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COMMENT REDIGER UNE ASSIGNATION : METHODOLOGIE ?

By Aurélien Bamdé
In Acte, Actes introductifs d’instance, Assignation, Droit commercial,
Procédure, procédure civile Posted Juil 26, 2019
ASSIGNATION PAR-DEVANT LE TRIBUNAL JUDICIAIRE DE [Ville]
L’AN DEUX MILLE […]

ET LE

À LA DEMANDE DE :

[Si personne physique]

Monsieur ou Madame [nom, prénom], né le [date], de nationalité [pays],


demeurant à [adresse]

[Si personne morale]

La société [raison sociale], [forme sociale], au capital social de [montant],


immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de [ville] sous le
numéro […], dont le siège social est sis [adresse], agissant poursuites et
diligences de ses représentants légaux domiciliés, en cette qualité, audit
siège

Ayant pour avocat constitué :

Maître [nom, prénom], Avocat inscrit au Barreau de [ville], y demeurant


[adresse]

Lequel se constitue sur la présente assignation et ses suites


[Si postulation]

Ayant pour avocat plaidant :

Maître [nom, prénom], Avocat inscrit au Barreau de [ville], y demeurant


[adresse]

J’AI HUISSIER SOUSSIGNÉ :

DONNÉ ASSIGNATION À :

[Si personne physique]

Monsieur ou Madame [nom, prénom], né le [date], de nationalité [pays],


demeurant à [adresse]

Où étant et parlant à :

[Si personne morale]

La société [raison sociale], [forme sociale], au capital social de [montant],


immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de [ville] sous le
numéro […], dont le siège social est sis [adresse], agissant poursuites et
diligences de ses représentants légaux domiciliés, en cette qualité, audit
siège

Où étant et parlant à :
D’AVOIR À COMPARAÎTRE :

Le [date] à [heures]

Par-devant le Tribunal judiciaire de [ville], [chambre], siégeant en la salle


ordinaire de ses audiences au Palais de justice de [ville], sis [adresse]

ET L’INFORME :

Qu’un procès lui est intenté pour les raisons exposées ci-après.

TRÈS IMPORTANT

[Si représentation obligatoire]

Que dans un délai de QUINZE JOURS, à compter de la date du présent


acte, conformément aux articles 54, 56, 752 et 763 du Code de procédure
civile, il est tenu de constituer avocat pour être représenté par-devant ce
tribunal.

Toutefois, si l’assignation lui est délivrée dans un délai inférieur ou égal à


quinze jours avant la date de l’audience, il peut constituer avocat jusqu’à
l’audience.

Que l’État, les départements, les régions, les communes et les établissements
publics peuvent se faire représenter ou assister par un fonctionnaire ou un
agent de leur administration.

Qu’à défaut, il s’expose à ce qu’un jugement soit rendu contre lui sur les
seuls éléments fournis par son adversaire.
Il est, par ailleurs, rappelé les articles de la loi n° 71-1130 du 31 décembre
1971 reproduits ci-après :

Article 5

Les avocats exercent leur ministère et peuvent plaider sans limitation


territoriale devant toutes les juridictions et organismes juridictionnels ou
disciplinaires, sous les réserves prévues à l’article 4.

Ils peuvent postuler devant l’ensemble des tribunaux judiciaires du ressort


de cour d’appel dans lequel ils ont établi leur résidence professionnelle et
devant ladite cour d’appel.

Par dérogation au deuxième alinéa, les avocats ne peuvent postuler devant


un autre tribunal que celui auprès duquel est établie leur résidence
professionnelle ni dans le cadre des procédures de saisie immobilière, de
partage et de licitation, ni au titre de l’aide juridictionnelle, ni dans des
instances dans lesquelles ils ne seraient pas maîtres de l’affaire chargés
également d’assurer la plaidoirie.
Article 5-1

Par dérogation au deuxième alinéa de l’article 5, les avocats inscrits au


barreau de l’un des tribunaux judiciaires de Paris, Bobigny, Créteil et
Nanterre peuvent postuler auprès de chacune de ces juridictions. Ils
peuvent postuler auprès de la cour d’appel de Paris quand ils ont postulé
devant l’un des tribunaux judiciaires de Paris, Bobigny et Créteil, et auprès
de la cour d’appel de Versailles quand ils ont postulé devant le tribunal
judiciaire de Nanterre.

La dérogation prévue au dernier alinéa du même article 5 leur est


applicable.
Il est encore rappelé les dispositions du Code de procédure civile suivantes :

Article 640

Lorsqu’un acte ou une formalité doit être accompli avant l’expiration d’un
délai, celui-ci a pour origine la date de l’acte, de l’événement, de la décision
ou de la notification qui le fait courir.

Article 641

Lorsqu’un délai est exprimé en jours, celui de l’acte, de l’événement, de la


décision ou de la notification qui le fait courir ne compte pas.

Lorsqu’un délai est exprimé en mois ou en années, ce délai expire le jour


du dernier mois ou de la dernière année qui porte le même quantième que
le jour de l’acte, de l’événement, de la décision ou de la notification qui fait
courir le délai. À défaut d’un quantième identique, le délai expire le dernier
jour du mois.

Lorsqu’un délai est exprimé en mois et en jours, les mois sont d’abord
décomptés, puis les jours.

Article 642

Tout délai expire le dernier jour à vingt-quatre heures.

Le délai qui expirerait normalement un samedi, un dimanche ou un jour


férié ou chômé est prorogé jusqu’au premier jour ouvrable suivant.

Article 642-1
Les dispositions des articles 640 à 642 sont également applicables aux délais
dans lesquels les inscriptions et autres formalités de publicité doivent être
opérées.

Article 643

Lorsque la demande est portée devant une juridiction qui a son siège en
France métropolitaine, les délais de comparution, d’appel, d’opposition, de
tierce opposition dans l’hypothèse prévue à l’article 586 alinéa 3, de recours
en révision et de pourvoi en cassation sont augmentés de :

Un mois pour les personnes qui demeurent en Guadeloupe, en Guyane, à la


Martinique, à La Réunion, à Mayotte, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin,
à Saint-Pierre-et-Miquelon, en Polynésie française, dans les îles Wallis et
Futuna, en Nouvelle-Calédonie et dans les Terres australes et antarctiques
françaises ;
Deux mois pour celles qui demeurent à l’étranger.
Bilière, à remettre en cause des droits soumis à publicité foncière]

Lorsque la demande en justice doit faire l’objet d’une publication, l’article


54, 4° du Code de procédure civile, exige que soient reproduites les
mentions relatives à la désignation des immeubles exigées pour la
publication au fichier immobilier qui figurent à l’article 76 du décret n°55-
1350 du 14 octobre 1955.

Dans un arrêt du 7 novembre 2012, la Cour de cassation est venue préciser


que « le défaut de publication d’une demande tendant à l’annulation de
droits résultant d’actes soumis à publicité constitue une fin de non-recevoir
et non un vice de forme en affectant la validité » (Cass. 1ère civ. 7 nov. 2012,
n°11-22.275).
Il est enfin indiqué au défendeur, en application des articles 56 et 752 du
Code de procédure civile :

Que, le demandeur [consent/ ne consent pas] à ce que la procédure se


déroule sans audience en application de l’article L. 212-5-1 du Code de
l’organisation judiciaire.

Que les pièces sur lesquelles la demande est fondée sont visées et jointes en
fin d’acte selon bordereau.

[Si représentation facultative]

Que, en application des articles 753 et 762 du Code de procédure civile il est
tenu :

 Soit de se présenter à cette audience, seul ou assisté de l’une des


personnes suivantes :

Un avocat
Le conjoint ;
Le concubin ;
La personne avec laquelle il a conclu un pacte civil de solidarité ;
Un parent ou allié en ligne directe ;
Un parent ou allié en ligne collatérale jusqu’au troisième degré inclus ;
Une personne exclusivement attachée à son service personnel ou à son
entreprise.
 Soit de se faire représenter par un avocat, ou par l’une des autres
personnes ci-dessus énumérées, à condition qu’elle soit munie d’un
pouvoir écrit et établi spécialement pour ce procès.
Que l’État, les départements, les régions, les communes et les établissements
publics peuvent se faire représenter ou assister par un fonctionnaire ou un
agent de leur administration.

Qu’à défaut de comparaître à cette audience ou à toute autre à laquelle


l’examen de cette affaire serait renvoyé, il s’expose à ce qu’un jugement soit
rendu contre lui sur les seuls éléments fournis par son adversaire.

Il est, par ailleurs, indiqué au défendeur les dispositions du Code de


procédure civile suivantes :

Article 817

Lorsque les parties sont dispensées de constituer avocat conformément aux


dispositions de l’article 761, la procédure est orale, sous réserve des
dispositions particulières propres aux matières concernées.
Article 827

Le juge s’efforce de concilier les parties.

Article 830

A défaut de conciliation constatée à l’audience, l’affaire est immédiatement


jugée ou, si elle n’est pas en état de l’être, renvoyée à une audience
ultérieure. Dans ce cas, le greffier avise par tous moyens les parties qui ne
l’auraient pas été verbalement de la date de l’audience.

Article 832

Sans préjudice des dispositions de l’article 68, la demande incidente tendant


à l’octroi d’un délai de paiement en application de l’article 1343-5 du code
civil peut être formée par courrier remis ou adressé au greffe. Les pièces
que la partie souhaite invoquer à l’appui de sa demande sont jointes à son
courrier. La demande est communiquée aux autres parties, à l’audience,
par le juge, sauf la faculté pour ce dernier de la leur faire notifier par le
greffier, accompagnée des pièces jointes, par lettre recommandée avec
demande d’avis de réception.

L’auteur de cette demande incidente peut ne pas se présenter à l’audience,


conformément au second alinéa de l’article 446-1. Dans ce cas, le juge ne
fait droit aux demandes présentées contre cette partie que s’il les estime
régulières, recevables et bien fondées.

Il est encore rappelé la disposition du Code civil suivante :

Article 1343-5

Le juge peut, compte tenu de la situation du débiteur et en considération


des besoins du créancier, reporter ou échelonner, dans la limite de deux
années, le paiement des sommes dues.

Par décision spéciale et motivée, il peut ordonner que les sommes


correspondant aux échéances reportées porteront intérêt à un taux réduit
au moins égal au taux légal, ou que les paiements s’imputeront d’abord sur
le capital.

Il peut subordonner ces mesures à l’accomplissement par le débiteur


d’actes propres à faciliter ou à garantir le paiement de la dette.

La décision du juge suspend les procédures d’exécution qui auraient été


engagées par le créancier. Les majorations d’intérêts ou les pénalités
prévues en cas de retard ne sont pas encourues pendant le délai fixé par le
juge.
Toute stipulation contraire est réputée non écrite.

Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux dettes


d’aliment.

[Si demande en justice visant, en matière immobilière, à remettre en cause


des droits soumis à publicité foncière]

Lorsque la demande en justice doit faire l’objet d’une publication, l’article


54, 4° du Code de procédure civile, exige que soient reproduites les
mentions relatives à la désignation des immeubles exigées pour la
publication au fichier immobilier qui figurent à l’article 76 du décret n°55-
1350 du 14 octobre 1955.

Dans un arrêt du 7 novembre 2012, la Cour de cassation est venue préciser


que « le défaut de publication d’une demande tendant à l’annulation de
droits résultant d’actes soumis à publicité constitue une fin de non-recevoir
et non un vice de forme en affectant la validité » (Cass. 1ère civ. 7 nov. 2012,
n°11-22.275).

Il est enfin indiqué au défendeur, en application des articles 56 et 752 du


Code de procédure civile :

Que, le demandeur [consent/ ne consent pas] à ce que la procédure se


déroule sans audience en application de l’article L. 212-5-1 du Code de
l’organisation judiciaire.

Que les pièces sur lesquelles la demande est fondée sont visées et jointes en
fin d’acte selon bordereau.
PLAISE AU TRIBUNAL
 Condition de recevabilité de la demande tenant à l’exigence de
recours à un mode de résolution amiable des différends
préalablement à la saisine du juge
Issue de l’article 4 du décret n° 2019-1333 du 11 décembre 2019, l’article
750-1 du Code de procédure civile dispose que, devant le Tribunal
judiciaire, « à peine d’irrecevabilité que le juge peut prononcer d’office, la
demande en justice doit être précédée, au choix des parties, d’une tentative
de conciliation menée par un conciliateur de justice, d’une tentative de
médiation ou d’une tentative de procédure participative, lorsqu’elle tend au
paiement d’une somme n’excédant pas 5 000 euros ou lorsqu’elle est
relative à l’une des actions mentionnées aux articles R. 211-3-4 et R. 211-3-8
du code de l’organisation judiciaire. »

Il ressort de cette disposition que pour un certain nombre de litiges, les


parties ont l’obligation de recourir à un mode de résolution amiable des
différends.

Sont visées :

Les demandes qui tendent au paiement d’une somme inférieure à 5.000


euros
Les demandes relatives à un conflit de voisinage (actions visées aux articles
R. 211-3-4 et R. 211-3-8 du COJ)
[Si exigence de tentative de règlement amiable du litige]

Conformément à l’article 750-1 du Code de procédure civile, préalablement


à la saisine du Tribunal de céans, [identité du demandeur] a tenté de
résoudre amiablement le litige en proposant, dans le cadre d’une
[conciliation menée par un conciliateur de justice / de médiation / de
procédure participative] à [identité du défendeur] de [préciser les diligences
accomplies] :

Toutefois, cette tentative de règlement amiable n’a pas abouti pour les
raisons suivantes : [préciser les raisons de l’échec]
[Si dispense de tentative de règlement amiable du litige]

En application de l’article 750-1 du Code de procédure civile,


préalablement à la saisine du Tribunal de céans, [identité du demandeur]
n’a pas tenté de résoudre amiablement le litige pour la raison suivante :

L’une des parties au moins sollicite l’homologation d’un accord


L’exercice d’un recours préalable était obligatoire
L’absence de recours à l’un des modes de résolution amiable est justifiée
par un motif légitime
Le juge ou l’autorité administrative doit, en application d’une disposition
particulière, procéder à une tentative préalable de conciliation
Le litige est relatif au crédit à la consommation, au crédit immobilier, aux
regroupements de crédits, aux sûretés personnelles, au délai de grâce, à la
lettre de change et billets à ordre, aux règles de conduite et rémunération et
formation du prêteur et de l’intermédiaire
I) RAPPEL DES FAITS

Exposer les faits de façon synthétique et objective, tel qu’ils pourraient être
énoncés dans le jugement à intervenir
Chaque élément de fait doit, en toute rigueur, être justifié au moyen d’une
pièce visée dans le bordereau joint en annexe, numérotée et communiquée à
la partie adverse et au juge
II) DISCUSSION

À titre de remarque liminaire, il convient de distinguer :

La prétention qui est le contenu de la demande


Le moyen qui est le raisonnement façonné pour justifier la demande
L’argument qui est un élément de fait ou de droit qui structure le moyen
1. Exposé des prétentions
Il s’agit ici d’exposer les prétentions formulées auprès de la Juridiction
saisie en développant une argumentation juridique articulée autour de
moyens en fait et en droit.

2. Hiérarchisation des prétentions

Lorsque plusieurs prétentions sont formulées par le demandeur, il y a lieu


de les hiérarchiser en identifiant :

La demande principale
Il s’agit de la demande qui exprime la prétention la plus importance, soit
celle qui prime sur toutes les autres
Le juge doit dès lors examiner la demande principale avant de statuer sur
les demandes subsidiaires
Les demandes subsidiaires
Il s’agit des demandes alternatives, en ce sens qu’elles ne doivent être
examinées par le Juge que dans l’hypothèse où il déciderait de ne pas faire
droit à la demande principale
Les demandes accessoires
Il s’agit de demandes complémentaires qui se rattachent aux demandes
principales et subsidiaires
Elles sont formulées, le plus souvent, en tout état de cause
Ces demandes consistent, par exemple, à réclamer la condamnation de la
partie adverse aux dépens et au paiement des frais irrépétibles au titre de
l’article 700 du Code de procédure civile

3. Présentation des prétentions

Les prétentions formulées par le demandeur doivent être présentées au


moyen d’un plan, lequel vise à faciliter la lecture de l’acte par le juge.
Deux situations peuvent être distinguées :

Les prétentions formulées par le demandeur sont cumulatives, car d’égale


importance
Les prétentions formulées par le demandeur sont alternatives, car d’inégale
importance
 Les prétentions du demandeur sont cumulatives

Dans cette hypothèse, il conviendra de présenter les prétentions selon une


logique chronologique, en les ordonnant, par exemple, de la plus pertinente
à celle qui a le moins de chance d’être retenue par le Juge, en terminant par
celles relatives à l’exécution provisoire (si justifiée), aux frais irrépétibles et
aux dépens

Sur la demande A
Sur la demande B
Sur la demande C
[…]

Sur l’exécution provisoire


Sur les frais irrépétibles et les dépens
 Les prétentions du demandeur sont alternatives

Dans cette hypothèse, il conviendra de présenter les prétentions selon une


logique hiérarchique :

I) A titre principal, sur la demande A

II) A titre subsidiaire, sur la demande B


III) A titre infiniment subsidiaire, sur la demande C

[…]

IV) En tout état de cause

Sur la demande D
Sur les frais irrépétibles et les dépends
4. Formulation des prétentions

La rédaction d’une assignation ou d’un jeu de conclusions obéit à deux


règles fondamentales :

La nécessité de recourir au syllogisme juridique aux fins de justifier les


prétentions
L’obligation de viser les pièces produites au soutien de chaque prétention
 Sur la nécessité de recourir au syllogisme juridique aux fins de
justifier les prétentions

Qu’il s’agisse d’une assignation ou de conclusions, les écritures judiciaires


doivent formuler expressément les prétentions ainsi que les moyens en fait
et en droit sur lesquels chacune de ces prétentions est fondée.

Autrement dit, chaque moyen développé au soutien d’une prétention doit


être formulé sous la forme d’un raisonnement juridique façonnée au moyen
d’un syllogisme.
Le syllogisme consiste en un raisonnement logique qui met en relation trois
propositions :

La majeure : l’énoncé de la règle de droit applicable


La mineure : l’énoncé des faits du litige
La conclusion : l’application de la règle de droit aux faits
Exemple :

Tous les hommes sont mortels (majeure)


Or Socrate est un homme (mineure)
Donc Socrate est mortel (conclusion)
Les deux prémisses sont des propositions données et supposées vraies : le
syllogisme permet d’établir la validité formelle de la conclusion, qui est
nécessairement vraie si les prémisses sont effectivement vraies.

 Sur l’obligation de viser les pièces produites au soutien de chaque


prétention

Toutes les demandes et tous les arguments soulevés en demande et en


défense doivent être prouvés par celui qui les allègue (articles 4 et 9 du
CPC).

C’est la raison pour laquelle, toutes les pièces produites au cours des débats
doivent être communiquées à la partie adverse dans les formes requises.

Obligation de communication des pièces


L’article 132 du Code de procédure civile prévoit que
D’une part, la partie qui fait état d’une pièce s’oblige à la communiquer à
toute autre partie à l’instance.
D’autre part, la communication des pièces doit être spontanée.
Obligation de viser les pièces et de les numéroter
L’article 768 du Code de procédure civile prévoit que chacune des
prétentions doit être fondée avec indication pour chaque prétention des
pièces invoquées et de leur numérotation.
Obligation d’établir un bordereau de pièces
L’article 768, al. 1er in fine du Code de procédure civile prévoit que, un
bordereau énumérant les pièces justifiant les prétentions doit être annexé à
l’assignation
5. Exécution provisoire, frais irrépétibles et dépens

Pour conclure la discussion, il convient de ne pas omettre de solliciter :

L’exécution provisoire si elle est compatible avec la demande formulée


La condamnation du défendeur au paiement des frais irrépétibles
La condamnation du défendeur aux entiers dépens
 Sur l’exécution provisoire

Depuis l’entrée en vigueur du décret n° 2019-1333 du 11 décembre 2019


l’exécution provisoire est désormais de droit pour les décisions de première
instance (art. 514 CPC).

Par exception, elle est susceptible d’être écartée dans trois cas :

Lorsque la loi le prévoit


Lorsque le juge le décide, d’office ou sur la demande des parties,
considérant que ;
Soit elle est incompatible avec la nature de l’affaire
Soit qu’elle risque d’entraîner des conséquences manifestement excessives
Lorsque, en cas d’appel de la décision rendue, trois conditions cumulatives
sont réunies :
D’une part, il existe un moyen sérieux d’annulation ou de réformation
D’autre part, que l’exécution risque d’entraîner des conséquences
manifestement excessives
Enfin, si le demandeur a fait valoir ses observations sur l’exécution
provisoire en première instance, auquel cas cette dernière n’est recevable,
outre l’existence d’un moyen sérieux d’annulation ou de réformation, que si
l’exécution provisoire risque d’entraîner des conséquences manifestement
excessives qui se sont révélées postérieurement à la décision de première
instance
 Sur les dépens

Les dépens sont régis aux articles 695 et suivants et Code de procédure
civile.

Notion
Les dépens sont les frais nécessaires à la conduite du procès dont le montant
est fixé, soit par voie réglementaire, soit par décision judiciaire
Les dépens sont énumérés à l’article 695 du Code de procédure civile
Il s’agit de frais répétibles, en ce sens qu’ils sont supportés par la partie
perdante
Les frais compris dans les dépens
Les dépens afférents aux instances, actes et procédures d’exécution
comprennent :
Les droits, taxes, redevances ou émoluments perçus par les greffes des
juridictions ou l’administration des impôts à l’exception des droits, taxes et
pénalités éventuellement dus sur les actes et titres produits à l’appui des
prétentions des parties ;
Les frais de traduction des actes lorsque celle-ci est rendue nécessaire par la
loi ou par un engagement international ;
Les indemnités des témoins ;
La rémunération des techniciens ;
Les débours tarifés ;
Les émoluments des officiers publics ou ministériels ;
La rémunération des avocats dans la mesure où elle est réglementée y
compris les droits de plaidoirie ;
Les frais occasionnés par la notification d’un acte à l’étranger ;
Les frais d’interprétariat et de traduction rendus nécessaires par les
mesures d’instruction effectuées à l’étranger à la demande des juridictions
dans le cadre du règlement (CE) n° 1206/2001 du Conseil du 28 mai 2001
relatif à la coopération entre les juridictions des États membres dans le
domaine de l’obtention des preuves en matière civile et commerciale ;
Les enquêtes sociales ordonnées en application des articles 1072, 1171 et
1221 ;
La rémunération de la personne désignée par le juge pour entendre le
mineur, en application de l’article 388-1 du code civil ;
Les rémunérations et frais afférents aux mesures, enquêtes et examens
requis en application des dispositions de l’article 1210-8.
La charge des dépens
Principe : la partie succombant au procès
L’article 696 du CPC prévoit que la partie perdante est condamnée aux
dépens, à moins que le juge, par décision motivée, n’en mette la totalité ou
une fraction à la charge d’une autre partie.
Tempéraments : responsabilité des auxiliaires de justice
L’article 697 dispose que les avocats, anciens avoués et huissiers de justice
peuvent être personnellement condamnés aux dépens afférents aux
instances, actes et procédures d’exécution accomplis en dehors des limites
de leur mandat.
L’article 698 énonce encore que les dépens afférents aux instances, actes et
procédures d’exécution injustifiés sont à la charge des auxiliaires de justice
qui les ont faits, sans préjudice des dommages-intérêts qui seraient
réclamés. Il en est de même des dépens afférents aux instances, actes et
procédures d’exécution nuls par l’effet de leur faute.
 Sur les frais irrépétibles
Les frais irrépétibles sont régis par l’article 700 du Code de procédure
civile.

Notion
Les frais irrépétibles se définissent négativement comme ceux, non tarifés,
engagés par une partie à l’occasion d’une instance non compris dans les
dépens prévus par l’article 695 du nouveau Code de procédure civile.
L’originalité de l’article 700 du Code de procédure civile tient au fait que,
par définition, les frais irrépétibles sont ceux dont la partie gagnante ne
peut obtenir le remboursement.
Or, ce texte a justement pour objet de lui permettre d’obtenir, à titre de
compensation, une indemnisation forfaitaire de ses frais non compris dans
les dépens (honoraires d’avocat, frais de transport et de séjour pour les
besoins du procès, frais d’expertise amiable, etc.)
Conditions
L’existence d’une instance
L’article 700 du nouveau Code de procédure civile a une portée très
générale dans la mesure où il concerne toutes les juridictions de l’ordre
judiciaire statuant en matière civile, commerciale, sociale, rurale ou
prud’homale (article 749 du nouveau Code de procédure civile).
Il est toutefois limité aux instances contentieuses et contradictoires.
La succombance de l’une des parties
L’article 700 du nouveau Code de procédure civile désigne la partie que le
juge a la faculté de condamner au paiement d’une indemnité au titre des
frais irrépétibles : il s’agit, en principe, de la partie tenue au paiement des
dépens de l’instance dans les procédures avec dépens.
Ainsi, c’est normalement la charge des dépens qui va permettre au juge de
déterminer la partie qui va devoir supporter la charge des frais irrépétibles.
À titre dérogatoire, dans les procédures gratuites ou sans dépens, la « partie
perdante » pourra, le cas échéant, être condamnée par le juge à supporter
la charge des frais irrépétibles.
La partie qui doit supporter l’intégralité des dépens ne peut demander
d’indemnité pour frais irrépétibles.
L’existence de frais non compris dans les dépens
En principe, il s’agit de dépenses effectuées à l’occasion de l’instance par
une partie non comprises dans les dépens.
Il n’est pas nécessaire que les dépenses aient été effectuées au moment de la
demande.
En pratique, le justiciable n’est donc pas tenu de produire en justice une
facture acquittée à l’appui de la demande de remboursement de ses frais
irrépétibles.
La présentation d’une demande au titre des frais irrépétibles
À la différence de la condamnation aux dépens, le juge n’est pas tenu de
statuer sur les frais irrépétibles, s’il n’est pas saisi d’une demande en ce
sens.
En cas de désistement d’instance au principal, la demande formée au titre
de l’article 700 du nouveau Code de procédure civile par le demandeur peut
être maintenue.
Réciproquement, ce désistement ne fait pas obstacle à une demande du
défendeur en paiement des frais irrépétibles.
Frais concernés
Les frais irrépétibles comprennent notamment :
Les honoraires d’avocat
Les frais de déplacement, de démarches, de voyage et de séjour
Les frais engagés pour obtenir certaines pièces ;
Les honoraires versés à certains consultants techniques amiables (brevet,
informatique, etc.) ou experts amiables
 Formulation de la demande

Compte tenu de ce qu’il serait inéquitable de laisser à la charge de [nom du


demandeur] les frais irrépétibles qu’il a été contraint d’exposer en justice
aux fins de défendre ses intérêts, il est parfaitement fondé à solliciter la
condamnation de [nom du défendeur] le paiement de la somme de
[montant] au titre de l’article 700 du Code de procédure civile, outre les
entiers dépens.
L’exécution provisoire n’étant pas incompatible avec la nature de l’affaire
pendante par-devant le Tribunal de céans, elle sera ordonnée dans la
décision à intervenir.
PAR CES MOTIFS
Il est de principe que le juge ne statue que sur les prétentions énoncées au
dispositif et n’examine les moyens au soutien de ces prétentions que s’ils
sont invoqués dans la discussion.

Cette règle impose, autrement dit, aux parties de synthétiser leurs


prétentions dans un « dispositif » introduit par la formule « par ces motifs
».

Le dispositif constitue, en quelque sorte, la conclusion du raisonnement


juridique.

A cet égard, le juge ne sera tenu de se prononcer que sur les termes de ce
dispositif, soit sur les prétentions qui y sont énoncées.

Il est d’usage que le dispositif soit rédigé en ces termes :

Vu les articles […]


Vu la jurisprudence
Vu les pièces versées au débat

Il est demandé au Tribunal judiciaire de [ville] de :

Déclarant la demande de [Nom du demandeur] recevable et bien fondée,

I) À titre principal
CONSTATER que […]
DIRE ET JUGER que […]
En conséquence,

ORDONNER […]
PRONONCER […]
CONDAMNER
II) À titre subsidiaire

[…]

III) À titre infiniment subsidiaire

[…]

IV) En tout état de cause

DIRE ET JUGER qu’il serait inéquitable de laisser à la charge de [nom du


demandeur] les frais irrépétibles qu’il a été contraint d’exposer en justice
aux fins de défendre ses intérêts
En conséquence,

CONDAMNER [nom de l’adversaire] au paiement de la somme de


[montant] au titre de l’article 700 du Code de procédure civile
CONDAMNER [nom de l’adversaire] aux entiers dépens
ORDONNER l’exécution provisoire de la décision à intervenir
SOUS TOUTES RESERVES ET CE AFIN QU’ILS N’EN IGNORENT
DEMANDE FONDÉE SUR LES PIÈCES SUIVANTES :

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