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Méthodologie : Lecture arrêt avant la réforme :

Etape 1 :

Regardez la décision de la cour :


- Casse et annule : rejette la décision de la cour d’appel et renvoi l’affaire
devant une autre cour d’appel ou la même autrement formée.
- Rejette le pourvoi : confirme la décision de la cour d’appel.

Etape 2 : en fonction de la décision finale

Casse et annule Rejette le pourvoi


Les deux premiers « attendu que » Attendu selon l’arrêt= rappel des faits et
correspondent : procédure
- Rappel de la cour de cassation des
articles de lois sur lesquels elle va
s’appuyer et les résume.
- Rappel des faits
Les autres « attendu que » correspondent Attendu que= rappel des moyens
aux arguments de la cour d’appel. utilisés pour argumenter devant la cour
d’appel.
Qu’en statuant ainsi, explication de la Mais attendu que, et attendu que,
décision de la cour de cassation. qu’en= indique les arguments de la cour
de cassation.
Par ces motifs : Casse et annule Par ces motifs : Rejette le pourvoi

Etape 3 :
Repérer sur quels moyens s’appuie la cour de cassation pour prendre sa décision.

A vous de jouer :

Lire les deux arrêts en suivant les étapes ci-dessus.

Lecture d’un arrêt de cassation avant la réforme 2020 droit terminale STMG 1
Cour de cassation, chambre sociale, 19 décembre 2000, n°98-40.572 Arrêt
« Labbane »

Sur le moyen unique, pris en sa deuxième branche :


Vu les articles L. 121-1 et L. 511-1 du Code du travail ;
Attendu que l'existence d'une relation de travail ne dépend ni de la volonté exprimée
par les parties ni de la dénomination qu'elles ont donnée à leur convention mais des
conditions de fait dans lesquelles est exercée l'activité des travailleurs ;
Attendu que, par contrat du 1er juin 1993, intitulé " contrat de location d'un véhicule
équipé taxi ", la société Bastille taxi a donné en location un tel véhicule à M. X... pour
une durée d'un mois, renouvelable par tacite reconduction, moyennant le paiement
d'une somme qualifiée de " redevance " ; que ce contrat a été résilié par la société
Bastille taxi ; que M. X... a saisi le conseil de prud'hommes pour faire juger qu'il avait
la qualité de salarié de la société Bastille taxi et pour obtenir le paiement des
indemnités liées à la rupture du contrat de travail par lui invoqué ; que la société
Bastille taxi a décliné la compétence de la juridiction prud'homale ;
Attendu que, pour décider que M. X... n'était pas lié à la société Bastille taxi par un
contrat de travail et qu'en conséquence, la juridiction prud'homale n'était pas
compétente pour statuer sur le litige opposant les parties, l'arrêt attaqué, statuant sur
contredit, énonce qu'il ne ressort pas des débats que M. X... recevait des instructions
du loueur notamment quant à la clientèle à prendre en charge ni quant au secteur de
circulation ou quant aux horaires ; qu'il n'est pas fait état de l'exercice d'un pouvoir de
direction ou disciplinaire ; que la seule dépendance économique résultant du coût de
la redevance, qui implique une quantité de travail importante pour procurer au
chauffeur une certaine rémunération, ne suffit pas à caractériser le lien de
subordination qui ne résulte pas des faits de la cause ;
Attendu, cependant, que le contrat litigieux prévoit que sa durée et celle de chacun
de ses renouvellements sont limitées à un mois, qu'il peut être résilié mensuellement
avec un délai de préavis très court, que la redevance due au " loueur " inclut les
cotisations sociales qu'il s'engage à " reverser " à l'URSSAF et est révisable en
fonction notamment du tarif du taxi ; que les conditions générales annexées au
contrat fixent une périodicité très brève pour le règlement des redevances,
sanctionnée par la résiliation de plein droit du contrat, et imposent au " locataire " des
obligations nombreuses et strictes concernant l'utilisation et l'entretien du véhicule,
notamment conduire personnellement et exclusivement ce dernier, l'exploiter " en
bon père de famille ", en particulier, en procédant chaque jour à la vérification des
niveaux d'huile et d'eau du moteur, le maintenir en état de propreté en utilisant, à
cette fin, les installations adéquates du " loueur ", faire procéder, dans l'atelier du "
loueur ", à une " visite " technique et d'entretien du véhicule une fois par semaine et
en tout cas, dès qu'il aura parcouru 3 000 kilomètres sous peine de supporter les
frais de remise en état, assumer le coût de toute intervention faite sur le véhicule en
dehors de l'atelier du " loueur " ainsi que la responsabilité de cette intervention ;
Qu'en statuant comme elle l'a fait, alors que, nonobstant la dénomination et la
qualification données au contrat litigieux, l'accomplissement effectif du travail dans
les conditions précitées prévues par ledit contrat et les conditions générales y
annexées, plaçait le " locataire " dans un état de subordination à l'égard du " loueur "
et qu'en conséquence, sous l'apparence d'un contrat de location d'un " véhicule taxi
Lecture d’un arrêt de cassation avant la réforme 2020 droit terminale STMG 2
", était en fait dissimulée l'existence d'un contrat de travail, la cour d'appel a violé les
textes susvisés ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres branches du
pourvoi :
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 24 septembre
1997, entre les parties, par la cour d'appel de Paris ; remet, en conséquence, la
cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait
droit, les renvoie devant la cour d'appel de Versailles

Arrêt du 6 juillet 2017, Cour de cassation, Pourvoi n° 16-22.114

LA COUR DE CASSATION, DEUXIÈME CHAMBRE CIVILE, a rendu l'arrêt suivant :

Statuant sur le pourvoi formé par la société Cummins filtration, société à


responsabilité limitée, dont le siège est [...], contre l'arrêt rendu le 15 juin 2016 par la
cour d'appel de [...] chambre sécurité sociale), dans le litige l'opposant à la caisse
primaire d'assurance maladie (CPAM) du Finistère, dont le siège est [...],
défenderesse à la cassation ; La demanderesse invoque, à l'appui de son pourvoi,
les deux moyens de cassation annexés au présent arrêt ;

Sur les deux moyens, réunis :


Attendu, selon l'arrêt attaqué (Rennes, 15 juin 2016), que Stéphane Z..., salarié de la
société Cummins filtration (l'employeur) en qualité d'agent de fabrication, a été
victime le 5 mars 2012, sur son lieu de travail, d'un malaise, dont il est décédé le jour
même ; que cet accident a été pris en charge au titre de la législation professionnelle
par la caisse primaire d'assurance maladie du Finistère (la caisse) ; que l'employeur
a saisi d'un recours une juridiction de sécurité sociale ;

Attendu que l'employeur fait grief à l'arrêt de rejeter son recours, alors, selon le
moyen :

1°/ que l'application de la présomption d'imputabilité de l'accident au travail suppose,


en l'absence de fait accidentel, que soit constatée la survenance soudaine d'une
lésion au temps et au lieu de travail ; que cette présomption ne s'applique donc pas,
en cas de malaise, lorsqu'il est établi que le salarié en a ressenti les premiers
symptômes antérieurement à son arrivée au sein de l'entreprise ou lorsque les
mêmes symptômes s'étaient déjà manifestés plusieurs jours auparavant, de sorte
que la lésion n'est pas survenue soudainement au temps et au lieu de travail ; qu'au
cas présent, elle faisait valoir, en s'appuyant sur différents éléments de preuve
produits aux débats, que le malaise constaté lors de l'arrivée de Stéphane Z... dans
l'entreprise le 5 mars 2012, avant qu'il ne prenne son poste, s'était manifesté par des
premiers symptômes antérieurement à son arrivée au sein de l'entreprise qui avaient,
en outre, d'ores et déjà été ressentis par lui plusieurs jours auparavant, ce qui
excluait la survenance soudaine d'une lésion aux temps et lieu de travail et
l'application subséquente de la présomption d'imputabilité de l'accident au travail ;
qu'en se bornant à retenir qu'« il est constant que le malaise de Stéphane Z... est
intervenu sur le site de l'entreprise, dans les horaires de travail, à la prise de poste »
pour appliquer la présomption d'imputabilité de l'accident au travail, sans rechercher,
comme il lui était demandé, si les premiers symptômes à l'origine du malaise de
Stéphane Z... n'avaient pas débuté antérieurement à son arrivée sur le lieu de travail

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et ne constituaient pas la réitération de symptômes qui s'étaient déjà manifestés
plusieurs jours auparavant, la cour d'appel a privé sa décision de base légale au
regard des dispositions de l'article L. 411-1 du code de la sécurité sociale ;

2°/ que la présomption d'imputabilité de l'accident au travail peut être renversée par
l'employeur à condition qu'il rapporte la preuve que l'accident a une cause totalement
étrangère au travail telle que l'existence d'un état pathologique préexistant évoluant
pour son propre compte sans relation avec le travail ; qu'en conséquence, l'existence
d'un éventuel état pathologique préexistant est un élément déterminant permettant
d'exclure l'origine professionnelle de la lésion ; qu'en retenant qu' « en ce qu'elle tend
à la recherche d'un état pathologique préexistant, la mesure d'expertise sollicitée à
titre subsidiaire par l'employeur n'est pas susceptible d'intéresser la solution du litige,
l'existence d'un état antérieur n'étant pas en lui-même de nature à mettre en doute le
lien entre l'accident et le travail », la cour d'appel a violé les dispositions de l'article L.
411-1 du code de la sécurité sociale ;

Mais attendu que l'arrêt relève que le malaise de Stéphane Z... est intervenu sur le
site de l'entreprise, dans les horaires de travail, à la prise de poste ; qu'il retient que
le fait que la victime ait fait état de sa fatigue dès son arrivée dans l'entreprise ou ait
confié avoir fait un malaise de même nature huit jours auparavant et que cette fatigue
ait pu avoir pour cause des conditions de vie extérieures à son travail, ne suffit pas,
en l'absence de tout constat ou soin médical antérieur, à démontrer que la cause du
malaise létal était totalement étrangère au travail ;

Qu'en l'état de ces énonciations et constatations, procédant de son pouvoir


souverain d'appréciation des éléments de fait et de preuve qui lui étaient soumis, la
cour d'appel, à qui il ne saurait être fait grief de n'avoir pas ordonné la mesure
d'expertise sollicitée, dont l'exercice est laissé à son pouvoir discrétionnaire, a pu
décider que le malaise ainsi survenu sur le temps et le lieu du travail bénéficiait de la
présomption d'imputabilité au travail et qu'il n'y avait pas lieu d'ordonner une
expertise ;

D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;


PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi ;
Condamne la société Cummins filtration aux dépens ;
Vu l'article 700 du code de procédure civile, rejette la demande de la société
Cummins filtration et la condamne à payer à la caisse primaire d'assurance maladie
du Finistère la somme de 3 000 euros ;

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