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CHAPITRE III LES ACTES DE PROCEDURE ET

LEUR NOTIFICATION

. Les actes de procédure intervenant à chaque étape du


processus sont soumis à des règles de forme qui répondent à
une double préoccupation : celle de leur conférer la valeur
probante qui peut leur être nécessaire, et celle d'assurer au
justiciable les garanties fondamentales auxquelles il a droit.
Elles seront plus ou moins impératives suivant la matière et
l'objet de l'acte.

SECTION I LES DIFFERENTS ACTES DE LA


PROCEDURE
SELON LEUR AUTEUR :

Paragraphe 1 Les actes des parties :


- - Les actes introductifs d’instance
- - Les autres actes
A- Les actes introductifs d’instance :
Aux termes de l’article 31 du CPC, Le tribunal de première
instance est saisi, soit par requête écrite et signée du
demandeur ou de son mandataire, soit par la déclaration du
demandeur comparant en personne dont le procès-verbal
est dressé par l'un des agents assermentés du greffe. Cette
déclaration est signée par le demandeur où mention est faite
qu'il ne peut pas signer.
Il en découle que les actes des parties lors de l’introduction
de l’instance sont constitués par des actes écrits ou par
déclarations verbales.
L’acte écrit est constitué par la requête, c'est-à-dire la
demande, présentée au président de la juridiction.
La requête (comme les conclusions), est signée par le
demandeur ou par son mandataire.
Le tribunal peut également être saisi par simple déclaration
du demandeur comparant en personne . Dans ce cas un
procès-verbal de cette déclaration est dressé par l'un des
agents assermentés du greffe. La déclaration est signée par
le demandeur ou mention est faite qu'il ne peut pas signer.
Dans l’avant projet du cpc la formulation de cet article 31
a changé dans les termes suivants
Le tribunal de première instance est saisi, par requête écrite
et signée par un avocat inscrit au barreau du Maroc en
prenant en considération les conventions internationales et
les dispositions spéciales des juridictions de proximité.
Toutefois, le demandeur et le défendeur peuvent plaider
personnellement sans l'aide d'un avocat dans les cas
suivants:
-Mariage, la pension, le divorce amiable et la
pension alimentaire
-les procédures devant les tribunaux de première instance en
statuant sur des jugements en premier et dernier ressort
conformément à l'article 19 ci-dessus
-les procédures relatives à l’état civil
-Si l’une des parties est juge ou avocat pourrait agir
personnellement
-les procédures prévues par la loi

Dans le ccp actuel , la requête ou procès verbal de


déclaration, doivent être inscrits sur un registre, par ordre
de réception et de date avec indication du nom des parties,
ainsi que la date des convocations et ils sont cachetés par
le greffe .
Dans l’avant cpc il est précisé que l’enregistrement des
procédures est fait au secrétariat greffe dans des
dossiers spéciaux sur support papier ou numérique par
ordre chronologique, ainsi que les noms des parties et l’objet
de la poursuite

Dès leur enregistrement, le président du tribunal désigne


selon le cas un juge rapporteur ou un juge qui sera chargé
de l’affaire.
Dans l’avant cpc il est précisé que dès que le dépôt de la
requête au secrétariat greffe , il est procédé à la désignation
du juge rapporteur ou le juge chargé de l’affaire et à la
fixation de la date d’audience dans le cadre d’un programme
numérique spécial sous la supervision du président du
tribunal ou de son adjoint. Il peut être procédé à leur
modification en cas de nécessité .

Contenu des actes des parties :


(Aux termes de l’article 32), la requête ou le procès verbal de
déclaration doivent indiquer les noms, prénoms, qualité ou
profession, domicile ou résidence du défendeur et du
demandeur, ainsi que, s'il y a lieu, les noms, qualité et
domicile du mandataire du demandeur.
l’ avant cpc ajoute à ces mentions l’indication le cas échéant
de l’adresse électronique.

Si l'une des parties est une société, la requête ou le procès


verbal de déclaration doivent indiquer la dénomination
sociale, la nature et le siège de la société.
l’avant cpc vise en plus des sociétés , toute personne morale.
Par ailleurs, il impose la précision de la forme juridique de
ces institutions , leurs siège social ou celui de leur filiales sauf
dispositions légale contraire .
A la différence du cpc fr , il n’est pas imposé l’obligation de
préciser le nom du représentant légal de la société ou de la
personne morale .
Par ailleurs l ‘apcpc, impose aux parties l’’obligation
d’informer le tribunal de tout changement d’adresse ou
d’élection de domicile .

Dans le cpc (comme dans l’ apcpc) , la requête doit, en outre,


énoncer sommairement l'objet de la demande, les faits et
moyens invoqués.
Les pièces dont le demandeur entend éventuellement se servir
doivent être annexées à la demande contre récépissé délivré
par le greffier au demandeur mentionnant le nombre et la
nature des pièces jointes.
L’ apcpc attribue la valeur de récépissé à toute requête revêtue
du cachet de dépôt au tribunal et indiquant la date et le nombre
des pièces jointes à cette requête
Si la demande est formulée par requête écrite contre plusieurs
défendeurs, le demandeur devra déposer autant d'exemplaires
qu'il y a de défendeurs en cause.

Sanctions de non respect des mentions obligatoires

Le juge rapporteur ou le juge chargé de l'affaire fait


préciser, le cas échéant, les énonciations omises ou
incomplètes, et demande la fourniture d’un nombre suffisant
de copies de la requête, et ce dans le délai qu’il fixe, sous
peine d’irrecevabilité de la demande.
Conditions spécifiques aux requêtes présentées par un
mandataire
Si la requête est présentée par un mandataire, ce dernier
doit être domicilié dans le ressort de la juridiction.
Aux termes de l’article 33, la constitution d'un mandataire
vaut élection de domicile chez celui-ci.

Article 33 :
L’avocat est tenu d’élire son domicile professionnel dans la
circonscription de compétence de la cour d’appel du ressort
de l’ordre des avocats dont il est inscrit.
A défaut, sera considéré comme valablement effectué, toute
notification faite au secrétariat greffe du tribunal.
Pour toute représentation devant un tribunal en dehors de la
compétence de la juridiction visée à l’alinéa précédent, il sera
tenu d’élire domicile auprès d’un cabinet d’avocat dans le
ressort de ladite juridiction.
Il est également tenu lors de toute représentation devant une
juridiction spécialisée, ne se trouvant pas dans le ressort de la
juridiction de sa circonscription, d’élire un domicile auprès
d’un avocat dans le ressort de la cour d’appel de la
juridiction spécialisée en question.

Par ailleurs, le mandataire qui ne jouit pas, par profession,


du droit de représentation en justice, ne peut être que le
conjoint, un parent ou allié en ligne directe ou en ligne
collatérale jusqu'au troisième degré inclusivement (article
33 dernier alinéa.
Le mandataire autre que celui qui, par profession, jouit du
droit de représentation en justice, doit justifier de son mandat,
soit par acte authentique, soit par un acte sous seing privé,
dûment légalisé, soit par la déclaration verbale de la partie
comparaissant avec lui devant le juge.
S’agissant des administrations publiques, elles sont
valablement représentées en justice, par un de leurs
fonctionnaires ayant reçu délégation à cet effet. L’apcpc
ajoute à moins de représentation par un avocat .
Aussi il précise que les mandataires peuvent être convoqués
dans leur adresse électronique. Si elle n’a pas été fournie, sera
considéré comme valablement effectuée, toute notification
faite au secrétariat greffe du tribunal.

L’article 35 du CPC exclut certaines personnes de la qualité


de mandataire, à savoir :
1° L'individu privé du droit de témoigner en justice;
2° Celui qui a été condamné irrévocablement soit pour crime,
soit pour délit de faux, vol, abus de confiance, escroquerie,
banqueroute simple ou frauduleuse, extorsion de fonds ou
tentative d'extorsion de fonds;
3° Le mandataire professionnel qui, par mesure disciplinaire,
est privé du droit de représentation en justice;
4° Les adouls ou notaires destitués.
Cette dernière catégorie a été supprimée de l’apcpc en
élargissant la 3ème catégorie à tous les membres des
professions libérales.

B – Les autres actes de procédure :


Constituent également des actes des parties les conclusions
qu'elles déposent au dossier, qui consistent en mémoires
résumant les éléments de fait et les moyens de droit du litige,
et qui sont versées soit en réponse à la requête, soit en
réplique à d'autres conclusions
Par ailleurs, constituent des actes entraînant des
conséquences juridiques et procédurales, les déclarations
que les parties pourront faire elles-mêmes en se présentant
devant le juge, soit lorsqu'elles agissent en personne, soit
lorsque leur comparution personnelle a été ordonnée.
Il en est de même du serment que prêtent les parties si elles
ont été requises de le faire.
Tel sera également le cas des déclarations faites par
l'intermédiaire de leurs avocats lorsqu'elles se désistent, à
l'audience, de tout ou partie de leurs prétentions, ou
lorsqu'elles interjettent appel d'une décision rendue en 1ère
instance.
Dans tous ces cas, ces actes nécessiteront toutefois, pour
produire tous leurs effets, qu'ils soient dressés procès-verbal
par le greffier habilité à les recueillir et à les authentifier.
Enfin, peuvent également être considéré comme actes
verbaux, les plaidoiries prononcées en audience par les
avocats. Celles-ci peuvent intervenir en procédure écrite
comme en procédure orale.
Le Code de procédure énonce à leur propos certains
principes : elles doivent être exprimées avec modération, et
ne pas manquer au respect dû à la justice, faute de quoi,
elles peuvent donner lieu à une amende maximale de 60 DH,
prononcée par le président.
Le président peut toujours, en cas de trouble ou scandale,
ordonner l'expulsion tant d'une partie ou du mandataire
représentant ainsi que de toute personne présente à
l'audience.
Si les personnes dont l'expulsion est ainsi ordonnée résistent
ou reviennent, le président peut procéder, conformément aux
prescriptions du Code de procédure pénale 32.
Dans le cas d'insultes ou d'irrévérences graves envers le
tribunal, le président de l'audience dresse procès-verbal qui
est immédiatement transmis au parquet pour être procédé
comme en matière de flagrant délit.
Dans le cas où des discours injurieux, outrageants ou
diffamatoires sont tenus par des mandataires qui ont, par
profession, le droit de représentation en justice, le président
de l'audience dresse procès-verbal qu'il transmet au parquet
et, s'il s'agit d'un avocat, au bâtonnier de l'ordre (article 44
CPC).
Il est à noter que dans le cas où des discours injurieux,
outrageants ou diffamatoires seraient tenus par des avocats,
devant la cour d’appel, la juridiction en dresse un procès-
verbal qu’elle transmet au bâtonnier et au procureur
général du Roi aux fins de prendre les mesures qui seraient
nécessaires.

Paragraphes 2 : Les actes des greffiers


Les greffiers jouent un rôle important dans la mise en état
des procédures, de même que dans la notification et
l'exécution des décisions de justice.
Ils enregistrent la requête lors de son dépôt, constituent le
dossier dont elle fera l'objet, qu'ils transmettent au
président de la juridiction.
De plus, ils établissent, sur les instructions du juge, les
convocations et font le nécessaire pour leur transmission
de même que pour celle des requêtes et des conclusions
ultérieures.
Ils sont présents à l'audience et sont chargés de la tenue du
registre des audiences appelé «plumitif». Ils notent les
décisions qui sont prises : renvoi, désistement, jugement.
Lorsqu'une enquête ou une comparution a été ordonnée, ils
en transcrivent le procès-verbal.
Ils participent également à la mise au point définitive des
jugements, en rédigeant les «qualités», c'est-à-dire en
reprenant les noms et adresses des différentes parties en
cause et de leurs mandataires, parfois le résumé de la
requête et des conclusions échangées.
Ils reçoivent également les déclarations des parties
lorsqu'elles constituent l'accomplissement de la formalité
prévue pour l'exercice d'un recours tels que l’appel, pourvoi
en cassation .
Enfin, ils sont chargés des procès-verbaux de constat, de
sommation, de saisie et de notification des jugements.
Les actes des greffiers sont des actes authentiques qui font
foi de leur date et de leurs énonciations jusqu'à inscription
de faux.
Paragraphe 3 : Les actes des juges
Ces actes, comme ceux des parties, peuvent être verbaux ou
écrits.
Les actes verbaux consistent essentiellement dans les
décisions qui se rattachent à la conduite des audiences :
renvois, mises en délibéré, radiations.
De même, c'est habituellement sous la dictée du juge que le
greffier, lors des audiences d'enquête ou de comparution,
prendra note des déclarations faites par les parties ou par
les témoins.
Quand aux actes écrits, ils sont nombreux. Le juge adresse
aux parties des correspondances, habituellement
dénommées «soit-transmis», pour les convoquer à
l'audience, leur transmettre les requêtes et les conclusions,
les inviter à y répliquer, à fournir leurs pièces et
justifications, ainsi que tous autres documents dont il
estimerait la production nécessaire.
Il leur communique ses ordonnances : par lesquelles il
peut prescrire soit une mesure d'instruction : enquête,
expertise, comparution, et par laquelle il constate que les
délais accordés pour la mise en état du dossier sont expirés
: l'ordonnance de dessaisissement.
L'acte essentiel reste bien entendu le jugement, qui fera
l'objet d'une étude particulière dans la partie qui lui est
consacrée.
SECTION II LA NOTIFICATION DES ACTES DE
PROCEDURE

La protection du justiciable impose qu'il soit informé en


temps utile de l'existence et du déroulement de toute
procédure intentée contre lui. C'est pour répondre à cette
exigence que la loi organise un système de notification des
principaux actes de procédure selon des modalités précises.
Les actes soumis à ces formalités sont la requête
introductive d'instance et les conclusions échangées par les
parties, lorsque la procédure est écrite, et d'une façon
générale les convocations aux audiences, les avis adressés
par le juge aux parties, et enfin les décisions.
Les règles prévues visent :
-Les personnes qui sont chargées d'effectuer les
notifications,
- les modalités selon lesquelles la notification peut être
accomplie,
- les personnes qui ont qualité pour les recevoir
-et les solutions en cas de refus que ces dernières pourraient
opposer.
Au préalable, il y a lieu d’examiner
-les instruments de la notification
-et les règles de forme auxquels ils sont soumis.

Paragraphe 1 - instruments de la notification


REGLES DE FORME
La notification consiste, matériellement, dans la remise
d'un pli à son destinataire ou à la personne qui a qualité
pour recevoir ce pli en son nom.
Les règles prévues concernent le pli lui-même et le
document qui constate cette remise.
A. Le pli de notification : contenu et enveloppe
Le pli peut contenir une convocation à l'audience, le texte
d'une assignation ou de conclusions, l'expédition du
jugement rendu …
Le contenu de la convocation est précisé par l’article 36
CPC dans les termes suivants :
Le juge convoque immédiatement, par écrit, le demandeur et
le défendeur à l'audience au jour qu'il indique; la
convocation écrite mentionne :
1° Les noms, prénoms, professions, domicile ou résidence
du demandeur et du défendeur;
2° L'objet de la demande;
3° La juridiction qui doit statuer;
4° Le jour et l'heure de la comparution;
5° L'avis d'avoir à faire, s'il y a lieu, élection de domicile au
lieu du siège du tribunal.
L’apcpc ouvre la possibilité d’adjoindre des données
supplémentaires, le cas échéant, liées aux moyens modernes
de communication

Dans tous les cas, il s'agit d'un document privé qui ne


concerne que son destinataire.
La confidentialité du contenu doit en conséquence être
assuré. A cet effet, l'acte doit être remis dans une enveloppe
fermée qui ne mentionne que le nom, prénom usuel, adresse
de la partie et la date de la notification suivie de la
signature de l'agent et du sceau du tribunal (article 38
dernier alinéa C.P.C).
Selon le modèle en usage, cette enveloppe comporte une
formule imprimée mentionnant que la remise du pli qu'elle
contient vaut notification d'un acte de procédure
conformément à la loi en vigueur et que la date qui y sera
apposée sera celle prise en considération pour le calcul des
délais.

B. Le certificat de remise
C'est l'accusé de réception du pli. Il s'agit d'une pièce
importante car elle atteste la régularité de la notification.
Il fait partie du dossier du tribunal et appartient à ses
archives.
Il consiste en un imprimé qui est rempli au moment de la
notification. Il doit mentionner la date à laquelle la remise
du pli a été effectuée, le lieu où elle est intervenue,
l’identité de la personne à laquelle a été faite, et, bien que
le texte ne le précise pas, sa qualité par rapport au
destinataire quand la notification n'est pas faite à personne,
afin qu’il soit établi qu'elle était habilitée à la recevoir.
Ce certificat doit également être revêtu de la signature de
l'agent notificateur et de la personne qui a reçu le pli, ou
de l'indication qu'elle ne peut pas ou ne veut pas signer.
L’apcpc ajoute deux mentions complémentaires qui
doivent figurer dans ce certificat à savoir :
1- Le numéro de la carte nationale d’identité, le cas
échéant tout autre moyen d’identification équivalent, de la
personne recevant la convocation ;
2- l’heure de remise ou de refus de réception de la
convocation ;
Le certificat est déposé au greffe du tribunal.

Si la remise de la convocation par l’agent chargé de la


notification ou l’autorité administrative n’a pu être effectuée,
la partie n’ayant pas été rencontrée, ni personne pour elle, à
son domicile ou à sa résidence, un avis en est immédiatement
affiché dans un endroit apparent dans le lieu de la
notification, et une mention en est faite sur le certificat,
lequel est retourné au greffe de la juridiction intéressée.

L’apcpc ajoute que le certificat attestant de difficulté de


notification, doit comporter les mentions supplémentaires
suivantes, à savoir :
- le numéro du dossier,
- la nature du pli,
- le lieu,
- la date et l’heure de l’affichage de l’avis

Par la suite le greffe adresse à la partie, la convocation sous


pli postal recommandé avec avis de réception.

La cour de cassation dans son arrêt N°1884/2012 du


03/04/2012, a considéré que le retour du courrier portant la
mention " non réclamé " n'est pas considéré une
notification.

Si le domicile et la résidence d'une partie sont inconnus, le


juge nomme en qualité de curateur un agent du greffe,
auquel la convocation est notifiée.
La cour d'appel commercial de Casablanca dans son arrêt
N° 1593/2009 du 17/03/2009 a considéré que
le curateur est désigné lorsque la résidence de la partie est
inconnue.
En revanche dans le cas où l'adresse est incomplète, il est
nécessaire d'appliquer les dispositions de l'article 32 du
CPC. Ce dernier précise que Le juge rapporteur ou le juge
chargé de l'affaire fait préciser, le cas échéant, les
énonciations omises ou incomplètes,

Le curateur recherche la partie avec le concours du


ministère public et des autorités administratives et fournit
toutes pièces et renseignements utiles à sa défense, sans
que, toutefois, le jugement puisse en raison de ces
productions être déclaré contradictoire.
Si la partie dont le domicile et la résidence sont inconnus
vient à être découverte, le curateur en informe le juge qui
l'a nommé et avise cette partie par lettre recommandée, de
l'état de la procédure. Son mandat prend fin dès
l'accomplissement de ces formalités
L’apcpc introduit une nouvelle procédure préalable à la
saisine du curateur. Dans tous les cas où l’adresse du
défendeur est inconnue, ou que ce dernier ait déménagé,
l’agent chargé de la notification est tenu de présenter une
demande de renseignement relative à l’adresse du défendeur
à l’autorité locale, laquelle est tenue de fournir une réponse
dans les 48 heures suivant le dépôt de la demande.
Il ajoute que si l’autorité locale fourni la nouvelle adresse
du défendeur, l’agent chargé de la notification informe le
tribunal pour que la convocation ait lieu à cette nouvelle
adresse.
Si l’autorité locale ne dispose pas des renseignements
demandés, elle informe l’agent chargé de la notification que
la personne à convoquer a quitté sans avoir laissé
d’adresse ou que cette dernière demeure inconnue.
L’agent chargé de la notification dresse un procès-verbal
portant sur les actions menées par lui, et comportant le
numéro du dossier, la nature du pli, la date de dépôt de la
demande de renseignements, la date de réponse de l’autorité
et les résultats des procédures accomplies.
Le tribunal statue par défaut sur l’affaire, à l’expiration
d’un délai de deux mois, à compter de la date de rédaction
du procès-verbal mentionné ci-dessus.
Enfin l’apcpc prévoit que le demandeur, ou son avocat ou
son mandataire peut, à la fixation de la date de l’audience,
recevoir les plis relatifs à la convocation et à toute autre
procédure judiciaire liée au dossier, afin de les remettre au
défendeur ou toute personne ayant intérêt faisant partie de
l’assignation, et ce à travers un huissier de justice.
Le problème se pose de savoir qu’elle est la date qui doit
prévaloir lorsqu'il y a divergence entre celles
respectivement apposées sur l'enveloppe de notification ou
le certificat de remise .
Dans un arrêt du 27 juin 1975, la Cour d'appel de Rabat
avait jugé que la mention de la date sur l'enveloppe de
notification n'était pas prévue à peine de nullité et qu'il y
avait donc lieu de ne prendre en considération que celle
figurant sur le certificat de remise.
Cette décision avait été critiquée au motif que l'enveloppe
de notification est le seul document daté restant entre les
mains de la personne qui reçoit la notification, et par voie
de conséquence, le seul qui lui serve de référence pour
déterminer le délai dans lequel elle peut agir.
De plus, l'enveloppe porte une mention imprimée qui précise
que la date apposée marque le point de départ du délai.
Dans un arrêt du 18 décembre 1985, la Cour d'appel de
Casablanca est revenue sur cette jurisprudence et a décidé,
à très juste titre, que la date de notification est une mention
essentielle qui doit figurer sur l'enveloppe de notification,
et qu’à défaut de cette mention, la notification est nulle, et
le recours est répute avoir été exercé dans les délais légaux.

Cette position jurisprudentielle a été confirmé par l’apcpc


qui prévoit que La convocation est remise lorsqu’il figure
le sceau du tribunal, la date de notification, suivie de la
signature de l’agent ou de l’autorité qui a la remise.

Paragraphe II - PERSONNES QUI EFFECTUENT LES


NOTIFICATIONS
Aux termes de l’article 37 du CPC, la convocation est
transmise :

-soit par l'un des agents du greffe ;


- soit par l'un des huissiers de justice ;
-soit par la poste par lettre recommandée avec accusé de
réception ;
-soit par voie administrative, à savoir par les préposés
habilités à le faire tels que cheiks, mouqqadams, gendarmes,
policiers.
La jurisprudence s’est montrée stricte sur l’exigence de la
précision sur le certificat de remise de la qualité de la
personne qui effectue la notification.
C’est ainsi qu'un arrêt de la cour de cassation du 10 juin 2010 N° 536
dossier social 974/5/1/2009 ,a décidé que le certificat de remise doit
comporter le nom et la qualité de l'agent notificateur.
Dans le cas de l’espèce la partie demanderesse qui n'a pas pu se
défendre en première instance du fait que le jugement a été rendu par
défaut au nom de ses héritiers .Aussi, elle a invoqué en appel la nullité
des procédures de notification de la convocation en première instance
en sollicitant la transmission à nouveau du dossier au tribunal de
première instance pour respecter les dispositions légales.
Elle a fondé sa demande sur le fait que la convocation transmise aux
héritiers comporte uniquement le nom de l'agent notificateur sans
préciser sa qualité s'il s'agit d'un agent du tribunal auquel cas il est
nécessaire d'apposer le cachet du secrétariat greffe à côté de son nom
et sa signature.
Au cas où il s'agit d'un huissier de justice, il est nécessaire de préciser
sa qualité.
Enfin, s'il s'agit d'un agent administratif, il est nécessaire de préciser
l'administration concernée.
Il a conclu que la convocation qui ne comporte pas la qualité de l'agent
notificateur est considéré comme nulle.

La cour de cassation a jugé que la décision de la cour d'appel qui a omis


de répondre à ce moyen a violé les dispositions à caractère légal ainsi
que les droits de la défense.
L’apcpc consacrant la pratique dominante actuelle, établit
une priorité dans l’ordre de transmission selon les termes
suivants :

La convocation est transmise par l'un des huissiers de justice.


Le tribunal peut décider, le cas échéant, de transmettre la
convocation soit par l'un des agents du greffe, soit par voie
administrative, soit par tout autre moyen de transmission.

Il découle de ce qui précède que l’apcpc a posé le principe de


la notification par les huissiers de justice.

Par ailleurs, il a donné au tribunal la faculté de recourir soit


aux agents greffe soit à la voie administrative soit à tout autre
moyen de transmission.

Ainsi, l’apcp ne fait plus référence à la transmission par


lettre recommandée avec accusé de réception. Toutefois, il a
élargi la 4ème catégorie de notification en faisant référence à
tout autre moyen de notification. Cette notion large peut
englober la transmission par LRAR ou les nouveaux moyens
de transmission par voie électronique .

Dans le cas où le destinataire réside dans un pays


étranger, la notification est transmise par voie hiérarchique
pour être acheminée par la voie diplomatique aux autorités
judiciaires du pays concerné, chargées de l'exécuter, à
moins qu'elle ne puisse s'accomplir selon les formes prévues
par les conventions judiciaires bilatérales, lorsqu'il en
existe.
Ainsi, en exécution de la convention judiciaire franco-
marocaine du 11 juin 1957, la notification d'une requête et
d'une convocation à l'audience ou d'un jugement concernant
une partie domiciliée en France sera régulièrement
effectuée par un huissier selon les modalités prescrites par
la loi française. Inversement, une assignation déposée, ou
un jugement rendu en France contre une partie domiciliée
au Maroc pourront être notifiés à celle-ci par
l'intermédiaire du bureau des notifications et exécutions
judiciaires marocain.

Afin de renforcer la protection des justiciables, l’apcpc a


introduit 2 nouvelles règles :

En 1er lieu, il a défini la période journalière au cours de


laquelle la convocation doit être notifiée.
Ainsi, aucun pli judiciaire ne peut être transmis avant sept
heures du matin ou après vingt heures, sauf en cas de
nécessité et après autorisation écrite et motivée par le
Président du Tribunal saisi de l’affaire ou par le juge
d’exécution selon les cas ( article 37-1).

En second lieu, il a établi une règle d’impartialité pour les


agents du greffe en prévoyant que les salariés du greffe ne
peuvent entamer un travail, dans le cadre de leurs fonctions
liées à leur assignation en justice, pour toute personne ayant
un lien de parenté ou d’alliance jusqu’au quatrième degré
inclusivement.
Paragraphe III délai de notification
Aux termes des articles 40 et suivants du CPC, un délai
minimum doit séparer la date de la notification de la
convocation et le jour fixé pour la comparution.
Ce délai de cinq jours si la partie est domiciliée ou en
résidence dans le lieu où siège le tribunal de première
instance ou dans une localité limitrophe.
Il est de quinze jours si elle se trouve dans tout autre
endroit sur le territoire du Royaume.
Ces délais sont fixés à peine de nullité du jugement qui
serait rendu par défaut.
Cependant, ces délais ordinaires sont applicables, sauf au
juge à les proroger, aux convocations remises à personne,
au Maroc, encore que la partie n'y ait ni domicile ni
résidence
L’apcpc ajoute que si la partie comparait malgré le non-
respect du délai précité, et sollicite la prorogation du délai,
l’affaire est reportée à une autre audience, et si alors cette
partie ne se présente pas, elle doit être convoquée à
nouveau.
Lorsque celui qui est convoqué n'a ni domicile ni
résidence dans le ressort des juridictions du Royaume, le
délai de comparution est de :
- deux mois : s'il demeure en Algérie, Tunisie, ou dans un Etat
d'Europe;
- trois mois : s'il demeure dans un autre Etat d'Afrique, en
Asie ou en Amérique;
- quatre mois : s'il demeure en Océanie.

L’apcpc a unifié ces délais de comparution à 3 mois pour les


personnes qui n’ont ni domicile ni résidence sur le territoire
du Royaume.
Il a ajouté que ces délais ordinaires s’appliquent aux
convocations notifiées au Maroc à toute personne qui n’a ni
domicile ni résidence, sauf pour le juge à les proroger.

Paragraphe IV LES PERSONNES HABILITEES A LES


RECEVOIR
Aux termes de l’article 38 du CPC, La convocation et les
documents sont remis à l’un des 6 cas suivants :
- soit à personne,
- soit à domicile,
- soit en son lieu de travail,
- ou en tout autre lieu où la personne concernée pourrait
se trouver,
- La remise peut également être effectuée au domicile
élu.
- La résidence, à défaut de domicile au Maroc, vaut
domicile.
A. La Notification à PERSONNE :
Elle doit être remise à la personne indiquée dans
l’enveloppe de convocation qui doit mentionner « Les
noms, prénoms, professions, domicile ou résidence du
demandeur et du défendeur » (article 36) et qui doivent
être précisées dans le certificat de remise.
Si la personne est incapable, l'article 516 cpc impose la
même règle que celle des personnes morales en exigeant que
la notification doit être faite au représentant légal.
Dans le cas des personnes morales, l'article 516 cpc
précise que les notifications doivent être adressées à leurs
représentants légaux pris en cette qualité. Cette règle
s’applique aussi bien aux sociétés, associations et d’une
manière générale à toute personne morale.

La jurisprudence considère à juste titre que le représentant


légal n'est pas nécessairement l'administrateur ou le
président de la société, mais toute personne habilitée à le
représenter, notamment le directeur ou le fondé de pouvoirs,
et que les employés présents dans les bureaux de la société,
considérés comme personnes habitant avec le destinataire,
peuvent valablement recevoir la notification pour le compte
de la société.
Ainsi, la cour de Cassation a considéré dans son arrêt N° 481
du 03/05/2012 le refus par l'employé de recevoir le pli de la
notification est considéré comme une notification valable et
produit tous effets.
L’apcpc apporte des précisions complémentaires sur les cas
de notification aux personnes morales en visant aussi bien
les personnes morales PRIVEES que PUBLIQUES.
La notification des personnes morales, des administrations,
des établissements publics, des collectivités territoriales et
de toute autre personne de droit public, a lieu par la remise
de la convocation à son représentant légal, ou son
mandataire, ou en signant le certificat de réception par
bureau d’ordre auquel elle est rattachée .
Dans la pratique, l’enveloppe et le certificat ont
soulevé des difficultés relativement à la portée et à la force
probante des mentions qui y sont apposées.
Il a notamment été jugé que la mention portée par l'agent
notificateur selon laquelle le pli avait été notifié à personne
se suffisait à elle-même. Il est vrai qu'en l’espèce celui qui
contestait avoir apposé sa signature sur le certificat
n'établissait pas et n'offrait pas d'en établir la fausseté.

B. Notification à domicile
Si la notification n'a pas pu être faite à la personne elle
même, elle est valablement effectuée à son domicile, selon
l'article 38 C.P.C., entre les mains d'un parent, serviteur
ou de toute autre personne habitant avec le destinataire.

Dans cette hypothèse, le certificat de remise doit, sous peine


de nullité, indiquer l'identité de la personne à laquelle le pli
de notification a été remis et à quelle date.
Dans son arrêt N° 131 du 09/01/2008, la cour suprême, a
considéré que l'article 38 exigeant l’indication de
l’identité de la personne, n'impose pas pour autant la
précision du N° de la CIN de la personne qui a reçu le pli
de notification ni de s’assurer de son identité par deux
témoins présentant leur CIN.
Il en résulte que la précision de l’identité de la personne
sur le pli de notification par l’huissier de justice qui l’a
délivré à la personne concernée suffit à elle-même pour
considérer que l’indication de l’identité de la personne a
été observée.
Toute contestation doit être établie par une action en faux
par l’intéressée.
L'article 38 du CPC, qui énumère les personnes qualifiées
pour recevoir cette notification, a modifié les dispositions de
l'ancien article 56 du dahir du 1913. Ce dernier prévoyait,
d'une part, que la notification pouvait être faite au
concierge d’une part et, que d'autre part, elle pouvait être
faite à toute personne habitant la même demeure.
Le texte de l'article 38 est plus restrictif. Il ne suffira pas
d'habiter le même bâtiment, mais il faudra justifier d'une
cohabitation véritable avec l'intéressé.
Il en résulte que sera nulle, (comme elle l'était déjà sous
l'empire du texte antérieur) la notification faite à un voisin
du destinataire.
La jurisprudence de la cour de cassation a admis que la
notification à un mineur est valable car le texte n’exige la
majorité pour la validation de la notification ( décision N°
246 publié à la revue de la jurisprudence de la cour de
suprême en arabe page 30 et suivante.
Toutefois, la notification faite à l’épouse au domicile du
conjoint emprisonné est considéré comme valable en
absence d’une disposition qui considère la prison comme
domicile en remplacement du domicile réel. (Arrêt de la CS
du 04/01/2011 N° 79).
Par ailleurs, la jurisprudence n’a pas considéré comme
une notification conforme aux articles 38 et 39, le
certificat de remise dont l’huissier de justice s’est contenté
de préciser qu’il a trouvé une femme qu’il a considéré
personnellement comme le conjoint de la personne à
notifié et que cette femme a refusé de donner son nom et
de signer le certificat de remise. De plus, l’huissier n’a pas
respecté les obligations légales de notification lui imposant
de préciser son nom et d’apposer sa signature sur le
certificat de remise arrêt de la CS du 11/03/1981 N° 158.
Enfin, la notification effectuée au frère de la personne
concernée dans une adresse autre que celle figurant dans
les pièces du dossier n’est pas considérée comme valable
surtout cette adresse ne constitue pas le centre des affaires
concernée ( arrêt de la CS du 02/02/2005 N° 89).
En revanche la notification en frère de la personne
concernée dans l’adresse de son fond de commerce objet
de contestation est considérée comme valable
conformément aux dispositions de l’article 8 du CPC qui
n’exige pas que la personne notifiée soit majeure ( Arrêt
13/05/2009 n° 767.
.
L’apcpc (article 38) apporte des précisions plus explicites
sur la convocation à personne dans les termes suivants.
Dans le cas où la personne n’ayant pas été rencontrée à son
domicile réel ou élu, l’agent peut remettre la convocation à
une personne désignée par elle ou à celle ayant qualité de
son mandataire, de son employé, d’un des habitants du
domicile soit conjoint, proche, ou ayant un lien d’alliance et
majeur, pourvu que l’intérêt de la personne convoquée ne
soit pas contradictoire avec l’intérêt de ce dernier . Ainsi,
on constate que l’apcpc a remplacé le terme « serviteur »
par celui « d’ employé ».
Par ailleurs, il a précisé davantage la notion de parent en
visant expressément conjoint, proche, ou ayant un lien
d’alliance et en exigent qu’il soit majeur.
S’agissant particulièrement du conjoint, il est à noter que
l’apcpc, entérine la jurisprudence constante dans ce
domaine et qui été notamment confirmée par un arrêt de la
cour suprême en date du 29/03/2006.
Ce dernier a considéré que la notification à l'épouse est
valable en se fondant sur le fait qu’elle rentre dans la
catégorie des personnes habitant la même demeure que la
personne destinataire de la notification. Elle a justifié sa
position par le fait que le domicile principal de l’épouse est
censé être de celui de l’époux à moins qu’il y a conflit
conjugal établie.
Enfin, l’apcpc donne plus de précision sur le document
accompagnant la convocation en visant expressément et
spécialement la requête introductive d’instance qui se
substitue au terme plus général de document.

C- Notification au lieu de travail,


La notification sur le lieu de travail peut s’opérer à
l’intéressé lui-même ou à toute personne travaillant avec
lui.
On rappellera que par son arrêt N° 481 du 03/05/2012, la
cour de Cassation a jugé que le refus de la notification par
l'employé est considéré notification et produit tous effets à
l’expiration du délai légal..

Par ailleurs, la notification effectuée dans le lieu du travail de


l’épouse n’est pas considérée comme régulière dans la mesure
où ce lieu ne peut être assimilé au domicile réel de
l’intéressée (cour suprême du 15/05/1997 N°2965)

D- Notification en tout autre lieu où la personne concernée


pourrait se trouver,
Cette formulation très large permet la notification de la
personne en quelque lieu qu’elle soit, mais encore faut- il
qu’il n’y a pas contestation sur son identité.

E- Notification à domicile élu :


Toute notification faite à domicile élu notamment à l'avocat
régulièrement constitué d'une partie, est valable, puisque le
Code non seulement le permet, mais dans un cas précis
(résidence à l'étranger) impose l'élection de domicile.
Il faut toutefois préciser que le CPC opère une distinction
difficilement justifiable entre les notifications des jugements
rendus par le tribunal de première instance et celles des
arrêts de la cour d'appel.
La notification à domicile élu du jugement de première
instance fait courir le délai d'appel conformément à l’article
134 alinéa 4 qui précise que le délai court à compter de la
notification à personne ou à domicile réel ou élu ou de la
notification à l'audience lorsqu'elle est prévue par la loi.
En revanche, la notification de l'arrêt à domicile élu ne fait
pas courir le délai de pourvoi en cassation. L'article 358,
alinéa 1er du cpc ne faisant courir ce délai qu'à compter de
la notification à personne ou à domicile réel.
Le domicile élu reste valable aussi longtemps que la partie
n'a pas informé son adversaire de son changement d'avocat.
Si elle omet de le faire, la notification de la décision au
domicile de son précédent mandataire est néanmoins
régulière.

- F- Notification à la résidence
On rappellera que conformément à l’article 38 alinéa 2
cpc, à défaut de domicile au Maroc, la résidence vaut
domicile.

Paragraphe V : Modalités de notification

A La notification par la poste


L'article 37 C.P.C. prévoit la possibilité d'une notification
par la voie postale par lettre recommandée.
Cette possibilité existe depuis le dahir du 5 mai 1920 qui a
modifié à cet effet l'article 55 de l'ancien Code. Le texte n'a
cependant jamais été interprété par la jurisprudence comme
permettant d'utiliser immédiatement les services postaux.
La notification par poste est soumise à la condition,
précisée ( par l'ancien article 57, analogue) à l'article 39, à
savoir que la partie intéressée n'a pas été trouvée par
l’agent de notification ,à son domicile ni elle même ni
personne pour elle ou à sa résidence.
C’est seulement dans ces conditions que cette forme de
notification devient alors une étape obligatoire.
Dans cette hypothèse, l'agent chargé de la notification doit
mentionner cette impossibilité sur le certificat de remise, et
c'est alors seulement que le greffe adresse la convocation
sous pli postal recommandé avec avis de réception. Il n'y
aura pas dans ce cas de certificat de remise, c'est l'accusé
de réception postal qui en tiendra lieu.
Dans la pratique, ces notifications par voie postale
soulèvent des difficultés tenant au fait que très souvent les
récépissés de remise ne comportent pas les indications
suffisantes permettant de s'assurer que le pli a effectivement
été remis à son destinataire.
La jurisprudence considère que l’avis de réception postale
est considéré comme un écrit officiel constituant une preuve
des faits relatés par l’agent public de la poste jusqu’à
recours pour faux. Elle a conclu que la simple contestation
de la signature est insuffisante pour conclure au défaut de
notification (arrêt de la CS du 04/04/88 N° 904).
Par ailleurs la CS considère que le retour du pli
recommandé avec la mention « non réclamée » est soumis à
l’appréciation des juridictions du fond pour admettre la
validité ou non de la notification selon chaque cas d’espèce
( CS 22 juillet 88 N° 4908
On rappellera que l’acpc a supprimé la référence expresse à
cette modalité de notification en lui substituant la notion
large de « tout autre moyen de transmission ».
B. Notification au greffe
L'article 330 du CPC, réglementant la procédure devant la
cour d'appel, qui régit aussi la procédure écrite en première
instance, précise que :
«Toute partie domiciliée en dehors du ressort de la
juridiction saisie de l’appel est tenue de faire élection de
domicile au lieu où siège ladite juridiction. Toute
communication adressée à une personne non encore appelée
en cause contient, s'il y a lieu, avis d'avoir à faire cette
élection de domicile.
A défaut de cette élection, toute communication, toute
notification, même celle de l'arrêt définitif, est valablement
faite au greffe de la cour d'appel ».

La jurisprudence de la CS était amenée à se prononcer sur la


sanction applicable au non respect de la désignation du
domicile dans le ressort de la cour d’appel. Elle a considéré
que le défaut de désignation du domicile élu dans le ressort
territorial de la cour d’appel n’entraîne pas pour conséquence
l’irrecevabilité mais simplement la validité de toute
notification effectuée au secrétariat greffe de la cour d’appel
conformément de l’article 330 du CPC.

L’apcpc a non seulement repris cette règle mais a étendu son


champ d’application au cas où le domicile désigné est
incomplet ou faux au point qu’il est impossible de procéder à
la notification ou si le mandataire ou l’avocat n’ont pas de
domicile réel ou élu dans le ressort du tribunal.
La constitution d'un mandataire qualifié vaut élection de
domicile chez celui-ci.
Le mandataire n'est valablement désigné que s'il a lui-même
domicile réel ou élu dans le ressort.».
Deux conditions sont donc nécessaires : d'une part que la
partie concernée réside en dehors du ressort du tribunal, et
d'autre part qu'elle ait été avertie, lorsque l'assignation lui
a été signifiée pour la première fois, qu'elle a l'obligation
d'élire domicile dans ce ressort.
Cette modalité de notification semble rarement utilisée en
pratique. Cependant, lorsqu'elle a eu l'occasion de le faire,
la jurisprudence a strictement appliqué le texte en décidant
que les délais d'appel couraient, vis-à-vis du défendeur
condamné, dûment averti de la nécessité d'élire domicile et
qui s'était abstenu de le faire, à compter du jour de la
notification faite au greffe du jugement de condamnation.
De même, la jurisprudence considère que celui qui n'a pas
fait élection de domicile conformément à l'article 330 cpc
n'est pas fondé à soutenir que les résultats d'une enquête ne
peuvent lui être opposés faute de convocation régulière.
Le problème se pose actuellement de savoir si cette
disposition, qui est visée uniquement par les textes
concernant la procédure écrite, peut être utilisée en matière
de procédure orale.
La loi ne le prévoit pas expressément.
Selon la doctrine, il n'est pas logique, dès lors que la
procédure orale est censée devoir se dérouler plus
rapidement que la procédure écrite, d'imposer le respect du
délai de distance pour toutes les convocations qui seront
successivement adressées aux parties résidant à l'extérieur
de la juridiction. Il est normal que la loi accorde un délai au
justiciable éloigné pour préparer sa défense. Mais, lorsqu'il
a négligé de le faire, il ne doit pas continuer à bénéficier de
délais supplémentaires en procédure orale et non en
procédure écrite.

C. La notification par curateur


C’est le dahir du 27 avril 1920 qui a institué cette
notification à curateur.
Elle a pour objet de permettre le déroulement normal d'une
procédure lorsque l'une des parties se trouve être sans
domicile ni résidence connus au Maroc ou partout ailleurs.
La condition essentielle pour que la désignation du
curateur puisse intervenir est donc l'impossibilité de
déterminer l'adresse de la partie. Cette impossibilité doit
être réelle et doit découler du caractère infructueux des
tentatives de notification faites par le greffe et par la poste.
Le curateur est en principe désigné par le juge chargé du
dossier à la demande de l'autre partie. Il s'agira d'un agent
du greffe qui, selon les termes de la loi, a pour mission de
rechercher la partie avec le concours du parquet et des
autorités administratives. Si ces recherches aboutissent, il
en informe le juge et avise la partie découverte, par lettre
recommandée, de l'état de la procédure, ce qui marque la
fin de son mandat.
Si elles n'aboutissent pas, l'instance peut néanmoins se
dérouler sous cette réserve que le jugement n'est pas
contradictoire.
Il peut néanmoins, et c'est l'intérêt essentiel de ce mode de
notification, devenir exécutoire après l'accomplissement
d'un certain nombre de formalités qui seront examinées à
l'occasion de l'étude de l'exécution des jugement.
Dans son arrêt N° 215 daté du 16/01/2008, la cour suprême
a considéré non conforme à la loi le fait pour une
juridiction de procéder à la désignation d’un curateur et
rendre son jugement sans respecter la procédure prévue par
l’article 39 du CPC qui impose au curateur de rechercher
la partie avec le concours du ministère public et des
autorités administratives et de fournir toutes pièces et
renseignements utiles à sa défense.

Parag VI : Cas particulier du refus de recevoir la


notification

Aux termes de l'article 39 alinéa 4 C.P.C. : « Si la partie ou


la personne ayant qualité a refusé de recevoir la
convocation, mention en est faite sur le certificat.
La convocation est considérée comme valablement notifiée
le dixième jour qui suit le refus opposé par la partie ou la
personne ayant qualité pour recevoir pour elle la
convocation ».
Il semble que l'on puisse également étendre la même règle
au refus de recevoir une notification par poste.
Mais cette situation a soulevé des difficultés en
jurisprudence.
La question se pose notamment de savoir si l'on peut
assimiler au refus, le fait courant dans la pratique, que le
facteur laisse au destinataire absent une convocation
l'invitant à retirer l'envoi recommandé par la poste, mais
que ce dernier s'abstient d'opérer ce retrait.
Les dernières décisions de la haute juridiction ont tendance
à admettre que dans ce cas, la notification n'est pas
effectivement intervenue.
Ces décisions sont contraires à la ligne directrice suivie par
la haute juridiction antérieurement à 1965 et, qui
considéraientt qu'il ne saurait dépendre de la volonté d'une
partie d'empêcher un délai légal de courir contre elle.
Par ailleurs, la Cour Supreme a considéré que la mention
selon laquelle « la famille a refusé la notification » est
insuffisante pour établir la validité de la notification car il
est nécessaire que le certificat de remise comporte le nom de
la personne à qui la notification a été effectuée.
Elle a conclu que constitue une violation de l’article 39 du
CPC , la décision de la cour d’appel qui a déclaré l’appel
irrecevable du fait qu’il est interjeté en dehors du délai légal
alors que le certificat de remise ne comporte pas la mention
du nom de la personne à qui la convocation a été présentée
(arrêt du 23/03/83 N° 572).
Enfin, il est à rappeler que l'article 39 alinéa 6 cpc dispose
que le juge peut selon les circonstances proroger le délai de
10 jours et ordonner une nouvelle convocation.
Cette disposition ne peut toutefois s'appliquer qu'aux
convocations aux audiences et non aux notifications des
jugements.
Par suite de nombreuses difficultés pratiques posées par la
notification, l’apcpc a réaménagé totalement cet article
dans sa formulation et dans son fond et ce dans les termes
suivants :
A la convocation est annexée un certificat de remise qui doit
contenir les dispositions suivantes :
1 – nom et prénom, numéro de carte d'identité nationale ou
tout autre document équivalent de la personne qui reçoit la
convocation.
2 – la date et l'heure de la remise ou de son refus.
3 – la signature de la partie convoquée, ou de la personne qui
reçoit la convocation, avec précision de la nature de sa
relation avec le convoqué, justifiant sa qualité pour la
recevoir.
Si celui qui reçoit la convocation ne peut ou ne veut signer le
certificat, mention en est faite par l'agent ou l'autorité qui
assure la remise. Cet agent ou cette autorité signe, dans tous
les cas, le certificat et le fait parvenir au greffe du tribunal.
Si la partie ou la personne ayant qualité selon les dispositions
de l'article 38 ci-dessus, a refusé de recevoir la convocation ;
mention en est faite sur le certificat, en déclinant son identité
et en donnant son signalement physique, avec l'aide si besoin,
du Ministère Public.
VII La notification par moyen technologique en droit marocain et
comparé ( Canada)
L’APCPC a admis la possibilité de notification par les moyens
technologiques sans définir les modalités ni les conditions de validité.
Dans l’attente de son entrée en vigueur, le Président de la Cour de
Cassation a déclaré en février 2015 » que le plan quinquennal 2013-
2017 de la réforme judicaire a planifié des grands défis pour l’année
2017, dont la question de la notification qu’il a qualifiée de grand
désastre qui fait obstacle au fonctionnement normale de la justice. Il a
annoncé son remplacement par la notification électronique qui
facilitera la fluidité du traitement des dossiers.

Il a souligné que la cour de cassation a statué sur 80% des dossiers au


cours de l’année 2014 et que le retard dans les 20% restant est lié aux
difficultés des notifications qui constituent une problématique majeure
aussi bien pour les tribunaux marocains que pour la Cour de Cassation
d’autant plus que cette dernière doit procéder à cette formalité sur
tout le territoire du Royaume.
Le 1er Président de la Cour de Cassation a souligné que la résolution du
problème de la notification permettra de statuer sur les 100% des
affaires soumises à la Cour de Cassation.
Il a annoncé qu’une convention sera signée avec les barreaux des
avocats afin de donner un fondement juridique à la notification
électronique.
Il a souligné que dans l’attente de l’intervention législative dans ce
domaine, il sera procéder aux notifications selon les méthodes
classiques notamment par les huissiers de justice.
Il a rappelé que le plan quinquennal de la réforme judiciaire qui
s’étend de 2013 à 2017 devait aboutir à son terme à la gestion
immatérielle des dossiers à savoir le jugement électronique des
dossiers ce qui constitue un gain de temps et de frais.
S’agissant de la notification, la gestion électronique permettra
d ‘effectuer cette formalité pour un avocat à Laayoune en 30 secondes
contrairement à la notification classique qui nécessite plusieurs mois.
En droit comparé, depuis l’entrée en vigueur au Canada du
nouveau Code de procédure civile, la notification par moyen
technologique est maintenant possible dans certaines
circonstances] dans le respect des règles énoncées par la Loi
concernant le cadre juridique des technologies de l’information.

La notification par un moyen technologique se fait par la transmission


du document à l'adresse que le destinataire indique être
l'emplacement où il accepte de le recevoir ou à celle qui est connue
publiquement comme étant l'adresse où il accepte de recevoir les
documents qui lui sont destinés, dans la mesure où cette adresse est
active au moment de l'envoi.

Cependant, la notification par un tel moyen n'est admise à l'égard de


la partie non représentée que si celle-ci y consent ou que le tribunal
l'ordonne.

Un document technologique est présumé transmis, envoyé ou


expédié lorsque le geste qui marque le début de son parcours vers
l'adresse active du destinataire est accompli par l'expéditeur ou sur
son ordre et que ce parcours ne peut être annulé ou, s'il peut l'être,
n'a pas été annulé par lui ou sur son ordre.

Le document technologique est présumé reçu ou remis lorsqu'il


devient accessible à l'adresse que le destinataire indique être
l'emplacement où il accepte de recevoir de un document ou celle qu'il
représente publiquement être un emplacement où il accepte de
recevoir les documents qui lui sont destinés, dans la mesure où cette
adresse est active au moment de l'envoi. Le document reçu est
présumé compréhensible, à moins d'un avis contraire envoyé à
l'expéditeur dès l'ouverture du document.

Lorsque le moment de l'envoi ou de la réception du document doit être


établi, il peut l'être par un bordereau d'envoi ou un accusé de
réception ou par la production des renseignements conservés avec le
document lorsqu'ils garantissent les dates, heure, minute, seconde de
l'envoi ou de la réception et l'indication de sa provenance et sa
destination ou par un autre moyen convenu qui présente de telles
garanties.

En droit candadien,l’utilisation de services gratuits de messagerie


(Hotmail, Gmail, Yahoo Mail, etc.) est considéré ne pas convenir à la
pratique du droit, pour les raisons énoncées dans le Guide TI du
Barreau puisque ces services n’offrent généralement pas les
garanties nécessaires pour protéger la confidentialité et la sécurité
des informations des clients.

Cette règle vaut évidemment pour les notifications, mais également


pour l’ensemble des communications électroniques avec les clients.

La preuve de la notification par moyen technologique


Code de procédure civile

134. La preuve de la notification par un moyen technologique est


faite au moyen d'un bordereau d'envoi ou, à défaut, d'une
déclaration sous serment de l'expéditeur.

Le bordereau indique la nature du document transmis, le numéro


du dossier du tribunal, le nom de l'expéditeur et du destinataire et
leurs coordonnées, de même que le lieu, la date et l'heure et les
minutes de la transmission; il doit contenir également, à moins que
la transmission ne soit effectuée par l'entremise d'un huissier,
l'information nécessaire pour permettre au destinataire de vérifier
l'intégrité de la transmission. Ce bordereau n'est produit au greffe
que si une partie le demande.

Le législateur n’impose pas de format de bordereau. Certaines


indications peuvent cependant être présentes dans le courriel ou dans
les pièces qui y sont jointes permettant au destinataire de vérifier la
transmission :

• la nature du document transmis


• le numéro du dossier du tribunal
• le nom de l'expéditeur et du destinataire et leurs coordonnées
• le lieu, la date et l'heure et les minutes de la transmission
• le nombre de pages, nombre de documents, etc.

Lors de l’envoi par courriel d’une notification, les métadonnées, les


confirmations de réception et de lecture d’un courriel, l’en-tête, etc.,
viendront compléter le bordereau.

L’art. 139 énonce les situations où la notification par un moyen


[1]

technologique n’est pas possible.

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