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: l’action de l’administration
CM 4 - Le principe de légalité
Dans le système de l’état de droit tel qu’il existe en France, l’administration n’est pas toute
puissante, sa compétence est enfermée dans certaines limites, elle doit respecter la règle de
droit, elle est soumise au principe de légalité. Alors que dans l’état de police le droit ne s’impose
qu’aux gouvernés, dans l’état de droit, il s’impose aussi dans l’administration et aux gouvernants.
A) Le pouvoir discrétionnaire
C’est la liberté d’action de l’administration ménagée par les règles de droit. Il est indispensable à
une bonne gestion de l’intérêt général. Il est la liberté donnée à l’administration par un texte ou
par un principe général du droit ou par une règle jurisprudentielle, de choisir l’acte dont l’effet
lui semble à même de répondre de façon opportune à la situation ou à l’évènement auxquels il
s’agit de faire face.
Ex : lorsqu’un fonctionnaire commet une faute disciplinaire, l’administration a le pouvoir
discrétionnaire de lui infliger une sanction. Le pouvoir discrétionnaire ne doit pas être confondu
avec le pouvoir arbitraire qui correspond le fait d’exploiter une position sociale pour agir en vue
de son intérêt personnel. Contrairement au pouvoir arbitraire, le pouvoir discrétionnaire est au
service de l’intérêt général. Exercer un pouvoir discrétionnaire ne signifie pas que l’on ne
respecte pas la réglementation juridique, ce n’est qu’une limite au principe de la légalité et non
une opposition à celui-ci. Pour savoir si le pouvoir exercé est discrétionnaire et non arbitraire, il
faut vérifier six éléments :
La compétence de l’auteur de l’acte effectué
La forme de l’acte et sa procédure d’édiction
Son but d’intérêt général
L’exactitude de ses motifs de faits
L’absence d’erreur de droit dans l’interprétation des textes
L’absence d’erreur manifeste dans l’appréciation d’opportunité de l’acte
Ces éléments permettent au juge administratif de contrô ler que l’administration a fait un bon
usage de son pouvoir discrétionnaire. Bien qu’elle dispose d’un pouvoir discrétionnaire,
l’administration est parfois dans une situation de compétence liée. C’est le cas lorsqu’elle n’a pas
de liberté d’action car la réglementation juridique lui impose d’agir dans un sens déterminé. Elle
n’a alors ni le choix entre l’action et l’abstention, ni la liberté de choisir enter plusieurs mesures.
La question se pose alors de savoir si son pouvoir discrétionnaire lui permet de s’abstenir d’agir
ou non. L’abstention de l’administration constitue-t-elle une illégalité ?
Il apparait qu’il y a illégalité lorsqu’un texte oblige l’administration à agir et qu’elle n’agit pas.
L’administration est tenue de prendre les mesures règlementaires nécessaires à l’exécution de
la loi et des règlements. En revanche, lorsqu’il n’y a pas d’obligations légales, l’administration
apprécie librement si elle doit agir ou non. L’administration n’a pas le droit de renoncer à
exercer un pouvoir discrétionnaire dont elle est investie. La priorité reste l’intérêt général, la
compétence de la loi est donc relative.
B) Les circonstances exceptionnelles
1. Théorie jurisprudentielle des circonstances exceptionnelles
La survenance de circonstances exceptionnelles(CI) peut rendre momentanément inadaptée la
situation d’application normale du principe de légalité. En l’absence de texte, il y a circonstances
exceptionnelles lorsque deux conditions sont réunies :
- Une situation profondément anormale
- Une administration placée dans l’impossibilité de respecter la légalité normale