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RT 05407
Tritrav/Gombe
CONCLUSIONS

Pour : La société INFOSET, Défenderesse ;


Par : Maîtres Régine NZATE KONGBANYI et Guelor MAYASI DAMVU, tous Avocats
au barreau de Kinshasa /Matete ;

Contre : NTUMBA MATUNGA Peter, Demandeur ;


Par : Maître Joseph RUNGAB, avocat ;
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- Vu la requête introductive d’instance enrôlée sous RT 05407 et
la notification de la date d’audience ;
- Vu le dossier des pièces de la concluante cotées et paraphées de
1 à …… ;
- Vu le dossier des pièces du demandeur cotées et paraphées de
1 à 14 ;
Attendu qu’il appert de narrer sommairement les faits de la présente
cause (I) avant leur discussion en droit (II).

I. FAITS DE LA CAUSE

Attendu que la concluante et le demandeur avaient en date du


19/10/2018 conclu un contrat de travail à durée déterminée allant du 15
novembre 2018 au 15 novembre 2019, lequel a été renouvelé en date du 15
novembre 2021, mais cette fois ci pour une durée indéterminée ;
Qu’arrivé en date du 30 mars 2023, le demandeur pour des raisons
personnelles va introduire sa lettre de démission auprès de la concluante
INFOSET ;
Qu’après avoir réceptionné ladite lettre, la concluante s’apprêter
pour honorer ses engagements vis-à-vis du demandeur mais hélas ce dernier va
saisir l’inspection du travail ;
Attendu que bien que le demandeur avait saisi le tribunal de céans
un terrain d’attente a été trouvé entre les parties et tous ses droits ont été dument
respectés, à savoir : (le payement de son décompte calculé contradictoirement, la
délivrance de son certificat de fin de service), (pièces cotées et paraphée de …..) ;
Que curieusement et contre toute attente, le demandeur qui a
perçu tous ses droits va continuer la présente procédure ;
Attendu que tels sont de manière résumée et concise les faits de la
présente cause qui appellent une analyse en droit.

II. DISCUSSION EN DROIT


II. 1. QUANT A LA FORME
Attendu que le tribunal de céans dira la présente cause recevable
quant à la forme mais non fondée pour des motifs qui seront développés dans les
lignes qui suivent;
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II. 2. QUANT AU FOND

Attendu que le demandeur sollicite du tribunal de céans plusieurs


chefs des demandes à savoir : la condamnation de la concluante : pour
paiement tardif du décompte final, soit après 9 mois ; les retenues indues
sur sa rémunération durant 16 mois ; remise tardive du certificat de fin de
service, soit après 4 mois après la rupture du contrat de travail ; aux
dommages-intérêts pour tous préjudices confondus subis ;
Attendu que telles sont les demandes sollicitées par le demandeur
devant le tribunal de céans auxquelles la concluante va répondre l'une après l'autre
;
II. 2. 1. Du prétendu paiement tardif du décompte final, soit après 9 mois
Attendu que le demandeur a saisi le tribunal de céans sous RT
05407 pour solliciter la condamnation de la concluante aux dommages et intérêts à
la hauteur de 25.000 dollars américains dû au paiement tardif de son décompte
final soit 9 mois après ;
Attendu que le tribunal de céans notera que la concluante n’avait
aucune mauvaise intention de payer au demandeur son décompte final dans le
délai prévu par la loi, elle était plutôt dans l’impossibilité de pouvoir payer ses
droits parce que tous ses avoir étaient bloqués par la Direction Général des impôts,
(pièces cotées et paraphée de …..) ;
Qu’en dépit de tout, la concluante à dument payer son décompte
calculé suivant son accord et il en a perçu sans aucune contestation (pièces cotées
et paraphée de …..) ;
Que le tribunal de céans constatera qu’il y a un fait étranger qui a
empêché la concluante de pouvoir honorer ses engagements vis-à-vis du
demandeur;
Qu’ayant déjà perçu son décompte sans aucune contestation, le
demandeur ne pouvait pas encore saisir le tribunal de céans pour réclamer cette
demande ;
Qu’il est de jurisprudence constate « Lorsqu’un document
contresigné par l’employé établi que ce dernier a perçu un décompte final, il n’est plus
fondé à réclamer le même montant »
Que dans le cas d’espèce, le tribunal de céans notera ne peut être
condamnée qu'une partie qui a manifesté la mauvaise foi alors que la concluante
malgré ses difficultés a manifesté sa bonne foi en s’exécutant, le tribunal de céans
dira cette demande recevable mais non fondé ;
Attendu que le tribunal de céans dira cette demande recevable
mais non fondée ;
II. 2. 2. De la prétendue retenue sur la rémunération de l’employé durant 16
mois
Attendu que le demandeur sollicite du tribunal de céans de
condamner la concluante à lui restituer la somme de 4.320 USD représentant la
retenue rémunératoire de 270 USD sur 16 mois de la période allant du mois d’avril
2020 à Août 2021 ;
Attendu que le tribunal notera que l’article 317 alinéa 1 littera 1 du
code du travail dispose ce qui suit : « Les actions naissant du contrat de travail se
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prescrivent par trois ans après le fait qui a donné naissance à l’action, à l’exception :
1) des actions en paiement du salaire qui se prescrivent par un an à compter de la
date à laquelle le salaire est dû » ;
Que dans le cas sous examen le tribunal de céans constatera que
les sommes réclamées par le demandeur ont été retenues pendant la période allant
du mois d’avril 2020 au mois d’août 2021 alors qu’il a déposé la plainte au mois de
mai 2023 soit deux ans plus tard qu’il y a sans aucun doute la prescription de la
demande en revendication des retenues indues sur sa rémunération ;
Partant de cette disposition légale, le tribunal de céans dira cette
demande recevable mais non fondée ;
II. 2. 3. De la prétendue remise tardive du certificat de fin de service, soit
après 4 mois après la rupture du contrat de travail

Attendu que le demandeur sollicite du tribunal de céans la


condamnation de la concluante pour la remise tardive du certificat de fin de service,
soit après 4 mois ;
Attendu qu’il a été jugé « L’intéressé doit apporter la preuve du
préjudice qu’il a subi ; sinon sa demande des dommages-intérêts sera déclarée non
fondée » Ruffin LUKOO MUSUBAO, La Jurisprudence congolaise en droit du travail
et de la sécurité sociale, Page 32 ;
Que dans le cas sous examen, le tribunal de céans constatera que
le demandeur qui prétend avoir subi un préjudice n’a apporté aucune preuve du
préjudice subi ;
Qu’en droit il ne suffit seulement pas de dire que j’ai subi un
préjudice, il faut apporter la preuve par écrit ;
Que le tribunal de céans dira cette demande recevable mais non
fondée ;

II. 2. 4. De la prétendue condamnation aux dommages-intérêts


Attendu que le demandeur sollicite du tribunal de céans de
condamner la concluante aux dommages-intérêts à la somme de l’ordre de 3.000
USD pour la remise tardive du certificat de fin de service conformément à l’article
258 du CCCL III ;
Attendu qu'il a été arrêté que : "le salarié qui démissionne pour
cause de méfiance qui caractérise ses rapports contractuels avec l'employeur ne
peut être accueilli à réclamer réparation" (Lubumbashi, RTA 291 du 22 janvier
1999, sotral c/Mutokale, in RCDTJS n°10/2000, P 29, Mukadi bonyi, droit du
travail) ;
Que dans le cas d'espèce le tribunal de céans constatera que le
demandeur a démissionné de son poste de travail pour des raisons personnelles tel
que repris dans sa lettre du 30 mars 2023 (pièce cotée…..);
Qu’il ne peut pas réclamer les dommages intérêts pour avoir perçu
tous ses droits et surtout qu’il n’a pas démontré le préjudice subi ;
Que le tribunal de céans dira cette demande recevable mais non
fondée ;
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PAR CES MOTIFS

Sous toutes réserves généralement quelconques ;

S’ENTENDRE LE TRIBUNAL DE CÉANS DE:

- Dire la présente cause recevable mais non fondée ;


- Mettre les frais de la présente instance à charge du demandeur.
Et ce sera justice.

Fait à Kinshasa, le 28/03/2024

Pour la défenderesse
Un des Conseils
Maître Régine NZATE
Avocate

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