Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
, n°097/2015 du 23 juillet
2015 ; P. n°074/2010/PC du 25 aout 2010 : SODIMA SA devenue SANIA-Cie
SA c/DRAMERA Mamadou
1
d’Abidjan d’une requête aux fins d’hypothèque conservatoire et, d’autre part,
lui a signifié un certificat de propriété de l’immeuble avec mention de l’article
1690 du code civil, a par ces actes dénoncé la convention d’arbitrage dont elle
se prévaut. Aussi ajoute-t-elle que, la validité de la clause d’arbitrage étant
conditionnée par la question de la validité ou de la nullité du protocole, qui
relève de la compétence du juge étatique, l’arrêt infirmatif rendu par la cour
d’appel doit être confirmé et le pourvoi rejeté.
Pour une meilleure analyse de ces solutions dégagées par la CCJA en l’espèce,
nous aborderons d’une part la question de l’autonomie de la clause d’arbitrage
(I) et d’autre part, nous examinerons la renonciation à cette clause (II).
2
L’autonomie de la convention d’arbitrage que la CCJA affirme dans l’arrêt à
commenter trouve son fondement dans l’article 4 de l’acte uniforme sur le
droit de l’arbitrage aux termes duquel, « la convention d’arbitrage est
indépendante du contrat principal. Sa validité n’est pas affectée par la nullité
de ce contrat et elle est appréciée d’après la commune volonté des parties, sans
référence nécessaire à un droit étatique ». Il résulte de ce texte et de la décision
à commenter, que la convention d’arbitrage jouit d’une autonomie dont il nous
faut préciser le sens (A), laquelle a pour conséquence de la soustraire des aléas
du contrat principal (B).
3
arbitral. Cette autonomie a pour conséquence de soustraire la clause
d’arbitrage aux aléas du contrat principal.
4
rappeler que la renonciation ne peut résulter que d’une manifestation
expresse de la volonté des partie (A), cette position nous semble contestable,
car la renonciation tacite est reconnue (B).
Dans l’arrêt soumis à notre analyse, la CCJA rappelle que s’il est admis que
les parties peuvent renoncer à leur clause d’arbitrage, une telle renonciation
ne doit pas être présumée, elle doit résulter d’une manifestation expresse de
la volonté des parties. En l’espèce, les juges d’appel ont estimé que le fait pour
la partie demanderesse d’avoir d’une part, saisi le Tribunal de Première
Instance d’Abidjan d’une requête aux fins d’hypothèque conservatoire et,
d’autre part, signifié à son cocontractant un certificat de propriété de
l’immeuble avec mention de l’article 1690 du code civil, impliquait une
renonciation à la clause d’arbitrage dont elle voulait par la suite se prévaloir.
5
Si nous pouvons être d’accord avec la CCJA sur le fait que, les juges d’appel
ont eu tort de conclure, que la saisine du juge étatique entrainait ipso facto
renonciation à la clause d’arbitrage, nous n’approuvons pas les hauts
magistrats lorsqu’ils affirment concernant la renonciation à la clause, qu’elle
« ne peut résulter que d’une manifestation de volonté des parties dépourvue
d’équivoque ». En effet, cette position semble vouloir dire, que la renonciation
à la clause compromissoire doit toujours être expresse, ce qui n’est pas vrai.
A côté de la renonciation expresse, il existe une renonciation tacite, que l’on
déduit de l’attitude des parties.