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Cour Commune de Justice et d’Arbitrage de l’OHADA

Arbitrage CCJA No 001/2020

IVOIRE CONSTRUCTION

La “Demanderesse”

c.

BAZIN COUTURE

La “Défenderesse”

Collectivement les “Parties”

REPONSE A LA DEMANDE D’ARBITRAGE


TABLE DES MATIERES

A CONTESTATION DE LA DEMANDE D'ARBITRAGE..................................................................3


B. NOMS ET ADRESSE DES PARTIES ................................................................................................3
C. CLAUSE COMPROMISSOIRE - OBJECTIONS A LA COMPETENCE ...................................3
D. CONTRAT............................................................................................................................................4
E. FAITS ET MOYENS DE DROIT.......................................................................................................5
F. DEMANDE RECONVENTIONNELLE ET MONTANTS RECLAMES ......................................5
F. DROIT APPLICABLE AU FOND .....................................................................................................6
G. DROIT APPLICABLE A LA PROCEDURE ....................................................................................6
H. SIEGE DE L’ARBITRAGE ................................................................................................................6
I. ARBITRE DESIGNE .............................................................................................................................6
BAZIN COUTURE, société à responsabilité limitée domiciliée au 26 avenue Modibo Keita à
Bamako, Mali, représentée par sa gérante Mme Adama Clarisse.

La SCPA Sangaré & Associés, domiciliée au 38 avenue Modibo Keita, à Bamako, Mali, assiste
BAZIN COUTURE, (ci-après la « Défenderesse »), qui a reçu une demande d'arbitrage (ci-après
la « Demande ») de IVOIRE CONSTRUCTION SA (ci-après la « Demanderesse »).

contre

IVOIRE CONSTRUCTION, société anonyme domiciliée au 15 Boulevard Clozel Abidjan Plateau,


Côte d’ivoire, assistée de la SCPA Bakayoko & Associés domiciliée au 26 Boulevard Clozel, Abidjan Plateau,
Côte d’ivoire.

A CONTESTATION DE LA DEMANDE D'ARBITRAGE

1. La Défenderesse conteste la compétence de la CCJA et, sans préjudice de cette exception


d'incompétence, établit ci-dessous sa Réponse à la Demande d'Arbitrage, conformément à
l'article 6 du Règlement d'arbitrage de la CCJA (ci-après le « Règlement »).

Lieu de l'arbitrage

2. Dans sa Demande, la Demanderesse a demandé que l'arbitrage ait lieu à Yaoundé. La


Défenderesse s'oppose à cette demande et se réfère aux termes de la clause d'arbitrage désignant
Douala comme lieu de l'arbitrage.

B. NOMS ET ADRESSE DES PARTIES

3. Le nom et l'adresse du Défenderesse tels qu'indiqués dans la Demande sont exacts.

4. Toute correspondance et autres communications en relation avec cet arbitrage doivent être
envoyées à l'adresse du conseil du Défenderesse à l'adresse suivante :

SCPA Sangaré & Associés, domiciliée au 38 avenue Modibo Keita, à Bamako, Mali.

C. CLAUSE COMPROMISSOIRE - OBJECTIONS A LA COMPETENCE

5. A titre préliminaire, la Défenderesse objecte à la compétence de la CCJA pour les raisons suivantes :
L'article 17 du Contrat visé ci-après stipule :

« Tout différend découlant du présent Contrat ou en relation avec celui-ci sera


résolu de manière suivante :

Chacune des parties pourra informer l'autre partie de l'existence d'un tel
différend, auquel cas les parties tenteront de résoudre le différend par des
négociations entre elles de bonne foi dans les 15 jours.
Si un différend n'est pas résolu dans ce délai, chacune des parties a la possibilité
de soumettre l'arbitrage devant la Cour d’arbitrage de l’OHADA à Yaoundé.
L'arbitrage aura lieu à Douala ou dans tout autre lieu sur lequel peuvent convenir
les parties.

L'arbitre, ou les arbitres, auront les pouvoirs d'amiable compositeur ».

6. En présence d'un différend, la partie qui prend l'initiative doit en informer l'autre partie et de
tenter de parvenir à un accord à l'amiable. La Défenderesse n'a pas été informé de ce différend.

7. Or, la Demanderesse n'a rien fait pour parvenir à un accord par le biais de négociations de bonne
foi. L'article 17 du Contrat fait de cette tentative de rapprochement un préalable obligatoire à
l'engagement de procédures arbitrales.

8. En outre, la Défenderesse conteste la compétence de la CCJA. La prétendue clause d'arbitrage


fait référence à une institution qui n'existe pas et est donc dépourvue d'effet. Aucune référence
n'a été faite à la CCJA, bien au contraire il est fait mention de : « de la Cour d’arbitrage de
l’OHADA à Yaoundé ». Or, une telle Cour n’existe pas à Yaoundé. Dès lors il est impossible de
déterminer l’institution compétente, la clause compromissoire étant de ce fait nulle.

9. Enfin, l'article 15 de l’Acte uniforme sur l’arbitrage (AUA) dispose : « Les arbitres tranchent
le fond du litige conformément aux règles de droit désignées par les parties ou à défaut
choisies par eux comme les plus appropriées compte tenu le cas échéant des usages du
commerce international ».

10. L'article 17 du Contrat n'indique aucune règle de droit ce qui conduit de plus fort à considérer
cette clause compromissoire comme nulle. En toutes hypothèses, seul le droit malien devrait
s'appliquer, Bamako étant le lieu d’exécution le lieu d’exécution du Contrat.

Dès lors, la Défenderesse demande que le Tribunal arbitral se déclare incompétent.

D. CONTRAT

11. Subsidiairement, dans l'hypothèse où un Tribunal arbitral constitué pour statuer sur cette affaire
constatait l'existence d'une clause d'arbitrage, la Défenderesse soumet la présente Réponse sans
préjudice de son exception d'incompétence.

12. L'article 1(b) du Contrat stipule que la Demanderesse devait achever les travaux au plus tard le
04 juillet 2019. Cette obligation n'a pas été respectée par la seule faute de la Demanderesse.

13. La Défenderesse a constamment exécuté ses propres obligations conformément au Contrat. Au


contraire, l'incompétence de la Demanderesse dans la conduite des opérations et son manque de
diligence ont entraîné le report de la Date d'Achèvement des Travaux.
E. FAITS ET MOYENS DE DROIT

14. La Demanderesse est un professionnel spécialisé dans la construction et la rénovation de locaux


commerciaux. En tant que tel, elle est tenue d'une obligation de conseil vis-à-vis de ses clients.
Elle doit les informer des spécifications et normes particulières qui s'appliquent à leurs locaux.

15. Or, la Demanderesse n'a pas informé la Défenderesse de l'existence des spécificités des carreaux
requis pour les travaux. Ce retard dans l'information qui lui incombait, est à l'origine du retard
par rapport à la Date d'Achèvement des Travaux.

16. La Défenderesse a refusé de reporter cette date, à juste titre puisque le retard était imputable à la
Demanderesse. Dans ces circonstances, la Demanderesse ne peut prétendre au paiement du solde
du prix.

F. DEMANDE RECONVENTIONNELLE ET MONTANTS RECLAMES

17. La Demanderesse n'a pas informé la Défenderesse de l'existence de normes spécifiques pour les
carreaux de ses boutiques du marché central de Bamako.

18. La Demanderesse est donc responsable du retard intervenu dans l'achèvement des travaux.
L'article 4 du Contrat prévoit une pénalité de retard de 50.000 FCFA par jour de retard et par
boutique soit un total de 50.000 x 5 = 250. 000 FCFA.

19. Le manquement de la Demanderesse à son obligation d'information autorise la Défenderesse à


formuler une demande d'indemnisation au titre des charges et du manque à gagner qu'elle a subis
du fait de ce retard.

20. Les charges supplémentaires encourues par la Défenderesse résultent : (i) de la nécessité de
racheter des carreaux en urgence et (ii) des salaires du personnel employé dans les boutiques qui
ont dû être payés pour une période de trois semaines alors que les boutiques n'étaient pas ouvertes
soit une somme totale de 500.000 FCFA.

21. Le manque à gagner résulte de l'immobilisation des boutiques de la Défenderesse pendant une
durée de trois semaines, période pendant laquelle elle n'a pu réaliser de ventes. Ce manque à
gagner correspond à une perte de bénéfice de 600.000 FCFA.

22. En conséquence de ce qui précède, la Défenderesse demande :

- Que le Tribunal arbitral décide qu'il n'est pas compétent pour statuer sur ce litige ;

Subsidiairement si le Tribunal arbitral s'estimait compétent :

- Qu'il déboute IVOIRE CONSTRUCTION de ses demandes de paiement :

- Qu'il rejette toute autre demande de IVOIRE CONSTRUCTION ;

- Qu'il juge que le retard dans l'achèvement des travaux a été causé par la faute de
IVOIRE CONSTRUCTION et la condamne à payer 5 250.000 FCA ( 250 000 X 21
jours) au titre des pénalités de retard ;
- Qu'il condamne IVOIRE CONSTRUCTION à payer à BAZIN COUTURE la somme
de 1.100.000 FCFA au titre de ses charges et de son manque à gagner ;

- Qu'il ordonne toute autre compensation de préjudice de la Défenderesse ;

- Qu'il condamne IVOIRE CONSTRUCTION à payer tous les frais d'arbitrage ainsi
que les frais de dépenses supportés par BAZIN COUTURE.

F. DROIT APPLICABLE AU FOND

23. Conformément à ce que nous avons indiqué plus haut, le présent arbitrage doit être régi par le
droit malien.

G. DROIT APPLICABLE A LA PROCEDURE

24. Etant donné que c’est la CCJA qui a été saisie par la Demanderesse, sans préjudice de notre déclinatoire
de compétence, nous considérons que la présente procédure sera régie par le Règlement d’arbitrage de la
CCJA. Il sera complété par l’Acte uniforme sur l’arbitrage de l’OHADA tel que révisé le 23 novembre
2017.

H. SIEGE DE L’ARBITRAGE

25. Conformément à l’article 17 du Contrat conclu avec IVOIRE CONSTRUCTION, le siège de


l’arbitrage doit être fixé à Yaoundé.

I. ARBITRE DESIGNE

26. Nous désignons Monsieur Bakary Oumarou.

Fait à Bamako, le 18 février 2020.

(Signature)

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