres de documentation ;
T = salles d’expositions ;
U = établissements sanitaires ;
V = établissements du culte ;
W= administrations, banques, bureaux ;
X = établissements sportifs couverts ;
Y = musées.
Etablissements spéciaux :
PA = établissements de plein air ;
PS = parcs de stationnement couverts ;
GA = gares accessibles au public ;
GIS = chapiteaux, tentes et structures itinérantes ou à implantation prolongée ou fixe ;

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SG = structures gonflables ;
OA = hôtels-restaurants d'altitude ;
EF = établissements flottants ;
REF = refuge de montagne.
IGH = immeubles de grande hauteur :
GHA = habitation ;
GHO = hôtel ;
GHR = enseignement ;
GHS = dépôt d'archives ;
GHU = usage sanitaire ;
GHW = bureaux ;
GHZ = usage mixte.
La commission communale de sécurité.
La commission communale de sécurité est un organe de l'administration communale chargé du
contrôle et de la vérification du respect des normes dans les ERP ; elle évalue le niveau de sécurité
à obtenir dans l’établissement et analyse les risques au vu des installations et rapports d’expertises
qui lui sont communiqués ; tous les projets de construction sont soumis à son avis pour l’obtention
du permis de construire.
Pour mettre en place un plan de prévention efficace, la commission communale de sécurité doit
particulièrement sérier les différentes catégories de risques auxquels les établissements recevant
du public, notamment ceux de nuit sont exposés, afin de tracer un schéma directeur d'action en ce
qui concerne ses interventions ; il s'agit principalement :
- du respect strict de la législation et des codes (conformité des locaux, du bruit, du code des débits
de boissons, risques d'incendie, etc.) ;
- du contrôle de l'accès des mineurs à l'établissement ;
- de la prévention de la consommation abusive d'alcool ;
- de la prévention du trafic et de la consommation des drogues, etc.
Au cours de leur exploitation, les ERP sont soumis à des visites de sécurité effectuées par la
commission communale de sécurité ; lors de la visite, le chef d’établissement doit présenter outre
le registre de sécurité, les procès verbaux, rapports de contrôle ou audits de conformité des
constructions et installations qui prouveront la validité des mesures de sécurité prises dans
l’établissement.
* Le registre de sécurité.
Ce registre décline l'identité de l'entreprise et les différentes informations relatives à la sécurité de
l'établissement ; les vérifications techniques, les formations suivies par le personnel, les travaux
réalisés y sont mentionnés ; ce document obligatoire dans chaque établissement doit être tenu à la
disposition de l'administration et servira aux experts en cas de sinistre pour vérifier le niveau de
sécurité de l'établissement.

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* Les systèmes de sécurité.


Les systèmes d'éclairage de sécurité, de sécurité incendie et d'alarme font à cet effet l'objet d'un
contrôle approfondi :
- l'éclairage de sécurité : il s'agit d'un éclairage autonome et indépendant de l'éclairage normal
permettant, en cas de coupure, de maintenir un niveau d'éclairage suffisant pour baliser l'itinéraire
de sortie et créer une ambiance lumineuse minimale pour éviter que naisse un effet de panique ;
- la sécurité incendie : le système de sécurité incendie d'un établissement est constitué de
l'ensemble des matériels servant à collecter toutes les informations ou ordres liés à la seule sécurité
incendie, à les traiter et à effectuer les actions nécessaires à la mise en sécurité de
l'établissement ; les systèmes de sécurité incendie sont composés d'un système de détection, de
traitement des informations, d'alarme et de mise en sécurité du bâtiment ; ils sont classés en cinq
catégories par ordre de sévérité décroissante, appelées A, B, C, D et E ; les dispositions
particulières à chaque type d'établissement précisent, le cas échéant, la catégorie du système de
sécurité exigé ;
- l'équipement d'alarme : il s'agit d'un dispositif qui permet d'avertir le public et le personnel qu'un
incendie ou autre événement vient de se produire, afin qu'ils évacuent les lieux.
Concrètement, les contrôles effectués doivent principalement porter :
* sur l'organisation de l'établissement : affichages obligatoires, tenue du registre de sécurité,
dispositif d'alarme et d'avertissement, signalisations des issues ;
* sur le respect des mesures de sécurité non technique : dégagement des issues, fonctionnement de
l'éclairage, fonctionnement des portes, interdiction de fumer, etc.
Vérifications de l'application de la réglementation.
Les documents suivants doivent être présentés lors des visites de contrôle :
- le permis de construire ou l'accusé de réception de la déclaration préalable ainsi que le certificat
de conformité ;
- l'autorisation d'ouverture ou le récépissé de la déclaration d'ouverture pour les établissements de
5ème catégorie ;
- le cas échéant, l'autorisation de travaux d'aménagement ;
- le procès-verbal de la dernière visite de contrôle ;
- le cas échéant, les documents relatifs à des activités accessoires :
* le récépissé de déclaration d'ouverture du local exploité,
* l'ampliation de l'arrêté autorisant le report de l'heure de fermeture au-delà de l'heure normale.
La fermeture administrative.
Le maire peut ordonner la fermeture des établissements exploités en infraction aux dispositions du
règlement de sécurité ; en cas d'urgence, et en faisant usage de ses pouvoirs généraux de police, le
maire peut prendre un arrêté de fermeture ; dans ce cas de figure, la mesure prise par l'autorité
administrative ne sanctionne pas un manquement aux règles de sécurité mais répond à des
nécessités d'ordre, de sécurité et de tranquillité publics que l'exploitation de l'établissement met en
péril.

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Le maire est saisi soit par la commission de sécurité à la suite d'une visite de l'établissement, soit
par le service de police qui a constaté, lors d'une visite inopinée, des infractions graves aux règles
de sécurité.

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POLICE DES DECES.


Définition des cimetières.
Les cimetières sont des terrains aménagés et spécialement consacrés à l’inhumation des morts.
Règlementation.
Les cimetières municipaux doivent être situés à 500 mètres au moins des limites des
agglomérations.
Cette distance peut être réduite si les agglomérations sont pourvues d’eau potable sous pression
alimentant toutes les habitations situées à moins de 100 mètres de distance du cimetière.
Pour des raisons sanitaires, il est interdit de creuser des puits sur des terrains situés à moins de 100
mètres du cimetière.
Sauf autorisation exceptionnelle du Maire, aucune inhumation ne peut être faite en dehors des
cimetières municipaux.
Les cimetières doivent être entourés d’une clôture de nature à assurer leur protection.
Les cimetières qui ne disposent plus de places permettant d’effectuer des inhumations seront
fermés et resteront en l’état sans qu’on puisse en faire un quelconque usage pendant 10 ans au
moins.
La réouverture des cimetières pour recevoir de nouvelles sépultures ne pourra avoir lieu que 10 ans
au moins après les dernières inhumations.
Ce délai pourra être prorogé par arrêté municipal en tenant compte de la nature propre du terrain
de chaque cimetière.
A l’expiration du délai de fermeture prévu à l’article 5, les terrains constitutifs de cimetières
pourront être remis dans le commerce à condition qu’ils ne seront qu’ensemencés ou plantés sans
qu’il puisse y être fait aucune fouille à plus de 0,5 mètre de profondeur pendant un nouveau délai
de 20 ans.
Administration et Police des Cimetières.
L’administration et la gestion des cimetières municipaux sont exercées par un conservateur
assermenté placé sous l’autorité d’un directeur de service.
Le conservateur peut être secondé par un adjoint.
Le conservateur exerce la responsabilité de l’application des règlements en vue de réaliser les
opérations funéraires dans les conditions de décence requise ainsi que l’application de la police des
cimetières.
Les concierges et autres personnels du service exercent sous la direction et l’autorité du
conservateur, les tâches qui leur sont confiées.
Ils assurent notamment :
- l’application de la police générale ;
- La tenue des registres des réclamations et des observations mis à la disposition des familles.
Il est défendu sous peine de sanctions disciplinaires et sans préjudice de poursuites pénales aux
agents municipaux des cimetières :
- de s’immiscer directement ou indirectement dans tout commerce ou toute convention concernant
les sépultures ;

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- de s’approprier de tout objet ou matériau provenant des concessions ;


- De solliciter des familles ou des entreprises toute gratification ou pourboire ;
- de tenir toute conversation ou d’adopter toute attitude ou tenue vestimentaire susceptible de
nuire à la décence des opérations funéraires ou de choquer les tiers.
Horaires-discipline.
Les cimetières sont ouverts tous les jours de 7 h à 18 h.
Aucune inhumation ou exhumation ne pourra avoir lieu en dehors des heures ci-dessus fixées.
Les personnes qui entrent dans le cimetière devront s’y comporter avec la décence et le respect
que commandent les lieux.
L’entrée est interdite :
- aux malades mentaux ;
- aux personnes en état d’ivresse ;
- aux marchands ambulants ;
- aux mendiants ;
- aux enfants non accompagnés ;
- aux animaux même tenus en laisse ;
- aux engins à deux roues ;
- aux voitures autres que celles des services municipaux, des sociétés concessionnaires, des pompes
funèbres, des handicapés et personnes de mobilité réduite.
Il est expressément interdit :
- de se livrer à l’intérieur du cimetière à des manifestations bruyantes à l’exception des chants
liturgiques et des musiques militaires ;
- d’escalader les murs et grilles des tombeaux ;
- d’enlever et de déplacer les objets déposés sur les concessions ;
- de dégrader les tombeaux et objets consacrés à la sépulture ;
- Plus généralement de commettre tout acte contraire au respect dû à la mémoire des morts ou
incompatible avec le caractère de recueillement et de décence imposé par les lieux.
Dans tous les cas où une inhumation a lieu dans les circonstances telles que l’ordre public pourrait
être troublé, l’autorité municipale pourra interdire l’entrée du cimetière à toute personne ne
faisant pas partie du deuil proprement dit.
Il pourra être également procédé à la fermeture provisoire du cimetière, si des manifestations
tumultueuses s’y produisaient à l’occasion des obsèques.
Des sépultures-inhumations, Exhumations et réinhumations.
Inhumations.
Tout décès se produisant sur le territoire de la commune doit être déclaré à la Mairie au Bureau ou
l’état civil dans les plus brefs délais, par un parent ou une personne possédant sur l’état civil du
défunt les renseignements les plus exacts et les plus complets.
Aucune mise en bière ou inhumation ne pourra avoir lieu sans qu’il soit délivré un permis d’inhumer
mentionnant de manière précise le nom du défunt, son domicile, le lieu et l’heure du décès.

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Lieu d’inhumation.
Les inhumations en terrain commun auront lieu soit en fosses individuelles, soit en tranchées, les
corps dans ce dernier cas étant placés côte à côte.
Quel que soit le genre de fosse utilisées, elles devront être établies de telle sorte que la hauteur de
comblement comprise entre le corps et la surface du sol soit au moins égale à quatre vingt (80)
centimètres.
Une allée d’un mètre doit séparer les sépultures.
Les inhumations dans les sépultures particulières sont soumises à autorisation exceptionnelle du
Maire.
Les familles bénéficiaires sont soumises au strict respect des dispositions du présent arrêté.
Dans les cas de sépultures particulières, la tombe devra respecter les caractéristiques suivantes :
- avoir une profondeur de 2 m ;
- être cimentée ;
- être à 5 m au moins d’un mur mitoyen ou d’un puits.
La bière doit être zinguée.
Aucune inhumation à domicile ne peut avoir lieu sans la présence d’un agent de service municipal
chargé de l’hygiène et d’un agent de police assermenté chargé de vérifier les conditions ci-dessus.
Toute inhumation est interdite dans les zones d’habitat spontané, les zones commerciales,
industrielles et militaires.
Inhumation dans les concessions.
La concession est une partie lotie du cimetière accordée sur demande aux personnes qui désirent y
posséder une place distincte et séparée pour y fonder leur sépulture.
Il peut être attribué dans les cimetières municipaux :
- Des concessions de courte durée accordée pour quinze (15) ans et plus ;
- Des concessions trentenaires (30 ans) ;
- Des concessions perpétuelles (99) ans.
Des carrés spéciaux seront réservés dans le cimetière pour chacune des catégories de concessions
crées.
Exhumation.
Aucune exhumation ou réinhumation, sauf celle ordonnée par l’autorité judiciaire, ne peut avoir
lieu sans l’autorisation préalable du maire.
Les personnes chargées aux exhumations doivent être munies de gants spéciaux qui seront ensuite
désinfectés au même titre que leurs chaussures. Elles seront ensuite tenues à un nettoyage
antiseptique de la face des mains et de toute autre partie du corps non protégé efficacement.
Si au moment de l’exhumation le cercueil est trouvé en bon état de conservation, il ne pourra être
ouvert que s’il s’est écoulé cinq ans depuis le décès.
Si le cercueil est trouvé en mauvais état, le corps sera placé dans un autre cercueil ou dans une
boite à ossement.
Les cercueils avant d’être manipulés et extraits de la fosse seront copieusement arrosés par un
liquide désinfectant, telle la solution d’hypochlorite de chaux ou d’eau de javel.

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En vue d’assurer la parfaite application des mesures prophylactiques prévue à l’article précédant,
toute opération doit avoir lieu en présence d’un représentant qualifié de la Mairie.
Il ne peut être procédé à une exhumation qu’en présence d’une autorité de Police et d’un
représentant du service d’hygiène.
Transport de corps en vue d’inhumation ou de réinhumation.
Lorsque le corps d’une personne décédée doit être transporté d’un point à un autre sur le territoire
de la commune, l’autorisation est accordée par le maire.
L’autorisation de dépôt temporaire d’un corps dans un édifice culturel, un caveau provisoire ou à
domicile, est délivrée par le maire.
Lorsque la durée du dépôt n’est pas supérieure à 48 heures, le corps doit être placé dans un
cercueil de 27 millimètres d’épaisseur avec garniture étanche ou dans une housse mortuaire.
Si la durée du dépôt doit dépasser 48 heures ou si le décès est dû aux suites d’une maladie
contagieuse énumérée à l’article 51 du présent arrêté, le corps sera déposé dans un cercueil
hermétique conformément aux dispositions de l’article 63.
Le corps doit être placé dans un cercueil hermétique conformément aux prescriptions ci-dessous :
1. En cas de transport de corps en dehors du territoire de la commune où a eu lieu le décès et
lorsque le trajet à parcourir quel que soient la durée et le mode de transport, est supérieur à 500
Kilomètres.
2. Lorsque le corps non traité reste en dépôt pendant une durée excédant 48 heures, soit au
domicile du défunt, soit dans un édifice culturel soit dans un dépositoire ou un caveau provisoire.
En cas de réintégration à son domicile du corps d’une personne décédée hors de celui-ci, le délai de
48 heures compte, non pas à partir du moment de la mise en bière, mais de celui de la
réintégration.
3. Lorsqu’il y a lieu de transporter hors du territoire de la commune où a eu lieu le décès ou de
garder en dépôt soit à domicile, soit dans un édifice culturel, soit dans un dépositoire ou dans un
caveau provisoire, pour quelque durée que ce soit, le corps d’une personne décédée des suites
d’une des maladies contagieuses ci-après : charbon, choléra, coqueluche, diphtérie, dysenterie,
fièvre jaune, fièvre typhoïde, et paratyphoïde, infection puerpérale, méningite cérébro-spinale,
épidémique, ophtalmie des nouveau-nés, peste, rougeole, scarlatine, suette militaire, typhus
exanthématique, variole, trachome, fièvre ondulante ou toute autre maladie qui aura été soumis à
la déclaration obligatoire.
Dans tout cas exceptionnel tel que doute sur le caractère infectieux de la maladie, circonstance
atmosphérique, moyen de transport utilisé, l’autorité municipale peut exiger l’utilisation d’un
cercueil hermétique.
Dans les cas de transport non spécifiés à l’article ci-dessus, le corps sera placé dans un cercueil de
27 millimètres d’épaisseur ou dans une housse mortuaire.
La fabrique des cercueils hermétiques est soumise aux normes techniques suivantes :
1. Cercueil en plomb confectionné avec une lame de plomb de 0 m.00025 (2mm, 5), pour les
adultes ; de Om.002 (2 millimètres), pour les enfants.

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2. Cercueil en zinc confectionné avec les feuilles de zinc de 0m.00045 (45 millimètres) d’épaisseur ;
et muni au préalable d’un appareil épurateur de gaz de putréfaction agréé par le ministre de santé.
3. Cercueil en ciment armé de 3 centimètres d’épaisseur. Quel que soit le système adopté, le
cercueil hermétique devra lui-même être renfermé dans une bière en bois dur dont les parois
auront 0 m 026 (2,6 cm) d’épaisseur et seront maintenus par de frettes.
Incinérations, Embaumements, Moulages et Autopsies.
Incinérations.
Les incinérations resteront interdites tant que la ville ou ses délégataires éventuels ne disposent pas
des installations réglementaires nécessaires.
Embaumements.
Il ne peut être procédé aux opérations tendant à la conservation des cadavres par l’embaumement
ou par tout autre moyen sans autorisation délivrée par le Maire.
Pour obtenir cette autorisation, il y a lieu de produire :
1. Une demande écrite du membre de la famille ou de toute autre personne ayant qualité pour
pouvoir aux funérailles ;
2. Une déclaration indiquant le mode et les substances que l’on se propose d’employer, ainsi que le
lieu et l’heure de l’opération.
3. Un certificat du médecin traitant affirmant que la mort est due à une cause naturelle.
La décision sera prise sur le rapport d’un médecin assermenté, commis pour vérifier les décès.
L’autorisation ne sera accordée que si le médecin assermenté certifie que la mort est due à une
cause naturelle. L’emploi de l’arsenic, du plomb et du mercure est interdit dans les opérations
d’embaumement.
L’agent désigné pour assister à l’opération, devra préalablement à celle-ci se faire présenter
l’autorisation. Il prélèvera et mettra sous scellés deux échantillons de 125 g du liquide employé
pour l’embaumement. L’un des échantillons sera laissé à la garde de l’opérateur, l’autre sera
envoyé à la mairie pour être soumis à l’analyse.
A la fiole contenant le liquide prélevé, il joindra une note indiquant le nom de la personne son
domicile, le nom de l’embaumeur et la date du procès verbal de l’embaumement.
Il sera dressé un procès verbal des opérations de l’embaumement et du prélèvement. Les frais de
l’analyse sont à la charge des familles et sont recouvrés dans les conditions fixées pour les vacations
funéraires.
Moulage et Autopsies.
Il est interdit de faire procéder au moulage ou à l’autopsie d’un cadavre avant qu’il ne soit écoulé
un délai de 24 heures depuis la déclaration du décès à la mairie et sans avoir au préalable, obtenu
l’autorisation du maire.
Si le moulage ou l’autopsie d’un cadavre est nécessaire avant inspiration du délai de 24 heures, la
demande d’autorisation doit être accompagnée d’un certificat du médecin- légiste constatant que
des signes de décomposition rendent l’opération nécessaire avant les délais prescrits.

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POLICE DE LA PUBLICITE.
Définition.
Constitue un dispositif publicitaire tout support dont l’objet est de recevoir un message publicitaire
fait sous forme d’image, de dessin, de photo, destiné à informer le public ou à attirer son attention
dans un but commercial ou non ; l'installation des dispositifs publicitaires est soumise au respect de
règles spécifiques relevant de la protection de l'environnement et du cadre de vie, mais également
au regard de la sécurité routière.
Inscriptions sur la voie publique ou sur les immeubles.
Les inscriptions, signes ou dessins sur la voie publique, sur les ouvrages d'art ou sur les murs des
bâtiments publics et privés sont, quel que soit le procédé utilisé, interdits sauf autorisation du
maire ; si les inscriptions effectuées sont facilement nettoyables et ne sont pas de nature à altérer
(apporter des modifications) le support dans sa substance ou à nuire à son intégrité, l'infraction à
relever constitue une contravention ; si elles entraînent une dégradation (détériorer, abîmer) des
bâtiments publics, des monuments, statues ou autres objets destinés à l'utilité ou à la décoration
publique, l'infraction commise est un délit relevant des stipulations de l'article 195 du code pénal.
Si l'auteur n'a pu être interpellé, c'est au propriétaire de l'immeuble qu'il appartient de faire effacer
les inscriptions.
Pouvoirs de police du maire.
Il appartient au maire, lorsqu'il réglemente la publicité sur le territoire de sa commune, de veiller à
ce que les mesures de police prises par lui ne portent aux règles de concurrence que les atteintes
justifiées au regard des objectifs de la réglementation de l'affichage.
Réglementation de l’affichage urbain.
Le maire peut légalement instituer des zones de publicité restreinte couvrant la totalité du
territoire aggloméré de la commune, y réglementer les conditions d’implantation, les formats, les
présentations des dispositifs publicitaires et, le cas échéant, interdire pour certains lieux
nécessitant une protection particulière toute forme de publicité ; il ne saurait toutefois par cette
réglementation d’ensemble porter à l’activité des entreprises d’affichage une atteinte
disproportionnée aux buts en vue desquels une telle réglementation est prévue par la loi ; le maire
ou le préfet peut également ordonner la dépose d'office des affiches illégales et faire supporter les
frais par la personne à laquelle profite les affiches.
Nécessité d’une déclaration préalable ou d’une autorisation.
Déclaration préalable.
L'installation, le remplacement ou la modification des dispositifs ou matériels qui supportent de la
publicité sont soumis à déclaration préalable auprès du maire ; la déclaration préalable doit être
accompagnée d'un dossier technique permettant la vérification de la conformité de l'installation
projetée à la réglementation ; la déclaration préalable est adressée par pli recommandé avec
demande d'avis de réception postal au maire de la commune ou déposée contre décharge à la mairie
; l'administration municipale dispose d'un délai de trente (30) jours à la date de réception pour
donner une suite écrite aux demandes.

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Si la déclaration révèle que le dispositif déclaré n'est pas conforme à la réglementation, le maire
enjoint, par arrêté, le déclarant à déposer ou à mettre en conformité le dispositif en cause dans un
délai de quinze jours à compter de la date de réception de l’arrêté ; à l'issue de ce délai et en cas
d'inexécution, le déclarant est passible d'une amende.
Autorisation préalable.
L’installation de tout dispositif de publicité sur le territoire communal doit être autorisée par le
maire.
Le fait d’apposer une publicité ou d’installer une préenseigne sur un immeuble nécessite
l'autorisation écrite du propriétaire de l’immeuble ; cette autorisation prend la forme d’un contrat
de location renouvelable par tacite reconduction par périodes d'une durée maximale d'un an, sauf
dénonciation par l'une des parties trois mois en principe au moins avant son expiration.
Constatation des infractions.
Sont habilités à constater les infractions en matière publicitaires, sous réserve qu’ils aient été au
préalable assermentés et commissionnés à cet effet, les agents du ministère chargé du commerce,
le procureur du Faso, les agents habilités par les collectivités locales à constater les infractions au
code de la route ainsi que les agents de l'administration spécialisée de l'Etat (OPJ et APJ), les
fonctionnaires et agents habilités à constater les infractions à la législation sur les monuments
historiques, les monuments naturels et les sites, ou au code de la voirie routière ou encore au code
de l'urbanisme, etc.
Le procès-verbal de constatation est transmis au procureur du Faso et, le cas échéant, au maire.
Sanctions administratives.
Mise en demeure.
Dès la constatation d'une publicité, enseigne ou préenseigne irrégulière, le maire prend un arrêté
ordonnant, dans les quinze jours, la suppression ou la mise en conformité avec la règlementation,
et éventuellement la remise en état des lieux ; l'arrêté est notifié à la personne qui a apposé, fait
apposer la publicité, l’enseigne ou la préenseigne irrégulière ; copie de la mise en demeure est
envoyée au procureur du Faso qui est tenu informé des suites de l’affaire.
Exécution d’office.
A l’expiration du délai imparti, le maire fait exécuter d'office les travaux prescrits par l'arrêté de
mise en demeure aux frais de la personne à qui a été notifié l'arrêté.

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