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<<Le Tribunal territorialement compétent en matière civile est celui du domicile réel

Ou élu du défendeur et, en l’absence de domicile, celui de sa résidence.>> Dispose l’alinéa premier
de l’article 11 du code de procédure civile. Cet article énonce la règle de compétence territoriale des
juridictions. Il attribue la compétence territoriale à la juridiction du lieu du domicile réel ou élu du
défendeur et en l’absence celui de sa résidence.

Toutefois, plusieurs exceptions se rattachent à ce principe, notamment celui là différence de


localisation géographique des parties parfois qui s’étend à la différence de nationalités des parties
comme en témoigne l’arrêt du tribunal de grande instance de Ouagadougou.

En l’espèce, Un contrat de construction d’usine d’une valeur de 5 222 700 000 F en partie payé, a été
conclu entre deux sociétés commerciales de nationalités différentes. La partie chargée de réaliser la
construction n’a pas pu la réaliser à la date arrêtée. La société victime de l’inexécution d’obligations
contractuelles a saisi la justice.

La société victime de l’inexécution d’obligations, prétend que la réalisation du contrat a été effectuée
d’office. Mais que la société chargée de réaliser la construction n’a pas rempli ses obligations. Elle a
donc saisi le tribunal de Céans pour obtenir la condamnation pour réparation, ensuite pour ordonner
l’exécution provisoire du jugement à intervenir nonobstant toute voie de recours et enfin pour
obtenir la condamnation de la société cocontractante. La société mise en cause a soulevé
l’incompétence du tribunal de Céans sur le fondement de l’article 32 du contrat qui prévoit une
clause compromissoire portant sur le règlement des litiges entre les parties par la Cour d’Arbitrage.

La société victime a interjeté appel devant le tribunal de grande instance de Ouagadougou pour
obtenir le règlement du litige par voie judiciaire.

La question de droit à laquelle le tribunal de grande instance devait répondre était la suivante : la
juridiction judiciaire étatique saisie est-elle compétente pour trancher un litige opposant deux
personnes morales de droit privé de nationalités différentes en présence d’une clause d’arbitrage
inclus dans le contrat qui les lie ?

À cette question, le tribunal de grande instance de Ouagadougou répond à la négative. Elle se déclare
incompétente en raison de la clause d’arbitrage contenu dans le contrat qui lie les parties. Elle
affirme en effet que, ce principe ne peut être dérogé en matière d’arbitrage international. Le faisant
elle déboute la société CIMAT de sa demande.

Cet arrêt illustre parfaitement la règle de la compétence des juridictions qui consiste à déterminer la
juridiction géographiquement compétente au regard de la localisation de l’affaire à connaître. Cet
arrêt énonce que la différence de nationalités des parties ainsi que la clause d’arbitrage contenu dans
le contrat qui lie les parties limitent la compétence des juridictions étatiques. Le tribunal saisi s’est
déclaré incompétent.

En effet, par principe le tribunal du lieu du domicile élu du défendeur ou celui du demandeur est
celui compétent pour connaître de l’affaire, mais des exceptions peuvent le rendre incompétent.
Parmi ces exceptions, la jurisprudence en matière d’arbitrage international retient que <<l’accord
compromissoire présente une autonomie complète juridique, de sorte qu’une clause résolutoire
insérée au contrat ne puisse pas faire obstacle à l’application de la clause d’arbitrage.>>. Le tribunal
de Ouagadougou a privilégié l’application de la clause de l’arbitrage en se déclarant incompétent.

Ainsi, le tribunal applique l’exception de la règle de compétence (I) et adopte une solution rejetant le
règlement des litiges par voie judiciaire étatique (II).
I- UNE EXCEPTION À LA RÈGLE DE COMPÉTENCE TERRITOIRIALE
A- LE CRITÈRE DE LA LOCALISATION DES PARTIES
B- L’AFFIRMATION DE L’AUTONOMIE COMPLÈTE JURIDIQUE DE L’ACCORD
COMPROMISSOIRE

II- UNE SOLUTION D’EXCEPTION AU DÉTRIMENT DE LA VOIE JUDICIAIRE ÉTATIQUE


A- LA LIMITE DE LA COMPÉTENCE TERRITOIRIALE DES JURIDICTIONS ÉTATIQUES
B- L’APPLICATION DE LA CLAUSE D’ARBITRAGE

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