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Cour Suprême Arrêt n° 175 du 05-02-2003 Dossier

commercial n° 1581/3/1/2002
La Cour
Attendu qu'il ressort des pièces versées au
dossier, et de l'arrêt attaqué, rendu par la Cour
d'appel de commerce de Marrakech en date du
15/10/2002, que le défendeur Sedini Ahmed a
introduit une requête auprès du tribunal de
commerce de Marrakech, exposant qu'il a pris en
location auprès des Habous de Marrakech un café
sis au complexe urbain. Qu'en raison de
problèmes de santé, il en a confié la gérance au
défendeur Lemloussi Khalil (le demandeur), en
vertu d'un contrat de gérance daté du 05/03/01 ;
lequel a pris livraison du local précité, équipé des
appareils indiqués dans le contrat, s'engageant à
payer une redevance mensuelle de 5.000 Dh.
Cependant, ce dernier s'est abstenu de payer
depuis le 05/04/01, sans motif, ce qui a conduit
l'exposant à lui adresser une mise en demeure de
payer ce dont il est redevable, mais qui est restée
sans suite. Sollicitant en conséquence de le
condamner au paiement de la somme de 60.000
Dh pour la location, et de 7.709.12 pour les
redevances d'eau et d'électricité, assorties des
dommages-intérêts d'un montant de 5.000 Dh, à
la résiliation du contrat et à son expulsion du café
objet du litige, ainsi qu'à la restitution des
appareils et matériels arrêtés dans le contrat de
gérance. Le tribunal de commerce de Marrakech a
rendu son jugement en fonction de la requête,
condamnant le locataire au paiement de la
somme de 50.000 Dh correspondant à la location
de la période du 05/04/2001 au 05/02/2002,
assortie des dommages-intérêts (3.000 Dh), à la
résiliation du contrat et à son expulsion du café
objet du litige, ainsi qu'à la restitution des
appareils et matériels arrêtés dans le contrat de
gérance. Ce jugement a été confirmé par la Cour
d'appel de commerce en vertu de l'arrêt attaqué.
Sur l'unique moyen : Attendu que le demandeur
reproche à l'arrêt attaqué la violation des droits de
la défense. Arguant qu'en matière de produits
commerciaux, la preuve est libre, et peut être
apportée par toutes sortes de moyens civils en
vigueur, juridiques ou doctrinaires. Qu'il a établi
avoir payé à l'intimé les redevances de gérance
devant deux témoins, lesquels savent
pertinemment qu'il s'est libéré de son obligation
financière en faveur de 70l'intimé ; sollicitant de la
Cour d'effectuer une enquête. Et que la Cour
émettrice de l'arrêt n'a pas répondu à l'exception,
et ne l'a débattu ni de près ni de loin. Il en résulte
que son arrêt est fondé sur des motifs erronés,
sujet à cassation. Cependant, attendu que la Cour
ayant rendu l'arrêt attaqué, en disant que : «
Attendu que le paiement est considéré comme un
comportement légal, auquel demeure applicable
la règle de la preuve littérale, si son objet excède
250.00 Dh, la preuve testimoniale ne saurait être
acceptée, surtout que le paiement invoqué a pour
but de donner quittance, d'une part. D'autre part,
le dossier ne comporte aucune pièce corroborant
cette quittance. », a ainsi rejeté la demande du
demandeur tendant à ce qu'il soit ordonné une
enquête, et à entendre les témoins. Le moyen
étant contraire aux faits, est irrecevable. Par ces
motifs,La Cour suprême décide le rejet de la
demande. Khalil Lemloussi contre Ahmed Sedini

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