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Droit Administratif

Introduction
- L’acte administratif est un acte juridique pris par une autorité administrative qui se distingue des actes législatifs
et des actes juridictionnels.
- Le droit administratif est, avant tout, le droit de l’action administrative. Il est destiné à permettre à
l’administration d’agir parce que cette action est conditionnée par une finalité unique à savoir l’intérêt général
dont la satisfaction est gérée par les règles de droit public contrairement au particulier qui cherche à réaliser un
profit et donc géré par les règles de droit privé. L’action administrative s’exerce dans le cadre des services publics.
- Le contrat administratif est fondé sur l’inégalité : droit privé est égalitaire alors que le droit administratif est
inégalitaire car dominé par l’exorbitance et la sujétion (traité en TD).
- Critères d’identification du contrat administratif : clauses exorbitantes, présence de la personne publique,
émission de service publics.
Arrêt de principe : Arrêt « ÉPOUX BERTIN 1956 »
http://www.conseil-etat.fr/Decisions-Avis-Publications/Decisions/Les-decisions-les-plus-importantes-du-
Conseil-d-Etat/20-avril-1956-Epoux-Bertin-et-ministre-de-l-agriculture-c-consorts-Grimouard
Les autorités administratives ont à leur disposition des moyens pour accomplir leur mission et en particulier les
moyens juridiques et les moyens d’action dont l’administration prend l’initiative visant à garantir le service
d’intérêt général. Ces moyens sont soit des décisions unilatérales, soit des contrats.

Titre I : Les actes administratifs


Chapitre 1 : L’acte administratif
L’acte administratif est un acte juridique pris par une autorité administrative qui se distingue des actes législatifs
et des actes juridictionnels.

Domaine de la loi Loi d’habilitation


- critère organique : parlement - critère organique : gouvernement
- critère matériel : Art + 71C° - critère matériel : Art + 71C°
- critère formel : vote - critère formel : décret susceptible de recours tant qu'il n'a
pas été ratifié par le parlement. Il demeure un acte
administratif susceptible de recours. Après sa ratification, il
devient une loi.
Décret-loi Règlement
- critère organique : gouvernement - critère organique : gouvernement
- critère matériel : Art + 81C° - critère matériel : Art + 72C°, Art + 89C°
- critère formel : Décret ne peut intervenir que - critère formel : Autonome + susceptible de recours pour
lorsque le parlement est en vacances. C’est un excès de pouvoir (72) ; non susceptible de recours car il
vient exécuter une loi (89).
acte juridique administratif unilatéral tant qu’il
Le règlement n’est pas une loi. C’est un acte administratif
n’a pas été ratifié susceptible de recours.
unilatéral.

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Tous les actes juridiques de l’administration peuvent s’analyser selon trois points de vue :
• D’après le contenu de l’acte
Ce sont des actes dont le contenu donne naissance à une situation générale. Ce sont des actes règles qui
concernent un nombre indéterminé de destinataires et des actes conditions qui donnent naissance à des situations
individuelles en conditionnant l’application individuelle d’une règle générale. Les règlements administratifs
constituent des actes règles tandis que les actes conditions constituent des actes conditionnels ne s’appliquant
qu’à un individu.
• D’après le régime juridique
On distingue les actes administratifs et les actes relevant du droit privé. Il faut chercher dans l’acte la
manifestation de la volonté de l’administration.
• Les actes juridiques de l’administration
Les actes juridiques de l’administration peuvent être classés en deux catégories selon leur mode de formation.
Tantôt l’autorité administrative qui édicte seule les actes créateurs de droit ou de délégation et qui émanent de la
seule volonté administrative sont qualifiés d’actes unilatéraux, tantôt la création de droit et d’obligation est le
résultat d’un accord de deux ou plusieurs volontés : il s’agit d’un contrat.
Section 1 : L’acte unilatéral
L’acte unilatéral est le résultat d’une manifestation d’une volonté exclusive, celle de l’administration. On se
trouve alors en présence des prérogatives de la puissance publique : l’administration peut de sa seule volonté
créer un droit ou une obligation.
I. Élaboration de l’acte unilatéral
L’autorité administrative ne peut prendre de décisions que si elle y est habilitée par une règle de compétence
(dans le cas contraire, c’est un excès de pouvoir (= vice de forme, de procédure, de fond ou violation de la loi))
et à la condition de respecter certaines formes. La décision entre alors en vigueur dès l’instant où elle a été portée
à la connaissance de ceux qu’elle est destinée régir.
1) La compétence de l’autorité administrative
Elle y va de l’intérêt de la bonne administration qui implique une répartition rigoureuse des tâches mais aussi de
l’intérêt des administrés qui doivent avoir la possibilité de savoir de façon certaine à quelle autorité il leur faut
s’adresser. Il est nécessaire de définir la compétence de façon précise qui doit fixer les contours sur un triple plan
de la matière, de l’espace et du temps.
L’autorité administrative ne peut exercer de compétences si elle n’est pas régulièrement habilitée à agir
(compétente). Le vice de compétence qui affecte ses décisions ne peut être ouvert que par la ratification antérieure
(voir Cour Suprême, chambre administrative 3-11-1965 LIHBI recueille page 72). L’autorité compétente ne peut donc
pas disposer de sa propre compétence car celle-ci est d’ordre public.
L’incompétence est un vice très grave. C’est un moyen d’ordre public que le juge est tenu de soulever d’office à
tout moment de la procédure même si les plaideurs ne l’ont pas fait.
a) La compétence matérielle
Chaque autorité administrative est habilitée à agir dans un domaine déterminé. Cette limitation a un double but :
• C’est une limite à son action
La compétence de l’autorité administrative est déterminée. Elle est donc limitée, c’est-à-dire qu’elle est habilitée
à une action administrative déterminée et ne peut pas aller au-delà. Si l’action administrative est générale et
qu’elle dépasse le cadre de sa compétence, elle est alors illégale.
• C’est une protection contre l’intervention des autres autorités différentes
Cette protection joue à l’égard des autorités supérieures ou inférieures ; elle joue à l’égard du pouvoir supérieur
puisque le pouvoir hiérarchique ne comporte qu’un pouvoir d’instruction (pas de substitution) sauf si un pouvoir
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de substitution est prévu, c’est-à-dire qu’une personne peut se substituer à une autre, la remplacer dans certains
domaines en vertu d’une loi.
[La circulaire a comme fonction d’interpréter un texte, c-à-d l’expliquer. Elle peut aussi l’annuler pour incompétence ou excès de pouvoir.]

La délégation
La compétence d’autorité administrative doit être exercée par celle-ci. Ce principe doit céder devant la nécessité
pratique qui conduit à permettre à certaines autorités de se décharger d’une partie dont l’accomplissement leur
incombe. Le procédé utilisé est celui de la délégation.
La délégation est une exception au principe de l’exercice personnel de la compétence. Elle doit être prévue par
la loi ou par un autre texte général au moins égal à celui qui a attribué la compétence.
La délégation peut se présenter au moins sous deux formes :
• La délégation de pouvoir
C’est un procédé qui consiste de la part de l’autorité délégante à confier à l’autorité délégatrice une partie de ses
pouvoirs. Ainsi, en vertu de l’Art 64 C , le 1er ministre/Chef du gouvernement peut déléguer certains de ses
pouvoirs aux ministres. La délégation de pouvoir est permanente. Elle dure tant qu’elle n’a pas été retirée tout au
long de cette période.
• La délégation de signature
Elle permet à l’autorité administrative délégataire de signer pour le compte du délégant les actes qui ont fait
l’objet de la délégation. Ces actes engagent l’autorité délégante et celle-ci concerne le droit d’évoquer et de signer
elle-même des décisions (ex : dans les communes).
[La légalité : il faut qu’un acte soit légal et respecte la hiérarchie, c’est-à-dire qu’il doit respecter les textes qui lui sont supérieurs.]
L’autorité peut déléguer sa signature pour tous les actes concernant les services relevant de la compétence à
l’exception des décrets et des actes réglementaires.
[La suppléance : est destinée à permettre le remplacement du titulaire d’une compétence empêché d’exercer sa fonction.]
Pour plus de détails, consulter : http://www.e-ressources.cnfpt.fr/documents/042014/160414140532Lesdlgationsdepouvoir.pdf

b) La compétence territoriale
Les autorités administratives exercent leur compétence dans un cadre territorial déterminé (ex : police judiciaire).
Il existe des autorités dont la compétence est nationale (ex : gouverneur).
c) La compétence temporelle
C’est le principe selon lequel l’autorité administrative ne peut prendre de décisions que pendant le temps où elle
est en fonction. Ceci interdit la prise de décision anticipée ou rétroactive.
2) La forme de l’acte unilatéral
L’acte unilatéral doit respecter certaines règles de formes. Les unes concernent l’acte lui-même tandis que les
autres concernent la procédure de son élaboration.
a) Les formes de l’acte
Normalement, l’acte est écrit mais il peut être exceptionnellement verbal (ex : ordre donné par les agents de la
circulation). Il doit être daté et signé, ce qui permet son authentification, l’identification de son auteur, la
vérification du respect des règles de compétence et les textes où les juges imposent à l’auteur de la décision
l’obligation de faire expressément figurer le motif de celle-ci. La motivation est sans doute une exigence
rationnelle mais aussi une garantie contre l’arbitraire, c’est pourquoi le juge l’exige dès lors que l’administration
prend une décision de sanction (Cour Suprême chambre administrative 20/11/1988 : gouverneur de Fès contre société
de transport rural : le refus de communiquer le motif est considéré comme une présomption de l’existence et régularité de
celle-ci).
La loi 03-01 du 31 juillet 2002 a rendu la motivation (le motif) en matière individuelle administrative nécessaire,
c’est-à-dire qu’en l’absence de celle-ci elle serait illégale.

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N.B : On parle d’individualité car elle concerne la matière administrative qui relève de la compétence de la
chambre administrative de la Cour Suprême.
b) La procédure de l’élaboration de l’acte unilatéral :
L’ensemble des formalités que doit accomplir l’auteur d’un acte constitue la procédure non-contentieuse. Celle-
ci n’est ni prévue ni organisée par un texte de portée générale. Les multiples règles qui la composent sont des lois
et règlements qui autorisent l’édiction de certains actes dans des domaines particuliers.
La jurisprudence joue un très grand rôle soit en créant des règles de procédures (règles de parallélisme de forme,
celles du caractère contradictoire de la procédure), soit en établissant une distinction entre les formalités
substantielles dont la violation entraine l’annulation et les formalités dont le non respect n’entraine pas
l’annulation de l’acte.
L’acte doit être pris dans un certain délai qui peut être seulement indicatif et ne s’impose à l’administration que
comme directive ou bien être impérative et, de ce cas, doit être respectée.
L’auteur de l’acte doit de plus en plus solliciter l’avis d’organismes au sein desquels sont représentés d’autres
autorités administratives ou les administrés eux-mêmes (ex : le retrait d’une carte professionnelle journaliste, le
ministre de l’information ne peut procéder qu’après avis conforme d’une commission).
La consultation tend à assurer une protection du droit du destinataire de la décision, mais il peut y arriver que la
consultation soit destinée à la protection de l’intérêt général (ex : le président de la commune qui demande l’avis de la
commune urbaine).

3) L’entrée en vigueur de l’acte unilatéral


Celle-ci est régit par deux principes : la publicité et la non-rétroactivité.
a) La publicité de l’acte
Elle a pour but de porter à la connaissance des intéressés les mesures qui les concernent. C’est une exigence
logique et juste. On ne peut exercer un droit ou satisfaire à une obligation que si l’on en a pris connaissance.
La jurisprudence fait respecter la règle de la publicité des actes juridiques, c’est-à-dire que pour qu’il y ait
exécution d’une décision, il faut une publicité. Les juridictions ont toujours considéré que la publicité des actes
juridiques est une condition nécessaire pour qu’ils soient opposables (exécutés). Les modalités de la publicité
varient pour les actes individuels des actes réglementaires :
- Les actes réglementaires : elle est effectuée dans les Bulletins d’annonce légale (BO) : notification et
publication.
- Les actes individuels : elle doit être notifiée, c.-à-d. portée à la connaissance personnelle de leur destinataire.
Parfois, la règle de publicité impose les deux formalités : publicité et notification. C’est le cas de la nomination
des fonctionnaires. La décision est notifiée à la personne et publiée au BO.
b) La non-rétroactivité des actes administratifs
Le principe de non-rétroactivité trouve son fondement dans la Constitution (Art 6 « la loi ne peut avoir d’effet
rétroactif »). La jurisprudence a fait de la non-rétroactivité un principe général de droit. Ce principe correspond à
une nécessité fondamentale de droit qui implique que les individus puissent à tout moment connaître leurs droits
et obligations. Une telle possibilité pourrait disparaître.
L’administration pourrait modifier, pour le passé, les règles applicables aux administrés. L’exception la plus
caractéristique est celle des actes apportés rétroactifs qui ont pour but l’exécution des jugements de l’annulation
rendus sur recours pour excès de pouvoir.
La reconstitution de la carrière d’un agent public dont la révocation a été annulée implique que des mesures ayant
des faits dans le passé ont été prises. La régularité d’une décision rétroactive, dès lors que celle-ci est favorable
à l’administré, le principe de non-rétroactivité a pour finalité la protection des administrés et ne doit pas pouvoir
être invoqué dès lors que cela est de nature à lui porter préjudice.
II. Effet de l’acte unilatéral

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L’acte unilatéral de l’administration s’impose aux administrés. Il est, pour eux, obligatoire et doit être exécuté. Il
apparaît que l’acte unilatéral soit caractérisé par sa force juridique et par les conditions de son exécution.
1) La force juridique de l’acte unilatéral
Elle apparait dans le fait que les dispositions édictées par l’administration sont immédiatement intégrées dans
l’ordre juridique dès l’instant où l’acte est entré en vigueur de façon régulière. Il produit son plein et entier effet.
Le destinataire de l’acte doit le considérer comme obligatoire, sauf la possibilité qui lui est reconnue de contester
sa régularité devant le juge. C’est sur ce point que le privilège de l’administration en vertu duquel les dispositions
édictées par l’administration sont directement intégrées dans l’ordre juridique. Elles produisent un effet de droit
immédiat et sont présumées régulières : c’est le privilège du préalable. Ce privilège compte de nombreuses
conséquences :
- L’administré soumis à l’effet immédiat de l’acte doit démontrer son irrégularité s’il désire y échapper.
- L’administration a toujours une position défenderesse plus favorable que celle du demandeur.
- Les règles de la procédure applicable devant les différentes juridictions marquées par un caractère inquisitoire tendent à
faciliter la tâche du demandeur (voir arrêt BLANCO 1873 (https://www.youtube.com/watch?v=Nuq9C_nkMGU)).
- L’acte administratif est présumé régulier. Les recours juridictionnels ne sont pas en principe suspensifs.
- Le pouvoir du juge de suspendre lorsqu’il est saisi en référé (urgence) n’existe que dans le cas où l’exécution d’un acte de
l’administration serait constitutive d’une voie de fait.
- Quant au sursis, les différentes juridictions ne peuvent l’ordonner que dans des conditions restrictives ou exceptionnelles.
Il reste que tous les actes unilatéraux de l’administration ne sont pas revêtus d’une telle force juridique : les avis,
circulaires (peuvent avoir un caractère administratif quand elles modifient la situation d’un fonctionnaire → acte
unilatéral), instructions de mesure d’ordre intérieur ne lient pas les administrés mais seulement les agents de
l’administration qui sont soumis au pouvoir hiérarchique.
Le juge tire de la nature juridique de ces actes une conséquence radicale d’irrecevabilité du recours pour excès
de pouvoir dirigé contre eux.
2) L’exécution de l’acte unilatéral
Le caractère exécutoire de l’acte unilatéral est une deuxième manifestation du privilège dont dispose
l’administration. La décision exécutoire signifie que l’ordre de l’administration et son exécution au besoin par la
contrainte.
a) Notion de l’exécution de l’acte unilatéral
À coté des actes impératifs, il existe de nombreux actes qui sont seulement permissifs ou facultatifs.
L’administration impose des obligations mais elle reconnait aussi les droits et accorde des autorisations.
Dans le 1er cas, l’exécution de l’acte est obligatoire pour son destinataire. Dans les deux autres cas, elle est laissée
à sa discrétion (peut le faire, peut ne pas le faire).
D’autre part, l’exécution de certains actes administratifs implique une opération matérielle. Il est en effet des cas
pour lesquels l’exécution se confond avec leur force juridique : les sanctions disciplinaires (avertissement, blâme)
peuvent frapper les agents publics. Elles produisent leur plein et entier effet dès l’instant où elles sont édictées.
Le problème de l’exécution de l’acte unilatéral n’est pas lié au seul cas où l’exécution matérielle est indispensable,
mais deux situations peuvent se présenter :
- Les mesures d’exécution dépendent de l’administration elle-même. Celle-ci doit exécuter ses propres décisions.
En cas de mauvais vouloir de sa part, il n’existe aucun moyen de contrainte parce que c’est elle qui détient le
monopole de la force publique.
- L’administré peut recourir aux tribunaux de façon à faire reconnaître l’illégalité du refus de l’administration
d’exécuter ses propres décisions. Mais alors le problème de l’exécution de l’acte administratif se confond avec
celui du respect de l’administration des décisions de justice. C’est là une question fondamentale puisque ce
respect dépend de l’existence même du principe de la légalité.
Les mesures d’exécution dépendent des administrés. C’est dans cette hypothèse que l’on voit apparaître la
nécessité de l’exécution forcée lorsque le destinataire de l’acte refuse de l’exécuter.
• L’exécution forcée
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Il s’agit du deuxième privilège de l’administration. Celle-ci peut obliger, par la contrainte, l’administré
récalcitrant à exécuter les prescriptions contenues dans un acte administratif. L’exécution forcée est un privilège
exorbitant parce qu’à la différence des particuliers l’administration n’a pas l’obligation de s’adresser au juge pour
faire constater l’existence de ses droits ni les faire respecter.
Les rapports de l’administration avec les administrés doivent, autant que possible, se dérouler dans un climat de
paix par rapport auquel le recours à la contrainte doit être exceptionnel. C’est dans cette perspective générale
qu’on doit replacer le privilège de l’exécution forcée. L’exécution forcée n’est justifiée que si l’administration
ne dispose d’aucune voie de droit pour parvenir à faire respecter ses décisions.
Lorsqu’elle est possible, elle doit être utilisée dans certaines conditions pour être légitime :
Cas dans lesquels l’exécution forcée est possible
L’exécution forcée est constituée par l’autorisation du législateur. Ainsi, la charte communale donne au président
du conseil communal le pouvoir de faire exécuter d’office aux frais et dépens des intéressés dans les conditions
fixées par les décrets en vigueur ayant pour objet d’assurer la sûreté ou la commodité des passagers, la salubrité
et l’hygiène publique.
Dans certains cas, elle peut demander à l’autorité locale compétente de recourir à l’usage de la force publique.
C’est le cas notamment de la démolition aux frais du propriétaire des constructions édifiées sans autorisation sur
le domaine publique.
L’exécution est possible, d’une manière générale, lorsque l’administration ne dispose d’aucun procédé de droit
pour obtenir l’exécution de cette décision. Les moyens de droit peuvent être constitués par le recours au juge
pour obtenir l’expulsion de l’occupant d’un logement (Cour d’Appel Rabat 22/08/1980, Mounir Omar, Revue
marocaine de droit, numéro 3,1985).
L’exécution forcée est enfin justifiée en cas d’urgence. Il s’agit alors d’une application particulière de la théorie
des circonstances exceptionnelles.
Conditions de l’exécution forcée
La condition parfaitement logique réside dans la certitude du refus d’exécution qui apparaitra à la suite de la mise
en demeure de l’administré préalablement à l’exécution par la force. L’autorité administrative n’est fondée à
recourir à la contrainte que dans la mesure où la décision dont elle s’emploie à obtenir l’exécution trouve son
fondement dans la loi.
L’exécution forcée doit avoir pour but de procurer exclusivement de la décision considérée chaque fois que
l’administration procède à l’exécution forcée que cette décision se doit de respecter diverses limitations :
l’utilisation abusive de ce privilège l’expose à des sanctions. Sa responsabilité pourra être mise en cause et si
l’exécution forcée consiste en une voie de fait, le juge mettra un terme à la situation illégale.
III. Disparition de l’acte unilatéral
La disparition de l’acte administratif unilatéral peut résulter de causes diverses ; certaines sont indépendantes de
la volonté de l’administration. L’annulation par le juge de l’excès de pouvoir est une illustration, mais il en est
d’autres. Ainsi la disparition d’un élément essentiel à la validité de l’acte conduit nécessairement à sa disparition.
Les modifications qui affectent les décisions administratives n’ont pas toujours des conséquences pratiques. En
effet, certaines décisions resteront intangibles parce qu’elles auront déjà produit leurs effets. En revanche, les
décisions dont les effets sont permanents cesseront d’être valables dès la disparition des motifs sur lesquels elles
reposaient (ex : réquisition de logement ou de service). Il en est ainsi des cas dans lesquels la disparition de l’acte
dépend de la volonté de l’administration. Le respect de la légalité doit autoriser l’administration à retirer les actes
irréguliers qu’elle a pris à tort. Mais le souci de la stabilité de l’ordre du juridique conduit à limiter ses droits et
à empêcher qu’elle puisse retirer ces actes ou les abroger à n’importe quelle époque.

Chapitre 2 : Les conditions de recours pour excès de pouvoir


Pour que le juge saisi du recours pour excès de pouvoir puisse se prononcer sur la régularité d’un acte

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administratif, il faut que la requête soit conforme à un certain nombre d’exigences.

Section 1 : les conditions tenant aux requérants


Le recours pour excès de pouvoir a été soumis aux règles générales de la procédure et le requérant doit démontrer
sa capacité.
I. Les conditions de la capacité
Un individu ne pourra former un recours s’il est incapable, et encore moins un groupement.
II. L’intérêt
C’est une exigence qui est fondamentale en procédure et qui se formule habituellement par la maxime « Pas
d’intérêt, pas d’action ». Un intérêt peut se définir comme l’existence d’un lien entre le requérant et
l’administration attaquée. Il faut qu’il y ait une relation entre celui qui forme le recours et la décision qui fait
l’objet du recours.
Lorsque le requérant est un individu, il pourra démontrer l’existence d’un intérêt chaque fois que l’administration,
par sa décision, l’a touché dans sa fortune, sa position, son bien ou son simple confort. Il pourra même attaquer
l’acte qui porte atteinte à l’exercice de ses libertés. Mais lorsque le recours est formé par un groupement (syndicat,
association…), l’idée directrice en la matière est que le groupement ne peut défendre que des intérêts collectifs et
non pas des intérêts individuels.
III. Les difficultés
Un groupement attaque un acte à portée générale : l’acte porte atteinte aux intérêts d’un groupement (ex :
Automobile Club pourra attaquer tous les règlements concernant la circulation).
Lorsque l’acte attaqué est une mesure individuelle concernant une personne déterminée, cet acte peut porter
atteinte à l’intérêt politique (ex : nomination irrégulière des fonctionnaires peut porter atteinte aussi bien au corps des
fonctionnaires en place qu’à l’ensemble des candidats).

Section 2 : Les conditions tenant à l’acte attaqué


I. L’exclusion des actes ne constituant pas des actes administratifs
1) l’exclusion des actes législatifs : l’interdiction faite au juge de se prononcer sur la constitutionnalité des lois.
2) l’exclusion des actes du Roi en matière administrative
3) l’exclusion des actes juridictionnels
NB : Tout ce chapitre n’a pas été très développé car il sera plus détaillé en matière de contentieux administratifs
avec les publicistes après.

Chapitre 3 : Les cas d’ouverture de recours pour excès de pouvoir


On peut admettre qu’un acte doit réunir certains nombres d’éléments : un auteur, une expression formelle, un but,

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un motif et un contenu. Chacun peut être l’objet de vice susceptible de donner l’ouverture à un recours pour excès
de pouvoir.

Section 1 : Incompétence ou vice tenant à l’auteur de l’acte


Une autorité déterminée est susceptible de prendre la décision. La répartition des pouvoirs implique que l’individu
est le plus apte à prendre la mesure, personne d’autre ne doit être amené à le faire. L’incompétence est le vice qui
affecte l’acte dont l’auteur n’est pas celui qui avait été désigné pour le prendre.
I. Usurpation du pouvoir
Le fait pour l’individu qui ne fait pas partie de l’administration n’a aucune qualité pour prendre une mesure et
qui, pourtant, la prend. C’est une personne étrangère à l’administration dont la décision n’a aucune valeur.
II. Incompétence Ratione Materiae
C’est le fait pour un agent de fait de prendre un acte qu’un autre agent aurait dû faire.
III. Incompétence Ratione Temporis
Une autorité qui continue à exercer des pouvoirs qu’elle ne détient pas normalement (ex : ministres
démissionnaires).

Section 2 : Les vices de forme


Ils consistent dans l’accomplissement incomplet auquel un acte administratif est soumis. Il existe une série de
formalités qui sont la contrepartie des pouvoirs considérables accordés à l’administration. Elles constituent, de
ce fait, des garanties pour les particuliers.
I. Procédure d’élaboration de la décision
1) Étapes par les textes
Il y a une multitude d’étapes successives qui doivent être suivies et respectées parce qu’elles sont conçues dans
l’intérêt des administrés (ex : mise en demeure prévue par le statut avant la révocation d’un fonctionnaire coupable
d’abandon de poste doit non seulement avoir été renvoyée mais aussi reçue par l’agent).

2) Étapes imposées par les principes généraux


La Cour Suprême estime que les principes généraux de droit imposent parfois le respect de certaines formes,
même en l’absence d’un texte (ex : respect du droit de la défense). Chaque fois que l’administration décide de
prendre une décision (sanction), elle doit permettre à l’intéressé de prendre connaissance des griefs qui sont
énoncés contre lui en matière disciplinaire (ex : respect du parallélisme des formes). Il faut un décret pour annuler
une décision tout comme il a fallu un décret pour la prendre (la même forme de l’acte initial nécessite un décret).
II. Les formalités dans l’émission de la décision
La décision administrative se présente sous une forme qui n’est pas réglementée. Le plus souvent, l’acte prendra
la forme d’un acte écrit (décret, arrêté, etc.).
1) Enoncer les motifs
La décision administrative doit comporter les motifs qui ont amené l’administration à intervenir. Si ce motif est
formulé, il y un double intérêt :
- l’administré connaitrait les raisons qui ont poussé l’administration à agir ;
- le juge pourrait facilement vérifier le bien fondé des motifs avancés.
La Cour Suprême a imposé à l’administration d’indiquer les motifs de ses actes, sauf dans deux hypothèses :
- lorsque l’acte le prévoit ;
- lorsque la décision constitue une sanction. Dans ce cas, l’administré qui subit de la part de l’administration une
sanction a le droit de savoir pour qu’elles raisons une décision a été prise (acte entrainant l’application du respect
des droits de la défense et qui doivent être motivés de manière expresse).

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Dans ces deux hypothèses, le défaut d’indication des motifs constitue un vice de forme. L’auteur de l’acte devra
donc communiquer au juge administratif les motifs, dans le cas du recours pour excès de pouvoir, pour qu’il
puisse exercer son contrôle. Il y une obligation de motivation (loi 03-01 du 23 juillet 2002).
2) La publicité
L’acte administratif doit faire l’objet d’une certaine publicité. On ne peut reprocher aux administrés d’ignorer un
acte ou de ne pas se conformer à une décision de l’administration. Pour que l’acte ait donc une portée générale,
il doit être publié par voix expresse : BO ou affichage.
Pour les mesures individuelles, il faut une notification, c’est-à-dire une information donnée à l’intéressé.
III. Les effets de l’omission des formes
Les effets sont variables selon la nature de la formalité.
1) Omission de la publicité
Dans les formalités de la publicité, l’omission n’entraîne pas la nullité de l’acte, mais elle entraîne
l’inopposabilité. L’acte existe mais dépourvu d’effet : il ne peut être opposable. C’est la publicité qui fait courir
les délais en matière de recours administratifs.
2) Omission des formalités substantielles
En ce qui concerne les autres vices de forme, qu’il s’agisse d’un vice dans l’expression formelle de l’acte dans la
manière dont il a été élaboré, la sanction est la nullité de l’acte dans la mesure où les formalités omises sont
réellement importantes. Mais c’est au juge qu’il appartient d’apprécier ce principe en cherchant si l’omission de
la formalité a été susceptible ou non d’influencer sur le contenu de la décision.
3) Omission des formalités accessoires
L’acte ne sera pas annulé, le recours pour excès de pouvoir ne sera pas ouvert pour la simple omission d’une
formalité simple. Le délai imparti à l’administration pour prendre une décision : les textes prévoient parfois qu’ils
seront complétés par des décrets qui devront être faits dans les 3 mois ou dans les 6 mois.

Section 3 : Le détournement de pouvoir


C’est le fait de l’administration qui, tout en accomplissant un acte de sa fonction et en respectant les formes
requises, use de son pouvoir dans des décisions autres que celles en vue desquelles ce pouvoir a été confié.
• Détournement de pouvoir qui consiste à substituer un but d’intérêt personnel à un but d’intérêt général qui est
celui qui inspire toute action de l’administration. Le fonctionnaire utilise alors son pouvoir à des fins qui n’ont
aucun rapport avec celles que poursuit l’administration normalement (ex : le juge annule une décision de mutation
dans l’intérêt des services qui apparaissent en fait poursuivant un tout autre but).

• Détournement de pouvoir qui se manifeste dans l’utilisation des pouvoirs dans un intérêt général mais qui n’est
pas celui pour lequel ce pouvoir a été crée (ex : les autorités locales ont le pouvoir de régler la circulation, limiter la
vitesse dans le but d’éviter les accidents, de maintenir l’ordre public. Mais s’ils interdisent la circulation pour limiter la
vitesse pour éviter qu’on utilise la route, ce but n’est pas celui pour lequel le pouvoir de police a été donné.) Il y a donc là
un détournement de pouvoir dans un but d’intérêt général. Chacun des pouvoirs confiés à l’administration ne doit
être utilisé que dans un certain but, ce qui explique que les détournements de pouvoir peuvent être commis
quelques fois avec les meilleurs intérêts.
• Constitueront des détournements de pouvoir les actes consistant à utiliser une procédure pour obtenir un résultat
identique, du moins voisin de celui qui permettrait d’obtenir une autre procédure plus complexe (ex : la suspension
d’un agent est plus préférable qu’une révocation).

Dans toutes ces hypothèses, il est clair que la preuve sera difficile à fournir. Le détournement de pouvoir est un
cas d’ouverture de recours pour excès de pouvoir et il servait à contrôler la moralité de l’administration, mais
cette moralité présente l’inconvénient de ne pas apparaître de façon évidente dans l’acte lui-même. Il faudrait
qu’un administrateur soit très peu au courant des choses administratives pour dire qu’il prend telle ou telle mesure

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pour satisfaire un intérêt personnel. C’est pourquoi les juges préfèrent se fonder sur d’autres causes d’annulation.

Section 4 : Les vices de formes


Tout acte administratif doit reposer sur un ensemble de circonstances de faits antérieurs à l’acte et qui sont en
quelque sorte la raison ou la justification de l’action administrative. Ce sont les motifs considérés aussi de façon
objective. Prenons cet exemple, un fonctionnaire est mis à la retraire pour le motif qu’il a fumé pendant le service :
tout d’abord, il lui est possible de soutenir qu’il n’a pas fumé pendant le service, que le fait est inexacte et, par
conséquent, le motif n’existe pas. C’est l’erreur de fait. Il peut aussi contester que ce genre de motif puisse servir
de base à une mesure de mise à la retraite. Il soutiendra qu’une faute disciplinaire n’est pas au nombre de motifs
susceptibles de justifier une telle décision et, par conséquent, l’administration a commis une erreur de droit.
I. L’obligation de motivation des décisions individuelles
Le champ d’application de la loi concerne toutes les administrations publiques de l’Etat, toutes les collectivités
locales, toutes les personnes chargées d’un service publique, même une personne privée chargée d’une mission
de service publique (ex : ordre des médecins).
II. L’erreur de fait
Le motif invoqué n’existe pas en réalité. Le requérant va le placer sur le terrain de fait. Il va discuter des
affirmations de l’administration (ex : le fonctionnaire va nier avoir fumé dans le service). Cette argumentation est
susceptible d’entraîner l’annulation de l’acte car du moment où l’acte doit avoir un motif, celui-ci doit exister en
réalité. S’il n’existe pas, l’acte n’a pas de motif.
III. L’erreur de droit
Le motif invoqué par l’administration n’est pas de ceux permettant de justifier juridiquement l’acte. Pour chaque
catégorie d’une décision administrative existe un motif. Il y a donc un lien entre l’acte et son motif. Le fait de ne
pas respecter la corrélation entre les motifs et la décision constitue une erreur de droit.
Le fonctionnaire fumeur se plaindra d’avoir été mis à la retraite sur la base d’une faute disciplinaire. Il estimera
que la seule mesure qui pourrait être prise est la révocation qui ne peut être prononcée qu’à la suite d’une
procédure complexe, alors que la mise à la retraite se fait d’une manière automatique.
IV. L’erreur de qualification
Pour le fonctionnaire fumeur, c’est donc l’appréciation des faits faite par l’administration qui ne peut être
contestée. Le fonctionnaire estimera que l’administration a mal qualifié les faits. Il y a un double risque :
- s’il ne le fait pas, il ouvre la voie à tous les abus ;
- si le juge contrôle la qualification des faits, il se substituera à l’administration dans cette qualification.
En générale, les juridictions administratives se sont engagées dans la voie du contrôle de l’adaptation de la
décision à ses motifs dans des domaines où il fallait assurer une protection renforcée à des intérêts
particulièrement légitimes. Le juge contrôle la gravité de la sanction par rapport à la faute si la disproportion est
manifeste (elle contrôle l’activité publique dans le domaine de l’expropriation).

Section 5 : Le vice de l’objet de l’acte ou violation de la loi


L’hypothèse est celle qu’un acte dont les dispositions, le contenu, la portée sont en contradiction avec une règle
de droit supérieure à la hiérarchie (ex : ministre décide que les employés de ses servies travaillent 7 jours par semaines
alors que la loi prévoit le repos hebdomadaire de 2 jours par semaine).

Titre II : Les Contrats administratifs

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Le recours au principe contractuel présente un intérêt juridictionnel très particulier. Il présente également une
très grande importance économique pour les collectivités publiques. Dans le cas de deux personnes privées, on
parle d’un intérêt personnel. Prenons l’exemple de X (personne privée) et Y (personne publique), deux parties au
contrat. Le but du contrat est de réaliser un bénéfice. L’administration peut conclure un contrat avec une personne
privée à condition qu’il n’y ait pas un intérêt privé. Il doit y avoir un intérêt général à la chose.
Le contrat est la volonté des deux parties. Une fois conclu, l’administration dispose toujours de son pouvoir
exorbitant. Le contrat est donc dicté par un intérêt général. Par conséquent, l’administration peut modifier ou
résilier le contrat. Ce pouvoir n’est pas accordé aux personnes privées. Le contrat entre une personne privée et
une personne publique met en jeu des sommes considérables.
Le contrat de marché public est passé entre une personne morale privée et une personne morale publique. Une
fois conclu, la personne privée devient prisonnière de ce contrat. Pour défendre l’intérêt général, l’administration
doit contrôler le marché public. Lorsqu’il y a exécution de l’ouvrage du marché public, ce dernier est soumis à
l’Etat (fin du marché).
La concession est un contrat administratif mais différent du contrat du marché public. Le concessionnaire
continue à exploiter l’ouvrage pendant une longue durée, jusqu’à recouvrement de sa créance. Le contrat de
marché public est de 5 ans.
Les marchés publics constituent en effet un mode d’exécution qui porte sur des sommes considérables. C’est par
contrat que l’administration se procure des biens et services dont elle a besoin pour accomplir sa mission (ex :
contrat de fourniture, de transport ; ce sont des contrats de droit privé mais conclus par l’administration).
[Critère de qualification du contrat administratif ; critère alternatif est admis si présence d’une personne publique ou s’il y a
participation à l’exécution de services publiques. Jurisprudence 1912 et 1956 à chercher]
Les contrats passés par l’administration, bien qu’ils reposent sur un accord de volonté, s’en distinguent d’une
façon poussée. Ces contrats passés par les collectivités publiques sont soumis à certaines règles strictes :
conditions de formation et protection des intérêts des collectivités.
Les contrats passés par l’administration comportent la catégorie des contrats administratifs dont le régime
juridique consacre le principe de la supériorité de la volonté de l’administration. Mais en droit commun, il y a
égalité de volonté. Le régime juridique applicable au contrat administratif est exorbitant parce qu’il présente un
caractère essentiel pour le fonctionnement des services publics.

Section 1 : Distinction du contrat privé de l’administration du contrat administratif


Il est important de distinguer, parmi les contrats passés par l’administration, les contrats administratifs et les
contrats privés puisque le droit applicable à chacune de ces deux catégories est différent.
Le contrat privé est largement régi par le droit commun contenu dans le DOC.
Les contrats administratifs sont soumis à des règles particulières d’origine législative, réglementaire et
juridictionnelle.
1) La nature du contrat résulte de la volonté de l’administration ou d’un texte expresse
La volonté expresse peut résulter d’une disposition du contrat, d’une circulaire ou d’un texte réglementaire (ex :
litige entre l’administration et l’entrepreneur relève de la compétence des tribunaux administratifs).

2) La nature du contrat résulte de son objet


Dans l’objet du contrat, le juge tente de déterminer si ce dernier présente un caractère de service public afin de
conclure de la nature administrative du contrat, comme par exemple l’administration qui fait participer
directement le cocontractant au fonctionnement d’un service public.
3) La nature du contrat résulte des clauses (exorbitantes conduisant à déclarer le contrat administratif)
Dans le contrat, si l’administration a eu recours par une clause lui octroyant le droit d’exproprier son contractant,
on parlera alors d’une clause exorbitante de droit commun.
La voie de fait, cas de l’expropriation : c’est parfois un abus pris par le gouvernement parce qu’il a une animosité

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avec une personne. Par conséquent, il lui a enlevé son droit sans passer par la procédure normale.
En France, c’est le juge judiciaire qui sanctionne l’administration pour motif de ne pas avoir respecté la liberté
de propriété. Tandis qu’au Maroc, c’est le juge administratif, compétent et plus indépendant que le juge judiciaire
car il connait mieux le fonctionnement de l’administration, qui va statuer lorsque l’administration commet une
erreur de voie de fait (Jurisprudence Mounir).
L’existence dans le contrat d’une clause exorbitante coexiste avec la relation directe au service public. Il
appartient donc à l’administration de choisir le régime juridique qu’elle désire appliquer au contrat qu’elle passe
(ex : SPA ou SPIC).

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