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Partie 1 : Les conditions de validité du contrat de commerce internationale :

Pour être valables, les contrats internationaux doivent respecter certaines conditions de forme,
(première chapitre) et d’autres conditions de fonds (deuxième chapitre).

Chapitre 1 : les conditions de formes :

Pour avoir une idée générale sur les conditions de forme on va analyser deux importantes
conventions internationales qui gèrent le commerce international dans la scène mondiale, à
savoir, la convention de Rome et la Convention de Vienne, sans ignorer l’avis de la
jurisprudence arbitrale, et finalement les conditions de forme selon le DOC.

Section 1 : Convention de Rome du 19 juin 1980 :

La Convention de Rome n'a pas pour objet d'indiquer directement selon quelle forme doit être
passé un contrat international donné, mais de déterminer la loi applicable à la forme du
contrat. Cependant, l'article 9 adopte un parti favorable à la validité du contrat en la forme
justifiant la qualification qui a pu lui être appliquée de « règle de conflit orientée ».

Selon ce texte, qui adopte une solution plus libérale que la solution issue de la jurisprudence
française, un contrat est valable en la forme s'il satisfait aux conditions de la loi du pays dans
lequel il a été conclu ou de la loi qui le régit au fond. Le rattachement proposé est donc
alternatif et il suffira que l'une des deux lois ainsi désignées valide le contrat en la forme pour
que sa compétence soit retenue. Cependant, la difficulté de déterminer le lieu de conclusion
d'un contrat conclu entre des personnes qui se trouvent dans des pays différents est bien
connue et elle a été habilement résolue par la Convention. Celle-ci décide en effet que dans le
cas où les contractants se trouveraient dans des pays différents, le contrat est valable en la
forme s'il satisfait aux conditions, soit de la loi de l'un des deux pays ainsi désignés, soit de la
loi régissant le fond du contrat.

La solution de principe qui vient d'être énoncée est étendue aux actes juridiques unilatéraux
relatifs à un contrat conclu ou à conclure (offre, acceptation, promesse de vente, congé,
remise de dette...) : ces actes seront valables en la forme s'ils satisfont aux conditions de
forme de la loi qui régit le contrat au fond ou de celle du pays dans lequel ils sont également
pris en considération: l'article 9-3 précise à leur sujet que doit être considérée comme loi du
lieu de conclusion la loi da pays où se trouve le représentant, et non le représenté.

La Convention de Rome contient aussi des règles spéciales applicables dans deux situations.
Sont d'abord visés les contrats passés par des consommateurs (art. 9.5) : la forme de ces
contrats est soumise à la loi, jugée potentiellement protectrice, du pays de la résidence
habituelle du consommateur. L'absence d'un autre rattachement retenu et les termes mêmes de
l'article 9-5 (« la forme de ces contrats est régie... ») dénotent l'absence de favor validitatis à
l'égard d'un contrat qui ne met pas en présence que des opérateurs du commerce international.

D'autre part, la forme des contrats ayant pour objet un droit réel immobilier ou un droit
d'utilisation d'un immeuble est soumise aux règles impératives de la loi du pays de situation
de l'immeuble, pour autant qu'elles se veulent applicables indépendamment du lieu de
conclusion du contrat et de la loi le régissant au fond (lois de police).

Section 2 : Convention de Vienne du I1 avril 1980

La Convention de Vienne du 11 avril 1980 sur les contrats de vente internationale de


marchandises, fournit évidemment une solution substantielle.

Selon son article 11, « le contrat de vente n'a pas à être conclu ni constaté par écrit et n'est
soumis à aucune autre condition de forme. Il peut être prouvé par tous moyens, y compris par
témoins ». L'article 13 précise que le terme « écrit » doit s'entendre également des
communications adressées par télégramme ou par télex.

Les États qui le désirent peuvent mettre une réserve à ce sujet (art. 12 et 96) si leur législation
interne impose l’écrit comme condition de validité de tous les contrats de vente.

Cette référence au consensualisme est conforme aux habitudes et aux souhaits des opérateurs
du commerce international qui ne sont pas favorables à des règles impératives en la matière,
même s'ils ne méconnaissent pas les services irremplaçables que rend l'écrit dans de
nombreux cas.

Section 3 : Jurisprudence arbitrale :

Les arbitres de commerce international se trouvent souvent confrontés à des situations


contractuelles dont l'existence même se trouve parfois contestée par l'une des parties en raison
de l'absence de documents contractuels indiscutables.

Or, à plusieurs reprises, ces arbitres ont été à même d'exprimer une doctrine qui prend d'autant
plus d'intérêt qu'ils le rattachent non à la loi d'un Etat, mais à des principes généraux rapportés
de façon plus ou moins rigoureuse à la lex mercatoria. Ainsi, dans une sentence CCI, l'arbitre
unique déclare: « Les parties n'ayant pas pris la précaution de rédiger un contrat formel, il
convient d'interpréter leurs volontés et leurs engagements à partir de leurs écrits et en fonction
des principes généraux du droit et de l'équité qui doivent régir les transactions commerciales
internationales ».

Dans une autre sentence, l'arbitre unique, devant établir l'existence d'une Convention
d'arbitrage, déclare que le droit le plus approprié pour régir la question de l'existence de la
convention d'arbitrage n'est pas celui d'un système national particulier mais les principes
généraux du droit et les usages acceptés dans le commerce international, et en particulier le
principe de bonne foi. « Ces principes exigent, au nom de la justice, que toutes les parties
prennent en considération l'intention commune de chacune d’entre elles, telle que révélée par
les circonstances de la négociation et l’exécution ultérieure de tout accord apparent »
Analysant ainsi la volonté des parties, l’arbitre donnera effet a un contrat paraphé et non
signé, relevant que l'absence de signature n’équivalait pas à l’absence d’engagements
contractuel entre les parties.

De la même façon des arbitres ont, à plusieurs reprises, admis que l’existence d’un lien
contractuel pouvait se déduire d'une invitation à exécuter un contrat, ou d’une exécution
partielle, en l'absence même d'un contrat écrit.

Section 4 : Dahir des obligations et des contrats :

L’accord des parties suffit à former le contrat de vente. Ce dernier étant un contrat consensuel
soumis au principe de la liberté contractuelle. Aucune forme supplémentaire n’est requise.
Cependant, il y a quelques manifestations de formalismes, la validité de certaines ventes est
subordonnée à l’établissement de l’écrit.

Il faut un écrit pour que certaines ventes soient valablement formées. La forme écrite est
exigée pour la validité du contrat de cession de brevet d’invention ou de marque, parfois, cet
écrit doit être notarié pour la vente d’immeubles à construire dans le secteur du logement.
Pour la vente d’un fonds de commerce. Il en est de même, pour les opérations de démarchage
visés à l’article 45 de la loi 31-08, toute opération de vente doit faire l’objet d’un contrat écrit.

Le progrès des technologies nouvelles de communication et d’information a permis la mise a


jour de nouveaux support de l’écrit, ce qui constitue, une nouvelle modalité de forme dans la
vente 1, c’est ce que stipule l’article 2-1 du DOC.

( 1 Mohammed DRISSI ALAMI MACHICHI « Droit commercial instrumental au Maroc » ed. Dar Al
Kalam Rabat 211. P 32.)
Chapitre 2 : les conditions de fonds :

Selon l’Article 1134-1 du code civil : le contrat ne tient lieu de loi des parties et n’a de force
obligatoire que s’il est légalement formé.

Le contrat obéit à certaines conditions de formation de validité qui sont définit par la loi. Si
ces conditions sont remplies il en résulte que le contrat est valable. Si l’une de ces conditions
fait défaut le contrat n’est pas valable (Première section)

Cependant la formation du contrat de commerce internationale contient certaines spécificités


(Deuxième section)

Section 1 : Les conditions classique requises pour la formation du contrat :

Pour produire leurs effets créateurs d’obligations, les contrats doivent respecter les conditions
que la loi met à leur validité, ces conditions, l’art 2 du DOC les énumère, elle concernent :

- La capacité de s’obliger.
- Une déclaration valable de volonté portant sur les éléments essentiels de l’obligation :
c’est le consentement.
- Un objet certain pouvant former objet d’obligation
- Une cause licite de s’obliger.

Titre 1 : La capacité :

L’article 3 du DOC dispose que « la capacité civile de l’individu est réglée par la loi qui régit
son statut personnel »

La capacite est l’aptitude d’une personne a acquérir des droits et à les exercer, notamment
l’aptitude à souscrire un engagement valable. Ceci nous amène a dire que le contrat n’est
valable que si légalement les parties avaient la capacite de le faire.

On distingue traditionnellement la capacité de jouissance (possibilité d’être titulaire de


certains droits) et la capacité d’exercice (possibilité d’exercer soi-même les droits dont on est
titulaire).

L’incapable possède les mêmes droits que toute autre personne, mais il ne peut les exercer lui-
même, ou du moins les exercer librement, il doit être assistée ou présenté par autrui.

L’article 208 du code de la famille distingue trois cas d’incapacités :


- Celui qui n’a pas atteint l’âge de la majorité
- Celui qui ne jouit pas de ses facultés mentales
- Celui dont la prodigalité est établie (Le prodigue est celui dilapide ses biens dans des
dépenses futiles lui portant préjudice).

Titre 2 : le consentement :

La théorie classique du contrat accorde au consentement une importance de premier ordre et y


voit l’une des principales applications du principe de l’autonomie de la volonté ( On ne peut
être tenu sans l’avoir voulu)
La réalisation de l’accord des volontés constitue un moment décisif dans la vie du contrat
(article 19 du DOC) car c’est à partir de la rencontre des volontés que des partenaires
négociation deviennent des contractants tenus par des obligations qui trouvent leur source
clans le contrat.
Le consentement est le fait de donner son accord. Le consentement de la partie qui S’oblige
doit être libre et éclairé. Dans le cas contraire, il y a vice du consentement. Ces vices sont
l’erreur, le dol ou la violence.

Titre 3 : L’objet :

L’objet du contrat peut être défini comme l’opération juridique que les parties cherchent à
réaliser, l’objet doit exister, être déterminé et licite.2

(2 6 https://fr.scribd.com/document/26596317/cours-3-validite-du-contrat)

L’objet doit être déterminé, car un débiteur ne saurait s’engage sans savoir à quoi, la
détermination de l’objet est une garantie de sécurité pour les parties. Il suffit de considérer la
formulation de l’article 2 du DOC qui précise bien que l’objet doit être certain, et l’article 58
qui nous dit : « La chose qui forme l’objet de l’obligation doit être déterminée au moins quant
à son espèce », la validité d’un contrat requiert l’existence d’un objet certain qui forme la
matière de l’engagement, le contrat est cependant annulable dès l’instant que la chose qui fait
l’objet de la prestation est inexistante ou que l’exécution de l’obligation est impossible.

Selon l’article 57 du DOC et lorsque l’objet du contrat porte sur une chose hors de commerce,
ce contrat sera frappée d’une nullité absolue, pour illicéité de l’objet. Parmi les choses qui
sont hors du commerce, nous pouvons citer les choses dangereuses comme la drogue ou les
substances polluées. Mais le mot chose est entendu largement, il s’agit aussi de droits ou
d’intérêts dont la négociation porte atteinte a l’ordre public et aux bonnes mœurs.

Titre 4 : La cause :

Le mot cause évoque la raison, la motivation, que l’on a eu de contracter, le but que l’on a
poursuivi en le faisant.

L’article 2 du DOC exige « une cause certaine de s’obliger », et l’article 62 de DOC précise
que « l’obligation sans cause ou fondée sur une cause illicite est non avenue »

La théorie classique consiste à définir la cause comme étant le but en vue duquel les parties
ont contracte. Il s’agit d’un but spécifique, qui est toujours le même pour un type donne de
contrat : la cause est objective et s’oppose aux motifs qui sont au contraire individuels,
différents d’un contractant a un autre. C’est bien la distinction de la raison proche et la raison
lointaine.

Un véritable contrôle de la licéité et de la moralité du contrat suppose qu’on dépasse son


apparence objective et qu’on scrute les mobiles ou les motifs qui animent chacun des
contractants, qu’on recherche si les parties ne se proposent pas d’enfreindre une règle d’ordre
public ou de porter atteinte aux bonnes mœurs.

Section 2 : Les conditions specifiques de l’élaboration du contrat de commerce


internationale :

Élément clé de la formation du lien contractuel dans tous les systèmes juridiques, la rencontre
des volontés doit être envisagée, ici encore, dans le cadre de la Convention de Rome et de la
Convention de Vienne.

Titre1 : Convention de Rome du 19 juin 1980 :

L'article 8-1 de la Convention soumet « l'existence et la validité du contrat ou d'une


disposition de celui-ci [...] à la loi qui serait applicable en vertu de la présente convention si le
contrat ou la disposition étaient valables ».

Donc, la réponse à la question de savoir si un contrat est formé, si une clause particulière a été
convenue entre les parties, doit être recherchée dans la loi qui serait applicable au contrat si
celui-ci était effectivement formé. Plus simplement on dira que le contrat ne peut être réputé
formé que si la loi qui lui est applicable en décide ainsi. La même règle de conflit s'applique
aussi à la question de savoir si les conditions générales de l'une des parties sont applicables au
contrat ou non.

Cette solution a pu paraître insatisfaisante dans la mesure où la loi du lien contractuel dont
l'existence en cause peut considérer que le lien a bien été formé dans des conditions où la loi
du lieu de résidence habituelle de l'une des parties refuserait de, considérer que cette partie est
engagée. Ainsi l'auteur d'une offre pourrait considérer que cette dernière est rétractable d'après
la loi de sa résidence habituelle, alors qu'elle ne l'est pas d'après la loi du contrat. Ou encore,
le destinataire d’une offre pourrait être considéré comme lié par son silence alors que la loi de
sa résidence habituelle prescrit une solution contraire (un contrat soumis à la loi allemande
pourrait ainsi être réputé formé alors que le destinataire résidant en France a gardé le silence à
la réception de cette offre, silence auquel la loi française attache un effet exactement
contraire).

Aussi l'article 8-2 de la Convention permet à une partie, pour établir qu'elle n'a pas consenti,
de se référer à la loi de sa résidence habituelle « s'il résulte des circonstances qu'il ne serait
pas raisonnable de déterminer l'effet du comportement de cette partie d'après la loi prévue au
paragraphe précédent », soit la loi putative du contrat.

Titre 2 : Convention de Vienne du 11 avril 1980 :


Ici encore, l'importance du contrat de vente internationale de marchandises justifie que l'on
s'arrête aux dispositions de la Convention de Vienne. Celle-ci réglemente l'offre, l'acceptation
et leur rencontre (art. 14 et 24).

L'offre est définie comme une proposition de conclure un contrat indiquant la volonté de son
auteur d'être lié en cas d'acceptation (art. 14). Il est à noter que dans un arrêt du 6 mars 1990,
la chambre commerciale de la Cour de cassation a adopté cette définition, d'où elle a tiré des
conséquences très précises. L'offre doit donc être distinguée d'une simple invitation à entrer
en pourparlers. Cette solution est d'ailleurs en harmonie avec la pratique des appels d'offres,
fréquente en matière internationale, même si son domaine de prédilection n'est pas le contrat
de vente mais des contrats plus complexes comme le contrat d'ingénierie. L'appel d'offre
constitue justement une offre de négociation.

L’offre doit en outre répondre à deux conditions. Elle doit tout d’abord être adressée a une ou
plusieurs personnes déterminées. L’offre doit en outre être suffisamment précise. Selon
l'article14-1, cette condition est satisfaite lorsque l'offre « désigne les marchandises et,
expressément ou implicitement, fixe la quantité et le prix ou donne des indications permettant
de les déterminer » (l'article 55, également relatif au prix, pourrait être considéré comme un
mécanisme subsidiaire de détermination de celui-ci).

Il convient cependant de tenir compte, selon l'article 8-3, des circonstances pertinentes,
notamment des négociations qui ont pu avoir lieu entre les parties, des habitudes qui se sont
établies entre elles, des usages, et de tout comportement ultérieur des parties. Ainsi il
conviendra de tenir compte du fait que les parties étaient en relation d'affaires, ou du fait que
sur telle place, ou dans telle branche de commerce ou d'activité existent des usages moins
contraignants que les dispositions de la Convention.

Il résulte de la définition de l'offre que celle-ci peut émaner aussi bien du vendeur que de
l'acheteur.

L'offre existe depuis son expédition (art. 20) mais ne lie l'offrant qu'à compter de sa réception
(art.15). Elle est donc rétractable si la rétractation parvient au destinataire avant ou en même
temps que l'offre elle-même. Mais l'offre peut encore être rétractée si la rétraction parvient au
destinataire avant ou en même temps que l’offre elle-même. Mais l’offre peut encore être
rétractée si la rétraction parvient au destinataire avant que celui-ci ait envoyé son acceptation
(art. 16-1).

Quant à l’acceptation, elle peut résulter d’une déclaration ou d’un comportement. L'article 18-
1 dispose cependant que « le silence ou l'inaction à eux seuls ne peuvent valoir acceptation »

"La contre-offre qui se relie au départ à l'acceptation en est cependant distinguée. Certes, toute
acceptation proposant des modifications, aux conditions du contrat offert n'est pas une contre-
offre : Il faut pour cela qu'elle comporte de nouvelles propositions portant sur un élément
essentiel de la vente. L'article 19, alinéa 3, énumère certains de ces éléments considérés
comme essentiels (prix, paiement, qualité et quantité des marchandises, étendue de la
responsabilité...). La contre-offre est donc traitée comme une nouvelle offre. Le contrat est
formé lorsque la déclaration d'acceptation (dans le cas ou il ne s'agit pas d'un comportement)
« parvient » au destinataire. L'article 24 en fixe les principaux éléments.

Des solutions fort proches ont été retenues pour tous les contrats par les Principes Unidroit
(art. 21 et s.)

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