Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Economiques et Sociales
AINCHOCK- CASABLANCA
SEMESTRE 5
ELEMENT DE MODULE :
CONTRATS NOMMES
Les contrats qui ont une dénomination propre sont dits contras nommes
par dérogation aux contrats innommés. Néanmoins, ce n’est pas le titre
que les parties elles-mêmes peuvent apposer sur leur accord qui compte,
mais l’économie et le contenu de celui-ci : sont nommés les contrats qui
correspondent à un genre, un moule connu et font à ce titre l’objet d’un
corps de règles propre, lequel constitue précisément la matière des
contrats spéciaux. Chaque contrat nommé à ainsi son statut juridique. Ce
corps de règles n’est pas nécessairement impératif : le principe de la
liberté contractuelle conduit au contraire, à regarder comme d’ordinaire
seulement supplétives, les règles relatives à chaque espèce de contrat.
Mais le seul fait qu’elles existent, leur confère néanmoins une portée
considérable : elles s’appliqueront à chaque fois qu’elles n’auront pas été
expressément écartées. Lorsque ces règles sont impératives, leur portée
est encore accrue : du seul fait qu’il sera rangé dans la catégorie
considérée, le contrat sera soumis à ces règles dites d’ordre public.
-d’une part en préciser le fonctionnement et les effets sur toute une série
de points que les contractants n’auront pas vus ou réglés, ce qui leur
permettra de procéder par simple référence au modèle légal sans avoir à
élaborer eux-mêmes à chaque fois un contrat détaillé (par exemple, la
vente d’un bien entrainera automatiquement garantie des vices cachés et
d’éviction même si les parties n’ont pas prévues ces hypothèses)
De ce qui précède, il n’est pas aisé d’établir une liste des contras nommés
par nature, sujette à l’évolution à la fois dans son contenu et dans ses
ramifications. Cependant cette évolution est assez lente pour qu’on puisse
dresser une telle liste sachant qu’elle n’est pas invariable. Le droit
marocain connait un double phénomène inverse de codification : Retirant
certaines matières des codes classiques à l’occasion d’une réforme
législative et de recodification par l’élaboration cde codes spécialisés.
-ceux qui ont pour objet un crédit (prêt d’argent, prêt de consommation,
crédit-bail)
- ceux qui ont enfin pour objet des évènements incertains et que l’on
nomme contrats aléatoires (jeux et paris, transaction).
Cet effet réel, donne à ces contrats une portée toute particulière, à savoir
une opposabilité aux tiers laquelle prend un relief particulier lorsque ce
contrat transfère un droit réel puisqu’un tel droit, est par définition
opposable à tous : le contrat va constituer pour le bénéficiaire le titre de
propriété qu’il pourra naturellement, faire respecter par tous.
Titre I : La vente.
Comme tout contrat, la vente doit obéir aux quatre conditions de formation
énoncées à l’article 2 du DOC, à savoir : Le consentement des parties,
leur capacité à contracter, une cause licite et un objet certain, qui forme la
matière de l'engagement.
A La chose
Par ailleurs, la chose objet de la vente, doit être dans le commerce : Une
chose ne peut faire l’objet d’un contrat que si elle est susceptible
d’aliénabilité et qu’autant que la loi le permet : la vente peut donc porter
sur toutes sortes d’objet : meubles ou immeubles, corps certains ou
choses de genre, biens ou droits incorporels. Par dérogation au principe,
certaines choses ne peuvent faire l’objet d’une vente (article 484 DOC)
Sont ainsi visées les choses hors commerce (personne humaine,
clientèle, bénéfice des autorisations administratives, droits fondamentaux
de la personne tel le droit de vote, gestation pour autrui…….).
2- La chose vendue
Pour qu’il puisse y avoir vente, il faut que la chose concernée soit vendable
en elle-même, mais qu’elle soit précisément identifiable ou identifiée par
application des dispositions afférentes à la détermination de l’objet de tout
contrat.
Pour les choses de genre qui se caractérisent par leur fongibilité (article
486 du DOC), la détermination peut s’effectuer par la précision de la
quantité et de l’espèce convenues dans les ventes ordinaires dénommées
« au poids, au compte ou à la mesure » (article 494 du DOC) : exemple :
telle quantité de blé de telle variété. L’individualisation est une condition
d’exécution du contrat et peut ainsi se faire par référence à un modèle
type (vente sur types/spécimen) ou à une marque particulière (vente sur
marques).
Pour les choses péries au moment de la vente, le principe est que la vente
est nulle : il y a perte si la chose n’existe plus du tout (marchandises ayant
brulé) mais aussi si elle a perdu ce qui faisait sa valeur (marchandises
pourries) Lorsque la perte n’est que partielle (immeuble détruit en partie)
l’acheteur a le choix entre la nullité et la réduction proportionnelle. Cette
règle n’est cependant pas d’ordre public, car elle peut être écartée par la
nature aléatoire du contrat : l’existence de la chose n’est alors pas
nécessaire, car l’incertitude dont elle fait l’objet constitue précisément
l’aléa (achat à ses risques et périls d’un lot de marchandise en cours de
transport par mer)
Pour les choses futures (article 61 du DOC) : Elles peuvent faire l’objet
d’une vente à terme valable : objet à fabriquer, immeubles à construire, …
Dans le cas ou la chose future peut faire l’objet d’une vente, celle-ci
devient caduque si la chose ne parvient pas à existence, sans faute de
part ou d’autre (récolte détruite avant terme ; les marchandises vendues
ne sont pas fabriquées pour une raison étrangère au vendeur) Mais si la
disparition a lieu après l’échange des consentements, le contrat est formé
et le problème est résolu par la répartition des risques.(En matière de
vente, les risques pèsent sur l’acheteur qui est immédiatement
propriétaire,).
Ou bien le prix est immédiatement chiffré, ou bien sans l’être, il est fixé
par référence à des éléments qui le rendent déterminable le jour ou il devra
être payé. Il faut que ces éléments de référence soit en revanche
suffisamment précis pour permettre de chiffrer le prix le jour venu sans
nouvel accord des parties (cours de la bourse de telle marchandise, au
tarif moyen de fournisseurs désignés…)
Dès l’instant où les parties n’ont pas prévu un prix dans leur contrat, le
juge ne peut pas se substituer à elles et fixer judiciairement le prix de la
vente. Dans ce cas le contrat est nul.
Dans le droit fil de ce qui précède, l’existence d’un prix exige que le prix
fixé ne soit pas une simple apparence (prix fictif): lorsque le parties
simulent un prix mais conviennent qu’il ne sera pas versé, de sorte que ce
prix est purement fictif, il n’y a pas de vente véritable. Cette simulation a
pour but de déguiser une donation que les parties veulent cacher aux
proches ou au fisc : il s’agit donc d’une donation déguisée, catégorie
soumise à un régime juridique propre.
De même le prix ne doit pas être un prix vil ou dérisoire et c’est le cas si
le prix convenu, quoique réellement versé, est tellement minime qu’il ne
constitue pas une véritable contrepartie. Il y a vil prix, lorsqu’en réalité le
montant est si dérisoire qu’il équivaut à une absence de prix. Ce qui est
en cause, ce n’est non une insuffisance de prix mais une inexistence
réelle. (Ventes à prix symboliques).
B Montant du prix
2-Cocontractant substitué
Lorsque cette clause est méconnue, la sanction est simple : la vente est
inopposable à celui dont l’agrément était requis ; Entre les parties, la vente
reste valable, mais elle ne présente plus aucun intérêt, il y’a donc lieu à
résolution de celle-ci.
II Le processus de vente
1 Promesses unilatérales
Promesse unilatérale de vente C’est celle qui lie le vendeur tandis que
l’acheteur bénéficie d’une option. S’il reste libre, l’acquéreur éventuel paie
cette liberté car s’il renonce à l’opération, il s’acquittera d’une indemnité
d’immobilisation, laquelle est en pratique versée dès signatures de la
promesse et si la vente se réalise elle s’imputera sur le prix de la vente ou
restera acquise au promettant vendeur
2 Promesses synallagmatiques
1 Conditions suspensives
2 Conditions résolutoires
Une fois la vente formée, elle est définitive et irrévocable, mais la loi a
organisé des possibilités de retour en arrière : le consommateur à un droit
de repentir ou de regret qui lui permet dans un délai assez bref de revenir
sur son consentement
Repentir ouvert au vendeur : Organisée par les articles 585 à 600 du DOC
, la vente à réméré dite vente avec faculté de rachat, est un pacte par
lequel le vendeur se réserve de reprendre la chose vendue moyennant la
restitution du prix : le vendeur se réserve le droit de reprendre la chose a
condition d’en rembourser le prix augmenté de diverses sommes (frais de
vente, réparations nécessaires ) Ce type de réméré s'adresse à des
personnes possédant un bien immobilier qui le vendent « à réméré » pour
rembourser leurs dettes, et rachètent ensuite leur bien à un prix convenu
Professeure BENIS MERIEM
Contrats nommés
Tous droits réservés-Toute reproduction est interdite
à l'avance quand leur situation financière s'assainit, généralement à
travers un emprunt immobilier long terme ; Mécaniquement sa
particularité est donc de fonctionner comme une condition résolutoire : la
vente initiale est en effet anéantie rétroactivement de sorte que tous les
actes de disposition faits par l’acquéreur disparaissent. Tandis que
restent valables les actes d’administration (perception de fruits)
Cette clause est valable si elle est enfermée dans un certain délai, sans
quoi le contrat pourrait être perpétuellement anéanti et stipuler de ce fait,
paiement d’une contrepartie à la charge de celui qui se dédit. L’exercice
de la faculté de dédit anéantit rétroactivement la vente à la manière d’une
condition résolutoire.
Effets de la garantie
Effets sur la vente : action rédhibitoire ou estimatoire. L’article 556
DOC ouvre à l’acheteur une option entre la résolution de la vente et une
simple diminution du prix : on parle dans le premier cas d’une action
rédhibitoire et dans le second cas, d’une action estimatoire (tendant à faire
estimer le prix réel de la chose compte tenu du défaut).
On affirme traditionnellement que cette option est libre et que l’acheteur
n’a pas à justifier de son choix entre les deux voies. S’il y a résolution, la
vente disparaît rétroactivement et cette rétroactivité commande
d’appliquer le droit commun des restitutions et indemnités.
Pour obtenir en outre des dommages et intérêts, l’acheteur doit prouver
une faute de sa part, qui était à l’origine sa mauvaise foi, c'est-à-dire la
connaissance qu’il avait du vice lors de la vente. En présence d’un tel
vendeur, professionnel ou profane de mauvaise foi, l’acheteur peut donc
demander des dommages et intérêts, Il peut ainsi demander réparation de
tout préjudice lié au vice
Chapitre 4 L’ANÉANTISSEMENT DE LA VENTE
Professeure BENIS MERIEM
Contrats nommés
Tous droits réservés-Toute reproduction est interdite
La vente peut venir à disparaître principalement soit par le jeu de son
annulation lorsque sa formation même était entachée d’une cause de
nullité tirée du droit commun des contrats ou du droit spécifique de la
vente, soit par l’effet de sa résolution lorsque l’une des parties a manqué
à ses obligations (ou encore par le jeu de la garantie des vices cachés :
Le jeu de la rétroactivité qui s’attache tant à l’annulation qu’à la résolution,
s’effectue selon le droit commun : la vente est réputée n’avoir jamais
existé.
Section1 : CONSÉQUENCES ENTRE LES PARTIES
A chaque fois que la vente aura déjà reçu exécution, le principe de remise
en l’état antérieur conduit à imposer à chacune des parties, de restituer ce
qu’elle a reçu. C’est donc le constat qu’en droit, le bien n’a jamais quitté
le patrimoine du vendeur et doit en conséquence, lui être matériellement
restitué.
A Restitution due par le vendeur
Le vendeur doit évidemment restituer le prix ou les acomptes qu’il avait
perçus. Peu importe à cet égard que ce prix lui ait été réglé par l’acheteur
lui-même ou par un tiers agissant pour le compte de celui-ci, comme c’est
souvent le cas du prêteur qui a souvent versé directement les fonds au
vendeur : dans tous les cas c’est à l’acquéreur que le prix doit être restitué,
car il reste lui-même tenu envers son prêteur. La règle du nominalisme
monétaire interdit de procéder à une quelconque réévaluation du montant
ni en fonction de la dépréciation monétaire ni en fonction de l’évolution de
valeur de la chose restituée en contrepartie : c’est la somme nominale qui
avait été versée qui doit être restituée.
B Restitution due par l’acquéreur
1 Restitution en nature
Principe : restitution en l’état. Dès lors que la chose existe encore entre
les mains de l’acquéreur, elle doit être restituée en nature. Le bien à
restituer a pu nécessiter des frais pour sa conservation matérielle ou
juridique : le vendeur, réputé n’avoir jamais cessé d’être propriétaire, en
doit le remboursement. Inversement, si le bien a été dégradé par la faute
de l’acheteur, il doit bien sûr une indemnité pour compenser cette moins-
value. Mais quid si la dégradation est due à une cause extérieure ou
simplement à l’écoulement du temps ? Par conséquent, l’acquéreur doit
supporter le coût de la remise en état, même s’il n’a pas commis de faute.
Il doit même une indemnité pour la dépréciation due à l’usage.